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Chronologie de l'affaire Clearstream 2

Cet article est une chronologie de l’affaire Clearstream 2.

1997

1999

2000

  • : Denis Robert, auteur de RĂ©vĂ©lation$, reçoit un second listing de 16 322 comptes de Clearstream[3].
  • : le groupe EADS, nĂ© de la fusion des activitĂ©s du français Matra-AĂ©rospatiale, de l’allemand DASA et de l’espagnol CASA, est crĂ©Ă©[4]. La prĂ©sidence est assurĂ©e conjointement par un Allemand et un Français. Le mandat est de cinq ans, renouvelable. Si en Allemagne tout est calme tant la succession semble lointaine – elle est programmĂ©e pour –, Ă  Paris l’affrontement est dĂ©jĂ  âpre. Le patron d’Airbus, NoĂ«l Forgeard, fort des rĂ©sultats de son groupe, revendique la place occupĂ©e Ă  la tĂŞte d’EADS par Philippe Camus[5].

2001

  • : le film Les Dissimulateurs est diffusĂ© pour la première fois sur Canal+ Ă  22h00[7].
  • : Après la dĂ©couverte en Suisse de plus de 500 millions USD sur les comptes d’Andrew Wang, intermĂ©diaire du groupe Thomson CSF, une seconde information judiciaire est ouverte pour « abus de biens sociaux » dans l’affaire des frĂ©gates de TaĂŻwan[8] - [9]. L’enquĂŞte, qui porte sur d’éventuelles rĂ©trocommissions versĂ©es Ă  des personnalitĂ©s françaises en marge de cette vente en 1991, est confiĂ©e aux juges Renaud Van Ruymbeke et Dominique de TalancĂ©[10].
  • 2001 : en rĂ©ponse aux accusations de Denis Robert et de RĂ©vĂ©lation$, Clearstream demande un audit au cabinet Arthur Andersen, qui mandate une Ă©quipe de 30 personnes pour vĂ©rifier les procĂ©dures de la chambre de compensation. Parmi ceux-ci, un jeune auditeur, Florian Bourges, dĂ©couvre plusieurs anomalies et rĂ©dige une trentaine de mĂ©mos qui restent ignorĂ©s de sa hiĂ©rarchie[11].
  • : Ayant dupliquĂ© les listings suspects, Florian Bourges contacte Denis Robert par courriel pour lui faire part de ses dĂ©couvertes : « Bonjour…, je possède la base clients complète (de Clearstream) avec 33 340 comptes dont 23 241 actifs. La base date du . Elle possède de nombreuses infos comme la date d’ouverture et de fermeture du compte… Je peux vous transmettre un mode d’emploi de cette base pour la comprendre… » SignĂ© : Jonathan Gantry, hĂ©ros du livre Cartel de Paul-Loup Sulitzer[11].
  • Fin : Arthur Andersen rend son rapport d’audit Ă  la direction de Clearstream. RAS… Florian Bourges transmet Ă  Denis Robert un listing de 33 000 comptes[12].
  • Fin 2001 : le prestigieux cabinet d’audit comptable Arthur Andersen fait naufrage dans les suites de l’affaire Enron dont elle n’avait pas dĂ©noncĂ© les fraudes manifestes[13].

2002

  • Courant 2002 : Denis Robert reçoit de Florian Bourges 33 340 comptes client, extraits en par le jeune auditeur (source : procès-verbal de la dĂ©position de tĂ©moin de Florian Bourges sur les faits reprochĂ©s Ă  J.-L. Gergorin, le - diffusĂ© par lefigaro.fr).
  • : un changement est rĂ©alisĂ© Ă  la tĂŞte de la DGSE avec la nomination de Pierre Brochand, frère du maire UMP de Cannes, Bernard Brochand, en remplacement de Jean-Claude Cousseran[14].
  • : Pierre de Bousquet de Florian, ancien conseiller technique Ă  l’ÉlysĂ©e de 1995 Ă  1998, est nommĂ© la tĂŞte de la DST[15]. Après celles de la DGSE, ces mutations seraient la consĂ©quence d’enquĂŞtes de la DST et de la DGSE sur les relations japonaises (Soichi Osada) et libanaises (Rafiq Hariri) de Jacques Chirac.
  • : Imad Lahoud sort d’une dĂ©tention prĂ©ventive dans l’affaire du Volter Fund[16].
  • : Imad Lahoud dĂ©jeune avec son frère Marwan Lahoud, prĂ©sident de MBDA (branche missile d’EADS) Ă  la cafĂ©tĂ©ria d’EADS. Jean-Louis Gergorin les rejoint. Il va faire travailler Imad Lahoud en tant que consultant, pour la division fusions-acquisitions d’EADS. Il n’a pas de bureau dans l’entreprise et rend seulement des rapports[17].
  • Hiver 2002-2003 : son frère Marwan Lahoud, prĂ©sident de MBDA met en contact son frère Imad Lahoud avec Philippe Rondot, conseiller pour le renseignement et les opĂ©rations spĂ©ciales du ministre de la DĂ©fense, Michèle Alliot-Marie. Imad Lahoud a travaillĂ© pour la banque Merrill Lynch et prĂ©tend connaĂ®tre les comptes de la famille ben Laden[18]. Le gĂ©nĂ©ral le fait travailler pour lui sur le financement du terrorisme Ă  titre d’honorable correspondant bĂ©nĂ©vole.

2003

2004

  • : Jean-Louis Gergorin rencontre seul Dominique de Villepin au Ministère des Affaires Ă©trangères. Il lui demande de saisir la DGSE, comme le souhaite le gĂ©nĂ©ral Rondot. Il dĂ©clarera devant les juges en : « Il m’a dit que ce n’était pas Ă  lui d’apprĂ©cier mais m’a demandĂ© une note courte et synthĂ©tique qui lui permettra d’en parler au PrĂ©sident de la RĂ©publique. » « J’ai rĂ©digĂ© cette note conjointement avec Imad Lahoud » a expliquĂ© Jean-Louis Gergorin, qu’il dit « avoir dĂ©posĂ© en main propre Ă  l’assistante de Dominique de Villepin » au ministère des Affaires Ă©trangères[36].
  • : Imad Lahoud envoie une note intitulĂ©e "DDV", initiales de Dominique de Villepin[37]. Selon le livre Clearstream, l'enquĂŞte de Denis Robert cette note provient de l'ordinateur de Jean-Louis Gergorin. Elle contient des explications techniques que l'on retrouve dans la première lettre du corbeau de . Il s'agit d'un mĂ©mo probablement rĂ©alisĂ© en prĂ©vision de la rencontre du .
  • : Selon des extraits de son audition du publiĂ©s par Le Monde (), le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot aurait Ă©tĂ© « convoquĂ© » par Dominique de Villepin au Ministère des Affaires Ă©trangères en prĂ©sence de Jean-Louis Gergorin, qui aurait sorti de sa poche un listing Clearstream[38]. Selon sa dĂ©position de , Dominique de Villepin a commencĂ© la rĂ©union en disant : « c’est une affaire grave sur laquelle le PrĂ©sident de la RĂ©publique a pris la dĂ©cision de confier au gĂ©nĂ©ral Rondot une enquĂŞte pour vĂ©rifier la rĂ©alitĂ© de l’ensemble des listings impliquant des personnalitĂ©s de toute nature. » « Cette enquĂŞte devra ĂŞtre conduite dans le secret le plus absolu, le gĂ©nĂ©ral Rondot ne devant rendre compte qu’au PrĂ©sident de la RĂ©publique lui-mĂŞme. » [36] Selon Dominique de Villepin, cette enquĂŞte confidentielle visait Ă  « faire procĂ©der aux vĂ©rifications nĂ©cessaires » Ă  la suite de « rumeurs » Ă©voquant le versement de commissions en 1991 en marge de l'affaire des frĂ©gates de TaĂŻwan et de faire respecter la Convention de l'OCDE contre la corruption signĂ©e par la France en 2000[39]. Cette demande ne visait aucun homme politique, car les noms de « personnalitĂ©s » ne seraient apparus parmi les bĂ©nĂ©ficiaires prĂ©tendus de fonds occultes qu'« au printemps 2004 », dans les lettres anonymes adressĂ©es au juge Renaud Van Ruymbeke.
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot rend compte Ă  Philippe Marland et prĂ©vient Dominique de Villepin dans une courte lettre qu’il va enquĂŞter mais le met en garde sur la crĂ©dibilitĂ© douteuse des documents[40].
  • : Imad Lahoud remet au gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot le premier «listing» annoncĂ© par Jean-Louis Gergorin[41]. Il n'y a qu'une trentaine de noms, parmi lesquels ceux de membres des services secrets, anciens ou en service, de fonctionnaires des ministères. C'est sur eux que la première enquĂŞte va porter. Philippe Rondot demande Ă  Imad Lahoud de poursuivre la pĂ©nĂ©tration des fichiers de Clearstream. Ă€ deux reprises, l'informaticien opère en sa prĂ©sence et semble rentrer devant lui dans le système Clearstream. Convaincu des capacitĂ©s d'Imad Lahoud, il doute en revanche du contenu des fichiers.
  • : Pascal Mailhos, prĂ©fet dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la sĂ©curitĂ© Ă  Rennes, s’installe Ă  la tĂŞte des Renseignements gĂ©nĂ©raux (RG) et succède Ă  Yves Bertrand, policier ayant dirigĂ© les RG pendant 12 ans. Le numĂ©ro deux des RG, Bernard Squarcini, proche de Nicolas Sarkozy, est Ă©galement Ă©cartĂ©[42].
  • : la mission du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot est signalĂ©e Ă  Philippe Marland, le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie[40]. De Ă  , le gĂ©nĂ©ral Rondot poursuit ses vĂ©rifications Ă  partir des documents informatiques livrĂ©s par Imad Lahoud et ses doutes s'accroissent. Ses investigations n'ont donnĂ© aucun rĂ©sultat, notamment auprès de correspondants dans les banques suisses[32]. Ă€ aucun moment, les personnels du ministère de la DĂ©fense citĂ©s dans cette liste, comme l'ancien crĂ©ateur et directeur du renseignement militaire (DRM), le gĂ©nĂ©ral Jean Heinrich, ne sont avertis; pas davantage que certains hauts responsables des Renseignements gĂ©nĂ©raux ou de la DST.
  • : Le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot Ă©crit dans son carnet que le ministre de la dĂ©fense "a très mal pris la dĂ©cision du prĂ©sident que je traite en direct cette opĂ©ration sans lui rendre compte"[43].
  • : une note dactylographiĂ©e intitulĂ©e «OpĂ©ration Reflux (1)» du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot datĂ©e de ce jour contient les mentions suivantes : OpĂ©ration rĂ©servĂ©e PR - Exemplaire unique - Diffusion interdite. Ă€ l'audience du , le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot a indiquĂ© que cette mention "diffusion interdite" signifie que le destinataire ne doit pas diffuser cette note. Le gĂ©nĂ©ral confirmera l'avoir dĂ©truite en «après en avoir obtenu l’accord de Dominique de Villepin». Elle sera exhumĂ©e le après avoir Ă©tĂ© reconstituĂ©e par des experts lors de l'analyse de la mĂ©moire cachĂ©e de son iPAQ[44].
  • : dans une lettre sur papier Ă  en-tĂŞte d'EADS adressĂ©e Ă  Pierre Georges Sava, directeur du Centre de recherche d'EADS (CRC, Corporate research centre), Jean-Louis Gergorin se prĂ©sente comme chargĂ© d'une mission par le gĂ©nĂ©ral Rondot : « Objet : mission du ministère de la dĂ©fense. J'ai l'honneur de vous informer que dans le cadre d'une mission qui m'a Ă©tĂ© confiĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, conseiller du ministre de la dĂ©fense pour le renseignement et les opĂ©rations spĂ©ciales, je fais appel Ă  l'expertise de M. Imad Lahoud, consultant de "StratĂ©gie Coordination" qui, Ă  ma demande, travaille dans les locaux du CRC-Suresnes », Ă©crit M. Gergorin. « Cette mission, prĂ©cise-t-il, Ă©tant couverte par le secret de dĂ©fense nationale et s'inscrivant dans le cadre de la lutte antiterroriste, je vous demande, en conservant une discrĂ©tion totale sur cette instruction Ă©crite, de veiller Ă  ce que M. Lahoud puisse travailler dans de bonnes conditions et Ă  me signaler immĂ©diatement tout incident qui entraverait ce travail. » Le vice-prĂ©sident d'EADS ajoute : « En cas d'impossibilitĂ©, prĂ©venir immĂ©diatement le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot qui est joignable 24 heures sur 24 par l'officier de permanence au cabinet du ministre de la dĂ©fense, en spĂ©cifiant Ă  celui-ci que vous voulez joindre le gĂ©nĂ©ral Rondot Ă  ma demande. »[45].
  • : Pierre Brochand, directeur de la DGSE, signifie Ă  Philippe Rondot son impossibilitĂ© d'enquĂŞter sur les faux-listings Clearstream.
  • : Dernière rencontre entre le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot et Imad Lahoud[46].
  • : Une note dactylographiĂ©e intitulĂ©e «OpĂ©ration Reflux (2)» du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot datĂ©e de ce jour contient les mentions suivantes : OpĂ©ration rĂ©servĂ©e PR - Exemplaire unique - Diffusion interdite. Selon le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, cette note d'Ă©tape est Ă  usage strictement personnel. Le gĂ©nĂ©ral confirmera l'avoir dĂ©truite en «après en avoir obtenu l’accord de Dominique de Villepin». Elle sera exhumĂ©e le après avoir Ă©tĂ© reconstituĂ©e par des experts lors de l'analyse de la mĂ©moire cachĂ©e de son iPAQ[44]. Pourtant, auparavant, elle se retrouve sur le site france-info le [46]. Sur la note, on y distingue un tampon du et le journaliste affirme que la note est signĂ©e pouvant laisser supposer que cette note a bien eu un destinataire.
  • 23- : dans le cadre d'une plainte de GĂ©rard Sillam relative des malversations financières, Imad Lahoud est interpellĂ©. Il fait l'objet d'une fouille Ă  corps qui permet de trouver dans une de ses poches la lettre manuscrit du de Jean-Louis Gergorin Ă  entĂŞte d'EADS adressĂ©e Ă  M. Sava, directeur d'EADS, selon laquelle Lahoud Ă©tait investi d'une mission dans le cadre de la lutte antiterroriste au profit du gĂ©nĂ©ral Rondot. Pour Philippe Rondot, cette lettre est la preuve de son instrumentalisation par le couple Imad Lahoud-Jean-Louis Gergorin . Par ailleurs, Dominique de Villepin, prĂ©venu, intervient personnellement auprès de Philippe Rondot pour faire libĂ©rer Imad Lahoud[47].
  • : Selon le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, cet « incident » (la dĂ©couverte de la lettre du ) lui prouve que Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud l'ont « instrumentalisĂ© » pour « couvrir leurs activitĂ©s ». Dans une note Ă  Philippe Marland en date du , le gĂ©nĂ©ral dĂ©ment que les deux hommes aient eu la caution du ministère de la dĂ©fense. Dans une note de ce jour, il dĂ©clare "Quelques instants plus tard, dit-il, je recevais un appel de Dominique de Villepin me priant de faire le nĂ©cessaire pour qu'Imad Lahoud soit libĂ©rĂ©."[48].
  • : un remaniement a lieu au sein du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Nicolas Sarkozy devient ministre de l'Ă©conomie tandis que Dominique de Villepin le remplace comme ministre de l'intĂ©rieur[49].
  • : Le matin, Jean-Louis Gergorin tient « une rĂ©union de mise au point » avec le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, qui lui fait part de ses « doutes » sur la vĂ©racitĂ© des listings.
  • : Jean-Louis GergorinIl rencontre l’avocat Thibault de Montbrial dans la perspective de faire parvenir les listings au juge Renaud Van Ruymbeke[50].
  • : Selon Le Canard enchaĂ®nĂ© du , le juge Renaud Van Ruymbeke rencontre Thibault de Montbrial, l'avocat de Jean-Louis Gergorin[51]. Il lui explique que son client a des rĂ©vĂ©lations Ă  lui faire sur les rĂ©trocommissions des frĂ©gates de Taiwan. Un rendez-vous secret est organisĂ© pour le .
  • : Jean-Louis Gergorin est fait officier de l'ordre national du MĂ©rite par Alain Richard, ancien ministre de la DĂ©fense, dans le bureau de Dominique de Villepin[52].
  • : Une note numĂ©ro 447 du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot est destinĂ©e Ă  Michèle Alliot-Marie, ministre de la DĂ©fense. Le texte rĂ©sume l'affaire, titrĂ© par une question : « Existence d'une vaste entreprise de corruption et de dĂ©stabilisation ? ».
  • : Philippe Marland, directeur de Cabinet de Michèle Alliot-Marie, adresse la note numĂ©ro 447 du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot Ă  Michèle Alliot-Marie en ajoutant une note dactylographiĂ©e introductive : « Madame la ministre, j’ai demandĂ© au gĂ©nĂ©ral Rondot de vous faire cette note malgrĂ© l’embarras dans lequel l’ont mis les instructions du prĂ©sident de la RĂ©publique de ne se rĂ©fĂ©rer qu’à lui-mĂŞme dans cette tĂ©nĂ©breuse affaire […]. Â»[35].
  • : Une rencontre entre Jean-Louis Gergorin et le juge Renaud Van Ruymbeke, est organisĂ©e par l'intermĂ©diaire de Thibault de Montbrial. Jean-Louis Gergorin montre ses notes concernant les rĂ©trocommissions supposĂ©es de l'affaire des frĂ©gates de Taiwan en citant Alain Gomez, Philippe Delmas, Gilbert Flam et en donnant les numĂ©ros de compte (sans en identifier les dĂ©tenteurs) de Gilbert Flam, Jean-Jacques Martini, Bernard Squarcini et Alain Chouet. Le nom du Russe MikhaĂŻl Khodorkovski a Ă©galement Ă©tĂ© citĂ©[53]. Craignant pour sa vie, Jean-Louis Gergorin refuse de faire une dĂ©position. Le juge lui demande donc de rĂ©diger le contenu de ses informations sur une lettre anonyme[54]. Ils se verront secrètement deux ou trois fois entre mars et .
  • : Thibault de Montbrial, l'avocat de Jean-Louis Gergorin, remet au juge Renaud Van Ruymbeke une première lettre anonyme (Envoi 1). Il s'agit de deux feuillets tapĂ©s Ă  la machine qui commence en ces termes : « Monsieur le juge, je vous Ă©cris pour vous informer de l'existence d'un groupe mafieux comportant au moins deux personnes auxquelles vous vous intĂ©ressez et qui commencent Ă  Ă©tendre, en France, des mĂ©thodes de corruption et de prĂ©dation qui ont fait tant de mal Ă  la Russie dans les annĂ©es 1990 »[55]. Au milieu d'oligarques russes, trois Français sont citĂ©s : Alain Gomez, ancien PDG de Thomson-CSF (devenu Thales), Pierre Martinez, un de ses anciens collaborateurs et ex-patron de la brigade financière de la police judiciaire, et Philippe Delmas, vice-prĂ©sident d'Airbus et bras droit de NoĂ«l Forgeard[56]. La lettre anonyme cite des numĂ©ros de comptes bancaires.
  • : Lors d'un entretien, Jean-Louis Gergorin informe le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot que, après avoir reçu des instructions huit jours auparavant de Dominique de Villepin, il avait Ă©tĂ© "dĂ©cidĂ© de parler au juge Renaud Van Ruymbeke"[57].
  • : Philippe Delmas, vice-prĂ©sident d'Airbus est interpelĂ© lors d'une visite des chaĂ®nes de montage de l'Airbus A380 en compagnie du premier ministre Jean-Pierre Raffarin[58]. Son domicile est perquisitionnĂ© et ses ordinateurs auscultĂ©s. Rien ne sera retenu contre lui. Il porte plainte le 3 septembre 2004 pour dĂ©nonciation calomnieuse[59].
  • : Philippe Rondot rend compte au ministre de la DĂ©fense Michèle Alliot-Marie de la rencontre secrète du entre le juge Renaud Van Ruymbeke et Jean-Louis Gergorin. Il y commentant sa note gĂ©nĂ©rale n'447 du , concernant - l'existence d'une "vaste entreprise de corruption et de dĂ©stabilisation". Mais, il avertit qu'il n'y aucune preuve de vĂ©racitĂ© des listings. Ă€ propos de ce rendez-vous, il dira devant les juges le : "J'ai rapportĂ© Ă  Mme Alliot-Marie ce que M. Gergorin m'avait dit de ses contacts avec le juge Van Ruymbeke, c'est-Ă -dire que M. Gergorin lui avait remis une lettre anonyme comme il l'avait dĂ©crit.", ce que nie Michèle Alliot-Marie[60] . Selon lui, il fait Ă©galement lire Ă  Philippe Marland, le directeur de cabinet de Mme Alliot-Marie, les notes mentionnant l'Ă©ventuelle implication de M. de Villepin dans la manipulation. Ces notes seront dĂ©truites avec l'assentiment de ce dernier[44].
  • : Une dĂ©pĂŞche de l'AFP rĂ©vèle que le juge Renaud Van Ruymbeke a reçu une lettre anonyme citant des comptes bancaires dĂ©tenus par des personnalitĂ©s bĂ©nĂ©ficiant de rĂ©trocommissions en marge de la vente des frĂ©gates Ă  TaĂŻwan (Affaire des frĂ©gates de Taiwan)[61].
  • : Un entretien a lieu entre Jean-Louis Gergorin et le ministre de l'IntĂ©rieur Dominique de Villepin. Selon une note du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, celui-ci se serait montrĂ© Ă  la fois "jubilatoire mais surtout soucieux de ne pas apparaĂ®tre dans le scĂ©nario". Le ministre de l'IntĂ©rieur aurait dit Ă  Jean-Louis Gergorin "qu'il ne pouvait rien faire car son environnement est pourri."[62].
  • : Selon le gĂ©nĂ©ral Rondot et Imad Lahoud, Denis Robert dĂ®ne avec le juge Renaud van Ruymbeke, qui lui aurait rĂ©vĂ©lĂ© "qu'il les tenait tous cette fois-ci" . Le gĂ©nĂ©ral Rondot note: "Le juge Renaud VAN RUYMBEKE compte entretenir l'attention en alimentant la presse : il est prĂ©vu la parution d'un article dans l'hebdomadaire "Le Point" "[53]. Des perquisitions ont lieu chez Philippe Delmas, Pierre Martinez et chez la sĹ“ur d’Alain Gomez. Le juge pense avoir Ă©tabli le lien entre le Luxembourg et la Suisse, s’agissant de la dualitĂ© des comptes et pourrait mettre en cause des policiers au Luxembourg et en France.
  • : Une note dactylographiĂ©e intitulĂ©e «OpĂ©ration Reflux (3)» du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot datĂ©e de ce jour indique les mentions suivantes : OpĂ©ration rĂ©servĂ©e PR - Exemplaire unique - Diffusion interdite. Le gĂ©nĂ©ral confirmera l'avoir dĂ©truite en «après en avoir obtenu l’accord de Dominique de Villepin». Elle sera exhumĂ©e le après avoir Ă©tĂ© reconstituĂ©e par des experts lors de l'analyse de la mĂ©moire cachĂ©e de son iPAQ. Dans cette note, le gĂ©nĂ©ral Ă©crit que Jean-Louis Gergorin lui a confiĂ© quelques jours plus tĂ´t qu'il avait transmis les courriers anonymes au juge Renaud Van Ruymbeke Ă  la demande de Dominique de Villepin, alors ministre de l'intĂ©rieur. Il Ă©crit aussi : "Le , j'ai rendu compte au ministre de la dĂ©fense (Michèle Alliot-Marie) de ce dernier dĂ©veloppement."[63].
  • : Un premier article de presse sur le corbeau de Clearstream est publiĂ© dans L'Express par Jean-Marie Pontaut et Gilles Gaetner. Alain Gomez et Philippe Delmas sont citĂ©s comme cible. Quand les auteurs demandent « Qui est le corbeau ? » Ă  Philippe Delmas, celui leur rĂ©pond dès 2004 : « C'est facile, il n'y a qu'Ă  lire le listing, les noms qui y figurent sont tous des ennemis de Gergorin. »
  • : depuis Lyon, un corbeau adresse au juge Renaud Van Ruymbeke une deuxième lettre et un CD-ROM contenant un listing de 16 121 comptes Clearstream ouverts en [64] - [65]. Aucun nom de particulier n'est citĂ© (Envoi 2).
  • Mi- : Le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke demande l'aide de Denis Robert, auteur de deux ouvrages sur Clearstream, RĂ©vĂ©lation$ et La BoĂ®te noire.
  • : une troisième lettre anonyme intitulĂ©e Le bal des crapules parvient au juge Van Ruymbeke (Envoi 3). Il jure que, depuis son premier envoi, « Clearstream a organisĂ© l'exode des crapules : 895 comptes non publiĂ©s ont Ă©tĂ© fermĂ©s en bloc le , les soldes considĂ©rables correspondants Ă©tant transfĂ©rĂ©s Ă  des paradis fiscaux classiques ». Ă€ cette lettre dactylographiĂ©e est joint un listing sur papier de 19 pages[66]. On y trouve pĂŞle-mĂŞle des gens connus au profil très diffĂ©rent : Alain Minc, Jean-Jacques Martini, le gĂ©nĂ©ral Jean Heinrich, Serge de Klebnikoff, Pierre-Philippe Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak, Andrew Wang, Bernard Squarcini, ex-directeur adjoint des RG, des membres de l'Ă©tat-major d'EADS et une nouvelle fois, Alain Gomez, Philippe Delmas et MikhaĂŻl Khodorkovski. Mais, surtout apparaissent plus ou moins clairement des noms d'hommes politiques de droite ou de gauche : StĂ©phane Bocsa et de Paul de Nagy, titulaires de deux comptes Ă  la Banca Popolare di Sondrio, une petite ville italienne de la Riviera. Ces patronymes correspondent Ă  ceux de Nicolas Sarkozy (Nicolas, Paul, StĂ©phane Sarkozy de Nagy-Bocsa) ou de son père (Paul Sarkozy de Nagy-Bocsa) ; ainsi que Dominique Strauss-Kahn, Jean-Pierre Chevènement, Alain Madelin. Ils auraient, selon le corbeau, perçu via Clearstream des fonds occultes, liĂ©s notamment Ă  la vente par Thomson-CSF, en 1991, de six frĂ©gates Ă  TaĂŻwan (affaire des frĂ©gates de TaĂŻwan).
  • : La presse fait Ă©tat de la rĂ©ception par le juge Renaud Van Ruymbeke d'une troisième lettre anonyme sous la forme d'un CD-ROM[67]. Il lui a Ă©tĂ© adressĂ©e, Ă  sa demande, par Jean-Louis Gergorin.
  • : Le Figaro publie les articles Le MystĂ©rieux CĂ©dĂ©rom qui accuse Clearstream et Clearstream : EnquĂŞte sur un Ă©ventuel blanchiment rendant l'affaire publique.
  • : Imad Lahoud rencontre Denis Robert. Il lui fait part de la prĂ©sence d'hommes politiques français sur les listings Clearstream (Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn, Alain Madelin). Il Ă©voque Ă©galement Nicolas Sarkozy. (in "Clearstream, l'enquĂŞte". Les Arènes, 2006)
  • : un second entretien a lieu entre Jean-Louis Gergorin et le juge Renaud Van Ruymbeke. Ă€ sa suite, Jean-Louis Gergorin aurait envoyĂ©, de manière anonyme, un deuxième cĂ©dĂ©rom relatant des transactions financières[68]. (Le Nouvel Observateur du )
  • Fin : des commissions rogatoires internationales partent Ă  l'Ă©tranger, en particulier Ă  Sondrio, en Italie, via le parquet financier de Milan. Elles ne reviendront au juge qu'après 14 mois, bien que la banque italienne ait rĂ©pondu en deux semaines.
  • : Note dactylographiĂ©e intitulĂ©e «OpĂ©ration Reflux (4)» du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot datĂ©e de ce jour contient les mentions suivantes : OpĂ©ration rĂ©servĂ©e PR - Exemplaire unique - Diffusion interdite. Le gĂ©nĂ©ral confirmera l'avoir dĂ©truite en «après en avoir obtenu l’accord de Dominique de Villepin». Elle sera exhumĂ©e le après avoir Ă©tĂ© reconstituĂ©e par des experts lors de l'analyse de la mĂ©moire cachĂ©e de son iPAQ.
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot donne aux services suisses un exemplaire du listing expurgĂ© de ses noms politiques et trois numĂ©ros de comptes prĂ©tendument dĂ©tenus par des membres des services secrets français dans des banques suisses. RĂ©ponse trois jours plus tard : la liste est fausse, les comptes n'existent pas[69].
  • : Dominique de Villepin, ministre de l'intĂ©rieur, confie une enquĂŞte Ă  la DST sur l'affaire Clearstream 2[70]. Il a dissimulĂ© au service de contre-espionnage la connaissance prĂ©cise qu'il en avait par le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, auquel il avait demandĂ© une enquĂŞte le .
  • : Renaud Van Ruymbeke entends comme tĂ©moin Jean-Louis G., le directeur juridique de la BNP Paribas. Devant ce tĂ©moin, le juge cite quatre numĂ©ros de comptes livrĂ©s par le corbeau, les numĂ©ros 89 463, 89 471, 89 472 et 89 473, ouverts Ă  la BNP Paribas Panama. « La lettre anonyme mentionne ces quatre comptes. Ont-ils existĂ© ? », questionne le magistrat. Le directeur juridique de BNP Paribas, qui lui a confirmĂ© l'authenticitĂ© d'une dizaine de numĂ©ros de comptes, donnĂ©s par le « corbeau », que la banque française possĂ©derait chez Clearstream mais le banquier refuse de donner l’identitĂ© du bĂ©nĂ©ficiaires de ces comptes : « Les informations relatives Ă  ces comptes sont couvertes par le secret professionnel. Je ne puis que confirmer, Ă  votre demande, les intitulĂ©s et les dates d'ouverture que vous m'avez citĂ©s. Je ne peux pas vous en dire plus. ». Renaud Van Ruymbeke a donc envoyĂ© une première commission rogatoire Ă  Chypre pour vĂ©rifier si Dominique Strauss-Kahn est bĂ©nĂ©ficiaire d'un compte Ă  la Russian Bank. DSK Ă©crira Ă  Van Ruymbeke pour l'assurer qu'il n'avait aucun compte Ă  Chypre. Le juge a Ă©galement envoyĂ© au Luxembourg une commission rogatoire citant Alain Madelin.
  • : Philippe Rondot informe de l'absence de preuve de vĂ©racitĂ© des listings .
  • : le magazine Le Point publie un article intitulĂ© FrĂ©gates : L'affaire d'État qui fait trembler toute la classe politique. L’article contient plusieurs numĂ©ros de comptes supposĂ©s de Clearstream. Pour la première fois, l'article mentionne des ministres et anciens ministres sans prĂ©ciser de noms. Le Point et Denis Robert ont Ă©tĂ© poursuivis Ă  la suite de cet article, mais ont gagnĂ© le procès. Franz-Olivier Giesbert, directeur du « Point », pourrait avoir Ă©tĂ© manipulĂ© soit par François Pinault, propriĂ©taire du journal et proche ami de Jacques Chirac, soit par Dominique de Villepin lui-mĂŞme.
  • : dans un communiquĂ©, la sociĂ©tĂ© luxembourgeoise Clearstream nie les accusations : elle « rejette catĂ©goriquement les informations rĂ©centes publiĂ©es dans les mĂ©dias, qui prĂ©sentent de façon inexacte les activitĂ©s de la sociĂ©tĂ©. » Clearstream affirme que « la plupart des comptes » figurant dans l'article du Point « ne sont pas des comptes de Clearstream », en soulignant que « les personnes privĂ©es n'ont pas la possibilitĂ© de devenir clientes chez nous ».
  • : dans une note, un responsable de la DST, relatant les confidences d'une « source », entrevoit « une entreprise de dĂ©stabilisation du groupe EADS, voire de l'ensemble du secteur aĂ©ronautique et de dĂ©fense français ». Il ajoute : « L'ampleur et la diversitĂ© des noms citĂ©s incitent Ă  la plus grande prudence. » Lors de son enquĂŞte, la DST observe que la perspective d'une fusion entre EADS et Thales provoquait de vives tensions au sein du groupe franco-allemand ainsi que chez Airbus, accentuant notamment l'inimitiĂ© notoire que se voue Jean-Louis Gergorin et Philippe Delmas.
  • : Alain Madelin dĂ©ment au micro de Jean-Michel Aphatie sur RTL, dĂ©tenir un compte chez Clearstream.
  • : le juge Renaud Van Ruymbeke transmet au parquet de Paris les deux courriers anonymes parvenus Ă  son cabinet. Le parquet de Paris ouvre immĂ©diatement une enquĂŞte prĂ©liminaire. Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons tentent d'identifier les auteurs de cette manipulation survenue en pĂ©riode prĂ©-Ă©lectorale. Une demande d'entraide judiciaire est formulĂ©e, le mĂŞme jour, auprès du parquet du Luxembourg. Le parquet de Paris souhaite, dans un premier temps, mieux comprendre le fonctionnement de Clearstream, qui fait dĂ©jĂ  l'objet, depuis trois ans, d'une enquĂŞte judiciaire au Luxembourg.
  • : une note de la DST se conclut ainsi : « Des listings anciens, sortis (…) de la structure bancaire -Clearstream-, auraient pu ĂŞtre rĂ©cupĂ©rĂ©s, voire manipulĂ©s, par le ou les corbeaux. » Ă€ lire les pièces versĂ©es au dossier d'instruction, il semble que les agents du contre-espionnage n'ont jamais souscrit Ă  la thèse d'un rĂ©seau de financement occulte mĂŞlant politiques, industriels, hauts fonctionnaires, sociĂ©tĂ©s-Ă©crans et individus issus ou proches du crime organisĂ©. Mais aucune des notes communiquĂ©es n'est affirmative sur l'identitĂ© du ou des expĂ©diteurs anonymes des listings, mĂŞme si le nom de Jean-Louis Gergorin, vice-prĂ©sident d'EADS, y est souvent mis en avant.
  • Mi- : selon Franz-Olivier Giesbert (in La TragĂ©die du PrĂ©sident, 2006), Dominique de Villepin aurait dit en Ă  Jean-Pierre Raffarin Ă  propos des fichiers Clearstream : « Sarkozy, c'est fini. Si les journaux font leur travail, il ne survivra pas Ă  cette affaire-lĂ  ». Nicolas Sarkozy, quant Ă  lui, est convaincu d’être l'objet d'une opĂ©ration de dĂ©stabilisation fomentĂ©e par le cabinet noir de l'ÉlysĂ©e, en particulier par Yves Bertrand, ancien directeur des Renseignements gĂ©nĂ©raux, et Philippe Massoni, ancien prĂ©fet de police de Paris, patron du Conseil de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Croisant ce dernier dans les couloirs de l'ÉlysĂ©e, Sarkozy lui aurait mĂŞme lancĂ© : « Il va y avoir du sang sur les murs et il n'y aura pas besoin de chercher l'ADN pour savoir que ce sera le tien ! ».
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot revoit Dominique de Villepin, ministre de l'IntĂ©rieur. Rondot Ă©crit sur son carnet Ă  cette date et confirme Ă  l'audience que Villepin a bien prononcĂ© : « Si nous apparaissons, le PR et moi, nous sautons… Â». « J'ai rĂ©sumĂ© le contenu de ces quatre notes Ă  Dominique de Villepin Â», a expliquĂ© le gĂ©nĂ©ral Rondot sur procès-verbal le . « Dominique de Villepin me donne son accord pour la destruction de quatre notes et de la disquette Â». Ces quatre notes « OpĂ©ration Reflux Â» (datĂ©es du , , , ) sont effacĂ©es de l'ordinateur du gĂ©nĂ©ral Rondot par sa nièce, StĂ©phane Q. Ces fichiers seront exhumĂ©s par une expertise informatique, le , trois ans plus tard. Le ministre de l'intĂ©rieur donne alors mission Ă  la direction de la surveillance du territoire d'enquĂŞter sur le dossier mais sans l’avertir de l’enquĂŞte lancĂ©e depuis sept mois par le gĂ©nĂ©ral Rondot. Deux semaines plus tard, ce dernier aura la conviction que les listings sont faux.
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot conclut Ă  l'absence d'implication des personnels de la DĂ©fense et des services secrets et en avertit le ministère de la DĂ©fense, après ses notes du et .
  • : nouvelle rencontre entre Imad Lahoud et Denis Robert. Imad Lahoud lui rĂ©affirme avoir hackĂ© le système informatique de Clearstream. (in Clearstream, l'enquĂŞte, Les Arènes, 2006). Il emmène Denis Robert au centre de recherche d'EADS, lui fait Ă©couter des Ă©coutes sauvages de dirigeants de la sociĂ©tĂ© de conseil en haute technologie Altran, mais ne peut lui dĂ©montrer un hacking.
  • Fin : le milieu industriel s'emballe au sujet d'un nouvel envoi anonyme : il s'agit cette fois d'un listing dans lequel figure notamment le nom de Nicolas Sarkozy, l'homme qui, depuis Bercy, doit veiller au rapprochement EADS-Thales.
  • : Alain Bauer, ancien grand maĂ®tre du Grand Orient de France, annonce la nouvelle Ă  Jean-Louis Gergorin : la DST, chargĂ©e d'une enquĂŞte par le ministre de l'IntĂ©rieur, l'a dĂ©signĂ© comme le mystĂ©rieux dĂ©lateur, comme Philippe Delmas devant le juge Renaud Van Ruymbeke (cf. Marianne, no 396, ).
  • : Renaud Van Ruymbeke reçoit une quatrième lettre anonyme (Envoi 4).
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot revoit Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin. Il rend Ă  Michèle Alliot-Marie un rapport dĂ©finitif, reprenant la chronologie de ses dĂ©marches de Ă  fin . Dans cette note n'apparaissent ni le nom de Nicolas Sarkozy ni ceux d'autres hommes politiques. Le gĂ©nĂ©ral exprime ses doutes sur plusieurs points particuliers et conclut Ă  une manipulation. Il prĂ©cise que cette mission s'est achevĂ©e pour lui en . Il cesse de voir Imad Lahoud en .
  • 1er septembre et : citant des sources anonymes, la DST assure dans deux notes blanches non signĂ©es et sans en-tĂŞte que « le nom de Jean-Louis Gergorin est abondamment citĂ© comme Ă©tant le corbeau de l'affaire ». La balle est donc dans le camp de la DST car, si la DST a rĂ©ellement identifiĂ© un corbeau, son directeur se doit, en vertu de l'article 40 du code de procĂ©dure pĂ©nale, de « dĂ©noncer le dĂ©lit ». Une Ă©ventuelle transmission des « notes blanches » de ce service – sans valeur judiciaire – est envisagĂ©e.
  • : le directeur de la DST Pierre de Bousquet de Florian rencontre, de manière informelle, Jean-Louis Gergorin, qu'il connaĂ®t bien. Rendez-vous est pris pour un dĂ©jeuner en Bretagne oĂą Gergorin passe ses vacances. Il nie ĂŞtre l'auteur des lettres anonymes, livre des dĂ©tails sur le diffĂ©rend Airbus-EADS et renouvelle ses accusations contre plusieurs personnalitĂ©s du monde industriel. Le directeur de la DST note ans un petit carnet les points de la conversation. Il ne rĂ©digera aucun rapport, se contentant de comptes rendus oraux Ă  son ministre.
  • : la manipulation devient Ă©vidente. Le parquet du tribunal de Paris ouvre une information judiciaire pour « dĂ©nonciation calomnieuse », Ă  la suite d'une plainte avec constitution de partie civile par Philippe Delmas, vice-prĂ©sident d'EADS. Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons sont chargĂ©s de l'instruction.
  • : un dernier CD-ROM avec 5 000 pages de comptes Clearstream arrive chez le juge Renaud Van Ruymbeke.
  • : AndrĂ© Wang assure dans un entretien publiĂ© par Le Point, n'avoir « jamais possĂ©dĂ© de comptes chez Clearstream ». « Après plus de trois ans et demi d'investigations en France et en Suisse, aucune preuve n'a Ă©tĂ© dĂ©couverte », a-t-il ajoutĂ©.
  • : le nom de Nicolas Sarkozy apparaĂ®t pour la première fois dans un article du Parisien signĂ© Laurent ValdiguiĂ©. « FrĂ©gates de TaĂŻwan Le juge enquĂŞte sur quatre ministres »[71].
  • : article d’Éric Decouty « L'enquĂŞte du juge Van Ruymbeke passe par l'Italie et l'Espagne » dans Le Figaro.
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot revoit Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin. Rondot termine sa mission. Il cesse de voir Imad Lahoud en . Il prĂ©pare un rapport dĂ©finitif Ă  Michèle Alliot-Marie un rapport dĂ©finitif, reprenant la chronologie de ses dĂ©marches de Ă  fin .
  • : Renaud Van Ruymbeke reçoit une cinquième lettre anonyme (Envoi 5) et cherche un expert informatique. Denis Robert le met en contact avec Florian Bourges, le jeune auditeur d'Arthur Andersen qui avait mis au jour des anomalies dans les comptes de Clearstream et lui avait remis des listings en 2001. Ils se rendent compte que les fichiers diffusĂ©s par le corbeau sont les siens, transmis Ă  Denis Robert puis Ă  Imad Lahoud. Les fichiers du CD-ROM porte la signature "Matrix Neo" prĂ©sente sur les e-mails d'Imad Lahoud ; Florian Bourges identifie sur les fichiers Excel examinĂ©s 4 colonnes supplĂ©mentaires qu'il avait lui-mĂŞme rajoutĂ© pour annoter les comptes. Par ailleurs, en Ă©tudiant tout simplement la section "PropriĂ©tĂ©s" des fichiers Word Ă©changĂ©s entre Imad Lahoud et Denis Robert, Florian Bourges dĂ©couvre les mentions "EADS headquarters", "Gergorin" ou "Imad". (in Clearstream, l'enquĂŞte. Les Arènes, 2006)
  • DĂ©but : Nicolas Sarkozy apprend officiellement que la DST enquĂŞte sur un supposĂ© compte Ă©tranger sans en ĂŞtre informĂ©. Selon plusieurs sources, il serait informĂ© de ce compte supposĂ© depuis , ce qu'il nie.
  • : 19 heures. Une rencontre houleuse a lieu entre Nicolas Sarkozy, ministre de l'Économie, Pierre Bousquet de Florian, le directeur de la DST, et Dominique de Villepin, ministre de l'IntĂ©rieur, dans le bureau de ce dernier, place Beauvau. Pierre Bousquet de Florian lit les conclusions de l'enquĂŞte de son service Ă©crites sur un carnet Ă  spirale dont il ne se sĂ©pare jamais. Le listing est un faux et le corbeau serait Jean-Louis Gergorin. En rĂ©alitĂ©, de nombreux comptes de Clearstream ont Ă©tĂ© faussement attribuĂ©s aux personnalitĂ©s citĂ©es et il s'agit d'une manipulation. Nicolas Sarkozy reproche Ă  Dominique de Villepin de dissimuler Ă  la justice les conclusions d'une enquĂŞte de la DST qui l'innocenteraient. Nicolas Sarkozy exige que Pierre Bousquet de Florian aille voir sur-le-champ le procureur de la RĂ©publique de Paris, Yves Bot, pour que la justice soit saisie.
  • : le directeur de la DST prend contact avec le procureur de la RĂ©publique de Paris et conviennent de se voir durant une heure et demie le .
  • : un rapport estampillĂ© « confidentiel dĂ©fense » signĂ© par le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, conseiller pour le renseignement et les opĂ©rations spĂ©ciales (CROS), est remis Ă  Michèle Alliot-Marie, ministre de la dĂ©fense[72]. Il conclut qu'il n'y a aucun Ă©lĂ©ment sĂ©rieux concernant le listing qui lui a Ă©tĂ© remis en . Son diagnostic ne souffre aucune ambiguĂŻtĂ© : il s’agit d’une manipulation. Dans cette note n'apparaissent ni le nom de Nicolas Sarkozy ni ceux d'autres hommes politiques. Il fait part de la fin de ses investigations sur ce thème Ă  la fin de . Dominique de Villepin en est informĂ©.
  • : dans une note destinĂ© au ministre de l'intĂ©rieur Dominique de Villepin, Pierre Bousquet de Florian assure que le travail « discret » de son service n'a pas permis « d'identifier l'origine de cette manipulation ». « Des hommes politiques sont citĂ©s sans que rien Ă  ce stade n'ait attestĂ© la rĂ©alitĂ© des comptes qu'on leur reprocherait de possĂ©der Ă  l'Ă©tranger, relève Bousquet. Pourquoi apparaissent-ils dans cette liste ? Leurs noms n'ont-ils pas Ă©tĂ© introduits pour donner un retentissement mĂ©diatique plus large Ă  l'affaire ? Le dĂ©nonciateur s'Ă©tant vraisemblablement chargĂ© de saisir certains journaux en mĂŞme temps qu'il Ă©crivait au juge Van Ruymbeke. » Cette note « Confidentiel DĂ©fense » pose quelques questions troublantes, Ă  propos du corbeau : « Aurait-il agi seul ou avec son entourage ? Avec le soutien technique d'une Ă©quipe Ă  sa main ? Aurait-il pu ĂŞtre instrumentalisĂ© ? Par qui ? »
  • : rencontre entre le ministre de l'IntĂ©rieur Dominique de Villepin et le CROS Philippe Rondot. Son objet est de mettre au point une ligne de dĂ©fense fondĂ©e sur la chronologie de l'action menĂ©e depuis le . « Je dis que nous n'avons rien Ă  nous reprocher. Je ne me suis intĂ©ressĂ© qu'aux personnes […] pouvant avoir un lien avec la DĂ©fense et les Services. Les vĂ©rifications n'ont pas Ă©tĂ© [assez] probantes […] pour aller plus loin et alerter la justice. Un juge avait pris en main ce dossier [Van Ruymbeke, en ]. » Ă€ propos du couple Lahoud-Gergorin : « Le risque est que ceux-lĂ  essaient de mettre en cause Dominique de Villepin. »
  • : le patron de la DST rencontre le procureur de la RĂ©publique de Paris Yves Bot. Pierre Bousquet de Florian dit ne dĂ©tenir aucune preuve formelle quant Ă  l'identitĂ© du corbeau. Tout au plus des prĂ©somptions. RĂ©sultat : Bousquet ne peut fournir le moindre rapport sur cette histoire et la justice se trouve dans l’impasse. Jean-Louis Gergorin ne peux pas ĂŞtre poursuivi pour dĂ©nonciation calomnieuse mais son nom commence Ă  fuiter dans la presse.
  • DĂ©but : la presse dĂ©voile l’existence d’un rapport de la DST sur l'affaire Clearstream 2 dans lequel Jean-Louis Gergorin, vice-prĂ©sident du groupe industriel EADS, figure comme le corbeau supposĂ© de l’affaire.
  • : Philippe Delmas est interrogĂ© par le juge d'Huy. Lors de son audition, il indique que cette affaire lui rappelait les accusations Ă©mises en par Der Spiegel, mais qui n'ont jamais Ă©tĂ© Ă©tayĂ©es. L'hebdomadaire allemand avait affirmĂ© qu'Airbus avait financĂ© la campagne de Lionel Jospin, via l'agence Euro-RSCG (voir l'article sur l'affaire Airbus). Autrement dit, il n'exclut pas une manipulation provenant d'Allemagne, Ă©tant donnĂ© que la prĂ©sidence d'EADS est assurĂ©e conjointement par un Allemand et un Français. S'il se refuse Ă  citer nommĂ©ment celui ou ceux qu'il suspecte d'ĂŞtre Ă  l'origine des envois anonymes au juge Renaud Van Ruymbeke, Philippe Delmas affirme au magistrat que sa mise en cause Ă©tait vraisemblablement due aux fortes tensions et aux rivalitĂ©s personnelles existant entre certains dirigeants d'Airbus et ceux du gĂ©ant franco-allemand de l'aĂ©ronautique et de l'armement EADS, qui dĂ©tient 80 % d'Airbus.
  • : soupçonnĂ© par le contre-espionnage d'ĂŞtre Ă  l'origine des courriers anonymes adressĂ©s depuis le printemps au juge Renaud Van Ruymbeke et s'estimant « gravement » mis en cause, Jean-Louis Gergorin dĂ©nonce « une campagne de rumeurs sur fond de manipulations diverses - qui - porte gravement atteinte Ă  -son- honneur et lui cause un important prĂ©judice ». Il affirme n'ĂŞtre « en rien impliquĂ© ni concernĂ© par l'affaire dite "Clearstream" et les manĹ“uvres qui l'entourent ».
  • : Nicolas Sarkozy, ministre de l'Ă©conomie et des finances, demande que le contenu de l’enquĂŞte de la DST soit transmis Ă  la justice (Le Monde du ). M. de Villepin confirme au Monde l'existence de cette enquĂŞte : « Dans la mesure oĂą cette affaire apparaissait susceptible de mettre en cause l'intĂ©rĂŞt national, j'ai demandĂ© Ă  la DST de m'apporter tous les Ă©claircissements possibles ». Le ministre de l'IntĂ©rieur dĂ©ment en revanche toute volontĂ© de dissimulation des rĂ©sultats de cette enquĂŞte, comme le laisse entendre son homologue de l'Économie et des Finances. Dominique de Villepin a Ă©galement assurĂ© au Monde que « rien de concret ni de probant n'est ressorti de l'enquĂŞte de la DST. »
  • : Jean-Louis Gergorin porte plainte. Elle est dĂ©posĂ©e par Me Paul-Albert Iweins et vise deux dĂ©lits : « violation du secret professionnel », auquel les policiers de la DST sont astreints, et « faux », M. Gergorin n'excluant pas qu'une version tronquĂ©e du rapport circule. Le juge Jean-Marie d'Huy est saisi d'une procĂ©dure en « dĂ©nonciation calomnieuse ». Une enquĂŞte prĂ©liminaire est Ă©galement confiĂ©e Ă  la police des polices, l'IGS.
  • : après avoir entendu pendant trois heures Jean-Louis Gergorin, l'IGS interroge le directeur de la DST, Pierre de Bousquet de Florian.
  • : L'Express publie un long article sur cette affaire d'État. « Y a-t-il eu une manip anti-Sarkozy ? »
  • : dans un entretien au Figaro, Jean-Louis Gergorin nie ĂŞtre le corbeau, comme l'a avancĂ© la DST sans en apporter la preuve. Il annonce qu'il vient de dĂ©poser plainte, afin d'avoir accès au rapport de la DST supposĂ© l'accuser. Il pointe du doigt une sĂ©rie de seconds couteaux qui chercheraient Ă  le dĂ©shonorer et Ă  entraĂ®ner sa chute. « Je ne sais mĂŞme pas si ce rapport existe, dĂ©clare Jean-Louis Gergorin. Mais ce que je sais, c'est qu'un petit nombre de personnes privĂ©es s'appuient sur l'existence, rĂ©elle ou supposĂ©e, de ce rapport pour salir mon honneur. »
  • : le directeur de la DST Pierre de Bousquet de Florian affirme au juge Jean-Marie d'Huy, sur sa demande, que la DST n'a rien dĂ©couvert sur le corbeau.
  • : nouvelle rencontre entre le CROS Philippe Rondot et le ministre de l'IntĂ©rieur Dominique de Villepin. DDV est rassurĂ© : « L'affaire va se dĂ©gonfler. Les juges Van Ruymbeke et d'Huy [qui se connaissent] devraient ne pas aller plus loin. ». Il a cependant omis de transmettre Ă  la justice ce qu'il savait dès les premiers jours de 2004.
  • : Nicolas Sarkozy abandonne le ministère de l'Ă©conomie pour la direction du parti de l'UMP.
  • : dans une note blanche au ministre de l'IntĂ©rieur, Pierre de Bousquet de Florian prĂ©cise son soupçon sur le corbeau. Il y fait allusion Ă  une rencontre avec un journaliste de L'Express et Ă©crit Ă  propos de ce dernier : « Il aurait aussi l'idĂ©e qu'Imad Lahoud, informaticien talentueux et collaborateur proche de Gergorin, pourrait ĂŞtre l'opĂ©rateur technique de la première liste fournie au juge. Il ignorerait en revanche les motivations dudit Lahoud, dont il sait le parcours professionnel sinueux et les ennuis judiciaires. Il croit aussi savoir qu'il aurait rencontrĂ© le dĂ©putĂ© Alain Marsaud. » Ce dernier niera cette assertion.
  • : L’Express publie « Les coulisses d'une affaire d'État ».
  • : Ă©pilogue de la guerre de succession Ă  EADS. Philippe Camus confirme qu'il quitte la tĂŞte d'EADS. « J'ai dĂ©cidĂ© d'accepter la proposition d'Arnaud Lagardère de revenir Ă  plein temps au sein du groupe Lagardère. Je le remercie de sa confiance et du soutien qu'il m'a toujours accordĂ©s ». Le coprĂ©sident du groupe europĂ©en prĂ©cise : « Mais j'ai pris cette dĂ©cision Ă©galement car je suis convaincu qu'une deuxième Ă©tape doit s'ouvrir pour EADS dans l'intĂ©rĂŞt de ses actionnaires, ses clients et ses salariĂ©s ». Dans un entretien au Figaro du jour, Arnaud Lagardère prĂ©cise que c'est bien NoĂ«l Forgeard, actuel patron d'Airbus, qui prendra la succession de Philippe Camus Ă  la tĂŞte du consortium. Ce changement interviendra le . Arnaud Lagardère confie Ă  Philippe Camus le dĂ©veloppement dans les mĂ©dias Ă  l'Ă©tranger, en particulier aux États-Unis. S'il a Ă©tĂ© Ă©cartĂ© du comitĂ© exĂ©cutif d'EADS, Jean-Louis Gergorin en demeure vice-prĂ©sident, chargĂ© de la stratĂ©gie. Il travaille dĂ©sormais avec NoĂ«l Forgeard. Philippe Delmas s'est vu, lui, refuser toute responsabilitĂ© officielle au sein d'EADS. Celui qui fut notamment l'artisan du succès d'Airbus en Chine (vente de 150 A320 en ), quittera le groupe Ă  la fin du mois de .
  • Fin 2004 : Imad Lahoud ne donne plus de nouvelles Ă  Denis Robert.

2005

  • : L’Express publie un droit de rĂ©ponse de Jean-Louis Gergorin Ă  l'article du : « Cet article me prĂ©sente comme un personnage obsĂ©dĂ© par les circonstances du dĂ©cès de Jean-Luc Lagardère et qui chercherait Ă  se venger de la mafia russe ainsi que de divers ennemis personnels en jouant le rĂ´le peu reluisant de corbeau dans cette affaire. Ces allĂ©gations sont aussi fausses qu'absurdes et elles portent clairement atteinte Ă  mon honneur, sans le moindre commencement de preuve. Elles se fondent en effet sur la compilation de rumeurs et de confidences distillĂ©es par des structures dĂ©nommĂ©es dans votre article Cellules de renseignement du monde militaro-industriel, dont le but est manifestement d'intervenir dans le cadre de dĂ©cisions industrielles en cours, ou envisagĂ©es. Je m'en suis dĂ©jĂ  expliquĂ© dans une interview donnĂ©e au Figaro et j'ai saisi la justice d'une plainte qui a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  l'Inspection gĂ©nĂ©rale de la police nationale (IGPN) pour dĂ©masquer les auteurs de cette manipulation. »
  • : Le directeur de la DST, Pierre de Bousquet de Florian, est convoquĂ© par le juge Jean-Marie d'Huy en qualitĂ© de tĂ©moin. Le juge d'Huy cherche Ă  savoir ce que les agents de la DST ont pu dĂ©couvrir sur le corbeau. Il reconnaĂ®t que, dĂ©but , Dominique de Villepin, ministre de l'IntĂ©rieur, lui a demandĂ© « d'essayer de voir ce qu'il y avait derrière » cette affaire. Le patron de la DST prĂ©cise qu'il n'a pas fait d'enquĂŞte parallèle, mais simplement du « renseignement » Ă  la demande du ministre de l'IntĂ©rieur Dominique de Villepin. « S'agissant du fond de l'affaire, Ă  savoir si des gens avaient des comptes chez Clearstream, c'est du travail de police judiciaire, qui sort du domaine de compĂ©tence de la DST. » QuestionnĂ© par le juge, le patron du DST prĂ©cise qu'il n'a fait procĂ©der Ă  « aucune Ă©coute sur les dirigeants d'entreprise ni bien sĂ»r les hommes politiques », comme cela a pu ĂŞtre Ă©crit dans la presse : « Il a Ă©tĂ© sous-entendu que nous avions pu placer sur Ă©coute M. et Mme Sarkozy, ce qui est dĂ©lirant. » Face au juge, il invoque Ă©galement « le secret de la dĂ©fense nationale qui couvre la totalitĂ© du travail » de la DST.
  • : dernière rencontre entre le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot et Jean-Louis Gergorin.
  • : le juge Jean-Marie d'Huy saisit la Commission consultative du secret de la dĂ©fense nationale (CCSDN). Les juges demandent Ă  la ministre de la DĂ©fense, Michèle Alliot-Marie, de lever le secret dĂ©fense sur les documents de la DST liĂ©s Ă  l’affaire du « corbeau ». Michèle Alliot-Marie exige qu'un tri soit fait au prĂ©alable entre les documents relevant de sa compĂ©tence des autres. La section de recherches de la gendarmerie de Paris est requise pour procĂ©der Ă  cette sĂ©lection.
  • : Nicolas Sarkozy questionne le directeur de la DGSE Pierre Brochand, sur sa connaissance de l'affaire Clearstream 2.
  • : levĂ©e partielle du secret dĂ©fense sur le rapport de la DST relatif au corbeau. Dix « notes blanches » contenues dans ce dossier sont dĂ©classifiĂ©es. Elles rĂ©vèlent que des investigations ont bien eu lieu, que Dominique de Villepin en Ă©tait informĂ©, qu'une « manĹ“uvre de dĂ©stabilisation » Ă©tait possible et que Jean-Louis Gergorin pourrait ĂŞtre le (ou un des) corbeau(x). Six autres notes du mĂŞme dossier ne sont pas dĂ©classifiĂ©es. Le ministre de l'IntĂ©rieur transmet ensuite ces seize notes du rapport au juge Jean-Marie d'Huy, chargĂ© de l'affaire du corbeau. Ce transfert va ĂŞtre suivi d’une sĂ©rie de perquisitions.
  • 24- : De nombreux fichiers sont dĂ©truits dans le disque dur de l'ordinateur personnel de Jean-Louis Gergorin et d'Imad Lahoud, quelques jours avant la perquisition du siège d'EADS.
  • : double perquisition dans les locaux d'EADS Ă  Suresnes (Hauts-de-Seine).Le bureau de Jean-Louis Gergorin et celui d'un de ses plus proches collaborateurs, Imad Lahoud, sont fouillĂ©s. Saisie des ordinateurs de Jean-Louis Gergorin et d'Imad Lahoud. Ces derniers invoquent Ă  leur tour le « secret dĂ©fense » pour en interdire l'exploitation. Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud, l'Ă©pouse d'Imad Lahoud, conseillère au cabinet de Philippe Douste-Blazy, reçoit un appel d'un correspondant qui lui assure : « L'ÉlysĂ©e est prĂ©venu », et : « Il ne faut pas surrĂ©agir. La protection est totale. »
  • : contraint de cĂ©der son siège Ă  NoĂ«l Forgeard pour retourner au groupe Lagardère, Philippe Camus, ancien coprĂ©sident d'EADS Ă©crit au juge Jean-Marie d'Huy au pĂ´le financier, pour dĂ©noncer de sombres manĹ“uvres (Le Figaro du ) : le gĂ©nĂ©ral Jean Heinrich, crĂ©ateur et ancien dirigeant de la Direction du Renseignement militaire, directeur de la sĂ©curitĂ© d'Airbus et citĂ© dans les afux-listings du corbeau, ferait depuis trois mois des menaces Ă  Imad Lahoud afin qu'il accuse Jean-Louis Gergorin d'ĂŞtre le corbeau avec la complicitĂ© du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot. En Ă©change de ce tĂ©moignage, le statut de « tĂ©moin assistĂ© » lui serait garanti, Ă©vitant ainsi les poursuites judiciaires. Ă€ sa missive, Philippe Camus joint d'ailleurs deux notes circonstanciĂ©es d'Imad Lahoud dans lesquelles il relate les faits.
  • : Nicolas Sarkozy devient ministre de l'IntĂ©rieur de Dominique de Villepin.
  • : Nicolas Sarkozy convoque Pierre de Bousquet de Florian, patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Il est sommĂ© de transmettre ses dossiers concernant Clearstream, et de n'en rĂ©fĂ©rer qu'Ă  lui seul. Dans une de ses prĂ©cĂ©dentes notes, il prĂ©sentait une « possible rĂ©cupĂ©ration politique » par Nicolas Sarkozy « de cette affaire qui le gĂŞne ». Le ministre lui demande : « Vous m'avez apportĂ© le dossier que vous avez sur moi ? » Comme l'autre lui tend quelques feuillets, il lui lance : « Vous reviendrez lorsque vous aurez rĂ©ussi Ă  tout rĂ©unir. » M. de Bousquet remet ensuite au ministre l'ensemble des documents produits par son service sur ce sujet. Soit les notes transmises Ă  la justice, mais aussi celles qui n'ont pas Ă©tĂ© dĂ©classifiĂ©es et demeurent couvertes par le secret-dĂ©fense.
  • : Le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot Ă©crit dans une note au ministre de la DĂ©fense, Michèle Alliot-Marie : « Nous ne nous sommes jamais intĂ©ressĂ©s aux hommes politiques citĂ©s, et notamment Nicolas Sarkozy. ». Il consacre une dernière note Ă  Imad Lahoud adressĂ©e Ă  Michèle Alliot-Marie pour signaler que Lahoud se sert d'une lettre signĂ©e Jean-Louis Gergorin pour se prĂ©valoir d'une mission que lui aurait confiĂ© le ministère de la DĂ©fense et que le nĂ©cessaire a Ă©tĂ© fait pour mettre fin Ă  cette situation.
  • : dans un entretien Ă  LibĂ©ration, Nicolas Sarkozy assure que « la vie politique est encombrĂ©e par des officines depuis longtemps. J'ai l'intention d'y mettre de l'ordre ».
  • : Imad Lahoud rompt le silence par la voix de son avocat. Dans un communiquĂ© adressĂ© au Monde, il nie son implication dans l'affaire.
  • : audition d'Imad Lahoud qui explique ĂŞtre entrĂ© chez EADS en , auprès de Jean-Louis Gergorin, et avoir Ă©tĂ© Ă  cette Ă©poque en contact avec le journaliste Denis Robert. Celui-ci dĂ©tient un certain nombre de listings informatiques de Clearstream. Imad Lahoud ne conteste pas les avoir vus mais nie les avoir conservĂ©s ou utilisĂ©s.
  • : nouvelle demande de levĂ©e du secret dĂ©fense sur les ordinateurs de Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud. Michèle Alliot-Marie, ministre de la DĂ©fense, la transmet Ă  la CCSDN en exprimant ses « rĂ©ticences ». Il n'y a pas de rĂ©ponse en date du .
  • : audition de Jean-Louis Gergorin en qualitĂ© de tĂ©moin. Il nie toujours ĂŞtre le (ou l'un des) corbeau(x).
  • : audition du journaliste Denis Robert, auteur de l'enquĂŞte sur Clearstream publiĂ©e en 2001 (RĂ©vĂ©lation$). SollicitĂ© par Imad Lahoud dĂ©but 2003, le journaliste dit lui avoir remis un cĂ©dĂ©rom relatif aux comptes Clearstream de 2001.
  • : le DG adjoint de la Banca Populare di Sondrio de Milan, Mario Erba dĂ©clare que Nicolas Sarkozy ne dĂ©tenait aucun compte Ă  la Banca Popolare di Sondrio.
  • Fin : retour d'Italie des commissions rogatoires : rĂ©sultat nĂ©gatif. Le juge Renaud van Ruymbeke sait que les accusations du corbeau sont une manipulation. En janvier, l'enquĂŞte concernant le compte de Nicolas Sarkozy, accusĂ© de dĂ©tenir un compte Ă  la Banca popolare di Sondrio, un bourg italien de la Riviera, sous le nom de « StĂ©phane Bocsa » et « Paul de Nagy », est fermĂ©e. La Banca popolare di Sondrio a en effet rĂ©pondu Ă  la commission rogatoire du juge Van Ruymbeke rĂ©clamant l'identitĂ© du titulaire du compte. L'Ă©tablissement italien a indiquĂ© que le numĂ©ro correspondait Ă  un compte de banque ouvert par la sociĂ©tĂ© Clearstream, et utilisĂ© par de très nombreux clients. La Banca popolare rĂ©clamait au magistrat français une nouvelle demande dĂ©signant la personne visĂ©e, mais puisque l'enquĂŞte prouvait par ailleurs que les listings avaient Ă©tĂ© trafiquĂ©s, le juge Van Ruymbeke a fermĂ© le dossier, innocentant ainsi Sarkozy[73].
  • : le juge Van Ruymbeke dĂ©montre que les accusations du corbeau relèvent d'une manipulation.
  • : conclusions des expertises techniques sur les ordinateurs d’Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin.
  • : le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, 69 ans, quitte officiellement ses fonctions auprès du ministre Michèle Alliot-Marie.

2006

  • : Denis Robert Ă©crit Ă  Imad Lahoud. « Je voulais lui demander pourquoi il me fuyait », explique-t-il. Le ton du courrier, rĂ©digĂ© Ă  la main sur une page recto-verso et adressĂ© Ă  « Mon cher Imad », est toutefois proche de la menace. Il lui annonce la parution d'un nouveau livre « qui s'appellera Le Corbeau » et ajoute : « Tu en es un des personnages principaux. » Plus bas, il poursuit : « Comme je te l'avais Ă©crit voici plus d'un an, je ne cherche qu'Ă  comprendre. (…) Je t'avais aussi dit que si tu persistes dans ton attitude de dĂ©ni et de fuite, tu vas rencontrer un mur. VoilĂ , le mur c'est moi et mon bouquin. J'ai laissĂ© une enveloppe avec des Ă©lĂ©ments de preuves chez mon avocat. (…) Ça risque de faire du bruit et de te faire du tort. (…) Je peux, en fonction des Ă©vĂ©nements, diffĂ©rer sa sortie, changer sa nature, fictionner certains noms et certaines scènes. (…) Ma patience a des limites et tu sais oĂą me joindre. »
  • : Denis Robert est inculpĂ© au Luxembourg pour injure, calomnie et diffamation. La plainte vise la dĂ©nonciation dans le livre RĂ©vĂ©lation$ d'une transaction entre la criminelle banque BCCI et la BGL (Banque gĂ©nĂ©rale du Luxembourg). Lors de la faillite de la BCCI, quelques clients privilĂ©giĂ©s ont bĂ©nĂ©ficiĂ©, grâce Ă  la mĂ©diation de Clearstream, de 100 MF alors que l’immense majoritĂ© des Ă©pargnants a Ă©tĂ© spoliĂ©e. Les plaignants ne remettent pas en cause cette information mais le fait que Denis Robert ait qualifiĂ© ce transfert d’« illĂ©gal » alors qu’une dĂ©cision d’un tribunal de Luxembourg l’autorisait.
  • : le prĂ©sident de l'UMP et ministre de l'IntĂ©rieur, Nicolas Sarkozy, porte plainte pour dĂ©nonciation calomnieuse et se constitue partie civile, via son avocat Me Thierry Herzog. « Je veux savoir qui m’a mis sur ces fichiers et pourquoi. »
  • Fin : Les juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy adressent des lettres critiques Ă  Renaud Van Ruymbeke, chargĂ© de l'affaire des frĂ©gates de Taiwan et confient l'enquĂŞte Ă  un autre service de police. Ils manifestent leur dĂ©fiance Ă  l'Ă©gard du procureur de la RĂ©publique de Paris Jean-Claude Marin et au parquet, soumis Ă  la hiĂ©rarchie de la Chancellerie et du ministre de la Justice Pascal ClĂ©ment.
  • : Nicolas Sarkozy questionne le directeur de la DGSE, Pierre Brochand, sur sa connaissance de l'affaire Clearstream 2. Il est en effet Ă©tabli que ce service avait fait appel, en , aux services de Imad Lahoud, prĂ©sentĂ© comme un informaticien hors pair, pour pĂ©nĂ©trer certains fichiers bancaires afin d'y recueillir des informations sur le financement du terrorisme islamiste.
  • : les juges interrogent une seconde fois Denis Robert qui affirme avoir donnĂ© des listings quasi-similaires Ă  ceux du corbeau Ă  Imad Lahoud. Denis Robert nourrit Ă  l’encontre de l'informaticien des soupçons explicites. « Je ne leur ai pas dit qu'il Ă©tait le corbeau, a prĂ©cisĂ© au Monde M. Robert. Mais je suis sĂ»r qu'il est liĂ© Ă  l'envoi des lettres anonymes. Je ne peux en dire plus, je protège des gens. »
  • Fin : des perquisitions ont lieu au siège de la DGSE et au SGDN (SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de la dĂ©fense nationale), ainsi qu'aux domiciles du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, ancien chargĂ© de la coordination du renseignement au cabinet du ministre de la DĂ©fense, Michèle Alliot-Marie. Un incident les a opposĂ©s aux fonctionnaires de la DGSE, alors qu'ils s'emparaient de documents secret dĂ©fense. Chez Philippe Rondot, les juges saisissent Ă  son domicile un dossier reliĂ© sous couverture blanche dans lequel il a rĂ©uni, pour son usage personnel, tous les Ă©lĂ©ments de l'affaire.
  • : audition du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons. Il Ă©voque une rĂ©union le avec Dominique de Villepin, ministre des Affaires Ă©trangères, en prĂ©sence de Jean-Louis Gergorin. Le nom de Nicolas Sarkozy y est prononcĂ© ce qui provoquera une brutale mise en cause du premier ministre fin . Cependant, le gĂ©nĂ©ral Rondot nie qu'on lui alors confiĂ© la mission d'enquĂŞter sur lui.
  • : des perquisitions visent la tĂŞte des services de renseignements français. Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons procèdent Ă  une perquisition du bureau d'Alain Juillet, au secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de la dĂ©fense nationale (SGDN), service rattachĂ© au premier ministre. Puis, au siège de la DGSE, ils saisissent des documents dans le bureau du directeur, Pierre Brochand, en prenant soin de placer sous scellĂ©s ceux qui Ă©taient classifiĂ©s secret dĂ©fense.
  • : les bureaux de Jean-Louis Gergorin, directeur de la coordination stratĂ©gique et membre du comitĂ© exĂ©cutif d'EADS, et de NoĂ«l Forgeard, vice-prĂ©sident d'EADS, sont perquisitionnĂ©s, ainsi que ceux d'autres cadres dirigeants de cette sociĂ©tĂ©.
  • : Nicolas Sarkozy rencontre Dominique de Villepin afin de lui parler de l’affaire Clearstream 2. Le ministre de l’IntĂ©rieur soupçonne Matignon d’avoir cherchĂ© Ă  le dĂ©stabiliser sachant que Philippe Rondot et Jean-Louis Gergorin sont des hommes de confiance du Premier ministre.
  • : c'est au tour de Gustav Humbert, PDG d'Airbus, filiale Ă  80 % de EADS, de voir son bureau perquisitionnĂ©. Certaines des pièces emportĂ©es pourraient ĂŞtre Ă©galement classifiĂ©es secret dĂ©fense, ce qui interdit, Ă  ce stade, aux juges de les examiner.
  • : le procureur de la RĂ©publique de Paris, Jean-Claude Marin, a adressĂ© une lettre au prĂ©sident du tribunal de grande instance de Paris, Jean-Claude Magendie, et au procureur gĂ©nĂ©ral près la cour d'appel de Paris, Yves Bot, pour se plaindre de la dĂ©fiance des juges d'instruction Henri Pons et Jean-Marie d'Huy vis-Ă -vis du parquet, soumis Ă  la hiĂ©rarchie du ministère de la Justice (chancellerie). En effet, le parquet ne serait informĂ© des lieux de perquisitions qu'au dernier moment en arrivant sur place.
  • : Le bureau de Michèle Alliot-Marie, ministre de la DĂ©fense, a Ă©tĂ© perquisitionnĂ©, ainsi que celui de son directeur de cabinet, Philippe Marland, celui de son conseiller pour les affaires juridiques, le magistrat David SĂ©nat, et l'ancien bureau du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot. Les agendas saisis de MAM portent mention d'un rendez-vous avec un certain Lahoud. Mais il s'agit en fait d'un rendez-vous avec son frère, Marwan Lahoud, PDG de MBDA, branche missile d'EADS !
  • : EADS se porte partie civile.
  • : Dominique Strauss-Kahn se constitue partie civile.
  • : Alain Madelin et Jean-Pierre Chevènement se portent partie civile.
  • : Les archives du ministère de la DĂ©fense, situĂ©s dans les locaux du service historique de la dĂ©fense au fort de Vincennes, sont Ă  leur tour perquisitionnĂ©s. Les juges souhaitaient y consulter les archives privĂ©s dĂ©posĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot Ă  son dĂ©part Ă  la retraite (Le Monde, ).
  • : Le conseil des ministres n'a pas encore commencĂ©. Les ministres sont Ă  peine assis que Jacques Chirac, Ă  travers la table, colère contenue, lance Ă  Dominique de Villepin : « Dites Ă  Michèle ce que nous venons de nous dire. C'est inacceptable. Cette perquisition donne une image dĂ©plorable de la France Ă  l'Ă©tranger. Il fallait la refuser. Je suis outrĂ©. » Ă€ la fin du conseil, il retient encore Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Pascal ClĂ©ment : le ton est sec, les remarques, toujours sur ces juges que rien n'arrĂŞte, sont tranchantes.
  • : Clearstream se constitue Ă  son tour partie civile invoquant un « important prĂ©judice d'image ». Dans son communiquĂ©, Clearstream prĂ©cise qu'« il n'y a aucun compte ouvert au nom de personnes physiques chez Clearstream ». En rĂ©ponse, des comptes nominatifs de listings de clearstream sont publiĂ©s sur le blog de Denis Robert.
  • : on apprend que Philippe Delmas, ancien vice-prĂ©sident d'Airbus vient de mandater Charles Pellegrini, l'ex-commissaire « tombeur de Mesrine », pour qu'il enquĂŞte sur le volet industriel de l'affaire Clearstam-EADS afin de trouver Ă©ventuellement le ou les corbeaux Ă  l'origine des manipulations.
  • : Denis Robert et son Ă©diteur, Laurent Beccaria, rencontre en secret Jean-Louis Gergorin au château des Pins, près de Besançon.
  • : Pascal Mailhos quitte ses fonctions de directeur des Renseignements GĂ©nĂ©raux, selon un communiquĂ© du Conseil des ministres. JoĂ«l BouchitĂ©, jusque-lĂ  contrĂ´leur gĂ©nĂ©ral des services actifs de la police nationale, le remplace.
  • : le magistrat parisien, Gilbert Flam, 56 ans, dĂ©cide de se constituer partie civile dans l'affaire des dĂ©nonciations calomnieuses autour de Clearstream, a annoncĂ© son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, dans un communiquĂ©. Le nom de Gilbert Flam avait Ă©tĂ© citĂ©, avec d'autres personnalitĂ©s du monde politique et Ă©conomique, par un « mystĂ©rieux corbeau » qui les a faussement accusĂ©s d'avoir des comptes occultes Ă  l'Ă©tranger via la sociĂ©tĂ© financière Clearstream, soupçonnĂ©e d'ĂŞtre un centre de dissimulation de transactions financières. Gilbert Flam, magistrat dĂ©tachĂ© Ă  la DGSE, avait Ă©tĂ© accusĂ© en 2001 par la prĂ©sidence de la RĂ©publique d'avoir enquĂŞtĂ© sur « d'hypothĂ©tiques comptes bancaires de Chirac au Japon ». L'hebdomadaire satirique avait prĂ©cisĂ© qu'un classeur au nom de Gilbert Flam a Ă©tĂ© saisi chez le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, responsable de la coordination du renseignement de 1997 Ă  au cabinet du ministre de la DĂ©fense.
  • : dans L'Express, Gilles Gaetner et Jean-Marie Pontaut signent un article intitulĂ© Clearstream : affaire d'État[74]. Ils dĂ©clarent que Michèle Alliot-Marie savait que l'affaire Clearstream 2 Ă©tait une manipulation. Dès 2004, le ministère de la DĂ©fense savait que le listing de Clearstream envoyĂ© au juge Renaud Van Ruymbeke Ă©tait un faux Ă  l'issue de l'enquĂŞte du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot rĂ©alisĂ©e Ă  la fin de 2003. Cette mission lui avait Ă©tĂ© confiĂ©e par Philippe Marland, directeur de cabinet de la ministre. Le cabinet de la ministre de la DĂ©fense a alors conclu au montage et identifiĂ© les auteurs probables. Les notes du gĂ©nĂ©ral Rondot ont Ă©tĂ© saisies par les juges en plus de son audition par les policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF).
  • Dans son Ă©dition datĂ©e du , Le Point croit savoir que Philippe Rondot avait dès 2003 prĂ©venu la DĂ©fense et l'ÉlysĂ©e.
  • : Dominique de Villepin et Jacques Chirac dĂ©mentent dans un communiquĂ© avoir ordonnĂ© une enquĂŞte au sujet de Sarkozy. Villepin affirme avoir toujours «agi dans le cadre fixĂ© par le prĂ©sident» Jacques Chirac pour moraliser les marchĂ©s internationaux. Son communiquĂ© prĂ©cise qu'il est Ă  l'origine de l'enquĂŞte menĂ©e fin 2003 par le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot sur des « rumeurs » liĂ©es Ă  l'affaire des frĂ©gates de Taiwan, dont l'affaire Clearstream 2 est l'une des ramifications. Le Monde Ă©crit que «Selon M. Rondot, le futur premier ministre [Dominique de Villepin] lui aurait demandĂ©, sur les instructions du chef de l'État, d'outrepasser les limites fixĂ©es Ă  son enquĂŞte par le cabinet de Michèle Alliot-Marie en examinant la piste des hommes politiques citĂ©s»[75]. En effet, ministre des Affaires Ă©trangères, il devait selon lui veiller Ă  l'application par la France de la Convention de l'OCDE contre la corruption signĂ©e en 1998 et ratifiĂ©e en 2000. « Aucune information prĂ©cise n'a pu ĂŞtre recueillie Ă  l'appui de ces rumeurs. Aucun document d'Ă©tape ne m'a Ă©tĂ© remis et les conclusions m'ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es verbalement Ă  l'automne 2004 », affirme le chef du gouvernement, alors ministre des Affaires Ă©trangères. S'exprimant pour la première fois au sujet de l'affaire, l'ÉlysĂ©e Ă©crit dans un communiquĂ© :

« Depuis son entrée en fonction, le président de la République a agi pour la moralisation des marchés internationaux et pour la lutte contre les réseaux mafieux. Il a toujours donné à ses Gouvernements successifs des orientations dans ce sens. S'agissant de l'affaire Clearstream, le Président de la République dément catégoriquement avoir demandé la moindre enquête visant des personnalités politiques dont le nom a pu être mentionné[76]. »

Le premier ministre, quant à lui, distingue clairement deux temps, l'affaire des frégates de Taïwan, puis l'affaire Clearstream. Il affirme avoir demandé « le au général Rondot de tenter de vérifier la crédibilité des rumeurs relatives à l’existence de réseaux mafieux internationaux et d’intermédiaires pouvant nuire à notre sécurité nationale ou à nos intérêts » au cours d'un entretien auquel participait Jean-Louis Gergorin. Il affirme qu'il « s’agissait en aucun de s’intéresser à des personnes, mais bien à des réseaux et à des intermédiaires. » et que jamais « Nicolas Sarkozy » n'a été cité « comme possible bénéficiaire de compte bancaire à l’étranger ». M. Villepin ajoute aussi avoir « explicitement demandé au général Rondot d’éviter de provoquer toute forme de rivalité entre les services susceptible de créer une fixation entre le ministère de la Défense et le ministère de l’Intérieur » et avoir « agi dans le cadre fixé par le Président de la République, visant à moraliser les grands marchés internationaux et à nous prémunir contre toute manipulation ou déstabilisation de nos intérêts économiques. » En outre, il ajoute avoir eu « tout au long de l’année 2004 et de l’année 2005 » « dans le cadre de [ses] fonctions des contacts réguliers avec le général Rondot sur divers dossiers concernant notre sécurité nationale, la situation du Moyen-Orient et nos différents otages en Iraq ou ailleurs. » Enfin, le deuxième temps concerne l’affaire des dénonciations calomnieuses de Clearstream : elle prend en effet une tournure nouvelle au printemps 2004 avec la mention de personnalités politiques, d’industriels et de responsables des services de renseignement dans une liste de titulaires de comptes. Comme ministre de l’Intérieur, j’ai été amené à demander des vérifications à la DST, affirme ainsi Villepin. La DST a conclu à l’absence d’éléments concrets et probants sur les auteurs de cette manipulation. J’ai demandé au directeur de la DST de communiquer aux autorités judiciaires les conclusions qui m’avaient été remises. »[77]

  • : Coup de théâtre. Le Monde () publie les auditions du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot qui contredisent la version, Ă  peine publiĂ©e, du premier ministre. Dans sa dĂ©position signĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Rondot y affirme que le premier ministre lui a demandĂ© d'enquĂŞter sur Nicolas Sarkozy dès le avec l'accord du PrĂ©sident Jacques Chirac et Ă  l'aide de Jean-Louis Gergorin. Cette publication ouvre une crise politique et une dĂ©stabilisation du premier ministre.
  • : dans un entretien au Figaro, le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot est revenu sur ses dĂ©clarations aux juges Ă  propos de la rĂ©union du . « Jamais Dominique de Villepin ne m'a demandĂ© de m'intĂ©resser, Ă  un moment ou Ă  un autre, aux « politiques ». Mon enquĂŞte s'est limitĂ©e, selon les instructions, aux fonctionnaires (...) dont le nom est apparu ». Cependant, il y confirme que le nom de Nicolas Sarkozy a Ă©tĂ© citĂ© dans le bureau de Dominique de Villepin en prĂ©sence de Jean-Louis Gergorin.
  • : dans sa confĂ©rence de presse mensuelle, Dominique de Villepin affirme Ă  nouveau que « Le nom de Nicolas Sarkozy n'a jamais Ă©tĂ© Ă©voquĂ© en lien avec l'affaire » lors de son entretien avec Philippe Rondot.
  • : les magistrats Huys et Pons ont obtenu communication de l'intĂ©gralitĂ© de la procĂ©dure judiciaire sur les frĂ©gates de TaĂŻwan, instruite depuis 2001 par les juges Renaud Van Ruymbeke et Dominique de TalancĂ© et reprĂ©sentant 35 tomes du dossier. Le Figaro conclut donc que « les quelque 35 tomes du dossier, portant sur d'Ă©ventuelles rĂ©trocommissions sur le marchĂ© des frĂ©gates de TaĂŻwan, sont donc officiellement rattachĂ©s Ă  l'affaire Clearstream »[78].
  • : Nicolas Sarkozy demande Ă  ĂŞtre entendu par les juges instruisant l'affaire du corbeau de Clearstream.
  • : 9h30. Le ministre de l'IntĂ©rieur est auditionnĂ© au pĂ´le des juges d'instruction financiers, accompagnĂ© de son avocat, Me Thierry Herzog. Il en est sorti deux heures un quart plus tard. Ă€ la question : « Avez-vous des soupçons sur l'origine de cette dĂ©nonciation vous visant personnellement ? », Nicolas Sarkozy a rĂ©pondu : « Non. Je fais toute confiance Ă  la justice pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© judiciaire, le travail que vous faites depuis quelques mois me confortant dans cette confiance. Je veux savoir qui m'a mis sur ces fiches. Pourquoi on m'y a mis. Comment on m'y a mis et quand on m'y a mis. Et je crois Ă  la vertu pĂ©dagogique de cette enquĂŞte, afin que plus jamais des comportements aussi contraires aux principes de la RĂ©publique ne puissent se reproduire. Il en rĂ©sulte un prĂ©judice considĂ©rable. J'ai trente ans de vie politique sans que jamais je n'aie Ă©tĂ© mĂŞlĂ©, de près ou de loin, Ă  un scandale, et je n'accepte pas d'y ĂŞtre associĂ© aujourd'hui par la bassesse d'apprentis comploteurs. »
  • : l'ancien n° 2 de la direction centrale des Renseignements gĂ©nĂ©raux (DCRG) Bernard Squarcini, un proche de Nicolas Sarkozy, annonce qu'il se constituait partie civile après que son nom a Ă©tĂ© citĂ© il y a deux ans par le corbeau dans l'affaire Clearstream 2.
  • : l'hebdomadaire Le Canard enchaĂ®nĂ© affirme que le numĂ©ro deux d'EADS Jean-Louis Gergorin est l'auteur de la première lettre anonyme adressĂ©e au juge Renaud Van Ruymbeke en . Celle-ci ne contenait pas de noms de politiques. Le juge Van Ruymbeke devant ĂŞtre officiellement entendu par ses collègues Huys et Pons dans les prochains jours, craignant que son instruction soit mise en cause, a dĂ©cidĂ© de rendre publique sa rencontre « secrète » avec Jean-Louis Gergorin le . Depuis que l’intĂ©gralitĂ© de la procĂ©dure judiciaire sur les frĂ©gates de TaĂŻwan a Ă©tĂ© transmise Ă  Huys et Pons, ces derniers savent que le juge Van Ruymbeke a un rĂ´le peu clair. Il a envoyĂ© une commission rogatoire de vingt pages au Luxembourg reprenant les termes de la lettre anonyme, une heure après la rĂ©ception de cette dernière. Il est donc clair que le juge Van Ruymbeke avait les Ă©lĂ©ments de la lettre avant. En outre, selon le Canard, le gĂ©nĂ©ral Rondot aurait affirmĂ© que la DGSE enquĂŞtait sur l'existence d'un compte Ă  la Tokyo Sowa Bank, au Japon, du prĂ©sident Jacques Chirac, d'une valeur de 300 millions de francs, ce que ce dernier a formellement dĂ©menti[79] Selon LibĂ©ration, « cette Ă©valuation de la DGSE, certes reproduite sur une note officielle, n'Ă©tait qu'une reprise d'un article publiĂ© par un journal japonais au dĂ©but des annĂ©es 90, selon lequel Chirac possĂ©dait 321 millions de francs dans une banque locale. »[80] Dans Le Monde, Jean-Claude Cousseran, directeur de la DGSE de 2000 Ă  2002, dĂ©mentait qu'une enquĂŞte officielle ait Ă©tĂ© menĂ©e sur les allĂ©gations concernant ce compte bancaire de Chirac au Japon: «Une enquĂŞte interne des services de sĂ©curitĂ© de la DGSE a conclu que jamais le service n'avait menĂ© de recherche active sur ce compte.» Selon d'autres sources, une telle enquĂŞte de la DGSE aurait en effet Ă©tĂ© mise en place en 2002, ce que le gĂ©nĂ©ral Rondot affirmait lors de son tĂ©moignage.
  • : Le journaliste StĂ©phane Denis affirme avoir prĂ©venu Ă  deux reprises, en et en , Nicolas Sarkozy de l'enquĂŞte dĂ©clenchĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot au sujet de l'existence supposĂ©e de comptes occultes dĂ©tenus via Clearstream. Le Monde Ă©crit que « M. Denis, très au fait de l'affaire Clearstream, avait, dès le , dans La Lettre de M. Rastignac, la chronique qu'il tient dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles, relatĂ© cet Ă©pisode »[81].
  • : Le quotidien Le Parisien confirme les soupçons, rĂ©vĂ©lĂ©s le par Le Canard enchaĂ®nĂ©, pesant sur le juge Renaud Van Ruymbeke, en publiant des extraits de plusieurs documents de procĂ©dure, d'oĂą il ressort que ce dernier aurait dĂ©clarĂ© aux juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy avoir rencontrĂ© secrètement Jean-Louis Gergorin le , dans le cabinet d'un avocat parisien[82]. Une enquĂŞte par l'inspection des services judiciaires est ouverte par le garde des sceaux Pascal ClĂ©ment contre le juge Renaud Van Ruymbeke, magistrat instructeur de l'affaire des frĂ©gates de Taiwan. La nomination de ce dernier au poste de prĂ©sident de chambre Ă  la Cour d'appel de Paris est reportĂ©e par le CSM, prĂ©sidĂ© par le prĂ©sident Jacques Chirac.
  • : par ailleurs, des notes du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, publiĂ©es par le Parisien laisse entendre que Jacques Chirac Ă©tait au courant de l'enquĂŞte menĂ©e par le militaire.
  • : le Parquet de Paris annonce l'ouverture d'une information judiciaire contre X du chef de « violation du secret de l'instruction », sur instruction du garde des sceaux Pascal ClĂ©ment, Ă  cause notamment de la divulgation Ă  la presse de nombreuses pièces de procĂ©dure dans les jours prĂ©cĂ©dents.
  • : nouvelle perquisition chez Imad Lahoud et Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud. Perquisition chez François Heilbronner.
  • : Imad Lahoud est hospitalisĂ© pour dĂ©pression. Il renouvelle ses dĂ©nĂ©gations.
  • : LibĂ©ration publie des notes de la DST. Alors que le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot lui avait dĂ©jĂ  fait part de ses «doutes» sur l'authenticitĂ© des listings, Dominique de Villepin, ministre de l’IntĂ©rieur, avait demandĂ©e une enquĂŞte Ă  la DST en . Ă€ son tour, la DST l'informe en que l'affaire des listings de Clearstream est une manipulation.
  • : Dans Le Journal du dimanche, le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot dĂ©douane le prĂ©sident de la RĂ©publique et Dominique de Villepin et accuserait Jean-Louis Gergorin d'ĂŞtre Ă  l'origine de cette machination. N'ayant pas de rĂ©ponse Ă  sa demande de statut de tĂ©moin assistĂ© de la part des magistrats instructeurs, il ne se rendra pas Ă  la prochaine convocation de la justice le .
  • : L’ancien ministre de l’IntĂ©rieur Charles Pasqua s’est constituĂ© partie civile. Son nom et celui de Jean-Charles Marchiani figuraient dans les notes du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot.
  • : Imad Lahoud est « dĂ©chargĂ© de ses fonctions opĂ©rationnelles » chez EADS.
  • : France Info met en ligne sur son site une partie de la note dactylographiĂ©e intitulĂ©e «OpĂ©ration Reflux (2)» du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot Ă©crite le . Le fichier informatique crĂ©Ă© pour faire cette note a Ă©tĂ© effacĂ© auparavant en «après en avoir obtenu l’accord de Dominique de Villepin» selon le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot. Dans l'article de France Info, on voit sur la reproduction de la note qu'il y a un tampon datĂ©e du et le journaliste prĂ©cise que cette note est signĂ©e. Le journaliste suppose en que cette note devait ĂŞtre destinĂ©e Ă  Michèle Alliot-Marie et que Michèle Alliot-Marie ne dit pas toute la vĂ©ritĂ© sur ses connaissances de l'affaire. Ă€ l'exception du journaliste, aucun protagoniste ne parlera de cette note publiĂ©e dans l'article de France Info avant que le fichier informatique qui a servi Ă  l'Ă©laboration de cette note soit reconstituĂ©e en juin 2007 après l'analyse de l'ordinateur IPAQ du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot. En , Rondot parlera ainsi pour la première fois des 4 notes «OpĂ©ration Reflux» aux mentions : OpĂ©ration rĂ©servĂ©e PR - Exemplaire unique - Diffusion interdite. Selon le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, ces notes Ă©taient des notes personnelles et n'avaient aucun destinataire pourtant sa note « OpĂ©ration Reflux (2) » a bien Ă©tĂ© communiquĂ© par quelqu'un Ă  France Info le .
  • : selon Éric Morain, l’avocat du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, l’entretien « secret » entre le juge Renaud Van Ruymbeke et Jean-Louis Gergorin aurait Ă©tĂ© connu de Michèle Alliot-Marie dès le mois de .
  • : le procès de Imad Lahoud pour « abus de confiance » et « usage de faux » dans l’affaire du fonds spĂ©culatif Volter Fund est renvoyĂ© au , en raison de son Ă©tat de santĂ©.
  • : publication dans le Parisien d’une entrevue de Jean-Louis Gergorin par Laurent ValdiguiĂ© oĂą l’intĂ©ressĂ© avoue avoir envoyĂ© la première lettre anonyme datant de . Il confirme la version donnĂ©e par le juge Renaud van Ruymbeke et met en cause la sociĂ©tĂ© Clearstream pour son opacitĂ© et la prĂ©sence de comptes personnels. De son cĂ´tĂ©, le juge van Ruymbeke qui a reconnu avoir rencontrĂ© secrètement M. Gergorin, a Ă©tĂ© interrogĂ© jeudi après-midi pendant plus de cinq heures par l’inspection gĂ©nĂ©rale des services judiciaires, Ă  la demande du garde des Sceaux.

À sa sortie, le juge fait la déclaration suivante : « J’ai demandé aux inspecteurs de porter leurs investigations sur les vraies dysfonctionnements, à savoir le fait que je n’ai jamais été informé de l’enquête menée par le général Rondot, alors qu’apparemment deux ministres étaient informés, ce qui aurait évité de perdre beaucoup de temps ». Une cinquantaine de magistrats ont signé une motion de soutien au juge Renaud van Ruymbeke.

  • : Dans un entretien au Figaro, Jean-Louis Gergorin avoue ĂŞtre Ă  l’origine de toutes les lettres anonymes. Dans LibĂ©ration, il affirme que le Premier ministre Dominique de Villepin n’avait pas voulu, dĂ©but 2004, que Nicolas Sarkozy soit mis « au courant » d’une enquĂŞte sur les listings de comptes.
  • : « Ce n’est pas moi le corbeau et ce n’est pas moi le falsificateur », dĂ©clare M. Lahoud dans une interview publiĂ©e samedi dans Le Figaro. « Je n’ai jamais pĂ©nĂ©trĂ© le système informatique de Clearstream. Je n’ai jamais essayĂ©. » Par ailleurs, l’informaticien affirme avoir Ă©tĂ© « prĂ©sentĂ© par Jean-Louis Gergorin au gĂ©nĂ©ral Rondot au dĂ©but de l’annĂ©e 2003 ». « C’est lui qui m’a mis en contact avec la DGSE », ajoute-t-il. « J’ai travaillĂ© pour la DGSE de Ă  . De Ă  , je travaillais essentiellement pour le gĂ©nĂ©ral Rondot », prĂ©cise-t-il. « Je travaillais exclusivement sur les rĂ©seaux de financement islamistes. Toutes les notes de mon travail existent Ă  la DGSE. Des documents l’attestent, il suffit de lever le secret dĂ©fense », dit-il encore. L’ancien ministre de l’IntĂ©rieur Jean-Pierre Chevènement a annoncĂ© samedi avoir donnĂ© des consignes Ă  son avocat pour porter plainte en « diffamation » contre Jean-Louis Gergorin, dans le cadre de l’affaire Clearstream. (AFP)
  • : Me Olivier Prado, avocat de l’informaticien Imad Lahoud impliquĂ© dans l’affaire Clearstream, annonce dans un entretien paraissant mardi dans La Provence qu’il entend demander « le moment venu » le dessaisissement des juges du pĂ´le financier, Jean-Marie d’Huy et Henri Pons. (AP). Alors qu’il soupçonnait depuis longtemps Jean-Louis Gergorin d’être le corbeau de l’affaire Clearstream, le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot ne l’aurait pas rĂ©vĂ©lĂ© par peur que cela fasse remonter la justice jusqu’à Dominique de Villepin, selon des notes du gĂ©nĂ©ral publiĂ©es lundi par Le Monde.
  • : Le directeur de cabinet du ministre de la DĂ©fense Michèle Alliot-Marie, Philippe Marland a Ă©tĂ© entendu pendant plus de trois heures. Les juges ont auditionnĂ© pendant plus d’une heure le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, amenĂ© de force au pĂ´le financier du palais de Justice de Paris oĂą il a refusĂ©, selon son avocat, de rĂ©pondre aux questions des magistrats. Michèle Alliot-Marie a saisi la Commission consultative du secret de la dĂ©fense nationale (CCSDN) en vue de la levĂ©e du secret dĂ©fense de documents saisis dans l’affaire Clearstream.
  • : Alain Madelin, dont le nom figure dans les listings de comptes truquĂ©s Clearstream, a Ă©tĂ© entendu mercredi matin pendant plus d’une heure et demie par les juges chargĂ©s de l’affaire, au pĂ´le financier du tribunal de grande instance de Paris (IXe). Sur France 2, Villepin a affirmĂ© Ă  propos des rĂ©vĂ©lations de la presse dans l’affaire Clearstream 2 que « tout ce qui est dit est faux ».
  • Fin : Selon Airy Routier, Jean-Louis Gergorin est allĂ© rencontrĂ© l’intermĂ©diaire anglo-irakien Nadhmi Auchi Ă  Londres quelques jours avant sa garde Ă  vue et sa mise en examen. (Le Complot des paranos, Albin Michel, 2006)
  • : Le procureur de la RĂ©publique de Paris accepte la demande des juges d’instruction d’étendre leur saisine, jusqu’ici limitĂ©e Ă  la « dĂ©nonciation calomnieuse », aux faits de « faux et usage de faux ».
  • : Après 48 heures de garde Ă  vue Ă  la DNIF de Nanterre, Jean-Louis Gergorin est prĂ©sentĂ© aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons du pĂ´le financier du tribunal de grande instance de Paris, rue des Italiens Ă  paris. L’ancien vice-prĂ©sident d’EADS est mis en examen pour « faux, usage de faux et dĂ©nonciation calomnieuse ». L’incarcĂ©ration est demandĂ©e par les juges d’instruction mais refusĂ©e par le parquet et par le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention (JLD).
  • : DĂ©but d’une garde Ă  vue de 48 heures pour Imad Lahoud Ă  la division nationale des investigations financières (DNIF) Ă  Nanterre.
  • : La juge Dominique de TalancĂ© est dessaisie de l’instruction de l’affaire des frĂ©gates de TaĂŻwan au profit de Xavière Simeoni. Renaud Van Ruymbeke, qui a reçu le soutien d’une pĂ©tition de plus de 200 magistrats, conserve la cosaisine de l’affaire.
  • : La parution de Clearstream, l’enquĂŞte, le nouveau livre de Denis Robert, est suspendue par un rĂ©fĂ©rĂ© demandĂ© par Me Pardo, l’avocat d’Imad Lahoud. La parution est autorisĂ©e par la Cour d’appel de Paris le .
  • : Florian Bourges est entendu comme tĂ©moin par les juges. Ex-auditeur du cabinet d’audit Arthur Andersen (fermĂ© depuis l’affaire Enron), il aurait transmis des listings Cleartsream Ă  Denis Robert et/ou Imad Lahoud. Florian Bourges est prĂ©sentĂ© comme la source de Jean-Louis Gergorin dans le livre Clearstream, l'enquĂŞte de Denis Robert. Il faisait partie d’une Ă©quipe d’une trentaine de personnes du cabinet Arthur Andersen qui a auditĂ© Clearstream en 2001 Ă  la demande du gouvernement luxembourgeois. Il aurait ensuite transmis des listings Ă  Imad Lahoud. Sur les conseils de Denis Robert, il aurait rencontrĂ© en le juge Renaud Van Ruymbeke et aurait constatĂ© que les listings Ă©taient quasiment identiques Ă  ceux qu’il aurait transmis Ă  Imad Lahoud. Il dit avoir remis Ă  Imad Lahoud des fichiers non falsifiĂ©s.
  • : Au terme de sa garde Ă  vue de 48 heures Ă  la DNIF, Imad Lahoud est mis en examen par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons pour « dĂ©nonciation calomnieuse » et « faux et usage de faux ». L’incarcĂ©ration est demandĂ©e par les magistrats instructeurs et le parquet mais refusĂ©e par le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention (JLD). Le , le parquet de Paris fait appel de cette dĂ©cision.
  • : Dominique de Villepin porte plainte contre Denis Robert pour Clearstream, l'enquĂŞte et contre Jean-Marie Pontaut et Gilles Gaetner, qui ont Ă©crit Règlements de compte pour l'ÉlysĂ©e. La requĂŞte a Ă©tĂ© transmise au garde des sceaux, Pascal ClĂ©ment qui transmettra au parquet de Paris. Le premier ministre doit ĂŞtre entendu par les juges chargĂ©s du dossier de l’affaire Clearstream 2, probablement avant le .
  • : Bernard Monnot est entendu par le juge Renaud van Ruymbeke chargĂ© de l’affaire des frĂ©gates de Taiwan. Ce banquier lyonnais a reconnu ĂŞtre l’auteur de l’un cinq courriers parvenus au magistrat. Ce courrier postĂ© de Lyon consistait en un CD-ROM contenant des listes de comptes de Clearstream.
  • : Dominique Ambiel, ex-conseiller en communication de Jean-Pierre Raffarin Ă  Matignon, est entendu par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons.
  • : perquisition chez Alain Bauer, ancien grand maĂ®tre du Grand Orient de France. Les enquĂŞteurs s’interrogent sur ses relations avec le « corbeau » prĂ©sumĂ© de l’affaire Clearstream 2, Jean-Louis Gergorin.
  • : parution d’un ouvrage du journaliste HervĂ© Gattegno affirmant que Dominique de Villepin aurait dĂ©truit, Ă  l’automne 2004 et en prĂ©sence de Pierre de Bousquet de Florian, un rapport de la DST dĂ©nonçant les manipulations de Jean-Louis Gergorin.
  • : le procureur gĂ©nĂ©ral de Paris Jean-Claude Marin demande aux deux juges d’instruction de l’affaire Clearstream 2, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, de poursuivre Florian Bourges pour « abus de confiance », pour avoir « dĂ©tournĂ© » des listings de comptes de Clearstream, lors d’un audit Ă  l’étĂ© 2001 pour la sociĂ©tĂ© Arthur Andersen. Selon le parquet, le journaliste Denis Robert devrait ainsi ĂŞtre mis en examen pour « recel d’abus de confiance ». Ces infractions, Ă  la diffĂ©rence du vol, ne sont pas prescrites. Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie seront auditionnĂ©s sous le statut de « simple tĂ©moin ». Le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot obtient le statut de « tĂ©moin assistĂ© » qui lui accorde une « immunitĂ© » pour les implications qui peuvent dĂ©couler de son futur tĂ©moignage (analogie avec le 5e amendement du droit US qui autorise un citoyen Ă  « ne pas tĂ©moigner contre lui-mĂŞme »).
  • : Florian Bourges est arrivĂ© au pĂ´le financier de Paris, accompagnĂ© de ses avocats, Mes Maurice Lantourne et Pierre-Edouard Gondran de Robert, en vue de son Ă©ventuelle mise en examen pour « abus de confiance ». Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons devraient suivre les rĂ©quisitions du parquet qui, le , demandait notamment aux magistrats de poursuivre Florian Bourges pour « abus de confiance » pour avoir « dĂ©tournĂ© » des listings de comptes Clearstream. Imad Lahoud avait affirmĂ© que l’ex-auditeur ne lui avait jamais remis de documents issus de son audit pour le cabinet Arthur Andersen en 2001 chez Clearstream, audit au cours duquel M. Bourges affirme avoir relevĂ© des « anomalies sur le système informatique » de l’institution financière luxembourgeoise. La dĂ©fense de Florian Bourges pourrait contester le chef d’« abus de confiance » concernant M. Lahoud puisque ce dernier s’est fait passer pour un membre de la DGSE. Pour l’ex-auditeur, Imad Lahoud est le falsificateur des listings truquĂ©s envoyĂ©s par Jean-Louis Gergorin au juge Renaud van Ruymbeke.
  • : Le journaliste-romancier Denis Robert est convoquĂ© et mise en examen pour « recel d’abus de confiance » par les juges d'instruction Jean-Marie d'Huy et Henri Pons.
  • : plusieurs journalistes du Canard enchaĂ®nĂ©, de mĂŞme que de LibĂ©ration, du Monde, du Parisien et du Nouvel Observateur, ont Ă©tĂ© entendus comme tĂ©moins par les magistrats chargĂ©s d'enquĂŞter sur la « violation du secret de l'instruction » dans l'affaire Clearstream 2. Cette procĂ©dure contre X..., ouverte en 2006 sur instruction du ministre de la Justice, Pascal ClĂ©ment, vise 18 articles de presse parus entre le et le .
  • : Dominique de Villepin est entendu comme simple tĂ©moin. Il assure qu’il n’a jamais Ă©tĂ© question d’enquĂŞter sur Nicolas Sarkozy, mais simplement de vĂ©rifier les « informations » transmises par Jean-Louis Gergorin.

2007

  • : Jean-Louis Gergorin dĂ©voile devant les juges le nom de la source qui lui a remis les listing falsifiĂ©s ; il dĂ©signe explicitement Imad Lahoud.
  • : dĂ©jĂ  accusĂ© de 'dĂ©nonciation calomnieuse' et de 'faux et usage de faux', Jean-Louis Gergorin est de nouveau mis en examen pour 'recel d'abus de confiance et de vol'[83].
  • : le juge Thomas Cassuto s'est rendu au siège du Canard enchaĂ®nĂ© dans le cadre d'une l'enquĂŞte sur la violation du secret de l'instruction dans l'affaire Clearstream 2, concernant notamment les notes du gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot. Les journalistes ont refusĂ© de donner au juge les clĂ©s permettant d'ouvrir la salle de rĂ©daction. La juge Françoise Desset s'est rendue au cabinet de l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog.
  • : la cour d'appel confirme les mises en examen de Jean-Louis Gergorin, Imad Lahoud et Florian Bourges, qui demandaient l'annulation des poursuites. Le journaliste Denis Robert n'avait pas fait appel.
  • : Pierre Brochand, directeur de la DGSE et frère du dĂ©putĂ©-maire UMP de Cannes Bernard Brochand, est entendu par les juges. Il dĂ©plore que son service n’ait pas Ă©tĂ© saisi des vĂ©rifications sur l’affaire. « La DGSE n’a jamais Ă©tĂ© informĂ©e par ses autoritĂ©s hiĂ©rarchiques que des investigations avaient Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©es sur les listings Clearstream et confiĂ©es au gĂ©nĂ©ral Rondot. » Selon Brochant, la DGSE avait « largement les moyens de procĂ©der en quelques minutes Ă  cette validation [des listings], si elle avait eu la possibilitĂ© de le faire », et « peut-ĂŞtre ne serions-nous pas lĂ , ni vous ni moi ».
  • Fin : une expertise informatique met au jour 39 fichiers effacĂ©s de l'ordinateur du gĂ©nĂ©ral Rondot correspondant Ă  30 000 pages de notes et divers courriers, dont certains Ă©taient dĂ©jĂ  connus. Les juges ont versĂ© deux fichiers au dossier; les autres, sans rapport avec Clearstream, ont Ă©tĂ© placĂ©s sous scellĂ©s. Sur un des fichiers informatiques du printemps 2004 figure une phrase entendue de la bouche d'Imad Lahoud : « Jean-Louis Gergorin aurait reçu instruction de Dominique de Villepin, elle-mĂŞme formulĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique, de "balancer" Nicolas Sarkozy ». « Lors d'un entretien que Jean-Louis Gergorin a eu avec Dominique de Villepin le , ce dernier se serait montrĂ© Ă  la fois jubilatoire et soucieux de ne pas apparaĂ®tre dans le scĂ©nario », peut-on Ă©galement y lire.
  • : entendu par les juges, le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot met en cause Dominique de Villepin en dĂ©clarant : « M. Gergorin m'a rĂ©vĂ©lĂ© avoir reçu des instructions de Dominique de Villepin ». M. de Villepin aurait conseillĂ© Ă  M. Gergorin fin , sur instruction du chef de l'État Jacques Chirac de livrer les listings Ă  la justice. Cette mise en cause est confirmĂ© par StĂ©phane Q. nièce et secrĂ©taire particulière du gĂ©nĂ©ral Rondot. Il affirme Ă©galement avoir tenu la ministre de la DĂ©fense Michèle Alliot-Marie au courant des agissements de Jean-Louis Gergorin.
  • : Imad Lahoud est de nouveau entendu.
  • 5- : Le domicile et les bureaux de Dominique de Villepin sont perquisitionnĂ©s. Les juges saisissent 2 notes de la DST, un ordinateur, des fiches manuscrites cartonnĂ©es, des Post-it, des disquettes informatiques, des CD-ROM et des DVD. Dominique de Villepin Ă©tait en vacances Ă  Saint-Tropez lorsque les juges ont entamĂ© la perquisition dans son appartement. Après s'ĂŞtre entretenu au tĂ©lĂ©phone avec eux, l'ancien premier ministre est aussitĂ´t rentrĂ© sur Paris. ArrivĂ© dans la soirĂ©e, il a pu assister Ă  la fin des investigations dans son garage et sa cave.
  • : Dominique de Villepin est convoquĂ© le afin d'ĂŞtre mis en examen pour « complicitĂ© de dĂ©nonciation calomnieuse ». Il demandera probablement la saisine de la Cour de justice de la RĂ©publique (CJR), seule habilitĂ©e Ă  juger un ministre dans l'exercice de ses fonctions. Il devrait contester sa mise en examen et demander l'annulation de tous les actes d'instruction le visant, notamment les deux perquisitions Ă  son domicile et dans ses bureaux. Il appartiendra ensuite Ă  la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris de trancher et, in fine, Ă  la Cour de cassation. Si celle-ci valide cette requĂŞte, les juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy seraient contraints de transmettre les Ă©lĂ©ments de l'affaire Clearstream 2 Ă  la commission d'instruction de la CJR.
  • 18 et : avant la convocation de Dominique de Villepin le , les juges doivent recueillir les versions de Jean-Louis Gergorin et d'Imad Lahoud concernant les documents mettant en cause l'ancien Premier ministre.

2008

  • : Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons ferment l'instruction de l'affaire de dĂ©nonciation calomnieuse 'Clearstream'. Les cinq mis en examen et la trentaine de parties civiles ont trois mois pour demander des actes complĂ©mentaires aux juges. Après ce dĂ©lai, le parquet fera une synthèse des 40 tomes du dossier et prendra ses rĂ©quisitions. Les juges se prononceront ensuite sur un Ă©ventuel renvoi des mis en cause devant le tribunal correctionnel.

2009

  • : le beau-frère de Dominique de Villepin rĂ©vèle qu’il a entretenu, entre 1998 et 2004, des relations amicales avec Imad Lahoud et qu'il en aurait parlĂ© pour la première fois Ă  Dominique de Villepin en .
  • : ouverture du procès.

Notes et références

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  76. Le communiqué officiel de l'Elysée sur le site du Figaro
  77. Communiqué officiel de Matignon sur le site du Figaro
  78. Frégates: les juges d'Huys et Pons ont le dossier en main, Le Figaro, 5 mai 2006
  79. Chirac et le compte du Japon — Rondot évoque la somme de 300 millions de francs, Libération, 10 mai 2006
  80. Clearstream - Un compte bancaire japonais qui colle aux basques du Président, Libération, 11 mai 2006
  81. Le journaliste Stéphane Denis affirme avoir averti M. Sarkozy en 2004 et 2005, Le Monde, 12 mai 2006
  82. pression monte encore sur Gergorin et Villepin, Libération, 12 mai 2006
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