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Pierre Juillet

Pierre Juillet, né le dans la Creuse et mort le à Puy-Judeau, commune de Vallière (Creuse), fut un proche conseiller politique et même une éminence grise de Georges Pompidou, Premier ministre puis Président de la République.

Pierre Juillet
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Fonction
Chef d'Ă©tat-major (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Armand Juillet (d)
Fratrie
Jacques Juillet (d)
Autres informations
Parti politique

Biographie

Jeunesse et Ă©tudes

Il naît dans la Creuse. Son père, Armand Juillet fut directeur de cabinet d'André Tardieu, président du conseil[1]. Il a un frère, Jacques Juillet, préfet.

Il suit des Ă©tudes de droit et obtient une licence en droit. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la RĂ©sistance.

Parcours professionnel

Il devient avocat en 1945. Il n'exerce qu'une quinzaine d'années. Il est membre du Rassemblement du peuple français en 1947[2].

Il est nommé en 1958 chef de cabinet d'André Malraux. En 1962, il devient conseiller technique au cabinet du Premier ministre Georges Pompidou. Il lui présente Marie-France Garaud[3]. Il encourage une génération de « jeunes loups » (Jacques Chirac, Jean Charbonnel, Bernard Pons et Pierre Mazeaud) à se lancer en politique, comme ils le font avec le serment de Solignac en 1966[4].

Lorsque Pompidou est élu président de la République en 1969, Pierre Juillet est chargé des chasses présidentielles. Officieusement, il est le conseiller de l'ombre du président et assure la gestion des conseillers présidentiels[5] . Il pèse sur les nominations au gouvernement[6]. Il est l'un des conseillers les plus influents du palais présidentiel avec Édouard Balladur[7] - [8]. Il obtient le départ du Premier ministre Chaban-Delmas, considéré comme trop à gauche. Il est l'interlocuteur du directeur du SDECE, Alexandre de Marenches, à l'Élysée[9].

Il se déclare également opposé à une des plus grandes émissions télévisuelles politiques, créée en 1970, À armes égales car comme Marie-France Garaud, qui conseille aussi Georges Pompidou, il y voit « une abomination au service de ses ennemis »[10]. Pompidou prend cependant ombrage de son influence quelques mois avant sa mort, et réfléchit à le nommer au Conseil constitutionnel pour lui trouver un point de chute. Son cabinet l'en dissuade et Juillet reste jusqu'à la mort du président[5].

Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1974, avec Marie-France Garaud, ils veulent empêcher Jacques Chaban-Delmas, jugeant dangereux son projet de Nouvelle société, et poussent Pierre Messmer à se présenter[11].

Il devient, avec Marie-France Garaud, le mentor du jeune Jacques Chirac, gaulliste à rallié à Giscard en cours de campagne présidentielle et devenu Premier ministre. Valéry Giscard d'Estaing propose à Juillet de devenir ministre de la Défense[12], ou ministre des Affaires étrangères, selon les versions, mais il refuse et se retire dans sa maison de la Creuse[5].

Il fait partie des rédacteurs de l'Appel de Cochin de Jacques Chirac, rédigé de son lit d'hôpital, qui dénonçait la politique anti-nationale de l'Europe fédérale[13]. Ce dernier rompt avec lui après l'échec des élections européennes de 1979 qui voient le RPR passer derrière la liste UDF conduite par Simone Veil. Ils restent en contact dans les décennies qui suivent[14].

Famille

Il épouse Annick Mousnier, une des secrétaires de Charles de Gaulle, qu'il rencontre en 1951[15] - [16]. Ils se marient l'année même[17]. Elle lui survit[18]. Il a avec elle deux fils, Michel et Dominique[19].

Il est l'oncle d'Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE, responsable du renseignement économique au Secrétariat général de la défense nationale.

Dans la fiction

Bibliographie

Sources et références

  • Plusieurs clans s'affrontent au sommet de l'État pour faire nommer un nouveau directeur de la DGSE, Le Monde, .
  1. Pierre RIGOULOT, Georges Albertini: Socialiste, collaborateur, gaulliste, Place des Ă©diteurs, (ISBN 978-2-262-04185-4, lire en ligne)
  2. Encyclopædia Universalis, « PIERRE JUILLET », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  3. Centre France, « Pierre Juillet, éminence grise à Paris, éleveur de moutons à Vallière », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  4. (en) Laurent Poret, Men Chirac, Laurent Poret (lire en ligne)
  5. Olivier Faye, La Conseillère, Paris, Fayard, , 256 p. (ISBN 978-2213700908)
  6. (en) Serge Berstein, Sergej NatanoviÄŤ Bernstejn et Jean-Pierre Rioux, The Pompidou Years, 1969-1974, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-58061-8, lire en ligne)
  7. Catherine Nay, Le dauphin et le régent, Grasset, (ISBN 978-2-246-47179-0, lire en ligne)
  8. (en) Andrew Knapp et Vincent Wright, The Government and Politics of France, Psychology Press, (ISBN 978-0-415-21526-8, lire en ligne)
  9. François d'Orcival, Le Nouveau Roman de l'Elysée: Trois siècles d'histoires de France, Editions du Rocher, (ISBN 978-2-268-07482-5, lire en ligne)
  10. Bassi 2005, p. 97.
  11. Guillaume Tabard, « Giscard conjugue changement et continuitĂ© Â», Le Figaro, vendredi 23 dĂ©cembre 2016, page 4.
  12. Jacques SANTAMARIA et Patrice DUHAMEL, Les flingueurs, Place des Ă©diteurs, (ISBN 978-2-259-22306-5, lire en ligne)
  13. Nicolas CHARBONNEAU et Laurent GUIMIER, La Ve RĂ©publique Pour les Nuls, edi8, (ISBN 978-2-7540-4320-5, lire en ligne)
  14. (en) Jacques Chirac, My Life in Politics, St. Martin's Publishing Group, (ISBN 978-1-137-08803-1, lire en ligne)
  15. Michel TAURIAC, Vivre avec De Gaulle: Les derniers témoins racontent l'homme, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-259-21364-6, lire en ligne)
  16. Bernard Lachaise et Sabrina Tricaud, Georges Pompidou et mai 1968, Peter Lang, (ISBN 978-90-5201-468-5, lire en ligne)
  17. Henri Deligny, Chirac ou la fringale du pouvoir, A. Moreau, (lire en ligne)
  18. « Lettre d'information n°5 – Le dossier de la semaine », sur Fondation Charles de Gaulle, (consulté le )
  19. « Pierre Juillet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
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