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Alexandre Ier (roi des HellĂšnes)

roi des HellĂšnes de 1917 Ă  1920

Pour les articles homonymes, voir Alexandre Ier.

Alexandre Ier
(el) Î‘Î»Î­ÎŸÎ±ÎœÎŽÏÎżÏ‚ ΑÊč
Illustration.
Titre
Roi des HellĂšnes
–
(3 ans, 4 mois et 15 jours)
Premier ministre Aléxandros Zaïmis
Elefthérios Venizélos
Prédécesseur Constantin Ier de GrÚce
Successeur PĂĄvlos KoundouriĂłtis
(régent de GrÚce)
Constantin Ier de GrĂšce
Biographie
Titre complet Roi des HellĂšnes et
prince de Danemark
Dynastie Maison d'Oldenbourg
Date de naissance
Lieu de naissance TatoĂŻ (GrĂšce)
Date de décÚs  Consultez la documentation du modÚle

Alexandre Ier de GrĂšce (en grec moderne : Î‘Î»Î­ÎŸÎ±ÎœÎŽÏÎżÏ‚ ΑÊč της Î•Î»Î»ÎŹÎŽÎ±Ï‚ / AlĂ©xandros tis EllĂĄdas) est nĂ© au palais de TatoĂŻ, prĂšs d’AthĂšnes, le et est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  ce mĂȘme endroit le . Il est roi des HellĂšnes du Ă  sa mort.

DeuxiĂšme fils du roi Constantin Ier, le prince Alexandre succĂšde Ă  son pĂšre en 1917 aprĂšs que les AlliĂ©s ont contraint ce dernier et son fils aĂźnĂ©, le diadoque Georges, Ă  partir en exil en Suisse. Sans rĂ©elle expĂ©rience politique, le nouveau souverain est privĂ© de tout pouvoir par les vĂ©nizĂ©listes et emprisonnĂ© dans son propre palais. Son Premier ministre, le CrĂ©tois ElefthĂ©rios VenizĂ©los, gouverne en effet avec l’appui des puissances de l’Entente. RĂ©duit au statut de fantoche, Alexandre Ier soutient toutefois les troupes grecques dans leur guerre contre la Bulgarie et l’Empire ottoman. Il devient finalement le souverain d’une GrĂšce considĂ©rablement agrandie aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale et le dĂ©but de la guerre grĂ©co-turque de 1919-1922.

Sur un plan plus privĂ©, Alexandre Ier contracte, en 1919, une union considĂ©rĂ©e comme inĂ©gale avec AspasĂ­a MĂĄnos, une jeune fille d'origine phanariote. Le mariage provoque un Ă©norme scandale en GrĂšce et au sein de la famille royale, ce qui oblige AspasĂ­a Ă  quitter le pays pendant plusieurs mois. Peu de temps aprĂšs avoir Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  retrouver son Ă©pouse, Alexandre est mordu par un singe domestique et meurt de septicĂ©mie. La disparition du souverain cause alors d’importantes difficultĂ©s politiques en GrĂšce et pose la question de la survie de la monarchie, comme de celle du rĂ©gime vĂ©nizĂ©liste.

Famille

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues du site internet The Peerage[1].

Alexandre Ier est le deuxiĂšme fils du roi Constantin Ier (1868-1923) et de son Ă©pouse la princesse Sophie de Prusse (1870-1932), elle-mĂȘme fille de l’empereur FrĂ©dĂ©ric III d’Allemagne (1831-1888) et de sa femme la princesse Victoria du Royaume-Uni (1840-1901).

Alexandre a donc la particularitĂ© gĂ©nĂ©alogique d'ĂȘtre Ă  la fois l'arriĂšre-petit-fils du roi Christian IX de Danemark (1818-1906), surnommĂ© « le beau-pĂšre de l'Europe », et celui de la reine Victoria Ire du Royaume-Uni (1819-1901), surnommĂ©e la « grand-mĂšre de l'Europe ». Il est Ă©galement le neveu du Kaiser Guillaume II d'Allemagne et un proche parent du tsar Nicolas II de Russie et du roi Georges V du Royaume-Uni.

Le , Alexandre Ier Ă©pouse secrĂštement, Ă  AthĂšnes, l’« aristocrate[N 1]» grecque AspasĂ­a MĂĄnos (1896-1972), fille du colonel PĂ©tros MĂĄnos (1871-1918), et de son Ă©pouse Maria Argyropoulos (1874-1930). De cette union inĂ©gale[N 2], reconnue seulement en 1922 par le Parlement hellĂ©nique, naĂźt une fille posthume :

Biographie

Sur cette photographie en noir et blanc, apparaissent les cinq enfants du roi Constantin Ier de GrÚce.
Les enfants du roi Constantin Ier de GrĂšce en 1905. De gauche Ă  droite, on peut voir la princesse HĂ©lĂšne (future reine de Roumanie), la princesse IrĂšne (future reine de Croatie), le diadoque Georges (futur Georges II), le prince Alexandre (futur Alexandre Ier) et le prince Paul (futur Paul Ier). Seule la princesse Catherine est absente de la photographie.

Un prince grec

Enfance

DeuxiĂšme fils du diadoque Constantin et de la princesse Sophie de Prusse, le prince Alexandre passe une enfance heureuse entre le palais royal d’AthĂšnes et celui de TatoĂŻ. Le jeune garçon effectue par ailleurs de nombreux sĂ©jours Ă  l'Ă©tranger. Chaque annĂ©e, le diadoque et sa famille se rendent ainsi plusieurs semaines en Angleterre, oĂč ils frĂ©quentent les plages de Seaford et d'Eastbourne[2],[3]. L'Ă©tĂ© se passe Ă  Friedrichshof, chez la mĂšre de Sophie, qui chĂ©rit particuliĂšrement sa descendance grecque[4], mais aussi Ă  Corfou et Ă  Venise, oĂč la famille royale se rend Ă  bord du yacht Amphitrite[2].

TrĂšs proche de sa sƓur cadette HĂ©lĂšne, Alexandre l’est moins de son frĂšre aĂźnĂ© Georges, avec lequel il a peu d’affinitĂ©s[5]. Alors que son aĂźnĂ© est un enfant sĂ©rieux et rĂ©flĂ©chi, Alexandre est beaucoup plus malicieux et extraverti : il fume des cigarettes fabriquĂ©es avec du buvard d'Ă©colier, s’amuse un jour Ă  mettre le feu dans la salle de jeu du palais et manque, Ă  une occasion, de tuer son petit frĂšre Paul en le plaçant dans une charrette pour enfants qu'il lance Ă  toute vitesse dans les jardins du palais[4].

CarriĂšre militaire

L’éducation que reçoit Alexandre est soignĂ©e, mais pas autant que celle rĂ©servĂ©e Ă  son frĂšre aĂźnĂ© car il n’est pas destinĂ© Ă  monter un jour sur le trĂŽne. Contrairement Ă  Georges, qui effectue une partie de son cursus militaire en Allemagne[6], Alexandre rĂ©alise toutes ses Ă©tudes en GrĂšce. Il intĂšgre ainsi l'École des Évelpides, la principale acadĂ©mie militaire grecque, qui a dĂ©jĂ  formĂ© Ă  l'artillerie plusieurs de ses oncles. Dans cette prestigieuse institution, le prince se fait cependant davantage remarquer pour son talent pour la mĂ©canique que pour ses capacitĂ©s intellectuelles[5]. De fait, Alexandre est passionnĂ© par les voitures et les motos. Il est d’ailleurs l’un des tout premiers Grecs Ă  acquĂ©rir une automobile[7].

En 1912-1913, le prince participe aux Guerres balkaniques[5]. Jeune officier, il est attachĂ©, avec son frĂšre aĂźnĂ©, au service de son pĂšre et accompagne celui-ci lors de son entrĂ©e, Ă  la tĂȘte de la PremiĂšre Division grecque, dans la ville de Thessalonique, en 1912[8],[9]. À la fin de la PremiĂšre Guerre balkanique, la citĂ© et sa rĂ©gion sont rattachĂ©es Ă  la GrĂšce, ce qui permet au pays d'accroĂźtre considĂ©rablement sa superficie. Peu de temps aprĂšs, le roi Georges Ier est assassinĂ© dans la ville et le pĂšre d'Alexandre monte Ă  son tour sur le trĂŽne sous le nom de Constantin Ier[10].

Vie sentimentale

Article connexe : Aspasía Månos.

En 1915, Alexandre retrouve l’une de ses amies d’enfance, AspasĂ­a MĂĄnos, lors d’une fĂȘte donnĂ©e Ă  AthĂšnes par ThĂ©odore YpsilĂĄntis. Fille de PĂ©tros MĂĄnos, l’officier d’ordonnance du diadoque Constantin[11], AspasĂ­a revient tout juste de France et de Suisse oĂč elle a fait ses Ă©tudes. JugĂ©e trĂšs belle par ses contemporains[N 3], elle sĂ©duit immĂ©diatement Alexandre qui, Ă  l’ñge de vingt-et-un ans, collectionne dĂ©jĂ  les conquĂȘtes. À partir de cette soirĂ©e, le prince ne cherche plus qu’à conquĂ©rir la jeune femme et part mĂȘme la rejoindre sur l’üle de Spetses, oĂč elle se rend en vacances cette annĂ©e-lĂ . Cependant, AspasĂ­a se montre rĂ©ticente face Ă  ce prince qui lui fait la cour. Lui aussi est certes considĂ©rĂ© comme trĂšs beau mais la rĂ©putation que lui valent ses nombreuses liaisons passĂ©es n’est pas pour la rassurer[12].

MalgrĂ© tout, Alexandre parvient finalement Ă  sĂ©duire la jeune fille. TrĂšs amoureux, le couple se fiance mĂȘme mais l'engagement reste secret. De fait, pour la reine Sophie comme pour le roi Constantin Ier, il est impensable que leurs enfants Ă©pousent des personnes nĂ©es en dehors des familles royales. Or, les MĂĄnos ont beau ĂȘtre issus de la haute « aristocratie » phanariote et compter, parmi leurs ancĂȘtres, plusieurs gouverneurs de principautĂ©s roumaines, leur rang est jugĂ© insuffisant pour pouvoir se mĂȘler aux grandes dynasties europĂ©ennes[13],[14].

Roi des HellĂšnes

Un contexte difficile

Le roi Constantin Ier en uniforme de feld-maréchal allemand (1913).
Le roi Constantin Ier en uniforme de feld-maréchal allemand (1913).

Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, le roi Constantin Ier maintient la GrĂšce dans une politique de neutralitĂ© bienveillante envers l’Allemagne et les autres puissances de la Triplice. Beau-frĂšre du Kaiser Guillaume II, le roi est considĂ©rĂ© comme germanophile par les AlliĂ©s parce qu'il a effectuĂ© une partie de sa formation militaire en Prusse. Ce comportement provoque la rupture entre le souverain et son Premier ministre, ElefthĂ©rios VenizĂ©los, qui est quant Ă  lui convaincu de la nĂ©cessitĂ© de soutenir les pays de la Triple-Entente pour rattacher les minoritĂ©s grecques de l'Empire ottoman et des Balkans au royaume hellĂšne. ProtĂ©gĂ© par les pays de l'Entente, et par la RĂ©publique française en particulier, l'homme politique forme, en 1916, Ă  Thessalonique, un gouvernement parallĂšle Ă  celui du monarque. Le centre de la GrĂšce est occupĂ© par les forces alliĂ©es et le pays est en passe de sombrer dans la guerre civile : c'est le « Schisme national »[15].

En dĂ©pit de ce contexte difficile, Constantin Ier refuse de modifier sa politique et doit faire face Ă  l'opposition toujours plus nette de l'Entente et des vĂ©nizĂ©listes. En juillet 1916, un incendie criminel, probablement orchestrĂ© par des agents de la France, ravage le domaine de TatoĂŻ et la famille royale Ă©chappe de peu aux flammes. Alexandre n'est pas touchĂ© mais sa mĂšre sauve sa plus jeune sƓur de justesse de l'incendie. Parmi le personnel du palais et les pompiers venus Ă©teindre le feu, seize Ă  dix-huit personnes (selon les sources) trouvent par ailleurs la mort[16],[17],[18]. Si, fin octobre, un accord est trouvĂ© entre Constantin et la diplomatie alliĂ©e[19], dĂ©but dĂ©cembre, le dĂ©clenchement des vĂȘpres grecques contre les forces alliĂ©es entraĂźne la reconnaissance du gouvernement de dĂ©fense nationale de VenizĂ©los par l'Entente[20],[21], qui impose Ă©galement un blocus naval trĂšs Ă©troit Ă  la GrĂšce[22].

Finalement, le , Charles Jonnart, le Haut-Commissaire de l'Entente en GrĂšce, ordonne au roi Constantin de quitter le pouvoir[23]. Sous la menace d'un dĂ©barquement de l'Entente au PirĂ©e, le souverain accepte de partir en exil, sans toutefois abdiquer officiellement. Les AlliĂ©s ne souhaitant pas instaurer la rĂ©publique en GrĂšce, l’un des membres de sa famille doit lui succĂ©der. Mais, comme le diadoque est jugĂ© tout aussi germanophile que son pĂšre[24], c’est d’abord Ă  l’un des frĂšres du souverain, le prince Georges, que les AlliĂ©s pensent pour le remplacer[25]. Cependant, Georges n’aspire plus Ă  aucune charge politique depuis son Ă©chec en tant que haut-commissaire de la CrĂšte autonome entre 1901 et 1905. Surtout, il se montre fidĂšle Ă  son frĂšre et refuse catĂ©goriquement de monter sur le trĂŽne[26]. C’est donc le deuxiĂšme fils de Constantin, le prince Alexandre, que VenizĂ©los et l’Entente choisissent comme nouveau monarque[24],[27].

Cependant, la destitution de Constantin ne fait pas l’unanimitĂ© chez les anciennes puissances protectrices du royaume hellĂšne. Si la France ne cache pas sa joie de voir partir l’ancien roi et la Grande-Bretagne ne fait rien pour empĂȘcher Jonnart d’agir, le gouvernement provisoire russe proteste officiellement auprĂšs de Paris[28]. Petrograd demande mĂȘme qu’Alexandre ne reçoive pas le titre de roi mais seulement celui de rĂ©gent afin de prĂ©server les droits du souverain dĂ©posĂ© et du diadoque. La Russie n’est toutefois pas Ă©coutĂ©e et c’est bien en tant que monarque qu’Alexandre monte sur le trĂŽne[29].

Roi malgré lui

Article connexe : Elefthérios Venizélos.
Elefthérios Venizélos, ennemi de la famille royale grecque, en 1919.
Elefthérios Venizélos, l'ennemi farouche de la famille royale grecque (1919).

La cĂ©rĂ©monie par laquelle Alexandre monte sur le trĂŽne, le , est entourĂ©e de tristesse. Hormis l’archevĂȘque d’AthĂšnes ThĂ©oclĂšte Ier, qui reçoit le serment du nouveau souverain, seuls y assistent le roi Constantin Ier, le diadoque Georges et le Premier ministre AlĂ©xandros ZaĂŻmis[30]. Aucune festivitĂ© ni aucune pompe n’entourent l’évĂ©nement, qui demeure d’ailleurs secret[24]. Alexandre, qui a alors vingt-trois ans, a la voix cassĂ©e et les larmes aux yeux lorsqu’il prĂȘte serment de fidĂ©litĂ© sur la constitution grecque[30]. Il sait qu’il s’apprĂȘte Ă  jouer un rĂŽle difficile dans la mesure oĂč l’Entente et les vĂ©nizĂ©listes sont opposĂ©s Ă  la famille royale et ne sont pas prĂȘts Ă  lui obĂ©ir. Surtout, il est conscient que son rĂšgne est de toute façon illĂ©gitime. De fait, ni son pĂšre ni son frĂšre aĂźnĂ© n’ont renoncĂ© Ă  leurs droits sur la couronne et, avant la cĂ©rĂ©monie, Constantin a longuement expliquĂ© Ă  son fils qu’il est dĂ©sormais l’occupant du trĂŽne mais pas le vĂ©ritable monarque[24],[27].

Le soir mĂȘme de la cĂ©rĂ©monie, la famille royale dĂ©cide de quitter le palais d’AthĂšnes pour se rendre Ă  TatoĂŻ. Cependant, les habitants de la capitale refusent de voir leurs souverains partir en exil et des foules se forment autour du palais pour empĂȘcher Constantin et les siens d’en sortir. Le 11 juin, le roi et sa famille parviennent Ă  s’enfuir en cachette de leur rĂ©sidence[31]. DĂšs le lendemain, le roi, la reine et tous leurs enfants hormis leur deuxiĂšme fils gagnent le petit port d’Oropos et prennent le chemin de l’exil[32]. C’est la toute derniĂšre fois qu’Alexandre Ier est en contact avec sa famille[N 4].

Un roi fantoche

Une fois ses parents et ses frĂšres et sƓurs partis en exil, Alexandre Ier se retrouve totalement isolĂ© par les nouveaux hommes forts de la GrĂšce. De fait, les vĂ©nizĂ©listes et les reprĂ©sentants de l’Entente font comprendre aux oncles et tantes du jeune roi, et en particulier au prince Nicolas, qu’ils ne sont plus les bienvenus en GrĂšce car ils pourraient avoir une influence nĂ©faste sur le souverain[33]. Par ailleurs, l’ensemble du personnel de la monarchie est progressivement remplacĂ© par les ennemis de Constantin Ier et le souverain se voit Ă©cartĂ© de ses amis, quand ceux-ci ne sont pas tout simplement emprisonnĂ©s. MĂȘme les portraits de sa famille sont retirĂ©s des rĂ©sidences d’Alexandre et il arrive aux nouveaux ministres de l’appeler en sa prĂ©sence « fils de traĂźtre »[34].

DĂšs le , le jeune roi doit appeler ElefthĂ©rios VenizĂ©los Ă  la tĂȘte du gouvernement. MalgrĂ© les promesses faites par l’Entente lors du dĂ©part de Constantin, Zaimis est en effet contraint Ă  dĂ©missionner et VenizĂ©los revient Ă  AthĂšnes[7]. Cependant, Alexandre s’oppose presque immĂ©diatement au CrĂ©tois et, contrariĂ© par les rebuffades du souverain, l’homme politique menace rapidement de le destituer et de nommer Ă  sa place un conseil de rĂ©gence au nom du prince Paul, alors mineur. Finalement, les puissances de l’Entente recommandent l’apaisement Ă  VenizĂ©los et Alexandre conserve la couronne[35]. Mais, espionnĂ© nuit et jour par les partisans du Premier ministre, le monarque devient rapidement prisonnier dans son propre palais et ses ordres ne sont pas Ă©coutĂ©s[34],[36].

Dans les affaires d’État, Alexandre Ier n’a aucune expĂ©rience et ses ministres ne l’aident guĂšre Ă  se former Ă  son mĂ©tier de roi. Affectant l'indiffĂ©rence vis-Ă -vis de ses ministres, le jeune homme se montre cependant dĂ©vouĂ© Ă  sa tĂąche et accomplit son travail avec application, mĂȘme s’il prend rarement la peine de lire les documents officiels qu’il est amenĂ© Ă  signer[37]. À l’extĂ©rieur du palais, les fonctions du roi sont limitĂ©es. Elles se rĂ©sument Ă  peu prĂšs Ă  visiter le front macĂ©donien afin de soutenir le moral des troupes hellĂšnes. Depuis le retour de VenizĂ©los au pouvoir, AthĂšnes est en effet en guerre contre les empires centraux et les soldats grecs combattent les Bulgares au nord[38],[39].

Roi d’une Grùce plus vaste

Carte de la GrÚce, de différentes couleurs selon l'ordre chronologique.
L'expansion territoriale de la GrÚce entre 1832 et 1947. Les régions en jaune sont reconquises par la Turquie en 1922.

À la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale, la GrĂšce a considĂ©rablement Ă©largi ses frontiĂšres de 1914. Les traitĂ©s de Neuilly (1919) et de SĂšvres (1920) confirment d'ailleurs les conquĂȘtes territoriales du pays. AthĂšnes acquiert ainsi la majeure partie de la Thrace (auparavant sous domination bulgare et turque), plusieurs Ăźles ÉgĂ©ennes ottomanes (dont Imbros et TĂ©nĂ©dos) et mĂȘme la rĂ©gion de Smyrne, en Ionie, placĂ©e sous mandat grec[40]. Alexandre devient ainsi le souverain d’un royaume hellĂšne au territoire augmentĂ© d’environ un tiers et il n’en est pas peu fier[38]. Ce n’est cependant pas le monarque qui en retire la gloire mais, encore une fois, VenizĂ©los[41]. C’est en effet le Premier ministre qui s’est dĂ©placĂ© Ă  Paris lors des nĂ©gociations de paix avec Constantinople et Sofia et c’est lui qui reçoit, des mains mĂȘmes du roi, une couronne de laurier pour son travail en faveur de l’hellĂ©nisme, lors de son retour en GrĂšce en aoĂ»t 1920[42].

MalgrĂ© tout, les Grecs ne se montrent pas satisfaits des gains territoriaux qu’ils retirent du premier conflit mondial. DĂ©sireux d’annexer Constantinople et une partie plus vaste de l’Asie mineure ottomane, ils envahissent l’Anatolie au-delĂ  de Smyrne et cherchent Ă  prendre Ankara dans le but d’anĂ©antir la rĂ©sistance turque menĂ©e par Mustapha Kemal. C’est le dĂ©but de la Guerre grĂ©co-turque de 1919-1922[43].

Mariage

Un mariage controversé

Le jour de son accession au trĂŽne, le , Alexandre a rĂ©vĂ©lĂ© Ă  son pĂšre sa liaison avec AspasĂ­a MĂĄnos et lui a demandĂ© l’autorisation d’épouser la jeune fille. TrĂšs rĂ©ticent Ă  l’idĂ©e du mariage de son fils avec une femme de sang non-royal, Constantin a alors demandĂ© Ă  Alexandre d’attendre la fin des hostilitĂ©s pour s’engager. En contrepartie, le roi lui a cependant promis d’ĂȘtre son tĂ©moin le jour de ses noces. Dans ces circonstances, Alexandre a acceptĂ© de repousser son projet jusqu’au rĂ©tablissement de la paix en GrĂšce[44].

Cependant, les mois passant, le jeune roi supporte de plus en plus mal la sĂ©paration d’avec sa famille. RĂ©guliĂšrement, il Ă©crit des lettres Ă  ses parents mais ses courriers sont interceptĂ©s par le gouvernement et sa famille ne les reçoit pas[7]. Dans ces conditions, le seul rĂ©confort d’Alexandre reste AspasĂ­a[45] et il prend la dĂ©cision de l’épouser malgrĂ© les recommandations de son pĂšre et l’opposition de son Premier ministre. De fait, ElefthĂ©rios VenizĂ©los a beau avoir Ă©tĂ© l'ami de Petros MĂĄnos[12], le pĂšre d’AspasĂ­a, il craint que la jeune fille n'utilise ses liens familiaux pour servir d'intermĂ©diaire entre lui et ses parents[46]. Surtout, le Premier ministre prĂ©fĂšrerait que le monarque Ă©pouse la princesse Marie du Royaume-Uni afin de consolider les liens qui unissent la GrĂšce Ă  sa puissante alliĂ©e, la Grande-Bretagne[N 5],[47].

Alexandre Ier au volant d'une voiture avec son Ă©pouse AspasĂ­a MĂĄnos.
Le roi Alexandre Ier et son Ă©pouse AspasĂ­a MĂĄnos vers 1920.

MalgrĂ© tout, le mariage d’Alexandre et d’AspasĂ­a n’a pas que des ennemis. La dynastie grecque est en effet d’origine germano-danoise et il faut remonter au Moyen Âge byzantin pour retrouver des ancĂȘtres grecs chez les souverains[N 6]. Dans ces circonstances, l’union du monarque et de sa fiancĂ©e permettrait d’hellĂ©niser la famille royale, ce qui ne serait pas pour dĂ©plaire Ă  tous les Grecs[48]. Enfin, chez les puissances Ă©trangĂšres mĂȘmes, et particuliĂšrement Ă  l’ambassade anglaise, l’hypothĂšse de ce mariage est vue d’un bon Ɠil. De fait, l'influence de la jeune femme est jugĂ©e positive sur le souverain[13], ne serait-ce que parce qu'elle lui donne la force de ne pas abdiquer[46]. La visite officielle du prince Arthur, duc de Connaught et Strathearn, Ă  AthĂšnes en mars 1918 confirme d’ailleurs le soutien du Royaume-Uni au projet de mariage. AprĂšs avoir remis l’ordre du Bain Ă  Alexandre, le fils de la reine Victoria demande en effet Ă  rencontrer AspasĂ­a et dĂ©clare ensuite au souverain que, s’il avait Ă©tĂ© plus jeune, lui aussi aurait cherchĂ© Ă  Ă©pouser la jeune fille[47].

Un mariage inégal

Face aux oppositions, Alexandre et AspasĂ­a dĂ©cident de se marier secrĂštement. Avec l’aide du beau-frĂšre de la jeune fille, ChrĂ­stos ZalokĂłstas, et aprĂšs trois essais infructueux, le couple parvient Ă  s’unir devant l'archimandrite Zacharistas, le au soir[13]. AprĂšs la cĂ©rĂ©monie, le religieux jure de garder le silence sur l'acte qu’il vient de cĂ©lĂ©brer mais il rompt rapidement sa promesse et court se faire confesser par l’archevĂȘque-primat d’AthĂšnes MĂ©lĂšce III[49]. Or, d'aprĂšs la loi, les membres de la famille royale doivent non seulement obtenir l’autorisation du souverain pour se marier mais encore celle du chef de l’Église orthodoxe nationale[50]. En Ă©pousant AspasĂ­a sans en rĂ©fĂ©rer Ă  l’archevĂȘque, Alexandre Ier a donc dĂ©sobĂ©i Ă  la loi et son attitude cause un Ă©norme scandale dans le pays. Par consĂ©quent, bien que le mariage du jeune couple soit reconnu comme lĂ©gal, AspasĂ­a ne peut porter le titre de « reine des HellĂšnes » : c'est donc sous le nom de « Madame MĂĄnos » qu'elle est dĂ©sormais connue[38].

MalgrĂ© sa colĂšre face Ă  cette mĂ©salliance, VenizĂ©los autorise, dans un premier temps, AspasĂ­a et sa mĂšre Ă  s’installer au palais royal Ă  la condition que l’union du souverain ne soit pas rendue publique[13]. Cependant, l’information ne reste pas longtemps secrĂšte et la jeune femme est bientĂŽt obligĂ©e de quitter AthĂšnes et la GrĂšce pour Ă©chapper au scandale. ExilĂ©e, AspasĂ­a s’établit alors Ă  Rome, puis Ă  Paris[51]. Alexandre Ier est finalement autorisĂ© Ă  la rejoindre dans la capitale française, six mois plus tard. Officiellement, il s’agit pour le monarque de rĂ©aliser une visite officielle auprĂšs des chefs d'État alliĂ©s, rĂ©unis Ă  la ConfĂ©rence de la paix. En rĂ©alitĂ©, ce sĂ©jour correspond en quelque sorte Ă  la lune de miel du couple[39],[11].

Finalement, AspasĂ­a et son Ă©poux reçoivent la permission du gouvernement de revenir ensemble en GrĂšce durant l’étĂ© 1920. Dans la capitale hellĂšne, « Madame MĂĄnos » est d’abord accueillie chez sa sƓur avant de s’installer au palais de TatoĂŻ[51]. C'est pendant cette pĂ©riode qu'elle tombe enceinte, et le couple s’en fait une trĂšs grande joie[38].

Une disparition inattendue

L'accident du 2 octobre et ses conséquences

Portrait de la reine Sophie de GrĂšce par le peintre de Jakobides en 1915.
La reine Sophie de GrĂšce par Georgios Jakobides (1915).

Le , un incident survient pendant qu’Alexandre Ier fait une promenade sur les terres du domaine de TatoĂŻ. Un singe domestique appartenant au rĂ©gisseur des vignes du palais attaque le berger allemand[N 7] du souverain et ce dernier tente de sĂ©parer les deux animaux. Mais, ce faisant, un autre primate attaque Alexandre et le mord profondĂ©ment Ă  la jambe et dans la rĂ©gion de l’estomac. Finalement, des domestiques accourent et chassent les singes. La plaie du souverain est ensuite nettoyĂ©e et pansĂ©e mais pas cautĂ©risĂ©e. De fait, le roi ne prĂȘte guĂšre attention Ă  ce qui vient de lui arriver et demande mĂȘme que la nouvelle de l’incident ne soit pas communiquĂ©e[52],[53].

Cependant, Alexandre est atteint de forte fiĂšvre dĂšs le soir de l'Ă©vĂ©nement : sa plaie s’infecte et il est bientĂŽt atteint de septicĂ©mie. Devant la rapide Ă©volution de son mal, les mĂ©decins envisagent de lui amputer la jambe mais aucun ne souhaite vraiment prendre la responsabilitĂ© d’un tel acte[54]. OpĂ©rĂ© Ă  sept reprises, il est veillĂ© par la seule AspasĂ­a durant les trois semaines que dure son agonie[55]. Sous l’effet de l’empoisonnement, le jeune roi souffre atrocement et ses cris de douleurs remplissent, par moments, le palais royal. Le 19 octobre, il commence Ă  dĂ©lirer et appelle sa mĂšre auprĂšs de lui dans son coma. Cependant, le gouvernement grec refuse de permettre Ă  la reine Sophie de revenir dans le pays. À Saint-Moritz, oĂč elle est exilĂ©e avec le reste de la famille royale, la souveraine supplie les autoritĂ©s hellĂšnes de la laisser prendre soin de son fils mais VenizĂ©los reste inflexible. Finalement, la reine douairiĂšre Olga, veuve de Georges Ier, est autorisĂ©e Ă  se rendre seule Ă  AthĂšnes auprĂšs de son petit-fils. Mais, retardĂ©e par une mer agitĂ©e, la vieille femme arrive douze heures aprĂšs sa mort, le [53],[56]. InformĂ©s par tĂ©lĂ©gramme dans la nuit, les autres membres de la famille royale apprennent la nouvelle du dĂ©cĂšs avec beaucoup de tristesse[57].

Deux jours aprĂšs la mort du monarque, ses funĂ©railles sont cĂ©lĂ©brĂ©es dans la cathĂ©drale d’AthĂšnes. Une fois encore, la famille royale se voit refuser l’autorisation de sĂ©journer en GrĂšce et la reine Olga est la seule parente du souverain (avec son Ă©pouse AspasĂ­a[58]) prĂ©sente Ă  l’enterrement. Le corps d’Alexandre est ensuite enseveli sur les terres du domaine royal de TatoĂŻ[59].

La question de la succession et la défaite en Asie mineure

Peinture de Låszló de la reine Olga de Gréce, de 1914.
La reine Olga de GrĂšce par Philip Alexius de LĂĄszlĂł (1914).

Pour le gouvernement hellĂšne, la mort d’Alexandre Ier pose la question de la succession au trĂŽne ainsi que celle de la forme du rĂ©gime. Le roi ayant contractĂ© une union inĂ©gale, sa descendance n’est pas dynaste en GrĂšce[N 8] ; conserver la monarchie implique donc de trouver un nouveau souverain. Or, si le Parlement hellĂ©nique affirme officiellement qu’il ne demande pas la destitution de la dynastie mais seulement l’exclusion de Constantin Ier et du diadoque Georges de la succession[59], ElefthĂ©rios VenizĂ©los cache, quant Ă  lui, difficilement ses opinions rĂ©publicaines. MalgrĂ© tout, le , le gouvernement se rĂ©sout Ă  proposer la couronne au frĂšre cadet d’Alexandre et de Georges, le prince Paul[60].

Cependant, le troisiĂšme fils de Constantin Ier refuse de monter sur le trĂŽne tant que son pĂšre et son frĂšre aĂźnĂ© sont en vie. Il insiste sur le fait qu’aucun d’eux n’a renoncĂ© Ă  ses droits et qu’il ne peut donc ceindre une couronne qui ne lui revient pas lĂ©gitimement[61],[62]. Le trĂŽne restant rĂ©solument vacant et le conflit avec la rĂ©sistance turque s'Ă©ternisant, les nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives se transforment en conflit ouvert entre les partisans de VenizĂ©los et ceux de l’ex-roi Constantin. Le , les monarchistes l'emportent et DimĂ­trios RĂĄllis devient Premier ministre[61],[63]. Vaincu, l’homme politique crĂ©tois choisit de partir en exil. Avant son dĂ©part, il demande cependant Ă  la reine Olga d’accepter la rĂ©gence jusqu’au retour de Constantin[61].

La restauration du roi n'amĂšne cependant pas la paix escomptĂ©e par la population. Pire, elle empĂȘche la GrĂšce de recevoir l’appui des grandes puissances dans la guerre qui l’oppose Ă  la Turquie. De fait, les anciens alliĂ©s n’ont pas pardonnĂ© Ă  Constantin son attitude durant la PremiĂšre Guerre mondiale et ils ne sont pas prĂȘts Ă  lui fournir leur soutien[64]. Le conflit se poursuit donc jusqu'Ă  la dĂ©faite hellĂšne de la Sakarya, en aoĂ»t-, et la reconquĂȘte de Smyrne par les Turcs, en . AprĂšs ces Ă©vĂ©nements, le pays s’enfonce dans une crise politique et morale profonde[65]. Tandis que Mustafa Kemal reconquiert peu Ă  peu l'Anatolie et la Thrace orientale, des milliers de Grecs sont assassinĂ©s ou chassĂ©s de leurs terres. C'est la « Grande catastrophe », consacrĂ©e, plus tard, par le traitĂ© de Lausanne de 1923[66],[67].

ChoquĂ© par cette tragĂ©die, qu'il considĂšre comme une consĂ©quence directe de la disparition prĂ©maturĂ©e d'Alexandre Ier, Winston Churchill Ă©crit, dans ses mĂ©moires : « ce n'est peut-ĂȘtre pas une exagĂ©ration de remarquer qu'un quart de million de personnes sont mortes Ă  cause de cette morsure de singe »[68].

Un monarque illégitime ?

Tombe d'Alexandre Ier Ă  TatoĂŻ.
La tombe d'Alexandre Ă  TatoĂŻ.

Pour la famille royale de GrĂšce comme pour une grande partie des monarchistes grecs, le rĂšgne d’Alexandre Ier constitue une sorte de parenthĂšse dans l'histoire de la dynastie, Constantin Ier restant le seul souverain lĂ©gitime jusqu'Ă  son abdication formelle en 1922. Ce manque de considĂ©ration pour Alexandre Ier est d'ailleurs largement visible dans le cimetiĂšre royal de TatoĂŻ. Alors que les tombes des autres souverains de la dynastie y portent simplement l’inscription « Roi des HellĂšnes, prince de Danemark », on peut lire, sur la sĂ©pulture du jeune monarque, les mots : « Alexandre, Prince royal de GrĂšce, Prince de Danemark. Il rĂ©gna Ă  la place de son pĂšre du au  »[59].

D'aprĂšs la reine-mĂšre HĂ©lĂšne de Roumanie, sƓur prĂ©fĂ©rĂ©e d'Alexandre, ce sentiment d'illĂ©gitimitĂ© aurait Ă©tĂ© largement partagĂ© par le souverain lui-mĂȘme, ce qui pourrait expliquer qu'il n'ait pas eu de remords Ă  dĂ©roger en concluant un mariage inĂ©gal en 1919[47]. Quoi qu'il en soit, cette double « transgression » du souverain n'a pas manquĂ© de rejaillir sur son Ă©pouse et leur fille unique, Alexandra. Si la seconde a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e Ă  la famille royale dĂšs juillet 1922, la premiĂšre n'a reçu le rang et le titre de « princesse de GrĂšce et de Danemark » que quelques mois plus tard, le [69],[70]. Jamais reconnue reine et rĂ©guliĂšrement exclue des grands Ă©vĂ©nements touchant Ă  la vie de la famille royale, AspasĂ­a a seulement obtenu d'ĂȘtre enterrĂ©e Ă  TatoĂŻ en 1993, mais Ă  l'Ă©cart de son Ă©poux et du reste de sa belle-famille[71].

Le roi Alexandre Ier dans la culture populaire

Toponymie

La ville de Dedeagatch, sur la frontiĂšre grĂ©co-turque, a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e AlexandroĂșpoli Ă  l'occasion d'une visite du roi Alexandre Ier en 1920[72].

Littérature

  • L’écrivain britannique Louis de BerniĂšres Ă©voque la mort du roi Alexandre Ier dans son roman de 2004 Des oiseaux sans ailes (en anglais : Birds Without Wings)[73].
  • La disparition du souverain apparaĂźt Ă©galement dans le recueil de morts absurdes intitulĂ© La tortue d'Eschyle et autres morts stupides de l'histoire, coĂ©crit par David Alliot en 2012[74].

Philatélie

Plusieurs timbres Ă  l’effigie du roi Alexandre Ier ont Ă©tĂ© Ă©mis par la Poste grecque :

Numismatique

  • Une piĂšce commĂ©morative de 30 drachmes d'argent a Ă©tĂ© mise en circulation en 1963, Ă  l'occasion du centenaire de la monarchie grecque. Elle montre les cinq souverains grecs successifs de la dynastie d’Oldenbourg[77].

Arbres généalogiques

Alexandre Ier dans l'Europe des rois

Quartiers du souverain

Bibliographie

Sur le roi

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Sur la famille royale en général

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Liens externes

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. En dehors de la famille royale et de la noblesse d'origine vĂ©nitienne des Ăźles Ioniennes, il n'existe pas, Ă  proprement parler, de noblesse, en GrĂšce. MalgrĂ© tout, les familles phanariotes (comme les Manos ou les Argyropoulos) sont souvent considĂ©rĂ©es comme formant une aristocratie Ă  part entiĂšre. Aspasia compte d'ailleurs, parmi ses ancĂȘtres, plusieurs voĂŻvodes roumains comme Nicolas Caradja (1737-1784) ou Michel Soutzo (1784-1864). C'est la raison pour laquelle la jeune fille est souvent qualifiĂ©e d'« aristocrate » par les historiens. Pour plus de dĂ©tails sur la gĂ©nĂ©alogie d'Aspasia voir Genealogics.org.
  2. On parle de « mariage inĂ©gal » pour qualifier l'union entre une personne issue d'une famille souveraine ou mĂ©diatisĂ©e avec un individu de rang « infĂ©rieur », qu'il soit noble ou roturier (Van der Kiste 1994, p. 120). Pour plus de dĂ©tail, et mĂȘme si ce statut n'existe pas, Ă  proprement parler, en GrĂšce, voir l'article « mariage morganatique ».
  3. L’écrivain britannique Compton Mackenzie la dĂ©crit ainsi : « Elle Ă©tait grande et sa peau rappelait un ancien profil de la GrĂšce classique ». Quant au prince Christophe de GrĂšce, il la juge « exquisĂ©ment belle, avec un profil similaire Ă  celui des nymphes d’une frise grecque classique » (Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 176).
  4. MĂȘme lors de son sĂ©jour Ă  Paris, pendant sa lune de miel avec AspasĂ­a, le gouvernement hellĂšne fait tout pour empĂȘcher les contacts entre Alexandre et ses parents. Ainsi, lorsque la reine Sophie tente de contacter son fils dans son hĂŽtel parisien, un ministre intercepte l'appel et rĂ©pond Ă  la souveraine que « Sa MajestĂ© est dĂ©solĂ©e mais qu'elle ne peut rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone » (Van der Kiste 1994, p. 117).
  5. Cependant, selon le prince Pierre de GrĂšce, « il a Ă©tĂ© dit qu’ElefthĂ©rios VenizĂ©los [
] aurait encouragĂ© le mariage [d’Alexandre et d’AspasĂ­a] afin d’en tirer un profit politique pour lui et son parti en apportant le discrĂ©dit sur la famille royale ». (en) Prince Peter of Greece and Denmark, « Comments by HRH Prince Peter of Greece and Denmark », dans Patricia H. Fleming, « The Politics of Marriage Among Non-Catholic European Royalty » dans Current Anthropology, vol. 14, no 3, Chicago, The University of Chicago Press, , p. 246 .
  6. La reine Olga, grand-mÚre d'Alexandre, descend ainsi d'Euphrosyne Doukaina Kamatera et d'Alexis III Ange en ligne matrilinéaire. Pour plus détail voir la filiation de la souveraine.
  7. Fritz, le chien du roi, lui a été offert par le général anglais George Milne à l'occasion d'une visite du monarque sur le front macédonien (Palmer et Greece 1990, p. 63).
  8. La GrÚce appliquant jusqu'en 1952 une succession semi-salique, la princesse Alexandra n'aurait de toute façon pas pu monter sur le trÎne hellÚne (Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 238).

Références

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