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Pagi de la Bourgogne transjuranne

Les pagi sont des divisions territoriales héritées de la conquête romaine et caractéristiques de l'administration carolingienne.

Carte de la Bourgogne transjuranne (en vert) vers 1000.

Contexte général

En l’an 800, Charlemagne instaure un ordre nouveau où dignitaires laïcs et évêques doivent être soumis au pouvoir central[1]. Le fonctionnaire impérial ou comte palatin est doté d’amples pouvoirs administratifs sur un pagus, terme qui désigne une subdivision d'anciens territoires héritée de l'occupation romaine. Si l'Église maintient l'unicité de ses diocèses, les anciennes civitas se retrouvent alors partagées entre plusieurs comtes régnant parfois sur plusieurs pagi qui peuvent eux-mêmes être redivisés en plus petites entités : centaine, vicaria et ban. Les pays de Bourgogne se retrouve aussi divisé en pagi gouvernés par des comtes ou évêques. La liste alphabétique qui suit ne concerne que la Bourgogne transjuranne.

En Suisse

Aventicum (actuellement Avenches) est le premier centre politique, religieux et économique de l'Helvétie romaine. Puis apparaissent successivement Noviodunum (Nyon), Lausonium (Lausanne), Eburodunum (Yverdon-les-Bains) et Urba (Orbe)[2].

En France

Territoires des Allobroges concédés aux Burgondes par Aetius vers 443, ces pagi font partie du grand comté de Genève ou pagus major genevensis avec Genève pour capitale sous le règne de Charlemagne[6]. On y distingue :

  • L’Albanensis (Albanais) comprend les territoires d'Albens, de Rumilly, d'Annecy, de Talloires et la vallĂ©e de Faverges. L’édification d’une citadelle Ă  Rumilly date des romains. Le pays est ensuite occupĂ© au Ve siècle par les Burgondes puis les Francs au VIe siècle. Sous Charlemagne le « pagus albanensis », plus important que l'Albanais d'aujourd'hui, est un des cinq pagus major de la Sapaudia. En novembre 879, Boson V de Provence fait donation Ă  l'abbaye de Tournus de plusieurs communes de l'Albanais, dont « curtem Caldatis » (hameau de Chaux), « curtem que Verilico » (hameau de Vergloz), « curtem Tudesio » (Thusy) et « villam Ariaco indominicatam » (HĂ©ry-sur-Alby) ;
  • le Caputlacensis (Chablais) regroupait a son origine 30 communes au « sommet du LĂ©man" de part et d'autre du RhĂ´ne. L'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune y est fondĂ©e en 515 par saint Sigismond Ă  l'emplacement d'un ancien sanctuaire Ă©rigĂ© par ThĂ©odore premier Ă©vĂŞque du Valais. Au XIe siècle AmĂ©dĂ©e III de Savoie, au nom d'un droit de gouvernement datant de Conrad le Salique, s'empare du Chablais, de la vallĂ©e d'Aoste et s'octroie le titre de « duc de Chablais »[7]. En 1128, il agrandit son domaine y en ajoutant la rĂ©gion s'Ă©tendant de l'Arve Ă  la Dranse d'Abondance, formant ainsi le « nouveau Chablais » avec Saint-Maurice d'Agaune pour capitale, les princes de Savoie occupant les châteaux de Chillon et de Ripaille ;
  • le Falcinensis (Faucigny) dĂ©pend jusqu’au IVe siècle de la province Viennoise. L'Arve Ă©tait alors navigable jusqu'Ă  hauteur de Thyez oĂą a Ă©tĂ© identifiĂ© un vicus pourvu d'un embarcadère[8]. La civilisation gallo-romaine a aussi laissĂ©e en Faucigny d'autres vestiges de temples et d'inscriptions[9]. Au IIIe siècle le Faucigny semble Ă©pargnĂ© des incursions des Alamans[10]. Au siècle suivant la basse vallĂ©e (allobroge) passe Ă  la citĂ© de Genève tandis que la haute vallĂ©e (ceutrone) est rattachĂ©e au Valais[10]. Ă€ partir du IVe siècle, la rĂ©gion passe sous domination burgonde Ă  travers le royaume de Sapaudia puis aux MĂ©rovingiens. Sous Gontran, elle devient frontière avec la Lombardie ;
  • le pagus Genevensis ou genevois français situĂ© entre l'Albanais Ă  l'ouest et le Faucigny Ă  l'est survit au Ve siècle Ă  la fin de la pax romana (premier royaume de Bourgogne ) et son existence est attestĂ©e dès l'Ă©poque du royaume des Burgondes avec des limites ambigues entre un pagus Genevensis major dont l'Ă©tendue couvrait la totalitĂ© du diocèse de Genève, et un pagus Genevensis minor limitĂ© aux possessions des comtes de Genève[11]. Il devient sous Charlemagne le comitatus Genevensis. Au XIe siècle GĂ©rold est le premier Ă  porter le titre de comte de Genève au milieu du XIe siècle[12]. Dix-sept de ses descendants règnent sur le comtĂ© de Genève[13]. Des diffĂ©rends entre les comtes et les Ă©vĂŞques de Genève au sujet des droits fĂ©odaux, la nomination des Ă©vĂŞques, la frappe des monnaies s’achèvent au bĂ©nĂ©fice des Ă©vĂŞques : Seyssel en 1124, Ă  Saint-Simon en 1156, Ă  Aix-les-Bains en. Au XIIe siècle, le comte quitte Genève au profit du pouvoir de l'Ă©vĂŞque, Humbert de Grammont, et Ă©tablit sa capitale politique Ă  Annecy-le-Neuf [14].

En Italie

Partages de la Francie à la fin du IXe siècle

Après le décès de Lothaire le à Prüm[15] et le premier partage de son royaume la Bourgogne se trouve redivisée trois fois en quatre décennies.

  • TraitĂ© de Verdun (843).
    Traité de Verdun (843).
  • TraitĂ© de PrĂĽm (855).
    Traité de Prüm (855).
  • TraitĂ© de Meerssen (870).
    Traité de Meerssen (870).
  • TraitĂ© de Ribemont (880).
    Traité de Ribemont (880).

Partages de la Bourgogne

  • Le royaume de Bourgogne avant le TraitĂ© de Verdun.
  • La Bourgogne de Vienne ou Cisjurane (en marron) dans la Bourgogne du Xe siècle.
    La Bourgogne de Vienne ou Cisjurane (en marron) dans la Bourgogne du Xe siècle.
  • La Bourgogne de Vienne ou Cisjurane (en vert) dans la Bourgogne du XIe siècle.
    La Bourgogne de Vienne ou Cisjurane (en vert) dans la Bourgogne du XIe siècle.

Notes et références

  1. « La Bourgogne », sur lumiere-du-moyen-age.e-monsite.com (consulté le )
  2. Histoire du canton de Vaud, Volume 1
  3. Daniel Castella, Aventicum, une capitale romaine, Avenches, Association Pro Aventico, , 127 p. (ISBN 978-2-9701023-0-4), p. 9-10
  4. « Aventicum.org - Histoire », sur www.aventicum.org (consulté le )
  5. (Werner Meyer, « Châtelard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  6. Adolphe Gros 1935, p. 24.
  7. Claude Genoux, Histoire de Savoie depuis la domination romaine jusqu'à nos jours, F. Saillet (réimpr. 1997 (La Fontaine de Siloé)) (1re éd. 1852), 480 p. (lire en ligne), p. 93.
  8. Rémy B. et Bertrandy F., Inscriptions latines de Haute-Savoie, Université de Savoie, 1995 (Bibliothèque des Études Savoisiennes ; Tome 3)
  9. Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaine en Faucigny », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, no XVIII,‎ , p. 230.
  10. Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaine en Faucigny », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, no XVIII,‎ , p. 231
  11. Joseph Dessaix 1858, tome II, p. 73
  12. Léon Ménabréa 1866, p. 5. [lire en ligne]
  13. Paul Guichonnet 2010, DHS
  14. Christian Regat 1999, p. 20
  15. Généalogie de Lothaire Ier sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et Ă©lites autour du LĂ©man, Lausanne, SociĂ©tĂ© d’histoire de la Suisse romande, , 764 p. (ISBN 978-2-940066-06-3) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Adolphe Gros (prĂ©f. J.DĂ©sormaux), Dictionnaire Ă©tymologique des noms de lieu de la Savoie, Belley, imprimerie Chaduc, , 630 p. (ASIN B00F1U2RVY) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • ThĂ©rèse Leguay et Jean-Pierre Leguay, Histoire de la Savoie, Paris, Éditions Jean-paul Gisserot, , 128 p. (ISBN 978-2-87747-804-5, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Robert Parisot, Le royaume de Lorraine sous les Carolingiens (843-923), Lausanne, A. Picard et fils, , 820 p. (ISBN 978-5-519-12837-7) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Cabèdita, , 193 p. (ISBN 978-2-88295-117-5), p. 20.
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