'Ndrangheta
La âNdrangheta est une organisation mafieuse de la rĂ©gion de Calabre, situĂ©e dans le sud de lâItalie, Ă lâest du Mezzogiorno (villes principales : Reggio de Calabre, Crotone, Cosenza, Catanzaro). Dâorigine rurale comme sa voisine Cosa nostra, la Ndrangheta attire moins l'attention des mĂ©dias et la rĂ©pression policiĂšre. Il en rĂ©sulte une difficultĂ© Ă connaĂźtre son fonctionnement, essentiellement familial, puisquâil nây a pas de repentis dâenvergure.
âNdrangheta | |
Positionnement de la Calabre sur la carte d'Italie. | |
Date de fondation | |
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Fondé par | (Origine supposée) Garduña espagnole |
Lieu | Calabre, Italie |
Territoire | Italie (Lombardie) Afrique du Sud Autriche Albanie Allemagne Australie Belgique Canada Colombie Espagne Ătats-Unis (Ătat de New York, Floride dont MiamiâŠ) France Pays-Bas Russie Suisse Togo Maroc |
Années actives | XIXe siÚcle à nos jours |
Ethnies présentes | Calabraise et Lucanienne |
Nombre de membres | 60.000[1] |
ActivitĂ©s criminelles | Narcotrafic, traite des ĂȘtres humains, racket (immobilier et dĂ©chets toxiques), extorsion, usure, dĂ©tournement, contrebande et trafic d'armes |
Alliés |
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Ses membres, appelĂ©s Ndranghetistes (Zappia, Trapani), sont connus pour ĂȘtre de fervents adeptes de la « vendetta », nâhĂ©sitant pas Ă faire rĂ©gner la terreur dans lâAspromonte, rĂ©gion Ă lâextrĂȘme sud de la partie continentale de lâItalie.
AprĂšs sâĂȘtre tournĂ©e vers les enlĂšvements, elle a abandonnĂ© cette activitĂ© dans les annĂ©es 1980 car elle nâĂ©tait pas assez rentable. Depuis, elle sâest orientĂ©e vers le trafic de cocaĂŻne en alliance avec les albanais de lâAlbanie, du Kosovo, et de la MacĂ©doine du Nord (Tirana, Pristina, Kumanovo). Selon le prĂ©fet de Calabre en 2005, « la âNdrangheta joue le premier rĂŽle, au niveau mondial, dans lâapprovisionnement en cocaĂŻne ».
Ă la suite de lâaffaiblissement progressif de la Cosa nostra sicilienne durant les annĂ©es 1980-1990, phĂ©nomĂšne dĂ» Ă la stratĂ©gie suicidaire de lâancien capo di tutti capi, Toto Riina, dâaffronter ouvertement lâĂtat italien, la âNdrangheta est devenue la quatriĂšme organisation criminelle la plus puissante de la pĂ©ninsule, tant en nombre dâaffiliĂ©s quâen termes de revenus[2].
Pour la seule annĂ©e 2013, son chiffre dâaffaires Ă©tait estimĂ© Ă prĂšs de 37 milliards dâeuros, soit 3,4 % du PIB italien[3].
La âNdrangheta commence Ă attirer lâattention du grand public en 2005, aprĂšs lâassassinat de Francesco Fortugno, Ă©lu de La Margherita (centre-gauche) et vice-prĂ©sident de lâAssemblĂ©e rĂ©gionale de Calabre, puis en , lorsque les mĂ©dias relatent lâassassinat en Allemagne de six Italiens ĂągĂ©s de 16 Ă 39 ans, abattus Ă proximitĂ© de la gare principale de Duisbourg. Le 24 novembre 2009, c'est l'assassinat de Lea Garofalo, une jeune femme ayant collaborĂ© avec la justice contre sa propre famille, par son compagnon, chef d'un clan de Crotone, qui soulĂšve une grande Ă©motion dans le pays[4].
En , le prĂ©sident amĂ©ricain George W. Bush, en sâappuyant sur le Foreign Narcotics Kingpin Designation Act, visant Ă rĂ©primer les trafiquants de drogue, lâa ajoutĂ©e officiellement Ă la liste noire des organisations criminelles les plus dangereuses agissant sur le sol amĂ©ricain[5].
Histoire
Origine
âNdrangheta a pour origine Ă©tymologique le mot grec « andragathĂa » (áŒÎœÎŽÏαγαΞία) qui signifie hĂ©roĂŻsme et vertu[6]. Il pourrait aussi dĂ©river de andraghatos, substantif du grec ancien dâItalie qui indiquait lâhomme courageux ou bien ândranghetista, qualificatif nettement pĂ©joratif cette fois, dĂ©signant un homme peu viril, danseur, bouffon, qui prenait part Ă la tarentelle[7].
Le ândranghetiste, du mot grec andragatos, qui signifie homme valeureux et courageux, a des origines lointaines. Thucydide et Plutarque parlent dĂ©jĂ de lui. Câest un personnage entier, sourcilleux sur son honneur, qui, lorsquâil devient criminel, est un adversaire redoutable en raison de sa dĂ©termination et de sa fĂ©rocitĂ©. Un officier français, Duret de Tavel, envoyĂ© par le prince Murat en Calabre, Ă©crit dĂ©jĂ en 1808 que « les Calabrais sont de stature moyenne, bien proportionnĂ©s et musclĂ©s. Ils ont une peau sombre, des traits marquĂ©s, des yeux vifs et brĂ»lants. Ă cause des haines qui opposent les familles, ils sortent toujours armĂ©s de fusils, de poignards et dâune ceinture en forme de giberne qui contient des cartouches »[8]. Duret de Tavel savait aussi que la vraie force du Calabrais et du ândranghetiste lui vient de ses liens exclusifs et de son apparente arriĂ©ration culturelle. LâarchaĂŻsme devient alors une dĂ©fense et un atout. La âNdrangheta, dans son organisation, conteste son territoire Ă celui de lâĂtat lĂ©gal[6]. Mais la vĂ©ritable naissance de la mafia calabraise remonterait aux annĂ©es 1860â1870. Le premier tĂ©moignage officiel de son existence date de 1888, lorsquâelle est dĂ©noncĂ©e au prĂ©fet comme une secte criminelle « qui nâa peur de rien ».
En fonction des historiens, lâorigine mĂȘme dâune sociĂ©tĂ© criminelle en Calabre serait Ă chercher soit dans la Garduña, une organisation criminelle espagnole datant du Bas Moyen Ăge soit dans une colonisation de la Cosa nostra sicilienne ou de la Camorra napolitaine. Ă l'appui de deux derniĂšres hypothĂšses on avance quâinitialement les soldats de la âNdrangheta Ă©taient appelĂ©s des camoristes, et que lâorganisation elle-mĂȘme Ă©tait connue sous le nom dâOnorata SocietĂ (Honorable SociĂ©tĂ©, ancien nom de la mafia sicilienne).
La premiÚre fois que le mot 'Ndrangheta est mentionné auprÚs d'une grande audience est fait par l'écrivain calabrais Corrado Alvaro dans le journal Le Corriere della Sera en [9].
La âNdrangheta au XIXe siĂšcle
La âNdrangheta ne naĂźt rĂ©ellement qu'au milieu du XIXe siĂšcle sous la forme d'une mafia rurale. Ainsi, en 1884, le prĂ©fet Giorgio Tamajo dĂ©nonce dĂ©jĂ la prĂ©sence de mafieux et de camorristes Ă Reggio de Calabre. De plus, le procureur du tribunal de Palmi note entre 1880 et 1885 une forme de dĂ©linquance collective apparue avec la construction du chemin de fer passant par la ville.
En 1887, des tĂ©moignages marquent la prĂ©sence de camorristes Ă Nicastro et l'annĂ©e suivante, en 1888, on y retrouve mĂȘme le premier code contenant les rĂšgles de l'organisation criminelle. En 1889, Ă Palmi, 24 personnes sont arrĂȘtĂ©es, pour la plupart des journaliers et des artisans, ainsi que leur chef, le cordonnier Francesco Lisciotto. Un an plus tard, un nouveau procĂšs entraĂźne l'arrestation de 92 personnes appartenant Ă une organisation criminelle opĂ©rant Ă Latrinoli et Radicena (deux villages aujourd'hui au sein de la commune de Taurianova) et qui, selon les juges, serait nĂ©e deux ans plus tĂŽt sous le nom de « secte des camorristes ».
La âNdrangheta des annĂ©es 1970 Ă la fin du siĂšcle
Jusqu'en 1975, la 'Ndrangheta restreint ses opérations à la Calabre, principalement impliquée dans l'extorsion et le chantage. Son implication dans la contrebande de cigarettes augmente son champ d'action et son contact avec la mafia sicilienne et la Camorra napolitaine. Avec l'arrivée des gros contrats de travaux publics en Calabre, leur attribution à des entreprises sous contrÎle de l'organisation devient une importante source de revenus. Des conflits interviennent quant à la redistribution des profits, ce qui mÚne à la premiÚre guerre de la 'Ndrangheta qui fit 233 victimes[10]. L'organisation était autrefois connue pour ses nombreux rapts lors desquels les victimes, généralement des gens riches, étaient enfermées dans des grottes ou des bergeries du massif de l'Aspromonte contre rançon[11]. Il est généralement admis que John Paul Getty III, kidnappé contre rançon en 1973, est une de leurs victimes[12].
Durant les annĂ©es 1980, elle dĂ©cida de changer dâactivitĂ©, car les 157 enlĂšvements ne rapportĂšrent que 220 milliards de lires (113 620 000 âŹ). Elle sâorienta alors vers le trafic de cocaĂŻne beaucoup plus rentable en collaboration avec les cartels colombiens[11].
La seconde guerre de la 'Ndrangheta fait rage de 1985 Ă 1991. Cette guerre sanglante entre les clans Condello-Imerti-Serraino-Rosmini et ceux de Stefano-Tegano-Libri-Latella fait plus de 600 morts[13]. La mafia sicilienne contribue Ă mettre fin au conflit, notamment en proposant la crĂ©ation d'un super-organe de gestion et de coordination, appelĂ© La Provincia, sur le modĂšle de La Cupola de la Cosa Nostra, pour gĂ©rer les conflits internes. En 1991, lors dâune rĂ©union dans le hameau de Polsi, Ă San Luca, tout prĂšs du sanctuaire de la Madone (it), les diffĂ©rents clans arrivent Ă une mĂ©diation qui met fin Ă la terrible guerre interne entre le clan Da Stefano et celui des Imerti[5].
XXIe siĂšcle
Depuis les annĂ©es 2000, la 'Ndrangheta Ă©vite toute confrontation violente et directe avec les institutions policiĂšres et judiciaires italiennes. Elle privilĂ©gie systĂ©matiquement les pratiques de collusion et de corruption qui lui permettent de se concilier les pouvoirs Ă©tablis sans entrer en conflit avec eux. Elle prend garde Ă©galement Ă mĂ©nager la population dont elle dĂ©pend en perpĂ©tuant des activitĂ©s criminelles faiblement rĂ©munĂ©ratrices mais pourvoyeuses en emplois pour ses hommes de main[14]. Les activitĂ©s de lâorganisation sont plus tournĂ©es vers divers trafics et lâinfiltration de lâĂ©conomie rĂ©elle.
En , Pasquale Condello, considĂ©rĂ© comme le chef le plus redoutĂ© et le plus respectĂ© de la 'Ndrangheta, est arrĂȘtĂ©[13]. En , 3 000 policiers sont mobilisĂ©s pour arrĂȘter 315 membres de lâorganisation. 60 000 000 ⏠de biens dâorigine criminelle sont saisis Ă la suite dâĂ©coutes et dâenregistrements vidĂ©o de rĂ©unions de lâorganisation. Les autoritĂ©s italiennes ont arrĂȘtĂ© : Domenico Oppedisano, considĂ©rĂ© comme le capo crimine, le chef criminel no 1 de la âNdrangheta Ă Rosarno (Calabre), et Pino Neri, le patron de lâorganisation en Lombardie a Ă©tĂ© lui aussi arrĂȘtĂ©. Câest dâailleurs dans le nord que le coup de filet a Ă©tĂ© le plus dĂ©cisif. ImplantĂ©e Ă Milan depuis les annĂ©es 1970, la ville Ă©tant devenue « sa capitale Ă©conomique et financiĂšre », la branche armĂ©e de lâorganisation aurait Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©e. La mafia calabraise est devenue, dans la rĂ©gion la plus riche du pays, une « colonie des clans », selon lâexpression consacrĂ©e du magistrat Ilda Boccassini. Lâexposition universelle de 2015 de Milan faisait dâailleurs partie de leurs futurs chantiers[15].
AprĂšs les arrestations de 2010, l'homme le plus recherchĂ© de l'organisation criminelle Ă©tait Ernesto Fazzalari. Ă son tour, il est arrĂȘtĂ© en en Calabre[16].
En 2014, une opĂ©ration conjointe entre les polices italiennes et le FBI dans l'opĂ©ration New Bridge fait arrĂȘter des membres des familles du crime new-yorkaises Gambino et Bonanno. En , le pape François dĂ©nonce la 'Ndrangheta pour leurs « adorations du diable et la captation du bien commun » et souhaite que l'Ă©glise s'attaque au crime organisĂ©, voulant que les mafiosi soient excommuniĂ©s. Un porte-parole du Vatican clarifie les propos du pape, expliquant que ces mots ne constituent pas une excommunication formelle sous la loi canonique. L'excommunication nĂ©cessite une pĂ©riode de procĂ©dĂ© lĂ©gal. En est arrĂȘtĂ© Ernesto Fazzalari considĂ©rĂ© alors comme le n°2 de la 'Ndrangheta[17]. En , lors d'une opĂ©ration d'envergure, la police italienne arrĂȘte 116 membres de l'organisation[2]. Le , de vastes opĂ©rations policiĂšres aboutissent Ă l'arrestation de 169 mafiosos prĂ©sumĂ©s de la 'Ndrangheta et Ă la mise sous sĂ©questre de 50 millions d'euros de biens en Italie (158 arrestations) et en Allemagne (11 arrestations)[18].
Le procĂšs s'ouvre en janvier 2021[19].
Activités criminelles
La mafia calabraise ne travaille pas de la mĂȘme maniĂšre que son Ă©quivalent sicilien. Cette derniĂšre sâimplique dans un grand nombre de trafics alors que la âNdrangheta se concentre dans sa rĂ©gion et dans le domaine financier :
- Trafic de drogue
- Cela ne lâempĂȘche pas, toutefois, de tisser des liens internationaux, en particulier dans le trafic de stupĂ©fiants avec la Turquie, la Colombie, le Mexique et mĂȘme la Chine pour faciliter lâimportation de narcotiques provenant du Triangle d'or. DĂšs 1970, la âNdrangheta importe des stupĂ©fiants en provenance du Maroc. En 1994, la police intercepte 11 tonnes de cocaĂŻne colombienne. En 2005, la DEA (Drug Enforcement Administration) et la Garde des finances italienne estimaient que les Calabrais gĂ©raient 15 % des 980 tonnes produites annuellement par les cartels colombiens[5].
- Racket/Collecte du Pizzo
- Lâextorsion de fonds est lâune des principales ressources financiĂšres de la âNdrangheta aprĂšs le trafic de drogue. La collecte du Pizzo procĂšde dâune stratĂ©gie plus ou moins Ă©laborĂ©e. Bien souvent, le paiement des assujettis aux clans mafieux sâeffectue par le biais de la souscription de contrats de gardiennage et de sĂ©curitĂ© auprĂšs de sociĂ©tĂ©s mafieuses Ă la suite de dĂ©gradations et de cambriolages provoquĂ©s par ces derniĂšres, pratique parasitaire qui accĂ©lĂšre la dĂ©sertification commerciale de la Calabre et dissuade lâimplantation des entrepreneurs dans cette rĂ©gion. Les seuls commerces qui parviennent Ă profiter de cette situation sont ceux qui sont contrĂŽlĂ©s par la âNdrangheta[14].
- PrĂȘt Ă taux usuraire
- La âNdrangheta profite Ă©galement de la rĂ©ticence des banques Ă prĂȘter aux petits commerçants et aux entrepreneurs pour imposer Ă ces derniers des prĂȘts Ă taux usuraires. Cette frilositĂ© des banques porte ironiquement le sobriquet de « risque calabrais ». Lâusure se fait parfois avec la complicitĂ© des Ă©tablissements bancaires locaux : Ă San Marco Argentano, lâagence locale de la Banca Populare servait de relais pour le recouvrement des prĂȘts usuraires tandis que dans la province de Cosenza, les banquiers proposaient le recours aux usuriers mafieux Ă leurs clients comme une alternative Ă leurs propres prestations bancaires[14].
- Blanchiment dâargent dans lâĂ©conomie lĂ©gale
- Les affaires financiĂšres douteuses et le blanchiment d'argent constituent ainsi lâessentiel de ses activitĂ©s. Les marchĂ©s calabrais de grossistes alimentaires font Ă©galement lâobjet dâune importante infiltration mafieuse, notamment en ce qui concerne les circuits commerciaux de lâhuile dâolive. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, la Calabre connut une vĂ©ritable guerre entre deux clans cherchant Ă obtenir le monopole sur les subventions de la CEE aux producteurs dâhuile dâolive. En , le maire-adjoint de San Lorenzo Ă©tait exĂ©cutĂ© par balles. Il Ă©tait employĂ© de lâAssociation provinciale des producteurs ovilicoles (AIPO). En , le prĂ©sident de lâAIPO est abattu dans les rues de Reggio Calabria[14]. La nĂ©obanque Wirecard a rĂ©alisĂ© jusqu'en 2017 des opĂ©rations de paiement pour un casino en ligne localisĂ© Ă Malte et contrĂŽlĂ© par la 'Ndrangheta[20], qui procĂ©dait ainsi Ă du blanchiment[21].
- Détournement des subventions européennes et nationales et détournement des marchés publics
- Elle opĂšre Ă©galement au niveau des subventions europĂ©ennes en dĂ©tournant des fonds pour lâagriculture. Le Centro Studi Investimento Sociale, aprĂšs une Ă©tude, a constatĂ© que lâorganisation avait dĂ©tournĂ© plusieurs centaines de millions dâeuros dans le domaine agricole[14]. La âNdrangheta a, par exemple, largement contribuĂ© aux retards de construction de lâhĂŽpital de Pizzo Calabro (Sud de la Calabre). LancĂ© en 1959, ce projet de construction nâa toujours pas abouti alors que plus de 2,5 millions ⏠ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s en pure perte pour relancer le chantier. Lâapprovisionnement en matĂ©riel mĂ©dical Ă©tait de plus entiĂšrement acquis aux clans mafieux : les deux sociĂ©tĂ©s calabraises qui fournissent les Ă©tablissements hospitaliers de la rĂ©gion de Reggio de Calabre en gants, seringues et autres Ă©quipements mĂ©dicaux et sanitaires, Ă©tant sous influence[14]. La 'Ndrangheta s'est en partie infiltrĂ©e dans le systĂšme d'asile italien, certains centres pour migrants Ă©tant une source lucrative de fonds[22].
- Prostitution
- Trafic et immersion de déchets toxiques et/ou radioactifs
- La collecte et « fausse-gestion » de dĂ©chets est aussi une source importante de revenus pour les clans de la âNdrangheta. Ainsi, en 1992, en quelques semaines, trois bateaux transportant respectivement 150 bidons de boue, 120 bidons de dĂ©chets radioactifs et 75 bidons de diffĂ©rentes substances toxiques et nocives ont Ă©tĂ© sabordĂ©s au large des cĂŽtes calabraises[5]. Selon les aveux faits en 2005 aux enquĂȘteurs de la Direction nationale anti-mafia italienne par un repenti, ce sont une trentaine de bateaux qui ont Ă©tĂ© coulĂ©s dans cette mĂȘme pĂ©riode, permettant aux pseudo-gestionnaires de ces dĂ©chets d'empocher les sommes Ă©levĂ©es versĂ©es pour Ă©vacuer ou traiter ces dĂ©chets (activitĂ© pourtant thĂ©oriquement trĂšs strictement rĂ©glementĂ©e). Selon le repenti, chaque bateau coulĂ© aurait rapportĂ© environ 150 millions de lires (77 000 âŹ), l'assurance se chargeant d'indemniser les propriĂ©taires des navires[5]. La Ndrangheta, par le biais de sociĂ©tĂ©s locales, achĂšte aussi des terrains utilisĂ©s comme dĂ©charges sauvages. PrĂšs de Ciro, des sites miniers dĂ©saffectĂ©s ont Ă©tĂ© utilisĂ©s par les mafieux calabrais pour cacher des dĂ©chets immergĂ©s[14]. De mĂȘme, ils ont aussi illĂ©galement utilisĂ© des grottes sous-marines pour l'immersion de dĂ©chets radioactifs[14].
- Trafic dâarmes de guerre
- Fusils dâassaut et lance-roquettes.
- EnlĂšvements
- ActivitĂ© qui nâest plus pratiquĂ©e depuis les annĂ©es 1980 car nâĂ©tant pas assez rentable. En effet, les enlĂšvements et sĂ©questrations, sur un total de 157 personnes, nâavaient rapportĂ© approximativement que 220 milliards de lires. Ă cette Ă©poque, le trafic de cocaĂŻne semblait beaucoup plus intĂ©ressant[6].
- Trafic de diamants
- Afrique du Sud.
Ăconomie de la âNdrangheta
Il est toujours difficile d'Ă©valuer les gains illĂ©gaux[23], mais selon un rapport de lâEurispes, institut de donnĂ©es Ă©conomiques, sociales et politiques sur le crime organisĂ© en Italie, la âNdrangheta, la mafia calabraise, serait devenue la plus riche et la plus puissante organisation criminelle dâItalie, devant Cosa Nostra. Cette analyse confirme le dernier rapport de la commission parlementaire anti-mafia et des services de renseignements italien (art 13). Les Ătats-Unis ont dĂ©cidĂ© dâinscrire sur sa liste noire la âNdrangheta comme Ă©tant lâorganisation criminelle la plus puissante au monde, considĂ©rant que la mafia calabraise avait infiltrĂ© une grande partie de lâĂ©conomie amĂ©ricaine.
Toujours selon l'Eurispes, en 2007, la mafia calabraise a gagnĂ© 44 milliards dâeuros, ce qui reprĂ©sente 2,9 % du PIB de lâItalie (PIB estimĂ© Ă 1 535 milliards dâeuros). Le revenu annuel de la Holding âNdrangheta reprĂ©sente le PIB de lâEstonie (13,2 milliards dâeuros) ajoutĂ© Ă celui de la SlovĂ©nie (30,4 milliards dâeuros).
Le trafic de drogue reste lâactivitĂ© la plus rentable avec 27,24 milliards dâeuros par an (62 % du revenu total). 80 % de la cocaĂŻne en Europe transite par la âNdrangheta en Italie.
ActivitĂ©s illicites | Chiffre dâaffaires (2007), en milliards d'⏠|
---|---|
Trafic de drogue | 27,240 |
Entreprises et travaux publics | 5,733 |
Extorsion et usure | 5,017 |
Trafic d'armes | 2,938 |
Prostitution | 2,867 |
Total | 43,795 |
Structure
La âNdrangheta a une hiĂ©rarchie bien prĂ©cise, comme beaucoup dâentitĂ©s mafieuses. JusquâĂ rĂ©cemment, on pensait que son organisation nâĂ©tait pas pyramidale mais reposait sur une structure horizontale.
La âNdrangheta a une structure trĂšs impermĂ©able, on y compte moins de repentis que dans les autres organisations criminelles[5].
'Ndrine
La 'Ndrangheta est composée de nombreuses 'ndrine ('ndrina au singulier), ou cosche (cosca au singulier), qui sont de petits groupes formés en général autour d'une famille, dont le chef est nommé capobastone[24].
Les 'ndrine ne sont pas toutes de mĂȘme ampleur et de mĂȘme importance. Ainsi, la 'ndrina Bellocco de Rosarno (Reggio Calabria) par exemple, est l'une des plus puissantes de la 'Ndrangheta[25].
Lorsqu'une 'ndrina atteint plus de 50 membres, elle peut acquérir le statut de 'ndrina distaccata, qui lui permet d'étendre son territoire pour autant qu'elle y soit autorisée par le locale local.
Locali
Le regroupement de plusieurs 'ndrine d'une mĂȘme rĂ©gion s'appelle il locale (locali au pluriel), il y en aurait environ 166.
Le locale est composé d'au moins 49 'ndranghetisti et est dirigé par un capo-locale.
Province | Nombre de locali |
---|---|
Reggio de Calabre | 73 |
Catanzaro | 21 |
Crotone | 21 |
Cosenza | 14 |
Vibo Valentia | 7 |
Crimine
En 2010, on dĂ©couvre qu'au sommet de la âNdrangheta, il y a une structure verticale appelĂ©e « Provincia » ou « Crimine ». Câest lâĂ©quivalent de la « Coupole » (organe de contrĂŽle au sommet de la Cosa nostra). Le chef, appelĂ© Capo Crimine, est Ă©lu chaque annĂ©e au mois d'aoĂ»t lors de la rĂ©union au sanctuaire de Polsi dans la ville de San Luca[26]. Le Crimine est un organe politique et non exĂ©cutif de la âNdrangheta. Il dĂ©cide et nomme les chefs pour les territoires Ă©loignĂ©s de la Calabre quand il nây a pas dâaccord entre les familles, il Ă©tablit quels clans font partie de lâorganisation et ceux quâil ne reconnaĂźt pas, il tranche les litiges entre les clans. Il a aussi un tribunal pour juger ceux qui commettent une faute[27].
La âNdrangheta reste une organisation horizontale sur le plan exĂ©cutif, verticale sur le plan politique. L'Ă©quivalent du Crimine est la « cour constitutionnelle » dâun pays. Par exemple, si un clan veut faire des affaires sur un territoire contrĂŽlĂ© par un autre clan, il doit informer le clan en question. Le Crimine intervient dans le cas oĂč il nây a pas dâaccord entre les deux[27].
Rites
Lâacceptation au sein du clan, souvent familial, se fait, la plupart du temps, aprĂšs un acte illĂ©gal tel quâun homicide.
Lâorganisation calabraise travaille trĂšs discrĂštement. Pour en devenir membre, il faut ĂȘtre nĂ© dâune famille de la âNdrangheta. Les enfants de 'ndranghetiste sont appelĂ©s dĂšs leur naissance, « Jeune dâhonneur ». Par un rituel initiatique oĂč le chef de clan coupe les ongles du nouveau-nĂ©, on place une clĂ© et un poignard de chaque cĂŽtĂ© de lâenfant. Sâil touche le couteau en premier, cela signifie quâil sera un 'ndranghetiste ; en revanche si lâenfant touche la clĂ©, il deviendra un magistrat, ou un homme politique corrompu. Le couteau est placĂ© de prĂ©fĂ©rence plus prĂšs que la clĂ©[28].
Pour devenir un vrai 'ndranghetiste, il existe un rite initiatique. Le battezzando de la 'Ndrangheta, littĂ©ralement « le candidat Ă lâaffiliation ». Il possĂšde un nom spĂ©cifique, il sâappelle contrasto onorato. Pour comprendre ce que cela signifie, les non-affiliĂ©s sont nommĂ©s dans le langage de la 'Ndrangheta des contrasti. Ceux qui ne sâopposent pas et qui respectent la 'Ndrangheta sâappellent, eux, des contrasti honorati mais ils ne sont pas affiliĂ©s Ă lâorganisation.
Ă 14 ans, le premier grade de lâaffiliation, le picciotto, sâobtient au cours dâun rituel ancestral, identique depuis des siĂšcles. Il se dĂ©roule dans une piĂšce en forme de fer Ă cheval. Le chef dirige une trĂšs longue cĂ©rĂ©monie Ă la fin de laquelle le battezzando jure de prendre sur lui la lourde responsabilitĂ© de faire partie de lâorganisation, qui, selon le code, sera supĂ©rieure Ă sa propre famille, Ă ses enfants et Ă son sang.
Les rĂ©unions de la âNdrangheta se font dans un dialecte calabrais et suivent un certain rituel avec des allusions Ă la loyautĂ© et une apologie de la violence.
âNdrangheta Ă lâĂ©tranger : internationalisation ou mondialisation
Afrique du Sud
Sur place, lâorganisation a investi dans les diamants[6].
Madagascar
Ă Nosy-Be, Antsiranana, l'organisation investit dans l'hĂŽtellerie et les pizzerias.
Allemagne
En Allemagne, le BND, principal service de renseignement, a lancĂ© en 2006, un avertissement sĂ©vĂšre, relayĂ© par le Berliner Zeitung. La âNdrangheta calabraise serait Ă leurs yeux lâorganisation criminelle « la plus dangereuse dâEurope ». Elle blanchirait lâargent du trafic de stupĂ©fiants en achetant couramment hĂŽtels et restaurants en Thuringe, en Saxe et sur les rives de la Baltique. Elle aurait Ă©galement passĂ© des ordres portant sur 9 millions dâeuros Ă la Bourse de Francfort, surtout dans les titres Ă©nergĂ©tiques, E.ON AG et Siemens en particulier, mais aussi Gazprom dans laquelle elle aurait 3 % du capital[6]. Elle pratique aussi la traite humaine[6].
Dans la nuit du , la violence de la âNdrangheta calabraise touche pour la premiĂšre fois lâAllemagne. Six Italiens ĂągĂ©s de 16 Ă 39 ans sont abattus Ă proximitĂ© de la gare principale de Duisbourg (Sebastiano Strangio, 39 ans, Marco Marmo, 25 ans, les frĂšres Francesco et Marco Pergola, 22 et 20 ans, Tommaso Venturi, 18 ans, seul nĂ© en Allemagne, et un mineur, F. G., 16 ans). Les victimes appartenaient toutes Ă la famille Pelle-Romeo, qui se livre Ă une vĂ©ritable vendetta avec la famille Strangio-Nirta depuis 1991. Cette « guerre », dont lâorigine remonterait Ă une simple dispute entre adolescents lors du carnaval de San Luca, bourgade calabraise de 4 000 habitants, aurait dĂ©jĂ fait 21 victimes. La violence connaĂźt mĂȘme un nouveau tournant lorsque la femme du parrain Giovanni Nirta, Maria Strangio, 33 ans, est assassinĂ©e le jour de NoĂ«l 2006[29]. DâaprĂšs le ministre de lâintĂ©rieur italien, Giuliano Amato, cet attentat est le premier de cette ampleur perpĂ©trĂ© Ă lâĂ©tranger par la mafia calabraise.
Cet enracinement en Allemagne date de la chute du mur de Berlin en 1989. Pietro Grasso, procureur national anti-mafia, rappelle une vieille Ă©coute tĂ©lĂ©phonique remontant au jour de la chute de Berlin. Un mafioso tĂ©lĂ©phonait Ă un autre : « Va Ă Berlin-Est et achĂšte. » « J'achĂšte quoi ? », disait lâautre. « Tout, bars, restaurants, immeubles. » AussitĂŽt dit, aussitĂŽt fait. La âNdrangheta sâempare alors de vieux palais Ă moitiĂ© dĂ©truits, dâĂ©difices en tous genres, de restaurants, pour une bouchĂ©e de pain. Câest donc avec la chute du Mur que commence lâaventure de la âNdrangheta en Allemagne[6].
AprÚs l'arrestation de 11 mafiosos en , les autorités allemandes estiment qu'au moins 400 membres de la 'Ndrangheta se trouvent dans le pays[18].
Belgique
La âNdrangheta a achetĂ© prĂšs dâun quartier entier Ă Bruxelles avec lâargent blanchi de la drogue[30]. Le , 47 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es, accusĂ©es de trafic de drogue et de blanchiment dâargent pour lâachat de biens immobiliers Ă Bruxelles pour 28 millions âŹ. Leurs activitĂ©s se sont Ă©tendues aux Pays-Bas, oĂč de grandes quantitĂ©s dâhĂ©roĂŻne et de cocaĂŻne avaient Ă©tĂ© achetĂ©es par le clan Pesce-Bellocco de la ville de Rosarno et le clan Strangio du village de San Luca[31].
Elle est présente en Belgique également par les activités de détournement de fonds européens[32]
Europe centrale
La prĂ©sence de la 'Ndrangheta est signalĂ©e depuis plusieurs annĂ©es dans les nouvelles dĂ©mocraties dâEurope de lâEst : RĂ©publique tchĂšque, Hongrie et Roumanie notamment. Selon le BND allemand, la pĂšgre calabraise aurait passĂ© un accord avec les gangs de la mafia albanaise pour pĂ©nĂ©trer ces marchĂ©s.
En Slovaquie, l'existence de liens entre la 'Ndrangheta, des hommes d'affaires slovaques et le gouvernement slovaque de Robert Fico est suspectĂ©e, autour d'affaires de fraude fiscale. La 'Ndrangheta est Ă©galement la principale organisation suspecte dans l'affaire des meurtres du journaliste JĂĄn Kuciak et de Martina KuĆĄnĂrovĂĄ. Dans son dernier reportage, le journaliste d'investigation slovaque s'Ă©tait concentrĂ© sur les activitĂ©s de la 'Ndrangheta en Slovaquie et sur les liens d'entrepreneurs italiens douteux avec les plus hauts niveaux de la politique slovaque[33].
France
En France, lâorganisation a investi dans la cocaĂŻne et l'immobilier (notamment Ă Nice et sur la CĂŽte dâAzur). Elle est aussi prĂ©sente en rĂ©gion parisienne, Ă Lyon, NĂźmes, Avignon, Saint-Ătienne, Clermont-Ferrand et dans le nord de la France par le biais de familles entiĂšres[6]. Nicola Gratteri affirme que des reprĂ©sentants du clan Stefano sont prĂ©sents sur la CĂŽte d'Azur et « achĂštent tout ce qui leur passe par la tĂȘte : des hĂŽtels, des restaurants, des pizzerias, des domaines immobiliers. Ils achĂštent aussi des bouts de journaux ou de tĂ©lĂ©visions, susceptibles ensuite d'affecter la pensĂ©e des gens. Cela devient donc trĂšs dangereux. »[34].
Pays-Bas
Aux Pays-Bas, lâorganisation calabraise sâadonnerait au trafic de stupĂ©fiants et dâimmigrĂ©s et investirait dans lâimmobilier[6].
Suisse
En Suisse, en plus d'une activitĂ© de blanchiment d'argent dĂ©ployĂ©e depuis longtemps[35], lâorganisation sâest lancĂ©e dans le trafic de cannabis, de cocaĂŻne, dâhĂ©roĂŻne et dâarmes[6] - [36].
Russie
En Russie, la âNdrangheta est prĂ©sente dans le trafic de drogue, lâimmobilier et la contrefaçon de roubles et de dollars. DĂšs 1993, au moment oĂč la Russie sâouvrait aux capitaux Ă©trangers, les magistrats de Locri (Calabre) dĂ©couvraient un recyclage fabuleux entre Moscou et leurs terres. Des mafiosi Ă©taient prĂȘts Ă payer comptant une aciĂ©rie et une usine chimique Ă Saint-PĂ©tersbourg avec lâĂ©quivalent en roubles de 2 600 milliards de lires prĂ©levĂ©es dans une banque allemande[6].
Amérique du Nord
Lâorganisation a Ă©tĂ© signalĂ©e au Canada et aux Ătats-Unis dans les Ătats de Floride et de New York. En 2004, le procureur de Tampa de lâĂtat de Floride dĂ©finit la Ndrangheta de la maniĂšre suivante : « Elle est invisible comme lâautre cĂŽtĂ© de la lune ».
En , lâancien prĂ©sident amĂ©ricain, Georges W. Bush, en sâappuyant sur le Foreign Narcotics Kingpin Designation Act, visant Ă punir les trafiquants de drogue, lâa rajoutĂ©e officiellement sur la liste noire des organisations criminelles les plus dangereuses agissant sur le sol amĂ©ricain.
Australie
En Australie, lâorganisation sâadonne au trafic dâarmes et dâhĂ©roĂŻne, ainsi quâaux jeux de hasard[6].
Colombie
Les Colombiens leur auraient confiĂ© un tiers du trafic de cocaĂŻne dans le monde[6]. Reconnaissant la fiabilitĂ© financiĂšre et « morale » des Calabrais, dĂšs les annĂ©es 1980, lorsque Cosa nostra commence Ă dĂ©cliner sous les coups de la rĂ©pression, et finit par abandonner la gestion directe de la drogue. Les Calabrais venaient de mettre un terme Ă leur expĂ©rience de sĂ©questrations. Tandis que la « coke » vendue 50 Ă 100 ⏠la dose sur les places europĂ©ennes, rapportait cent fois plus. « Il nây a plus un gramme de cocaĂŻne qui ne soit sur les marchĂ©s du vieux continent sans la bĂ©nĂ©diction de la âNdrangheta », dit un enquĂȘteur. Pour ce faire, les Calabrais ont Ă©tabli en Colombie des rapports directs et exclusifs avec les Forces armĂ©es rĂ©volutionnaires (FARC) et les AutodĂ©fenses unies de Colombie (AUC) de Salvatore Mancuso, dit El Mono, qui serait dâorigine italienne, et qui fait lâobjet de 23 mandats dâarrĂȘt internationaux[6].
Dans la culture populaire
Cinéma
- 2014 : Les Ămes noires, film de Francesco Munzi
- 2015 : LĂ©a de Marco Tullio Giordana
- 2015 : La Terra Dei Santi (it) de Fernando Muraca
- 2017 : Tout l'argent du monde de Ridley Scott
- 2017 : A Ciambra de Jonas Carpignano
- 2021 : â'A Chiaraâ' de Jonas Carpignano
Télévision
- 2016 : Solo (it), de Michele Alhaique
- 2017 : Kings of Crime (it) de Roberto Saviano
- 2019 : L'empreinte des tueurs de Urs Egger
- 2020 : ZeroZeroZero de Stefano Sollima
- 2023 : The Good Mothers
Bibliographie
- « La Mafia progresse en Europe », Le Figaro, Richard Heuzé, [37].
- (en) Litterio Mirenda, Sauro Mocetti et Lucia Rizzica, « The Economic Effects of Mafia: Firm Level Evidence », American Economic Review, août 2022[38].
- S. QuĂ©rĂ© La âNdrangheta - EnquĂȘte au cĆur de la plus puissante des mafias italiennes, Paris, La Manufacture de livres, 2009, 181 p.
- Phillip Gwynne, Rush, trad Chloé Petit, Casterman, 2013.
- « 'Ndrangheta, la mafia la plus puissante du monde », Courrier international, no 1530, 27 février-4 mars 2020, p. 26-31.
- Antonio Talia, âNdrangheta. Sur les routes de la mafia la plus puissante au monde, Grasset, 2020.
- Duret de Tavel, Séjour d'un officier français en Calabre, Béchet, 1820[39].
Notes et références
- Constance Jamet et A. F. P. agence, « La mafia calabraise, aussi rentable que la Deutsche Bank et McDonald's réunis », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
- Mathieu Ait Lachkar, En Italie, «des milliers de mafieux sont en prison et 12 milliards saisis tous les deux ans», liberation.fr, 7 juillet 2017.
- (it) âNdrangheta spa, un'azienda da 53 miliardi di fatturato.
- (ar) Milka Kahn et Anne VĂ©ron, Des femmes dans la mafia: Madones ou marraines ?, Nouveau Monde Editions, (ISBN 978-2-36942-144-3, lire en ligne)
- Enrico Porsia, « La mafia calabraise Ă la conquĂȘte du monde » [archive du ], sur bakchich.info, .
- « La mafia calabraise Ă la conquĂȘte de l'Europe », sur hebdo.nouvelobs.com (consultĂ© le )
- M-A. Matard-Bonucci, Histoire de la Mafia.
- Duret de Tavel, « Séjour d'un officier français en Calabre », Béchet aßné, Paris, 1820.
- http://www.stopndrangheta.it/file/stopndrangheta_15.pdf.
- (en) John Dickie, Mafia Republic : Italy's Criminal Curse. Cosa Nostra, 'Ndrangheta and Camorra from 1946 to the Present, , 400 p. (ISBN 978-1-4447-2643-5, lire en ligne), p. 137.
- (en) John Hooper, Move over, Cosa Nostra, theguardian.com, 8 juin 2006
- « ITALY : Catching the Kidnapers », sur TIME.com (consulté le ).
- (en) John Hooper, Godfather's arrest fuels fear of bloody conflict, theguardian.com, 24 février 2008.
- « Mafias et organisations criminelles - La 'Ndrangheta par Frank FURET, Banc public n°126, janvier 2004 », sur www.bancpublic.be (consulté le ).
- Eric Jozsef, « âNdrangheta : la Pieuvre continue de faire couler lâencre et le sang », sur LibĂ©ration.fr, (consultĂ© le ).
- « En Italie, arrestation dâun des mafieux les plus recherchĂ©s, aprĂšs vingt ans de cavale », lemonde.fr, le .
- Italie: arrestation du n°2 de la 'Ndrangheta aprÚs 20 ans de cavale, levif.be, 26 juin 2016.
- « Vaste coup de filet dans la mafia calabraise en Italie et en Allemagne », sur rfi.fr, (consulté le ).
- Eric Jozsef, « Mafia : en Calabre, la âNdrangheta au cĆur dâun gigantesque procĂšs », sur LibĂ©ration.fr, (consultĂ© le ).
- (en) Miles Johnson and Dan McCrum, « Wirecard processed payments for mafia-linked casino », Financial Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « La mafia italienne impliquée dans le scandale Wirecard », sur La Tribune (consulté le ).
- (en) âMigrants are more profitable than drugsâ: how the mafia infiltrated Italyâs asylum system, theguardian.com, 1er fĂ©vrier 2018
- M. Charest, « Peut-on se fier aux délinquants pour estimer leurs gains criminels ? », Criminologie, vol. 37, no 2, 2004, pp. 64-87.
- « 'Ndrangheta », sur nicaso.com (consulté le ).
- « Blitz contro i Bellocco - Nuova Cosenza Quotdiano Digitale », sur nuovacosenza.com (consulté le ).
- L'Express N.3081 du 21 au : Dans l'ombre du parrain., p. 54.
- Delphine Saubaber, « "DĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© sur la 'Ndrangheta provoquerait un sĂ©isme politique" », L'Express,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Mafia italienne. Sans les femmes, les boss ne seraient rien », Courrier international,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- A san luca, berceau de la ândrangheta. Ă table avec les mafieux, SĂŒddeutsche Zeitung, 7 avril 2009.
- La mafia gangrĂšne l'Europe, dont Bruxelles, avertit le patron italien de l'anti-mafia, rtbf.be, 5 juin 2018.
- La mafia calabraise recycle Ă Bruxelles, lalibre.be, 6 mars 2004.
- La mafia calabraise sâinvite Ă Bruxelles, dhnet.be, 24 janvier 2017
- (cs) ÄlĂĄnek, kterĂœ moĆŸnĂĄ stĂĄl Kuciaka ĆŸivot: ItalskĂĄ mafie na Slovensku. JejĂ chapadla sahajĂ i do politiky, lidovky.cz, 28 fĂ©vrier 2018
- Quentin Raverdy, « La 'Ndrangheta, la mafia calabraise qui continue de menacer l'Europe », sur Le Point, (consulté le ).
- 'SwissInfo, La âNdrangheta inquiĂšte la Suisse, consultĂ©e le
- MinistĂšre public de la ConfĂ©dĂ©ration, Mise en accusation dâune organisation de type âNdrangheta en Suisse, consultĂ©e le .
- « La Mafia progresse en Europe », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (en) Litterio Mirenda, Sauro Mocetti et Lucia Rizzica, « The Economic Effects of Mafia: Firm Level Evidence », American Economic Review, vol. 112, no 8,â , p. 2748â2773 (ISSN 0002-8282, DOI 10.1257/aer.20201015, lire en ligne, consultĂ© le )
- Duret de Tavel, Séjour d'un officier français en Calabre, Béchet, (lire en ligne)
Voir aussi
Autres groupes mafieux en Italie
- La Camorra (en Campanie)
- La Sacra corona unita (dans les Pouilles)
- La Stidda (en Sicile)
- La Cosa nostra (en Sicile)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :