Raid du Pont-de-Buis
Le raid du Pont-de-Buis est mené du au pendant la chouannerie. Lors de cette opération, une troupe de chouans rassemblés à Guern, dans le Morbihan, se rend maître pendant quelques heures de la poudrerie de Pont-de-Buis-lès-Quimerch et rafle une grande quantité de poudre à canon.
Date | - |
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Lieu | Pont-de-Buis-lès-Quimerch |
Issue | Victoire des chouans |
République française | Chouans |
• Paul de Lantivy-Kerveno • Pierre du Chélas |
Aucune | Aucune |
Batailles
- Groix
- 1er Pontsal
- Saint-Michel
- 2e Pontsal
- Auray
- 1re Landévant
- 2e Landévant
- Fort Sans-Culotte
- Carnac
- Sainte-Barbe
- Elven
- Josselin
- Plouharnel
- Pont-Aven
- Coëtlogon
- Quintin
- Quiberon
Pont de Bovrel - Elven
- Camezon
- Colpo
- Remungol
- Muzillac
- Lemboh
- Maigrit
- Plaudren
- Locminé
Coordonnées | 48° 15′ 19″ nord, 4° 05′ 18″ ouest |
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Prélude
En , après leur évasion de la prison de Brest, Georges Cadoudal, Pierre-Mathurin Mercier et Jean-Baptiste d'Allègre de Saint-Tronc, traversent Pont-de-Buis alors qu'ils s'en retournent vers le pays d'Auray, dans le Morbihan[1]. Les trois hommes remarquent alors lors de leur passage la présence d'un important dépôt de poudre dans cette commune[1].
Dans les mois qui suivent, la Chouannerie se développe dans le Morbihan, tandis que le Finistère reste relativement calme[1]. Cependant, le Comité royaliste du Morbihan garde en mémoire l'existence d'une poudrerie à Pont-de-Buis[1]. En juin 1795, Jean Jan, le chef des chouans du pays de Melrand, décide de tenter une expédition afin d'y rafler toute la poudre entreposée[1].
Le raid
Le , 300 chouans se rassemblent discrètement à Guern[1]. Ces derniers viennent des environs de Baud, Guern, Pluméliau, Guénin et même de Bignan, Moustoir-Ac, Plumelin et Locminé[1]. La plupart, selon le témoignage du recteur de Landeleau, portent le costume de Baud[1]. Le commandement de l'expédition est confié à Paul de Lantivy-Kerveno, qui est secondé par Leissègues[1]. On compte aussi parmi les chefs Videlo, dit « La Couronne » ou « Tancrède », chef des Chouans de Bubry[1]. L'abbé Guillo est également présent en tant que guide[1].
Le , les chouans, désormais au nombre de 400 à 500, se mettent en mouvement[1]. La marche à travers le Morbihan se fait sans difficulté, le département étant presque entièrement aux mains des insurgés, à l'exception des villes[1]. Près de Guémené-sur-Scorff, une centaine d'hommes menés par Pierre du Chélas rejoignent la colonne[1]. Le , à Roudouallec, les chouans engagent comme guide une aventurière nommée Louise Le Garrec, originaire de Landévennec, et lui donnent des habits d'homme[1].
Après être entrés dans le Finistère, les chouans avancent plus prudemment : cent hommes sont placés à l'avant-garde et des détachements sont disposés sur les flancs[1]. Cependant les régions proches du Morbihan leur sont encore favorables[1]. Ils sont ainsi rejoints à Leuhan par d'autres insurgés menés par Keroulas de Trefry et Kersalaun[1]. Ils gagnent ensuite Trégourez, qui est fouillée, puis Landrévarzec, où les habitants leur donnent du pain et des crêpes[1]. À Edern, un instituteur soupçonneux, nommé Le Prédour, est sabré par Kersalaun, puis achevé d'un coup de fusil[1]. À Briec, où les chouans s'arrêtent une nuit, le prêtre constitutionnel Goraguer est massacré dans la cour de son presbytère[1]. Le lendemain, à Gouézec, autre prêtre jureur, l'abbé David, est tué par Kersalaun[1]. Plus tard dans la journée, un le prêtre constitutionnel Guillou et un instituteur sont capturés à Saint-Ségal[1]. Le premier est fusillé, mais le second est gracié[1]. L'arbre de la liberté de Saint-Ségal est coupé et quelques maisons sont pillées[1].
Rafle de la poudre
Le 17 juin, après une marche de 130 kilomètres, les chouans atteignent Pont-de-Buis[1]. À une heure de l'après-midi, 200 hommes forcent les portes de la poudrerie[1]. Celle-ci n'est gardée que par 9 à 14 vétérans invalides qui n'opposent aucune résistance et sont désarmés[1] - [2]. Les chouans trouvent une telle quantité de poudre qu'ils ne peuvent tout prendre : les trois quarts sont jetés dans la rivière et huit barriques sont placées sur des charrettes prises à Saint-Ségal[1]. L'opération est effectuée en trois heures, puis les chouans repartent avec leur butin[1].
Le retour
Au retour, les Chouans prennent une route différente de celle empruntée à l'aller[1]. Afin de tromper les troupes républicaines lancées à leur poursuite, ils passent par Le Cloître-Pleyben et couchent le soir à Plonévez-du-Faou[1]. Le premier bataillon républicain de la 67e demi-brigade arrive ensuite à Pleyben, mais son commandant, Colomb, renonce à continuer la poursuite et gagne Briec où il a reçu l'ordre de se rendre[1]. Le 18 juin, les chouans sont à Landeleau où ils capturent le prêtre constitutionnel Le Bris, mais celui-ci est cependant gracié à la suite de l'intervention du prêtre réfractaire de Saint-Hernin[1].
Les troupes républicaines se réunissent à Carhaix et lancent leurs colonnes vers Le Faouët et Gourin[1]. Cependant les chouans contournent toute cette région par le nord en passant par les Côtes-d'Armor[1]. Ils traversent Motreff, Plérin, Glomel et Mellionnec où une partie des troupes se sépare après un premier partage[1]. Les chouans regagnent ensuite le pays de Melrand où la poudre est redistribuée entre les différentes divisions du Morbihan[1].
Références
- Cadic, t. I, 2003, p. 556-560.
- Gallet, 1988, p. 128.
Bibliographie
- François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, Terre de brume et Presses universitaires de Rennes, coll. « Les Œuvres de François Cadic », , 588 p. (ISBN 978-2843622069).
- Jean Gallet, Les paysans en guerre, Ouest-France, , 143 p. (ISBN 978-2737301575).