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Wenceslao Paunero

Wenceslao Paunero (Colonia del Sacramento, sur le territoire de l’actuel Uruguay, 1805 - Rio de Janeiro, 1871), Ă©tait un militaire, homme politique et diplomate argentin, membre Ă©minent du Parti unitaire.

Wenceslao Paunero
Wenceslao Paunero
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Conflit

Il commença sa carriĂšre militaire dans l’armĂ©e argentine lors de la guerre contre le BrĂ©sil, puis prit du service dans les troupes du gouverneur de Buenos Aires Juan Lavalle, participant notamment Ă  la bataille d’Oncativo. La prise de pouvoir par le caudillo fĂ©dĂ©raliste Juan Manuel de Rosas au dĂ©but des annĂ©es 1830 le contraignit Ă  l’exil, en Bolivie d’abord, puis au Chili, oĂč il entretint des contacts avec Sarmiento et Mitre. Il revint en Argentine Ă  la faveur de la rĂ©bellion d’Urquiza et prit part Ă  la bataille de Caseros. D’abord loyal Ă  la ConfĂ©dĂ©ration argentine, il rejoignit bientĂŽt Mitre, contribuant Ă  la victoire unitaire de PavĂłn, et apportant ensuite son concours Ă  la liquidation des gouvernorats fĂ©dĂ©ralistes dans les provinces de l’intĂ©rieur ; en mĂȘme temps, il combattit, souvent avec cruautĂ©, la guerre d’escarmouches pratiquĂ©e par les montoneras des caudillos locaux. Il fut rĂ©compensĂ© par un portefeuille ministĂ©riel sous la prĂ©sidence de Mitre, et aprĂšs la dĂ©faite Ă©lectorale de celui-ci, termina sa carriĂšre comme ambassadeur au BrĂ©sil.

ActivitĂ© jusqu’à la chute de Rosas

Wenceslao Paunero naquit Ă  Colonia del Sacramento, aujourd’hui en Uruguay, alors encore partie de la Vice-royautĂ© du RĂ­o de la Plata, comme fils de Juan Paunero Caballero, qui s’était Ă©tabli dans la Bande orientale vers la fin du XVIIIe siĂšcle, et de Manuela Delgado MartĂ­nez, tous deux Espagnols.

Durant une brĂšve pĂ©riode, il frĂ©quenta les cours du CollĂšge Royal San Carlos dans la ville de Buenos Aires, mais le manque de moyens – sa famille n’était pas fortunĂ©e – le contraignit Ă  suspendre ses Ă©tudes et Ă  gagner lui-mĂȘme sa subsistance.

AprĂšs qu’il se fut enrĂŽlĂ© dans l’armĂ©e argentine en 1825, les autoritĂ©s le placĂšrent Ă  la tĂȘte du contingent apportĂ© par la province de Corrientes en vue de la guerre de Cisplatine et participa, sous le commandement de JosĂ© MarĂ­a Paz, Ă  la bataille d’ItuzaingĂł. De retour du front nord, il fut versĂ© dans les troupes qui assiĂ©geaient Colonia, qui n’avait pas encore Ă©vacuĂ©e par les BrĂ©siliens, mais vint Ă  ĂȘtre fait prisonnier par les assiĂ©gĂ©s. EnvoyĂ© dans une prison Ă  Rio de Janeiro, il fut Ă©changĂ© contre un officier impĂ©rial.

Il rentra Ă  Buenos Aires en , oĂč le gĂ©nĂ©ral unitaire Juan Lavalle, qui venait d’usurper le gouvernement de la province aprĂšs avoir fait assassiner le gouverneur fĂ©dĂ©raliste portĂšgne Manuel Dorrego, le nomma capitaine. S’étant joint aux troupes avec lesquelles Paz envahit la Province de CĂłrdoba, il lui fut donnĂ© de prendre part aux batailles de San Roque, de La Tablada et d’Oncativo, lors desquelles les caudillos fĂ©dĂ©ralistes Juan Bautista Bustos et Juan Facundo Quiroga furent battus. Entre ces deux derniĂšres batailles, il fut Ă©levĂ© au grade de major et envoyĂ© par Paz entamer des pourparlers avec Quiroga. Il combattit les fĂ©dĂ©ralistes de Santiago del Estero sous les ordres de RomĂĄn Deheza, puis fut chargĂ© de combattre les Indiens Ă  la frontiĂšre, ainsi que les montoneros, cette fois sous le commandement de Lamadrid. Bien que n’ayant pas participĂ© Ă  la bataille de La Ciudadela, qui se solda par une dĂ©faite des unitaires et fut marquĂ©e par la capture fortuite du gĂ©nĂ©ral Paz, il accompagna les rĂ©sidus de l’armĂ©e de Paz vers l’exil en Bolivie.

Il vĂ©cut dans ce pays pendant plusieurs annĂ©es en vaquant Ă  ses affaires et en exerçant le journalisme aux cĂŽtĂ©s de l’unitaire portĂšgne BartolomĂ© Mitre, avec qui il se lia d’une amitiĂ© Ă©troite et durable. Il y contracta mariage avec la sƓur du prĂ©sident JosĂ© BalliviĂĄn et fut amenĂ© Ă  assumer la reprĂ©sentation diplomatique en Bolivie de sa terre natale, dĂ©nommĂ©e depuis 1829 État oriental de l’Uruguay. Il fonda Ă  La Paz le journal La Época et en resta le directeur jusqu’à son installation au Chili. AprĂšs la dĂ©stitution de BalliviĂĄn en 1847, il se rendit d’abord au PĂ©rou, ensuite au Chili, oĂč il entretint des liens avec Domingo Faustino Sarmiento et Juan Bautista Alberdi, parmi d’autres.

En , Ă  la suite du pronunciamiento d’Urquiza, il s’embarqua pour Buenos Aires, conjointement avec Sarmiento et Mitre. À la fin de l’annĂ©e, il s’incorpora comme colonel dans les troupes colorado uruguayennes engagĂ©es dans la campagne militaire contre le gouverneur fĂ©dĂ©raliste Juan Manuel de Rosas et prit part Ă  la bataille de Caseros. Plus tard, en 1859, il fut nommĂ© commandant-gĂ©nĂ©ral d’armes et chef d’état-major de l’armĂ©e de l’État de Buenos Aires. Il fit du service Ă  Azul, localitĂ© situĂ©e sur la frontiĂšre avec le territoire pour lors encore tenu par les Indiens, et lança une expĂ©dition malheureuse sur Salinas Grandes, dans le sud de la province de Buenos Aires. Il fut Ă©galement commandant Ă  San NicolĂĄs de los Arroyos, aux confins de la province de Santa Fe, et Ă  BahĂ­a Blanca.

Avant et aprĂšs la bataille de PavĂłn

Il combattit Ă  la bataille de Cepeda de 1859, puis s’incorpora dans l’armĂ©e de la ConfĂ©dĂ©ration argentine. Urquiza le nomma Ă©missaire fĂ©dĂ©ral, conjointement avec Juan SaĂĄ, dans la province de San Juan, oĂč le gouverneur fĂ©dĂ©raliste JosĂ© Antonio Virasoro avait Ă©tĂ© renversĂ© et assassinĂ© par les libĂ©raux en ; cependant Paunero, ayant eu de graves dĂ©saccords avec SaĂĄ, et considĂ©rant que ce dernier dĂ©fendait le gouvernement provincial rĂ©volutionnaire, le renvoya Ă  Buenos Aires[1]. Peu aprĂšs, SaĂĄ envahit San Juan, et sa sanglante victoire fut le point de dĂ©part d’une nouvelle guerre intĂ©rieure. Celle-ci culmina dans la bataille de PavĂłn de 1861, oĂč Paunero, Ă  la tĂȘte de l’infanterie portĂšgne, sut se distinguer, Ă  telle enseigne que le gĂ©nĂ©ral BartolomĂ© Mitre lui dĂ©cerna, sur le champ de bataille mĂȘme, le titre de gĂ©nĂ©ral.

Il fut ensuite dĂ©pĂȘchĂ© dans la province de CĂłrdoba Ă  la tĂȘte d’une expĂ©dition destinĂ©e Ă  assurer l’évincement des gouvernements fĂ©dĂ©ralistes dans l’ensemble des provinces argentines. Ainsi, alors que l’anarchie rĂ©gnait depuis plusieurs semaines dans ladite province, Paunero y pĂ©nĂ©tra en et nomma Marcos Paz gouverneur. Celui-ci toutefois dĂ©missionna en , laissant Paunero assumer la fonction de gouverneur Ă  titre provisoire. Il ordonna la tenue d’élections, lors desquelles, en dĂ©pit de son ambition d’ĂȘtre Ă©lu gouverneur titulaire[2], ce fut Justiniano Posse qui rĂ©ussit Ă  se faire Ă©lire.

Il envoya, au dĂ©part de CĂłrdoba, una division placĂ©e sous le commandement de Sarmiento, lequel s’attela Ă  changer les gouvernements de San Luis et de Mendoza, pour se faire ensuite Ă©lire gouverneur de San Juan, sa province d’origine. Dans les actions menĂ©es contre les populations de l’IntĂ©rieur, Paunero eut pour un de ses principaux supplĂ©ants le sanguinaire Ambrosio Sandes, comme lui colorado oriental. À l’issue d’une campagne de plusieurs mois contre le caudillo Ángel Vicente Peñaloza, dit El Chacho, il signa un traitĂ© de paix, assorti du pardon et d’une amnistie pour les vaincus. Toutefois, les conditions de paix n’ayant pas Ă©tĂ© respectĂ©es, Peñaloza Ă  nouveau se souleva en armes. Le Chacho parvint Ă  s’emparer de CĂłrdoba, mais Paunero le battit bientĂŽt dans la bataille de Las Playas, en , dans les environs de cette mĂȘme ville. Quelques mois plus tard, le colonel Pablo IrrazĂĄbal assassina Peñaloza, alors que celui-ci s’était dĂ©jĂ  rendu et se trouvait dĂ©sarmĂ©.

Paunero demeura quelques annĂ©es encore Ă  CĂłrdoba, participant activement aux conflits politiques qui s’y succĂ©daient[3], et eut soin de renforcer les diffĂ©rents fortins, ou d’en faire Ă©difier de nouveaux, aux confins des territoires alors tenus par les indigĂšnes (notamment le fort, qui deviendra la ville, de Morteros, en 1862).

Guerre de la Triple Alliance et derniĂšre phase des guerres civiles argentines

Général Paunero.

En 1865, il s’engagea dans l’armĂ©e qui devait mener la guerre de la Triple Alliance. Sa premiĂšre action dans ce cadre fut d’attaquer les Paraguayens dans la ville de Corrientes, qu’ils tenaient occupĂ©e : il rĂ©ussit Ă  se rendre maĂźtre de la ville, mais dut l’évacuer ensuite devant la forte supĂ©rioritĂ© numĂ©rique de l’ennemi. Ce fait d’armes lui valut d’ĂȘtre dĂ©corĂ© par le gouvernement national.

Par une marche hĂ©roĂŻque, il rĂ©ussit Ă  dĂ©placer ses troupes dans le sud-est de la province, et combattit, sous le commandement de Venancio Flores, dans la bataille de Yatay, en , puis prit part au siĂšge d’Uruguaiana. Sur le front paraguayen, il se battit Ă  Paso de la Patria et dans les batailles d’Estero Bellaco, de TuyutĂ­, de YataytĂ­ CorĂĄ et de CuruzĂș.

En 1867, l’on fit de nouveau appel Ă  lui pour combattre les montoneras fĂ©dĂ©ralistes, mais la rapiditĂ© de mouvement du gĂ©nĂ©ral Juan SaĂĄ le contraignit Ă  se retirer. Le chef de son avant-garde, JosĂ© Miguel Arredondo, attaqua et vainquit SaĂĄ lors de la bataille de San Ignacio, mettant ainsi un terme Ă  la guerre civile dans la rĂ©gion de Cuyo.

Dans les derniers temps du gouvernement de Mitre, il fut dĂ©signĂ© ministre de la Guerre et de la Marine, et Ă  l’occasion des Ă©lections prĂ©sidentielles de 1868, se porta candidat Ă  la vice-prĂ©sidence dans l’équipe du gouvernement sortant dirigĂ©e par Rufino de Elizalde. Ils furent cependant battus par Sarmiento, lequel nĂ©anmoins dĂ©signa ensuite Paunero, semble-t-il pour soulager sa pĂ©nible situation Ă©conomique, ministre plĂ©nipotentiaire auprĂšs de l’Empire du BrĂ©sil, dans la capitale duquel, Rio de Janeiro, il s’éteignit le , Ă  l’ñge de 65 ans. Durant l’exercice de sa fonction de ministre plĂ©nipotentiaire, il eut pour assistant por Leandro N. Alem, qui fut, pour une courte durĂ©e, secrĂ©taire de la lĂ©gation argentine et Ă©crira quelques annĂ©es plus tard une succincte biographie de Paunero, qu’il avait connu pendant la guerre de la Triple Alliance.

Ses restes furent ramenĂ©es Ă  Buenos Aires en 1891 et reposent aujourd’hui au cimetiĂšre de la Recoleta.

Références

  1. Scobie, James, La lucha por la ConsolidaciĂłn de la Nacionalidad Argentina, Ed. Hachette, Buenos Aires, 1965, p. 306 et 312.
  2. Bischoff, Efraín, Historia de Córdoba, Éd. Plus Ultra, Buenos Aires, 1989, p. 246. (ISBN 950-21-0106-5)
  3. Bischoff, Efraín, Historia de Córdoba, Éd. Plus Ultra, Buenos Aires, 1989, p. 248. (ISBN 950-21-0106-5)

Bibliographie

  • Bischoff, EfraĂ­n, Historia de CĂłrdoba, Éd. Plus Ultra, Buenos Aires, 1989. (ISBN 950-21-0106-5)
  • Cutolo, Vicente, Nuevo diccionario biogrĂĄfico argentino, 7 volĂșmenes, Éd. Elche, Buenos Aires, 1968-1985.
  • DĂ­az Gavier, Mario, En tres meses en AsunciĂłn, Ediciones del Boulevard, CĂłrdoba, 2005. (ISBN 987-556-118-5)
  • Rosa, JosĂ© MarĂ­a, La guerra del Paraguay y las montoneras argentinas, Éd. HyspamĂ©rica, 1986. (ISBN 950-614-362-5) (BNF 34992974)
  • Lascano Quintana, Guillermo V. "Brigadier General Wenceslao Paunero. Un hĂ©roe desconocido", Éd. LumiĂšre, Buenos Aires, 2008
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