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Al Capone

Alphonse Capone (en italien : Alfonso Capone), dit Al Capone, né à Brooklyn (New York) le et mort à Miami Beach (Floride) le , est un des plus célÚbres gangsters américains du XXe siÚcle. Surnommé « Scarface » (« Balafré »), il fait fortune dans le trafic d'alcool de contrebande durant la prohibition dans les années 1920.

Al Capone
Capone lors de son arrestation comme ennemi public n° 1 en 1930, photo prise dans les locaux de la police de Chicago.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  48 ans)
Miami Beach (Floride)
SĂ©pulture
CimetiĂšre de Mount Carmel Ă  Hillside (Illinois)
Nom de naissance
Alphonse Gabriel Capone
Surnom
Snorky, Al Brown, Albert Costa, Scarface
Nationalité
Domicile
Activité
PĂšre
Gabriele Capone
MĂšre
Teresina Capone
Fratrie
Conjoint
Mae Coughlin (de 1918 Ă  1947)
Enfant
Albert Francis Capone
Autres informations
Organisation
Parrain de l'Outfit de Chicago de 1925 Ă  1931
Religion
Taille
1,79m
Condamné pour
Lieu de détention
signature d'Al Capone
Signature
Vue de la sépulture.

D'origine italienne et parrain de l'Outfit de Chicago de 1925 Ă  1931, Al Capone contribue fortement Ă  l'Ă©mergence du systĂšme de mafia, usant de la corruption des policiers, de la justice, des figures politiques, ainsi que des menaces physiques pour Ă©viter les tĂ©moins Ă  charge, et n'hĂ©sitant pas Ă  avoir recours Ă  l'assassinat. Ses activitĂ©s criminelles sont prises pour cible par le gouvernement fĂ©dĂ©ral aprĂšs le massacre de la Saint-Valentin, une tuerie visant ses principaux rivaux de Chicago. Ses affaires sont malmenĂ©es par l'intervention des Incorruptibles, groupe de policiers sous la direction de l'agent du TrĂ©sor Eliot Ness. Ayant toutefois Ă©chappĂ© Ă  un procĂšs jusqu'alors, grĂące Ă  la mainmise de son organisation sur les forces de l'ordre, il est enfin arrĂȘtĂ© grĂące Ă  l'enquĂȘte de l'agent spĂ©cial du service d'enquĂȘte de l'Internal Revenue Service Frank J. Wilson. Le juge James Herbert Wilkerson le condamne le Ă  17 annĂ©es de prison dont 11 ans ferme.

Personnage emblĂ©matique de l’essor du crime organisĂ© dans les États-Unis de la prohibition, il contribue Ă  donner au Chicago des annĂ©es 1920 et 1930 sa rĂ©putation de ville sans foi ni loi. Al Capone est devenu l'archĂ©type du gangster. Son mythe se dĂ©veloppe avec Scarface de Howard Hawks dĂšs 1932, ce qui lui vaut une rĂ©putation quelque peu surfaite, la lĂ©gende dĂ©passant parfois la rĂ©alitĂ©.

Biographie

Enfance et jeunesse

Teresina Capone, mĂšre d'Al Capone et un de ses fils.

Ses parents sont originaires de Naples. Fuyant la misĂšre de leur pays natal, ils vont comme beaucoup de leurs compatriotes tenter leur chance en espĂ©rant rĂ©aliser le rĂȘve amĂ©ricain. Son pĂšre Gabriele (nĂ© le et mort le )[1], est barbier dans la ville italienne de Castellammare di Stabia. Il devient d'abord caissier dans une Ă©picerie puis rĂ©ussit Ă  ouvrir un salon de coiffure qui fait aussi office de barbier[2]. Sa mĂšre, Teresa Capone (nĂ©e Bandiera Raiola le et morte le ), catholique et trĂšs croyante, passa son enfance dans la ville d'Angri dans la province de Salerne puis devint couturiĂšre. Ils arrivent Ă  New York en 1893 avec deux enfants en bas Ăąge et un troisiĂšme Ă  venir (Vincenzo, rebaptisĂ© James ; Raffaele, rebaptisĂ© Ralph ; Salvatore, rebaptisĂ© Frank). Al est le quatriĂšme d'une fratrie qui compte finalement en tout neuf frĂšres et sƓurs (ses cadets Ă©tant Amadeo rebaptisĂ© John, Umberto rebaptisĂ© Albert, Matthew, Rose et Mafalda) qui le suivent presque tous dans ses activitĂ©s criminelles[3].

La famille de Capone Ă©migre briĂšvement au Canada, avant de revenir s'installer Ă  New York en 1894 dans un appartement vĂ©tuste du quartier de Brooklyn au 95 Navy Street, prĂšs du chantier naval de New York Navy Yard. Alphonse Capone dĂ©mĂ©nage plusieurs fois avec sa famille au cours de son enfance, restant nĂ©anmoins toujours Ă  New York. Gabriele Capone est naturalisĂ© amĂ©ricain en 1906. MalgrĂ© de bons dĂ©buts scolaires, dans des Ă©coles paroissiales catholiques pour immigrĂ©s Ă  la discipline stricte, Alphonse quitte l’école Ă  14 ans aprĂšs avoir frappĂ© un professeur. Sa famille ayant dĂ©mĂ©nagĂ© au 21 Garfield Place, un de ses voisins, Johnny Torrio, un patron de la pĂšgre, no 2 du Five Points Gang qui contrĂŽle la loterie du quartier italien ainsi que plusieurs bordels et tripots, et pour qui le jeune Al a dĂ©jĂ  accompli de petites « missions », devient son mentor[4].

Adolescent, il effectue de petits boulots (cireur de chaussures, commis dans une confiserie ou coupeur de papier)[5] et rejoint des petites bandes du quartier qui se livrent au vol, au racket et aux paris clandestins : les Brooklyn Rippers (« les Ă©ventreurs de Brooklyn »), les Forty Thieves Juniors (« les 40 voleurs juniors »), les Bowery Boys (« les garçons de la rue Bowery ») puis, Ă©videmment, le cĂ©lĂšbre Five Points (« Gang des cinq points »). Torrio part Ă  Chicago en 1909, allant aider son oncle par alliance Big Jim Colosimo Ă  dĂ©velopper son gang Ă  Chicago. Il laisse le Five Points dans les mains de Frankie Yale, qui engage Capone comme barman et videur dans son bar le Harvard Inn (de) qu’il dirige sur Coney Island. Al Capone a alors 18 ans.

Au cours d'une dispute avec un client, Franck Gallaccio, un mafieux local, dont il avait par inadvertance insultĂ© la sƓur Ă  la porte d'une discothĂšque dont il est l'un des videurs, il se fait entailler au rasoir la joue gauche, ses trois cicatrices lui valent dĂšs lors son surnom de Scarface (« BalafrĂ© » en français)[6]. Lorsqu'il est par la suite photographiĂ©, Capone cache le cĂŽtĂ© gauche de son visage et prĂ©tend que ses cicatrices sont des blessures de guerre[7]. Capone s'excuse auprĂšs de Gallaccio Ă  la demande de Yale[8] ; plus tard, il en fait son garde du corps[9].

Le , il épouse une femme d'origine irlandaise du nom de Mae Coughlin (née en 1897 et morte en 1986) qui devient la « mÚre » du fils qu'il vient d'avoir. D'aprÚs le livre de Deirdre Capone, niÚce du mafieux, Mae Coughlin ne serait pas la mÚre biologique d'Albert Francis Capone, dit « Sonny Capone ». En réalité, la mÚre biologique de Sonny serait morte en couches, et la mÚre d'Al Capone, grand-mÚre aimante, voulait pour son petit-fils une mÚre présente et dévouée.

MĂȘme si le XXe siĂšcle Ă©tait en voie de modernisation, le fait d'organiser des mariages arrangĂ©s Ă©tait encore trĂšs courant. La famille Capone alla donc chercher une jeune femme irlandaise et catholique de vingt ans. Tout Ă©tait pour le mieux, car Mary « Mae » Ă©tait stĂ©rile de naissance. Elle promit Ă  la mĂšre de son mari qu'elle s'occuperait bien de son futur fils. Ils se mariĂšrent : Alfonse Capone Ă©tait ĂągĂ© de 19 ans.

Mae fit tout ce qu'elle put pour empĂȘcher Sonny de tomber dans le crime.

Son fils, Albert Francis Capone (en) naĂźt en 1918[10] ; le parrain de ce dernier est Johnny Torrio. Voulant un emploi respectable pour sa famille, Al Capone dĂ©mĂ©nage pour Baltimore oĂč il trouve un emploi de comptable pour la firme de construction de Peter Aiello[11].

L'Outfit de Chicago

Le quartier général de Johnny Torrio, au 2220 South Dearborn à Chicago (photo prise en 1944). C'est dans ce bar que Torrio rencontra Al Capone et en fit son bras droit en 1922.

Le pĂšre d'Al Capone meurt le d'une maladie cardiaque Ă  l'Ăąge de cinquante-cinq ans. Selon Laurence Bergreen, la mort de son pĂšre met aussi fin aux activitĂ©s lĂ©gales d'Al Capone. La disparition soudaine de l'autoritĂ© parentale coĂŻncide en tout cas avec l'abandon de sa carriĂšre de comptable. Torrio le contacte, lui indiquant que Chicago est un terrain quasiment libre (il vient de prendre le contrĂŽle de l'organisation de son oncle, aprĂšs l'avoir fait assassiner), et il l’invite Ă  le rejoindre sur place. C’est Ă  Chicago que Capone, collaborant avec Torrio, commence son ascension vers les plus hautes sphĂšres du crime organisĂ©.

À l’arrivĂ©e d'Al Capone, l’organisation de Torrio est dĂ©jĂ  une affaire trĂšs rentable, rapportant 10 millions de dollars par an grĂące Ă  la biĂšre, au jeu et Ă  la prostitution. Le gang compte entre 700 et 800 hommes. Al Capone commence en bas de l’échelle comme rabatteur Ă  l’entrĂ©e d’une maison close. C’est probablement lĂ  qu’il rencontre Jake Guzik, membre d’une famille juive s'occupant de proxĂ©nĂ©tisme. Ils se lient rapidement, et Guzik devint le « trĂ©sorier » de l’organisation. En 1922, Capone, ayant ainsi montrĂ© ses bonnes dispositions, devient le bras droit de Torrio. Il est rejoint par son frĂšre Ralph. Al Capone devient patron du « Quatre-Deux », et associĂ© de Torrio. Il reçoit un salaire de 25 000 dollars par an. En 1923, poussĂ©s par l’élection de William Emmett Dever, maire peu coopĂ©ratif qui avait fait fermer 7 000 bars clandestins, Torrio et Capone dĂ©placent leur quartier gĂ©nĂ©ral du Quatre-Deux jusqu’à l’Hawthorne Inn, Ă  Cicero, dans la banlieue de Chicago, et donc hors de la juridiction du maire de Chicago.

La maison d'Al Capone dans les années 1920 au 7244 South Prairie dans le quartier de Greater Grand Crossing à Chicago.

Le secteur Ă©tait dominĂ© par la centrale Western Electric, qui employait 40 000 personnes et payait bien. La population avait donc beaucoup d’argent Ă  dĂ©penser dans les officines de paris et les bars d'Al Capone. Mais Cicero abrite aussi une importante communautĂ© tchĂšque, habituĂ©e Ă  la biĂšre bohĂ©mienne fournie par les O’Donnell du quartier Ouest. Les O’Donnell n’ont pas rejoint l'organisation de Torrio, et considĂšrent Cicero comme faisant partie de leur territoire. Sans les en informer, ce que la plus Ă©lĂ©mentaire « courtoisie » professionnelle aurait dictĂ©, Torrio teste l’étendue de leur pouvoir en installant une maison de passe sur Roosevelt Road. La police locale, Ă  la demande des O’Donnell, la fait promptement fermer, les O’Donnell dĂ©sapprouvant la prostitution. Ils autorisent le jeu, mais uniquement sous la forme de machines Ă  sous, contrĂŽlĂ©es par un Ă©lu local nommĂ© Eddie Vogel. Torrio, pour se venger de la fermeture de son bordel, envoie le shĂ©rif du comtĂ© de Cook confisquer les machines Ă  sous de Vogel. Torrio organise ensuite une rencontre avec Vogel et les O’Donnell et nĂ©gocie une trĂȘve.

Les machines sont alors rendues, et Torrio accepte de ne pas ouvrir de maisons closes Ă  Cicero. Il permet aux O’Donnell de continuer la distribution de biĂšre dans certains quartiers de la ville. En Ă©change, le Syndicat obtient l’autorisation de vendre de la biĂšre dans le reste de la ville, et d’ouvrir des casinos et des cabarets oĂč il veut. Ayant pris pied dans Cicero, Torrio laisse les affaires Ă  la charge d'Al Capone et repart en Italie avec sa mĂšre et quelques millions de dollars. Il achĂšte une villa pour la vieille femme, met le reste de l’argent dans une banque italienne, et repart pour Chicago.

Ascension d'Al Capone

En 1925, Torrio est griĂšvement blessĂ© au cours d’une fusillade et dĂ©cide de prendre sa retraite en Italie, abandonnant dĂ©finitivement les commandes Ă  Capone. La guerre impitoyable que celui-ci livre alors Ă  ses adversaires Bugs Moran et Hymie Weiss, ainsi que l’instauration, sous sa fĂ©rule, d’une corruption organisĂ©e des autoritĂ©s locales lui assurent une renommĂ©e internationale. En 1925, commence le « rĂšgne » d’Al Capone sur Chicago.

La mafia amĂ©ricaine (dirigĂ©e en majoritĂ© par des Italo-AmĂ©ricains) Ă©merge en puissance dans les villes importantes des États-Unis grĂące Ă  la Prohibition. Le SĂ©nat amĂ©ricain vote en 1919 en faveur de l'amendement 18 de la Constitution amĂ©ricaine. C’est dans l’objectif de rĂ©duire l’alcoolisme, d’augmenter de ce fait la productivitĂ© dans les usines et de diminuer les viols que la Prohibition entre en vigueur le . Le nom de l’amendement est le « Volstead Act » (loi Volstead), du nom du reprĂ©sentant du Minnesota Andrew J. Volstead, son promoteur.

L’alcoolisme Ă©tait un Ă©norme problĂšme dans l’AmĂ©rique du XIXe siĂšcle et en Europe, depuis la dĂ©mocratisation de la distillation au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle. Cherchant Ă  combattre ce flĂ©au, des ligues de tempĂ©rance se mettent en place Ă  partir de 1824. La Women's Christian Temperance Union (WCTU) fondĂ©e en 1874 et l’Anti-Saloon League (ASL) crĂ©Ă©e en 1893, font du mouvement une force politique d’ampleur nationale, soutenant les candidats aux vues anti-alcool clairement affichĂ©es dans les Ă©lections locales et nationales. La WCT, et plus tard l’ASL, furent trĂšs efficaces dans leurs attaques contre la vente d’alcool au public. L’ASL effectue des collectes de fonds substantielles dans les Ă©glises de tout le pays. Nombre d’industriels Ă©minents, comme John Davison Rockefeller ou Henry Ford, soutiennent le mouvement pour la Prohibition. L’industrie des spiritueux sous-estime gravement le soutien du public Ă  l’interdiction de l’alcool. Le XVIIIe amendement de la Constitution des États-Unis est votĂ© le , quand les deux tiers des États amĂ©ricains votent alors en faveur de la Prohibition. Cet amendement a force de loi le , le dĂ©cret Volstead de 1919 autorisant l'IRS Ă  faire respecter l’amendement. L’ñge d’or du gangstĂ©risme Ă  l’amĂ©ricaine peut dĂ©buter. D’un coup, les criminels se voient ouvrir le marchĂ© trĂšs lucratif de la contrebande des boissons alcoolisĂ©es.

Al Capone, maĂźtre de Cicero

Le premier dĂ©fi auquel Capone doit faire face est la prise en main de la ville de Cicero, commune limitrophe de Chicago. L’occasion se prĂ©sente lors de l’élection municipale de 1924 qui oppose le dĂ©mocrate Rudolph Hurt et le rĂ©publicain Joseph Z. Klenha. L’élection a lieu le 1er avril. Al Capone met tout le poids du Syndicat dans la balance pour favoriser Klenha. Il installe toute sa famille Ă  Chicago ; et ses frĂšres, Ralph et Frank, ainsi que son cousin Charly Fischetti, aident Ă  la campagne musclĂ©e en faveur de Klenha et des autres candidats soutenus par les gangs. Ils sont assistĂ©s dans cette tĂąche par 200 hommes de main installĂ©s autour des bureaux de vote afin de terroriser les Ă©lecteurs. Le jour de l'Ă©lection, le quartier gĂ©nĂ©ral de Rudolph Hurt est mitraillĂ©, et ce dernier est contraint de fuir sous les balles. Des hommes de Capone sont posĂ©s aux abords des bureaux de vote, demandant aux Ă©lecteurs « Pour qui tu vas voter ? », et, si la rĂ©ponse n'est pas celle attendue, les forcent Ă  changer d'avis ou les obligent Ă  fuir sans avoir votĂ©. D'autres s'emparent des urnes et dĂ©truisent les bulletins de vote en faveur du candidat dĂ©mocrate[12] - [13].

La violence de ces opĂ©rations et la rumeur de la fraude remontent jusqu’au juge du comtĂ©, Edmund J. Jarecki, qui dĂ©ploie une force de 70 policiers, en civil et en voitures banalisĂ©es, ayant ordre d’aller chercher les responsables Ă  Cicero[12]. La premiĂšre personne qu’ils aperçoivent en passant devant la centrale Ă©lectrique est Frank Capone, frĂšre d'Al. Ils freinent et sortent de leurs vĂ©hicules. Croyant Ă  l’attaque d’un gang rival, Frank tente de sortir son arme, mais il est littĂ©ralement coupĂ© en deux par la dĂ©charge de plusieurs fusils. Les policiers vident leurs armes sur son cadavre et le laissent lĂ . Frank Capone avait 29 ans. Le gang lui organise de superbes funĂ©railles, dans un cercueil plaquĂ© argent, et la petite maison Capone sur South Prairie Avenue est dĂ©corĂ©e de 20 000 dollars de fleurs. Klenha Ă©lu, Al Capone est Ă  prĂ©sent le maĂźtre de Cicero.

L’empire d'Al Capone

Le Lexington HÎtel à Chicago : bureaux d'Al Capone surnommés le « chùteau Capone », photographié dans le début des années 1990. Il fut démoli en 1995.

Al Capone bĂątit alors un vĂ©ritable empire. La base des opĂ©rations est l'Hawthorne Inn, au 4833 de la 22e rue, Ă  Cicero. L’attaque qui a coĂ»tĂ© la vie Ă  Frank Capone a pour consĂ©quence la sĂ©curisation de l'endroit : des hommes armĂ©s montent la garde dans le hall, des volets blindĂ©s sont posĂ©s aux fenĂȘtres. Al Capone contrĂŽle Ă  prĂ©sent 161 bars clandestins et 150 tripots Ă  Cicero. L’un d’entre eux, l’Hawthorne Smoke Shop, situĂ© dans Hawthorne Inn, rapporte 50 000 dollars par jour. Il possĂšde aussi 22 maisons de passe, ne se sentant plus liĂ© Ă  l’accord passĂ© avec les O'Donnell. Ce sont des Ă©tablissements de derniĂšre catĂ©gorie oĂč les filles se vendaient pour cinq dollars et oĂč les clients attendent assis sur des bancs de bois. Le chiffre d’affaires de l’empire d'Al Capone avoisine les 120 millions de dollars par an, mais les coĂ»ts de fonctionnement sont Ă©levĂ©s. Les pots-de-vin Ă  la police reprĂ©sentent 30 millions Ă  eux seuls. MalgrĂ© tout, les bĂ©nĂ©fices restent colossaux. Les hommes travaillant pour Capone gagnent environ 250 dollars par semaine. ComparĂ©s aux employĂ©s de la Western Electric, ils sont riches. À 25 ans, Al Capone porte des costumes Ă  5 000 dollars.

Il continue donc Ă  prospĂ©rer des annĂ©es durant, Ă©liminant sur son passage plusieurs adversaires tels Dion O'Banion (1924) et Hymie Weiss (1926), les chefs de la mafia irlandaise du gang de North Side. De 1925 Ă  1932, au plus fort de la Prohibition, Al Capone est le patron de l’industrie du vice Ă  Chicago. GrĂące Ă  l’exploitation de Speakeasies (bars clandestins), de machines Ă  sous, de lupanars, de boĂźtes de nuit, de poissonneries et de boucheries et Ă  ses activitĂ©s dans le milieu, il a amassĂ© une fortune immense, selon les estimations de l'État fĂ©dĂ©ral, le chiffre d’affaires de son gang atteint 120 millions USD de l’époque, l'Ă©quivalent de 1,5 milliard USD en 2011[14] - [15]. Ses mĂ©thodes d’intimidation sont telles que, faute de tĂ©moins Ă  charge, il n'est jamais poursuivi, mĂȘme pour des crimes notoires. On considĂšre gĂ©nĂ©ralement que Capone a eu un effet apprĂ©ciable sur la victoire du maire rĂ©publicain William Hale Thompson Ă  l'Ă©lection municipale de Chicago, notamment lors de la course Ă  la mairie de 1927, lorsque Thompson a fait campagne pour une ville plus ouverte, laissant entendre Ă  un moment donnĂ© qu'il rouvrirait les saloons illĂ©gaux. Une telle proclamation a aidĂ© sa campagne Ă  gagner le soutien de l'Outfit, et il aurait acceptĂ© une contribution de 250 000 $ de la part de Capone.

En 1927, Ă  la suite du procĂšs opposant Sullivan, un gangster opĂ©rant dans la vente d’alcool illicite, au ministĂšre public des États-Unis, la Cour suprĂȘme fait passer une loi autorisant le fisc Ă  taxer les revenus de la vente illicite d’alcool au mĂȘme titre que n’importe quel autre revenu. La loi devint vite une arme puissante contre les trafiquants. Ils peuvent Ă  prĂ©sent ĂȘtre envoyĂ©s en prison pour fraude fiscale s’ils ne dĂ©clarent pas la totalitĂ© de leurs revenus. En revanche, s’ils les dĂ©clarent, ils admettent eux-mĂȘmes leur participation Ă  des activitĂ©s illĂ©gales. Le bureau du procureur fĂ©dĂ©ral Ă  Chicago estima alors Ă  105 millions de dollars le chiffre d’affaires de l’organisation de Capone, au titre du trafic d’alcool, du jeu, du proxĂ©nĂ©tisme et des rackets sur lesquels personne n’avait payĂ© d’impĂŽts. Al Capone a alors un train de vie trĂšs dispendieux et utilise souvent de fausses identitĂ©s. Il est donc difficile de l’inculper.

Le massacre de la Saint-Valentin

Photo d'Al Capone prise en mai 1929 par la police en Pennsylvanie.

En 1929, Al Capone contrĂŽle l'ensemble de la ville de Chicago Ă  l'exception des quartiers nord, qui sont sous la coupe du gang de North Side (aussi appelĂ© les « Northsiders »), dĂ©sormais dirigĂ© par Bugs Moran. Al Capone qui convoite le contrĂŽle de la ville, et subit plusieurs tentatives d'assassinat, met en place une opĂ©ration, probablement imaginĂ©e par Jack McGurn, pour Ă©liminer Bugs Moran et les membres clĂ©s de son gang. Capone quitte Chicago pour la Floride, confiant l’exĂ©cution du plan Ă  la charge de McGurn, se taillant pour sa part un alibi parfait. Le quartier gĂ©nĂ©ral de Moran Ă©tait le garage de la SMS Cartage Company, au 2122 North Clark Street dans le quartier de Lincoln Park. Al Capone doit ĂȘtre certain que Moran et ses hommes sont tous rĂ©unis avant d’agir. Pour amorcer le piĂšge, il demande Ă  un braqueur de cargaison de DĂ©troit de proposer Ă  Moran de lui vendre un camion de whisky de contrebande (du Canada). Moran accepte de l’acheter et demande qu’on lui amĂšne le camion au garage Ă  dix heures et demie du matin, le , jour de la Saint-Valentin.

À l’heure dite, en lieu et place du camion ce sont trois hommes portant l’uniforme de la police de Chicago et des mitraillettes Thompson qui se prĂ©sentent, accompagnĂ©s de deux hommes en civil. Leur voiture traverse la porte du garage. Il y a lĂ  sept personnes, six membres du gang et un respectable oculiste de Chicago, dont le seul crime est d’aimer frĂ©quenter les gangsters. Les membres du gang ne s’en inquiĂštent pas outre mesure, pensant Ă  une simple descente de police. On leur ordonne de s’aligner face au mur. Puis les « policiers » (en rĂ©alitĂ© des hommes de Capone) ouvrent le feu, les tuant tous. Les experts en balistique retrouvent par la suite entre 80 et 100 balles de calibre 45. Bugs Moran, le chef du clan visĂ© par l'attaque mais qui, miraculeusement, ne s'Ă©tait pas trouvĂ© sur les lieux au moment du massacre, dĂ©clara : « Seul Capone tue des gens comme cela ». C'est la fin du gang du North Side et Al Capone rĂšgne seul en maĂźtre sur Chicago. Contrairement Ă  la plupart des autres chefs de gang, il ne se contente pas de vendre de l'alcool illĂ©galement, mais fait tuer ceux qui ne se soumettent pas Ă  son pouvoir.

Le massacre de la Saint-Valentin connaßt un retentissement immédiat et démontre la violence d'Al Capone qui, jusque-là, bénéficiait de la bonne image[15] de celui qui déclare lutter au nom du peuple contre les excÚs de la prohibition. Il apparaßt comme la plus grande menace pour la société et devient l'ennemi public numéro 1.

La fausse arrestation de l'ennemi public no 1 et les manifestations populaires contre la prohibition et la Mafia

Cellule qu'Al Capone fréquenta en 1929 et arrangea luxueusement (Eastern State Penitentiary, Philadelphie, Pennsylvanie, septembre 2007).

Une fausse arrestation d’Al Capone (en soi la toute premiĂšre arrestation dont il soit la cible) est arrangĂ©e. Pour calmer l’opinion publique Ă  la suite de la publicitĂ© du massacre de la Saint-Valentin, il est dĂ©cidĂ© de lui infliger une peine d’au moins un an. Al Capone accepte cette « mise Ă  l'abri », car il a dĂ©jĂ  fait l'objet de plusieurs tentatives de meurtre de la part de ses concurrents, et il y a alors encore de nombreux « contrats » contre lui[16]. Al Capone et Hoff, le chef d’un poste de police de Chicago, se mettent d’accord pour une inculpation pour port d’arme illĂ©gal. CondamnĂ© Ă  neuf mois de prison en aoĂ»t 1929 dans l'Eastern State Penitentiary, il fait amĂ©nager sa cellule de façon luxueuse (moquette et meubles anciens). Il est libĂ©rĂ© aprĂšs dix mois de prison. Chaque policier ayant procĂ©dĂ© Ă  l’arrestation de Capone reçoit 10 000 dollars pour sa capture.

Plusieurs manifestations anti-prohibition se mettent en place et l’opinion publique, Ă  la suite du massacre de la Saint-Valentin, change face Ă  la mafia. Avant le massacre, les syndicats du crime jouissaient d’une popularitĂ© importante. Procurant de l’alcool aux gens malgrĂ© la Prohibition, ils avaient le soutien populaire. Mais le massacre sanglant choque l’opinion publique. Les manifestations anti-prohibition et anti-mafia se succĂšdent.

En 1930, alors que l’abrogation de la Prohibition se profile, un associĂ© de Capone, Murray Humphreys (en), suggĂšre une autre source de revenus. Il a remarquĂ© que les marges sur le lait sont plus importantes que sur le whisky de contrebande et le marchĂ© plus important, puisque les enfants en consomment. Al Capone apprĂ©cie cette idĂ©e. Humphreys fait enlever le prĂ©sident du Syndicat local des livreurs de lait et utilise les 50 000 dollars de sa rançon pour monter sa propre entreprise de livraisons — Meadowmoor Dairies — et miner la concurrence en employant des chauffeurs non syndiquĂ©s. Les prix baissent, et Meadowmoor acquiert un monopole de fait sur ce marchĂ©.

L’apogĂ©e d'Al Capone

Al Capone en 1930 au faĂźte de son pouvoir en couverture du Time Magazine.

À 31 ans, Al Capone est l’homme le plus puissant de Chicago. GrĂące Ă  ses revenus tirĂ©s des rackets et du proxĂ©nĂ©tisme, il peut corrompre les policiers, les juges et les politiciens de Chicago. C'est le dĂ©but de la Grande DĂ©pression des annĂ©es 1930. Partout dans le pays, des entreprises font faillite et des sommes folles sont englouties par la bourse qui s’effondre le , entraĂźnant Ă  sa suite les marchĂ©s financiers du monde entier. DĂ©but 1931, alors que la crise s’aggrave, des milliers de chĂŽmeurs se retrouvent dans les rues de Chicago. Al Capone saisit l’occasion de combattre son image d’ennemi public numĂ©ro 1 et ouvre une soupe populaire sur South State Street pendant les mois d’hiver. Le jour de Thanksgiving, il donne alors Ă  manger Ă  plus de 5 000 personnes. Ces preuves de bonne volontĂ© contribuent Ă  amĂ©liorer son image auprĂšs du peuple amĂ©ricain.

Eliot Ness et Franck Wilson contre Al Capone

Un petit groupe de grands patrons de Chicago, qui ne souhaite pas de publicitĂ© (on les surnomme « The Secret Six (en) » soit « les six inconnus » ou « le ComitĂ© des Six »), demande au prĂ©sident Herbert Hoover de lutter contre le gang d'Al Capone qui nuit au dĂ©veloppement Ă©conomique de Chicago et risque de devenir de plus en plus incontrĂŽlable. Le prĂ©sident Hoover, alors trĂšs critiquĂ© Ă  cause de la misĂšre consĂ©cutive Ă  la crise de 1929, voit lĂ  le moyen de remonter dans l'estime de la population et demande Ă  son secrĂ©taire du TrĂ©sor Andrew Mellon d'arrĂȘter Al Capone. Cependant la dĂ©pression Ă©conomique est telle que l'État fĂ©dĂ©ral n'a plus les moyens de mettre des milliers d'enquĂȘteurs sur le dossier.

Deux actions, financées par les Secret Six[17], sont lancées :

  • une action publique du FBI confiĂ©e Ă  Eliot Ness, un homme de 29 ans, sĂ©duisant, athlĂ©tique, intelligent et rĂ©putĂ© honnĂȘte[18]. On lui demande de monter une Ă©quipe du Bureau de la Prohibition constituĂ©e d'une dizaine d'agents rĂ©putĂ©s incorruptibles. Ils doivent mener des actions afin de dĂ©sorganiser les activitĂ©s Ă©conomiques d'Al Capone, dĂ©truire ses brasseries clandestines, et rĂ©unir des preuves pour le faire condamner lors d'un procĂšs. Les actions d'Eliot Ness et de ses hommes contre les milliers d'employĂ©s d'Al Capone sont mĂ©diatisĂ©es pour afficher la volontĂ© du pouvoir fĂ©dĂ©ral de lutter contre la Mafia. La localisation des brasseries clandestines Ă©tant secrĂšte, Eliot Ness part de l'idĂ©e de suivre les fĂ»ts de biĂšre vides depuis un bar clandestin, ceux-ci Ă©tant probablement rĂ©utilisĂ©s, ils finiront forcĂ©ment par conduire les hommes d'Eliot Ness aux brasseries d'Al Capone[19] dont le gang est harcelĂ©, de nombreuses arrestations sont effectuĂ©es. Une tentative de corruption d'Eliot Ness est effectuĂ©e : on lui propose 2 000 USD sur son bureau toutes les semaines, l'Ă©quivalent de plusieurs mois de salaire, pour ne plus dĂ©truire les brasseries. Eliot Ness refuse l'offre et contacte les journaux pour affirmer que ni lui, ni ses agents ne se laisseront acheter. La presse les prĂ©sente comme les sauveurs de Chicago et les surnomme « Untouchables » qui est traduit en français par « Les Incorruptibles ». L'opinion publique se retourne : il y a enfin quelqu'un de courageux qui fait face Ă  Al Capone. Dans les faits, bien que le frĂšre Ralph Capone et le financier de son organisation Jake Guzik aient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s pour fraude fiscale, l'enquĂȘte du FBI n'arrive pas Ă  prouver les centaines de meurtres, ni les trafics d'alcool, ni les rackets dont le gang d'Al Capone est soupçonnĂ© d'ĂȘtre responsable ;
  • une action clandestine confiĂ©e au trĂšs discret agent spĂ©cial Frank J. Wilson du service d'enquĂȘte de l'Internal Revenue Service (IRS), le fisc amĂ©ricain, qui est dotĂ© d'un budget de 75 000 USD, l'Ă©quivalent d'un million de dollars de 2011, pour constituer un dossier de preuves qui permettront de faire condamner Al Capone. Franck Wilson doit prouver qu'Al Capone n'a jamais payĂ© d’impĂŽt sur ses activitĂ©s. Il ne fait jamais de communiquĂ© public, mais Ă  l'issue de son enquĂȘte de trois ans, il rĂ©dige un rapport de 61 pages pour ses supĂ©rieurs dans lequel il Ă©crit : « les revenus du contribuable provenaient du jeu, de la prostitution et de la contrebande d'alcool [
] le prĂ©venu n'avait aucun compte bancaire, n'achetait aucune propriĂ©tĂ© en son nom propre et, Ă  l'exception de transferts d'argent par la Western Union et de quelques chĂšques occasionnels, traitait toutes ses affaires en espĂšces [
] » Wilson doit recenser tous les revenus d'Al Capone en Ă©pluchant les livres de compte saisis lors des perquisitions dans les Ă©tablissements d'Al Capone et prouver qu'une partie de l'argent va directement dans la poche d'Al Capone, alors que celui-ci ne garde aucune trace Ă©crite. Il est l'un des hommes les plus riches d'AmĂ©rique bien que, sur le papier, il ne dispose d'aucun revenu. Tous les tĂ©moins importants sont soit hostiles, soit effrayĂ©s par les menaces ou la crainte de reprĂ©sailles. En 1930, Frank Wilson retrouve par hasard des documents oubliĂ©s, issus d'une perquisition rĂ©alisĂ©e en 1926 dans le tripot « Hawthorne Smoke Shop ». Une Ă©criture sur un livre de compte indique « Frank a payĂ© 17 500 USD pour Al ». DĂšs lors, il faut retrouver le comptable et obtenir son tĂ©moignage que le « Al » indiquĂ© dans l'Ă©criture est bien Al Capone. Le comptable prĂ©sumĂ© est identifiĂ© par l'analyse graphologique des employĂ©s d'Al Capone et retrouvĂ© le aprĂšs quatre mois de recherche. Wilson obtient plusieurs tĂ©moignages Ă  charge d'employĂ©s d'Al Capone ; un contrat est lancĂ© sur sa tĂȘte mais les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales le dĂ©couvrent et convainquent Capone de l'annuler, lui faisant savoir par Johnny Torrio qu'il serait tenu personnellement responsable de tout ce qui pourrait arriver de fĂącheux Ă  leur agent. Wilson se concentre alors sur les dĂ©penses d'Al Capone, les comparant mĂ©ticuleusement Ă  ses revenus dĂ©clarĂ©s, et finit par chiffrer les revenus rĂ©els de Capone, sur la pĂ©riode de 1924 Ă  1929, Ă  1 035 654,84 USD. Bien que ses revenus rĂ©els soient bien supĂ©rieurs, la somme d'impĂŽts rĂ©clamĂ©e (215 080,48 USD) suffirait Ă  le faire condamner. Comprenant qu'il sera arrĂȘtĂ© pour des raisons fiscales, Al Capone a missionnĂ© un avocat depuis plus de deux ans pour nĂ©gocier avec l'IRS, mais le fisc reste ferme et lui demande de payer la totalitĂ© des sommes dues. Al Capone refuse[15] - [20] - [21].

La fin d'Al Capone

Photographies prises par la police de Chicago lors de son arrestation pour fraude fiscale en 1931.

Le , Al Capone est inculpĂ© pour fraude fiscale ; l'acte d'accusation comporte 3 680 pages dactylographiĂ©es et il doit rĂ©pondre de 21 chefs d’accusations de fraude fiscale et d’infraction aux lois sur la Prohibition[22]. Al Capone commet alors une Ă©norme erreur : alors qu'il dispose d'un avocat fiscaliste, mais dont il trouve les honoraires trop Ă©levĂ©s, il le remplace par deux avocats qu'il connait bien, mais qui ne sont pas habituĂ©s aux procĂ©dures fiscales[23]. Les avocats qui espĂšrent tirer d’affaire leur client grĂące au paiement d’une partie ou de la totalitĂ© des sommes dues plaident coupable pensant qu'il s'en tirera facilement[24], mais le juge James Herbert Wilkerson rejette la requĂȘte des avocats, cette procĂ©dure Ă©tant selon lui impossible dans un tribunal fĂ©dĂ©ral[25]. Les avocats changent une premiĂšre fois de stratĂ©gie et Al Capone plaide coupable en Ă©change d'une peine de 30 mois de prison.

Frank Wilson, inquiet de la rĂ©sistance de ses tĂ©moins, tente de convaincre le juge d'accepter cet accord. Al Capone est alors trĂšs confiant et annonce la bonne nouvelle Ă  ses amis. Mais le juge refuse le plaidoyer de culpabilitĂ© et renvoie Al Capone et ses avocats devant un jury. Le procĂšs de l’« ennemi public no 1 » dĂ©bute le et des milliers de personnes viennent au tribunal pour y assister. Les avocats changent une seconde fois de stratĂ©gie, Al Capone plaide finalement non coupable. Le juge soupçonne une tentative de subornation du jury et dĂ©cide au dernier moment de l'Ă©changer avec celui d'une autre affaire, que le juge sĂ©lectionne pour sa grande sĂ©vĂ©ritĂ© dans des affaires prĂ©cĂ©dentes. Frank Wilson s'efforce de montrer que le train de vie de l'accusĂ© ne correspond pas Ă  ses revenus, il craint que les avocats de la dĂ©fense demandent et obtiennent que la piĂšce principale du dossier d'accusation, le livre de compte du « Hawthorne Smoke Shop », soit dĂ©clarĂ©e irrecevable Ă  cause du dĂ©lai de prescription, car les impĂŽts concernĂ©s auraient dĂ» ĂȘtre payĂ©s en 1924, soit sept ans auparavant. Mais les avocats qu'Al Capone a choisis ne sont pas spĂ©cialisĂ©s en procĂ©dure fiscale et ignorent ce dĂ©lai de prescription. Al Capone rate ainsi sa seule chance d'Ă©chapper Ă  une condamnation.

Eliot Ness a soumis 5 000 violations des lois au tribunal, mais le ministĂšre public a choisi de poursuivre Al Capone sur le volet fiscal et ne demande Ă  aucun moment Ă  l'agent du TrĂ©sor de venir tĂ©moigner Ă  la barre. Il est nĂ©anmoins prĂ©sent le lorsque le jury dĂ©clare Al Capone coupable sur cinq chefs d'accusation Ă  partir du dossier de Frank Wilson. Le , le juge Wilkerson condamne Al Capone Ă  17 annĂ©es de prison dont 11 ans ferme, 50 000 USD d’amende, et Ă  30 000 USD de frais de justice[26]. Huit jours avant son arrestation, il distribue Ă  ses principaux lieutenants des chĂšques de 4 500 Ă  327 000 $[27].

Alcatraz, oĂč Capone fut incarcĂ©rĂ©.

La libĂ©ration sous caution est refusĂ©e et Al Capone est d'abord transfĂ©rĂ© Ă  la prison du comtĂ© de Cook, puis, une fois son appel rejetĂ©, transfĂ©rĂ© le Ă  la prison d’État d’Atlanta, d’oĂč il continue Ă  gĂ©rer ses affaires. PlacĂ© en dĂ©tention le dans la prison fĂ©dĂ©rale d’Alcatraz, il est soumis Ă  un rĂ©gime plus sĂ©vĂšre et placĂ© Ă  l’isolement, notamment dans un cachot pour avoir tentĂ© de soudoyer un gardien, Ă©liminant ainsi toutes ses possibilitĂ©s d'action[22]. En raison de la fin de la Prohibition et de l'absence de son chef, « l'Empire » qu’Al Capone a Ă©difiĂ© dĂ©cline sous la direction de Frank Nitti, mais reste incontournable et perdure.

Le , alors que Capone travaille à la buanderie du pénitencier d'Alcatraz, James C. Lucas un autre détenu, tente de l'assassiner car il lui reproche de ne pas participer à une grÚve des détenus. Lucas plante donc une paire de ciseaux dans le dos de Capone mais ce dernier se défend et jette Lucas contre le mur. Capone est ensuite emmené à l'infirmerie du pénitencier[28].

La propriété de Capone sur Palm Island à Miami Beach.

C'est Ă  l'occasion de ce passage Ă  l'infirmerie que l'on se rend compte que Capone est atteint de syphilis, une maladie contractĂ©e durant sa jeunesse. Son Ă©tat s'aggrave en dĂ©tention, Ă©voluant en une neurosyphilis qui dĂ©tĂ©riore sa santĂ© physique et mentale. Le traitement Ă  la pĂ©nicilline n'existant pas Ă  l'Ă©poque, les mĂ©decins du centre pĂ©nitentiaire pratiquent sur Capone la malariathĂ©rapie[29]. AprĂšs avoir Ă©tĂ© poignardĂ© dans le dos par un codĂ©tenu, il est envoyĂ© le Ă  l'institution correctionnelle fĂ©dĂ©rale de Terminal Island, prĂšs de Los Angeles, puis transfĂ©rĂ© Ă  Lewisburg Prison (en) le pour y ĂȘtre rendu Ă  sa famille : il est libĂ©rĂ© sous conditions le [30]. Le , dans sa propriĂ©tĂ© de Palm Island Ă  Miami Beach, Al Capone est victime d’une apoplexie qui lui fait perdre connaissance. Trois jours aprĂšs, dans le coma, il contracte une pneumonie. Il meurt le lendemain, le , d’un arrĂȘt cardiaque[31]. Al Capone est d’abord inhumĂ© sur le Mount Olivet Cemetery Ă  Chicago, auprĂšs de son pĂšre Gabriele et de son frĂšre Frank. Mais en , ses cendres sont transfĂ©rĂ©es au cimetiĂšre Mount Carmel (Hillside) (en) prĂšs de Chicago, oĂč reposent de nombreux gangsters.

L’aprùs Al Capone

Tombe d'Al Capone (cimetiĂšre Mount Carmel, Hillside, Illinois).

Quand Al Capone Ă©tait arrivĂ© Ă  Chicago en 1921, la ville Ă©tait un mĂ©li-mĂ©lo de gangs de diffĂ©rentes origines combattant pour un territoire. Dix ans plus tard, quand il est envoyĂ© en prison, la situation a bien changĂ©. Lorsque la Prohibition est abrogĂ©e le par le 21e amendement de la constitution des États-Unis, les vieux gangs ont disparu, absorbĂ©s par l’organisation d'Al Capone. Les autoritĂ©s et le peuple amĂ©ricain ont cru qu’en Ă©liminant Capone et en le confinant Ă  Alcatraz, son gang s’effondrerait, alors que le nouveau parrain de l'Outfit de Chicago n'est autre que son lieutenant Frank Nitti. La presse a donnĂ© du gangster l’image du gĂ©nie du crime, seul responsable de la corruption politique et de la violence qui tenait alors la ville. Bien sĂ»r, Al Capone a instaurĂ© un modĂšle de hiĂ©rarchie dans les organisations criminelles, mais Ă  sa mort, son organisation ne disparaĂźt pas pour autant. Al Capone a fait de l’organisation de Torrio, une entreprise moderne destinĂ©e Ă  survivre Ă  ses crĂ©ateurs. La Prohibition lui a permis d’amasser assez d’argent pour pouvoir crĂ©er et diversifier un rĂ©seau la liant Ă  d’autres groupes criminels Ă  New York, dans le New Jersey, Ă  Buffalo, Ă  Cleveland, Ă  Kansas City, au Canada et dans les CaraĂŻbes, qui ont tous Ă©tĂ© impliquĂ©s Ă  des degrĂ©s divers dans la production et la logistique de la contrebande d’alcool, et dont les activitĂ©s continuent au XXIe siĂšcle.

Frank Wilson deviendra de 1937 à 1946 le directeur de l'US Secret Service, et donc responsable de la sécurité des présidents Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman.

Eliot Ness deviendra directeur de la sĂ©curitĂ© publique de Cleveland Ă  la fin de la prohibition, en 1935, puis travaillera pour le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă  Washington. Il dĂ©missionnera en 1944 pour fonder une sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© dans l’Ohio, Diebold Corporation.

Le 21 avril 1986, 181 stations locales et 18 chaßnes du monde entier retransmettent en direct l'ouverture de la chambre forte d'Al Capone dans la cave du Lexington Hotel de Chicago, quartier général de son organisation, pensant y découvrir le magot du gangster jamais retrouvé par le fisc américain. Le mystÚre de la chambre forte d'Al Capone si médiatisé débouche sur
 une chambre vide[32] - [33].

En , une vente aux enchĂšres des biens d’Al Capone rapporte plus de 3,1 millions de dollars. L’article le plus populaire est son pistolet favori qui se vend Ă  860 000 dollars, parmi d’autres objets, comme des photographies personnelles ainsi que des bijoux et des meubles[34].

Al Capone dans la culture

Al Capone est sans aucun doute le plus cĂ©lĂšbre et le plus « populaire » des gangsters amĂ©ricains du XXe siĂšcle. Il a fait l’objet de nombreux articles, livres et films. Il a Ă©galement directement inspirĂ© le personnage de Tony Camonte, alias « Scarface », qui donne son nom au roman d'Armitage Trail, portĂ© ensuite Ă  deux reprises Ă  l'Ă©cran.

Al Capone et les Incorruptibles

Pour le grand public, ce sont les « Incorruptibles » et leur chef, Eliot Ness, qui ont Ă©tĂ© Ă  l'origine de la chute de Capone. La publication en 1957 du livre The Untouchables du journaliste Oscar Fraley, soit 200 pages Ă©crites Ă  partir des 21 pages de notes d'Eliot Ness et des coupures de presse enjolive leur rĂŽle. C'est ce livre qui sera la base du film homonyme de Brian de Palma en 1987[15]. Eliot Ness ne touchera que 300 USD pour sa collaboration avec Oscar Fraley, avec qui il se brouillera Ă  cause des trop nombreuses inexactitudes de son livre[35].

Frank Wilson, dont l'enquĂȘte a fait tomber Al Capone, n'attirera jamais l'attention des mĂ©dias, tandis qu'Eliot Ness, qui n'a pas Ă©tĂ© appelĂ© Ă  tĂ©moigner lors du procĂšs, passera Ă  la postĂ©ritĂ© et sera prĂ©sentĂ© par le cinĂ©ma hollywoodien comme le tombeur d'Al Capone.

Littérature

Musique

Prince Buster publie en 1967 le morceau Al Capone. Retravaillé par The Specials, il est réenregistré en 1979 et renommé Gangster.

Michael Jackson a enregistré un morceau intitulé Al Capone, une démo du titre Smooth Criminal que l'on retrouve sur l'album Bad 25.

Le groupe yougoslave Riblja Čorba Ă©crit, compose et interprĂšte la chanson Al Kapone, dans son album Koza Nostra, sorti en 1990.

En 2023, Jean-FĂ©lix Lalanne crĂ©Ă© et rĂ©alise le spectacle musical Al Capone avec Roberto Alagna dans le rĂŽle titre ainsi que Bruno Pelletier dans le rĂŽle de Eliott Ness et Anggun interprĂšte Lily, la maĂźtresse de Capone. Le spectacle qui s'est dĂ©roulĂ© aux Folies BergĂšres se penchait sur la relation complexe entre Capone et Eliot Ness, Lalanne y avait ajoutĂ© une intrigue romantique fictive entre Ness et une sƓur de Capone.

Cinéma

Les interprĂštes d’Al Capone au cinĂ©ma sont nombreux : en particulier Stephen Graham, Wallace Beery, Rod Steiger, Neville Brand, Jason Robards, Robert De Niro, Ben Gazzara, Tom Hardy et Paul Muni.

Télévision

À la tĂ©lĂ©vision, la « lĂ©gende » d’Al Capone constitue l’un des thĂšmes de la sĂ©rie des Incorruptibles, commencĂ©e en 1959, qui a donnĂ© naissance au mythe d’une rivalitĂ© personnelle entre le « BalafrĂ© » et l’Incorruptible Eliot Ness.

Bande dessinée

Al Capone est l'un des rares personnages historiques Ă  faire une apparition dans un album d’HergĂ© : Tintin en AmĂ©rique.

  • HergĂ©, Tintin en AmĂ©rique. 1932 pour la prĂ©publication et l'Ă©dition noir et blanc, 1946 pour l'Ă©dition couleur (page 5).
  • Berck et Raoul Cauvin, puis Jean-Pol, Sammy, sĂ©rie de Spirou (1970 Ă  2009) — les hĂ©ros sont deux gardes du corps Ă  l'Ă©poque de la prohibition, rĂ©guliĂšrement confrontĂ©s Ă  Eliot Ness et Al Capone, qui y intervient Ă  titre secondaire.

Notes et références

  1. Kobler, p. 19.
  2. Kobler, « Al Capone, le mafieux flamboyant », série de portrait de l'été, Le Figaro, , p. 19.
  3. Le Figaro, idem.
  4. (en) John Kobler, Capone: The Life and Times of Al Capone, Da Capo Press, (ISBN 0-306-81285-1), p. 26.
  5. (en) William Balsamo, John Balsamo, Young Al Capone. The Untold Story of Scarface in New York, 1899-1925, Skyhorse Publishing, , p. 14.
  6. Ses amis et associĂ©s du syndicat du crime l’appellent « Snorky », « l’élĂ©gant » en raison du choix de ses costumes. Source : (en) John Kobler, Capone. The Life and World of Al Capone, Da Capo Press, , p. 15.
  7. John Kobler, op. cit., p. 15.
  8. John Kobler, op. cit., p. 36.
  9. (en) Marilyn Bardsley, « Al Capone : Chicago's Most Infamous Mob Boss » sur trutv.com.
  10. Albert Francis Capone change son nom en Brown en 1966 ; il meurt en 2004.
  11. (en) Nate Hendley, Al Capone: Chicago's King of Crime, Five Rivers Chapmanry, (lire en ligne), p. 16.
  12. (en) Stephan Benzkofer, « Al Capone's battle for Cicero included ballots and bullets », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. (en) June Sawyers, « IT`S 1924, AND TO `BIG AL,` CICERO IS HIS KIND OF TOWN », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. (en) John Binder, The Chicago Outfit (lire en ligne).
  15. Elkan Allan (en), documentaire « Al Capone Le parrain des parrains », BBC, 1992.
  16. HĂ©lĂšne Harter, op. cit., p. 195.
  17. James W. Wagner, Responsable de la lutte contre la criminalité au FBI dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
  18. (en) Paul W.Heimel, Elio Ness: The real story.
  19. Unique écrit d'Eliot Ness conservé par l'université de Cleveland et cité par l'historienne Rebecca Mc Farland spécialiste d'Eliot Ness dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
  20. (en) « Historical Documents relating to Alphonse (Al) Capone, Chicago », sur www.irs.gov (consulté le ).
  21. (en) « Historical Documents relating to Alphonse (Al) Capone, Chicago », sur www.irs.gov (consulté le ).
  22. Franck Ferrand, « Al Capone et la guerre des gangs », Au cƓur de l'histoire, Europe 1, 7 fĂ©vrier 2012.
  23. Jonathon Eig, biographe d'Al Capone dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
  24. Arthur J.Bilek (Administrateur de la commission criminelle de Chicago) dans le documentaire britannique Un film, une histoire, épisode « Les incorruptibles » de Chris Mitchell, 2011.
  25. HélÚne Harter, op. cité, p. 227.
  26. (en) Nate Hendley, Al Capone. Chicago's King of Crime, Five Rivers Chapmanry, , p. 120-128.
  27. Jean-Marc FĂ©dida, « Retour sur la chute judiciaire de l'ennemi public no 1 aux États-Unis en 1930 : le procĂšs Capone », L'Heure du crime, RTL, 8 fĂ©vrier 2012.
  28. « James Crittenton Lucas | Murderpedia, the encyclopedia of murderers », sur murderpedia.org (consulté le )
  29. Jonathan Eig, Get Capone: the secret plot that captured America's most wanted gangster, p. 385.
  30. (en) Luciano J. Iorizzo, Al Capone: A Biography, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. XIX.
  31. Nate Hendley, Al Capone: Chicago's King of Crime p. 136.
  32. (en) Larry Green, « No Booty, Booze or Bones : Al Capone’s ‘Vault’ Yields Its Treasure: Dirt, Debris », sur Los Angeles Times, (consultĂ© le )
  33. (en) NICHOLAS K. GERANIOS, « Capone Vault Opening Strikes Gold in Ratings », sur Associated Press, (consulté le )
  34. « Insolite. Le pistolet "favori" d’Al Capone vendu aux enchĂšres 745 000 euros », sur www.leprogres.fr (consultĂ© le )
  35. Rebecca Mc Farland, spécialiste d'Eliot Ness.
  36. « Capone Bege », One Piece EncyclopĂ©die,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Annexes

Bibliographie

  • Roger Delorme, Al Capone et la guerre des gangs, Paris, Tallandier, (ISBN 978-2-235-01692-6).
  • (en) Deirdre Capone, Uncle Al Capone: the untold story from inside his family, United States, Recap Pub, (ISBN 978-0-982-84510-3).
  • J. Kobler, Al Capone et la guerre des gangs Ă  Chicago., R. Laffont, coll. « l'Histoire Que Nous Vivons », , 1re Ă©d., 479 p.
  • Robert Nippoldt (trad. DaniĂšle Ball-Simon), Gangsters de Chicago, Hildesheim, Gerstenberg La Joie de Lire, (ISBN 978-2-882-58334-5).
  • (en) Jack Woodford et Neil Elliott (prĂ©f. George Warren), My years with Capone: Jack Woodford and Al Capone, 1924-1932, Seattle, WA, Woodford Memorial Editions, (ISBN 978-0-960-15744-0)
  • Philippe Labro, Un AmĂ©ricain peu tranquille, Paris, Gallimard, coll. « Folio » (no 4171), (1re Ă©d. 1960) (ISBN 978-2-070-31677-9).
  • Roger LĂ©cureux et Jean-Paul Decoudun, Un NommĂ© Al Capone, Dargaud, 1966 (biographie complĂšte sous forme de bande dessinĂ©e).
  • HĂ©lĂšne Harter, Les Incorruptibles contre Al Capone, Paris, Larousse, (ISBN 978-2-035-83354-9).
  • Jean-Marc FĂ©dida, Le procĂšs Capone : comment l'AmĂ©rique a piĂ©gĂ© l'ennemi public no 1, Paris, Fleuve noir, (ISBN 978-2-265-09482-6).
  • Alphonse Gabriel Capone, Al Capone : Ma vie, Manufacture de livres, (ISBN 978-2-358-87097-9, lire en ligne sur Gallica).

Articles connexes

Liens externes

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