Chooz
Chooz ([ʃo][1], en wallon Tchô) est une commune française située dans le département des Ardennes, en région Grand Est. La commune de Chooz est surtout connue pour sa centrale nucléaire.
Chooz | |
La mairie de Chooz. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Charleville-Mézières |
Intercommunalité | Communauté de communes Ardenne rives de Meuse |
Maire Mandat |
Jean-Marie Barreda 2020-2026 |
Code postal | 08600 |
Code commune | 08122 |
Démographie | |
Gentilé | Calcéens, Calcéennes |
Population municipale |
756 hab. (2020 ) |
Densité | 58 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 06′ 15″ nord, 4° 48′ 28″ est |
Superficie | 13,08 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Givet (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Givet |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Situation
Chooz se situe dans la vallée de la Meuse et au cœur du massif ardennais, au nord de la pointe de Givet.
Au XIXe siècle elle avait comme écarts :
- la Briqueterie, sur le chemin de Ham à Givet ;
- les Trois fontaines, presque à l'entrée de Givet où l'on extrayait des pierres bleues ;
- le Bâtis ;
- le Hayaumé ;
- la chapelle Saint-Roch.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Chooz est une commune rurale[Note 1] - [2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Givet, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,8 %), prairies (10,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,4 %), eaux continentales[Note 3] (7,5 %), zones urbanisées (4,6 %), terres arables (3,3 %), mines, décharges et chantiers (2,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Dès 860, le village était la propriété de l'abbaye de Landrichamps. Un record de 1741 fait le point sur les possessions du comte d'Egmont, l'abbaye et le baron de Hierges[9]. Le village dépendait donc de la principauté de Liège, doyenné de Chimai et archidiaconé de Famenne.
Lors de la bataille de France, des Allemands de l'Aufklärung-Abteilung 32, unité de reconnaissance de la 32. Infanterie-Division de Franz Böhme, franchissent la Meuse et s'infiltrent dans la boucle de Chooz le [10]. La rive gauche est défendue par les Français du 62e régiment d'infanterie du lieutenant-colonel Le Barillec, mais elle ne le semble que faiblement aux Allemands du fait de leurs infiltrations réussies ; ceux-ci espèrent alors pouvoir faire franchir en force la Meuse à leur 32e division d'infanterie le jour même[10]. Mais lorsque la division arrive à son tour sur les bords de la Meuse, l'artillerie française du 18e régiment d'artillerie et du fort de Charlemont ouvre le feu sur les concentrations de troupes allemandes sur la rive droite, et les Allemands constatant alors la présence de défenses solides, repoussent alors leur traversée au lendemain[10]. Malgré les pertes infligés par la défense des rives par le II/62e régiment d'infanterie (chef de bataillon Dardant) qui ont dû se passer de l'aide de l'artillerie, les Allemands réussissent à passer le fleuve et s'emparent de Chooz le [11].
Toponymie
Sous les formes de Calcum, Chaud, Chos, Choz et Chou.
Économie
La commune de Chooz est connue pour sa centrale nucléaire.
- 1962 : Début de la construction du premier réacteur REP français (sous licence américaine Westinghouse) Le réacteur est bâti dans les installations souterraines creusées par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
- 1967 : mise en service du réacteur de 305 MW.
- Années 1980 : conflit relatif à la construction de deux nouveaux réacteurs PWR en prévision du remplacement de la première tranche de 305 MW. Violents affrontements en 1982. Plusieurs blessés parmi les habitants du village de Vireux, ainsi que parmi les forces de l'ordre. Le gouvernement socialiste engage les travaux de deux réacteurs de 1450 MW en 1984.
- 1991 : arrêt de la tranche de 305 MW après 28 ans de fonctionnement. Mise sous cocon en attente d'un démantèlement futur.
- 1997 - 1998 : mise en service des deux nouveaux réacteurs de 1450 MW chacun.
- 2009 : La candidature de Chooz pour un EPR, déposée par le Conseil général est rejetée par le président de la République le 28 janvier.
Politique et administration
Chooz a adhéré à la charte du parc naturel régional des Ardennes, à sa création en décembre 2011[18].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20].
En 2020, la commune comptait 756 habitants[Note 4], en augmentation de 0,27 % par rapport à 2014 (Ardennes : −3,58 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- La statue de Chooz due à Georges Saulterre
- La figure de Prométhée, par Paul Rebeyrolle
- Le pont de Chooz, sur la Meuse, réalisé en 2003 suivant les plans de l'architecte Marc Mimram[23].
- La centrale nucléaire de Chooz, qui abrite l'expérience scientifique Chooz sur les neutrinos.
- L'église de Chooz.
- Intérieur de l'église.
- Pont sur la Meuse.
- Pont sur la Meuse.
- Centrale nucléaire de Chooz.
- Place du village.
- Place du village.
Personnalités liées à la commune
- Charles Bruneau (1883-1969), linguiste et philologue, né à Chooz.
- Andrée Viénot (1901-1976), femme politique, qui a vécu dans l'entre-deux-guerres à Chooz.
- Dominique Sohet, avocat né à Chooz le 2 août 1728, décédé le 3 mai 1811, a participé aux travaux sur le code civil en France, à la demande du Premier Consul Bonaparte[24].
- Émile Dusart (1892-1919), international français de football, y est né.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 104.
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Dr Halkin, Inventaire des titres de l'abbaye, Liège, 1897, pièce N° 519.
- Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 258 Ã 260
- Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 335 (carte)
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1876, p207.
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p239.
- « « Le Carnet » », L'Ardennais, no 24387,‎ , p. 28.
- F.A., « « Le maire prend tout » : Les maires de demain sont en voie de disparition. Ça pourrait pourtant être une très belle fonction… » Il a fallu cependant un peu de temps à Michèle Marquet pour dire ce qu’elle avait sur le cœur. À la question de savoir pourquoi elle avait décidé de raccrocher, cette femme engagée dans la vie publique depuis 37 ans - dont quatre mandatures en qualité de maire - avait d’abord répondu de façon lapidaire », La Semaine des Ardennes, no 234,‎ , p. 3.
- « Liste des maires du département des Ardennes » [PDF], Préfecture des Ardennes, (consulté le ), p. 3.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- Création du PNR des Ardennes
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Bureau d'études Greisch : pont de Chooz
- Jacques Joseph Haus, « Rapport sur la notice biographique de Sohet », dans Observations sur l'ouvrage de Sohet, (lire en ligne)
Bibliographie
- Jean d'Ardenne, Guide du touriste en Ardennes, TI, p167-168.
- Almanach Matot-Braine, Notice historique sur le canton de Givet, dom ALbert Noel, 1909, p146-150.
- C.-G. Roland, Les anciennes propriétés de l'Abbaye de Stavelot-Malmedy dans les Ardennes françaises, §. IV : Chooz, dans la Revue historique ardennaise, vol. 5, publiée par Paul Laurent, Paris : Librairie Alphonse Picard et fils, 1898, pp. 68–77