Albert de Wurtemberg
Albert de Wurtemberg - en allemand Albrecht Herzog von Württemberg -, né le à Vienne, Empire d'Autriche, et mort le au château d'Altshausen, Altshausen, Troisième Reich, est un membre de la Maison de Wurtemberg.
(de) Albrecht Herzog von Württemberg
Succession
Prétendant au trône de Wurtemberg
–
(18 ans et 27 jours)
Nom revendiqué | «Albert Ier» |
---|---|
Prédécesseur | Guillaume II |
Successeur | Philippe Albert de Wurtemberg |
Titulature | Duc de Wurtemberg |
---|---|
Dynastie | Maison de Wurtemberg |
Autres fonctions | Général de groupe d'armées |
Nom de naissance | Albrecht Maria Alexander Philipp Joseph Herzog von Württemberg |
Naissance |
Vienne (Empire d'Autriche) |
Décès |
Château d'Altshausen, Altshausen (Allemagne) |
Sépulture | Château d'Altshausen |
Père | Philippe de Wurtemberg |
Mère | Marie-Thérèse d'Autriche |
Conjoint | Marguerite de Habsbourg-Lorraine |
Enfants |
Philippe Albert de Wurtemberg Albrecht Eugen de Wurtemberg Carl Alexander de Wurtemberg Marie Amélie de Wurtemberg Marie Thérèse de Wurtemberg Marie Élisabeth de Wurtemberg Marguerite Marie de Wurtemberg |
Religion | Catholicisme romain |
Le duc Albert de Wurtemberg intègre l'armée et participe à la tête de la 4e armée allemande à la Première Guerre mondiale. Il combat notamment à la seconde bataille d'Ypres. Il commande ensuite un groupe d'armées jusqu'à l'armistice au sud du front de l'Ouest.
En 1921, il succède au roi déposé en 1918 Guillaume II, en qualité de chef de la maison de Wurtemberg.
Biographie
Premières années
Albert de Wurtemberg est né le à Vienne. Il est le fils aîné du duc Philippe de Wurtemberg (1838-1917) et de l'archiduchesse Marie-Thérèse de Habsbourg-Teschen (1845-1927). Il a une sœur jumelle Marie-Amélie de Wurtemberg[1]. En 1884, il étudie le droit à l'Université de Tübingen et épouse le Marguerite de Habsbourg-Lorraine. Le couple devient rapidement parents de sept enfants avant la mort prématurée de Marguerite en 1902. Albert de Wurtemberg ne se remarie pas[2].
Le roi Guillaume II de Wurtemberg n'ayant pas de fils, Albert de Wurtemberg devient l'héritier du trône du Wurtemberg. À partir des années 1890, sa famille s'installe dans le palais des princes de Stuttgart. En tant que prince royal, Albert de Wurtemberg est membre de droit de 1887 à 1918 de la première chambre du Wurtemberg, initialement représenté par les autres membres de la chambre il participe ensuite aux réunions.
Après ses études à l'Université de Tübingen, Albert de Wurtemberg reçoit une formation d'officier, à Potsdam, dans l'armée prussienne à partir de 1885[3]. En , il devient grenadier et obtient le grade de major-général en 1898, puis les grades de lieutenant général en 1901, général de cavalerie en 1906 et commandant général du 9e corps d'armée (de) à Cassel. En 1908 il commande le 13e corps d'armée (de) (appelé également le corps royal du Wurtemberg) à Stuttgart, en 1913 il devient colonel-général et inspecteur général de la 6e inspection militaire[4]. De 1898 à 1918, il est colonel honoraire du 73e régiment d'infanterie impériale de Bohême.
Première Guerre mondiale
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Albert de Wurtemberg est nommé le 1er août 1914 commandant de la 4e armée. Il dirige les opérations lors de la bataille des Ardennes et repoussent les forces françaises en Belgique par les combats de Neufchateau. Il participe ensuite à la bataille de la Marne.
En , la 4e armée allemande d'Albert de Wurtemberg est renforcée et recomposée par des troupes de réserve. Elle est transférée dans le secteur des Flandres et participe aux derniers combats de la course à la mer. À la tête de son armée, Albert de Wurtemberg participe à la bataille de l'Yser et également aux combats de Langemark où de nombreux étudiants allemands nouvellement intégrés dans l'armée sont sacrifiés pour percer en vain le front tenu par les Alliés. Il est toujours sur le front des Flandres lors de la seconde bataille d'Ypres où les gaz de combat sont utilisés pour la première fois à grande échelle.
L'empereur Guillaume II décerne à Albert de Wurtemberg l'ordre pour le Mérite le 22 août 1915, ce dernier est ensuite promu Generalfeldmarschall le . Le , Albert de Wurtemberg prend la direction du groupe d'armées de son nom positionné de l'est de Verdun jusqu'à la frontière suisse. Il conserve ce commandement jusqu'à l'armistice. Contrairement au Kronprinz Guillaume et à Rupprecht de Bavière, il reste à son poste après le déclenchement de la révolution en . À Noël, il ramène les troupes en Allemagne pour leur démobilisation.
Après-guerre
Le , le roi Guillaume II du Wurtemberg abdique et donne à Albert de Wurtemberg le château d'Altshausen, situé à 40 kilomètres au nord du lac de Constance en Souabe, où la famille s'installe en 1919. Lorsque Guillaume II meurt le , Albert de Wurtemberg prend la tête de la maison de Wurtemberg.
Il meurt le au château d'Altshausen. En raison de l'opposition de sa famille au parti nazi, aucun dignitaire de haut rang du parti n'est présent lors de ses funérailles à Altshausen en . Adolf Hitler envoie seulement une gerbe de fleurs.
Famille
Filiation
Albert de Wurtemberg appartient à la cinquième branche (dite lignée ducale) de la Maison de Wurtemberg. À l'extinction de la branche aînée en 1921, à la mort de Guillaume II de Wurtemberg, la lignée ducale devint la nouvelle branche dynaste (successible) de la Maison de Wurtemberg, et Albert, le chef de Maison. Mais actuellement, l'aîné de toute la Maison de Wurtemberg (en admettant les branches morganatiques) est Charles-Anselme, duc d'Urach, né en 1955.
Mariage et descendance
Albert de Wurtemberg épouse à Vienne le l'archiduchesse Marguerite de Habsbourg-Lorraine, née à Artstetten, le , nièce de l'empereur d'Autriche, François-Joseph Ier. Les mariés sont cousins issus de germains : ils ont tous deux pour arrière-grands-parents Charles-Louis d'Autriche, duc de Teschen (1771-1847) et Henriette de Nassau-Weilbourg (1797-1829)[5].
Opérée d'une « tumeur sanguine intestinale, l'archiduchesse Marguerite meurt, deux jours plus tard, d'une faiblesse cardiaque[6] », à l'âge de 32 ans, après neuf ans de mariage à Gmunden le [7].
Sept enfants sont nés de leur union[8] - [9] - [2] :
- Philippe Albert de Wurtemberg, (né à Stuttgart le et mort à Ravensbourg le ), duc de Wurtemberg, marié en premières noces, en 1923, avec l'archiduchesse Hélène d'Autriche (1903-1924), dont une fille, puis en secondes noces, en 1928, avec l'archiduchesse Rose-Marie de Habsbourg-Toscane (1906-1983), dont six enfants ;
- Albrecht Eugen de Wurtemberg (né à Stuttgart le et mort à Schwäbisch Gmünd le ), il épouse, en 1924, Nadejda de Bulgarie (1899-1958), fille de Ferdinand Ier de Bulgarie), dont cinq enfants ;
- Carl Alexander de Wurtemberg (né à Stuttgart le et mort au château d'Altshausen le ), duc de Wurtemberg, religieux sous le nom de Père Odo dans l'abbaye bénédictine de Beuron ;
- Marie Amélie de Wurtemberg (née à Gmunden le et morte au château d'Altshausen le ), dame de l'ordre de la Croix étoilée et de l'ordre de Thérèse, célibataire ;
- Marie Thérèse de Wurtemberg (née au château de Rosenstein, Stuttgart, le et morte à l'abbaye Sainte-Hildegarde d'Eibingen, le ), religieuse sous le nom de Mère Maria Benedicta le , professe le ;
- Marie Élisabeth de Wurtemberg (née à Potsdam le et morte à Mérano le ) ;
- Marguerite Marie de Wurtemberg (née au château de Rosenstein, Stuttgart, le et morte au château d'Altshausen le ), dame de l'ordre de la Croix étoilée, célibataire[10].
Å’uvre
Le duc Albert de Wurtemberg est l'auteur d'une biographie à caractère géographique relative à Wu Peifu, seigneur de la guerre chinois (1874-1939)[11] :
- Le général Wu Pei Fu, publié dans Millard's Revue, .
Honneurs
Albert de Wurtemberg est[7] :
Ordres dynastiques wurtembourgeois
- Grand maître de l'ordre du Mérite militaire (1921)
- Grand Maître de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg (1921)
- Grand maître de l'ordre de Frédéric (1921)
- Souverain de l'ordre d'Olga (1921)
Ordres officiels étrangers
- 1110e Chevalier de l'ordre de la Toison d'or (Empire austro-hongrois, 1893) ;
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne (Empire austro-hongrois, 1891) ;
- Chevalier de l'ordre de la Fidélité (Bade) (1904) ;
- Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière, 1886) ;
- Commandeur de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière ;
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (Monaco, 1889) ;
- Grand-croix de l'ordre de Louis Ier de Hesse (1899) ;
- Grand-croix d'honneur de 1re classe de l'ordre de la Maison de Lippe ;
- 1re classe Croix du Mérite militaire (Mecklembourg-Schwerin) (1914) ;
- Grand-croix avec la couronne d'or et le collier de l'ordre du Mérite du duc Pierre-Frédéric-Louis (grand-duché d'Oldenbourg) ;
- 1re classe avec couronne de la Croix d'honneur de Schwarzbourg ;
- Chevalier honoraire Grand-croix de l'ordre royal de Victoria (Royaume-Uni, 1907) ;
- 1re classe de l'ordre du Lion et du Soleil (Perse) ;
- Chevalier avec collier de l'ordre de l'Aigle noir (Prusse, 1900).
- Grand-croix de l'ordre de l'Aigle rouge (Prusse, 1900) ;
- Pour le Mérite avec feuilles de chêne (Prusse, 1918) ;
- Croix d'honneur 1re classe de l'ordre royal de la Maison de Hohenzollern ;
- Chevalier de l'ordre de la Couronne de Rue (Saxe, 1894).
Ascendance
Références
- (de)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en allemand « Albrecht Herzog von Württemberg » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Albrecht, Duke of Württemberg » (voir la liste des auteurs).
- da Rocha Carneiro 2000, p. 98.
- da Rocha Carneiro 2000, p. 98-107.
- (de) Bernhard Schwertfeger (de), « Albrecht Maria Alexander Philipp Joseph », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 175–176 (original numérisé)..
- (de) Bernhard Schwertfeger, « Albrecht Maria Alexander Philipp Joseph », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 175–176 (original numérisé).
- Énache 1999, p. 216.
- « Nécrologie », L'Indépendance Belge, no 355,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Énache 1999, p. 689.
- Énache 1999, p. 689-692.
- Huberty et al. 1979, p. 549-550.
- da Rocha Carneiro 2000, p. 107.
- « BnF Catalogue général », sur bnf.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
- Michel Huberty, Alain Giraud, P. Chevassu et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. II : Anhalt-Lippe-Wurtemberg, Le Perreux-sur-Marne, A. Giraud, , 641 p. (ISBN 978-2-901138-020). .
- Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 11, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 269 p. (ISSN 0993-3964). .
- Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8)
- (de) Bernhard Schwertfeger (de), « Albrecht Maria Alexander Philipp Joseph », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 175–176 (original numérisé).
- (de) Eberhard Fritz, « Claus Schenk Graf von Stauffenberg und die Herzöge von Württemberg. Überlegungen zu den Motiven des Attentats vom 20. Juli 1944 », Zeitschrift für Hohenzollerische Geschichte, nos 47, 48,‎ , p. 225–261.
- (de) Harald Schukraft (de), « Generalfeldmarschall Herzog Albrecht von Württemberg », dans Lukas Grawe (éd.), Die militärische Elite des Kaiserreichs. 24. Lebensläufe, Darmstadt, wbg Theiss, (ISBN 978-3-8062-4018-4), p. 294–309.
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :