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Semois

La Semois ou Semoy est une rivière de Belgique et de France, affluent en rive droite de la Meuse. Elle prend ses sources à Arlon en Belgique, traverse la Lorraine et l’Ardenne suivant une direction ouest-nord-ouest, franchit la frontière française et se jette dans la Meuse à Monthermé.

la Semois
Semoy, (wa) Simwès
Illustration
La Semois près de Bouillon.
Carte.
Cours de la Semois (carte interactive)
Caractéristiques
Longueur 210 km dont 186,4 en Belgique et 23,6 km en France[1]
Bassin 1 350 km2
Bassin collecteur Meuse
DĂ©bit moyen 35 m3/s (MonthermĂ©)
Cours
Source rue Sonnetty
· Localisation Arlon
· CoordonnĂ©es 49° 40′ 54,36″ N, 5° 49′ 13,08″ E
Confluence Meuse
· Localisation Monthermé
· CoordonnĂ©es 49° 52′ 50″ N, 4° 44′ 18″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive droite Rulles, Vierre
Pays traversés Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Principales localités Tintigny, Florenville, Bouillon

Sources : SANDRE:« B6--0100 », Géoportail, Banque Hydro
La Semois Ă  Florenville.

Depuis le , la Vallée de la Semois est également un parc national ; l'un des deux premiers de Wallonie[2].

Hydronymie

La Semois porte différents noms selon les différentes langues parlées sur son territoire.

Semoy pour sa partie coulant en France et Semois pour la partie belge.

Elle se nomme Setzbaach en luxembourgeois dans le Pays d'Arlon, en allemand Sesbach, en gaumais (lorrain) Sm'wa, en wallon Simwès ou Smwès.

Histoire

La partie wallonne de la vallée de la Semois fut réputée au XXe siècle pour son tabac (à rouler ou à pipe). Les tabacs de la Semois sont des tabacs bruns aux arômes très particuliers, dus au climat de la vallée de la Semois et à une élaboration particulière. La production a cependant fortement ralenti et est réduite aujourd'hui à quelques producteurs[3].

Anciennes orthographes

Les sources de la Semois Ă  Arlon.
La Semois Ă  Chassepierre en Gaume.
Autre vue de la Semois Ă  Chassepierre.

Au début de notre ère, les sources de la Semois à Arlon alimentaient les thermes romains de la bourgade.

  • Sesmara (IIe siècle)
  • Sesomiris (644)
  • Sesmarus (950)
  • Sesmoys (1104)
  • Semoir (1244).

Parcours

La Semois prend ses sources dans la ville d’Arlon en Belgique, dans le sous-sol de la rue Sonnetty. Elle se dirige ensuite vers la Gaume qu’elle traverse et qui constitue la majeure partie de son trajet, pour entrer en Ardenne. Elle aura traversé entre autres Fouches, Sampont, Étalle, Tintigny, Chiny, Lacuisine, Florenville, Herbeumont, Cugnon, Auby-sur-Semois, Dohan, Bouillon, Poupehan, Frahan, Vresse-sur-Semois et Bohan.

Elle entre en France Ă  hauteur du village de Les Hautes-Rivières pour se jeter dans la Meuse Ă  MonthermĂ©, 10 km après avoir quittĂ© la Belgique.

Son parcours, d’une direction globale ouest-nord-ouest, totalise 210 km, dont 200 en Belgique et 23,6 km en France[1]. Elle forme de nombreux mĂ©andres, le confluent avec la Meuse n'Ă©tant qu'Ă  80 km Ă  vol d'oiseau de sa source.

Affluents

Château-fort et pont sur la Semois à Bouillon.
Château-fort et pont sur la Semois à Bouillon.

Hydrologie

Ă€ Bohan en Belgique

Le dĂ©bit moyen de la rivière mesurĂ© Ă  Bohan, Ă  la frontière franco-belge, entre 1992 et 2001 est de 32,7 m3/s. Durant la mĂŞme pĂ©riode, on a enregistrĂ© :

  • un dĂ©bit annuel moyen maximal de 40,0 m3/s en 2001 ;
  • un dĂ©bit annuel moyen minimal de 16,3 m3/s en 1996.

Toujours à Bohan, de 1992 à 2001, sur une période de 10 ans, on a calculé :

  • un DCC moyen de 146,8 m3/s, avec un maximum de 246,7 pour l'annĂ©e 1993 et un minimum de 80,9 pour 1996 ;
  • un DCE moyen de 2,7 m3/s, avec un DCE minimal de 1,5 en 1996.
Note :
Le débit caractéristique de crue (DCC) est le débit journalier dépassé 10 jours par an, et donc non atteint les 355 jours restants. Le DCC est une valeur représentative des hautes eaux en hydrologie. Mais ce n'est pas la valeur extrême.
Le débit caractéristique d’étiage (DCE) est le débit journalier dépassé 355 jours par an, c'est-à-dire le débit non atteint 10 jours par an. Ce DCE est une valeur statistique très utilisée en hydrologie pour apprécier l’importance des étiages d'un cours d'eau.

Source : Ministère de la Région Wallonne[4].

D'après les mesures ainsi effectuées en Belgique, la lame d'eau écoulée dans le bassin se monte à 818 millimètres, ce qui peut être considéré comme très élevé. Le débit spécifique (Qsp) de la rivière est donc de 25,92 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

À Haulmé en France

Le dĂ©bit de la Semoy a Ă©tĂ© observĂ© durant 43 ans (1965-2008), Ă  la station hydromĂ©trique d'HaulmĂ©, localitĂ© du dĂ©partement des Ardennes situĂ©e peu avant son confluent avec la Meuse[5]. La surface Ă©tudiĂ©e du bassin de la rivière y est de 1 336 km2 (soit la quasi-totalitĂ© du bassin versant qui fait 1 350 km2). Les chiffres obtenus sont infĂ©rieurs de plus ou moins 20 % Ă  ceux obtenus Ă  Bohan, en Belgique, mais cela ne doit pas surprendre, la durĂ©e d'observation Ă©tant de 43 ans Ă  HaulmĂ©, contre seulement 10 ans Ă  Bohan.

Le module de la rivière Ă  HaulmĂ© est de 29,7 m3/s[5].

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : la Semoy Ă  HaulmĂ© pour un bassin versant de 1 336 km2[5]
(données calculées sur 43 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

La Semoy prĂ©sente des fluctuations saisonnières de dĂ©bit bien marquĂ©es, comme c'est souvent le cas dans le nord-est de la France, et dans les rĂ©gions wallonnes adjacentes (Ardenne, Gaume). Les hautes eaux se dĂ©roulent en hiver et se caractĂ©risent par des dĂ©bits mensuels moyens oscillant entre 42,0 et 63,4 m3/s, de dĂ©cembre Ă  mars inclus (avec un maximum en janvier). Dès mars cependant la rivière entame sa dĂ©crue (50,5 en fĂ©vrier et 42 en mars), et le dĂ©bit baisse progressivement tout au long du printemps et du dĂ©but de l'Ă©tĂ© jusqu'Ă  la pĂ©riode des basses eaux. Celles-ci ont lieu en aoĂ»t et en septembre, avec un plancher de 9,08 m3/s au mois d'aoĂ»t, suivi de 8,89 m3/s en septembre. Ă€ partir d'octobre, le dĂ©bit moyen mensuel gonfle rapidement (18,7 m3/s dĂ©jĂ  ce mois-lĂ )[5]. Mais les fluctuations sont bien plus prononcĂ©es sur de courtes pĂ©riodes, et varient selon les annĂ©es.

Étiage ou basses eaux

Ă€ l'Ă©tiage, le VCN3 peut chuter jusque 1,6 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sèche[5], ce qui peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme sĂ©vère pour un cours d'eau de cette importance, mais est parfaitement normal dans le contexte ardennais.

Crues

Les crues, quant Ă  elles, peuvent ĂŞtre très importantes, caractĂ©ristique assez gĂ©nĂ©rale des cours d'eau wallons et surtout ardennais. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 260 et 360 m3/s. Le QIX 10 est de 430 m3/s, le QIX 20 de 500 m3/s et le QIX 50 de 580 m3/s[5]. C'est-Ă -dire que tous les 2 ans, l'on doit s'attendre Ă  une crue de l'ordre de 260 m3/s, ce qui reprĂ©sente Ă  peu près le dĂ©bit moyen de la Meuse Ă  Liège.

Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© Ă  la station d'HaulmĂ© a Ă©tĂ© de 588 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale Ă©tait de 516 m3/s le jour suivant [5]. Si l'on compare la première de ces valeurs Ă  l'Ă©chelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue de Ă©tait d'ordre cinquantennal et donc assez exceptionnelle, destinĂ©e Ă  ne se rĂ©pĂ©ter que tous les cinquante ans en moyenne.

Pour se faire une idĂ©e de l'importance de ces dĂ©bits, on peut les comparer au grand affluent de la Seine au sud-est de Paris, la Marne Ă  Gournay-sur-Marne dans l'agglomĂ©ration parisienne, rĂ©putĂ©e pour les soucis qu'elle cause parfois aux Parisiens, dotĂ©e d'un bassin plus de neuf fois plus vaste, et de dĂ©bit moyen près de quatre fois supĂ©rieur. Le QIX 10 de la Marne en fin de parcours vaut seulement 510 m3/s (contre 430 pour la Semoy) et son QIX 50 se monte Ă  650 m3/s (contre 580 pour la Semoy). Ainsi malgrĂ© un bassin plus de neuf fois moins vaste et un dĂ©bit moyen d'un peu plus du quart, le volume des crues de la Semoy atteint plus de 80 % de celles de la Marne.

Lame d'eau et débit spécifique

La Semoy est une rivière très abondante, alimentĂ©e par des prĂ©cipitations elles aussi abondantes, dans la rĂ©gion du massif des Ardennes avant tout (Croix-Scaille). La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans son bassin versant est de 702 millimètres annuellement, ce qui est très Ă©levĂ©, plus de deux fois supĂ©rieur Ă  la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus (plus ou moins 320 millimètres/an), et supĂ©rieur aussi Ă  la moyenne du bassin français de la Meuse (450 millimètres/an Ă  Chooz, un peu en amont de Givet). Le dĂ©bit spĂ©cifique de la rivière (ou Qsp) atteint le chiffre Ă©levĂ© de 22,2 litres par seconde et par kilomètre carrĂ© de bassin[5].

Faune

Un cygne muet aux alentours de Bouillon.

Parc national de la Vallée de la Semois

Le , la RĂ©gion wallonne a dĂ©signĂ© la VallĂ©e de la Semois comme parc national, aux cĂ´tĂ©s de l'Entre-Sambre-et-Meuse[2]. Le parc s'Ă©tend sur 28 904 hectares, rĂ©partis sur les communes de Vresse-sur-Semois (en province de Namur), Bertrix, Bouillon, Chiny, Florenville, Herbeumont, Paliseul, Tintigny (en province de Luxembourg)[7].

Liens externes

Voir aussi

Notes et références

Mentions

  • L'intrigue de la sĂ©rie belge La TrĂŞve dĂ©marre avec la dĂ©couverte du corps d'un protagoniste dans la Semois.

Notes

  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Semoy (B6--0100) » (consulté le )
  2. Clément Glesner, « Les deux nouveaux parcs nationaux de Wallonie sont connus : l’Entre-Sambre-et-Meuse et la Vallée de la Semois remportent l’appel à projets », RTBF,‎ (lire en ligne)
  3. Dominique Liesse, Tabatiers en Semois : un art en voie de disparition, L'Echo, 9 juillet 2015, p. 15.
  4. - État des lieux du sous-bassin Semois-Chiers [PDF]
  5. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Semoy à Haulmé (B6111010) » (consulté le )
  6. entre ferme & forĂŞt - Le plan du Parc animalier
  7. Michel De Muelenaere, « Parcs nationaux en Wallonie : les deux sites choisis », Le Soir,‎ (lire en ligne)
Ressource relative à la géographie :
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