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Le Printemps (Botticelli)

Le Printemps (Primavera en italien prononcĂ© : [primaˈvɛra]) est une peinture allĂ©gorique de Sandro Botticelli, exĂ©cutĂ©e a tempera sur panneau de bois entre 1478 et 1482, pĂ©riode de la PremiĂšre Renaissance[1]. Elle a Ă©tĂ© dĂ©crite comme « l'une des peintures les plus commentĂ©es et les plus controversĂ©es au monde », et aussi « l'une des peintures les plus populaires de l'art occidental » .

Le Printemps
Artiste
Date
Vers
Type
Matériau
tempera sur panneau de bois (d)
Dimensions (H Ă— L)
203 Ă— 314 cm
SĂ©rie
Pendant
Mouvement
No d’inventaire
8360
Localisation

Le tableau représente un groupe de personnages de la mythologie classique dans un jardin, mais aucune histoire n'a été trouvée pour réunir ce groupe particulier. La plupart des critiques s'accordent à dire qu'il s'agit d'une allégorie basée sur la croissance luxuriante du printemps, mais les explications sur sa signification précise varient, bien que beaucoup fassent référence au néoplatonisme de la Renaissance qui fascinait alors les cercles intellectuels de Florence. Le sujet a été décrit pour la premiÚre fois comme Primavera par l'historien de l'art Giorgio Vasari qui l'a vu à la Villa Castello, juste à l'extérieur de Florence, en 1550[1].

Le tableau est inévitablement évoqué avec La Naissance de Vénus, l'autre tableau mythologique de Botticelli, également aux Offices.

L'histoire du tableau n'est pas connue avec certitude ; il est possible qu'il ait Ă©tĂ© commandĂ© par un membre de la famille MĂ©dicis, mais aucun document ne l'atteste. Le tableau s'inspire de plusieurs sources littĂ©raires classiques et de la Renaissance, notamment des Ɠuvres du poĂšte romain antique Ovide et de LucrĂšce, et pourrait Ă©galement faire allusion Ă  un poĂšme de Ange Politien, le poĂšte de la maison des MĂ©dicis qui aurait aidĂ© Botticelli Ă  concevoir la composition. Depuis 1919, le tableau fait partie des collections du musĂ©e des Offices de Florence, en Italie.

Histoire

Pallas et le Centaure, Botticelli (1482) a été proposé comme le complément de Primavera.[2]

L'origine du tableau n'est pas claire. Botticelli Ă©tait absent Ă  Rome pendant de nombreux mois en 1481/1482, oĂč il peignait dans la chapelle Sixtine, et les dates suggĂ©rĂ©es de sa crĂ©ation sont le plus souvent postĂ©rieures Ă  cette date, mais parfois encore antĂ©rieures. La pensĂ©e a Ă©tĂ© quelque peu modifiĂ©e par la publication en 1975 d'un inventaire de 1499 de la collection de Lorenzo di Pierfrancesco de' Medici[3]. Les inventaires familiaux des MĂ©dicis de 1498, 1503 et 1516 ont Ă©galement permis de prĂ©ciser son emplacement d'origine, dans le palais de la Via Larga.[4]. L'inventaire de 1499 fait Ă©tat de l'accrochage dans la villa mĂ©dicĂ©enne di Castello de Lorenzo di Pierfrancesco de MĂ©dicis[N 1] Il Ă©tait accrochĂ© au-dessus d'un grand lettuccio, un meuble Ă©laborĂ© comprenant une base surĂ©levĂ©e, un siĂšge et un dossier, probablement surmontĂ© d'une corniche. Le bas du tableau se trouvait probablement Ă  peu prĂšs Ă  la hauteur des yeux du spectateur[6].

Dans la mĂȘme piĂšce une salle au rez-de-chaussĂ©e nommĂ©e la « casa vecchia » se trouvaient Pallas et le Centaure. ainsi qu'un grand tondo avec la Vierge Ă  l'Enfant. Le tondo est aujourd'hui non identifiĂ©, mais il s'agit d'un type de peinture particuliĂšrement associĂ© Ă  Botticelli. La valeur la plus Ă©levĂ©e des trois tableaux lui a Ă©tĂ© attribuĂ©e, Ă  savoir 180 lires. Un autre inventaire de 1503 indique que la « Primavera » avait un grand cadre blanc [6].

Dans la premiÚre édition de sa Vie de Botticelli, publiée en 1550, Giorgio Vasari dit avoir vu ce tableau, ainsi que celui de La Naissance de Vénus, accrochés dans la villa Castello, propriété des Médicis.

« A Castello, villa del Duca Cosimo, sono due quadri figurati, l'uno Venere che nasce e quelle aure e venti che la fanno venire a terra con gli amori, e cosÏ un'altra Venere che la Grazie la fioriscono, dinotando la Primavera. »

— Giorgio Vasari, Le Vite[7].

« À Castello, une villa appartenant au duc Cosimo, il y a deux tableaux, l'un reprĂ©sentant la naissance de VĂ©nus et ces brises et vents qui la poussent Ă  terre, avec les cupidons ; et aussi une autre VĂ©nus que les GrĂąces ornent de fleurs, dĂ©notant le printemps. »

— Le Vite[7].

Avant que l'inventaire ne soit connu, on croyait gĂ©nĂ©ralement que les deux tableaux avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour la villa, probablement peu aprĂšs son acquisition en 1477, soit Ă  la demande de Lorenzo di Pierfrancesco, soit peut-ĂȘtre offerts par son cousin aĂźnĂ© et tuteur Lorenzo de' Medici. Assez curieusement, Vasari dit que les deux tableaux « contenaient des nus fĂ©minins », ce qui n'est pas strictement le cas ici. [8] [9]

La plupart des spécialistes relient désormais le tableau au mariage de Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis. Les tableaux et les meubles étaient souvent offerts en cadeau pour célébrer les mariages. Le mariage devait avoir lieu le 19 juillet 1482, mais avait été reporté aprÚs la mort de la mÚre de l'aßné Lorenzo le 25 mars. Il était initialement prévu pour le mois de mai.[6] Les datations récentes tendent à privilégier le début des années 1480, aprÚs le retour de Botticelli de Rome, suggérant qu'il a été directement commandé en rapport avec ce mariage, ce que beaucoup soutiennent.[10]

Une théorie plus ancienne, qui suppose une date antérieure, suggÚre que Laurent, plus ùgé, a commandé le portrait pour célébrer la naissance de son neveu Giulio di Giuliano de' Medici (qui deviendra plus tard pape), mais qu'il a changé d'avis aprÚs l'assassinat du pÚre de Giulio, son frÚre Giuliano, en 1478, et l'a fait réaliser comme cadeau de mariage pour Lorenzo di Pierfrancesco.[11] [12]

Mercure peut-ĂȘtre Ă©tĂ© modelĂ© d'aprĂšs Lorenzo di Pierfrancesco de MĂ©dicis,[13] ou bien son cousin Giuliano.[14]

Il est souvent suggéré que Lorenzo di Pierfrancesco serait le Mercure et sa femme Sémiramis Appriani, Flore (ou Vénus).[13] Dans les théories plus anciennes, qui situent le tableau dans les années 1470, il a été proposé que le modÚle de Venus soit Simonetta Vespucci, épouse de Marco Vespucci et, selon la légende populaire, maßtresse de Julien de Médicis (qui est aussi parfois considéré comme le modÚle de Mercure)[14] ; ces identifications dépendent d'une date précoce, dans les années 1470, car tous deux étaient morts en 1478. Simonetta était la tante de la fiancée de Lorenzo, Semiramide.[5] Leopold Ettlinger résume les nombreuses interprétations du tableau en disant qu'il s'agit d'une « descente vers le ridicule - une pantomime wagnérienne jouée à la mémoire de Julien de Médicis assassiné et de sa bien-aimée Simonetta Vespucci avec les Nornes germaniques déguisées en Grùces méditerranéennes ».[15]

Lorsque ce tableau et la Naissance de VĂ©nus ont Ă©tĂ© rĂ©unis Ă  Castello, ils sont restĂ©s ensemble jusqu'en 1815, date Ă  laquelle ils ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s aux Uffizi (Galerie des Offices). Pendant quelques annĂ©es, jusqu'en 1919, ils ont Ă©tĂ© conservĂ©s Ă  la Galleria dell'Accademia, un autre musĂ©e gouvernemental de Florence .[16]À partir de 1919, le tableau est accrochĂ© Ă  la Galerie des Offices de Florence. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le tableau a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© au chĂąteau de Montegufoni, Ă  une quinzaine de kilomĂštres au sud-ouest de Florence, pour le protĂ©ger des bombardements de guerre[17] puis restituĂ© aux Uffizi oĂč il se trouve Ă  prĂ©sent[1]. En 1978, le tableau a Ă©tĂ© restaurĂ©.[18] L'Ɠuvre s'est considĂ©rablement assombrie au fil du temps.[19]

Technique

La technique utilisĂ©e dans le tableau est prĂ©cise, Ă  commencer par la disposition des grandes planches qui, jointes ensemble, forment le support.[20] Sur celles-ci, Botticelli a Ă©talĂ© une prĂ©paration diffĂ©rente selon les zones : beige clair lĂ  oĂč sont peintes les figures et noir pour la vĂ©gĂ©tation. Le peintre y a ensuite appliquĂ© des couleurs Ă  la dĂ©trempe par couches successives, obtenant ainsi des effets de grande lĂ©gĂšretĂ©.[20]

Style

Plusieurs caractĂ©ristiques stylistiques typiques de l'art de Botticelli se lisent dans l'Ɠuvre : tout d'abord, la recherche de la beautĂ© et de l'harmonie idĂ©ale, emblĂ©matique de l'humanisme, qui se concrĂ©tise dans l'utilisation prĂ©fĂ©rentielle du dessin et du contour (dĂ©rivĂ© de l'exemple de Filippo Lippi) gĂ©nĂ©rant des poses sinueuses et souples, des gestes calibrĂ©s, des profils idĂ©alement parfaits. La scĂšne idyllique est ainsi dominĂ©e par des rythmes et des Ă©quilibres formels savamment calibrĂ©s.[21] Le balancement harmonieux des figures, qui garantit l'unitĂ© de la reprĂ©sentation, a Ă©tĂ© qualifiĂ© de « musical ».[4]

Dans tous les cas, l'attention portĂ©e au dessin ne se rĂ©sout jamais en effets purement dĂ©coratifs, mais maintient un regard sur la volumĂ©trie et le rendu vĂ©ridique des diffĂ©rentes matiĂšres, notamment dans les vĂȘtements trĂšs lĂ©gers.[4]

L'attention de l'artiste est concentrĂ©e sur la description des personnages et ensuite sur les espĂšces vĂ©gĂ©tales, qui semblent soigneusement Ă©tudiĂ©es, peut-ĂȘtre d'aprĂšs nature, Ă  l'instar de LĂ©onard de Vinci qui Ă©tait dĂ©jĂ  un artiste Ă©tabli Ă  l'Ă©poque. Botticelli accorde moins de soin Ă  l'arriĂšre-plan, les arbres et les arbustes crĂ©ant une toile de fond sombre et compacte. Le vert utilisĂ©, comme dans d'autres Ɠuvres de l'Ă©poque, devait Ă  l'origine ĂȘtre plus clair, mais il s'est oxydĂ© en nuances plus sombres au fil du temps.[20]

Les figures se détachent nettement sur le fond sombre, avec une spatialité simplifiée, essentiellement plate ou du moins peu suggérée, comme dans les tapisseries. Il ne s'agit pas d'une référence à l'imaginaire désormais lointain du monde gothique, comme l'ont soutenu certains critiques d'art,[21] mais plutÎt de la démonstration de la crise alors naissante de la perspective et des idéaux rationnels du début du XVe siÚcle, qui atteint son apogée à l'époque de Savonarole (1492-1498) et connaßt des développements radicaux dans l'art du XVIe siÚcle, vers une insertion plus libre des figures dans l'espace.[22]

Analyse du tableau

Composition

VĂ©nus debout sous un arc.

Généralités

La composition de l'Ɠuvre est constituĂ©e d'un premier plan, avec des figures en clair aux silhouettes longilignes mises en valeur par un arriĂšre-plan plus sombre.

Les femmes de cette Ɠuvre ont toutes des caractĂšres physiques longilignes similaires, une chevelure avec des mĂšches bien mises en valeur par des traits sombres, un visage de forme ovale allongĂ© avec une bouche finement charnue, le nez droit et les yeux en amande.

Les hommes sont placés aux extrémités du tableau, délaissés, semblant uniquement encadrer les figures féminines.

Il s'agit d'un mĂ©lange de figures allĂ©goriques Ă  la fois profanes (renvoyant Ă  la mythologie grĂ©co-romaine) et sacrĂ©es (c’est-Ă -dire religieuses chrĂ©tiennes) sur un fond sombre d'orangers. La confusion entre VĂ©nus et la Vierge est troublante. Le jardin reprĂ©sentĂ© ici rappelle le jardin de VĂ©nus que Sandro Botticelli rapporte Ă  celui des HespĂ©rides, filles d'Atlas qui, accompagnĂ©es d'un Dragon, gardent les pommes d'or dĂ©diĂ©es Ă  la dĂ©esse de la beautĂ©.
Cependant, les orangers fleuris qui semblent se refléter parmi les fleurs qui parsÚment le sol nous indiquent que nous sommes au printemps et plus précisément au mois de mai.

La scĂšne semble ĂȘtre Ă©clairĂ©e de devant comme en tĂ©moigne la clartĂ© des vĂȘtements. Cette lumiĂšre produit un effet de profondeur entre les arbres de l'arriĂšre-plan. La composition privilĂ©gie les lignes sinueuses et une chromatique toute en fraĂźcheur, avec un rendu minutieux des dĂ©tails. Il y a plus de 500 espĂšces de plantes dans ce jardin[23].

DĂ©tail

Détail de Chloris troublée par Zéphyr.

Le tableau prĂ©sente six figures fĂ©minines et deux masculines, ainsi qu'un cupidon, dans une orangeraie. Le mouvement de la composition va de droite Ă  gauche, et c'est dans cette direction que l'identification standard des figures est la suivante : Ă  l'extrĂȘme droite, ZĂ©phyr, le vent mordant du mois de mars, enlĂšve et possĂšde la nymphe Chloris, qu'il Ă©pouse ensuite et transforme en divinitĂ© ; elle devient la dĂ©esse du printemps, Ă©ternelle porteuse de vie, et disperse des roses sur le sol.[11] Chloris la nymphe chevauche Flore, la dĂ©esse en laquelle elle se transforme.

Au centre et un peu en retrait des autres figures se tient VĂ©nus, une femme drapĂ©e de rouge et vĂȘtue de bleu. Comme la cueilleuse de fleurs, elle renvoie le regard du spectateur. Les arbres derriĂšre elle forment un arc brisĂ© qui attire le regard. Au-dessus d'elle, un Cupidon aux yeux bandĂ©s tend son arc vers la gauche.[24] À gauche du tableau, les Trois GrĂąces, un groupe de trois femmes Ă©galement vĂȘtues de blanc diaphane, se donnent la main pour danser. À l'extrĂȘme gauche, Mercure, vĂȘtu de rouge, muni d’une Ă©pĂ©e, et coiffĂ© d'un casque, lĂšve son caducĂ©e ou sa baguette de bois en direction de quelques nuages gris vaporeux.[25]

Les interactions entre les personnages sont énigmatiques. Zéphyr et Chloris se regardent l'un l'autre. Flora et Vénus regardent le spectateur, le Cupidon a les yeux bandés, et Mercure tourne le dos aux autres, et regarde les nuages. La Grùce centrale regarde vers lui, tandis que les deux autres semblent se regarder l'une l'autre. Le sourire de Flore est inhabituel dans la peinture à cette date.[26]

Le paysage pastoral est Ă©laborĂ©. Il y a 500 espĂšces vĂ©gĂ©tales identifiĂ©es dans le tableau, avec environ 190 fleurs diffĂ©rentes[27], dont au moins 130 peuvent ĂȘtre spĂ©cifiquement identifiĂ©es.[28] L'aspect gĂ©nĂ©ral et la taille du tableau sont similaires Ă  ceux des tapisseries flamandes millefleurs, dĂ©corations populaires pour les palais Ă  l'Ă©poque.[29][30]

Dans les années 1480, ces tapisseries n'avaient pas atteint les développements artistiques de la Renaissance italienne et la composition du tableau présente des aspects qui appartiennent à un style encore gothique. Les figures sont réparties en une ligne sur le devant de l'espace pictural, « placées cÎte à cÎte comme des perles sur un collier ».[31] Dans le cadre pour lequel le tableau a été conçu, le fond était à peu prÚs à la hauteur des yeux, ou légÚrement au-dessus, ce qui explique en partie le plan légÚrement ascendant sur lequel se tiennent les personnages.[29]

Les pieds de VĂ©nus sont placĂ©s plus hauts que ceux des autres personnages, montrant qu'elle est derriĂšre eux, mais elle est Ă  la mĂȘme Ă©chelle, sinon plus grande, que les autres personnages. Le chevauchement des autres figures par l'Ă©pĂ©e de Mercure et les mains de Chloris montre qu'elles se tiennent lĂ©gĂšrement devant respectivement la GrĂące et la Flore de gauche. Les fleurs ne se rĂ©duisent pas vers l'arriĂšre de l'espace pictural, ce qui est certainement une caractĂ©ristique des tapisseries de millefleurs.[32]

Les costumes des personnages sont des versions de l'habillement de la Florence contemporaine, bien que le genre de « costumes quasi théùtraux conçus pour les mascarades qui selon Vasari ont été inventés par Laurent de Médicis pour les cérémonies et les tournois ».[33]

  • Flore,la dĂ©esse des fleurs et du printemps.
    Flore,la déesse des fleurs et du printemps.
  • DĂ©tail de la robe de Flore.
    DĂ©tail de la robe de Flore.

Signification

Diverses interprétations des figures sont avancées[15], mais on s'accorde généralement à dire qu'au moins à un certain niveau, le tableau est « une allégorie mythologique élaborée de la fertilité naissante du monde ».[34] On pense que Botticelli ait été aidé à concevoir la composition du tableau et les significations qu'il est censé contenir, car le tableau reflÚte une connaissance approfondie de la littérature et de la philosophie classiques que Botticelli ne possédait probablement pas. On pense généralement que Ange Politien y ait participé[33], bien que est également mentionné Marsilio Ficino, un autre membre du cercle de Laurent de Médicis et une figure clé du néoplatonisme de la Renaissance.[35][36]

L'un des aspects du tableau est une reprĂ©sentation de la progression de la saison du printemps, lue de droite Ă  gauche. Le vent du dĂ©but du printemps souffle sur la terre et fait naĂźtre la croissance et les fleurs, sous la prĂ©sidence de VĂ©nus, dĂ©esse du mois d'avril, tandis qu'Ă  gauche, Mercure, dieu du mois de mai dans le calendrier romain primitif, chasse les derniers nuages avant l'Ă©tĂ©.[33] En plus de faire partie d'une sĂ©quence de la saison, Mercure, en dissipant les nuages, agit en tant que gardien du jardin, ce qui explique en partie sa tenue militaire et son orientation vers l'extĂ©rieur de l'espace pictural. Un passage de l'ÉnĂ©ide de Virgile le dĂ©crit en train de dĂ©gager les cieux avec son caducĂ©e[37] Une vision nĂ©oplatonicienne plus positive des nuages est qu'ils sont « les voiles bienfaisants Ă  travers lesquels la splendeur de la vĂ©ritĂ© transcendante peut atteindre le spectateur sans le dĂ©truire ».[38]

VĂ©nus prĂ©side le jardin, une orangeraie, un symbole des MĂ©dicis. C'est aussi le jardin des HespĂ©rides du mythe classique, d'oĂč proviennent les pommes d'or utilisĂ©es dans le Jugement de PĂąris. les Grecs hellĂ©nistiques avaient dĂ©cidĂ© qu'il s'agissait d'agrumes exotiques.[39] Selon Claudien, aucun nuage n'y Ă©tait autorisĂ©.[40] VĂ©nus se tient devant les feuilles sombres d'un buisson de myrte. Selon HĂ©siode, VĂ©nus Ă©tait nĂ©e de la mer aprĂšs que le sperme d'Uranus soit tombĂ© sur les eaux. Ayant dĂ©barquĂ© dans un coquillage, elle avait revĂȘtu sa nuditĂ© de myrte et la plante lui Ă©tait donc devenue sacrĂ©e.[41] VĂ©nus apparaĂźt ici dans son rĂŽle de dĂ©esse du mariage, vĂȘtue et les cheveux modestement couverts, comme les femmes mariĂ©es devaient le faire en public[42]

Les Trois GrĂąces qui accompagnent traditionnellement VĂ©nus sont des sƓurs. Dans l'art classique (mais pas dans la littĂ©rature), elles sont habituellement nues, immobiles et se tenant la main. La reprĂ©sentation ici est proche d'une adaptation de SĂ©nĂšque par Leon Battista Alberti dans son De pictura (1435), que Botticelli connaissait certainement[N 2]

La flÚche de Cupidon est dirigée vers la Grùce du centre, Chasteté, selon Wind[43] et l'impact de l'amour sur la chasteté, menant à un mariage, fait l'objet de diverse interprétations[44][45] Chasteté regarde vers Mercure et certaines interprétations, en particulier celles qui identifient les figures comme étant modelées sur des individus réels, voient ce couple comme étant assorti à Chloris et Zéphyr situé à l'autre cÎté du tableau.

Dans une autre interprĂ©tation, l'amour charnel terrestre reprĂ©sentĂ© par ZĂ©phyr Ă  droite est rejetĂ© par la figure centrale des GrĂąces, qui tourne le dos Ă  la scĂšne, insouciante de la menace que reprĂ©sente Cupidon pour elle. Elle se concentre sur Mercure, qui lui regarde au-delĂ  de la toile ce que des critiques considĂšrent comme la piĂšce complĂ©mentaire du Printemps, Pallas et le Centaure, dans lequel « l'amour orientĂ© vers la connaissance » (incarnĂ© par Pallas AthĂ©na) triomphe de la luxure (symbolisĂ©e par le centaure).[46] L'identification de base des personnages est largement acceptĂ©e[47] - [48] - [33], mais dans le passĂ©, d'autres noms ont parfois Ă©tĂ© utilisĂ©s pour les femmes de droite, qui sont deux Ă©tapes de la mĂȘme personne dans l'interprĂ©tation habituelle.[N 3] La femme Ă  la robe fleurie peut ĂȘtre appelĂ©e Primavera (une personnification du printemps), avec Flore la figure poursuivie par ZĂ©phyr [51] Un Ă©rudit a suggĂ©rĂ© en 2011 que la figure centrale ne serait pas VĂ©nus, mais PersĂ©phone[52].

Outre sa signification explicite, le tableau a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© comme une illustration de l'idĂ©al de l'amour nĂ©oplatonicien popularisĂ© par Marsile Ficin auprĂšs des MĂ©dicis et de leurs partisans.[2] Les philosophes nĂ©oplatoniciens considĂ©raient que VĂ©nus rĂ©gnait sur l'amour terrestre et divin et affirmaient qu'elle Ă©tait l'Ă©quivalent classique de la Vierge Marie, ce Ă  quoi fait allusion la façon dont elle est encadrĂ©e dans un cadre ressemblant Ă  un autel, similaire aux images contemporaines de la Vierge Marie.[53] - [40] Le geste de bienvenue de VĂ©nus, probablement adressĂ© au spectateur, est le mĂȘme que celui utilisĂ© par Marie envers l'archange Gabriel dans les peintures contemporaines de l'Annonciation.[54] - [55]

Les allusions aux noms des Médicis comprennent probablement les boules d'or des oranges, rappelant celles du blason des Médicis, les lauriers, les flammes sur le costume de Mercure et Vénus, qui sont un attribut de saint Laurent (Lorenzo en italien). Mercure était le dieu de la médecine et des médecins, medici en italien. De tels jeux de mots sur les Médicis, et dans Vénus et Mars sur les Vespucci, traversent les tableaux mythologiques de Botticelli.[56]

Descriptif

ZĂ©phyr et Flore

Chloris, devenue Flore en majesté : une allégorie de la cité de Florence ?

Ce sont des fleurs qui sortent de la bouche de Flore, qui se trouve ĂȘtre la nymphe des fleurs (Chloris) des Grecs, lorsque ZĂ©phyr, dieu du vent, lui souffle dessus, causant un trouble visible dans l'expression du visage[1], trouble qui va lui rĂ©vĂ©ler sa fĂ©minitĂ©. Ces deux personnages mythologiques sont dĂ©jĂ  prĂ©sents lors de La Naissance de VĂ©nus, oĂč l'on peut apercevoir l'enlĂšvement de Chloris par ZĂ©phyr qui la viole, puis la prend pour Ă©pouse et lui offre l'empire des fleurs. Ils sont donc trĂšs importants dans l'allĂ©gorie du printemps car ZĂ©phyr apporte le vent humide et chaud bĂ©nĂ©fique Ă  cette saison et Chloris devient Flore dĂ©esse des fleurs et fleurit la nature.

La figure centrale

Avec son ventre rond, VĂ©nus semble prĂȘte Ă  enfanter. Le myrte situĂ©e derriĂšre elle fait rĂ©fĂ©rence Ă  la grossessse et au dĂ©sir sexuel en contexte de mariage[1]. Sa posture rappelle celle des statues romaines et les rangĂ©es d'arbres amplifient cette position[57].

Elle dĂ©signe de sa main droite les trois GrĂąces afin d'attirer notre attention sur son fils Cupidon. Elle arbore une tenue ample qui met ses formes en valeur, et le voile blanc tenu par un lĂ©ger serre-tĂȘte rappelle la coiffure des femmes mariĂ©es de la Renaissance. Elle arbore les mĂȘmes traits fins que toutes les femmes peintes par Botticelli, avec un petit visage ovale et des yeux en amandes.

Cupidon

La flÚche, la danse amoureuse, et la polarité de ces symboles.

L'ange Cupidon, flÚche tendue, se trouve au-dessus de la figure centrale. Une analyse trÚs particuliÚre du travail de Botticelli, cinq cents ans avant l'avÚnement de la psychanalyse, révÚle des messages dans ce tableau que la bonne morale cléricale de son époque aurait réprouvés :

Amour, Cupidon va tirer sa flÚche, ce à quoi l'on s'attend de par la tradition picturale. Cela correspond à l'idée que l'on se donne du bourgeonnement végétal, sujet du tableau.

De plus, ses yeux bandés représentent quelque chose d'essentiel en amour : l'amour rend aveugle[58].

Les trois GrĂąces

AssimilĂ©es Ă  Catherine Sforza – Ă  laquelle Botticelli avait dĂ©jĂ  fait un portrait comme sainte Catherine d'Alexandrie, conservĂ© au Lindenau-Museum (en) de Altenbourg (Allemagne) – les trois GrĂąces sont reprĂ©sentĂ©es comme la BeautĂ©, la Vertu et la FidĂ©litĂ© (renvoyant Ă  la mythologie grĂ©co-romaine), ou encore comme l'AllĂ©gresse, l'Abondance et la Splendeur. Elles forment une ronde, et leurs corps sont tout en mouvement : on le voit en premier lieu grĂące Ă  leurs bras dansants, mais on note aussi leurs voiles flottant dans les airs et leurs pieds nus appuyĂ©s sur la pointe[1] - [59].

Mercure

Un caducée pour faire disparaßtre les nuages entrant en haut à gauche du tableau.

On peut reconnaĂźtre le dieu Mercure (HermĂšs chez les Grecs) grĂące Ă  ses trois attributs : le casque d'HadĂšs, le caducĂ©e et les sandales ailĂ©es qui font de lui le messager des dieux olympiens. Il constitue le gardien du jardin et en chasse les nuages qui risqueraient de l'assombrir et de dissimuler la vĂ©ritĂ©[1] : rien, pas mĂȘme les intempĂ©ries, ne doit troubler l'idĂ©al platonique apportĂ© par les personnages-idĂ©es placĂ©es sur ce tableau.

Autres interprétations

Preuve que l'interprĂ©tation picturale n'est en rien monolithique, une autre d'entre elles consiste Ă  inscrire cette peinture dans le canevas politique de la rivalitĂ© des citĂ©s-États de la pĂ©ninsule Italique durant le Quattrocento (XVe siĂšcle italien) : selon cette vision, l'Amour (Amor) serait la citĂ© de Rome (Roma en italien, en effectuant une anagramme) ; les trois grĂąces figureraient Pise, Naples et GĂȘnes ; Mercure, la ville de Milan ; Flore, la citĂ© de Florence[N 4] et la figure centrale serait Mantoue Dans cette logique Chloris et ZĂ©phyr figureraient le couple Venise et Bolzano, ou encore Arezzo et ForlĂŹ [60]..

C'est aussi un tableau de mariage, celui de Lorenzo di Pierfrancesco de MĂ©dicis, un cousin de Laurent de MĂ©dicis, avec SĂ©miramis Appriani que l'on peut identifier comme les deux personnages vĂȘtus de rouge, couleur de la passion.

Sources inspiratrices évoquées

Parmi les nombreuses sources littĂ©raires qui ont pu alimenter le tableau[40], la plus claire a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e pour la premiĂšre fois par Aby Warburg en 1893, dans sa dissertation fondamentale sur le tableau.[61] - [33] Le groupe Ă  droite du tableau a Ă©tĂ© inspirĂ© par une description du poĂšte romain Ovide de l'arrivĂ©e du printemps (Fastes, livre 5, 2 mai). Dans celle-ci, la nymphe des bois Chloris raconte comment ses charmes nus ont attirĂ© le premier vent du printemps, ZĂ©phyr. ZĂ©phyr la poursuivit et, tandis qu'elle Ă©tait ravie, des fleurs jaillirent de sa bouche et elle se transforma en Flore, dĂ©esse des fleurs.[61] Dans l'Ɠuvre d'Ovide, le lecteur apprend que « jusqu'alors, la terre n'avait qu'une seule couleur ». D'aprĂšs le nom de Chloris, on peut supposer que la couleur Ă©tait le vert, le mot grec pour vert est khloros, la racine de mots comme chlorophylle et c'est peut-ĂȘtre la raison pour laquelle Botticeli a peint ZĂ©phyr dans des tons bleu-vert.[62]

D'autres éléments spécifiques peuvent avoir été tirés d'un poÚme de Politien.[19] Comme le poÚme de Politien, Rusticus, a été publié en 1483 et que le tableau est généralement considéré comme ayant été achevé vers 1482,[28] certains érudits ont prétendu que l'influence était inversée,[63] en gardant à l'esprit que Politien est généralement considéré comme ayant aidé à concevoir l'allégorie du tableau.[33]

Une autre source d'inspiration pour le tableau semble ĂȘtre le poĂšme de LucrĂšce De rerum natura, qui comprend les lignes suivantes « Le printemps et VĂ©nus arrivent, et le fils de VĂ©nus, / Le messager ailĂ©, marche devant, / Et sur les traces de ZĂ©phyr, MĂšre Flore, / Arrosant les chemins devant eux, les remplit tous / De couleurs et d'odeurs excellentes »[64][65][66]

Il existe une pléthore de sources littéraires, dont la plupart ne sont probablement pas connues de Botticelli, ou qui lui ont été indiquées par des conseillers, il en va autrement des sources visuelles que l'artiste a pu constater de visu.

« Mais d'oĂč, au sens visuel plutĂŽt que littĂ©raire, est venue cette vision ? C'est le mystĂšre du gĂ©nie. À partir de sarcophages antiques, de quelques pierres prĂ©cieuses et reliefs, et peut-ĂȘtre de quelques fragments de vaisselle arĂ©tine ; Ă  partir de ces dessins de vestiges classiques d'artistes contemporains qui circulaient dans les ateliers florentins; Ă  partir d'un matĂ©riau aussi maigre et mĂ©diocre, Botticelli a crĂ©Ă© l'une des Ă©vocations les plus personnelles de la beautĂ© physique dans tout l'art, les Trois GrĂąces de la Primavera »

— (Kenneth Clark)[67].

Postérité

En 1956, le peintre belge RenĂ© Magritte fait figurer la Flore du Printemps de Botticelli dans son tableau surrĂ©aliste Le Bouquet tout fait. Elle y apparaĂźt comme en superposition devant le dos d'un homme chapeautĂ© debout devant une forĂȘt.

Le tableau fait par ailleurs partie du musĂ©e imaginaire de l'historien français Paul Veyne, qui le dĂ©crit dans son ouvrage justement intitulĂ© Mon musĂ©e imaginaire[68]. Il relĂšve Ă©galement des « 105 Ɠuvres dĂ©cisives de la peinture occidentale » constituant celui de Michel Butor[69].

Notes et références

Notes

  1. Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, le second cousin de Laurent le Magnifique ; ce dernier commande le tableau au peintre comme un cadeau de mariage pour son cousin et de son frÚre Giovanni Il Popolano. Ils étaient les cousins de Laurent le Magnifique, qui était le souverain de Florence, et aprÚs la mort précoce de leur pÚre, ils avaient été ses tuteurs[5].
  2. Edgar Wind les identifie, à partir de la gauche, comme Voluptas, Castitas et Pulchritudo (Plaisir, Chasteté et Beauté)[43].
  3. Vasari se souvient que la peinture « dinotando la primavera » est interprétée par divers critiques comme identifiant la figure à la personification de Primavera.[49], pour Kenneth Clark, Chloris est le printemps[50].
  4. Détail déjà évoqué et souligné par la double représentation du personnage, adolescent puis adulte.

Références

  1. Stephen Farthing (trad. Flammarion), Tout sur l'art [« This is Art »], Montréal, Hurtubise, , 576 p. (ISBN 978-2-89647-325-0), p. 138-139, 158-159.
  2. Deimling 2000, p. 45.
  3. (en)Lightbown, 142; Inventory publication.
  4. De Vecchi et Cerchiari, p. 141.
  5. Lightbown, p. 120–122.
  6. Lightbown, p. 122.
  7. Panofsky 2001, p. 282.
  8. Lightbown, p. 142.
  9. Vasari, p. 148.
  10. Lightbown, p. 142-143.
  11. Capretti, p. 48.
  12. Lightbown, p. 121-122.
  13. Fisher 2011, p. 12.
  14. Heyl 1912, p. 89-90.
  15. Ettlingers, p. 118–119.
  16. Legouix, p. 115–118.
  17. Healey 2011.
  18. Lightbown, p. 143–145.
  19. Steinmann 1901, p. 80.
  20. Galleria degli Uffizi, p. 120.
  21. Santi, p. 114.
  22. De Vecchi et Cerchiari, p. 140.
  23. Analyse botanique du tableau.
  24. Lightbown, p. 126–128.
  25. Lightbown, p. 128–135.
  26. Lightbown, p. 138.
  27. Capretti, p. 49.
  28. Fossi 1998, p. 5.
  29. Lightbown, p. 123.
  30. Ettlingers, p. 120-122.
  31. Ettlingers, p. 122.
  32. Ettlingers, p. 119-120.
  33. Dempsey.
  34. Cunningham & Reich 2009, p. 282.
  35. Wind, p. 113–114, 126–127.
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  37. Lightbown, p. 136–137.
  38. Wind, p. 123–124, 123.
  39. Lightbown, p. 126.
  40. Hartt, p. 332.
  41. Foster & Tudor-Craig 1986, p. 44.
  42. Lightbown, p. 127–128, 130.
  43. Wind, p. 117–119.
  44. Lightbown, p. 133.
  45. Wind, p. 119–121.
  46. Deimling, p. 45–46.
  47. Lightbown, p. 126–140.
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  49. Wind, p. 116–117.
  50. Ettlingers, p. 124.
  51. Steinmann 1901, p. 82-84.
  52. Jonathan Kline, « Botticelli's "Return of Persephone": On the Source and Subject of the "Primavera" », The Sixteenth Century Journal, vol. 42, no 3,‎ , p. 665–688 (JSTOR 23076486).
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  69. Michel Butor, Le MusĂ©e imaginaire de Michel Butor : 105 Ɠuvres dĂ©cisives de la peinture occidentale, Paris, Flammarion, , 368 p. (ISBN 978-2-08-145075-2), p. 42-45.

Podcast

Bibliographie

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  • Liana Cheney, Quattrocento Neoplatonism and Medici humanism in Botticelli's mythological paintings, University Press of America, .
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  • Lucretius, On the Nature of Things, disponible sur le site du projet Gutenberg..
  • Joanne Snow-Smith, The Primavera of Sandro Botticelli: A Neoplatonic Interpretation, Peter Lang International Academic Publishers, (ISBN 978-0820417363).
  • Ernst Steinmann, Botticelli, Velhagen & Klasing, (lire en ligne), 78.
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  • (en) Edgar Wind, Pagan Mysteries in the Renaissance, Peregrine Books, 1958-1967.

Webographie

  • Jackob, Alexander. « L’Atlas MnĂ©mosyne d’Aby Warburg et l’hĂ©ritage du regard du spectateur de thĂ©Ăątre », Études thĂ©Ăątrales, vol. 65, no. 2, 2016, p. 227-239 [lire en ligne]

Voir aussi

Articles connexes

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