Al Capone
Alphonse Capone (en italien : Alfonso Capone), dit Al Capone, né à Brooklyn (New York) le et mort à Miami Beach (Floride) le , est un des plus célÚbres gangsters américains du XXe siÚcle. Surnommé « Scarface » (« Balafré »), il fait fortune dans le trafic d'alcool de contrebande durant la prohibition dans les années 1920.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs | |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Alphonse Gabriel Capone |
Surnom |
Snorky, Al Brown, Albert Costa, Scarface |
Nationalité | |
Domicile | |
Activité | |
PĂšre |
Gabriele Capone |
MĂšre |
Teresina Capone |
Fratrie | |
Conjoint |
Mae Coughlin (de 1918 Ă 1947) |
Enfant |
Albert Francis Capone |
Organisation |
Parrain de l'Outfit de Chicago de 1925 Ă 1931 |
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Religion | |
Taille |
1,79m |
Condamné pour |
Fraude fiscale (1931) |
Lieu de détention |
Prison du comtĂ© de Cook (1931), PĂ©nitencier fĂ©dĂ©ral d'Atlanta (1932â1934), PĂ©nitencier fĂ©dĂ©ral d'Alcatraz (1934â1939), Institution correctionnelle fĂ©dĂ©rale de Terminal Island (1939). |
D'origine italienne et parrain de l'Outfit de Chicago de 1925 Ă 1931, Al Capone contribue fortement Ă l'Ă©mergence du systĂšme de mafia, usant de la corruption des policiers, de la justice, des figures politiques, ainsi que des menaces physiques pour Ă©viter les tĂ©moins Ă charge, et n'hĂ©sitant pas Ă avoir recours Ă l'assassinat. Ses activitĂ©s criminelles sont prises pour cible par le gouvernement fĂ©dĂ©ral aprĂšs le massacre de la Saint-Valentin, une tuerie visant ses principaux rivaux de Chicago. Ses affaires sont malmenĂ©es par l'intervention des Incorruptibles, groupe de policiers sous la direction de l'agent du TrĂ©sor Eliot Ness. Ayant toutefois Ă©chappĂ© Ă un procĂšs jusqu'alors, grĂące Ă la mainmise de son organisation sur les forces de l'ordre, il est enfin arrĂȘtĂ© grĂące Ă l'enquĂȘte de l'agent spĂ©cial du service d'enquĂȘte de l'Internal Revenue Service Frank J. Wilson. Le juge James Herbert Wilkerson le condamne le Ă 17 annĂ©es de prison dont 11 ans ferme.
Personnage emblĂ©matique de lâessor du crime organisĂ© dans les Ătats-Unis de la prohibition, il contribue Ă donner au Chicago des annĂ©es 1920 et 1930 sa rĂ©putation de ville sans foi ni loi. Al Capone est devenu l'archĂ©type du gangster. Son mythe se dĂ©veloppe avec Scarface de Howard Hawks dĂšs 1932, ce qui lui vaut une rĂ©putation quelque peu surfaite, la lĂ©gende dĂ©passant parfois la rĂ©alitĂ©.
Biographie
Enfance et jeunesse
Ses parents sont originaires de Naples. Fuyant la misĂšre de leur pays natal, ils vont comme beaucoup de leurs compatriotes tenter leur chance en espĂ©rant rĂ©aliser le rĂȘve amĂ©ricain. Son pĂšre Gabriele (nĂ© le et mort le )[1], est barbier dans la ville italienne de Castellammare di Stabia. Il devient d'abord caissier dans une Ă©picerie puis rĂ©ussit Ă ouvrir un salon de coiffure qui fait aussi office de barbier[2]. Sa mĂšre, Teresa Capone (nĂ©e Bandiera Raiola le et morte le ), catholique et trĂšs croyante, passa son enfance dans la ville d'Angri dans la province de Salerne puis devint couturiĂšre. Ils arrivent Ă New York en 1893 avec deux enfants en bas Ăąge et un troisiĂšme Ă venir (Vincenzo, rebaptisĂ© James ; Raffaele, rebaptisĂ© Ralph ; Salvatore, rebaptisĂ© Frank). Al est le quatriĂšme d'une fratrie qui compte finalement en tout neuf frĂšres et sĆurs (ses cadets Ă©tant Amadeo rebaptisĂ© John, Umberto rebaptisĂ© Albert, Matthew, Rose et Mafalda) qui le suivent presque tous dans ses activitĂ©s criminelles[3].
La famille de Capone Ă©migre briĂšvement au Canada, avant de revenir s'installer Ă New York en 1894 dans un appartement vĂ©tuste du quartier de Brooklyn au 95 Navy Street, prĂšs du chantier naval de New York Navy Yard. Alphonse Capone dĂ©mĂ©nage plusieurs fois avec sa famille au cours de son enfance, restant nĂ©anmoins toujours Ă New York. Gabriele Capone est naturalisĂ© amĂ©ricain en 1906. MalgrĂ© de bons dĂ©buts scolaires, dans des Ă©coles paroissiales catholiques pour immigrĂ©s Ă la discipline stricte, Alphonse quitte lâĂ©cole Ă 14 ans aprĂšs avoir frappĂ© un professeur. Sa famille ayant dĂ©mĂ©nagĂ© au 21 Garfield Place, un de ses voisins, Johnny Torrio, un patron de la pĂšgre, no 2 du Five Points Gang qui contrĂŽle la loterie du quartier italien ainsi que plusieurs bordels et tripots, et pour qui le jeune Al a dĂ©jĂ accompli de petites « missions », devient son mentor[4].
Adolescent, il effectue de petits boulots (cireur de chaussures, commis dans une confiserie ou coupeur de papier)[5] et rejoint des petites bandes du quartier qui se livrent au vol, au racket et aux paris clandestins : les Brooklyn Rippers (« les Ă©ventreurs de Brooklyn »), les Forty Thieves Juniors (« les 40 voleurs juniors »), les Bowery Boys (« les garçons de la rue Bowery ») puis, Ă©videmment, le cĂ©lĂšbre Five Points (« Gang des cinq points »). Torrio part Ă Chicago en 1909, allant aider son oncle par alliance Big Jim Colosimo Ă dĂ©velopper son gang Ă Chicago. Il laisse le Five Points dans les mains de Frankie Yale, qui engage Capone comme barman et videur dans son bar le Harvard Inn (de) quâil dirige sur Coney Island. Al Capone a alors 18 ans.
Au cours d'une dispute avec un client, Franck Gallaccio, un mafieux local, dont il avait par inadvertance insultĂ© la sĆur Ă la porte d'une discothĂšque dont il est l'un des videurs, il se fait entailler au rasoir la joue gauche, ses trois cicatrices lui valent dĂšs lors son surnom de Scarface (« BalafrĂ© » en français)[6]. Lorsqu'il est par la suite photographiĂ©, Capone cache le cĂŽtĂ© gauche de son visage et prĂ©tend que ses cicatrices sont des blessures de guerre[7]. Capone s'excuse auprĂšs de Gallaccio Ă la demande de Yale[8] ; plus tard, il en fait son garde du corps[9].
Le , il épouse une femme d'origine irlandaise du nom de Mae Coughlin (née en 1897 et morte en 1986) qui devient la « mÚre » du fils qu'il vient d'avoir. D'aprÚs le livre de Deirdre Capone, niÚce du mafieux, Mae Coughlin ne serait pas la mÚre biologique d'Albert Francis Capone, dit « Sonny Capone ». En réalité, la mÚre biologique de Sonny serait morte en couches, et la mÚre d'Al Capone, grand-mÚre aimante, voulait pour son petit-fils une mÚre présente et dévouée.
MĂȘme si le XXe siĂšcle Ă©tait en voie de modernisation, le fait d'organiser des mariages arrangĂ©s Ă©tait encore trĂšs courant. La famille Capone alla donc chercher une jeune femme irlandaise et catholique de vingt ans. Tout Ă©tait pour le mieux, car Mary « Mae » Ă©tait stĂ©rile de naissance. Elle promit Ă la mĂšre de son mari qu'elle s'occuperait bien de son futur fils. Ils se mariĂšrent : Alfonse Capone Ă©tait ĂągĂ© de 19 ans.
Mae fit tout ce qu'elle put pour empĂȘcher Sonny de tomber dans le crime.
Son fils, Albert Francis Capone (en) naĂźt en 1918[10] ; le parrain de ce dernier est Johnny Torrio. Voulant un emploi respectable pour sa famille, Al Capone dĂ©mĂ©nage pour Baltimore oĂč il trouve un emploi de comptable pour la firme de construction de Peter Aiello[11].
L'Outfit de Chicago
Le pĂšre d'Al Capone meurt le d'une maladie cardiaque Ă l'Ăąge de cinquante-cinq ans. Selon Laurence Bergreen, la mort de son pĂšre met aussi fin aux activitĂ©s lĂ©gales d'Al Capone. La disparition soudaine de l'autoritĂ© parentale coĂŻncide en tout cas avec l'abandon de sa carriĂšre de comptable. Torrio le contacte, lui indiquant que Chicago est un terrain quasiment libre (il vient de prendre le contrĂŽle de l'organisation de son oncle, aprĂšs l'avoir fait assassiner), et il lâinvite Ă le rejoindre sur place. Câest Ă Chicago que Capone, collaborant avec Torrio, commence son ascension vers les plus hautes sphĂšres du crime organisĂ©.
Ă lâarrivĂ©e d'Al Capone, lâorganisation de Torrio est dĂ©jĂ une affaire trĂšs rentable, rapportant 10 millions de dollars par an grĂące Ă la biĂšre, au jeu et Ă la prostitution. Le gang compte entre 700 et 800 hommes. Al Capone commence en bas de lâĂ©chelle comme rabatteur Ă lâentrĂ©e dâune maison close. Câest probablement lĂ quâil rencontre Jake Guzik, membre dâune famille juive s'occupant de proxĂ©nĂ©tisme. Ils se lient rapidement, et Guzik devint le « trĂ©sorier » de lâorganisation. En 1922, Capone, ayant ainsi montrĂ© ses bonnes dispositions, devient le bras droit de Torrio. Il est rejoint par son frĂšre Ralph. Al Capone devient patron du « Quatre-Deux », et associĂ© de Torrio. Il reçoit un salaire de 25 000 dollars par an. En 1923, poussĂ©s par lâĂ©lection de William Emmett Dever, maire peu coopĂ©ratif qui avait fait fermer 7 000 bars clandestins, Torrio et Capone dĂ©placent leur quartier gĂ©nĂ©ral du Quatre-Deux jusquâĂ lâHawthorne Inn, Ă Cicero, dans la banlieue de Chicago, et donc hors de la juridiction du maire de Chicago.
Le secteur Ă©tait dominĂ© par la centrale Western Electric, qui employait 40 000 personnes et payait bien. La population avait donc beaucoup dâargent Ă dĂ©penser dans les officines de paris et les bars d'Al Capone. Mais Cicero abrite aussi une importante communautĂ© tchĂšque, habituĂ©e Ă la biĂšre bohĂ©mienne fournie par les OâDonnell du quartier Ouest. Les OâDonnell nâont pas rejoint l'organisation de Torrio, et considĂšrent Cicero comme faisant partie de leur territoire. Sans les en informer, ce que la plus Ă©lĂ©mentaire « courtoisie » professionnelle aurait dictĂ©, Torrio teste lâĂ©tendue de leur pouvoir en installant une maison de passe sur Roosevelt Road. La police locale, Ă la demande des OâDonnell, la fait promptement fermer, les OâDonnell dĂ©sapprouvant la prostitution. Ils autorisent le jeu, mais uniquement sous la forme de machines Ă sous, contrĂŽlĂ©es par un Ă©lu local nommĂ© Eddie Vogel. Torrio, pour se venger de la fermeture de son bordel, envoie le shĂ©rif du comtĂ© de Cook confisquer les machines Ă sous de Vogel. Torrio organise ensuite une rencontre avec Vogel et les OâDonnell et nĂ©gocie une trĂȘve.
Les machines sont alors rendues, et Torrio accepte de ne pas ouvrir de maisons closes Ă Cicero. Il permet aux OâDonnell de continuer la distribution de biĂšre dans certains quartiers de la ville. En Ă©change, le Syndicat obtient lâautorisation de vendre de la biĂšre dans le reste de la ville, et dâouvrir des casinos et des cabarets oĂč il veut. Ayant pris pied dans Cicero, Torrio laisse les affaires Ă la charge d'Al Capone et repart en Italie avec sa mĂšre et quelques millions de dollars. Il achĂšte une villa pour la vieille femme, met le reste de lâargent dans une banque italienne, et repart pour Chicago.
Ascension d'Al Capone
En 1925, Torrio est griĂšvement blessĂ© au cours dâune fusillade et dĂ©cide de prendre sa retraite en Italie, abandonnant dĂ©finitivement les commandes Ă Capone. La guerre impitoyable que celui-ci livre alors Ă ses adversaires Bugs Moran et Hymie Weiss, ainsi que lâinstauration, sous sa fĂ©rule, dâune corruption organisĂ©e des autoritĂ©s locales lui assurent une renommĂ©e internationale. En 1925, commence le « rĂšgne » dâAl Capone sur Chicago.
La mafia amĂ©ricaine (dirigĂ©e en majoritĂ© par des Italo-AmĂ©ricains) Ă©merge en puissance dans les villes importantes des Ătats-Unis grĂące Ă la Prohibition. Le SĂ©nat amĂ©ricain vote en 1919 en faveur de l'amendement 18 de la Constitution amĂ©ricaine. Câest dans lâobjectif de rĂ©duire lâalcoolisme, dâaugmenter de ce fait la productivitĂ© dans les usines et de diminuer les viols que la Prohibition entre en vigueur le . Le nom de lâamendement est le « Volstead Act » (loi Volstead), du nom du reprĂ©sentant du Minnesota Andrew J. Volstead, son promoteur.
Lâalcoolisme Ă©tait un Ă©norme problĂšme dans lâAmĂ©rique du XIXe siĂšcle et en Europe, depuis la dĂ©mocratisation de la distillation au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle. Cherchant Ă combattre ce flĂ©au, des ligues de tempĂ©rance se mettent en place Ă partir de 1824. La Women's Christian Temperance Union (WCTU) fondĂ©e en 1874 et lâAnti-Saloon League (ASL) crĂ©Ă©e en 1893, font du mouvement une force politique dâampleur nationale, soutenant les candidats aux vues anti-alcool clairement affichĂ©es dans les Ă©lections locales et nationales. La WCT, et plus tard lâASL, furent trĂšs efficaces dans leurs attaques contre la vente dâalcool au public. LâASL effectue des collectes de fonds substantielles dans les Ă©glises de tout le pays. Nombre dâindustriels Ă©minents, comme John Davison Rockefeller ou Henry Ford, soutiennent le mouvement pour la Prohibition. Lâindustrie des spiritueux sous-estime gravement le soutien du public Ă lâinterdiction de lâalcool. Le XVIIIe amendement de la Constitution des Ătats-Unis est votĂ© le , quand les deux tiers des Ătats amĂ©ricains votent alors en faveur de la Prohibition. Cet amendement a force de loi le , le dĂ©cret Volstead de 1919 autorisant l'IRS Ă faire respecter lâamendement. LâĂąge dâor du gangstĂ©risme Ă lâamĂ©ricaine peut dĂ©buter. Dâun coup, les criminels se voient ouvrir le marchĂ© trĂšs lucratif de la contrebande des boissons alcoolisĂ©es.
Al Capone, maĂźtre de Cicero
Le premier dĂ©fi auquel Capone doit faire face est la prise en main de la ville de Cicero, commune limitrophe de Chicago. Lâoccasion se prĂ©sente lors de lâĂ©lection municipale de 1924 qui oppose le dĂ©mocrate Rudolph Hurt et le rĂ©publicain Joseph Z. Klenha. LâĂ©lection a lieu le 1er avril. Al Capone met tout le poids du Syndicat dans la balance pour favoriser Klenha. Il installe toute sa famille Ă Chicago ; et ses frĂšres, Ralph et Frank, ainsi que son cousin Charly Fischetti, aident Ă la campagne musclĂ©e en faveur de Klenha et des autres candidats soutenus par les gangs. Ils sont assistĂ©s dans cette tĂąche par 200 hommes de main installĂ©s autour des bureaux de vote afin de terroriser les Ă©lecteurs. Le jour de l'Ă©lection, le quartier gĂ©nĂ©ral de Rudolph Hurt est mitraillĂ©, et ce dernier est contraint de fuir sous les balles. Des hommes de Capone sont posĂ©s aux abords des bureaux de vote, demandant aux Ă©lecteurs « Pour qui tu vas voter ? », et, si la rĂ©ponse n'est pas celle attendue, les forcent Ă changer d'avis ou les obligent Ă fuir sans avoir votĂ©. D'autres s'emparent des urnes et dĂ©truisent les bulletins de vote en faveur du candidat dĂ©mocrate[12] - [13].
La violence de ces opĂ©rations et la rumeur de la fraude remontent jusquâau juge du comtĂ©, Edmund J. Jarecki, qui dĂ©ploie une force de 70 policiers, en civil et en voitures banalisĂ©es, ayant ordre dâaller chercher les responsables Ă Cicero[12]. La premiĂšre personne quâils aperçoivent en passant devant la centrale Ă©lectrique est Frank Capone, frĂšre d'Al. Ils freinent et sortent de leurs vĂ©hicules. Croyant Ă lâattaque dâun gang rival, Frank tente de sortir son arme, mais il est littĂ©ralement coupĂ© en deux par la dĂ©charge de plusieurs fusils. Les policiers vident leurs armes sur son cadavre et le laissent lĂ . Frank Capone avait 29 ans. Le gang lui organise de superbes funĂ©railles, dans un cercueil plaquĂ© argent, et la petite maison Capone sur South Prairie Avenue est dĂ©corĂ©e de 20 000 dollars de fleurs. Klenha Ă©lu, Al Capone est Ă prĂ©sent le maĂźtre de Cicero.
Lâempire d'Al Capone
Al Capone bĂątit alors un vĂ©ritable empire. La base des opĂ©rations est l'Hawthorne Inn, au 4833 de la 22e rue, Ă Cicero. Lâattaque qui a coĂ»tĂ© la vie Ă Frank Capone a pour consĂ©quence la sĂ©curisation de l'endroit : des hommes armĂ©s montent la garde dans le hall, des volets blindĂ©s sont posĂ©s aux fenĂȘtres. Al Capone contrĂŽle Ă prĂ©sent 161 bars clandestins et 150 tripots Ă Cicero. Lâun dâentre eux, lâHawthorne Smoke Shop, situĂ© dans Hawthorne Inn, rapporte 50 000 dollars par jour. Il possĂšde aussi 22 maisons de passe, ne se sentant plus liĂ© Ă lâaccord passĂ© avec les O'Donnell. Ce sont des Ă©tablissements de derniĂšre catĂ©gorie oĂč les filles se vendaient pour cinq dollars et oĂč les clients attendent assis sur des bancs de bois. Le chiffre dâaffaires de lâempire d'Al Capone avoisine les 120 millions de dollars par an, mais les coĂ»ts de fonctionnement sont Ă©levĂ©s. Les pots-de-vin Ă la police reprĂ©sentent 30 millions Ă eux seuls. MalgrĂ© tout, les bĂ©nĂ©fices restent colossaux. Les hommes travaillant pour Capone gagnent environ 250 dollars par semaine. ComparĂ©s aux employĂ©s de la Western Electric, ils sont riches. Ă 25 ans, Al Capone porte des costumes Ă 5 000 dollars.
Il continue donc Ă prospĂ©rer des annĂ©es durant, Ă©liminant sur son passage plusieurs adversaires tels Dion O'Banion (1924) et Hymie Weiss (1926), les chefs de la mafia irlandaise du gang de North Side. De 1925 Ă 1932, au plus fort de la Prohibition, Al Capone est le patron de lâindustrie du vice Ă Chicago. GrĂące Ă lâexploitation de Speakeasies (bars clandestins), de machines Ă sous, de lupanars, de boĂźtes de nuit, de poissonneries et de boucheries et Ă ses activitĂ©s dans le milieu, il a amassĂ© une fortune immense, selon les estimations de l'Ătat fĂ©dĂ©ral, le chiffre dâaffaires de son gang atteint 120 millions USD de lâĂ©poque, l'Ă©quivalent de 1,5 milliard USD en 2011[14] - [15]. Ses mĂ©thodes dâintimidation sont telles que, faute de tĂ©moins Ă charge, il n'est jamais poursuivi, mĂȘme pour des crimes notoires. On considĂšre gĂ©nĂ©ralement que Capone a eu un effet apprĂ©ciable sur la victoire du maire rĂ©publicain William Hale Thompson Ă l'Ă©lection municipale de Chicago, notamment lors de la course Ă la mairie de 1927, lorsque Thompson a fait campagne pour une ville plus ouverte, laissant entendre Ă un moment donnĂ© qu'il rouvrirait les saloons illĂ©gaux. Une telle proclamation a aidĂ© sa campagne Ă gagner le soutien de l'Outfit, et il aurait acceptĂ© une contribution de 250 000 $ de la part de Capone.
En 1927, Ă la suite du procĂšs opposant Sullivan, un gangster opĂ©rant dans la vente dâalcool illicite, au ministĂšre public des Ătats-Unis, la Cour suprĂȘme fait passer une loi autorisant le fisc Ă taxer les revenus de la vente illicite dâalcool au mĂȘme titre que nâimporte quel autre revenu. La loi devint vite une arme puissante contre les trafiquants. Ils peuvent Ă prĂ©sent ĂȘtre envoyĂ©s en prison pour fraude fiscale sâils ne dĂ©clarent pas la totalitĂ© de leurs revenus. En revanche, sâils les dĂ©clarent, ils admettent eux-mĂȘmes leur participation Ă des activitĂ©s illĂ©gales. Le bureau du procureur fĂ©dĂ©ral Ă Chicago estima alors Ă 105 millions de dollars le chiffre dâaffaires de lâorganisation de Capone, au titre du trafic dâalcool, du jeu, du proxĂ©nĂ©tisme et des rackets sur lesquels personne nâavait payĂ© dâimpĂŽts. Al Capone a alors un train de vie trĂšs dispendieux et utilise souvent de fausses identitĂ©s. Il est donc difficile de lâinculper.
Le massacre de la Saint-Valentin
En 1929, Al Capone contrĂŽle l'ensemble de la ville de Chicago Ă l'exception des quartiers nord, qui sont sous la coupe du gang de North Side (aussi appelĂ© les « Northsiders »), dĂ©sormais dirigĂ© par Bugs Moran. Al Capone qui convoite le contrĂŽle de la ville, et subit plusieurs tentatives d'assassinat, met en place une opĂ©ration, probablement imaginĂ©e par Jack McGurn, pour Ă©liminer Bugs Moran et les membres clĂ©s de son gang. Capone quitte Chicago pour la Floride, confiant lâexĂ©cution du plan Ă la charge de McGurn, se taillant pour sa part un alibi parfait. Le quartier gĂ©nĂ©ral de Moran Ă©tait le garage de la SMS Cartage Company, au 2122 North Clark Street dans le quartier de Lincoln Park. Al Capone doit ĂȘtre certain que Moran et ses hommes sont tous rĂ©unis avant dâagir. Pour amorcer le piĂšge, il demande Ă un braqueur de cargaison de DĂ©troit de proposer Ă Moran de lui vendre un camion de whisky de contrebande (du Canada). Moran accepte de lâacheter et demande quâon lui amĂšne le camion au garage Ă dix heures et demie du matin, le , jour de la Saint-Valentin.
Ă lâheure dite, en lieu et place du camion ce sont trois hommes portant lâuniforme de la police de Chicago et des mitraillettes Thompson qui se prĂ©sentent, accompagnĂ©s de deux hommes en civil. Leur voiture traverse la porte du garage. Il y a lĂ sept personnes, six membres du gang et un respectable oculiste de Chicago, dont le seul crime est dâaimer frĂ©quenter les gangsters. Les membres du gang ne sâen inquiĂštent pas outre mesure, pensant Ă une simple descente de police. On leur ordonne de sâaligner face au mur. Puis les « policiers » (en rĂ©alitĂ© des hommes de Capone) ouvrent le feu, les tuant tous. Les experts en balistique retrouvent par la suite entre 80 et 100 balles de calibre 45. Bugs Moran, le chef du clan visĂ© par l'attaque mais qui, miraculeusement, ne s'Ă©tait pas trouvĂ© sur les lieux au moment du massacre, dĂ©clara : « Seul Capone tue des gens comme cela ». C'est la fin du gang du North Side et Al Capone rĂšgne seul en maĂźtre sur Chicago. Contrairement Ă la plupart des autres chefs de gang, il ne se contente pas de vendre de l'alcool illĂ©galement, mais fait tuer ceux qui ne se soumettent pas Ă son pouvoir.
Le massacre de la Saint-Valentin connaßt un retentissement immédiat et démontre la violence d'Al Capone qui, jusque-là , bénéficiait de la bonne image[15] de celui qui déclare lutter au nom du peuple contre les excÚs de la prohibition. Il apparaßt comme la plus grande menace pour la société et devient l'ennemi public numéro 1.
La fausse arrestation de l'ennemi public no 1 et les manifestations populaires contre la prohibition et la Mafia
Une fausse arrestation dâAl Capone (en soi la toute premiĂšre arrestation dont il soit la cible) est arrangĂ©e. Pour calmer lâopinion publique Ă la suite de la publicitĂ© du massacre de la Saint-Valentin, il est dĂ©cidĂ© de lui infliger une peine dâau moins un an. Al Capone accepte cette « mise Ă l'abri », car il a dĂ©jĂ fait l'objet de plusieurs tentatives de meurtre de la part de ses concurrents, et il y a alors encore de nombreux « contrats » contre lui[16]. Al Capone et Hoff, le chef dâun poste de police de Chicago, se mettent dâaccord pour une inculpation pour port dâarme illĂ©gal. CondamnĂ© Ă neuf mois de prison en aoĂ»t 1929 dans l'Eastern State Penitentiary, il fait amĂ©nager sa cellule de façon luxueuse (moquette et meubles anciens). Il est libĂ©rĂ© aprĂšs dix mois de prison. Chaque policier ayant procĂ©dĂ© Ă lâarrestation de Capone reçoit 10 000 dollars pour sa capture.
Plusieurs manifestations anti-prohibition se mettent en place et lâopinion publique, Ă la suite du massacre de la Saint-Valentin, change face Ă la mafia. Avant le massacre, les syndicats du crime jouissaient dâune popularitĂ© importante. Procurant de lâalcool aux gens malgrĂ© la Prohibition, ils avaient le soutien populaire. Mais le massacre sanglant choque lâopinion publique. Les manifestations anti-prohibition et anti-mafia se succĂšdent.
En 1930, alors que lâabrogation de la Prohibition se profile, un associĂ© de Capone, Murray Humphreys (en), suggĂšre une autre source de revenus. Il a remarquĂ© que les marges sur le lait sont plus importantes que sur le whisky de contrebande et le marchĂ© plus important, puisque les enfants en consomment. Al Capone apprĂ©cie cette idĂ©e. Humphreys fait enlever le prĂ©sident du Syndicat local des livreurs de lait et utilise les 50 000 dollars de sa rançon pour monter sa propre entreprise de livraisons â Meadowmoor Dairies â et miner la concurrence en employant des chauffeurs non syndiquĂ©s. Les prix baissent, et Meadowmoor acquiert un monopole de fait sur ce marchĂ©.
LâapogĂ©e d'Al Capone
Ă 31 ans, Al Capone est lâhomme le plus puissant de Chicago. GrĂące Ă ses revenus tirĂ©s des rackets et du proxĂ©nĂ©tisme, il peut corrompre les policiers, les juges et les politiciens de Chicago. C'est le dĂ©but de la Grande DĂ©pression des annĂ©es 1930. Partout dans le pays, des entreprises font faillite et des sommes folles sont englouties par la bourse qui sâeffondre le , entraĂźnant Ă sa suite les marchĂ©s financiers du monde entier. DĂ©but 1931, alors que la crise sâaggrave, des milliers de chĂŽmeurs se retrouvent dans les rues de Chicago. Al Capone saisit lâoccasion de combattre son image dâennemi public numĂ©ro 1 et ouvre une soupe populaire sur South State Street pendant les mois dâhiver. Le jour de Thanksgiving, il donne alors Ă manger Ă plus de 5 000 personnes. Ces preuves de bonne volontĂ© contribuent Ă amĂ©liorer son image auprĂšs du peuple amĂ©ricain.
Eliot Ness et Franck Wilson contre Al Capone
Un petit groupe de grands patrons de Chicago, qui ne souhaite pas de publicitĂ© (on les surnomme « The Secret Six (en) » soit « les six inconnus » ou « le ComitĂ© des Six »), demande au prĂ©sident Herbert Hoover de lutter contre le gang d'Al Capone qui nuit au dĂ©veloppement Ă©conomique de Chicago et risque de devenir de plus en plus incontrĂŽlable. Le prĂ©sident Hoover, alors trĂšs critiquĂ© Ă cause de la misĂšre consĂ©cutive Ă la crise de 1929, voit lĂ le moyen de remonter dans l'estime de la population et demande Ă son secrĂ©taire du TrĂ©sor Andrew Mellon d'arrĂȘter Al Capone. Cependant la dĂ©pression Ă©conomique est telle que l'Ătat fĂ©dĂ©ral n'a plus les moyens de mettre des milliers d'enquĂȘteurs sur le dossier.
Deux actions, financées par les Secret Six[17], sont lancées :
- une action publique du FBI confiĂ©e Ă Eliot Ness, un homme de 29 ans, sĂ©duisant, athlĂ©tique, intelligent et rĂ©putĂ© honnĂȘte[18]. On lui demande de monter une Ă©quipe du Bureau de la Prohibition constituĂ©e d'une dizaine d'agents rĂ©putĂ©s incorruptibles. Ils doivent mener des actions afin de dĂ©sorganiser les activitĂ©s Ă©conomiques d'Al Capone, dĂ©truire ses brasseries clandestines, et rĂ©unir des preuves pour le faire condamner lors d'un procĂšs. Les actions d'Eliot Ness et de ses hommes contre les milliers d'employĂ©s d'Al Capone sont mĂ©diatisĂ©es pour afficher la volontĂ© du pouvoir fĂ©dĂ©ral de lutter contre la Mafia. La localisation des brasseries clandestines Ă©tant secrĂšte, Eliot Ness part de l'idĂ©e de suivre les fĂ»ts de biĂšre vides depuis un bar clandestin, ceux-ci Ă©tant probablement rĂ©utilisĂ©s, ils finiront forcĂ©ment par conduire les hommes d'Eliot Ness aux brasseries d'Al Capone[19] dont le gang est harcelĂ©, de nombreuses arrestations sont effectuĂ©es. Une tentative de corruption d'Eliot Ness est effectuĂ©e : on lui propose 2 000 USD sur son bureau toutes les semaines, l'Ă©quivalent de plusieurs mois de salaire, pour ne plus dĂ©truire les brasseries. Eliot Ness refuse l'offre et contacte les journaux pour affirmer que ni lui, ni ses agents ne se laisseront acheter. La presse les prĂ©sente comme les sauveurs de Chicago et les surnomme « Untouchables » qui est traduit en français par « Les Incorruptibles ». L'opinion publique se retourne : il y a enfin quelqu'un de courageux qui fait face Ă Al Capone. Dans les faits, bien que le frĂšre Ralph Capone et le financier de son organisation Jake Guzik aient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s pour fraude fiscale, l'enquĂȘte du FBI n'arrive pas Ă prouver les centaines de meurtres, ni les trafics d'alcool, ni les rackets dont le gang d'Al Capone est soupçonnĂ© d'ĂȘtre responsable ;
- une action clandestine confiĂ©e au trĂšs discret agent spĂ©cial Frank J. Wilson du service d'enquĂȘte de l'Internal Revenue Service (IRS), le fisc amĂ©ricain, qui est dotĂ© d'un budget de 75 000 USD, l'Ă©quivalent d'un million de dollars de 2011, pour constituer un dossier de preuves qui permettront de faire condamner Al Capone. Franck Wilson doit prouver qu'Al Capone n'a jamais payĂ© dâimpĂŽt sur ses activitĂ©s. Il ne fait jamais de communiquĂ© public, mais Ă l'issue de son enquĂȘte de trois ans, il rĂ©dige un rapport de 61 pages pour ses supĂ©rieurs dans lequel il Ă©crit : « les revenus du contribuable provenaient du jeu, de la prostitution et de la contrebande d'alcool [âŠ] le prĂ©venu n'avait aucun compte bancaire, n'achetait aucune propriĂ©tĂ© en son nom propre et, Ă l'exception de transferts d'argent par la Western Union et de quelques chĂšques occasionnels, traitait toutes ses affaires en espĂšces [âŠ] » Wilson doit recenser tous les revenus d'Al Capone en Ă©pluchant les livres de compte saisis lors des perquisitions dans les Ă©tablissements d'Al Capone et prouver qu'une partie de l'argent va directement dans la poche d'Al Capone, alors que celui-ci ne garde aucune trace Ă©crite. Il est l'un des hommes les plus riches d'AmĂ©rique bien que, sur le papier, il ne dispose d'aucun revenu. Tous les tĂ©moins importants sont soit hostiles, soit effrayĂ©s par les menaces ou la crainte de reprĂ©sailles. En 1930, Frank Wilson retrouve par hasard des documents oubliĂ©s, issus d'une perquisition rĂ©alisĂ©e en 1926 dans le tripot « Hawthorne Smoke Shop ». Une Ă©criture sur un livre de compte indique « Frank a payĂ© 17 500 USD pour Al ». DĂšs lors, il faut retrouver le comptable et obtenir son tĂ©moignage que le « Al » indiquĂ© dans l'Ă©criture est bien Al Capone. Le comptable prĂ©sumĂ© est identifiĂ© par l'analyse graphologique des employĂ©s d'Al Capone et retrouvĂ© le aprĂšs quatre mois de recherche. Wilson obtient plusieurs tĂ©moignages Ă charge d'employĂ©s d'Al Capone ; un contrat est lancĂ© sur sa tĂȘte mais les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales le dĂ©couvrent et convainquent Capone de l'annuler, lui faisant savoir par Johnny Torrio qu'il serait tenu personnellement responsable de tout ce qui pourrait arriver de fĂącheux Ă leur agent. Wilson se concentre alors sur les dĂ©penses d'Al Capone, les comparant mĂ©ticuleusement Ă ses revenus dĂ©clarĂ©s, et finit par chiffrer les revenus rĂ©els de Capone, sur la pĂ©riode de 1924 Ă 1929, Ă 1 035 654,84 USD. Bien que ses revenus rĂ©els soient bien supĂ©rieurs, la somme d'impĂŽts rĂ©clamĂ©e (215 080,48 USD) suffirait Ă le faire condamner. Comprenant qu'il sera arrĂȘtĂ© pour des raisons fiscales, Al Capone a missionnĂ© un avocat depuis plus de deux ans pour nĂ©gocier avec l'IRS, mais le fisc reste ferme et lui demande de payer la totalitĂ© des sommes dues. Al Capone refuse[15] - [20] - [21].
La fin d'Al Capone
Le , Al Capone est inculpĂ© pour fraude fiscale ; l'acte d'accusation comporte 3 680 pages dactylographiĂ©es et il doit rĂ©pondre de 21 chefs dâaccusations de fraude fiscale et dâinfraction aux lois sur la Prohibition[22]. Al Capone commet alors une Ă©norme erreur : alors qu'il dispose d'un avocat fiscaliste, mais dont il trouve les honoraires trop Ă©levĂ©s, il le remplace par deux avocats qu'il connait bien, mais qui ne sont pas habituĂ©s aux procĂ©dures fiscales[23]. Les avocats qui espĂšrent tirer dâaffaire leur client grĂące au paiement dâune partie ou de la totalitĂ© des sommes dues plaident coupable pensant qu'il s'en tirera facilement[24], mais le juge James Herbert Wilkerson rejette la requĂȘte des avocats, cette procĂ©dure Ă©tant selon lui impossible dans un tribunal fĂ©dĂ©ral[25]. Les avocats changent une premiĂšre fois de stratĂ©gie et Al Capone plaide coupable en Ă©change d'une peine de 30 mois de prison.
Frank Wilson, inquiet de la rĂ©sistance de ses tĂ©moins, tente de convaincre le juge d'accepter cet accord. Al Capone est alors trĂšs confiant et annonce la bonne nouvelle Ă ses amis. Mais le juge refuse le plaidoyer de culpabilitĂ© et renvoie Al Capone et ses avocats devant un jury. Le procĂšs de lâ« ennemi public no 1 » dĂ©bute le et des milliers de personnes viennent au tribunal pour y assister. Les avocats changent une seconde fois de stratĂ©gie, Al Capone plaide finalement non coupable. Le juge soupçonne une tentative de subornation du jury et dĂ©cide au dernier moment de l'Ă©changer avec celui d'une autre affaire, que le juge sĂ©lectionne pour sa grande sĂ©vĂ©ritĂ© dans des affaires prĂ©cĂ©dentes. Frank Wilson s'efforce de montrer que le train de vie de l'accusĂ© ne correspond pas Ă ses revenus, il craint que les avocats de la dĂ©fense demandent et obtiennent que la piĂšce principale du dossier d'accusation, le livre de compte du « Hawthorne Smoke Shop », soit dĂ©clarĂ©e irrecevable Ă cause du dĂ©lai de prescription, car les impĂŽts concernĂ©s auraient dĂ» ĂȘtre payĂ©s en 1924, soit sept ans auparavant. Mais les avocats qu'Al Capone a choisis ne sont pas spĂ©cialisĂ©s en procĂ©dure fiscale et ignorent ce dĂ©lai de prescription. Al Capone rate ainsi sa seule chance d'Ă©chapper Ă une condamnation.
Eliot Ness a soumis 5 000 violations des lois au tribunal, mais le ministĂšre public a choisi de poursuivre Al Capone sur le volet fiscal et ne demande Ă aucun moment Ă l'agent du TrĂ©sor de venir tĂ©moigner Ă la barre. Il est nĂ©anmoins prĂ©sent le lorsque le jury dĂ©clare Al Capone coupable sur cinq chefs d'accusation Ă partir du dossier de Frank Wilson. Le , le juge Wilkerson condamne Al Capone Ă 17 annĂ©es de prison dont 11 ans ferme, 50 000 USD dâamende, et Ă 30 000 USD de frais de justice[26]. Huit jours avant son arrestation, il distribue Ă ses principaux lieutenants des chĂšques de 4 500 Ă 327 000 $[27].
La libĂ©ration sous caution est refusĂ©e et Al Capone est d'abord transfĂ©rĂ© Ă la prison du comtĂ© de Cook, puis, une fois son appel rejetĂ©, transfĂ©rĂ© le Ă la prison dâĂtat dâAtlanta, dâoĂč il continue Ă gĂ©rer ses affaires. PlacĂ© en dĂ©tention le dans la prison fĂ©dĂ©rale dâAlcatraz, il est soumis Ă un rĂ©gime plus sĂ©vĂšre et placĂ© Ă lâisolement, notamment dans un cachot pour avoir tentĂ© de soudoyer un gardien, Ă©liminant ainsi toutes ses possibilitĂ©s d'action[22]. En raison de la fin de la Prohibition et de l'absence de son chef, « l'Empire » quâAl Capone a Ă©difiĂ© dĂ©cline sous la direction de Frank Nitti, mais reste incontournable et perdure.
Le , alors que Capone travaille à la buanderie du pénitencier d'Alcatraz, James C. Lucas un autre détenu, tente de l'assassiner car il lui reproche de ne pas participer à une grÚve des détenus. Lucas plante donc une paire de ciseaux dans le dos de Capone mais ce dernier se défend et jette Lucas contre le mur. Capone est ensuite emmené à l'infirmerie du pénitencier[28].
C'est Ă l'occasion de ce passage Ă l'infirmerie que l'on se rend compte que Capone est atteint de syphilis, une maladie contractĂ©e durant sa jeunesse. Son Ă©tat s'aggrave en dĂ©tention, Ă©voluant en une neurosyphilis qui dĂ©tĂ©riore sa santĂ© physique et mentale. Le traitement Ă la pĂ©nicilline n'existant pas Ă l'Ă©poque, les mĂ©decins du centre pĂ©nitentiaire pratiquent sur Capone la malariathĂ©rapie[29]. AprĂšs avoir Ă©tĂ© poignardĂ© dans le dos par un codĂ©tenu, il est envoyĂ© le Ă l'institution correctionnelle fĂ©dĂ©rale de Terminal Island, prĂšs de Los Angeles, puis transfĂ©rĂ© Ă Lewisburg Prison (en) le pour y ĂȘtre rendu Ă sa famille : il est libĂ©rĂ© sous conditions le [30]. Le , dans sa propriĂ©tĂ© de Palm Island Ă Miami Beach, Al Capone est victime dâune apoplexie qui lui fait perdre connaissance. Trois jours aprĂšs, dans le coma, il contracte une pneumonie. Il meurt le lendemain, le , dâun arrĂȘt cardiaque[31]. Al Capone est dâabord inhumĂ© sur le Mount Olivet Cemetery Ă Chicago, auprĂšs de son pĂšre Gabriele et de son frĂšre Frank. Mais en , ses cendres sont transfĂ©rĂ©es au cimetiĂšre Mount Carmel (Hillside) (en) prĂšs de Chicago, oĂč reposent de nombreux gangsters.
LâaprĂšs Al Capone
Quand Al Capone Ă©tait arrivĂ© Ă Chicago en 1921, la ville Ă©tait un mĂ©li-mĂ©lo de gangs de diffĂ©rentes origines combattant pour un territoire. Dix ans plus tard, quand il est envoyĂ© en prison, la situation a bien changĂ©. Lorsque la Prohibition est abrogĂ©e le par le 21e amendement de la constitution des Ătats-Unis, les vieux gangs ont disparu, absorbĂ©s par lâorganisation d'Al Capone. Les autoritĂ©s et le peuple amĂ©ricain ont cru quâen Ă©liminant Capone et en le confinant Ă Alcatraz, son gang sâeffondrerait, alors que le nouveau parrain de l'Outfit de Chicago n'est autre que son lieutenant Frank Nitti. La presse a donnĂ© du gangster lâimage du gĂ©nie du crime, seul responsable de la corruption politique et de la violence qui tenait alors la ville. Bien sĂ»r, Al Capone a instaurĂ© un modĂšle de hiĂ©rarchie dans les organisations criminelles, mais Ă sa mort, son organisation ne disparaĂźt pas pour autant. Al Capone a fait de lâorganisation de Torrio, une entreprise moderne destinĂ©e Ă survivre Ă ses crĂ©ateurs. La Prohibition lui a permis dâamasser assez dâargent pour pouvoir crĂ©er et diversifier un rĂ©seau la liant Ă dâautres groupes criminels Ă New York, dans le New Jersey, Ă Buffalo, Ă Cleveland, Ă Kansas City, au Canada et dans les CaraĂŻbes, qui ont tous Ă©tĂ© impliquĂ©s Ă des degrĂ©s divers dans la production et la logistique de la contrebande dâalcool, et dont les activitĂ©s continuent au XXIe siĂšcle.
Frank Wilson deviendra de 1937 à 1946 le directeur de l'US Secret Service, et donc responsable de la sécurité des présidents Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman.
Eliot Ness deviendra directeur de la sĂ©curitĂ© publique de Cleveland Ă la fin de la prohibition, en 1935, puis travaillera pour le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă Washington. Il dĂ©missionnera en 1944 pour fonder une sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© dans lâOhio, Diebold Corporation.
Le 21 avril 1986, 181 stations locales et 18 chaßnes du monde entier retransmettent en direct l'ouverture de la chambre forte d'Al Capone dans la cave du Lexington Hotel de Chicago, quartier général de son organisation, pensant y découvrir le magot du gangster jamais retrouvé par le fisc américain. Le mystÚre de la chambre forte d'Al Capone si médiatisé débouche sur⊠une chambre vide[32] - [33].
En , une vente aux enchĂšres des biens dâAl Capone rapporte plus de 3,1 millions de dollars. Lâarticle le plus populaire est son pistolet favori qui se vend Ă 860 000 dollars, parmi dâautres objets, comme des photographies personnelles ainsi que des bijoux et des meubles[34].
Al Capone dans la culture
Al Capone est sans aucun doute le plus cĂ©lĂšbre et le plus « populaire » des gangsters amĂ©ricains du XXe siĂšcle. Il a fait lâobjet de nombreux articles, livres et films. Il a Ă©galement directement inspirĂ© le personnage de Tony Camonte, alias « Scarface », qui donne son nom au roman d'Armitage Trail, portĂ© ensuite Ă deux reprises Ă l'Ă©cran.
Al Capone et les Incorruptibles
Pour le grand public, ce sont les « Incorruptibles » et leur chef, Eliot Ness, qui ont été à l'origine de la chute de Capone. La publication en 1957 du livre The Untouchables du journaliste Oscar Fraley, soit 200 pages écrites à partir des 21 pages de notes d'Eliot Ness et des coupures de presse enjolive leur rÎle. C'est ce livre qui sera la base du film homonyme de Brian de Palma en 1987[15]. Eliot Ness ne touchera que 300 USD pour sa collaboration avec Oscar Fraley, avec qui il se brouillera à cause des trop nombreuses inexactitudes de son livre[35].
Frank Wilson, dont l'enquĂȘte a fait tomber Al Capone, n'attirera jamais l'attention des mĂ©dias, tandis qu'Eliot Ness, qui n'a pas Ă©tĂ© appelĂ© Ă tĂ©moigner lors du procĂšs, passera Ă la postĂ©ritĂ© et sera prĂ©sentĂ© par le cinĂ©ma hollywoodien comme le tombeur d'Al Capone.
Littérature
- Armitage Trail, Scarface, 1930, A. L. Burt and Co., rééd. française Rivages/Noir (no 126), 1992
- Eliot Ness et Oscar Fraley, Les Incorruptibles, Presses de la Cité, Un mystÚre no 723, 1964 ; réédition sous le titre Les Incorruptibles contre la pÚgre, 10/18, coll. Grands Détectives, no 1 899, 1987.
- Stuart M. Kaminsky, Chico, banco, bobo, Gallimard, Série noire no 1755, 1979. Dans cette aventure, le privé Toby Peters rencontre briÚvement Al Capone.
- Marvin Albert, Les Incorruptibles, Plon, 1987. Novélisation du film de Brian De Palma.
- Peter F. Hamilton, L'Aube de la nuit (Consolidation), science-fiction, Pocket, 2000. Au XXVIIe siÚcle, Al Capone est ressuscité.
- John Roeburt, Al Capone, Gallimard, Série noire no 536, 1959. Novélisation du film de Richard Wilson avec Rod Steiger.
- Eiichiro Oda, One Piece, Shueisha, no 51, 2008. Al Capone a inspiré le personnage Capone Bege[36].
- Ray Celestin, Mascarade, Cherche Midi, 2017.
Musique
Prince Buster publie en 1967 le morceau Al Capone. Retravaillé par The Specials, il est réenregistré en 1979 et renommé Gangster.
Michael Jackson a enregistré un morceau intitulé Al Capone, une démo du titre Smooth Criminal que l'on retrouve sur l'album Bad 25.
Le groupe yougoslave Riblja Äorba Ă©crit, compose et interprĂšte la chanson Al Kapone, dans son album Koza Nostra, sorti en 1990.
En 2023, Jean-FĂ©lix Lalanne crĂ©Ă© et rĂ©alise le spectacle musical Al Capone avec Roberto Alagna dans le rĂŽle titre ainsi que Bruno Pelletier dans le rĂŽle de Eliott Ness et Anggun interprĂšte Lily, la maĂźtresse de Capone. Le spectacle qui s'est dĂ©roulĂ© aux Folies BergĂšres se penchait sur la relation complexe entre Capone et Eliot Ness, Lalanne y avait ajoutĂ© une intrigue romantique fictive entre Ness et une sĆur de Capone.
Cinéma
Les interprĂštes dâAl Capone au cinĂ©ma sont nombreux : en particulier Stephen Graham, Wallace Beery, Rod Steiger, Neville Brand, Jason Robards, Robert De Niro, Ben Gazzara, Tom Hardy et Paul Muni.
- 1931 : Wallace Beery dans Tribunal secret de George W. Hill joue un personnage inspiré de Capone
- 1932 : Paul Muni dans Scarface de Howard Hawks
- 1959 : Rod Steiger dans Al Capone de Richard Wilson
- 1967 : Jason Robards dans L'Affaire Al Capone de Roger Corman
- 1975 : Ben Gazzara dans Capone de Steve Carver, avec Harry Guardino, Susan Blakely, Sylvester Stallone, John Cassavetes
- 1987 : Robert De Niro dans Les Incorruptibles de Brian De Palma, avec Sean Connery, Kevin Costner (en Eliot Ness) et Andy GarcĂa
- 2000 : Anthony La Paglia dans Les Sentiers de la perdition, de Sam Mendes (coupé au montage)
- 2009 : Jon Bernthal dans le film La Nuit au musée 2
- 2020 : Tom Hardy dans Capone de Josh Trank
Télévision
Ă la tĂ©lĂ©vision, la « lĂ©gende » dâAl Capone constitue lâun des thĂšmes de la sĂ©rie des Incorruptibles, commencĂ©e en 1959, qui a donnĂ© naissance au mythe dâune rivalitĂ© personnelle entre le « BalafrĂ© » et lâIncorruptible Eliot Ness.
- 1959-1963 : Neville Brand dans la série Les Incorruptibles.
- 1989 : Ray Sharkey dans le téléfilm The Revenge of Al Capone
- 1990 : Eric Roberts dans le téléfilm Le Dernier des Capone.
- 1991 : Les aventures de Tintin, Ă©pisode Tintin en AmĂ©rique., oĂč il fait des appartions plus rĂ©currentes que dans l'album.
- 1993 : William Forsythe dans la série Le Retour des Incorruptibles.
- 1995 : F. Murray Abraham dans le téléfilm Dillinger et Capone
- 2010-2014 : Stephen Graham dans la série Boardwalk Empire.
- 2016 : Isaac Keoughan dans Legends of Tomorrow - saison 2, Ă©pisode 8
- 2016 : dans la série Timeless, saison 1, épisode 15
Bande dessinée
Al Capone est l'un des rares personnages historiques Ă faire une apparition dans un album dâHergĂ© : Tintin en AmĂ©rique.
- Hergé, Tintin en Amérique. 1932 pour la prépublication et l'édition noir et blanc, 1946 pour l'édition couleur (page 5).
- Berck et Raoul Cauvin, puis Jean-Pol, Sammy, sĂ©rie de Spirou (1970 Ă 2009) â les hĂ©ros sont deux gardes du corps Ă l'Ă©poque de la prohibition, rĂ©guliĂšrement confrontĂ©s Ă Eliot Ness et Al Capone, qui y intervient Ă titre secondaire.
Notes et références
- Kobler, p. 19.
- Kobler, « Al Capone, le mafieux flamboyant », série de portrait de l'été, Le Figaro, , p. 19.
- Le Figaro, idem.
- (en) John Kobler, Capone: The Life and Times of Al Capone, Da Capo Press, (ISBN 0-306-81285-1), p. 26.
- (en) William Balsamo, John Balsamo, Young Al Capone. The Untold Story of Scarface in New York, 1899-1925, Skyhorse Publishing, , p. 14.
- Ses amis et associĂ©s du syndicat du crime lâappellent « Snorky », « lâĂ©lĂ©gant » en raison du choix de ses costumes. Source : (en) John Kobler, Capone. The Life and World of Al Capone, Da Capo Press, , p. 15.
- John Kobler, op. cit., p. 15.
- John Kobler, op. cit., p. 36.
- (en) Marilyn Bardsley, « Al Capone : Chicago's Most Infamous Mob Boss » sur trutv.com.
- Albert Francis Capone change son nom en Brown en 1966 ; il meurt en 2004.
- (en) Nate Hendley, Al Capone: Chicago's King of Crime, Five Rivers Chapmanry, (lire en ligne), p. 16.
- (en) Stephan Benzkofer, « Al Capone's battle for Cicero included ballots and bullets », Chicago Tribune,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) June Sawyers, « IT`S 1924, AND TO `BIG AL,` CICERO IS HIS KIND OF TOWN », Chicago Tribune,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) John Binder, The Chicago Outfit (lire en ligne).
- Elkan Allan (en), documentaire « Al Capone Le parrain des parrains », BBC, 1992.
- HĂ©lĂšne Harter, op. cit., p. 195.
- James W. Wagner, Responsable de la lutte contre la criminalité au FBI dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
- (en) Paul W.Heimel, Elio Ness: The real story.
- Unique écrit d'Eliot Ness conservé par l'université de Cleveland et cité par l'historienne Rebecca Mc Farland spécialiste d'Eliot Ness dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
- (en) « Historical Documents relating to Alphonse (Al) Capone, Chicago », sur www.irs.gov (consulté le ).
- (en) « Historical Documents relating to Alphonse (Al) Capone, Chicago », sur www.irs.gov (consulté le ).
- Franck Ferrand, « Al Capone et la guerre des gangs », Au cĆur de l'histoire, Europe 1, 7 fĂ©vrier 2012.
- Jonathon Eig, biographe d'Al Capone dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
- Arthur J.Bilek (Administrateur de la commission criminelle de Chicago) dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
- HélÚne Harter, op. cité, p. 227.
- (en) Nate Hendley, Al Capone. Chicago's King of Crime, Five Rivers Chapmanry, , p. 120-128.
- Jean-Marc FĂ©dida, « Retour sur la chute judiciaire de l'ennemi public no 1 aux Ătats-Unis en 1930 : le procĂšs Capone », L'Heure du crime, RTL, 8 fĂ©vrier 2012.
- « James Crittenton Lucas | Murderpedia, the encyclopedia of murderers », sur murderpedia.org (consulté le )
- Jonathan Eig, Get Capone: the secret plot that captured America's most wanted gangster, p. 385.
- (en) Luciano J. Iorizzo, Al Capone: A Biography, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. XIX.
- Nate Hendley, Al Capone: Chicago's King of Crime p. 136.
- (en) Larry Green, « No Booty, Booze or Bones : Al Caponeâs âVaultâ Yields Its Treasure: Dirt, Debris », sur Los Angeles Times, (consultĂ© le )
- (en) NICHOLAS K. GERANIOS, « Capone Vault Opening Strikes Gold in Ratings », sur Associated Press, (consulté le )
- « Insolite. Le pistolet "favori" dâAl Capone vendu aux enchĂšres 745 000 euros », sur www.leprogres.fr (consultĂ© le )
- Rebecca Mc Farland, spécialiste d'Eliot Ness.
- « Capone Bege », One Piece EncyclopĂ©die,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
Annexes
Bibliographie
- Roger Delorme, Al Capone et la guerre des gangs, Paris, Tallandier, (ISBN 978-2-235-01692-6).
- (en) Deirdre Capone, Uncle Al Capone: the untold story from inside his family, United States, Recap Pub, (ISBN 978-0-982-84510-3).
- J. Kobler, Al Capone et la guerre des gangs à Chicago., R. Laffont, coll. « l'Histoire Que Nous Vivons », , 1re éd., 479 p.
- Robert Nippoldt (trad. DaniĂšle Ball-Simon), Gangsters de Chicago, Hildesheim, Gerstenberg La Joie de Lire, (ISBN 978-2-882-58334-5).
- (en) Jack Woodford et Neil Elliott (préf. George Warren), My years with Capone: Jack Woodford and Al Capone, 1924-1932, Seattle, WA, Woodford Memorial Editions, (ISBN 978-0-960-15744-0)
- Philippe Labro, Un Américain peu tranquille, Paris, Gallimard, coll. « Folio » (no 4171), (1re éd. 1960) (ISBN 978-2-070-31677-9).
- Roger Lécureux et Jean-Paul Decoudun, Un Nommé Al Capone, Dargaud, 1966 (biographie complÚte sous forme de bande dessinée).
- HĂ©lĂšne Harter, Les Incorruptibles contre Al Capone, Paris, Larousse, (ISBN 978-2-035-83354-9).
- Jean-Marc Fédida, Le procÚs Capone : comment l'Amérique a piégé l'ennemi public no 1, Paris, Fleuve noir, (ISBN 978-2-265-09482-6).
- Alphonse Gabriel Capone, Al Capone : Ma vie, Manufacture de livres, (ISBN 978-2-358-87097-9, lire en ligne sur Gallica).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :