Trégourez
TrĂ©gourez [tÊeguÊÉs], situĂ©e au cĆur de la vallĂ©e de l'Odet, est une commune du dĂ©partement du FinistĂšre, dans la rĂ©gion Bretagne, en France.
Trégourez | |||||
L'Ă©glise paroissiale Saint-Idunet | |||||
HĂ©raldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Bretagne | ||||
DĂ©partement | FinistĂšre | ||||
Arrondissement | ChĂąteaulin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de Haute Cornouaille | ||||
Maire Mandat |
GĂ©raldine Hary 2020-2026 |
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Code postal | 29970 | ||||
Code commune | 29291 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Trégourézois | ||||
Population municipale |
955 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 54 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
14 934 hab. | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 48° 06âČ 26âł nord, 3° 51âČ 45âł ouest | ||||
Altitude | Min. 85 m Max. 227 m |
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Superficie | 17,72 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Quimper (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Briec | ||||
LĂ©gislatives | SixiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : FinistĂšre
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
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Liens | |||||
Site web | www.tregourez.fr | ||||
GĂ©ographie
Communes limitrophes
Description
TrĂ©gourez est une commune de Cornouaille situĂ©e au sud-ouest de la partie occidentale de la Montagne de Laz, appendice des Montagnes Noires ; son finage est assez peu accidentĂ©, l'altitude moyenne est de 130 mĂštres, les altitudes variant de 216 mĂštres dans le nord de la commune oĂč les derniers Menez ("hauteur" ou "mont" en breton) des prolongements occidentaux de la Montagne de Laz sont prĂ©sents (deux hameaux se nomment MĂ©nez KergrĂ©ac'h et Le MĂ©nic), Ă 84 mĂštres Ă l'extrĂȘme sud-ouest au sud de Penn ar Pont Ă la confluence de l'Odet, qui sert de limite sud-est de la commune, la sĂ©parant de celle de Coray, et de son affluent de rive droite le Guip, dont la source se trouve prĂšs du hameau du MĂ©nic. Un autre affluent de rive droite de l'Odet, le ruisseau du Pont Neuf, sĂ©pare Ă l'ouest TrĂ©gourez de la commune voisine de Langolen.
La commune fait partie traditionnellement du Pays Glazik. Les habitants et habitantes de la commune de Trégourez sont appelés les Trégourézois et les Trégourézoises.
La commune est totalement rurale, présentant un paysage de bocage et d'habitat dispersé en de nombreux hameaux, certains d'assez grande taille comme Kergréac'h à l'est du bourg, Kerhuon et Keroret à l'ouest et au nord-ouest, Penn ar Pont et Kerléonec au sud et au sud-ouest, etc. Le bourg, édifié sur une légÚre éminence, connaßt une modeste extension en étoile le long des routes ces derniÚres années. La commune, éloignée des centres urbains (Rosporden est à 16 km, Chùteaulin à 20 km, Quimper à 21 km, Concarneau à 26 km) n'est desservie par aucune voie ferrée, ni voie express, mais uniquement par des routes départementales (D36, D51, D336).
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GĂ©ologie
Le nord de la commune est principalement constitué de grÚs et la partie sud de schistes. Un filon de kersantite affleure prÚs de Pontouarc'h[1]. Des affleurements de poudingue de Gourin existent également[2].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[7] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[8] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Coray Chat Eau », sur la commune de Coray, mise en service en 1990[9] et qui se trouve Ă 6 km Ă vol d'oiseau[10] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 397,1 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[11]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et Ă 28 km[12], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,5 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[13], Ă 11,8 °C pour 1981-2010[14], puis Ă 12 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Trégourez est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (94,6 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (95 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (59,7 %), terres arables (28,6 %), prairies (6,3 %), zones urbanisĂ©es (3,6 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (1,6 %), forĂȘts (0,1 %)[21].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[22].
Toponymie
Attesté sous les formes Vicaria Trechoruus[23] et Trechorus au XIe siÚcle, Tregoures en 1395 et 1400 et Tregourez en 1426[23].
Le nom Trégourez proviendrait du breton Tre (en français « au-delà ») et le suffixe gourez et serait une déformation de Coray, le nom complet signifiant donc « au-delà de Coray », séparé de Coray par l'Odet[24], mais cela reste trÚs incertain. Selon une autre explication, finalement assez voisine et aussi fantaisiste que la précédente, le nom Dreo-Gouere signifierait « La trÚve du bas » et C'horre, à l'origine du nom "Coray", « la trÚve du haut »[25].
La paroisse serait issue du démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Laz.
Tregourez, en breton, sans accent.
Histoire
HĂ©raldique
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TrĂ©gourez blasonne au 1 d'azur, Ă l'agneau pascal d'argent, arborĂ© de sable ; l'Ă©tendard chargĂ© d'une croix de mĂȘme ; au 2 d'argent au dragon ailĂ© de gueules ; au 3 d'hermine ; au 4 d'azur semĂ© de grenouilles d'or ; une croix gironnĂ©e d'or de huit piĂšces portant sur le tout. Les grenouilles rappellent la mĂ©moire du seigneur Wicon et l'Ă©tang des grenouilles Ă Ponthouar. Elles rappellent aussi le paganisme des temps anciens auquel s'oppose le christianisme (l'agneau pascal). En opposition encore, les hermines de la Bretagne ducale (XIIIe siĂšcle et plus) et le dragon des Bretons des temps anciens, ceux qui ont fondĂ© la paroisse. L'azur reprĂ©sente aussi le bleu du Pays Glazig dont TrĂ©gourez fait partie. Quant Ă l'agneau, il rappelle aussi le bĂ©lier de la Cornouaille. |
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Préhistoire
Un tumulus d'un mÚtre de haut et de 35 mÚtres de diamÚtre existait dans la parcelle dite Goarem-Coz, prÚs du hameau de Kergarédic, à deux kilomÚtres environ au nord-ouest du bourg[26].
Moyen Ăge
DĂšs le XIe siĂšcle, TrĂ©gourez forme une paroisse de l'Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille, englobant alors les hameaux de Gulvain et Lannarnec, qui dĂ©pendent dĂ©sormais de la commune d'Edern.
Deux mottes féodales sont connues à Trégourez, l'une prÚs de Kerfaro, l'autre au lieu-dit "Coat la Motte", mais il n'en subsiste pas grand-chose, juste un bombement dans un champ pour les deux sites.
La famille de Kerguz, seigneur du dit-lieu de Kerguz, est prĂ©sente aux rĂ©formations et montres de l'Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille entre 1426 et 1562[27]. Vers 1500, Yvon de Kerguz, Ă©poux de Catherine de TrĂ©anna, offre un vitrail Ă la chapelle Notre-Dame-de-Ponthouar. Pierre de Kerguz fut abbĂ© de l'abbaye sainte-Croix de QuimperlĂ© entre 1500 et 1520. Deux nobles, Guillaume de Kerguz et HervĂ© du Quinquis, tous deux archers en brigandine, sont citĂ©s Ă la montre de l'Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille de 1481 et trois (BarthĂ©lĂ©my Le Quinquis, Louis de Kersulien, Charles Le Corre) Ă celle de 1562[23].
Les seigneuries de La Villeneuve, Crec'hanveil et Kerguiridic en TrĂ©gourez dĂ©pendaient de la baronnie de Laz, avant d'ĂȘtre rattachĂ©e par la suite au marquisat de La Roche-Helgomarc'h[28].
Ăpoque moderne
Un aveu d'Anne de Laval concernant la seigneurie de Kergorlay[29] date de 1543[30].
Un recteur de TrĂ©gourez a ainsi dĂ©crit la paroisse en 1672 : « Dans la haute vallĂ©e de lâOdet, sur le versant sur des Montagnes noires, pointe au-dessus des arbres le fin clocher de TrĂ©gourez. Câest une paroisse variĂ©e dâaspect, Ă©talant la luxuriance de ses bocages et de ses paisibles verdures tout Ă la lisiĂšre des garennes dĂ©sertiques et vraiment noires de la "montagne" ».
La seigneurie de GouĂ«rec est citĂ©e en 1673 ; elle appartenait alors Ă Anne du CouĂ«dic, Ă©pouse de Guillaume du Fresnay, seigneur de Barregan au FaouĂ«t. En 1723, elle est la propriĂ©tĂ© de Jean-Baptiste de Bec de LiĂšvre, conseiller du roi. Un manoir est construit Ă GouĂ«rec en 1780 par Jean-Baptiste MahĂ© et Marie-Ălisabeth Floch, un second manoir Ă©tant construit plus tard en 1836 par un autre Jean-Baptiste MahĂ© et Marie-Perrine Saouen. Un autre manoir existait Ă Kernaliou, propriĂ©tĂ© successivement des familles Dalayeun puis Le Poulinguen ; il fut reconstruit dans la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle entre 1764 et 1776 par Yves Le Poulinguen et Corentine MahĂ©[31].
En 1732, Grégoire de Rostrenen indique dans son Dictionnaire françois celtique ou françois breton : « Il y a 13 feux dans Trégourez (...), chacun de 30 journeaux de terre, tant chaude que froide »[32].
Jean-Baptiste OgĂ©e Ă©crit en 1778 dans son Dictionnaire : « On y compte 1 000 communiants. Le territoire de TrĂ©gourez, en partie occupĂ© par les Montagnes Noires et par les landes, dont le sol est aussi peu propre Ă la culture que celui des montagnes, nâoffre Ă la vue que quelques cantons de terres labourables. On y remarquait jadis la forĂȘt de CoatĂ©ol, qui avait trois lieues de circuit [circonfĂ©rence] »[33].
Révolution française
La paroisse de Trégourez, qui compte alors 100 feux, est représentée par deux députés, Laurent Péron et Corentin Le Bourhis à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper chargée de la rédaction du cahier de doléances en 1789[34]. Le , des domaniers de Trégourez et Laz envahirent le chùteau de Trévarez[25].
La loi du crée la commune de Laz, « qui aura Trégourez comme succursale »[35], mais la commune de Trégourez devient indépendante dÚs 1793.
Au printemps 1796, chargĂ©s par De Bar « de rallier des mĂ©contents du cĂŽtĂ© de Carhaix et d'Ă©tendre l'insurrection dans le FinistĂšre, des racoleurs parcoururent les campagnes de Langolen, Coray, TrĂ©gourez, Leuhan, Laz, prenant le nom des dĂ©serteurs, des conscrits et mĂȘme des hommes mariĂ©s, et les avertissant, avec des menaces, de se tenir prĂȘts quand on viendrait les rĂ©unir »[36].
Le XIXe siĂšcle
Au début du XIXe siÚcle à Trégourez, prÚs de la moitié des habitants habitent dans des pennti[Note 7] et sont journaliers pour la plupart ; sur 157 exploitants agricoles, 126 disposent de moins de 50 acres et 4 propriétaires seulement ont entre 100 et 125 acres[37].
En 1845, A. Marteville et Pierre Varin, continuateurs de Jean-Baptiste OgĂ©e modifient la description qu'en avait fait ce dernier : « Cette commune, bien que situĂ© sur le versant sud des Montagnes Noires, est assez fertile, et ses terres commencent Ă ĂȘtre bien cultivĂ©es. On parle le breton ». Les auteurs citent trois moulins Ă eau Ă TrĂ©gourez Ă cette date, ceux de FollĂ©ou, CrĂ©ac'hguen et Kerraden[33].
La présence de loups a provoqué de nombreux récits plus ou moins imaginaires, comme celui-ci :
« Dans le marais du Yeun Merdy (Yeur ar Maerdi), entre Laz et Trégourez, un paysan qui s'appelait Yann Guernastang s'était égaré (...) ; il s'enfonça sans le marais. Il appela au secours tout en récitant des dizaines d'Ave Maria. Un loup passa alors à cÎté de lui et s'approcha. L'homme lui saisit la queue en poussant un grand cri. Effrayé, le loup bondit et le sortit du marais. Sur quoi le paysan dit : "Gwelloc'h un taol fardelat ewit kant Ave Maria", c'est-à -dire "Mieux vaut un bon coup de rein que trente-six Ave Maria"[38]. »
En 1869, le chemin de grande communication n° 13 (actuelle route dĂ©partementale D 51) venant de Quimper, Ă©tait dĂ©jà « Ă l'Ă©tat de viabilitĂ© » sur le territoire des communes d'ErguĂ©-GabĂ©ric, Briec et Langolen ; « la partie de TrĂ©gourez, d'une Ă©tendue de 4 kilomĂštres, Ă l'Ă©tat de lacune, vient d'ĂȘtre Ă nouveau soumise au conseil municipal qui, enfin, en a adoptĂ© le tracĂ© »[39]. Les travaux eurent lieu en 1872.
Un rapport du Conseil général du FinistÚre indique en que Trégourez fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du FinistÚre qui n'ont encore aucune école de filles[40].
Une foire importante se tenait tous les ans à Trégourez ; en 1890, le conseil municipal demande que la foire, qui se tenait jusque-là traditionnellement le , ait lieu désormais le [41].
Une épidémie de typhus exanthématique commença en à Trégourez et dura prÚs de deux ans[42].
La Belle Ăpoque
En , une épidémie de dysenterie se produit dans de nombreuses communes de l'arrondissement de Chùteaulin dont Trégourez, y faisant une centaine de malades et provoquant 25 décÚs. « Cette épidémie est attribuée à la sécheresse des derniÚres années. Les puits et les fontaines étaient à sec, et la population a fait usage d'eaux malsaines. En outre, l'encombrement et la malpropreté des maisons sont devenus des facteurs importants de la maladie »[43].
En 1902, le maire de TrĂ©gourez, QuĂ©rĂ©, conteste, contredisant les renseignements dont disposait la prĂ©fecture concernant sa commune, selon laquelle « les trois quarts des enfants Ă©taient Ă mĂȘme de suivre le catĂ©chisme français en français s'est faux Ă peine s'il y en a six ou sept » [sic, l'orthographe a Ă©tĂ© respectĂ©e, visiblement le maire lui-mĂȘme a du mal Ă maĂźtriser la langue française]. La mĂȘme annĂ©e, le sous-prĂ©fet de ChĂąteaulin, dans une lettre datĂ©e du , soutient que « les trois-quarts de la population » comprennent le français[44].
En 1905, le traitement du curé de Trégourez, l'abbé Picart, fut un temps supprimé par décision du ministre Jean-Bienvenu Martin pour « abus de la langue bretonne », mais, à la suite des protestations suscitées par cette décision, rétabli sur décision du Préfet du FinistÚre[45].
Déclarée d'utilité publique le , la ligne ferroviaire à voie métrique des Chemins de fer départementaux du FinistÚre allant de Chùteauneuf-du-Faou à Rosporden, longue de 39 km, fut mise en service le . Elle desservait les gares de Saint-Thois-Pont-Pol, Laz, Trégourez, Guernilis, Coray, Tourc'h, Bois-Jaffray-Saint-Guénal et Elliant. Elle ferma dÚs 1933.
La PremiĂšre Guerre mondiale
Le monument aux morts de TrĂ©gourez porte les noms de 78 soldats morts pour la France pendant la PremiĂšre Guerre mondiale ; parmi eux, un (Laurent PĂ©ron[46]) est dĂ©cĂ©dĂ© sur le front belge pendant la Course Ă la mer ; un (Ătienne Stervinou[47]) est dĂ©cĂ©dĂ© en GrĂšce alors qu'il Ă©tait membre de l'ArmĂ©e française d'Orient, un (Michel Rosparts) est dĂ©cĂ©dĂ© dans un hĂŽpital suisse oĂč il Ă©tait soignĂ© pour une maladie contractĂ©e alors qu'il Ă©tait prisonnier en Allemagne ; un (Pierre Le Du[48]) est disparu en mer ; la plupart des autres sont dĂ©cĂ©dĂ©s sur le sol français ; parmi eux, deux (Yves Herdiagon[49] et Pierre DrĂ©au[50]) furent dĂ©corĂ©s de la Croix de guerre et de la mĂ©daille militaire ; Jean Le Moigne[51] fut dĂ©corĂ© de la Croix de guerre, Maurice MahĂ©[52] et Alain Tassain[53] reçurent la mĂ©daille militaire[54].
L'Entre-deux-guerres
Des petits pois cultivés dans la région de Trégourez, Coray, Chùteauneuf-du-Faou étaient livrés aux conserveries de Concarneau[55].
En 1938, le cimetiĂšre de TrĂ©gourez possĂ©dait trois beaux ifs « dont un de 2,5 mĂštres de circonfĂ©rence Ă 1 mĂštre du sol »[56]. Ce cimetiĂšre est Ă©galement reprĂ©sentĂ© sur une photographie publiĂ©e par le journal Ouest-Ăclair en 1933[57].
La Seconde Guerre mondiale
Yves Allain, nĂ© le Ă TrĂ©gourez, participa dĂšs 1941 Ă la distribution de tracts et journaux clandestins au lycĂ©e Henri-IV, puis fut membre du rĂ©seau Bourgogne oĂč il fut l'adjoint de Georges Broussine, participant Ă l'exfiltration de France de prĂšs de 250 aviateurs alliĂ©s et d'une centaine de civils français, organisant aussi des parachutages dans la rĂ©gion de TrĂ©gourez, puis s'engagea dans les Forces françaises libres en et reçut entre autres dĂ©corations la mĂ©daille de la LibertĂ© avec palme d'or[58]. Ă la suite d'un article de Jean-Paul Ollivier et Goulven PĂ©ron, une rue de TrĂ©gourez porte dĂ©sormais son nom[59]. Il est mort assassinĂ© en 1966 Ă Rabat (Maroc) alors qu'il Ă©tait le directeur local de l'ORTF dans ce pays, alors protectorat français.
Le , Bernard Corentin, de Guilven, est tué à Pont ar Guip en Trégourez par des soldats allemands lors d'un incident entre la population locale et les troupes d'occupation[60].
La foire de Trégourez
En 1960, le ComitĂ© des fĂȘtes dĂ©cide la crĂ©ation d'une foire agricole Ă TrĂ©gourez le week-end du Dimanche des Rameaux ; elle fut organisĂ©e Ă cette date chaque annĂ©e jusqu'en 2000, attirant jusqu'Ă 100 000 visiteurs ; en 1990, elle fut inaugurĂ©e par Laurent Fabius, alors prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale[31].
Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[63]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[64].
En 2020, la commune comptait 955 habitants[Note 8], en diminution de 3,63 % par rapport Ă 2014 (FinistĂšre : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Monuments
- L'église paroissiale Saint-Idunet, dédiée à saint Idunet, date du XVe siÚcle ; elle a été rénovée aux XVIe et XVIIe siÚcles ; le porche sud dont le toit est en forme de carÚne renversée et le porche de la sacristie datent du XVIIe siÚcle.
- Trégourez : le porche de l'église paroissiale Saint-Idunet.
- Trégourez : inscription indiquant la date de construction du porche (1687).
- La chapelle Notre-Dame de Ponthouar date du XVe siĂšcle et du XVIe siĂšcle[67].
- Manoir du Gouërec des XVIIIe et XIXe siÚcles.
Divers
- Une chanson traditionnelle bretonne racontant des événements survenus dans les années 1700 a été recueillie et publiée par François-Marie Luzel et Anatole Le Braz : L'héritiÚre de chez Jacques évoque Trégourez[68].
Bibliographie
- Articles de Goulven Péron sur Trégourez :
- Soldats de la vallĂ©e de lâOdet morts Ă la guerre 14-18 (Coray, Laz, Leuhan, TrĂ©gourez), Cahier du Poher, n°21,
- Cantiques de Kerdevot et de Ponthouar : identification et datation, Musique Bretonne, DASTUM, n°215, 2009
- Les seigneuries de la Roche, Botiguigneau et Laz avant 1576, Cahier du Poher, n°28,
- Un village de Trégourez de 1697 à 1839 : Kergreac'h, Lettre du Poher n°19, .
- Trégourez : Une fille-mÚre chez Pierre Pouliquen en 1780, Cahier du Poher n°15, 2005.
- Saint Hervé et le manoir de Goezrec à Trégourez, Cahier du Poher n°18, .
- Trégourez : Histoires de puits, Lettre du Poher n°22,
- Les chanteurs de La Villemarqué identifiés, DASTUM / Musique Bretonne n°196, mai-
- Deux familles originaires de Trégourez au 18e siÚcle, Cahier du Poher n°17,
- L'héritiÚre de chez Jacques, DASTUM / Musique Bretonne n°201, mars-
- Recensement des pierres sculptées de Trégourez, Cahier du Poher n°28, et n°30,
- Trégourez : Les Autrou, une famille d'amoureux du bois, Cahier du Poher n°41,
- ProcÚs en badinage pour une jeune fille de Trégourez en 1781, Cahier du Poher, n°22,
- Trégourez et le village du Follezou, Cahier du Poher n°19,
- Yves Allain, l'étrange destin d'un Trégourezois, Cahier du Poher, n°35,
- Autour de la chapelle Notre-Dame de Ponthouar, Cahier du Poher, n°43,
- Le petit train Rosporden-Plouescat, Annick Fleitour, Ăditions Ressac, Quimper, 2001. Historique de la petite ligne de chemin de fer Ă voie Ă©troite qui desservait TrĂ©gourez de 1912 Ă 1935.
Liens externes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Un pennti est une petite maison du monde agricole né comprenant qu'une seule piÚce, sans propriété fonciÚre.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Charles Barrois, Légende de la feuille de Chùteaulin, "Annales de la Société géologique du Nord", 1885, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724016b/f69.image.r=Tr%C3%A9gourez
- Charles Barrois, Observations sur la constitution géologique de l'ouest de la Bretagne, "Annales de la Société géologique du Nord", 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57251553/f19.image.r=Tr%C3%A9gourez.langFR et Fernand Priem, "La terre avant l'apparition de l'homme : périodes géologiques, faunes et flores fossiles, géologie régionale de la France", J.B. BailliÚre et fils, Paris, 1893, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2065679/f529.image.r=Tr%C3%A9gourez.langFR
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- Laurent Péron, né le à Trégourez, soldat au 118e régiment d'infanterie, mort le ) à Maissin (Belgique)
- Ătienne Stervinou, nĂ© le Ă TrĂ©gourez, soldat au 1er rĂ©giment de marche d'Afrique, mort des suites de ses blessures le Ă Exissou (GrĂšce)
- Pierre Le Du, né le à Quimper, quartier-maßtre canonnier, disparu dans le naufrage du Suffren torpillé par un sous-marin allemand U-52 le au large de Lisbonne
- Yves Herdiagon, né le à Trégourez, soldat au 86e régiment d'infanterie territoriale, mort des suites de ses blessures dans une ambulance le à Sapicourt (Marne)
- Piere Dréau, né le à Trégourez, soldat au 65e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le au Chemin des Dames (Aisne)
- Jean Le Moigne, né le à Laz, sergent au 116e régiment d'infanterie, mort des suites de ses blessures le dans une ambulance à Saint-Gilles (Marne)
- Maurice Mahé, né le à Trégourez, domicilié au Havre, soldat au 251e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Vouziers (Ardennes)
- Alain Tassain, nĂ© le Ă TrĂ©gourez, prĂȘtre Ă Concarneau, caporal brancardier au 219e rĂ©giment d'infanterie, mort des suites de ses blessures le Ă Cayeux-en-Santerre (Somme)
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