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Giorgio Vasari

Giorgio Vasari ( à Arezzo - à Florence) est un peintre, architecte et écrivain toscan. Son recueil biographique Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, particulièrement sa seconde édition de 1568, est considéré comme une des publications fondatrices de l'histoire de l'art.

Giorgio Vasari
Autoportrait (vers 1566-1568)
Galerie des Offices, Florence
Naissance
Décès
Période d'activité
Nom de naissance
Giorgio II Vasari
Nationalité
Activités
Maître
Lieux de travail
Mouvement
Père
Antonio Vasari (d)
Mère
Maddalena Tacci (d)
Conjoint
Niccolosa Bacci (d)
Parentèle
Luca Signorelli (cousin germain)
Distinction

Biographie

Le clocher-mur de la fraternité laïque à Arezzo.

Né dans une famille modeste, sur la recommandation de son cousin Luca Signorelli, il devient l'élève de Guglielmo da Marsiglia, Guillaume de Marcillat, un peintre de vitraux français qui a réalisé des vitraux pour la cathédrale d'Arezzo.

En 1524, à l'âge de 13 ans, le cardinal Silvio Passerini, évêque de Cortone, légat de Pérouse et d'Ombrie, de passage à Arezzo, est étonné de le savoir capable de réciter par cœur l’Énéide. Il est invité à poursuivre ses études à Florence auprès de Pierio Valeriano, en compagnie de deux jeunes Médicis, Alessandro, fils de Lorenzo, et Ippoloto, fils de Giuliano, duc de Nemours. Il a continué des études artistiques auprès d'Andrea del Sarto et de ses élèves Rosso Fiorentino et Jacopo Pontormo.

Son éducation d'humaniste n'est pas négligée et il rencontre Michel-Ange dont le modèle de peinture l'a influencé.

En 1529, il visite Rome et étudie les travaux de Raphaël et d'autres artistes de la Haute-Renaissance romaine. Ses propres peintures maniéristes ont été davantage admirées pendant sa vie qu'après.

Il est employé par les maîtres des maisons de la famille Médicis à Florence et à Rome et il travaille aussi, entre autres, à Naples ou à Arezzo.

Plusieurs de ses travaux existent encore, du plus important, les peintures des murs et du plafond dans la grande Salle de Cosme Ier du Palazzo Vecchio à Florence, datant de 1555, aux fresques inachevées à l'intérieur de la vaste coupole du Duomo, terminées par Federigo Zuccaro et avec l'aide de Giovanni Balducci.

Il organise la décoration du Studiolo de François Ier du Palazzo Vecchio, plutôt comme directeur des productions artistiques qui doivent y apparaître que comme artiste producteur d'œuvres.

Sa production architecturale est plus importante que celle de peintre. La loggia des Offices allant du Palazzo Vecchio et débouchant sur l'Arno ouvrant une vue au bout de sa longue cour étroite est un morceau unique d'urbanisme qui fonctionne comme une place publique, le piazzale des Offices, unique rue de la Renaissance avec un seul traitement architectural.

Il est, à partir de 1553, un proche des Médicis à Florence et fonde l'Académie de dessin de Florence en 1563, avec le grand-duc et Michel-Ange comme premiers directeurs de l'établissement et de trente-six artistes choisis comme membres.

En , il écrit, pour le mariage de François de Médicis et de Jeanne d’Autriche, la Mascarade de la généalogie des dieux, dont il publie le livret.

La même année, il conçoit à Florence le Corridoio reliant le Palazzo Vecchio au Palais Pitti, le construit en cinq mois, commandité par Cosme Ier et inauguré pour le mariage de son fils François. Ce corridor permettra aux Médicis de circuler sans escorte et sans descendre dans la rue pour traverser l'Arno par le Ponte Vecchio, tout en admirant les nombreux tableaux qui l'ornent (beaucoup d'autoportraits depuis Léopold de Médicis) et la ville par ses fenêtres.

Il rénove également les églises médiévales Santa Maria Novella et Santa Croce, et transforme le jubé et la chaire dans le goût maniériste de son temps.

À Rome, Vasari travaille avec Giacomo Barozzi da Vignola et Bartolomeo Ammanati pour la Villa Giulia du pape Jules III.

Vasari, qui aura été apprécié pendant toute sa vie, amasse une fortune considérable. En 1547, il se fait construire une maison à Arezzo (it) (devenue un musée qui lui est consacré), et consacre beaucoup de son temps et de son énergie à décorer les murs et les voûtes. Il est élu au conseil et priori municipal de sa ville natale, et est finalement élevé au titre suprême de gonfalonier.

Écrivain également, il est l'auteur du précieux recueil intitulé Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (Le Vite de' più eccellenti pittori, scultori e architettori) (1560-1570). Cet ouvrage est d'une importance majeure, car il pose les bases des premières approches méthodologiques de l'histoire de l'art (approche historique et méthode biographique).

Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes

Couverture de Le Vite.

Édité une première fois en 1550, l'ouvrage, aussi désigné sous son nom italien abrégé Le Vite, fait l'objet d'une seconde édition en 1568. La première édition ne comporte que les vies des auteurs décédés au moment de sa rédaction, à l'exception de Michel-Ange. Giorgio Vasari y ordonne les artistes qui l'ont précédé ou qui lui sont contemporains dans une perspective historique. Il rassemble des données, tant sur les artistes que sur leurs œuvres : enquêtes biographiques, catalogues des œuvres, anecdotes et légendes. Il est le premier, dans Les Vies, à utiliser le terme « Renaissance » pour qualifier son époque : rinascimento de la bella maniera incarnée par Raphaël et Michel-Ange dont le but est l'imitation du travail des anciens et qui apparaît selon lui dans la seconde moitié du XIIe siècle).

Cet ouvrage apparaît, aujourd'hui, comme un des éléments fondateurs de l'Histoire de l'art. C'est de Vasari que viendrait le terme « gothique », comparant l'étrange architecture du Moyen Âge avec la barbarie du peuple des Goths.

Giorgio Vasari décrit sa propre œuvre dans la deuxième édition des Vies : éd. 1568, t. 3-2, p. 980-1012 (trad. fr. de 1842, t. 10, p. 157-218).

C'est pendant la rédaction des Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes que Giorgio Vasari a acquis la collection de dessins qui constitue le Libro de' Disegni. Vasari insiste dans les deux éditions des Vite, de 1550 et 1568, sur l'importance des dessins comme documents permettant de percevoir la maniera des grands maîtres.

Œuvres

Judith et Holofernes (vers 1554),
Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis.

Famille

Tableau généalogique de Vasari publié dans l'édition de Gaetano Milanesi (it), 1878[8].
  • Lazzaro di Niccolò de' Taldi (1399-1468), peintre qui a travaillé avec Piero della Francesca, il s'est installé à Arezzo vers 1458, originaire de Cortone, marié à Cristofora Pleni,
    • Giorgio de'Taldi (mort en 1507), potier, a pris le nom de Vasari à partir du nom de son métier, vasaio,
      • Antonio Vasari (mort en 1527 de la peste), marchand de drap, marié à Maddalena de Tacci,
        • Rosa Vasari (1509- ), mariée à Gregorio Pecori
        • Giorgio Vasari (1511-1574), sur le registre des baptêmes de la Fraternité d'Arrezo il est écrit baptisé le 30 juillet 1511 « Giorgio e Romolo figliuolo di Antonio di Giorgio vasaio », marié en 1549 à Niccolosa Bacci (1536-1557), fille de Francesco Bacci, d'une famille patricienne d'Arrezo apparentée au cardinal Giammaria Ciocchi del Monte (1487-1555), devenu le pape Jules III en 1550.
        • Lucrezia Vasari, mariée à Gaspero Punini,
        • Pietro Vasari (1526-1595)[9], notaire, marié à Susanna Pagni,
          • Giorgio Vasari (mort en 1625), marié à Clemenza Taccini,
            • Marcantonio Vasari (mort en 1668), prêtre,
            • Girolamo Vasari,
            • Ippolito Vasari,
            • Piero Vasari,
            • Lorenzo Vasari (1588-1631), cavaliere di S. Stefano,
              • Donato Vasari (mort en 1650), puis Fra Giacinto, capucin,
              • Giorgio Vasari (mort en 1663),
              • Rodolfo Vasari (mort en 1664), cavaliere di S. Stefano,
              • Francesco Maria Vasari (mort en 1683), cavaliere di S. Stefano, dernier représentant de la famille Vasari[10].
      • Bernardo Vasari, orfèvre ou potier, mort jeune,
      • Lazzaro Vasari, potier,
        • Bartolomeo Vasari, potier

Notes et références

  1. Notice du musée de Bordeaux
  2. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  3. « La Récolte de la Manne, Giorgio Vasari », sur Cat'zArts
  4. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, Le dessin à Florence au temps de Michel-Ange, Carnets d'études 13, Beaux-arts de Paris les éditions, 2009-2010, p. 108-111, Cat. 24
  5. Carlo Falciani et Pierre Curie (conservateur) (dir.), La Collection Alana : Chefs-d'œuvre de la peinture italienne, Bruxelles, Fonds Mercator, , 216 p. (ISBN 978-94-6230-154-2)
    Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition au musée Jacquemart-André du 13 septembre 2019 au 20 janvier 2020, notice de Carlo Falciani, p. 171.
  6. Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre Editions, , 589 p. (ISBN 2-35031-032-9), p.313
  7. Carlo Falciani et Pierre Curie (conservateur) (dir.), La Collection Alana : Chefs-d'œuvre de la peinture italienne, Bruxelles, Fonds Mercator, , 216 p. (ISBN 978-94-6230-154-2)
    Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition au musée Jacquemart-André du 13 septembre 2019 au 20 janvier 2020, notice de Carlo Falciani, p. 173.
  8. Cf. Claude Frontisi, « Vasariana. Un autoportrait inséré », 1988, p. 31.
  9. (it) Diletta Gamberini, « Nel nome del fratello: Pietro Vasari e la memorializzazione poetica dell’arte nell’Italia di fine Cinquecento », Italique, no XXII, , p. 81-104 (lire en ligne)
  10. (it) Gaetano Milanesi, Le Opere di Giorgio Vasari, t. II, Firenze, G. C. Sansoni editore, (lire en ligne), p. 561

Voir aussi

Bibliographie

  • Roland Recht, « Cours du [à propos de Vasari et des Vies] », dans Regarder l'art, en écrire l'histoire, Paris, Collège de France, 2009 (captation audio de la 1re et 2e heure ; résumé année 2009-2010).
  • Georges Didi-Huberman, « Ressemblance mythifiée et ressemblance oubliée chez Vasari : la légende du portrait sur le vif », dans Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, 106-2, Rome, 1994, p. 383-432 (en ligne).
    Voir aussi ses autres contributions aux études vasariennes, comme « Le "disegno" de Vasari, ou le bloc-notes magique de l'histoire de l'art », dans La Part de l'Œil, 6, 1990, p. 31-51 (ISSN 0773-9532).
  • Claude Frontisi, « Vasariana. Un autoportrait inséré », dans Revue de l'Art, 80, Paris, Ophrys, 1988, p. 30-36 (ISSN 0035-1326) (en ligne).
    Voir aussi les autres articles du dossier Autour de Vasari de Catherine Monbeig Goguel, Gabriella Rèpaci-Courtois, Sylvie Deswarte-Rosa, Christiane Lorgues-Lapouge, Michel Hochmann et Véronique Gérard Powell, avec une présentation d'André Chastel.
  • André Chastel, « Vasari, Giorgio (1511-1574) », dans Encyclopædia Universalis, c. 1980 (bibliographie avec quelques màj, depuis).
  • Julius von Schlosser, La littérature artistique : manuel des sources de l'histoire de l'art moderne, Paris, 1984, p. 307-356 (1re éd. 1924) ; réimpr. 1996 (ISBN 2-08-012602-4).
  • (en) Giorgio Vasari (trad. Julia Conaway Bondanella et Peter Bondanella), « Chronology of Giorgio Vasari », dans The Lives of the Artists, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 0-19-283410-X, lire en ligne), p. XXI-XXIII
  • (en) Leon George Satkowski, Studies on Vasari's Architecture, New York, Garland Publishing, , 283 p. (ISBN 978-0824039646)
  • (en) Leon George Satkowski (photogr. Ralph Lieberman), Giorgio Vasari : architect and courtier, Princeton, Princeton University Press, , 176 p. (ISBN 978-0691032863)
  • (it) Claudia Conforti (photogr. Grazia Sgrilli), Giorgio Vasari architetto, Milan, Electa, , 277 p. (ISBN 978-8843542048)
  • (it) Stefano Pierguidi, « Pordenone, Vasari e le repliche dalla Loggia di Psiche in Palazzo Farnese: un ciclo di soggetto sacro per il cardinale Odoardo (1616-20 circa) », Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, nos 122-2, , p. 339-345 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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