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Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin

Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin (en allemand : Alexandrine, Herzogin zu Mecklenburg), née le à Schwerin (Grand-duché de Mecklembourg-Schwerin) et morte le à Copenhague (Danemark), est une duchesse de Mecklembourg-Schwerin, devenue par son mariage avec Christian X, reine consort de Danemark et d'Islande[note 1].

Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin
Description de cette image, également commentée ci-après
Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin.

Titres

Reine consort de Danemark

–
(34 ans, 11 mois et 6 jours)

Prédécesseur Louise de Suède
Successeur Ingrid de Suède

Reine consort d'Islande

–
(25 ans, 6 mois et 16 jours)

Princesse héritière consort de Danemark

–
(6 ans, 3 mois et 15 jours)

Prédécesseur Louise de Suède
Successeur Ingrid de Suède
Description de cette image, également commentée ci-après

La duchesse Alexandrine est la fille aînée du grand-duc Frédéric-François III de Mecklembourg-Schwerin, qui régnait sur le vaste grand-duché de Mecklembourg-Schwerin dans le nord de l'Allemagne, et de son épouse, la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie, qui était la petite fille du tsar Nicolas Ier. En 1898, elle épouse le prince Christian de Danemark[1].

En 1912, son mari accède au trône sous le nom de Christian X et Alexandrine devient reine consort de Danemark[1].

Biographie

Naissance et famille

La maison d'enfance de la duchesse Alexandrine, le château de Schwerin au Mecklembourg.

La duchesse Alexandrine de Mecklembourg voit le jour la veille de noêl de 1879 dans la ville de Schwerin, capitale du vaste grand-duché de Mecklembourg-Schwerin dans le nord de l'Allemagne, qui était à cette époque l'un des États de l'Empire allemand[1]. Son père est le grand-duc héritier Frédéric-François de Mecklembourg-Schwerin, lui-même fils aîné et héritier du grand-duc régnant Frédéric-François II. Sa mère est la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie, qui était la fille du grand-duc Michel Nicolaevitch de Russie, lui-même fils du tsar Nicolas Ier et frère cadet du tsar Alexandre II. Alexandrine est le premier enfant des parents et est née onze mois après leur mariage à Saint-Pétersbourg. Elle voit le jour au Neustädtisches Palais (français : Palais de la nouvelle ville) [note 2] à Schwerin, qui était à l'époque la résidence de ses parents dans la ville[2].

Les enfants du grand-duc de Mecklembourg-Schwerin et leur mère (1890)

La duchesse Alexandrine avait deux frères et sœurs plus jeunes : Frédéric-François, qui en 1897 succéda à leur père en tant que grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, et Cécilie, qui épousa en 1906 le prince héritier allemand Guillaume de Prusse, fils aîné de l'empereur allemand Guillaume II. Par son père, elle était également cousine de la reine régnante Juliana des Pays-Bas qui régnait plus tard, tandis que par sa mère, elle était une cousine de la princesse Irina Alexandrovna de Russie, qui épousa le prince Félix Ioussoupov, qui participa à l'assassinat de Grigori Raspoutine en 1916.

Enfance et jeunesse

La Villa Wenden Ă  Cannes (1900).

Après la succession de leur père comme grand-duc à la mort de son père le , la duchesse Alexandrine grandit avec son frère et sa sœur au château de Schwerin, dans les résidences royales du château de Ludwigslust et du pavillon de chasse de Gelbensande, à quelques kilomètres seulement de la côte de la mer Baltique[3]. Néanmoins, Alexandrine mène une enfance errante. Membre de la maison impériale de Russie, la grande-duchesse Anastasia est une femme capricieuse qui s'ennuie en Mecklembourg et n'apprécie pas de vivre en Allemagne du nord. Le grand-duc souffre d'une santé fragile, et la famille grand-ducale préfère alors résider sur la Riviera française ou en Italie[1].

C'est à Cannes que le grand-duc mit fin à ses jours. La grande-duchesse continua de mener une vie frivole et égoïste et en 1901 donna le jour à un enfant illégitime tandis que son beau-frère assumait la régence pour le grand-duc Frédéric-François IV encore mineur. Elle fut déclarée persona non grata en Allemagne et en Russie. Pendant la Première Guerre mondiale, ne pouvant résider en France, elle se réfugia en Suisse. Elle reçut des nouvelles de ses enfants, la Kronprinzessin et le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin par l'intermédiaire d'Alexandrine, le Danemark, comme la Suisse, ayant conservé sa neutralité.

Mariage et descendance

La princesse Alexandrine et le prince Christian le jour de leur mariage en 1898.
La princesse Alexandrine et le prince Christian avec leur fils ainé Frédéric en 1900.

C'est également à Cannes qu'Alexandrine rencontre son futur époux, le prince Christian de Danemark, qui est le fils aîné du prince héritier Frédéric et de la princesse héritière Louise de Danemark. Ils se sont fiancés à Schwerin le [1]. Le , la duchesse Alexandrine, âgée alors de 18 ans, épouse le prince Christian lors d'une cérémonie discrète à Cannes[1].

Deux enfants sont nés de cette union :

En tant que résidence, le couple reçoit le palais Christian VIII[note 3], lui-même intégré au palais d’Amalienborg, résidence principale de la famille royale de Danemark dans le quartier de Frederiksstaden au centre de Copenhague. Comme résidence d'été, il reçoit le palais de Sorgenfri, située sur les rives du petit fleuve Mølleåen à Kongens Lyngby au nord de Copenhague sur l'île de Seeland. Ici, ils avaient un refuge loin de la vie de cour à Amalienborg et ici leurs deux fils sont nés. De 1899 à 1902, le château de Marselisborg près d'Aarhus, la deuxième ville du Danemark, a également été construit et offert en cadeau de mariage public au couple, devenant leur résidence d'été. En plus, en 1914, le couple royal a également construit la villa royale de Klitgården dans la ville de Skagen dans l'extrême nord du Jutland.

Accession au trĂ´ne

Le roi Christian X et la reine Alexandrine, 1912

Le , son beau-père le roi Frédéric VIII, meurt à Hambourg en retournant au Danemark après un voyage en France. Son mari accède au trône sous le nom de Christian X et Alexandrine devient reine consort[1]. La reine Alexandrine n'est pas considérée comme ayant joué un rôle politique, mais est décrite comme étant un soutien fidèle à son conjoint. Bien qu'elle soit décrite comme timide et n'aimant pas particulièrement les apparitions publiques, elle a pleinement rempli son rôle représentatif. On dit qu'elle avait une intelligence pointue.

Première Guerre mondiale

Portrait du roi Christian X et de la reine Alexandrine par Michael Ancher, 1915.

La Première Guerre mondiale éclate peu après l'accession au trône. Pendant la guerre, la reine fonde le Dronningens Centralkomité af 1914 (en français : "Le Comité central de la Reine de 1914") pour soutenir les familles pauvres. La révolution russe apporte beaucoup de chagrin à la reine Alexandrine alors que trois de ses oncles maternels, les grand-ducs Nicolas, Georges et Serge, ont été tués par les bolcheviks. Tandis que la tsarine douairière de Russie, grand-tante du roi, trouvait asile dans son Danemark natal, la mère de la reine mourut dans le sud de la France en 1922.

À la fin de la guerre, a l'instar du Kaiser et des autres souverains de l'Empire allemand, le frère de la reine Alexandrine, le grand-duc Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin, doit renoncer au trône le 14 novembre 1918 et le Mecklembourg devient une république — en effet, la sœur de la reine Alexandrine, la princesse Cécilie, avait épousé en 1905 le Kronprinz et serait devenue impératrice si la Première Guerre mondiale n'avait entraîné l'Allemagne dans le chaos et la révolution. Il est d'ailleurs l'un des derniers monarques allemands à le faire, cinq jours après la fuite de l'empereur Guillaume II. Il se réfugie avec sa famille au Danemark voisin, où il retrouve sa sœur. L'Allemagne défaite est démembrée et le Danemark, bien sûr resté neutre, retrouve en 1920 la partie nord de l'ancien duché de Schleswig annexé par la Prusse de Bismarck en 1864.

L'entre-deux-guerres

Le roi et la reine à Thorshavn pendant une visite aux Îles Féroé en 1921.

Elle participe aux voyages de son mari à travers le Danemark, aux cours européennes ainsi qu'en Islande, au Groenland et aux îles Féroé en 1921 et de nouveau en Islande en 1930[1]. En tant que reine, elle s'engage dans la charité et est la patronne de plusieurs institutions. Après la mort de sa belle-mère Louise de Suède en 1926, elle lui succède en tant que protectrice officielle des différentes organisations caritatives fondées par Louise. Elle s'intéresse particulièrement à la musique et est protectrice des sociétés musicales Musikforeningen i København et Den danske Richard Wagner-forening. Elle est connue pour ses travaux d'aiguille, qu'elle vendait à des fins caritatives. En plus, elle aimait le golf et la photographie.

Seconde Guerre mondiale

Le roi et la reine arrivant au palais de Christiansborg à Copenhague le lors de la première ouverture du Rigsdag après la fin de l'occupation du Danemark par l'Allemagne Nazie.
Le roi et la reine arrivant au premier match de football contre la Suède après la libération du Danemark en 1945.

Aux petites heures du 9 avril 1940, une semaine avant que naît la princesse Marguerite (future reine Marguerite II), l'armée de l'Allemagne nazie envahisse et occupe le Danemark et la Norvège. Contrairement au roi de Norvège et à la reine des Pays-Bas, partis en exil, le roi Christian X et la reine Alexandrine demeure à Copenhague pendant toute la durée de l'occupation par les Allemands. Le roi, par sa dignité et son intransigeance, devient un héros populaire, et le couple royal reçoit une grande popularité en tant que symboles nationaux pendant l'occupation.

Le roi meurt une fois la paix retrouvée en 1947.

Dernières années

Après la mort du roi, la reine Alexandrine passe une grande partie de son temps au château de Marselisborg au cours de ses dernières années, où elle invite souvent des écoliers de Copenhague en vacances.

Décès et inhumation

Tombe de la reine Alexandrine et du roi Christian X à la cathédrale de Roskilde.

La reine Alexandrine décède à Copenhague le , à l'âge de 73 ans. Elle est inhumée aux côtés de son époux dans la chapelle de Glücksbourg[note 4] de la cathédrale de Roskilde, la nécropole traditionnelle des rois de Danemark[4].

Titres et honneurs

Titulature

  • — : Son Altesse la duchesse Alexandrine de Mecklenbourg.
  • — : Son Altesse Royale la Princesse Alexandrine de Danemark.
  • — : Son Altesse Royale la Princesse hĂ©ritière Alexandrine de Danemark.
  • — : Sa MajestĂ© la reine de Danemark.
  • — : Sa MajestĂ© la reine de Danemark et d'Islande.
  • — : Sa MajestĂ© la reine de Danemark.
  • — : Sa MajestĂ© la reine douairière de Danemark.

Généalogie

Armes et monogramme

  • Armoiries de la duchesse Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin.
    Armoiries de la duchesse Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin.
  • Armoiries d'alliance de la reine Alexandrine de Danemark
    Armoiries d'alliance de la reine Alexandrine de Danemark
  • Monogramme de la Reine Alexandrine de Danemark.
    Monogramme de la Reine Alexandrine de Danemark.

Notes et références

Notes

  1. En Islande, son nom Ă©tait officiellement AlexandrĂ­na
  2. Aussi connu à l'époque sous le nom de Erbgroßherzogpalais (français : Palais grand-ducal héréditaire).
  3. également appelée le palais Levetzau.
  4. également appelée la chapelle Christian IX.

Références

  1. Engelstoft 1933, p. 239.
  2. « Neustädtisches Palais », sur Residenzensemble Schwerin – Obtaining world cultural heritage (consulté le )
  3. Zeepvat 2006, p. 5.
  4. (da) « Alexandrine Auguste : Dansk dronning 1912-47 », sur gravsted.dk

Annexes

Bibliographie

Le symbole Document utilisé pour la rédaction de l’article renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article.

  • (da) Bo Bramsen, Huset GlĂĽcksborg : Europas svigerfader og hans efterslægt [« La maison de GlĂĽcksbourg : Le beau-père de l'Europe et sa descendance »], vol. 2, Copenhague, Forlaget Forum, , 2e Ă©d. (ISBN 87-553-3230-7 et 978-87-553-3230-0, OCLC 471920299, lire en ligne).
  • (da) Povl Engelstoft, « Alexandrine », Dansk Biografisk Leksikon, Copenhague, vol. 1,‎ , p. 239-240 (lire en ligne)
  • (da) Steffen Heiberg (dir.), Danske dronninger i tusind ĂĄr [« Reines danoises depuis mille ans »], Copenhague, Gyldendal, (ISBN 8700455040)* (en) Anna Lerche et Marcus Mandal, A royal family : the story of Christian IX and his European descendants [« Une famille royale : l'histoire de Christian IX et de ses descendants europĂ©ens »], Copenhague, Aschehougs Forlag, , 2e Ă©d. (ISBN 87-151-0955-0 et 9788715109553, OCLC 464176213, lire en ligne)

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