Carl Alexander de Wurtemberg
Carl Alexander de Wurtemberg (en religion Père Odo OSB) (né à Stuttgart, le et mort au château d'Altshausen, Alsthausen, le ) est un membre de la maison de Wurtemberg, devenu moine bénédictin. Pendant l'ère nazie et post-nazie, il apporte une aide aux réfugiés, aux juifs et aux prisonniers de guerre et est signalé aux autorités nazies pour ces activités.
Titulature | Duc de Wurtemberg |
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Dynastie | Maison de Wurtemberg |
Nom de naissance | Carl Alexander Maria Philipp Joseph Albrecht Gregor von WĂĽrttemberg |
Naissance |
Stuttgart (Empire allemand) |
Décès |
Château d'Altshausen, Altshausen, (République fédérale d'Allemagne) |
Père | Albert de Wurtemberg |
Mère | Marguerite de Habsbourg-Lorraine |
Conjoint | sans |
Enfants | aucun |
Religion | Catholicisme romain |
Biographie
Famille
Carl Alexander est le troisième fils du duc Albert de Wurtemberg et de l'archiduchesse Marguerite de Habsbourg-Lorraine[1]. Il a deux frères aînés : Philippe Albert (1893-1975) et Albrecht Eugen (1895-1954), ainsi que quatre sœurs cadettes : Marie Amélie (1897-1923), Marie Thérèse (1898-1928), Marie Elisabeth (1899-1900) et Marguerite Marie (1902-1945)[2]. Carl Alexander, qui a perdu sa mère à un âge précoce (six ans), grandit à Stuttgart, Cassel, Potsdam et parfois aussi en Autriche. Initialement instruit à domicile, il fréquente ensuite le lycée après 1914.
Première Guerre et prêtrise
Pendant la Première Guerre mondiale, il combat sur le front occidental en Italie. Capitaine, il démissionne de l'armée, à la suite de la révolution allemande de 1918-1919, et devient en quelques mois postulant à l'abbaye Saint-Martin de Beuron[3]. Il entre au noviciat en 1920 en tant que Frère Odo, prononçant ses vœux en février 1921. Son père succède au roi Guillaume II, un cousin éloigné, à la tête de la maison de Wurtemberg en octobre de la même année. Frère Odo est ordonné prêtre en 1926. À l'été 1930, devenu le Père Odo, il est envoyé à l' abbaye Saint-Martin, à Weingarten, non loin du château d'Altshausen. Il a occupé plusieurs postes au monastère et a été actif au sein de différentes organisations catholiques de jeunesse. En raison de sa position et des valeurs catholiques conservatrices de sa famille, il s'est engagé dans l'opposition au national-socialisme dès 1933 et a été interrogé à plusieurs reprises par la Gestapo.
Il quitte l'abbaye pour se rendre dans le Wurtemberg en 1934. Les nazis expulsent le Père Odo d'Allemagne en 1936, et il s'est réfugié dans des monastères en Suisse et en Italie. En Suisse, il fonde l'International Catholic Refugees et voyage à travers l'Europe.
Carl Alexander a également agi en tant qu'informateur du Federal Bureau of Investigation et a espionné Wallis Simpson, la maîtresse, devenue plus tard l'épouse du roi du Royaume-Uni, Edward VIII[4].
Émigration aux États-Unis
En 1940, après que le gouvernement suisse l'a informé qu'il ne pouvait garantir sa sécurité, le Père Odo décide d'émigrer aux États-Unis. Avant de partir, il détruit ses papiers personnels, de sorte que ses activités n'ont pas pu être retracées en détail. À partir de 1941, le Père Odo a vécu à Washington, DC, poursuivant son travail avec les réfugiés et permettant aux Juifs d'émigrer d'Allemagne et de ses territoires conquis. À partir de 1943, il s'occupe de la pastorale des Allemands dans les camps de prisonniers de guerre américains. Il a déclaré au Federal Bureau of Investigation que la duchesse de Windsor avait eu des rapports intimes avec Joachim von Ribbentrop lorsqu'il était ambassadeur d'Allemagne à Londres (1936-1938).
L'historien et archiviste de la Maison de Wurtemberg, Eberhard Fritz, estime que l'opposition de Claus von Stauffenberg à Adolf Hitler a peut-être été en partie motivée par sa relation avec la maison de Wurtemberg (le père de Stauffenberg était le dernier Oberhofmarschall du Royaume de Wurtemberg). Stauffenberg connaissait personnellement le Père Odo et était bien conscient des cercles de résistance contre les nazis[5].
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Père Odo fonde la Central European Rehabilitation Association (CERA), dans le but de fournir à l'Europe centrale déchirée par la guerre, de la nourriture, des vêtements, des médicaments et d'autres produits de première nécessité.
Retour en Allemagne
En 1949, après que le CERA eut rempli sa fonction et fut dissout, le Père Odo retourne à l'abbaye de Saint-Barthélemy en Allemagne. Il quitte le monastère en 1952 en raison d'une maladie cardiaque, retournant dans son château familial à Altshausen. Il y passe les dernières années de sa vie et, en 1960, il recrée les Yellow Hussars d'Altshausen[6].
Le Père Odo a été brièvement interviewé et mentionné dans la biographie de 1959 consacrée à sa cousine la reine Mary de Teck par le biographe britannique James Pope-Hennessy[7].
Mort
Carl Alexander meurt au château d'Altshausen, le , à l'âge de 68 ans. Selon ses volontés, il est inhumé au cimetière de l'abbaye Saint-Martin à Weingarten, Wurtemberg[3].
Honneurs
Carl Alexander de Wurtemberg est [1] :
- Grand cordon de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg.
- Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière).
- Chevalier de l'ordre des Saints-Cyrille-et-MĂ©thode (Royaume de Bulgarie).
- Chevalier de l'ordre de l'Aigle noir (Prusse).
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne de Hongrie.
Ascendance
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Duke Carl Alexander of Württemberg » (voir la liste des auteurs).
- Énache 1999, p. 691.
- Énache 1999, p. 691-692.
- da Rocha Carneiro 2000, p. 106.
- (en) « Wallis Simpson, the Nazi minister, the telltale monk and an FBI plot », the Guardian, (consulté le ).
- Eberhard Fritz: Das Haus WĂĽrttemberg und der Nationalsozialismus in Christopher Dowe (Hg.): Adel und Nationalsozialismus im deutschen SĂĽdwesten (Stuttgarter Symposion, Band 11). Stuttgart 2007. S. 132-162.
- Les Yellow Hussars d'Altshausen, fondés en 1748 et abolis en 1812, sont une garde bourgeoise et une milice montée.
- Hugo Vickers|Vickers H., ed. The quest for Queen Mary; Hodder & Stoughton, 2018.
Voir aussi
Bibliographie
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
- Michel Huberty, Alain Giraud, P. Chevassu et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. II : Anhalt-Lippe-Wurtemberg, Le Perreux-sur-Marne, A. Giraud, , 641 p. (ISBN 978-2-901138-020). .
- Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8).
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :