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Jean-Pierre Jabouille

Jean-Pierre Jabouille, né le dans le 5e arrondissement de Paris et mort le à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines), est un pilote automobile français.

Jean-Pierre Jabouille
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean-Pierre Jabouille en 1975.
Biographie
Nom complet Jean-Pierre Alain Jabouille
Surnom « Le Grand Blond »
« Mamouille »[1]
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 5e (ĂŽle-de-France, France)
Date de décès
Lieu de décès La Celle-Saint-Cloud (Yvelines)
Nationalité Française
Carrière
Années d'activité 1975 - 1981 en Formule 1
Qualité Pilote automobile
Parcours
AnnéesÉcurie0C.0(V.)
1975 Tyrrell1 (0)
1977-1980 Renault45 (2)
1981 Ligier3 (0)
Formule 1
Nombre de courses 55 (49 départs)
Pole positions 6
Podiums 2
Victoires 2
24 Heures du Mans
Nombre de courses 13
Pole positions 2
Meilleurs tours en course 2
Podiums 4
Meilleur classement 4 fois 3e en 1973, 1974, 1992 et 1993
Championnat d'Europe de Formule 2
Nombre de courses 60 (49 départs)
Pole positions 6
Podiums 13
Victoires 5
Champion d'Europe en 1976
Données clés
Données clés

De 1975 à 1981, il a participé à 55 Grands Prix de Formule 1 au cours desquels il a remporté deux victoires et obtenu deux podiums pour 21 points au championnat. Il a aussi réalisé six pole positions. Il est l'auteur de la première victoire de Renault en Formule 1, en 1979 à l'arrivée du Grand Prix de France à Dijon-Prenois.

Directeur chez Ligier puis Peugeot Sport de 1990 Ă  1995, il fonde l'Ă©curie JMB Racing avant de se retirer en 2000.

Biographie

D'origine creusoise, fils d'un architecte[2] comme le Clermontois Patrick Depailler et titulaire d'un diplôme d'ingénieur[3], Jean-Pierre Jabouille fait ses débuts en sport automobile en 1966, avec la Coupe Renault 8 Gordini; il prépare alors sa voiture avec l'aide de son ami Jacques Laffite[1]. En 1967, il passe à la monoplace avec le championnat de France de Formule 3. Vice-champion en 1968 derrière François Cevert, il est recruté par la firme Alpine, qui en fait son pilote de développement. Les années suivantes, Jabouille mène de front un programme en Endurance (avec Matra) et en monoplace, avec Alpine, alors engagé en tant que motoriste dans le championnat d'Europe de Formule 2.

En 1974, Jabouille obtient sa première chance en Formule 1. Mais au Grand Prix de France, il ne parvient pas Ă  qualifier l'Iso de Frank Williams. Il n'a pas plus de rĂ©ussite quelques semaines plus tard au Grand Prix d'Autriche sur une Surtees[1]. C'est finalement l'annĂ©e suivante, qu'il prend part Ă  son premier Grand Prix, en France, sur une troisième voiture de l'Ă©quipe Tyrrell. En 1975 il remporte les 1 000 kilomètres de Mugello accompagnĂ© de GĂ©rard Larrousse.

En 1976, Jabouille remporte le championnat d'Europe de Formule 2 tandis qu'il est chargĂ© en parallèle de mener le dĂ©veloppement du moteur V6 turbo 1 500 cm3 avec lequel Renault s'apprĂŞte Ă  rĂ©volutionner la Formule 1. La Renault F1 turbo fait ses dĂ©buts en championnat du monde Ă  l'occasion du Grand Prix de Grande-Bretagne 1977, et s'attire rapidement le sobriquet de « Yellow Tea Pot » (la « thĂ©ière jaune ») pour sa propension Ă  terminer ses courses dans un nuage de fumĂ©e blanche. Dans un premier temps, c'est surtout en qualifications que la Renault affiche son potentiel, et Jabouille doit attendre la fin de la saison 1978 pour mettre fin Ă  une impressionnante sĂ©rie d'abandons et marquer ses premiers points, grâce Ă  une quatrième place acquise au Grand Prix des États-Unis Est, Ă  Watkins Glen.

La Renault RS01, ici pilotée par René Arnoux à Donington Park.
La Renault RS10 de 1979.

En 1979, la Renault confirme son beau potentiel mais à nouveau, doit essuyer en course des ennuis à répétition. Ce n'est qu'au Grand Prix de France à Dijon que Jabouille connaît enfin une course sans problème, ce qu'il met à profit pour remporter sa première victoire et offrir à la motorisation turbo son tout premier succès en Formule 1[4]. Mais cette victoire historique est en partie occultée par le duel que se sont livré son coéquipier René Arnoux et Gilles Villeneuve pour la deuxième place[5]. Jean-Pierre Jabouille dit à Mauro Forghieri : « Mais Mauro, tu te rends comptes, j'ai gagné le Grand Prix et personne ne s'intéresse à moi, ils s'intéressent tous à René Arnoux et à Gilles Villeneuve »[6]. La victoire de Jabouille à Dijon reste son seul résultat de la saison. Le même schéma se reproduit en 1980, où il décroche un nouveau succès en Autriche, au milieu d'un océan d'abandons. Le plus douloureux d'entre eux a lieu en fin de saison au Canada, où une rupture de suspension l'envoie dans un mur, et le laisse avec les jambes brisées.

Avant même sa grave blessure, Jabouille savait qu'il serait remplacé chez Renault par le grand espoir Alain Prost, et avait signé chez Ligier. Malgré les doutes sur les capacités de Jabouille à revenir au plus haut niveau, Guy Ligier conserve sa confiance dans le pilote français, qui fait son retour à la compétition en 1981 à l'occasion du Grand Prix d'Argentine. Mais rapidement, il s'avère que le « Grand blond » n'a pas retrouvé toutes ses capacités physiques, et à mi-saison, il met un terme à sa carrière en Formule 1, qu'il achève avec l'un des palmarès les plus bizarres : seulement trois arrivées dans les points, mais deux victoires.

En 1984 il participe au Paris-Dakar avec son ami Michel Sardou au volant de l’une des Lada Poch du Team officiel de l’importateur français[7].

Peugeot 905 Evo 1B
La Peugeot 905 Evo 1B de l'Ă©quipage Alliot-Baldi-Jabouille aux 24 Heures du Mans 1992 et 1993.

Après être resté un temps au sein de l'écurie Ligier en qualité de directeur technique, Jabouille reprend sa carrière de pilote dans le championnat de France de supertourisme. Lié à Peugeot, il est choisi par Jean Todt pour être l'homme de base du programme Peugeot 905 à partir de 1990. En , après un podium aux 24 Heures du Mans, il est désigné pour remplacer Jean Todt (en partance chez Ferrari) à la tête de Peugeot Sport. Il est notamment chargé de préparer l'arrivée du constructeur sochalien en Formule 1. Mais deux ans plus tard, et après des débuts mitigés de Peugeot dans la discipline reine (rupture avec McLaren, partenariat peu convaincant avec Jordan), il est remplacé.

Il est à l'origine de l'écurie JMB Racing en compagnie de Jean-Michel Bouresche avant de se retirer après des titres en Porsche Supercup et FIA Sportscar.

En 2010, Jean-Pierre Jabouille participe en tant que conseiller technique au film Rubber de Quentin Dupieux.

A partir de 2013, il est le parrain et participant au rallye historique Creusekistan, qui regroupe des automobiles de plus de 35 ans[8].

Il meurt le à La Celle-Saint-Cloud[9], à l'âge de 80 ans[1] - [10] - [11].

RĂ©sultats en championnat du monde de Formule 1

Victoires en championnat du monde de Formule 1

# Année Manche Grand Prix Circuit Position de départ Écurie Voiture Résumé
119798/15FranceDijon-PrenoisPole positionElf Renault SportRenault RS10Résumé
2198010/14AutricheÖsterreichring2eÉquipe Renault ElfRenault RE20Résumé

RĂ©sultats complets en championnat d'Europe de Formule 2

(Les courses en gras indiquent la pole position ; les courses en italique indiquent le meilleur tour en course.)

Année Équipe Châssis Moteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 16 Classement Points
1968 Matra Sports Matra MS7 Cosworth FVA HOC THR JAR PAL TUL ZAN PER HOC
9
VAL NC 0
1970 Constructions Mécaniques Pygmée Pygmée MDB15 Cosworth FVA THR
Nq.
HOC BAR
11
ROU
DNQ
PER
8
TUL IMO
DNQ
HOC
Np.
16e 2
1971 Equipe Tecno Elf Tecno TF71 Ford BDA HOC
Abd.
THR NĂśR JAR
DNQ
PAL
DNQ
ROU
DNQ
MAN TUL ALB
DNQ
VAL VAL NC 0
1972 Elf John Coombs March 722 Ford BDA MAL
Ret
THR HOC IMO
NC
MAN
2
PER
Ret
14e 7
Alpine A367 PAU
DNQ
PAL HOC ROU
DNS
Ă–ST
Ret
SAL
9
ALB
Ret
HOC
10
1973 Elf John Coombs Alpine A367 Ford BDA MAL HOC THR
Ret
NĂśR
Ret
PAU KIN NIV HOC ROU
DNS
MNZ MAN
Ret
KAR PER
Ret
SAL NOR ALB
5
VAL 24e 3
1974 Ecurie Elf Alpine A367 BMW BAR
3
HOC PAU
4
SAL
Ret
HOC
1
MUG
7
KAR PER HOC
3
VAL
Ret
4e 20
1975 Ecurie Elf Elf 2J BMW EST
8
THR
5
HOC
Ret
NĂśR
4
PAU
2
HOC
Ret
SAL
1
ROU
Ret
MUG
Ret
PER
Ret
SIL
Ret
ZOL
Ret
NOG
3
VAL 5e 24
1976 Ecurie Elf Elf 2J Renault HOC
Ret
THR
14
VAL
1
SAL
6
PAU
3
HOC
4
ROU
2
MUG
1
PER
4
EST
2
NOG
Ret
HOC
1
Champion 53
Source:[12]

RĂ©sultats aux 24 Heures du Mans

Année Équipe n° Châssis Cat. Équipiers Tours En course Résultat
Moteur
1968 Société des Automobiles Alpine29Alpine A220P 3.0 Jean Guichet185-Abandon
Renault-Gordini 3,0 L V8
1969 Société des Automobiles Alpine29Alpine A220/69P 3.0 Patrick Depailler209-Abandon
Renault-Gordini 3,0 L V8
1970 Équipe Matra Simca30Matra Simca MS650P 3.0 Patrick Depailler
Tim Schenken
70-Abandon
Matra 3,0 L V12
1972 Équipe Matra Simca Shell16Matra Simca MS660CS 3.0 David Hobbs278-Abandon
Matra 3,0 L V12
1973 Équipe Matra Simca Shell12Matra Simca MS670BS 3.0 Jean-Pierre Jaussaud331-3e
Matra 3,0 L V12
1974 Équipe Gitanes9Matra Simca MS670CS 3.0 François Migault324-3e
Matra 3,0 L V12
1976 Renault Sport19Renault Alpine A442Gr.6
3.0
José Dolhem
Patrick Tambay
135pole position
en 3 min 33 s 01
Meilleur tour
en 3 min 43 s 0
Abandon
Renault 2,0 L Turbo V6
1977 Renault Sport9Renault Alpine A442Gr.6
+2.0
Derek Bell257pole position
en 3 min 31 s 07
Abandon
Renault 2,0 L Turbo V6
1978 Équipe Renault Elf Sport Calberson4Renault Alpine A442AGr.6
+2.0
José Dolhem
Guy Fréquelin
Jean Ragnotti
358meilleur tour
en 3 min 34 s 2
4e
Renault 2,0 L Turbo V6
Renault Sport1Renault Alpine A443Gr.6
+2.0
Patrick Depailler279-Abandon
Renault 2,0 L Turbo V6
1989 Team Sauber Mercedes62Sauber C9C1 Alain Cudini
Jean-Louis Schlesser
378-5e
Mercedes-Benz M119 5,0 L Turbo V8
1991 Peugeot Talbot Sport5Peugeot 905C1 Philippe Alliot
Mauro Baldi
18-Abandon
Peugeot SA35 3,5 L V10
1992 Peugeot Talbot Sport2Peugeot 905 Evo 1BC1 Philippe Alliot
Mauro Baldi
345-3e
Peugeot SA35 3,5 L V10
1993 Peugeot Talbot Sport2Peugeot 905 Evo 1BC1 Philippe Alliot
Mauro Baldi
367-3e
Peugeot SA35 3,5 L V10

Notes et références

  1. François Hurel, « Premier vainqueur Renault en F1, Jean-Pierre Jabouille est décédé », sur Auto Hebdo, (consulté le ).
  2. Son père, Robert Jabouille, architecte DPLG de la ville de Paris, a dressé les plans du pont de Grenelle et de l'allée des Cygnes (« Robert Jabouille (1899-1967) » [PDF], sur premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com (consulté le ).
  3. Jean-Christophe Collin, « TOP 5 des innovations qui font gagner : Le moteur turbocompressé », sur Le magazine L'Équipe, (version du 17 septembre 2014 sur Internet Archive) (consulté le ).
  4. Medhi Casaurang, « Le , Jean-Pierre Jabouille offrait sa première victoire à Renault en F1 », sur Auto Hebdo, (consulté le ).
  5. (en) Rob Widdows, « Professorial Jabouille on his fiery Renault team-mate Arnoux », sur Motor Sport, (consulté le ).
  6. (it) Davide Cironi, « Forghieri Racconta: 12 domande imperdibili (sous-titrage en français) » [vidéo], sur YouTube, (consulté le ).
  7. Gilles Gaignault, « Décès de Jean-Pierre Jabouille », sur auto moto newsinfo, (consulté le ).
  8. « Creusekistan Classic 2018 : Claude Constant…le bien nommé », sur newsclassicracing.com, (consulté le ).
  9. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  10. « Jean-Pierre Jabouille, ancien pilote de formule 1, est mort. », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. Catherine Perrot, « L'ancien pilote automobile Jean-Pierre Jabouille, qui avait des attaches en Creuse, est mort », sur La Montagne, (consulté le ).
  12. (en) « Jean-Pierre Jabouille », sur motorsportmagazine.com (consulté le ).

Liens externes

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