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21e rĂ©giment d'artillerie

Le 21e régiment d'artillerie (21e RA) est une unité de l'armée française, formée pendant le siège de Paris en 1870.

Création et différentes dénominations

  • : formation du 21e rĂ©giment d'artillerie
  • ? : 21e rĂ©giment d'artillerie de campagne
  • 1919 : 21e rĂ©giment d'artillerie de campagne, par regroupement avec le 265e rĂ©giment d'artillerie
  • 1924 : 21e rĂ©giment d'artillerie divisionnaire

Colonels et chefs de corps

  • : François Victor Adolphe de Chanal
  • 1870 : Paul Louis Jules GrĂ©vy[1] (frère de Jules GrĂ©vy)
  • : Charles François LamandĂ©
  • 1876 : colonel Normand d'Authon
  • 1882 : colonel Gebhart
  • 1888 : colonel Émile Paul DorĂ©[2]
  • 1891 : colonel Louchet
  • 1895 : colonel de Villiers de La Noue
  • 1898 : colonel Massenet
  • ....
  • 1914 : colonel Kappes
  • 1916 : colonel Maucorps
  • 1918 : lieutenant-colonel d'Escrienne
  • : colonel Carvallo
  • ....

Historique des garnisons, combats et batailles du 21e RA

1870 Ă  1914

Le régiment est formé le pendant le siège de Paris[3], à partir des[4] - [5] - [6] :

Le régiment participe à la défense de Paris et se trouve engagé[3] :

Envoyé à La Rochelle en , il est reconstitué avec 8 de ses batteries, 1 batterie du 13e régiment d'artillerie et 2 batteries à cheval du 24e régiment d'artillerie conformément au décret du [3].

En 1873, il fait partie de la 12e brigade d'artillerie, garde 9 de ses batteries, reçoit 1 batterie du 20e régiment d'artillerie et verse 1 batterie montée au 33e régiment d'artillerie et ses 2 batteries à cheval au 34e régiment d'artillerie.

Il est en garnison Ă  AngoulĂŞme en 1914.

Affectations et constitution

Le régiment fait partie de :

  • Constitution en 1914 :
    • 3 groupes de 9 batteries de 75 (36 canons), sous le commandement du colonel Kappes et du lieutenant-colonel Evrard.

1914

Mobilisation
Canon de 75

Bataille des Frontières

Bataille de la Marne

  • 6 septembre : appliquant les ordres du gĂ©nĂ©ral Foch, le 21e cesse son repli et prend position entre Sompuis et Vitry le François. C’est le dĂ©but de la bataille de la Marne
  • 7 septembre : Les 3 groupes du 21e RAC sont en batterie :
    • Les 1er et 3e groupes Ă  l’ouest de Sompuis, près de la ferme des Grandes-Perthes
    • Le 2e groupe près de Châtel-Raould
      Face à eux le 8e corps allemand de la IVe armée commandée par le duc Albert de Wurtemberg.
      Vers 7 heures, l’artillerie allemande bombarde les positions, puis les fantassins lancent l’assaut :
      Les caissons flambent, les hommes tombent.
      Le chef d’escadron Antoine Boisseuil, commandant le 1er groupe, est tué et à la 9e batterie, une pièce n’a plus de servants. Les 5e et 8e batteries sont également touchées.
      Au 2e groupe, plus du tiers des 4e et 5e batteries sont hors de combat.
  • Le 8 septembre, l’intensitĂ© du bombardement et des attaques d’infanterie ne faiblit pas et, au soir, tous les officiers du 2e groupe sont hors de combat[N 1]. Le commandement passe au capitaine Étienne Neyraud du 52e RAC[N 2].
  • Les 9 et 10 septembre, le combat continue, mais avec moins d’intensitĂ©. L’ennemi a reculĂ© et le 3e groupe se dĂ©place en avant de Sompuis entre des tas de cadavres de fantassins saxons.
  • Le 11 septembre, l’armĂ©e française commence Ă  poursuivre l’armĂ©e allemande vers le Nord. Le 12e corps libère Vitry le François et le 21e RAC passe la Marne Ă  Couvrot, au Nord de Vitry le François.
  • 17 septembre : Le 21e s’arrĂŞte devant Perthes-lès-Hurlus qu’il bombarde permettant
  • Le 18 septembre aux fantassins de la 23e DI d’entrer.
  • : L’ensemble de la 23e DI se rassemble dans le camp de Châlons entre Vadenay et Mourmelon et s’arrĂŞte pendant 2 jours.

Devant Reims

  • Le 21 septembre, la division franchit la montagne de Reims et arrive dans les abords immĂ©diats de la citĂ© des rois, oĂą elle est accueillie par des obus tirĂ©s depuis les hauteurs de Berru, et s’installe près de Taissy et Saint-LĂ©onard.
  • 26 et 27 septembre : C’est le combat de Saint LĂ©onard[N 3]. Les premières lignes françaises tenues par le 63e RI sont submergĂ©es par une attaque soudaine des rĂ©giments de la Garde prussienne. La 9e batterie, installĂ©e Ă  Reims, dans la ville mĂŞme, entre alors en action fauchant les vagues d’assaut sans cesse renouvelĂ©es. Les Allemands laissent un millier de cadavres sur le terrain mais le seul 2e bataillon du 63e RI perd 11 officiers et 550 hommes.

La Champagne

  • Le 2 octobre, le rĂ©giment arrive près de Suippes, oĂą il tient une position entre cette ville et Jonchery.
  • Du 3 octobre au 1er novembre, les groupes s’étalent entre les carrières de Jonchery, situĂ©es non loin du moulin de Chantereine, et Saint Hilaire le Grand. Ce secteur, relativement calme, permet aux soldats de prendre du repos, de fortifier leur position, de construire abris, boyaux de circulation. Toutefois, l’artillerie allemande tonne rĂ©gulièrement Ă  laquelle rĂ©pondent les batteries du 21e RAC.
  • Ă€ partir du 1er novembre, la vie de secteur devient monotone, pĂ©nible, mais toujours meurtrière. Le 21e RAC a pour secteur de tir Auberive, L’Epine de Vedegrange, le Bois en Y et le Bois B.
  • Du 18 au 20 dĂ©cembre, les 1er et 3e groupes du 21e se mettent en batterie le long de l'Ain, entre Saint Hilaire et Souain, afin de soutenir une quatrième attaque contre le bois B.
  • Le 21 dĂ©cembre, Ă  9 h 30, après une heure de prĂ©paration d’artillerie, les fantassins du 63e RI se lancent Ă  l’assaut de la forteresse. Ils sont aussitĂ´t accueillis par l’artillerie et les mitrailleuses allemandes. Le 63e RI perd 11 officiers et plus de 400 hommes.

1915

Front de Lorraine
  • 30 mars. Le rĂ©giment embarque Ă  Châlons en direction de la Lorraine et le
  • 31 mars. Il est dĂ©barquĂ© et immĂ©diatement dirigĂ© vers le front.
  • 1er avril. Le rĂ©giment arrive Ă  l’Ouest du Bois-le-PrĂŞtre, dans la rĂ©gion de Mamey, aux lisières du bois de la lampe, du bois BrĂ»lĂ© et de la forĂŞt de Puvenelle.
  • 2 avril. Le 21e se met en batterie.
  • 3 au 25 avril. Le 21e accompagne une attaque de grande envergure contre Thiaucourt[N 4] qui se termine par un succès partiel, Ă  cause du temps abominable. Après quelques jours de calme Ă  cause du froid et de la neige, les Allemands lancent de nombreuses contre-attaques pour reprendre le terrain perdu.
  • 12 mai. Les batteries sont dĂ©placĂ©es vers l’Est dans le ravin de Limey.
  • 9 juin. 2 groupes partent au repos Ă  Pierre la Treiche et Bicqueley près de Toul.
  • 12 juin. Le 3e groupe, restĂ© en position d’appui devant Flirey et au bois de La Voisogne[N 5], part Ă©galement au repos.
  • 16 juin. le rĂ©giment est transportĂ© dans la rĂ©gion d’Amiens oĂą il est mis au repos pendant 1 mois.
Vue sur le village de Vimy Ă  partir de la crĂŞte de Vimy (en 1917).

L'Artois

  • 20 juillet. le 21e RAC se rend par Ă©tapes Ă  Arras.
  • 23 juillet. Le rĂ©giment prend position derrière le Labyrinthe[N 6] :
    • Le 1er groupe est installĂ© dans le Ravin de Roclincourt.
    • Le 2e groupe est positionnĂ© derrière Ecurie.
    • Le 3e groupe occupe le Fond de la Vase.
      Leur champ de tir est la région du moulin de Neuville, Les Tilleuls, la Crête de Vimy et Thélus.
  • 23 et 24 septembre. PrĂ©paration intense d’artillerie contre les lignes allemandes. Chaque batterie tire près de 2 000 obus.
  • 25 septembre. Une grande attaque se dĂ©clenche, les artilleurs allongent le tir, les premières vagues pĂ©nètrent dans les tranchĂ©es ennemies.
  • 26 septembre. Nouvelle attaque, retardĂ©e par le brouillard, mais l’avance est minime. Pour finir, cette attaque d’envergure n’a presque rien donnĂ©.

1916

  • - : La bataille continue Ă  coups de grenades et de fusils mais, jusqu’au printemps, cette lutte est sournoise et brutale. La guerre des mines, qui commence en octobre, se terminera au printemps. Il ne pleut pas, mais tout est mouillĂ©, suintant, puis il pleut, puis il neige, il pleut Ă  nouveau, les boyaux sont boueux, les hommes s’y enlisent et meurent. Quotidiennement, de petits combats ont lieu, pour la reprise d’un entonnoir ou le dĂ©placement d’une barricade. Dans les deux camps, on pratique le marmitage[N 7] mĂ©thodique des batteries. Le secteur est fatigant.
  • 10 mars. Les batteries Ă©cossaises viennent relever, dans une boue liquide, le 21e RAC qui part au repos près de Montdidier.

Verdun

  • 2 avril : le rĂ©giment dĂ©barque par train dans la rĂ©gion de Verdun, sous le commandement du colonel Maucorps et du chef d’escadron Quantin.
  • 4 avril : le rĂ©giment commence les reconnaissances dans un vacarme incessant d’un bombardement prodigieux.
  • Du 5 au 7 avril, le 21e RAC relève, de nuit le 41e RAC.
  • 7 avril au 23 juin : La 1re batterie est positionnĂ©e dans la vallĂ©e de la Meuse, le long du canal, près de la ferme Wameau.
    Les 8 autres batteries sont sur la crête de Froideterre, longue croupe qui monte de la vallée vers le Nord-Est pour rejoindre les hauteurs de Douaumont et de Fleury avec, derrière elle, la crête plus élevée des forts de Belleville et de Saint Michel, qui les sépare de Verdun.
    Le ravitaillement s’effectue par un court ravin profond et sinueux, situé entre ces deux crêtes, jonché de voitures brisées et de cadavres de chevaux.
    Sur ces croupes battues quotidiennement par les obus, les canonniers se placent entre des vestiges de bois, des traces de boqueteaux et quelques arbres déchiquetés et noircis. Immédiatement derrière les batteries, il y a un entassement inimaginable de milliers de douilles, non évacuées vers l’arrière. Partout la destruction et la mort sont présentes ; des débris de choses tordues, brisées, déchirées, brûlées, jonchent le sol qui n’existe plus. Il n’y a plus que trous dont l’enchevêtrement se modifie continuellement dans la fumée, les obus qui sifflent, grincent, hurlent ou ronronnent avant le fracas des explosions.
    Dormant peu, mangeant mal, martelé par les obus explosifs et étouffé par les obus à gaz, le régiment vivra, comme tant d’autres, dans cet enfer, pendant 79 jours (et nuits).
    Pendant ces 79 jours, les batteries du 21e rĂ©giment d’artillerie de campagne envoyèrent plus de 500 000 obus sur les lignes ennemies de la cote du Poivre, de Louvremont, de la ferme de Haudromont et du Fond de Heurias[N 8] - [N 9].
    Écrasé par d’intenses bombardements, le régiment perdit toute la 2e section de la 8e batterie et un nombre très important de ses canonniers.
  • 23 juin. Le 21e RAC est relevĂ© par le 19e RAC.

L’Aisne – chemin des Dames

  • 30 juin. Le 21e embarque Ă  Vitry le François en direction de l’Aisne et de Soissons.
  • 7 et 8 juillet. Le rĂ©giment se met en batterie au sud de l’Aisne, de part et d’autre la citĂ© du Vase et, pendant 3 semaines, le rĂ©giment dĂ©compresse dans ce secteur calme.
  • 25 juillet au 20 septembre. le rĂ©giment prend position sur les crĂŞtes au Nord de l'Aisne, sur le plateau de Madagascar et la crĂŞte de Pargnan, Ă  mi-chemin entre Vailly et Craonne, dans un secteur tourmentĂ©, aux vallons encaissĂ©s et ombreux, aux fonds humides bordĂ©s de pentes abruptes avec, en dernier plan, le Chemin des Dames qui n’a pas encore acquis sa tragique cĂ©lĂ©britĂ©.

Le secteur, qui est également calme, est toutefois troublé par quelques coups de main, bombardements de minenwerfer et marmitages épisodiques.

La Somme

  • 5 au 10 novembre. Sous une pluie glaciale, les trois groupes se mettent en batterie entre Biaches et La Maisonnette[N 10]. Les prĂ©paratifs sont immĂ©diatement Ă©crasĂ©s par l’artillerie et l’aviation allemande.
  • 11 novembre au 15 dĂ©cembre. Ce secteur n’a rien Ă  envier Ă  celui de Verdun.
    Les bombardements d’artillerie et d’aviation sont incessants. Les routes défoncées, sont nivelées par une boue liquide et gluante, les trous d’obus sont énormes et deviennent des mares où, parfois dans la nuit, des caissons et hommes disparaissent. Dans les boyaux, les soldats s’enfoncent jusqu’au genoux. Début décembre, une attaque est décommandée sans doute à cause du mauvais temps. Puis la pluie cesse, laissant la place au froid, au gel et à la neige avant de revenir. Le brouillard n’empêche pas les marmitages[N 7], mais annule les projets d’offensives.
  • 24 - 25 dĂ©cembre. Dans la nuit, le 3e groupe est dĂ©placĂ© en arrière près d’Herbecourt, sous les obus et tirs de mitrailleuses. Puis la monotonie s’installe sous les bombardements quotidiens.

1917

La Champagne
  • 18 au . Le rĂ©giment quitte le secteur, et part au repos Ă  l’Est d’Amiens par des routes couvertes de verglas.
  • 26 janvier. le 21e embarque par chemin de fer pour Chalons-sur-Marne.
  • 27 janvier. Le rĂ©giment va cantonner, Ă  pied par un vent glacial et des routes verglacĂ©es, Ă  Courtisols.
  • 30 janvier. le 21e RAC part pour Suippes.
  • 31 janvier. Après une marche fatigante sous la neige, le rĂ©giment se met en batterie autour de Souain et retrouve le secteur qu’il a occupĂ© durant l’hiver 1914-1915.
    Le 3e groupe se positionne entre la ferme des Wacques et le moulin de Souain.
    Les 1er et 2e groupes se mettent en batterie du village jusqu’à 1 000 mètres Ă  l’Est et au Nord-Est de celui-ci.
    Durant la nuit, les Allemands lâchent une nappe de gaz, qui glisse insidieusement dans la vallée de la Suippe.
  • Les mois de fĂ©vrier et mars se passent en d’incessants marmitages[N 7] et coups de main.
  • 1er au 16 avril. En prĂ©paration d’une vaste offensive, des passages sont Ă©tablis par-dessus les tranchĂ©es et boyaux et les positions de batteries sont prĂ©parĂ©es dans les premières lignes et sur les crĂŞtes qui dominent la vallĂ©e de la Py.
  • 17 au 19 avril. Les forces françaises attaquent sur la gauche d’Auberive, sur les monts. C’est la bataille des monts de Champagne.
    Pendant deux jours, sous d’épouvantables rafales de neige, la lutte sur les monts se poursuit et les Français enfoncent les lignes allemandes. Les Allemands s’accrochant dans le secteur de Souain, l’attaque française ne parvient pas à rompre le front. Les coups de main et les marmitages[N 7] recommencent.
  • Après cette vaste offensive, les mois de mai et juin passent avec les attaques et bombardements rĂ©guliers.
  • DĂ©but juillet, les groupes du 21e RAC vont au repos dans les environs de Chalons.
  • Du 7 au 20 aoĂ»t, le 21e RAC remonte en ligne, le commandement français redoutant une attaque allemande au gaz, d’envergure. Les artilleurs dĂ©truisent mĂ©thodiquement les prĂ©paratifs d’attaque au gaz après les coups de main effectuĂ©s par les fantassins français.
  • 3 septembre. Le 21e RA appuie un très fort coup de main contre la ferme de Navarin[N 11] qui procure des bouteilles de gaz, preuve que l’ennemi prĂ©parait une attaque imminente. Mais celle-ci semble compromise, les tranchĂ©es ennemies Ă©tant totalement Ă©crasĂ©es par les obus.
  • Le reste du mois de septembre, l’artillerie pilonne mĂ©thodiquement les tranchĂ©es allemandes si bien que, dĂ©but octobre, toute crainte a disparu.
  • 10 octobre : Le 21e RAC est relevĂ© par le 24e RAC.
  • 11 octobre : le rĂ©giment est mis au repos près de Ville-en-Tardenois dans les camps de Poilly et de Chambrecy.
Le front italien
Le Piave
  • 11 au 17 novembre. Le rĂ©giment reçoit l’ordre d’embarquer par train pour le front italien.
    Le convoi débarque le régiment à Briançon et les batteries gravissent les pentes de la route du Montgenèvre puis du col qui est enneigé.
    Puis c’est la descente vers l’Italie, où la route est moins bonne; et un arrêt au premier cantonnement italien à Cesana Torinese, puis le régiment fait des étapes à Oulx et Suze où le régiment est accueilli par la musique des bersagliers.
  • 18 et 19 novembre. Le rĂ©giment s’embarque Suze.
  • 19 et 20 novembre. Le rĂ©giment dĂ©barque près du lac de Garde et prend son cantonnement entre Peschiera et VĂ©rone et sur la rive Est du lac. La bataille de Caporetto vient de se terminer. Les troupes italiennes s’étaient ressaisies. Les Autrichiens, Ă©puisĂ©s s’étaient arrĂŞtĂ©s et le front se stabilisait sur le Piave et sur l’Altopiano d’Asiago [N 12]. La vie de secteur, monotone, allait continuer, mais dans un pays nouveau.

1918

  • De dĂ©but au , le 21e est cantonnĂ© au Nord-ouest de Vicence, dans la rĂ©gion de Castelgomberto et construit des positions de batteries.
  • 30 janvier : le rĂ©giment part prendre position dans le secteur du Piave.
  • 3 et 4 fĂ©vrier : Le 21e RAC relève le 255e RAC sur la rive droite du Piave, au sud de Pederobba. Pederobba est situĂ© au pied du Monte Tomba (it), longĂ© par une petite rivière, la Curogna (it), dont la vallĂ©e humide et large est en pleine vue des forces autrichiennes positionnĂ©es sur le puissant massif du Barberia et de l’Ossère. Au sud du village de la Curogna, le terrain se relève dans une rĂ©gion très boisĂ©e. C’est lĂ  que sont positionnĂ©es les batteries.
  • Du 4 fĂ©vrier au 14 mars, le temps printanier fait oublier les marmitages[N 7] irrĂ©guliers des Austro-hongrois.
  • 14 et 15 mars : les 1er et 2e groupes sont remplacĂ©s par le 7e rĂ©giment d’artillerie de campagne italien et partent au repos Ă  20 kilomètres au sud de Vicence Ă  la lisière sud des monts Berici.
  • 1er avril : Le 3e groupe, remplacĂ© par le 23e rĂ©giment d’artillerie de campagne italien part au repos aux Colli Berici (DOC). Le 1er groupe est dirigĂ© auprès du lac de Garde Ă  Rivoli.
L’Altipiano d’Asagio
  • 6 avril : Les 2e et 3e groupes, sont dirigĂ©s par camions vers le Nord, pour prendre position sur l’altipiano d’Asagio, par une excellente route construite pendant la guerre et qui s’élève Ă  1 200 mètres d’altitude.
  • 7 avril : Dans une neige Ă©paisse, les 2 groupes prennent les emplacements du 256e RAC, au pied des monts de Vallonara situĂ©s Ă  10 km Ă  l’ouest de Bassano del Grappa dans un lieu totalement retirĂ©.
  • Du 20 au 25 avril les groupes sont relevĂ©s par des batteries italiennes.
  • Du 26 avril au 27 mai les 2 groupes effectuent des constructions de batteries, amĂ©nagements d’itinĂ©raires jusqu’au camp de ravitaillement situĂ© au Campo Rossignolo, du Monte Corno Battisti (it) Ă  Lusiana, et sur les massifs alentour en vue d’une grande offensive en juin.
  • 28 mai : les 3 groupes du 21e sont en place, Ă  1 200 ou 1 300 mètres d’altitude.
    Les 1er et 3e groupes sont dissimulés, dans les sapins, sur les Sasso.
    Le 2e groupe est en arrière des crêtes qui aboutissent au piton dénudé et inhospitalier du Cima-Echar.
  • Du 29 mai au 13 juin, il y a des coups de main de part et d’autre, sous la pluie, la grĂŞle et la neige. Une Ă©pidĂ©mie de grippe se dĂ©clenche qui touche près du tiers des effectifs.
  • 14 juin : des dĂ©serteurs apprennent que les Austro-hongrois doivent dĂ©clencher une très grosse attaque la nuit suivante.
  • 15 juin : Ă€ 2 h 55 l’ennemi dĂ©clenche sur tout le front une canonnade effroyable auquel rĂ©pondent les tirs de barrage et le crĂ©pitement des mitrailleuses renforcĂ© par l’écho des montagnes provoque un vacarme assourdissant. C’est la bataille du Solstice Ă©galement appelĂ©e offensive du Piave.
    Sur le front de la 23e division française, les Autrichiens subissent un sanglant Ă©chec. En revanche Ă  droite, les 4e et 5e batteries du 2e groupe ont leur flanc dĂ©couvert, les Italiens ayant abandonnĂ© monte Valbella. Se protĂ©geant par leurs mitrailleuses et leurs tirs de barrage les 2 batteries repoussent les vagues d’assauts autrichiennes. Ă€ 11 heures après avoir tirĂ© 1 200 obus, les 2 batteries Ă©vacuent leurs positions.
    Dans le mĂŞme temps, après avoir tirĂ© 5 500 obus sur les tranchĂ©es autrichiennes, le 1er groupe, abandonne, Ă  11 h 30, ses positions voisines de la route de Turcio devenues trop avancĂ©es.
    À partir de midi, le 3e groupe, renforcé de la 6e batterie du 2e groupe, établi sur les pentes Est du Sprinck et du Taglio balaie pendant 18 heures tout le terrain ennemi.
  • 16 juin : Après une nuit de harcèlements rĂ©ciproques, la lutte d’artillerie reprend, mais l’infanterie autrichienne est Ă  bout de souffle après les Ă©normes pertes subies la veille.
  • 18 juin : AppuyĂ© par les tirs d’artillerie du 21e RAC, les fantassins de la 23e division française, lancent plusieurs coups de main qui sont couronnĂ©s de succès.
  • Du 23 juin au 9 juillet : Dans l’attente d’une nouvelle alerte, les 3 groupes changent rĂ©gulièrement de position.
  • 10 juillet au 6 octobre : La vie de secteur reprend; coups de main, reconnaissances offensives, harcèlements, reprĂ©sailles, bombardements et canonnades auxquels rĂ©pondent les Autrichiens absorbent la vie quotidienne des artilleurs du 21e.
  • 7 octobre : Le 21e rĂ©giment d’artillerie part au repos dans la rĂ©gion de Spineda (it) -Caozzocco-Caritano situĂ©e Ă  une douzaine de kilomètres Ă  l’Est de Bassano del Grappa.
Le Piave
  • Du 17 au 19 octobre, des reconnaissances sont effectuĂ©es au sud du Monte Tomba (it) et dans la vallĂ©e de la Curogna (it).
  • 20 octobre : les batteries sont en position. Certaines aux endroits identiques Ă  celles occupĂ©es en fĂ©vrier.
  • 22 octobre : l’ensemble du 21e RAC est disposĂ© Ă  cheval sur la Curogna :
    Le 1er groupe, au Nord, occupe les pentes du monte Tomba et les bords marécageux de la rivière.
    Le 2e groupe est positionné dans les vallonnements boisés de la rive droite avec un énorme stock de munitions en prévision d’une grosse offensive franco-anglo-italienne pour passer le Piave.
  • 24 octobre : L’ordre d’attaque arrive, mais la pluie redoublant d’intensitĂ© elle est suspendue au soir. Les canons continuent, toutefois, le matraquage des lignes ennemies.
  • 26 octobre : l’ordre du gĂ©nĂ©ral Graziani, commandant le 12e corps et la XIIe armĂ©e [N 13] paraĂ®t [N 14].
  • Nuit du 26 au 27 octobre : Ă€ partir de 19h30, l’artillerie alliĂ©e commence une violente prĂ©paration qui se poursuit toute la nuit avec une intensitĂ© soutenue. C'est le dĂ©but de la 3e bataille du Piave Ă©galement connue sous le nom de bataille de Vittorio Veneto. Les pontonniers français et italiens construisent 11 ponts sur le Piave, qui sont battus sans rĂ©pit par l’artillerie et les shrapnells autrichiens. Le 107e RI français de la 23e DI soutenu par un bombardement intensif du 21e RAC traverse le fleuve, et prĂ©pare l’assaut de la falaise Ă  pic qui domine la tĂŞte de pont, muraille garnie de mitrailleuses et dont les minenwerfers labourent le pied.
    Le jour venu le tir ennemi redouble de violence et les ponts sont rompus une fois de plus. L’attaque progresse lentement.
  • 27 et 28 octobre : Le 21e tire jour et nuit sur les positions ennemies, soulageant l’avance des 107e et 138e RI Français.
  • 29 octobre : l’avance s’accentue et les rĂ©giments d’infanterie de la 23e DI apparaissent sur les pentes du Pianar et du Perlo. Les troupes autrichiennes fuient en dĂ©sordre.
  • 30 octobre : Les prisonniers affluent, la dĂ©route autrichienne devient dĂ©bâcle. Quelques batteries alliĂ©es se dĂ©placent mais ne peuvent franchir le Piave sur les ponts, encore Ă©branlĂ©s et peu solides.
  • 1er novembre : le 2e groupe du 21e RAC franchit le Piave Ă  Fener, s’engage sur la rive gauche du fleuve en direction du Nord mais ne peut dĂ©passer Segusino. L’Autrichien a complètement dĂ©truit la seule route qui existe.
  • 4 novembre : La dĂ©bâcle autrichienne est gĂ©nĂ©rale. Ă€ 15 heures les hostilitĂ©s cessent avec l’Autriche.
    C’est l’Armistice.
  • Pendant les jours suivants, le rĂ©giment ramène Ă  l’arrière les nombreux canons de tous calibres que, pendant leur retraite prĂ©cipitĂ©e, les troupes autrichiennes ont laissĂ© sur leurs positions.
    Puis le 21e RAC se prépare à partir à travers les Alpes italiennes et autrichiennes, par Innsbruck, afin de prendre à revers la Bavière ou la Saxe.
  • Le met fin Ă  ces prĂ©paratifs et le 21e RAC reprend alors ses cantonnements de repos dans la rĂ©gion de Spineda (it)-Caozzocco-Caritano quittĂ©s un mois plus tĂ´t.
  • Le 6 dĂ©cembre, Ă  Castello di Godego, le 21e RAC est passĂ© en revue par le roi d’Italie et le gĂ©nĂ©ral Graziani qui accrochait la croix de guerre avec palme Ă  l’étendard et lui lisait sa citation.

1919

  • 15 et : Les 1er et 3e groupes, avec l’état-major du rĂ©giment rentre en France, laissant en Italie le 2e groupe, dĂ©signĂ© pour faire partie de la brigade mixte française d’Italie composĂ©e des 78e RI, ? RI[N 15] et du 2e groupe du 21e RAC. Le groupe cantonne dans la rĂ©gion Sud-Ouest du lac de Garde.
  • Mars : Les 1er et 3e groupes sont cantonnĂ©s Ă  Broyes près de SĂ©zanne.
  • Avril : le rĂ©giment met ses hommes et ses chevaux Ă  la disposition des agriculteurs dans les rĂ©gions de Fismes, de Reims et de Rethel, totalement dĂ©vastĂ©es.
  • 15 au 18 mai : les 9 batteries du rĂ©giment, devenu 21-265e rĂ©giment d'artillerie de campagne dĂ©barquent Ă  AngoulĂŞme lieu de leur garnison.
Canon de 155 modèle 1917.
  • En juin, le 2e groupe du 265e RAC est dissous.
    L’ancien 5e groupe du 112e RAL[N 16] qui avait été pendant la guerre le groupe lourd de l’Artillerie Divisionnaire de la 23e DI, est versé au 21e RAC.
  • 1er juillet : le 21e rĂ©giment d’artillerie de campagne est reconstituĂ© sous le commandement du colonel Carvallo. Il se compose alors de 4 groupes de 75 et 2 groupes de 155C.

1924

Le régiment est renforcé en 1924 par le 34e régiment. Une partie de ses éléments partent reformer le 113e RALH à Issoire. Le 21e régiment d'artillerie divisionnaire est rattaché au 12e corps d'armée et caserné à Angoulême et Périgueux[7].

Seconde Guerre mondiale

Le régiment est recréé au début de la Seconde Guerre mondiale sous le nom de 21e régiment d'artillerie divisionnaire. Avec le 221e régiment d'artillerie lourde divisionnaire, il forme l'artillerie de la 24e division d'infanterie[8].

Il combat en juin 1940 pendant la bataille sur la ligne Weygand au sud d'Amiens[9] - [10].

Étendard

Il porte les inscriptions Verdun 1916 et La Piave 1918[11].

Citations et décorations

Citations à l’ordre du corps d’armée ()
  • 4e batterie : Sous le commandement du capitaine Jard, a, malgrĂ© des bombardements d’obus d’ypĂ©rite, servi courageusement ses canons pendant une matinĂ©e. L’ennemi ayant pĂ©nĂ©trĂ© dans nos lignes, a poussĂ© ses pièces sur la crĂŞte pour tirer Ă  courte distance, et fait battre par sa mitrailleuse les abords immĂ©diats du front. A ensuite fait un changement de position sous le feu de l’ennemi, dans le plus grand ordre.
  • 5e batterie : Énergiquement commandĂ©e par le capitaine Enria, a, sous d’incessant bombardements, continuĂ© Ă  servir courageusement ses pièces, les a mĂŞme, Ă  un certain moment, portĂ©es en avant sur les crĂŞtes pour remplir des missions rapprochĂ©es ; a ensuite fait un changement de position sous le feu ennemi, dans le plus grand ordre.
  • 1er groupe : Groupe dont son chef, le commandant RĂ©gnier, obtient en toutes circonstances un excellent rendement et dont le moral se maintient toujours Ă  un niveau Ă©levĂ©. Ă€ peine installĂ©, au prix de grosses fatigues, sur des positions très avancĂ©es, a contribuĂ©, malgrĂ© les bombardements incessants, Ă  arrĂŞter d’importantes attaques ; a ensuite exĂ©cutĂ© sous le feu un changement de position très dangereux avec l’ordre le plus parfait.


Croix de guerre avec palme (citation à l'ordre de l'armée)
  • :

Depuis le début de la guerre, s’est acquitté des plus lourdes tâches avec un dévouement absolu et une technique remarquable.
Pendant huit mois au Labyrinthe[N 6], trois mois à Verdun, au cours des plus fortes attaques ennemies et sous un bombardement incessant ; dans la Somme, pendant les offensives de 1916 ; en Champagne, dans une activité incessante de huit mois, a fait preuve d’habileté.
Récemment en Italie, sous l’énergique impulsion du lieutenant-colonel d’Escrienne, a repoussé brillamment l’offensive autrichienne du 15 juin 1918, s'employant, malgré des contre-batteries violentes, à des tirs rapprochés et à vue directe sur les troupes d’assaut de l’ennemi ; puis au cours des attaques du 26 au , avec le franchissement du fleuve, a appuyé de la façon la plus réussie l’offensive générale de la division, méritant les éloges et l’affection de son infanterie, par ses tirs opportuns et efficaces qui ont aidé à briser la résistance de l’adversaire et achever sa déroute.

Personnalités

Sources et bibliographie

Notes et références

Notes

  1. C'est-à-dire tués ou blessés
  2. Mort pour la France le à l’hôpital de Vadelaincourt
  3. Également appelée la Surprise de Saint Léonard
  4. Appelée offensive de Thiaucourt
  5. Le bois de La Voisogne, situĂ© Ă  environ 1,5 km au sud-est de Flirey
  6. Le Labyrinthe était un ensemble d'ouvrages, de tranchées et de boyaux qui formaient un saillant de la ligne allemande entre Neuville Saint Vaast et Ecurie, qui donna lieu à des combats incessants. L’historique du 21e RAC rapporte : « Les tranchées creusées dans la terre molle renforcée par des sacs de terre forment au Labyrinthe, un inextricable fouillis où l’artilleur a grand peine à distinguer la ligne boche. »
  7. Un marmitage est un bombardement dense et continu.
  8. Carte du secteur de Verdun
  9. Carte du front
  10. Située à environ km au sud de Biaches
  11. La ferme de Navarin est situĂ©e Ă  environ 3,5 km au sud-ouest de Sommepy-Tahure et Ă  km au sud-est de Sainte-Marie-Ă -Py
  12. Altopiano d’Asiago, également connu sous le nom de plateau d'Asiago, est nommé d'après la ville principale, Asiago (Italie).
  13. la XIIe armée est composée de la 23e DI française et d’un corps italien placé à sa droite
  14. Aux troupes françaises d’Italie : Nos camarades des fronts de France et de Macédoine viennent de nous montrer comment on déloge l’ennemi des positions auxquelles il se cramponne et comment on précipite la retraite. Ils ont couvert leurs drapeaux d’une gloire immortelle.
    À nous, maintenant, de suivre leur exemple et d’égaler leurs brillants exploits.
    À nous de marcher sur les traces de nos pères dont les baïonnettes menaçantes ont toujours fait décamper l’Autrichien.
  15. Le numéro du régiment n'est pas mis! Il s'agit selon toute vraisemblance soit du 107e RI soit du 138e RI qui font partie de la 23e DI
  16. le 112e RAL était équipé de 155 courts

Références

  1. Paul Louis Jules Grévy sur histoire-de-guerre.net
  2. Nécrologie du général de Brigade Doré, page 79
  3. Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 313 p. (lire en ligne), p. 300
  4. Rémy Scherer, « 3- 1870 ou l'infériorité en artillerie », sur artillerie.asso.fr (consulté le )
  5. Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
  6. Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
  7. « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie,‎ , p. 95-101 (lire en ligne)
  8. « Regiments d'Artillerie », sur www.atf40.fr (consulté le )
  9. Pierre Vasselle, La Bataille au sud d'Amiens, 20 mai-8 juin 1940 : combats des 7e D.I.C. et 16e D.I. sur le plateau de Dury et de la 24e D.I. sur la position d'Essertaux, Abbeville, Impr. de F. Paillart, (BNF 34195692), p. 160-161
  10. Marc-André Fabre, Avec les héros de 40, Hachette, , 260 p. (ISBN 978-2-7062-2608-3, lire en ligne), « 21e régiment d'artillerie : une batterie antichar (7 juin 1940) », p. 207-209
  11. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 92
  12. « De Maintenon aux Invalides... Connaissez-vous l'histoire du maréchal Maunoury ? », sur L'Écho républicain,

Voir aussi

Articles connexes

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