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Liste des personnages de La Vie mode d'emploi

Cette page présente la liste des personnages du livre de Georges Perec, La Vie Mode d'emploi. N'y figurent que ceux qui ont un lien direct avec l'immeuble du 11 rue Simon-Crubellier.

Les chiffres romains renvoient aux numéros des chapitres du roman.

Sommaire :

A

Plan de l'immeuble du 11, rue Simon-Crubellier
  • Adèle. Cuisinière de Bartlebooth. Quand elle prend sa retraite, Smautf fait embaucher HĂ©lène (XXVI).
  • Albin (Flora), nĂ©e Champigny (XXXVIII). (Huitième Ă©tage). Le 14 juillet 1925, elle reste bloquĂ©e dans l'ascenseur avec Raymond Albin, son premier fiancĂ©, Monsieur JĂ©rĂ´me et Serge Valène (XXXVIII). Après avoir rompu avec Raymond Albin, elle se marie avec un RenĂ© Albin. Ils s'Ă©tablissent Ă  Damas oĂą ils fondent une florissante manufacture de livres scolaires qui est incendiĂ©e lors des Ă©meutes antifrançaises de 1945. L'hĂ´tel dans lequel ils avaient investi leur fortune est bombardĂ© le 29 mai 1945. RentrĂ©e veuve en France, elle perd tous les procès qu'elle intente et qui engloutissent le reste de son argent. Grâce Ă  Madame Claveau, elle peut retrouver son ancienne chambre dans l'immeuble. Elle vit avec 16 francs par jour et commence Ă  perdre la mĂ©moire (XLVIII). Un jour, elle avait dĂ©couvert dans la chambre de Troyan une feuille de parchemin sur laquelle est imprimĂ© un choral de Luther (XLV), et elle a gardĂ© un souvenir très prĂ©cis d'Émile Gratiolet (XCV).
  • Albin (Raymond). Le 14 juillet 1925, au retour du feu d'artifice Ă  Montmartre, il est bloquĂ© dans l'ascenseur avec Flora Champigny, sa fiancĂ©e, Monsieur JĂ©rĂ´me et Serge Valène. il propose de passer le temps Ă  faire une belote et sort de sa poche un jeu graisseux auquel il manque le valet de trèfle (XXXVIII). Flora Champigny le quitte quelques semaines plus tard (XLVIII).
  • Albin (RenĂ©). Parti en Syrie avec Flora, sa femme, il meurt d'un arrĂŞt du cĹ“ur la nuit du bombardement de Damas par les troupes franco-britanniques, après avoir vu sa maison d'Ă©dition et son hĂ´tel incendiĂ©s. Son Ă©pouse fait rapatrier son corps en France et l'inhume Ă  Juvisy. Elle va tous les jours sur sa tombe (XLVIII).
  • Altamont (Blanche, nĂ©e Gardel). (Deuxième gauche). Ă€ dix-neuf ans, Blanche Gardel, danseuse dans une troupe, est enceinte de Riccetti qui refuse qu’elle avorte. Elle pratique l’opĂ©ration quand mĂŞme, avec l’aide de Cyrille Altamont, son ami d’enfance. L’apprenant, Ricetti se suicide, et Blanche Ă©pouse Cyrille un an et demi plus tard, en avril 1951. Un mois plus tard ils emmĂ©nagent rue Simon-Crubellier, mais Cyrille, nommĂ© Ă  Genève, n’y habite presque jamais (LXXXVIII). L’appartement est celui de Madame Appenzell, dont elle est une lointaine petite cousine (XXV). Madame Altamont dĂ©teste Madame Nochère, la concierge, et demande son renvoi Ă  chaque rĂ©union de copropriĂ©taires (XXXV). Elle dĂ©teste aussi Madame de Beaumont (LXXVI). Elle a refusĂ© avec colère qu’Herman Fugger cuisine du gigot de sanglier Ă  la bière pour leur rĂ©ception annuelle (XXXVI). Mais elle a fait monter une bouteille de whisky Ă  Joseph et Ethel, les domestiques d’Hutting qu’il leur prĂŞte pour cette rĂ©ception (IX), Ă  laquelle il assistera (XII). Les Altamont ont longtemps hĂ©sitĂ© Ă  commander leur portrait Ă  Hutting. Ils apparaissent dans son tableau n° 2, lui en NoĂ©, elle en CoppĂ©lia, allusion au fait qu’elle fut jadis danseuse (LIX). Ils sont flattĂ©s d’être invitĂ©s dans le château de Dordogne ou le mas de Gattières que possède Hutting (XLIX). Valène imagine qu’un jour Madame Altamont tirera un coup de rĂ©volver sur Monsieur Altamont, et que le sang se mettra Ă  gicler sur les tomettes vernissĂ©es de leur salle Ă  manger octogonale (XXVIII).
  • Altamont (Cyrille). (Deuxième gauche). Ă‚gĂ© de cinquante-cinq ans, Monsieur Altamont, ancien Ă©lève de Polytechnique et de l’ENA, est considĂ©rĂ© comme un homme d’affaires très Ă©nergique, circonspect et froidement rĂ©aliste. Devenu Ă  trente et un ans fondĂ© de pouvoir d’un organisme international chargĂ© de financer des projets liĂ©s Ă  l’exploitation des sous-sols, il Ă©conduit Wehsal, ancien nazi passĂ© au service des AmĂ©ricains qui a trouvĂ© le moyen de transformer du lignite en essence. Cette erreur se rĂ©vèle fâcheuse lors du premier choc pĂ©trolier (LXII). Il a jadis aidĂ© Blanche Gardel, son amie d'enfance qu'il Ă©pousera ensuite, Ă  avorter. Elle le lui a toujours reprochĂ©, mĂŞme après la naissance de leur fille VĂ©ronique (LXVIII). Madame de Beaumont le traite de double zĂ©ro (LXXVI). Il est toujours absent de Paris, et une grande rĂ©ception est donnĂ©e Ă  l’occasion de son retour annuel (XXV). Les Altamont ont longtemps hĂ©sitĂ© Ă  commander leur portrait Ă  Hutting. Ils apparaissent dans son tableau n° 2, lui en NoĂ©, elle en CoppĂ©lia, allusion au fait qu’elle fut jadis danseuse (LIX). Ils sont flattĂ©s d’être invitĂ©s dans le château de Dordogne ou le mas de Gattières que possède Hutting (XLIX).
  • Altamont (VĂ©ronique). (Deuxième gauche). Fille de Blanche et Cyrille Altamont. Ă‚gĂ©e de seize ans (LXXXVIII), elle fait de l’aquarelle, du piano (XXV) et est amatrice de puzzles (LXXX). Enfant, elle aimait beaucoup BĂ©atrice Breidel (LXXVI). Ă€ l’âge de huit ou neuf ans, elle commence Ă  enquĂŞter sur ses parents, voulant comprendre pourquoi sa mère porte toujours autour de son poignet gauche une mince bande de gaze noire, et pourquoi celui qui se dit son père est toujours absent. Ayant dĂ©couvert une photo de sa mère jeune dansant avec Ricetti, elle s’imagine d’abord qu’il s’agit de son vrai père, avant de trouver une vieille lettre de Cyrille Altamont Ă  sa mère, qui lui rĂ©vèle la vĂ©ritĂ© : elle est bien la fille de Cyrille qui, des annĂ©es auparavant, avait aidĂ© sa mère Ă  avorter, ce qu’elle lui reproche toujours (LXXXVIII). Quand Bartlebooth devient aveugle, elle vient passer une heure ou deux avec lui presque tous les jours, pour lui faire toucher un Ă  un les morceaux de bois des puzzles de Winckler, en lui dĂ©crivant leurs imperceptibles variations de couleurs (LXXX).
  • Appenzzell (Marcel). (Anciennement deuxième gauche). Avec deux « z », contrairement au canton et au fromage (XVII), c'est un ethnologue autrichien. En 1932, Ă  l'âge de vingt-trois ans, il part seul Ă  Sumatra, Ă  la recherche d'un peuple fantĂ´me appelĂ© Kubu. Il ne rĂ©apparaĂ®t que cinq ans et onze mois plus tard. Il a trouvĂ© les Kubus, mais ceux-ci refusent toute approche. Ils s'enfoncent de plus en plus loin dans la jungle pour le fuir, acceptant des conditions de vie de plus en plus prĂ©caires et hostiles. Ă€ son retour, il ne peut pas retourner dans son universitĂ© de Graz, les juifs comme lui en Ă©tant proscrits depuis l'Anschluss. FixĂ© Ă  Paris, il refuse de parler de son expĂ©rience, disant rĂ©server ses analyses pour une future confĂ©rence. La veille de celle-ci, il brĂ»le toutes ses notes et retourne Ă  Sumatra. Toutes les recherches que sa mère entreprend pour le retrouver restent vaines (XXV).
  • Appenzzell (Madame), mère de Marcel. (Anciennement deuxième gauche). Toutes ses recherches pour retrouver son fils quand il repartit Ă  Sumatra sont vaines. Elle reste Ă  Paris sous l'occupation, tout en refusant de porter l'Ă©toile jaune imposĂ©e par l'Allemagne nazie. PrĂ©venue d'une arrestation imminente, elle passe en zone libre et s'engage dans la RĂ©sistance. Elle est tuĂ©e en juin 1944 près de Vassieux-en-Vercors (XXV).
  • Araña (Madame). (Loge du rez-de-chaussĂ©e). Première concierge de l'immeuble (XXXVIII). Elle est peu aimable (XVII). Quand Flora Champigny, Raymond Albin, Monsieur JĂ©rĂ´me et Valène sont bloquĂ©s dans l'ascenseur, elle leur ordonne de se taire et les prĂ©vient qu'on ne pourrait les secourir avant plusieurs heures (XXXVIII). Elle a reçu comme instructions de Juste Gratiolet de ne pas monter le courrier Ă  ceux qui habitent dans les mansardes (XLIX).

B

  • Bartlebooth (Percival)[1] - [2] - [3]. (Troisième gauche). NĂ© en 1900 (XXII), il est allĂ© au collège de Harrow, comme Byron (X). Ă€ 20 ans, il dĂ©cide d’organiser sa vie autour d’un projet unique dont la nĂ©cessitĂ© arbitraire n’aurait d’autre fin qu’elle-mĂŞme. Pendant 10 ans, de 1925 Ă  1935, il s’initierait Ă  l’aquarelle. Pendant 20 ans, de 1935 Ă  1955, il parcourrait le monde, peignant, Ă  raison d’une aquarelle tous les quinze jours, cinq cent marines reprĂ©sentant des ports de mer. Elles seraient envoyĂ©es Ă  Gaspard Winckler qui en ferait un puzzle de 750 pièces. Pendant 20 ans, de 1955 Ă  1975, Il reconstituerait les puzzles Ă  raison d’un tous les quinze jours. Ensuite les marines seraient renvoyĂ©es lĂ  oĂą elles avaient Ă©tĂ© peintes et plongĂ©es dans une solution dĂ©tersive d’oĂą ne ressortirait que le support, intact et vierge. Aucune trace ne resterait ainsi de toute l’opĂ©ration (XXVI). C'est Valène qui lui donne une leçon quotidienne d’aquarelle (XVI), et il achète son appartement pour en ĂŞtre plus près (XVII). Pour trouver son faiseur de puzzles, il met une annonce dans Le Jouet français., et reçoit 12 rĂ©ponses. il choisit Gaspard Winckler, alors âgĂ© de 22 ans, qu’il installe avec sa femme Marguerite dans l’immeuble de la rue Simon-Crubellier (XLIV). Son voyage en compagnie de Smautf dure de 1935 Ă  1954 et le mène de façon parfois capricieuse tout autour du monde. Il consacre deux semaines Ă  chaque port, voyage compris, ce qui lui laisse gĂ©nĂ©ralement cinq Ă  six jours sur place. Les deux premiers jours, il se promène au bord de la mer. Le troisième il choisit son emplacement et dessine quelques brouillons. L’avant dernier, il peint sa marine, extrĂŞmement vite, sans jamais recommencer. Puis il la donne Ă  Smautf qui l’envoie Ă  Winckler (XV). Après son retour, au dĂ©but, il travaille vite Ă  reconstituer les puzzles. En dix-sept ans, il en a reconstituĂ© près de 400. Puis, au fil des annĂ©es, ils deviennent de plus en plus difficiles Ă  rĂ©soudre, pleins de pièges que prĂ©pare Winckler, et il a le plus grand mal Ă  tenir les dĂ©lais qu'il s'Ă©tait imposĂ©s (XXVIII). Fin 1972, il se rend compte qu’il devient aveugle. MalgrĂ© une double opĂ©ration de la cataracte, les troubles persistent, mais il s’aperçoit qu’il peut continuer son travail en associant le toucher Ă  la vue. DĂ©but 1975, il est obligĂ© de se faire aider par VĂ©ronique Altamont (LXXX). Le programme qu'il s’était fixĂ© succombe sous l’attaque de Beyssandre et sous celle, beaucoup plus secrète et subtile de Winckler (LXXX). Il meurt le 23 juin 1975, Ă  presque huit heures du soir, devant son quatre cent trente-neuvième puzzle, victime du dernier piège du faiseur de puzzles (XCIX).
  • Beaumont (Élizabeth de, Ă©pouse Breidel). (Deuxième droite). Fille de Fernand et VĂ©ra. NĂ©e en 1929, elle est Ă©levĂ©e par sa grand-mère Ă  LĂ©dignan. Son père, qu'elle n'avait jamais vu, Ă©loignĂ© de Paris par ses fouilles archĂ©ologiques, s'est suicidĂ© quand elle avait six ans. Sa mère Ă©tait Ă©galement toujours absente, poursuivant dans le monde entier sa carrière de cantatrice. Quand elle y renonce, elle fait venir auprès d'elle sa fille de quinze ans, qui s'enfuit un an après (VI). Elle se fait embaucher sous le nom de VĂ©ronique Lambert comme fille au pair chez les Ericsson, diplomates suĂ©dois rĂ©sidant en Angleterre. Ayant laissĂ© se noyer leur fils de cinq ans, elle disparait. Après quatre ans de recherches, le diplomate la retrouve au moment oĂą elle se marie avec François Breidel. Ayant remarquĂ© ĂŞtre suivi, le couple tente d'Ă©chapper aux recherches et s'installe finalement Ă  Chaumont-Porcien. Deux ans plus tard Sven Ericsson l'assassine (XXXI).
  • Beaumont (Fernand de). (Deuxième droite). ArchĂ©ologue rĂŞvant d'Ă©galer Schliemann par la dĂ©couverte des ruines de Lebtit, la capitale lĂ©gendaire des Arabes en Espagne. Il commence ses fouilles en 1930, sur lesquelles il reçoit la visite de Bartlebooth venu Ă  GijĂłn peindre la première de ses aquarelles. Il revient en France cinq ans plus tard, et se suicide (II).
  • Beaumont (VĂ©ra de, nĂ©e Orlova). (Deuxième droite). Cantatrice. NĂ©e en Russie aux dĂ©buts du XXe siècle, elle s'enfuit au printemps 1918 (VI). Toute sa famille a Ă©tĂ© fusillĂ©e, Ă  l'exception de sa mère. Après une marche forcĂ©e de 79 jours, elle rejoint la CrimĂ©e, puis la Roumanie (XXXI). Elle s'installe Ă  Vienne oĂą elle est l'Ă©lève de Schönberg. Venue Ă  Paris pour une sĂ©rie de concerts, elle y rencontre son mari. Ils vivront très peu ensemble, lui pris par ses fouilles archĂ©ologiques, elle par ses tournĂ©es triomphales (VI). Après le meurtre de sa fille Élizabeth, elle embauche un avocat pour reprendre l'affaire, que la justice avait classĂ©e. Après plusieurs mois de recherches, il dĂ©couvre le mobile du crime (XXXI). Ses deux petites-filles, Anne et BĂ©atrice Breidel, qu'elle a prises chez elle après l'assassinat de leur mère, lui soupçonnent de nombreux amants, boxeurs, ou bien universitaires (XL). Pendant la guerre, elle fait confectionner par Josette Massy des jupes-culotte Ă  partir de pantalons de tweed ayant appartenu Ă  son mari (LXXIII). Elle dĂ©teste les Altamont, traitant Cyrille de double zĂ©ro, mais VĂ©ronique Altamont et BĂ©atrice s'aimaient beaucoup (LXXVI). Elle fait accorder son piano deux fois par an, en juin et dĂ©cembre (LXXVIII). Ă€ son arrivĂ©e dans l'immeuble, elle engage comme bonne CĂ©lia Crespi, sans emploi depuis la fuite et l'arrestation des Danglars (LXXXIII). Un jour, un poisson rouge dans une poche de plastique Ă  demi remplie d'eau fut trouvĂ© accrochĂ© Ă  la poignĂ©e de sa porte (XCIV).
  • Berger (Charles). (Quatrième gauche). Serveur dans un restaurant boĂ®te de nuit proche de la porte Maillot oĂą, Ă  la fin du deuxième service, juste avant deux heures du matin, les quatre garçons doivent monter en tenue sur la scène et lever bien haut la jambe en chantant. Il travaille dès sept heures du soir et rentre Ă  six heures et demi du matin, Ă  temps pour rĂ©veiller sa femme Lise qui va partir au travail. Heureusement, ni l'un ni l'autre ne travaille le lundi (LXI).
  • Berger (Gilbert). (Quatrième gauche). Fils de Charles et Lise. Son prĂ©nom s'accorde mal Ă  son nom, mais ses parents s'Ă©taient rencontrĂ©s Ă  un rĂ©cital de Gilbert BĂ©caud. Il a quinze ans, et est en troisième. Avec deux de ses camarades, il Ă©crit un roman-feuilleton intitulĂ© La PiqĂ»re mystĂ©rieuse (XXXIV). Il fait collection de timbres (XLV).
  • Berger (Lise). (Quatrième gauche). Femme de Charles, elle est âgĂ©e d'une quarantaine d'annĂ©es, et sa corpulence tend fortement Ă  devenir embonpoint. Elle est orthophoniste et travaille dans un dispensaire près de la porte d'OrlĂ©ans oĂą elle rĂ©Ă©duque des petits enfants bègues. Elle ne fait que croiser son mari, qui travaille de nuit. Heureusement, ni l'un ni l'autre ne travaille le lundi (LXI).
  • Beyssandre (Charles-Albert). Critique d'art (LXXXVII). C'est par Rorschash qu'il entend parler du projet de Bartlebooth (XVIII). ChargĂ© par une richissime chaĂ®ne d'hĂ´tels de crĂ©er une collection de tableaux, il veut mettre la main sur les Ĺ“uvres que leur auteur mĂŞme veut absolument faire disparaĂ®tre. Bartlebooth refuse Ă©videmment, et Beyssandre le fait prĂ©venir par Smautf qu'il lui dĂ©clare la guerre. Bartlebooth sollicite Rorschash afin que la destruction des aquarelles lĂ  oĂą elles avaient Ă©tĂ© peintes soit filmĂ©e, et qu'il puisse ainsi s'assurer qu'elles n'avaient pas Ă©tĂ© subtilisĂ©es par les hommes de main de Beyssandre (LXXXVII).
  • Breidel (Anne). (Deuxième gauche). SĹ“ur de BĂ©atrice, petite-fille de Madame de Beaumont, qui les Ă©lève depuis l'assassinat de leurs parents (VI). Bachelière Ă  seize ans, elle vient d'ĂŞtre reçue Ă  Centrale. De 9 Ă  14 ans, elle a consacrĂ© ses loisirs Ă  dessiner les plans du plus grand radiophare du monde, qui serait haut de 800 mètres. Elle en avait rĂ©alisĂ© une maquette de deux mètres de haut, faite de 2715 aiguilles de pick-up en acier. Constamment prĂ©occupĂ©e par son poids, elle s'impose des rĂ©gimes alimentaires qu'elle n'a jamais la force de suivre jusqu'au bout (XL).
  • Breidel (BĂ©atrice). (Deuxième gauche et septième droite). SĹ“ur d'Anne, petite-fille de Madame de Beaumont, qui les Ă©lève depuis l'assassinat de leurs parents (VI). Elle prĂ©pare le concours de Normale-Sup, et a obtenu de sa grand-mère le droit de monter travailler dans une des chambres de bonne (VI). Elle pense que sa grand-mère a eu comme amant un boxeur noir nommĂ© Cat Spade, qu'elle aurait rencontrĂ© lors d'une tournĂ©e aux États-Unis (XL).
  • Brodin (HĂ©lène, nĂ©e Gratiolet). (Anciennement sixième gauche). Après avoir Ă©pousĂ© son professeur de danse, elle conteste l'hĂ©ritage de son père Juste Gratiolet, qui ne lui laisse que quatre toiles d'un paysagiste et animalier breton alors très prisĂ©. Les conclusions des experts lui ayant Ă©tĂ© dĂ©favorables, elle se dĂ©fait des peintures Ă  un bon prix et s'exile aux États-Unis avec son mari oĂą, avec leur petit capital, ils deviennent joueurs professionnels. En septembre 1935, après l'assassinat de son mari Ă  coup de canne par trois voyous, elle revient en France et obtient de son neveu François la jouissance d'un deux pièces au sixième Ă©tage. Elle y vit, assagie, craintive, effacĂ©e, jusqu'Ă  sa mort en 1947 (XXI). Cinoc lui succède dans l'appartement (LX).

C

  • Champigny (Flora). Nom de jeune fille de Flora Albin (XXXVIII).
  • Cinoc. (Sixième gauche). Il vient vivre rue Simon-Crubellier en 1947, et reprend l'appartement d'HĂ©lène Brodin. « Tueur de mots », il travaille Ă  la mise Ă  jour des dictionnaires Larousse : pour faire de la place aux mots et sens nouveaux, il doit Ă©liminer tous ceux tombĂ©s en dĂ©suĂ©tude. Il prend sa retraite en 1965, après cinquante-trois ans de scrupuleux services, fouille les bouquinistes et les bibliothèques, et se met Ă  rĂ©diger un dictionnaires des mots oubliĂ©s. En dix ans, il en rassemble plus de huit mille (LX). M. Échard a calculĂ© qu'il y a vingt façons diffĂ©rentes de prononcer son nom (XL), mais Cinoc lui-mĂŞme ne sait pas quelle est la bonne (LX).
  • Claveau (Madame). (Anciennement loge du rez-de-chaussĂ©e). Ancienne concierge de l'immeuble jusqu'en 1956, entre Madame AraĹ„a (XXXVIII) et Madame Nochère (V). Elle est mariĂ©e Ă  un livreur de chez Nicolas qui parcourt Paris en tricycle (XXXV). Elle rĂ©clame pour son fils les timbres collĂ©s sur les paquets contenant les aquarelles de Bartlebooth que reçoit Gaspard Winckler (V). Les jours de grande rĂ©ception chez les Danglars, elle met sa robe noire Ă  col de dentelle, et s'assoit sur une chaise Regency Ă  cĂ´tĂ© d'un guĂ©ridon sur lequel elle pose sa boĂ®te de contremarques (XVII). Elle a aidĂ© Madame Albin Ă  retrouver son ancienne chambre après son retour de Syrie (XLVIII), et interrogĂ© Valène, Winckler, Mademoiselle Crespi, François Gratiolet et Monsieur Échard sur la manière de prononcer le nom de Cinoc (LX). Elle Ă©tait la seule, avec les Gratiolet, Ă  connaĂ®tre le nom de famille des HonorĂ© (LXXXIII).
  • Claveau (Michel). (Anciennement loge du rez-de-chaussĂ©e). Fils de l'ancienne concierge. Il collectionne les timbres, et sa mère rĂ©cupère pour lui ceux qui sont collĂ©s sur les paquets contenant les aquarelles de Bartlebooth que reçoit Gaspard Winckler (V).
  • Colomb (Monsieur). (Anciennement troisième droite). Éditeur d'almanachs spĂ©cialisĂ©s (L'Almanach du Turfiste, du Numismate, etc.). Il est le père du trapĂ©ziste Rodolphe qui triomphait au Nouveau-Cirque. Ami lointain des parents de Valène, il lui loue sa chambre de service (XLIX).
  • Crespi (CĂ©lia). (Septième gauche). Ancienne femme de chambre des Danglars, elle est nĂ©e en Corse, qu'elle quitte Ă  l'âge de douze ans. Pendant le rĂ©veillon 1926, elle vient allumer le feu dans le boudoir de Madame, et en profite pour offrir une petite liqueur Ă  ses compagnons de rĂ©veillon. Quelques jours plus tard, c'est elle qui dĂ©couvre la disparition et la fuite de ses patrons et qui, bien des annĂ©es plus tard, reconnaĂ®t en la clocharde Ă©dentĂ©e surnommĂ©e La Baronne, son ancienne patronne. Elle se replace chez l'homme d'affaires latino-amĂ©ricain qui remplace pendant un an les Danglars, puis est engagĂ©e par Madame de Beaumont, par Bartlebooth comme lingère jusqu'Ă  son dĂ©part pour son tour du monde, et enfin elle entre comme vendeuse dans une pâtisserie oĂą elle reste jusqu'Ă  sa retraite. En 1936, elle met discrètement un fils au monde, qui est Ă©levĂ© hors de Paris (LXXXIII). Tous les ans, elle adresse ses vĹ“ux Ă  Madame Hourcade, retirĂ©e près de Montargis (XII). C'est Ă  elle qu'Alice Fresnel a Ă©crit pour lui dĂ©crire sa vie misĂ©rable en Nouvelle-CalĂ©donie (LV). Pendant la guerre, elle tient compagnie Ă  Josette Massy dans son atelier de couture (LXXIII). Elle prĂŞte aux RĂ©ol les trois mille francs qu'elle avait mis de cĂ´tĂ© pour payer ses frais d'enterrement (XCVIII).
  • Criolat (Arlette). Nom de jeune fille d'Arlette Gratiolet (LVIII).
  • Crubellier (Norbert). Loueur de voitures de places, il est propriĂ©taire de la moitiĂ© des terrains qui sont lotis en 1875 et oĂą est construit l'immeuble (XCV).

D

  • Dame au petit chien. (Anciennement quatrième gauche). Elle vit dans cet appartement jusqu'en 1965, avec son fils qui se destine Ă  la prĂŞtrise (LXXXV). Elle se promène souvent dans les escaliers vĂŞtue de sa seule combinaison. Son chien s'appelle Dodeca, mais Madame Claveau le baptise DodĂ©caca car il fait souvent ses besoins sur le palier. Des annĂ©es plus tard, Valène rencontre son fils rue des Pyramides en train d'essayer de vendre Ă  des touristes des petits romans porno. Il lui raconte une interminable histoire de trafic d'or avec l'URSS (XXVIII).
  • Danglars (Berthe). (Anciennement troisième gauche). Vers NoĂ«l 1925, son boudoir prend feu, ravageant la moitiĂ© de l'appartement, et dĂ©truisant l'un des 49 Ĺ“ufs de Pâques de FabergĂ©. Seul est retrouvĂ© le bracelet que lui avait offert Monsieur Danglars pour son anniversaire. Ce boudoir est maintenant la pièce oĂą Bartlebooth reconstitue ses puzzles (XLIX). Quelques jours après l'incendie, dĂ©masquĂ©s par le policier Blanchet, les Danglars fuient en Suisse, mais sont arrĂŞtĂ©s Ă  la frontière. Reconnue coupable de nombreux vols, elle est condamnĂ©e Ă  trente ans de rĂ©clusion criminelle. Elle est maintenant une clocharde Ă©dentĂ©e, surnommĂ©e La Baronne. Les Danglars employaient trois domestiques, Monsieur et Madame HonorĂ©, ainsi que CĂ©lia Crespi (LXXXIII).
  • Danglars (Maximilien). (Anciennement troisième gauche). Deuxième prĂ©sident de la Cour d'appel. Quelques jours après l'incendie de leur boudoir, dĂ©masquĂ©s par le policier Blanchet, les Danglars fuient en Suisse, mais sont arrĂŞtĂ©s Ă  la frontière. Reconnu coupable de nombreux vols, il est condamnĂ© aux travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© et dĂ©portĂ© Ă  Saint-Laurent-du-Maroni, oĂą il ne tarde pas Ă  mourir (LXXXIII). Quand il donnait des grandes rĂ©ceptions pour ses collègues de la cour d'appel, deux gardes rĂ©publicains en grande tenue prenaient faction Ă  la porte de l'immeuble (XVII). Il avait donnĂ© au mari de Madame Claveau une veste molletonnĂ©e (XXXV).
  • Danglars (Père). (Anciennement troisième gauche). Viticulteur de la Gironde, il vient s'installer dans l'immeuble le temps de l'Exposition Universelle de 1900. Puis il fait cadeau de son appartement, ainsi que de Monsieur HonorĂ© qu'il avait engagĂ© comme maĂ®tre d'hĂ´tel, Ă  son fils Maximilien qui va se marier (LXXXIII).
  • Dinteville (Bernard). (Sixième gauche). MĂ©decin de quartier installĂ© dans l'immeuble (XLVII). Sa famille descend d'un MaĂ®tre des Postes qui fut anobli sous Louis XIII (XIV). Il reçoit dans son cabinet le matin et le soir et rend visite Ă  ses malades tous les après-midis. Les gens ne l'aiment pas beaucoup, lui reprochent son manque de chaleur, mais apprĂ©cient son efficacitĂ© et sa ponctualitĂ©. Son rĂŞve est d'associer son nom Ă  une recette de cuisine (XLVII). Un monsieur aux chaussures jaunes avec un Ĺ“illet Ă  la boutonnière et une canne Ă  pommeau de malachite est venu tous les jours pendant dix ans le consulter (XVII). Il redescend sans mĂŞme les ouvrir Ă  Madame Nochère les revues mĂ©dicales dont il est inondĂ© (XLV). Il lui a dĂ©livrĂ© un certificat mĂ©dical attestant qu'elle ne peut monter les Ă©tages Ă  pied pour distribuer le courrier (XLIX). Il avait d'abord Ă©tĂ© installĂ© Ă  Lavaur, dans le Tarn. Un de ses premiers clients avait Ă©tĂ© un jongleur qui avait avalĂ© un de ses couteaux (LXVII). Il avait trouvĂ© dans la maison familiale un ouvrage mĂ©dical en latin Ă©crit par l'un de ses ancĂŞtres. Il passa quatre ans Ă  le traduire et Ă  l'annoter, mais tous les Ă©diteurs le refusèrent. Quelques annĂ©es plus tard, le professeur de mĂ©decine Ă  qui il avait envoyĂ© son manuscrit le publia sous son nom (XCVI). Dans sa cave pend lamentablement un squelette, qu'il avait achetĂ© quand il Ă©tait Ă©tudiant (LXVII).

E

  • Échard (Caroline). Nom de jeune fille de Caroline Marquiseaux (XXX).
  • Échard (Madame). (Anciennement quatrième droite). Mère de Caroline. VĂ©ritable teigne qui ne cesse d'invectiver son gendre Philippe Marquiseaux sous tous les prĂ©textes. Un jour, il lui assène quelques coups de pelle Ă  tarte sur le crâne. TantĂ´t elle s'humanise, tantĂ´t elle accentue sĂ©vices et vexations envers sa fille et son gendre. Elle s'Ă©trangle un jour avec une arĂŞte (XXX).
  • Échard (Marcelin).(Anciennement quatrième droite). Père de Caroline. Vieux bibliothĂ©caire Ă  la retraite, sa marotte est d'accumuler les preuves dĂ©montrant qu'Hitler est toujours vivant (XXX). De son gigantesque travail bibliographique, seul un petit fascicule a Ă©tĂ© publiĂ©. Les six fascicules suivants, restĂ©s Ă  l'Ă©tat de fiches, sont dans la cave avec toute sa documentation (XCI). Il est la bonhomie mĂŞme, et glisse en cachette quelques sous Ă  sa fille. Quand sa femme meurt de s'ĂŞtre Ă©tranglĂ©e avec une arĂŞte, il se retire dans le tout petit cabanon qu'il a fait construire Ă  cĂ´tĂ© d'Arles, ce qu'il attendait depuis dix ans (XXX). Il a calculĂ© qu'il y a vingt façons diffĂ©rentes de prononcer le nom de Cinoc (XL).

F

  • Fawcett. Ancien chauffeur de Bartlebooth. Il Ă©tait dĂ©jĂ  au service de Priscilla, la mère de Bartlebooth (XXVI). Il figure sur une photo datant de la visite de Bartlebooth au chantier archĂ©ologique de Fernand de Beaumont en 1935 (LXXVI).
  • Fleury (Henry). DĂ©corateur. Il rĂ©alise l'amĂ©nagement intĂ©rieur de l'appartement de Madame Moreau : c'est son chef d’œuvre (XXIII), en particulier la salle Ă  manger de prestige (LXXI). Il a Ă©galement conçu une cuisine d'avant-garde mais Gertrude, la cuisinière, refuse de s'en servir : il doit la dĂ©molir (LXV). Madame TrĂ©vins s'installe dans la pièce qu'il avait dĂ©corĂ©e en boudoir rococo (LXXXIX).
  • Foulerot (Geneviève). (Cinquième droite). Elle a Ă  peine dix-huit ans (V). Elle gagne sa vie comme modèle pour un catalogue de vente par correspondance, suit des cours d'art dramatique et a dĂ©jĂ  figurĂ© dans plusieurs films et feuilletons (XLIII). Elle occupe l'ancien appartement de Paul HĂ©bert (XXVII), et confie son bĂ©bĂ© Ă  la concierge tous les matins Ă  sept heures et ne le reprend que vers huit heures du soir (XXXV). Il a tout juste un an (XLIII).
  • Foulerot (Louis). Grand-père de Geneviève, il est l'un des seuls Ă  ne pas l'avoir reniĂ©e quand elle s'enfuit de chez elle avec son enfant. Il lui a offert un de ses tableaux pour dĂ©corer son appartement, qu'il a fait refaire Ă  ses frais (L).
  • Foureau. (Troisième droite). Il vivrait Ă  Chavignolles, entre Caen et Falaise. Personne ne semble l'avoir jamais vu, les volets sont toujours fermĂ©s (III), la troisième pièce, peinte en laque noire, est vide (XCIII).
  • Fresnel (Alice). (Anciennement septième droite). Fille du directeur des ventes d'une importante charcuterie de Pithiviers, elle Ă©pouse Henry Fresnel en 1924. Avec sa dot, ils ouvrent un restaurant rue des Mathurins, oĂą elle fait le service de salle. En 1929, alors qu'elle est enceinte de six mois, son mari disparaĂ®t pour rĂ©aliser son rĂŞve : ĂŞtre acteur. Elle engage alors un cuisinier et prend en main avec Ă©nergie la direction du restaurant, jusqu'Ă  ce qu'il pĂ©riclite et qu'elle le revende. Nantie de quelques rentes, elle continue Ă  vivre dans sa chambre de bonne (LV), jusqu'Ă  son dĂ©part avec son fils Ghislain pour la Nouvelle-CalĂ©donie (XXVIII). LĂ -bas, elle a une vie triste, servant de bonne Ă  tout faire Ă  sa bru, dormant dans une chambre sans eau, rĂ©duite Ă  se laver dans la cuisine (LV). Il y avait autrefois toujours une cafetière Ă©maillĂ©e bleue tenue chaude sur le coin de sa cuisinière (XVII).
  • Fresnel (Ghislain). (Anciennement septième droite). Fils d'Alice. Garçon joufflu, il est mis en nourrice dès sa naissance (LV). Parfois, ce sont les HonorĂ© qui le gardent (LXXXIII). Grandi, il entre dans l'armĂ©e (LV) et part avec sa mère en Nouvelle-CalĂ©donie (XXVIII).
  • Fresnel (Henry). (Anciennement septième droite). MĂ©ridional mĂ©lancolique (LV), il est d'abord chef de cuisine dans le restaurant de Monsieur Hardy, Ă  qui il loue une chambre dans l'immeuble en juin 1919 (XLIX). En 1924, il Ă©pouse la fille du directeur des ventes d'une importante charcuterie de Pithiviers. Avec sa dot, ils ouvrent un restaurant rue des Mathurins, La belle Alouette. Mais un matin d'octobre 1929, il disparaĂ®t, laissant sa femme enceinte de six mois, pour rĂ©aliser son rĂŞve : ĂŞtre acteur. Parti avec quatre recalĂ©s au Conservatoire, il joue sous les prĂ©aux ou sur les places de bourgades improbables un drame post-romantique, avec deux dĂ©cors de toile peinte et quelques misĂ©rables accessoires. Puis il se joint Ă  une troupe de saltimbanques allant en Espagne, et devient Mister Mephisto, le magicien. Parti en Afrique puis en AmĂ©rique de Sud, il se retrouve un jour d'avril 1940 Ă  New York, sans le sou. Il devient alors cuisinier chez une milliardaire amĂ©ricaine excentrique, qui lui laisse Ă  sa mort une rente suffisante pour fonder une Ă©cole de cuisine. En 1970, il dĂ©cide de revoir Paris et dĂ©couvre que sa femme est toujours restĂ©e dans leur ancienne chambre. Il lui raconte tout ce qu'il a vĂ©cu, mais elle lui dĂ©clare que cela ne l'intĂ©resse pas (LV).
  • Fugger (Hermann). Industriel allemand, il a fait fortune en vendant du matĂ©riel de camping (XXXVI) que Madame Moreau distribue en France (LXXI), puis s'est reconverti dans la moquette sans chutes et le papier peint. Cuisinier amateur, il regrette de ne pouvoir souvent ĂŞtre derrière ses fourneaux. Les Altamont ont refusĂ© avec colère qu'il leur cuisine un gigot de sanglier Ă  la bière (XXXVI). Il figure dans le quatorzième portrait rĂ©alisĂ© par Hutting, reprĂ©sentant Maximilien dĂ©barquant Ă  Mexico et s'enfournant Ă©lĂ©gamment onze tortillas (LIX).

G

  • Germaine. (Anciennement huitième gauche). Lingère de Bartlebooth. Quand elle prend sa retraite, en 1968, Bartlebooth ne la remplace pas. C'est Elzbieta Orlowska qui reprend sa chambre (LVII).
  • Gertrude. (Anciennement premier gauche). Cuisinière de Madame Moreau pendant dix ans (XC). Robuste bourguignonne de Paray-le-Monial, elle refuse d'utiliser la cuisine ultra-moderne qu'a installĂ©e le dĂ©corateur, qui doit la dĂ©monter (LXV). Quand Madame Moreau renonce Ă  ses grands dĂ®ners, elle est embauchĂ©e par un riche Anglais qui mène près de Londres la vie d'un grand seigneur (XC), mais elle vient une fois par semaine en camionnette faire le marchĂ© rue Legendre (XC).
  • Gervaise. (Anciennement troisième droite). Gouvernante de Monsieur Colomb. Elle dormait dans une des chambres de son appartement, et Valène a louĂ© son ancienne chambre (XLIX).
  • Gratiolet (Arlette, nĂ©e Criolat)[4]. Infirmière d'Olivier Gratiolet, de dix ans plus jeune que lui, elle l'Ă©pouse et ils s'installent chez son père. Ce dernier, pris d'un accès de dĂ©mence le soir de NoĂ«l 1965, l'Ă©trangle et se pend le lendemain (LVIII).
  • Gratiolet (Émile)[4]. (Anciennement cinquième gauche). Fils de Juste et père de François (XXI). Homme Ă  l'aspect sĂ©vère et Ă  la mine soucieuse, on ne lui connaĂ®t que deux plaisirs : jouer du fifre (mais il ne sait interprĂ©ter que Le Gai Laboureur), et Ă©couter Ă  la radio des stations aux noms exotiques ou mystĂ©rieux (XCV). AĂ®nĂ© de la famille, il a reçu l'immeuble en hĂ©ritage, le gère avec soin, et fait installer un ascenseur en 1925. Pour aider son frère Ferdinand, en faillite, il vend d'abord deux appartements de son immeuble, dont celui oĂą s'installa Bartlebooth. Ferdinand ayant pris la fuite après l'incendie suspect de son entrepĂ´t de peaux exotiques, il vend dix-sept appartements pour aider sa belle-sĹ“ur sur laquelle s'acharnent les compagnies d'assurance. Il meurt en 1934 d'une congestion pulmonaire (XXI). Après la fuite des Danglars, il autorise les HonorĂ© Ă  conserver leur chambre (LXXXIII).
  • Gratiolet (François)[4]. (Anciennement sixième gauche). Fils d'Émile, il hĂ©rite de l'immeuble Ă  la mort de son père (XXI). Ne pouvant vivre des seuls revenus que l'immeuble lui procure, il occupe un emploi de comptable chez une tripière en gros (XCV). Il laisse la jouissance d'un petit deux pièces aux sixième Ă©tage Ă  sa tante HĂ©lène Brodin après l'assassinat de son mari (XXI), puis il procure Ă  Olivier, son petit-cousin, un appartement de trois pièces au-dessous du sien. Il meurt en 1948 dans l'incendie du cinĂ©ma Rueil Palace (LVIII). L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente il avait trouvĂ© dans sa chambre une lettre dans laquelle HĂ©lène Brodin racontait comment s'Ă©tait terminĂ© son sĂ©jour en AmĂ©rique (LXXXIV).
  • Gratiolet (HĂ©lène)[4]. Nom de jeune fille d'HĂ©lène Brodin.
  • Gratiolet (Isabelle)[4]. (Septième gauche). Fille d'Olivier Gratiolet. Elle a 13 ans (LVIII) et collectionne les buvards que Madame Nochère tire des revues mĂ©dicales que lui donne le docteur Dinteville (XLV). Elle s'occupe de son père, de plus en plus souvent malade, et passe des heures en face de son miroir Ă  se raconter des histoires Ă©pouvantables (LVIII). Ă€ l'Ă©cole, personne ne l'aime et des parents d'Ă©lèves se sont plaints qu'elle terrorisait ses camarades en leur racontant des histoires qui leur font peur. La conseillère pĂ©dagogique suggère Ă  son père de la faire entrer dans un institut psycho-pĂ©dagogique, mais il refuse avec colère (LXXXII).
  • Gratiolet (Juste)[4]. Enrichi dans le commerce du bois, inventeur d'une machine Ă  rainer, il meurt en 1917, laissant l'immeuble Ă  son fils aĂ®nĂ© Émile (XXI). Acheteur de l'immeuble dès sa construction, il se rĂ©serve quelques appartements pour lui et ses enfants, mĂŞme s'il prĂ©fère sa ferme berrichonne ou, pour ses sĂ©jours Ă  Paris, un pavillon qu'il loue Ă  l'annĂ©e Ă  Levallois (XCV). Il avait donnĂ© Ă  la concierge de l'Ă©poque, Madame Arana, l'instruction de ne pas monter le courrier dans les chambres de bonne (XLIX).
  • Gratiolet (Marthe)[4]. (Anciennement sixième gauche). Femme de François, elle pĂ©rit avec lui en 1948 dans l'incendie du cinĂ©ma Rueil Palace (LVIII).
  • Gratiolet (Olivier)[4]. (Septième gauche). Arrière petit-fils de Juste Gratiolet (XXI). Pensionnaire depuis l'âge de dix ans au lycĂ©e de Rochefort, il Ă©choue quatre fois au bac, et prend un emploi de garçon d'Ă©curie. MobilisĂ© et fait prisonnier en mai 1940, il se retrouve dans un stalag jusqu'en avril 1942. LibĂ©rĂ© par l'entremise d'un de ses cousins (LVIII), il rentre Ă  Paris, et rejoint la RĂ©sistance (LVIII). Il fait marcher dans sa cave une imprimerie clandestine, et garde presque un an sous son lit, dĂ©montĂ©e, une mitrailleuse amĂ©ricaine qu'il avait transportĂ©e en pièces dĂ©tachĂ©es dans un cabas Ă  provisions (XLIX). Ă€ la LibĂ©ration il reste plus de 36 heures d'affilĂ©e dans sa cave, Ă  recevoir et transmettre les messages radios de Londres (LXIV). RappelĂ© en AlgĂ©rie en 1956, il saute sur une mine et est amputĂ© au-dessus du genou. Il Ă©pouse son infirmière dont il a une fille, Isabelle, avant que sa femme ne soit Ă©tranglĂ©e par son père. Il essaie de complĂ©ter ses maigres revenus en vendant des rĂ©bus Ă  un hebdomadaire de sport cĂ©rĂ©bral. Il a entrepris un relevĂ© exhaustif de toutes les imperfections et insuffisances dont souffre l'organisme humain ((LVIII). Il a vendu Ă  Rorschash les deux derniers appartements qu'il possĂ©dait encore dans l'immeuble en dehors du petit logement (XIII) exigu mais confortable, qu'il occupe avec sa fille Isabelle (LVIII). C'est au moment de la vente Ă  Rorschash qu'est installĂ© le chauffage central, auquel s'Ă©taient opposĂ©s tous les Gratiolet tant qu'ils demeurèrent majoritaires au sein de la copropriĂ©tĂ© (XXI).
  • Grifalconi (Emilio). (Anciennement quatrième gauche). ÉbĂ©niste italien venu pour travailler Ă  la remise en Ă©tat du mobilier du château de la Muette. Il est mariĂ© Ă  Laetitzia, de quinze ans plus jeune que lui. Quand elle le quitte pour Paul HĂ©bert, il s'occupe de leurs deux jumeaux avec une attention inflexible. En 1959, Ă  la fin de son contrat, il repart Ă  VĂ©rone. Il a auparavant demandĂ© Ă  Valène un tableau le reprĂ©sentant lui, sa femme, et les deux enfants, tous les quatre dans leur salle Ă  manger. Il est si content du rĂ©sultat qu'il lui offre un couteau Ă  lame d'or, ainsi qu'une table au plateau incrustĂ© de nacre et au piètement reconstituant les traces d'une colonie de vers Ă  bois. Il meurt en 1972 des suites d'un trichinose (XXVII).
  • Grifalconi (Laetitzia). (Anciennement quatrième gauche). Femme d'Emilio, de quinze ans plus jeune que lui. Amoureuse de Paul HĂ©bert, elle quitte son mari et ses deux jumeaux pour le rejoindre Ă  Mazamet (XXVII).
  • Grifalconi (Vittorio). (Anciennement quatrième gauche). L'un des fils d'Emilio et Laetitzia, devenu professeur de taxonomie vĂ©gĂ©tale Ă  Padoue. C'est lui qui apprend Ă  Valène la mort de son père, en 1972 (XXVII).

H

  • Hardy. (Anciennement deuxième gauche). NĂ©gociant en huile d'olive, il ouvre un restaurant rue de Richelieu pour dĂ©montrer l'excellence de ses produits. Il loue une chambre dans l'immeuble Ă  Henri Fresnel, qui est son chef de cuisine (XLIX), avant que celui-ci ne se mette Ă  son compte (LV).
  • Hardy (Madame). (Anciennement deuxième gauche). Matrone au doux visage dont la lèvre supĂ©rieure s'orne d'une ombre de moustache. Speiss est follement amoureux d'elle, mais n'ose pas lui dĂ©clarer sa flamme (LXXXV).
  • HĂ©bert (Joseph). (Anciennement cinquième droite). Père de Paul. Inspecteur du matĂ©riel roulant aux Chemins de fer de l'État, il n'est presque jamais Ă  Paris. Les Allemands le soupçonnent d'ĂŞtre l'auteur de l'attentat contre un des principaux responsables de l'Organisation Todt, mais n'arrivent pas Ă  le retrouver, malgrĂ© les tortures infligĂ©es Ă  son fils, qu'ils finissent par envoyer Ă  Buchenwald (XLIII).
  • HĂ©bert (Paul), surnommĂ© P.H. (Anciennement cinquième droite). Petit-fils d'un pharmacien, il lui subtilise des flacons d'Ă©lixir parĂ©gorique qu'il revend Ă  de jeunes droguĂ©s (XLIII). SoupçonnĂ© d'ĂŞtre complice d'un attentat, il est dĂ©portĂ© Ă  Buchenwald. LibĂ©rĂ© en 1945, soignĂ© pendant près de sept ans dans un sanatorium des Grisons, il devient Ă  son retour professeur de physique-chimie au collège Chaptal, oĂą ses Ă©lèves le baptisent bien entendu pH. Il est amoureux de Laetitzia Grifalconi, et quand les mĂ©decins le font muter Ă  Mazamet, il ne cesse de lui demander de le rejoindre. Elle finit par cĂ©der en laissant ses deux jumeaux Ă  son mari. Bien plus tard, Paul HĂ©bert est vu Ă  l'entrĂ©e d'un supermarchĂ© Ă  Bar-le-Duc, habillĂ© en paysan normand, proposant des charcuteries rĂ©gionales et du cidre bouchĂ© (XXVII). Quand il Ă©tait petit, les HonorĂ© allaient parfois le chercher Ă  la sortie de l'Ă©cole (LXXXIII).
  • HĂ©lène. Bonne de Bartlebooth. Smautf l'a fait embaucher quand Madame Adèle prit sa retraite. Elle a tout juste trente ans et s'occupe de tout, du linge, des repas, du mĂ©nage, aidĂ©e par KlĂ©ber pour les gros travaux (XXVI).
  • HonorĂ© (Corinne Marcion, dite Madame). (Anciennement huitième gauche). Robuste paysanne normande qui sait tout faire, elle entre Ă  quinze ans dans une pension de famille comme fille de cuisine. Trente ans plus tard, elle rencontre HonorĂ© Ă  l'Exposition Universelle, et devient cuisinière chez les Danglars jusqu'en 1926. Après l'affaire Danglars, quand ils ont 70 ans, les HonorĂ© obtiennent d'Émile Gratiolet le droit de conserver leur chambre, la n° 12, qui est maintenant celle de Hutting, amĂ©nagĂ©e dans la loggia de son grand atelier. Ils y vivent jusqu'Ă  leur mort, en 1949, Ă  l'âge de 93 ans. HonorĂ© Ă©tait le prĂ©nom de son mari, et tout le monde s'obstinait Ă  l'appeler Madame HonorĂ©, car presque personne ne connaissait ni son prĂ©nom ni son nom de famille, Ă  part Madame Claveau et les Gratiolet (LXXXIII).
  • HonorĂ© (HonorĂ© Marcion, dit). (Anciennement huitième gauche). MaĂ®tre d'hĂ´tel. Lyonnais au teint pâle, d'un flegme plus britannique que nature, il a Ă©tĂ© marionnettiste, assistant d'un fakir, garçon de cafĂ©, joueur d'orgue de barbarie, avant de se placer comme domestique. Il est engagĂ© par Monsieur Danglars père qui, lorsqu'il quitte Paris, en fait cadeau Ă  son fils, en mĂŞme temps que son appartement. Il rencontre sa femme, qui devient Madame HonorĂ©, Ă  l'Exposition Universelle. Après l'affaire Danglars, quand ils ont 70 ans, les HonorĂ© obtiennent d'Émile Gratiolet le droit de conserver leur chambre, la n° 12, qui est maintenant celle de Hutting, amĂ©nagĂ©e dans la loggia de son grand atelier. Ils y vivent jusqu'Ă  leur mort, en 1949, Ă  l'âge de 93 ans (LXXXIII).
  • Hourcade (Madame). (Anciennement cinquième gauche). Elle travaille dans une fabrique de cartonnages puis, après la guerre, dans une grande quincaillerie. Elle prend sa retraite et quitte l'immeuble pour s'installer dans une petite maison aux environs de Montargis. Mademoiselle Crespi lui envoie ses vĹ“ux tous les ans. En 1934, quelques mois avant son dĂ©part en voyage, Bartlebooth lui commande les cinq cents boites dans lesquelles Winckler devra mettre les puzzles au fur et Ă  mesure de leur fabrication (XII).
  • Hutting (Franz). (Septième et huitième gauche). Peintre franco-amĂ©ricain. Ă€ l’extrĂŞme gauche des deux derniers Ă©tages de l’immeuble, il a rĂ©uni huit chambres de bonne, un morceau de couloir et les faux greniers attenants pour en faire un immense atelier (XI). Madame Nochère refuse d’y monter le courrier (XLIX). Il fait poser longuement ses modèles dans une petite pièce amĂ©nagĂ©e dans la loggia (LIX). Sa chambre correspond plus ou moins Ă  celle oĂą vĂ©curent jusqu’en 1949 les HonorĂ© (LXXXIII). Après sa « pĂ©riode brouillard » et celle du mineral art, il dĂ©cide de rĂ©aliser des portraits imaginaires : l’identitĂ© et les traits du commanditaire ne constituent que l’un des Ă©lĂ©ments du tableau. Il en prĂ©voit 24, au rythme d’un par mois. Des traitements linguistiques et numĂ©riques Ă  partir de l’identitĂ© et du prĂ©nom de l’acheteur dĂ©terminent le format du tableau, le nombre de personnages, les couleurs dominantes, le thème central, les dĂ©tails secondaires, et le prix. Il en est au vingt et unième (LIX). Beyssandre n’apprĂ©cie que très mĂ©diocrement les Ĺ“uvres de la « pĂ©riode brouillard » (LXXXVII). Pendant les annĂ©es cinquante-cinq soixante, les cĂ©lèbres « Mardis de Hutting » rĂ©unissent de nombreux artistes dans le but de confronter librement leurs crĂ©ations jusqu’à ce que la mode des happenings leur fasse perdre de leur intĂ©rĂŞt (XCVII). Hutting a deux domestiques, Joseph Nieto et Ethel Rogers, qu’il prĂŞte aux Altamont pour leur grande rĂ©ception annuelle (IX). Il les invite dans son château de Dordogne et dans son mas de Gattières (XLIX). Herman Fugger est Ă©galement un de ses amis (LXXI).

J

  • JĂ©rĂ´me (Adrien). (Anciennement sixième droite, puis septième). Professeur d'histoire. En 1924, il vient s'installer dans l'appartement qu'occupera plus tard Gaspard Winckler. Il frĂ©quente les bars anglais et se frotte volontiers au Tout-Paris (XLVI). Le 14 juillet 1925, il est bloquĂ© dans l'ascenseur avec Flora Champigny, Raymond Albin et Serge Valène. Pour passer le temps, ils Ă©changent des recettes de cuisine, domaine dans lequel il se rĂ©vèle imbattable. Puis, tous les autres s'Ă©tant endormis, il se met Ă  chanter, et ses vocifĂ©rations joyeuses font sortir de leur lit les habitants des quatrième et cinquième Ă©tages (XXXVIII). Il enseigne au LycĂ©e Pasteur Ă  Neuilly, et prĂ©pare une thèse sur La Route des Ă©pices. Reçu avec les fĂ©licitations, il est nommĂ© attachĂ© culturel Ă  Lahore (XLVI). Au moment du Front populaire, son nom apparaĂ®t plusieurs fois au bas de manifestes Ă©manant du ComitĂ© de Vigilance des Intellectuels antifascistes. Il quitte Lahore et revient rue Simon-Crubellier en 1958 ou 1959, mĂ©connaissable, Ă©limĂ©, Ă©liminĂ©, laminĂ©. Il ne demande pas Ă  rĂ©occuper son ancien logement, mais simplement une chambre de bonne. Il n'est plus professeur ni attachĂ© culturel, et travaille Ă  la bibliothèque de l'Institut d'histoire religieuse, oĂą il met en fiches le clergĂ© espagnol et rĂ©dige 7462 biographies. Ayant essuyĂ© le refus de 46 Ă©diteurs pour son Dictionnaire de l'Église espagnole au XVIe siècle, il brĂ»le son manuscrit dans la cour de la Sorbonne. Un des Ă©diteurs qu'il avait contactĂ©s pour son livre lui propose de traduire des livres anglo-saxons pour enfants. Il vivote ainsi jusqu'Ă  sa mort. Il ne dit jamais Ă  personne ce qui lui Ă©tait arrivĂ© (XLVI).

K

  • KlĂ©ber. Chauffeur de Bartlebooth. Il est engagĂ© en 1955 lorsque Bartlebooth et Smautf reviennent de leur tour du monde.Comme il n'a maintenant plus guère l'occasion de se servir de la voiture, il aide HĂ©lène pour les gros travaux (XXVI). Il rĂ©cupère Ă  l'aĂ©roport les aquarelles de Bartlebooth devenues blanches et le film attestant de leur destruction (LXXXVII). Un jour, il a conduit toute la nuit VĂ©ra de Beaumont jusqu'Ă  Chaumont-Porcien pour rĂ©cupĂ©rer ses deux petits-enfants dont les parents venaient d'ĂŞtre assassinĂ©s (VI).

L

  • Lafuente (Madame). Femme de mĂ©nage de Madame de Beaumont depuis plus de vingt ans. Elle tente sans succès d'empĂŞcher Anne Breidel de faire entre les repas d'innombrables incursions dans le rĂ©frigĂ©rateur et le garde-manger (XL). Elle interdit l'entrĂ©e de l'appartement au petit-fils de l'accordeur de piano depuis qu'il a renversĂ© une jardinière de dieffenbachia (LXXVIII).
  • Lambert (VĂ©ronique-Élizabeth de Beaumont). Nom sous lequel Élizabeth de Beaumont se fait engager chez les Ericsson comme fille au pair, en charge de leur fils Erik, qu'elle laisse se noyer (XXXI).
  • LĂ©onard. Sommelier de Bartlebooth (XXVI).
  • Lopez (Aurelio). (Anciennement premier gauche). Guide philippin, il aide Blunt Stanley Ă  dĂ©serter de l'armĂ©e amĂ©ricaine, puis le fait chanter et le sĂ©questre. Blunt Stanley l'assassine en 1954 Ă  l'aide d'une paire de bretelles (LXV).
  • Louis. Homme de peine chez Bartlebooth (XXVI).
  • Louvet. (Premier droite). Les Louvet voyagent beaucoup, pour leurs affaires comme pour leur plaisir (XXXVII). Il travaille dans une affaire de bauxite (XCII), elle est très chic et frise la quarantaine (XXXVII). Madame Orlowska fait parfois le mĂ©nage chez eux. Ils supportent difficilement le bruit que fait LĂ©on Marcia pendant ses insomnies (XLIX). Il y a quelques annĂ©es ils donnèrent chez eux une grande fĂŞte, il fallut tĂ©lĂ©phoner Ă  la police (XCII).

M

  • Marcia (Clara, nĂ©e Lichtenfeld)[5]. (Rez-de-chaussĂ©e). Antiquaire. Fille de juifs polonais, elle rencontre son mari, de quinze ans plus âgĂ© qu'elle, lors d'un stage dans un musĂ©e. Après leur mariage, ils dĂ©cident de venir vivre en France oĂą elle monte un petit commerce d'antiquitĂ©s (XXXIX). Son magasin et son appartement sont au rez-de-chaussĂ©e, et elle n'a jamais Ă©tabli de distinction rĂ©elle entre les meubles qu'elle vend et ceux dans lesquels elle vit. Ce qui fait qu'une part importante de ses activitĂ©s consiste Ă  les transporter entre son appartement, son magasin, son arrière-boutique et sa cave, mais selon un ordre strictement Ă©tabli (XXIV). Coriace en affaires, elle considère cependant ses clients comme des amis. Elle est spĂ©cialiste des montres animĂ©es, et en possède huit (LXVI).
  • Marcia (David), fils de LĂ©on et Clara. (Rez-de-chaussĂ©e). Il est nĂ© en 1946, peu après l'arrivĂ©e de ses parents Ă  Paris (XXXIX). Ă€ une rĂ©union de copropriĂ©taires est soulevĂ©e la question de savoir s'il a ou non le droit de ranger sa motocyclette dans l'appentis jouxtant la courette aux poubelles (XLIX). Il a la charge d'une partie du magasin de sa mère depuis qu'un accident dans le 35e Bol d'Or l'a dĂ©finitivement Ă©cartĂ© de la compĂ©tition motocycliste (LXVI), mĂŞme s'il ne s'Ă©tait cassĂ© que la clavicule et le poignet droit. Ami d'enfance de Caroline Échard, que sa mère traitait de petite dinde, il se voit prĂ©fĂ©rer Philippe Marquiseaux (LXVI). Après son accident, il tente de se reconvertir dans la compĂ©tition automobile, mais son permis de conduire lui est retirĂ© après qu'il a Ă©crasĂ© deux enfants qui sortaient en courant d'une maisonnette de garde-barrière. Il devient ensuite sans succès producteur de disques, crĂ©ateur d'un festival de théâtre aux ĂŽles Kerkenna, avant de revenir vivre dans l'immeuble de ses parents. Il perd chaque soir entre trois cent cinquante et mille francs Ă  la roulette (LXXV).
  • Marcia (LĂ©on). (Rez-de-chaussĂ©e). Aujourd'hui un vieillard Ă©teint, il est toujours considĂ©rĂ© par la plupart des commissaires-priseurs comme un des plus grands experts mondiaux dans le domaine de l'art. Atteint de tuberculose quand il travaillait chez un garagiste, il se fait engager comme garçon d'Ă©tage dans un sanatorium luxueux. C'est lĂ  qu'en quatre ans il lit un bon millier de livres et apprend six langues. En 1927, des pensionnaires lui constituent une rente de dix ans pour qu'il puisse se consacrer Ă  ses Ă©tudes d'histoire de l'art. De santĂ© toujours chancelante, c'est Ă  New-York qu'il rencontre sa femme, stagiaire dans un musĂ©e (XXXIX). Souffrant d'insomnie, il fait les cent pas dans sa chambre, Ă©coute la radio, ce qui dĂ©range les Louvet (XLIX).
  • Marquiseaux (Caroline), nĂ© Échard (XXX). (Quatrième droite). Ă€ 20 ans, elle Ă©pouse Philippe Marquiseaux qu'elle a rencontrĂ© pendant ses Ă©tudes d'histoire Ă  la Sorbonne. Ils s'installent dans la chambre de jeune fille de Caroline, mais la cohabitation est conflictuelle jusqu'Ă  la mort de l'acariâtre Madame Échard, Ă©touffĂ©e avec une arĂŞte (XXX). Pour son mariage, Madame Marcia lui a fait cadeau d'une reproduction du tableau de Forbes, Un rat derrière la tenture (LXVI).
  • Marquiseaux (Philippe). (Rez-de-chaussĂ©e). Étudiant en Sorbonne, il fait des Ă©tudes d'histoire quand il rencontre Caroline Échard. Après leur mariage, ils s'installent dans la chambre de jeune fille de Caroline, mais la cohabitation est conflictuelle jusqu'Ă  la mort de l'acariâtre Madame Échard, Ă©touffĂ©e avec une arĂŞte. Un mois plus tard, son père se tue en voiture, lui laissant un hĂ©ritage confortable. Il abandonne alors ses Ă©tudes et fonde une agence de publicitĂ© spĂ©cialisĂ©e dans les vedettes de music-hall (XXX). C'est dans leur appartement qu'il dĂ©finit avec Caroline les grands axes de leurs campagnes. Les dĂ©tails sont ensuite rĂ©glĂ©s dans leurs bureaux au dix-septième Ă©tage d'une tour Ă  La DĂ©fense (XLI).
  • Massy (Albert). (Anciennement rez-de-chaussĂ©e). Fils d'un pisciculteur de Saint-Quentin, cycliste exceptionnel, il passe professionnel Ă  vingt ans, mais une chute au moment de prendre la tĂŞte du classement gĂ©nĂ©ral du Tour de France provoque chez lui une vĂ©ritable phobie des courses sur route. Il se lance alors dans le demi-fond sur piste, mais pour des raisons bureaucratiques ne peut faire homologuer son record du monde. Devenu entraineur, il pousse si loin son Ă©lève Margay que celui-ci a un accident dont il sort dĂ©figurĂ©. Il abandonne alors dĂ©finitivement le cyclisme et ouvre vers la fin des annĂ©es trente un magasin de bourrellerie lĂ  oĂą se trouve Ă  prĂ©sent le magasin de Madame Marcia. RongĂ© par la culpabilitĂ©, il recueille Margay Ă  sa sortie de l'hĂ´pital, et persuade sa sĹ“ur Josette de l'Ă©pouser malgrĂ© son infirmitĂ©. RĂ©quisitionnĂ© par le STO, il rentre Ă  Paris fin 1944, puis prend sa retraite Ă  Saint-Quentin (LXXIII).
  • Massy (Josette). (Anciennement rez-de-chaussĂ©e). SĹ“ur d'Albert. Il la persuade d'Ă©pouser son ancien Ă©lève Margay, qu'un accident causĂ© par sa faute a dĂ©figurĂ©. Mais au bout de dix-huit mois, elle le supplie de l'en libĂ©rer. Pendant la guerre, elle installe dans leur appartement un atelier de couture pour pĂ©riode de pĂ©nurie et se rend compte qu'elle n'a jamais cessĂ© de l'aimer. Un jour Margay revient d'AmĂ©rique du Sud oĂą il Ă©tait devenu l'impresario des truands locaux. Il s'est fait opĂ©rer et a retrouvĂ© un visage normal. Ils s'installent au bord du lac de Genève (LXXIII).
  • Moreau (Marie-ThĂ©rèse). (Premier gauche). Ă€ 83 ans, c'est la doyenne de l'immeuble. Elle est venue y vivre vers 1960, le dĂ©veloppement de ses affaires l'ayant obligĂ© Ă  quitter son village de Saint-Mouezy-sur-Eon, dans l'Indre. HĂ©ritière d'une fabrique de bois, elle s'est reconvertie avec grand succès dans la vente d'outillage individuel. Impotente, veuve depuis 1940, elle dirige d'une main de fer depuis son lit une sociĂ©tĂ© florissante, aidĂ©e de Madame TrĂ©vins, son amie d'enfance, qu'elle a fait venir pour la seconder (XX), et avec laquelle, dès qu'elle a un moment de dĂ©tente, elle Ă©voque inlassablement ses souvenirs (LXXI). Elle dĂ©teste Paris, et dĂ©teste aussi son rĂ´le de femme d'affaires qui se lève Ă  cinq heures du matin et se couche Ă  onze, devant ĂŞtre tenace et dure, autoritaire et dĂ©terminĂ©e. Chaque fois qu'elle le peut, elle retourne Ă  la ferme de ses parents, pour aĂ©rer et faire le minimum d'entretien. Jusqu'Ă  ce que l'âge et la maladie la clouent au lit, elle donne Ă  ses clients Ă©trangers des dĂ®ners somptueux dans l'appartement qu'elle a fait complètement rĂ©nover par un dĂ©corateur renommĂ© (XXIII). C'Ă©taient des dĂ®ners organisĂ©s autour d'une couleur. Mais elle-mĂŞme ne touchait presque jamais aux plats qu'elle faisait servir Ă  ses invitĂ©s. Elle prĂ©fĂ©rait dĂ®ner avant en compagnie de Madame TrĂ©vins, ce qui ne l'empĂŞchait pas d'animer ses soirĂ©es avec la mĂŞme Ă©nergie que ses affaires (LXXI). Son ancienne cuisinière, Gertrude, passĂ©e au service d'un Lord anglais, lui rend visite rĂ©gulièrement (XC).
  • Morellet (Benjamin). (Anciennement huitième Ă©tage) Après avoir exercĂ© divers mĂ©tiers, il devient Ă  29 ans prĂ©parateur de chimie. Il trouve pour Bartlebooth un procĂ©dĂ© permettant, après la reconstitution d'un puzzle, de faire disparaĂ®tre les coups de scie et de redonner au papier sa texture première. Comme il ne doit le faire qu'une fois tous les quinze jours, il emploie son temps libre Ă  des recherches sur les shampooings super-actifs, les dĂ©tachants ou les tisanes antitussives (VII), qu'il charge GrĂ©goire Simpson de placer dans le quartier (LII). En 1960, la cocotte-minute dans laquelle il prĂ©parait un savon dentifrice Ă  goĂ»t de citron explose, lui dĂ©chiquetant la main gauche et lui arrachant trois doigts. Cela ne l'empĂŞche pas de poursuivre ses expĂ©riences mais, après deux ou trois autres explosions, les Plassaert, qui avaient des vues sur sa chambre pour agrandir leur appartement, rĂ©ussissent Ă  le faire interner (VII). Le soir, il joue au jacquet avec Winckler, et il est le seul Ă  lui faire perdre son calme, quand il a un bon jeu (VIII).

N

  • Nieto (Joseph). (Septième Ă©tage). Paraguayen d'une quarantaine d'annĂ©es, chauffeur de Hutting, il vit avec Ethel Rogers dans une des chambres de bonne (IX).
  • Nochère (Émilie). (Loge du rez-de-chaussĂ©e). Elle remplace Madame Claveau comme concierge de l'immeuble en 1956. Elle avait vingt-cinq ans et venait de perdre son mari, un sergent-chef de carrière. Elle a aujourd'hui quarante-quatre ans, tout le monde apprĂ©cie sa gentillesse, la seule chose qu'on pourrait lui reprocher est d'ĂŞtre trop bavarde. Seule Madame Altamont la dĂ©teste (XXXV). Le docteur Dinteville lui redescend les revues mĂ©dicales qu'il reçoit sans mĂŞme les ouvrir. Elle en dĂ©tache les buvards publicitaires qu'elle donne aux enfants Gratiolet et Plassaert (XLV). Elle refuse de monter le courrier aux Ă©tages des chambres de bonne et le docteur Dinteville lui a fait un certificat mĂ©dical attestant que l'Ă©tat de ses jambes ne lui permet pas de monter les escaliers (XLIIX). Elle implore Winckler de fabriquer des petits jouets pour ses innombrables petits-neveux et, vers la fin de sa vie, lui fait les petites courses dont il a besoin (VIII). Elle fait une quĂŞte dans l'immeuble pour offrir un cadeau de mariage aux RĂ©ol, mais ne rĂ©colte que 41 francs (XII).
  • Norvell (Olivia). Nom de jeune fille d'Olivia Rorschash.

O

  • Orlova (VĂ©ra). Nom de jeune fille puis nom de scène de VĂ©ra de Beaumont.
  • Orlowska (Elzbieta).(Huitième gauche). Fille du concierge de l'ambassade de France Ă  Varsovie, elle est venue pour la première fois en France Ă  l'âge de onze ans dans une colonie de vacances du ministère des Affaires Étrangères. Elle y rencontre un petit Tunisien prĂ©nommĂ© Boubaker, neveu d'un archiviste au Quai d'Orsay. Ils s'Ă©crivent deux fois par semaine pendant plus de dix ans et, après dix-huit mois de tracasseries administratives, elle arrive en Tunisie pour l'Ă©pouser. Ils passent leur première annĂ©e de mariage dans la maison du père de Boubaker, lui mangeant avec les hommes, elle devant les servir en silence. La deuxième annĂ©e, ils s'installent seuls dans un appartement mais, d'une jalousie maladive, Boubaker la cloĂ®tre dans la maison. Elle s'enfuit Ă  Paris avec son fils Mahmoud, et trouve une place dans une sociĂ©tĂ© d'import-export, qui fait bientĂ´t faillite (LVII). Elle fait maintenant des vacations de polonais et d'arabe au Bulletin signalĂ©tique du CNRS, ainsi que des mĂ©nages, le plus souvent en dehors de l'immeuble, parfois chez les Louvet ou les Marquiseaux (XLIX). Elle est la seule Ă  qui Bartlebooth montre un jour le puzzle qu'il Ă©tait en train de reconstituer (LVII). Son seul ami est un vieux clown polonais qu'elle a rencontrĂ© un jour au square avec son fils (LVII). Elle prĂŞte des romans policiers Ă  Smautf qui a maintenant près de quatre-vingts ans (XV). Madame Albin lui a montrĂ©, parce qu'elle avait comme elle, « vĂ©cu en Islam », ce qu'elle avait de plus prĂ©cieux : une lampe provenant de la mosquĂ©e des Umayyades (XLVIII). Elle a recueilli le chat vairon et sourd qui s'est un jour installĂ© dans l'immeuble (XV).
  • Orlowski (Mahmoud). (Huitième gauche). Fils d'Elzbieta Orlowska. Il a neuf ans, et vient de partir en vacances Ă  Nivillers, dans l'Oise, dans la maison du vieux clown ami de sa mère (LVII).

P

  • Plassaert (Les), Adèle et Jean. (Huitième droite). Ils sont marchands d'indienneries et autres fournitures exotiques (LIV). Stagiaires dans une banque, ils se rencontrent lors d'un voyage Ă  Oulan-Bator organisĂ© par le comitĂ© d'entreprise. Leur sens aigu de la bohème dĂ©brouillarde les fait se mettre chineurs. Au dĂ©but des annĂ©es soixante, peu de temps avant qu'ils emmĂ©nagent rue Simon-Crubellier, ils rencontrent un avocat propriĂ©taire d'une sociĂ©tĂ© d'import-export en IndonĂ©sie, qui devient leur commanditaire. Après avoir commencĂ© dans une toute petite Ă©choppe, ils possèdent maintenant trois magasins Ă  Paris, deux autres Ă  Lille et Ă  Cannes, et projettent d'en ouvrir une dizaine d'autres. Leur trait marquĂ© est l'avarice, une avarice mĂ©thodique et organisĂ©e (LIV). Ils ont amĂ©nagĂ© trois anciennes chambres de bonne et convoitent celle de Morellet. ils portent plainte Ă  chaque explosion due Ă  ses essais chimiques, et finissent par avoir gain de cause (VII). Ils rĂ©clament aussi avec virulence que Madame Nochère monte le courrier jusqu'Ă  l'Ă©tage des chambres de bonne (XLIX).
  • Plassaert (RĂ©mi). (Huitième droite). Il a douze ans et collectionne les buvards publicitaires qui proviennent des revues mĂ©dicales que le docteur Dinteville donne Ă  Madame Nochère sans les ouvrir (XLV).
  • Polonius[6]. (Quatrième et cinquième gauche). Quarante-troisième descendant d'un couple de hamsters apprivoisĂ©s que RĂ©mi Rorschach offre Ă  Olivia peu après avoir fait sa connaissance. Ils avaient appris Ă  jouer aux dominos et chaque gĂ©nĂ©ration l'enseigne Ă  ses rejetons. Une Ă©pidĂ©mie ayant dĂ©cimĂ© toute la petite colonie, Polonius ne peut jouer seul et se trouve condamnĂ© Ă  dĂ©pĂ©rir s'il ne peut se livrer Ă  son passe-temps favori. Avant son dĂ©part pour son tour du monde, Olivia Rorschash donne pour instruction Ă  Jane Sutton de l'emmener une fois par semaine chez Monsieur Lefèvre, le dresseur[7] (LXXXI).

R

  • RĂ©ol (Louise). (Cinquième gauche). Les RĂ©ol succĂ©dent Ă  Madame Hourcade, c'est alors un jeune couple avec un enfant de trois ans (XII). Elle est facturière dans un grand magasin (XCVIII). Le moulin Ă  cafĂ© des Berger la rĂ©veille (XLIX), mĂŞme si les deux couples s'entendent bien (LXXXV). La question de ses pots de fleurs secoue les rĂ©unions de copropriĂ©taires (XLIX). Pour acheter une chambre Ă  coucher elle emprunte de l'argent Ă  ses parents (XCVIII).
  • RĂ©ol (Maurice). (Cinquième gauche). Il est rĂ©dacteur dans une sociĂ©tĂ© d'assurances de transports maritimes. Après avoir achetĂ© une magnifique chambre Ă  coucher, dont les remboursements se montent au tiers de leur revenu, il poursuit en vain son chef pendant des mois pour obtenir une augmentation[8]. Pendant ce temps, il ne peut plus payer son loyer et le gĂ©rant menace de l'expulser. Il emprunte d'abord Ă  ses beaux-parents, puis a recours au Mont-de-piĂ©tĂ©, et enfin Ă  Mademoiselle Crespi, qui prĂŞte l'argent qu'elle avait mis de cĂ´tĂ© pour payer ses frais d'enterrement. Finalement, il est promu par surprise et peut rembourser tout le monde (XCVIII).
  • RĂ©ol (Octave).(Cinquième gauche). Fils de Louise et Maurice. Il est trop petit pour s'intĂ©resser aux buvards publicitaires comme RĂ©mi Plassaert (XLV). Valène imagine qu'un jour il s'enfuira avec la petite Marquiseaux (XXVIII).
  • Rogers (Ethel). (Septième Ă©tage). Domestique de Hutting. Hollandaise de vingt-six ans, elle fait office de cuisinière et de lingère et loge dans une chambre de bonne avec Joseph Nieto (IX).
  • Rorschash (Olivia, nĂ©e Norvell). (Quatrième et cinquième gauche). NĂ©e en 1930 Ă  Sydney, elle devient Ă  huit ans un mannequin dont la carrière est gĂ©rĂ©e par sa mère, et la plus adulĂ©e des enfants d'Australie. Ă€ 16 ans, elle Ă©pouse Jeremy Bishop, un soldat dont elle a Ă©tĂ© la marraine de guerre. Le mariage dure douze jours. Ses maris suivants sont un jeune premier qui la quitte quatre mois plus tard pour un jeune italien ; un lord anglais qui ne se sĂ©pare jamais de son chien, et un industriel paralytique de Racine qui dirige ses fonderies depuis la terrasse de sa villa. En 1958 elle rencontre RĂ©mi Rorschash dans une librairie de Davos (LXXIX). Elle part pour son 56e tour du monde, et laisse des instructions prĂ©cises Ă  Jane Sutton (LXXXI). Elle a louĂ© l'appartement Ă  un fonctionnaire international pendant son absence (LXXXVI).
  • Rorschash (RĂ©mi), producteur de tĂ©lĂ©vision. (Quatrième et cinquième gauche). Il commence sa carrière Ă  la fin de la guerre de Quatorze en faisant des imitations de Max Linder sous le nom de « Harry Cover ». Il fonde ensuite diffĂ©rents orchestres (« Albert PrĂ©fleury et ses joyeux pioupious », « Alberto Sforzi et ses Gondoliers »), mais tous se soldent par un Ă©chec. Il devient l'imprĂ©sario d'un acrobate qui refuse un jour de descendre de son trapèze. Il part ensuite Ă  Aden troquer un lot de machines Ă  coudre contre des cauris, utilisĂ©s comme monnaie dans certains pays d'Afrique, afin de spĂ©culer sur leurs diffĂ©rences de valeur. Mais les autoritĂ©s de l'A.O.F., craignant une catastrophe Ă©conomique, le remettent fermement dans un bateau pour l'Europe. Au dĂ©but des annĂ©es trente, il Ă©crit un roman L'Or africain, qui lui permet de s'introduire dans les milieux littĂ©raires, et fonde une petite revue. On ne sait s'il fut rĂ©sistant ou collaborateur, mais il revient en France riche et prospère et commence Ă  travailler Ă  la tĂ©lĂ©vision (XIII). Au dĂ©but des annĂ©es soixante-dix, le projet de Bartlebooth lui vient aux oreilles et lui donne l'idĂ©e d'une Ă©mission gigantesque dans laquelle on reconstituerait toute l'affaire. Sa brutale maladie empĂŞcha toute rĂ©alisation, mais c'est ainsi que Beyssandre fut lui aussi informĂ© de l'affaire (XVIII) et c'est Ă  Rorschash que Bartlebooth fait appel pour contrer Beyssandre (LXXXVII). Un Ă©crivain a complaisamment rĂ©digĂ© son volume de souvenirs (XIII). Il a rachetĂ© les deux derniers appartements que possĂ©dait Olivier Gratiolet dans l'immeuble et les a fait rĂ©unir en un prestigieux duplex (XIII). Il assista au tournage d'un film dans la propriĂ©tĂ© de Monsieur Foureau, mais ne le rencontra pas (III).

S

  • Simon (Samuel). Marchand de bois, il est propriĂ©taire de la moitiĂ© des terrains qui sont lotis en 1875 et oĂą est construit l'immeuble (XCV).
  • Simone. Fille de cuisine chez Bartlebooth (XXVI).
  • Simpson (GrĂ©goire). (Anciennement huitième droite). Il est originaire de Thonon-les-Bains. Étudiant en histoire, il travaille quelque temps comme sous-bibliothĂ©caire adjoint Ă  la Bibliothèque de l'OpĂ©ra, poste Ă  temps partiel qui n'est pas renouvelĂ©. Il trouve alors quelques travaux temporaires pour finir l'annĂ©e scolaire, puis tombe dans une sorte de neurasthĂ©nie, une lĂ©thargie singulière dont rien ne parvient Ă  le rĂ©veiller. Il peut passer une semaine entière sans quitter sa chambre et les six derniers mois il n'en sort pratiquement plus. Il refuse un jour l'aide de Troyan qui l'avait trouvĂ© prostrĂ©. Quelques jours plus tard, il disparaĂ®t. Sa chambre est rĂ©cupĂ©rĂ©e par les Plassaert (LII).
  • Smautf (Mortimer)[9]. (Huitième gauche). Depuis plus de cinquante ans, il est le maĂ®tre d'hĂ´tel de Bartlebooth, ou plutĂ´t compagnon de voyage, factotum, porteur, brosseur, barbier, chauffeur, guide, trĂ©sorier, agent de voyages et teneur de parapluie. Dès 1930, cinq ans avant leur dĂ©part, il commence Ă  prĂ©parer leur voyage de vingt ans. Il n'en rapporte que trois objets : un coffre de bateau, une petite sculpture en basalte et une sorte d'image d'Épinal. Pendant le voyage, il s'adonne au calcul mental, par exemple l'extraction de racines carrĂ©es ou cubiques ; Il est Ă  prĂ©sent saisi de la frĂ©nĂ©sie des factorielles. Il a maintenant 80 ans et refuse de prendre sa retraite (XV). Il s'identifie assez souvent Ă  Bartlebooth quand il indique Ă  Valène, Ă  la première personne du pluriel, quel puzzle est en train d'ĂŞtre reconstituĂ© (XXVIII). Pendant le voyage, il avait tenu une sorte de carnet oĂą il notait l'emploi de ses journĂ©es, mais il ne comprend plus ce dont il avait voulu alors se souvenir (LXXII). Il envoyait une carte postale Ă  Valène chaque fois qu'il faisait escale (IV) et ajoutait des Ă©tiquettes d'hĂ´tel aux aquarelles qu'il expĂ©diait Ă  Winckler (VIII). C'est lui qui prĂ©sente Morellet Ă  Bartlebooth (VII), et c'est lui que Beyssandre charge de prĂ©venir Bartlebooth qu'il lui dĂ©clare la guerre, ce qui l'oblige Ă  faire filmer la destruction de ses aquarelles, et Ă  envoyer Smautf et KlĂ©ber rĂ©cupĂ©rer Ă  l'aĂ©roport les films en attestant (LXXXVII).
  • Speiss (Abel). (Anciennement quatrième gauche). Alsacien sentimental, ancien vĂ©tĂ©rinaire aux armĂ©es, il occupe ses loisirs en rĂ©pondant Ă  tous les concours publiĂ©s dans les journaux. Tout le monde l'appelle le Russe, Ă  cause de la toque de fourrure qu'il porte Ă  longueur d'annĂ©es. Il est amoureux fou de Madame Hardy, mais n'ose pas lui dĂ©clarer sa flamme (LXXXV).
  • Stanley (Blunt et Ingeborg)[10]. (Anciennement premier gauche). Ils se rencontrent en 1948 dans un music-hall du Missouri. C'est le coup de foudre. AppelĂ© en CorĂ©e deux ans plus tard, Blunt ne tarde pas Ă  dĂ©serter pour la rejoindre, aidĂ© par le guide philippin Aurelio Lopez. Après avoir achetĂ© son silence, ils se font magiciens de fĂŞtes foraines. Leur numĂ©ro tourne de Ceylan Ă  Bombay, d'Irak en Turquie. Ils se prĂ©tendent ensuite capables de faire apparaĂ®tre le Diable, et trouvent en deux ans 82 clients. Mais ils voient rĂ©apparaĂ®tre Aurelio Lopez, qui les fait chanter et les sĂ©questre. Un soir de 1954, Blunt parvient Ă  Ă©trangler Lopez avec une paire de bretelles, et tue Ingeborg, par accident dira-t-il. JugĂ© en France, Blunt est ensuite extradĂ© aux États-Unis. CondamnĂ© Ă  mort, sa peine est commuĂ©e en prison Ă  vie par grâce prĂ©sidentielle. Certains dans l'immeuble avaient soupçonnĂ© l'existence de Blunt, qui vivait cachĂ© pour Ă©chapper aux recherches de l'armĂ©e amĂ©ricaine, mais personne ne l'avait jamais vu (LXV).
  • Sutton (Jane). (Huitième gauche). Seize ans, fille au pair chez les Rorschash (X). Elle reçoit des instructions dĂ©taillĂ©es avant que Madame Rorschash ne parte pour son 56e tour du monde (LXXXI), pendant lequel elle a louĂ© son appartement, location incluant son service quotidien (LXXXVI). Madame Albin ne l'aime pas parce qu'elle est Anglaise (XLVIII). Un jeune homme qui habitait autrefois cette chambre avait Ă©tĂ© renvoyĂ© du restaurant vĂ©gĂ©tarien oĂą il travaillait après avoir Ă©tĂ© surpris vidant une grande bouteille de viandox dans le potage aux lĂ©gumes (XVII).

T

  • Thomas. Valet de pied chez Bartlebooth (XXVI).
  • TrĂ©vins (Madame). (Premier gauche). Amie d'enfance de Madame Moreau qui l'a fait venir après la mort de son mari pour la seconder (XX). Elles retournent ensemble Ă  Saint-Mouezy, leur village natal, quand il faut aĂ©rer la ferme des parents Moreau (XXIII), et prennent leur repas ensemble avant l'arrivĂ©e des invitĂ©s aux dĂ®ners d'affaires de Madame Moreau (LXXI). Sous le pseudonyme de CĂ©lestine Durand-Taillefer, elle a Ă©crit une Vie des SĹ“urs TrĂ©vins, biographie imaginaire des cinq nièces qu'elle n'a pas. Les Ă©diteurs ayant refusĂ© ce premier roman d'une vieille fille de 82 ans, elle s'en fait imprimer un exemplaire unique qu'elle se dĂ©die (LXXXIX).
  • Troquet. (Anciennement huitième droite). Il vivotait dans une chambre de bonne en rĂ©cupĂ©rant des bouteilles dans lesquelles il faisait entrer des figurines en liège dĂ©coupĂ© qu'il allait vendre le dimanche aux Champs-ÉlysĂ©es (XVII). Les Plassaert achetèrent sa chambre aux Marquiseaux, et le firent expulser parce qu'il ne payait pas rĂ©gulièrement son loyer (LII). Dans la chambre de Troyan, il avait mis la main sur une gravure reprĂ©sentant un prince en armure montĂ© sur un cheval ailĂ©, pourchassant un monstre avec une tĂŞte et une crinière de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent (XLV).
  • Troyan. (Anciennement huitième droite). Ancien combattant des Brigades Internationales, il est emprisonnĂ© pendant presque toute la guerre au camp de Gurs, dont il s'Ă©vade en 1943 pour entrer dans le maquis (XLV). RentrĂ© Ă  Paris, il devient libraire d'occasion rue Lepic, et trouve un jour dans un lot de romans policiers trois lettres de Victor Hugo Ă  son Ă©diteur belge (XVII). Une nuit, vers deux heures du matin, il dĂ©couvre GrĂ©goire Simpson prostrĂ© dans sa chambre, mais celui-ci refuse son aide (LII). Quand les Plassaert prennent possession de sa chambre qu'ils avaient rachetĂ©e au gĂ©rant (LII), ils dĂ©couvrent un amoncellement de livres et de choses diverses, montant jusqu'au plafond (XLV).

V

  • Valène (Serge)[11]. (Septième droite). Originaire d'Étampes, il s'inscrit aux Beaux-Arts en 1919, et loue une chambre dans l'immeuble en espĂ©rant une future cĂ©lĂ©britĂ© qui ne vient pas, simplement une discrète notoriĂ©tĂ© (XVII). En 1925, Bartlebooth lui demande de lui donner une leçon quotidienne d'aquarelle pendant dix ans, mais il met des annĂ©es Ă  comprendre ce qu'il cherche exactement, d'autant plus qu'Ă  part ce qui concerne la technique, ils ne se parlent presque pas (XXVI). Le 14 juillet 1925, il reste bloquĂ© dans l'ascenseur avec Flora et Raymond Albin, et Monsieur JĂ©rĂ´me (XXXVIII). Sa chambre est au-dessus de l'atelier de Winckler et pendant presque quarante ans, il entend les bruits imperceptibles de ses outils (VIII). Il est attirĂ© par Marguerite Winckler, lui avoue son amour, n'obtenant en rĂ©ponse qu'un sourire. Ils restent proches et lointains, dans la tendresse et le dĂ©sespoir d'une amitiĂ© infranchissable (LIII). Il a longtemps conservĂ© les cartes postales que Smautf lui envoyait Ă  chaque fois qu'il faisait escale (IV). Il avait fortement dĂ©conseillĂ© Ă  Morellet de poursuivre ses expĂ©riences de chimie dans sa chambre (VII). Au dĂ©but des annĂ©es soixante, quand Winckler se met Ă  fabriquer des bagues, il lui prĂ©sente la petite parfumeuse de la rue Logelbach qui voulait ouvrir un rayon de bimbeloterie (VIII). En 1959, avant de repartir en Italie, Grifalconi lui commande un tableau le reprĂ©sentant avec ses jumeaux et la femme qui l'avait quittĂ©. Il est si content du rĂ©sultat qu'il lui fait deux splendides cadeaux (XXVII). Un jour, Winckler lui parle de celui qui lui a appris Ă  travailler mais refuse de lui dire comment il avait rencontrĂ© Bartlebooth. Deux ans avant sa mort, il lui demande de l'accompagner Ă  la CinĂ©mathèque (VIII). Après la mort de Winckler, il est hantĂ© par l'idĂ©e d'un tableau reprĂ©sentant l'immeuble, Ă©ventrĂ© montrant Ă  nu les fissures de son passĂ©, l'Ă©croulement de son prĂ©sent, cet entassement sans suite d'histoires grandioses ou dĂ©risoires, frivoles ou pitoyables (XXVIII). Il y serait lui-mĂŞme, comme les peintres de la Renaissance se rĂ©servaient toujours une place minuscule ; il y serait en haut Ă  droite, comme sa chambre, debout en train de se peindre (LI). Il rĂŞve parfois de cataclysmes et de tempĂŞtes qui emportent la maison tout entière comme un fĂ©tu de paille, ou d'une fissure qui l'engloutit dans une bĂ©ance innommable (XLIX). Il meurt quelques semaines après Bartlebooth. Dans sa chambre, il y a une grande toile carrĂ©e qui ne comporte que quelques traits : l'esquisse du plan en coupe de l'immeuble (Épilogue).

W

  • Winckler (Gaspard)[12].(Sixième droite). NĂ© Ă  La FertĂ©-Milon, il entre en apprentissage chez un fabricant d’articles de piĂ©tĂ© qui lui apprend Ă  travailler (VIII). Ă€ sa mort, il n’a aucune expĂ©rience professionnelle, ni logement, ni ami, ni famille. Il arrive Ă  Paris en mars 1929, recherche en vain un hypothĂ©tique beau-frère et s’engage dans l’armĂ©e. Il passe dix-huit mois dans un fortin près du Maroc espagnol Ă  sculpter des quilles, et dĂ©barque Ă  Marseille sans le sou, ayant tout perdu au jeu. C’est lĂ  qu’il rencontre Marguerite, qu’il Ă©pouse et avec qui il monte Ă  Paris. Il trouve du travail chez un marchand de jouets. (LIII). C’est Ă  la suite d’une annonce parue dans Le Jouet français et après avoir soumis un essai qu’il est retenu par Bartlebooth pour rĂ©aliser ses puzzles (XLIV). Le premier jour de la rĂ©alisation d’un puzzle, il pose l’aquarelle sur un chevalet et la regarde sans la toucher. Le deuxième jour il la colle sur un support avec une colle qu’il prĂ©pare lui-mĂŞme et enduit la surface d’un vernis protecteur. Puis il l’étudie pendant trois ou quatre jours. Ensuite tout va très vite : il pose sur l’aquarelle un calque extrĂŞmement fin et pratiquement sans lever la main, dessine les dĂ©coupures du puzzle, qui lui permettent de guider sa scie sauteuse. Le polissage de chaque pièce occupe les derniers jours de la quinzaine. Il n’aime pas qu’on le regarde travailler et s’enferme parfois pendant des jours dans son atelier (XLIII). Tous les puzzles qu’il fabrique sont pleins de ruses et de pièges que Bartlebooth a de plus en plus de mal Ă  Ă©viter. Il considère la fabrication des cinq cent puzzles comme un tout, un gigantesque puzzle de cinq cents pièces dont chaque pièce aurait Ă©tĂ© un puzzle de sept cent cinquante pièces, chacun devant exiger une attaque, un esprit, une mĂ©thode, un système diffĂ©rents (LXX). Quand sa femme meurt en 1943 en mettant au monde un enfant mort-nĂ©, il reste d’abord tout l’hiver Ă  contempler ses outils de miniaturiste, puis un jour les jette, en mĂŞme temps que tout ce qui portait sa marque, et retourne dans son atelier oĂą onze aquarelles s’étaient accumulĂ©es (LIII). En 1955, il achève le dernier des puzzles que Bartlebooth lui avait commandĂ©s. Il se met Ă  faire d’abord des jouets en bois puis, au dĂ©but des annĂ©es soixante, commence Ă  sculpter des bagues, faites de cercles d’or ou d’argent enchaĂ®nĂ©s les uns aux autres, et dont l’imbrication aboutit Ă  une torsade fermĂ©e, d’une rĂ©gularitĂ© parfaite. En dix ans, il en fabrique une centaine, chacune d’elles demandant plusieurs semaines de travail. Puis il se met Ă  fabriquer des miroirs de sorcières qu’il insère dans des moulures de bois inlassablement travaillĂ©es. Deux ans avant sa mort, il range soigneusement ses outils et dĂ©monte son Ă©tabli. Il sort d’abord un peu, joue au jacquet avec Morellet, qu’il accuse souvent de tricher. La dernière annĂ©e de sa vie il reste dans sa chambre, regardant dans la rue ou dans le vide (VIII). Il meurt le 29 octobre 1973, dans sa 63e annĂ©e (XXVI). Le 23 juin 1975, Bartlebooth meurt Ă  son tour devant le quatre cent trente-neuvième puzzle victime de l’ultime piège de Winckler (XCIX).
  • Winckler (Marguerite). Sixième droite). Femme de Gaspard, miniaturiste. Elle le rencontre en 1931 Ă  Marseille. Il vient de quitter l'armĂ©e sans un sou, elle est sans travail. Quand ils montent Ă  Paris, elle trouve une place chez un marchand de musique qui veut faire dĂ©corer une Ă©pinette ancienne. (LIII). Elle a peint la gouache dont son mari s'est servi pour le puzzle d'essai qui l'a fait engager par Bartlebooth. Elle n'entre jamais dans son atelier, mĂŞme quand il s'y enferme des journĂ©es entières (XLIV). Elle sait copier de toutes petites scènes Ă  l'intĂ©rieur de montres de gousset ou de pendentifs avec une minutie et une habiletĂ© extraordinaires. Mais paradoxalement, sa table de travail est un Ă©ternel capharnaĂĽm. Elle a offert Ă  son mari une photographie retouchĂ©e qu'il aimait beaucoup, reprĂ©sentant trois hommes vĂŞtus de noir dans une antichambre. Elle l'avait trouvĂ©e dans une caisse de livres d'occasion près du Théâtre de l'OdĂ©on. Quand Valène lui avoue son amour, il n'obtient en rĂ©ponse qu'un sourire. ils restèrent proches et lointains, dans la tendresse et le dĂ©sespoir d'une amitiĂ© infranchissable. Elle meurt en 1943, en mettant au monde un enfant mort-nĂ© (LIII).

Bibliographie

  • Bernard MagnĂ©, Le puzzle du nom. Tentative d'inventaire de quelques-unes des choses qui ont Ă©tĂ© trouvĂ©es au fil des ans Ă  propos des noms de personnages dans La Vie mode d'emploi, in Perecollages 1981-1988, Presses Universitaires du Mirail, Collection Les cahiers de LittĂ©ratures, 1989. ISSN 0563-9751.

Notes et références

  1. Contraction de Bartleby, personnage du roman de Melville, et de Barnabooth, le personnage d'un roman de Valéry Larbaud.
  2. Voir Jean-François Chassay, Récrire le monde à son image : le cas de Perceval Bartlebooth, Études littéraires, Volume 23, numéro 1-2, été–automne 1990, Georges Perec : écrire / transformer. Lire en ligne.
  3. Voir Tonia Raus, Le Voyage de Bartlebooth ou le tour de son monde, in Cahiers Georges Perec, n° 14, Les Venterniers, 2021.
  4. Voir Isabelle Dangy, L'arbre des Gratiolet ou les déboires du marquis de Carabas (étude sur la famille Gratiolet dans La Vie mode d'emploi de Georges Perec) in Littérature, n° 131, 2003. Lire en ligne.
  5. Voir Jean-Luc Joly, Le magasin d'antiquités de Madame Marcia : sur le tropisme de totalité chez Perec, in Georges Perec, inventivité, postérité, Colloque de l’Université de Cluj-Napoca, Roumanie, mai 2004, Casa Carti de Stiinta, Cluj-Napoca, 2006.
  6. Voir Dominique Jullien, Le cas Polonius, Le cabinet d'amateur. n° 5, Juin 1997. ISSN 1165-6557.
  7. Voir Claude Burgelin, Les Parties de domino chez Monsieur Lefèvre, Circé, 1996.
  8. Voir Georges Perec, L'Augmentation.
  9. « Ce nom est délogé des Verts champs de moutarde en Afghanistan d'Harry Mathews. » Tonia Raus, Le Voyage de Bartlebooth ou le tour de son monde, Cahiers Georges Perec, n° 14, Les Venterniers, 2021, p. 49.
  10. Ce nom ne figure pas dans le plan de l'immeuble figurant dans le Cahier des charges (CNRS Éditions / Zulma, 1993) et reproduit par la BNF, Perec ou le jeu des contraintes, s.d. p. 5. Voir en ligne.
  11. Perec a utilisé le pseudonyme de Serge Valène pour publier dans Les Lettres nouvelles des 18-24 mars 1959 un article sur Milovan Djilas. (Entretiens et conférences, Éditions Joseph K., 2003, volume I, p. 231, note 1.)
  12. Gaspard Winckler est Ă©galement le nom d'un personnage de deux autres romans de Georges Perec : Le Condottiere et W ou le souvenir d'enfance.
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