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Grammaire française

La grammaire française dĂ©signe l'usage courant contemporain (plus qu'historique) de la langue française (orale et/ou Ă©crite), soit plus prĂ©cisĂ©ment « l’étude systĂ©matique des Ă©lĂ©ments constitutifs et du fonctionnement Â»[1] de la langue française. D’un point de vue moins linguistique, la grammaire tend Ă  enseigner Ă  s’exprimer correctement : il s’agit alors de la grammaire normative ou prescriptive du français.

Une grammaire descriptive célèbre en son temps.
Une grammaire descriptive célèbre en son temps.

Cet article vise à présenter les principaux éléments de la grammaire française, tels que les parties du discours, les types de phrases, les formes de phrases, la phrase complexe et la morphologie.

Description

La grammaire descriptive se distingue de la grammaire normative (dite aussi prescriptive)[2]. La première se donne pour objectif de décrire et d'analyser les structures et particularités de la langue française d'un point de vue linguistique. La grammaire descriptive du français a de nos jours nettement profité du développement de la linguistique contemporaine, que ce soit dans le domaine de la grammaire du texte, de la pragmatique ou de la sémantique, renouvelant et affinant ainsi la compréhension des mécanismes du français.

La grammaire normative a, en revanche, pour objet les règles du parler « correct ». Il est en effet important aux yeux de beaucoup de bien connaître les règles de grammaire qui gouvernent ces changements pour s'exprimer correctement, tant oralement qu'à l'écrit. Cette grammaire n'a pas de fin scientifique, mais a seulement pour but de dire « comment il faut s'exprimer ».

La grammaire descriptive relève d'abord de la linguistique, mais pas de la linguistique générale qui a pour objet les phénomènes linguistiques présents dans différentes langues : la grammaire du français relève de la linguistique appliquée, c'est-à-dire de l'étude d'une langue particulière.


Les parties du discours

Par parties du discours, on entend l'ensemble des classes de mots qui composent une langue. Deux mots appartiennent Ă  la mĂŞme classe grammaticale lorsqu'ils peuvent ĂŞtre remplacĂ©s l'un par l'autre dans une phrase sans que la phrase ne cesse d'ĂŞtre correcte. La grammaire française distingue neuf classes de mots :

  • cinq classes variables, les noms, les dĂ©terminants, les pronoms, les adjectifs, les verbes ;
  • quatre classes invariables, les adverbes, les prĂ©positions, les conjonctions (de coordination et de subordination) et les interjections.

Les différentes classes de mots peuvent être étudiées sous l'aspect de leur morphologie (leurs variations ou flexions), de leur syntaxe et de leur sémantique.

Le nom et le groupe nominal

Un groupe nominal est un groupe de mots qui a pour noyau un nom, prĂ©cĂ©dĂ© en gĂ©nĂ©ral d'un dĂ©terminant. Dans le groupe nominal, le nom transmet ses marques de genre et de nombre au dĂ©terminant et Ă  l'adjectif : une veste bleue.

Le groupe nominal minimal est constituĂ© d'un dĂ©terminant et d'un nom commun : une veste. Le groupe nominal est dit Ă©tendu lorsqu'il comporte en outre des expansions du nom, c'est-Ă -dire des mots ou des groupes de mots qui complètent le nom noyau, apportent des prĂ©cisions sur ce qu'il dĂ©signe, sans ĂŞtre indispensables Ă  la correction grammaticale de la phrase. Les diverses expansions du nom sont :

  • l'Ă©pithète (une belle veste) ;
  • le complĂ©ment du nom (la veste de mon ami) ;
  • l' apposition (la veste, une saharienne de soie grège…) ;
  • la proposition subordonnĂ©e relative (la veste qui me plait).

Il peut avoir les fonctions syntaxiques suivantes dans la phrase :

Le déterminant

Voir la page WikipĂ©dia : DĂ©terminant (grammaire).

L'article

Il existe deux types d'article en français : l'article défini et l'article indéfini.

  1. L'article défini.
    Le est l'article défini masculin singulier, la l'article défini féminin singulier, les est l'article défini pluriel masculin et féminin.
  2. L'article indéfini.
    Un est l'article indéfini masculin singulier, une l'article indéfini féminin singulier, des est l'article indéfini pluriel masculin et féminin et du l'article partitif masculin (l'article partitif féminin se réalise par la paire de la).

Le pronom et le groupe pronominal

Le pronom est variable en genre (masculin ou féminin), en nombre (singulier ou pluriel), et parfois aussi en personne. Il prend toujours la signification du mot ou du groupe de mots qu'il remplace (la référence). Cette fonction est exprimée par son nom : pronom signifiant ce qui est « pour », « mis à la place » d'un nom.

Sa signification dépend aussi du contexte extralinguistique (quand le pronom est un déictique), ou du contexte textuel (selon que le pronom est un anaphorique ou un cataphorique). La signification du pronom cataphorique « celle-ci », en revanche, dépend soit du contexte, soit du mot auquel elle se réfère.

Les particularités syntaxiques du pronom sont identiques à celles du nom, que le pronom peut remplacer dans la phrase.

Pronoms sujets Pronoms COD Pronoms COI Pronoms disjoints Pronoms réfléchis
1re personne du singulier je me me moi me / moi-mĂŞme
2e personne du singulier tu te te toi te / toi-mĂŞme
3e personne du singulier il / elle le / la lui lui / elle se / lui-mĂŞme / elle-mĂŞme / soi
1re personne du pluriel nous nous nous nous nous / nous-mĂŞmes
2e personne du pluriel vous vous vous vous vous / vous-mĂŞmes
3e personne du pluriel ils / elles les leur eux/elles se / eux-mĂŞmes / elles-mĂŞmes
DĂ©finition

Le pronom personnel est une catĂ©gorie de pronom servant Ă  dĂ©signer les trois types de personne grammaticale. Il a deux rĂ´les possibles dans la phrase : il peut avoir la valeur d'un pronom dĂ©ictique ou celle d'un pronom reprĂ©sentant.

Pronoms personnels déictiques

Le pronom personnel de première ou de deuxième personne sert à désigner une personne qui participe à l'acte d'énonciation. Il possède donc une valeur déictique.

Regarde-moi quand je te parle. Moi et je dĂ©signent le locuteur, alors que te dĂ©signe le destinataire.
Pronoms personnels représentants

Le pronom personnel de troisième personne sert à désigner des personnes ou des choses qui ont déjà été mentionnées ou qui vont l'être. Il a une valeur anaphorique ou cataphorique, il fait partie des pronoms représentants.

Un homme est montĂ© dans le bus. Il m'a beaucoup intriguĂ©. Il remplace le groupe nominal un homme, il a donc une valeur anaphorique.
Il m'a beaucoup intriguĂ©, cet homme qui est montĂ© dans le bus. Il annonce le groupe nominal cet homme, il a donc une valeur cataphorique.

Nous et vous peuvent avoir un rôle déictique ou associer un déictique et un représentant.

Toi et moi, nous nous comprenons Ă  demi-mot. Nous est ici l'Ă©quivalent de je + tu : il s'agit donc d'un reprĂ©sentant reprenant les dĂ©ictiques dĂ©signant le locuteur et le destinataire.

Le pronom impersonnel il n'est ni dĂ©ictique ni reprĂ©sentant : Il pleut.

Le pronom sujet on a un sens indĂ©fini, mais a tendance Ă  remplacer le pronom nous dans le langage parlĂ©.

On dit que tout va mal. → On signifie un groupe de personnes indĂ©fini.
On va Ă  la piscine. → On signifie nous.
Pronoms personnels formels

Le pronom vous remplace tu dans un contexte formel. Il s'agit du vous de politesse.

Je vous en prie; S'il vous plaĂ®t.
Formes conjointes et disjointes du pronom personnel

La forme conjointe est la forme que prend le pronom lorsqu'il n'est pas sĂ©parĂ© du verbe, si ce n'est par une autre forme un autre pronom de forme conjointe ou par l'adverbe de nĂ©gation ne :

Je regardai l'inconnu avec insistance.
Je le regardai avec insistance.
Je ne détournai pas mon regard.

La forme disjointe est la forme que prend le pronom lorsqu'il est sĂ©parĂ© du verbe ou employĂ© sans verbe. Il peut ĂŞtre :

  • sĂ©parĂ© du verbe par une prĂ©position ; ex. : J'ai rĂŞvĂ© de toi.
  • en position dĂ©tachĂ©e ; ex. : Lui, c'est quelqu'un sur lequel on peut compter.
  • sujet mis en relief ; ex. : Lui n'est pas arrivĂ© en retard.
  • utilisĂ© dans une apostrophe ; ex. : Toi, approche !
  • placĂ© après ne…que ; ex. : Je n'ai vu que lui.
  • utilisĂ© dans une rĂ©ponse elliptique ; ex. : - Qui est lĂ  ? - Moi.
  • employĂ© avec une tournure de prĂ©sentation ; ex. : C'est lui que je veux voir.
  • coordonnĂ© Ă  un nom, un groupe nominal ou Ă  un autre pronom ; ex. : Ton frère et moi sommes amis.
Pronoms réfléchis

Aux troisièmes personnes du singulier et du pluriel, et aux formes disjointes, le pronom personnel prend une forme spécifique lorsqu'il est réfléchi, c'est-à-dire lorsqu'il représente le même référent que le sujet.

Forme conjointe Forme disjointe
1re personne me moi-mĂŞme
2e personne te toi-mĂŞme
3e personne se lui-mĂŞme / soi (dans un sens gĂ©nĂ©ral)
  1re personne nous nous-mĂŞme
  2e personne vous vous-mĂŞme
  3e personne se eux-mĂŞmes
Ils se sont rencontrĂ©s Ă  la piscine.
Il se parle Ă  lui-mĂŞme.

Les pronoms réfléchis conjoints servent à construire les formes pronominales (verbe pronominal), réciproques ou pronominales passives.

  • Dans la construction rĂ©flĂ©chie, le sujet exerce l'action sur lui-mĂŞme. ex. : Je me vois dans la glace.
  • Dans la construction rĂ©ciproque, les diffĂ©rents sujets exercent leur action les uns sur les autres. ex. : Nous nous Ă©crivons rĂ©gulièrement.
  • Le verbes en construction pronominale peuvent prendre une valeur passive. ex. : Ces articles se vendent cher.
Pronoms adverbiaux

Les formes en et y sont des pronoms remplaçant généralement une préposition. On parle alors de pronoms adverbiaux[3], car ils ont souvent, comme les adverbes, une fonction circonstancielle.

Le pronom y inclut le sens de la préposition « à » ou d'une préposition de sens locatif ou directif (sur, dans…). Il peut avoir les fonctions de :

  • complĂ©ment essentiel de lieu ;
Allons à la piscine ensemble. → Allons-y ensemble. Il était sur le toit. → Il y était.
Ils ont rencontré des amis à la piscine. → Ils y ont rencontré des amis. Je l'ai accompagnée dans le parc → Je l'y ai accompagnée.
Il ne pense pas assez à son bac. → Il n' y pense pas assez.
  • complĂ©ment de l'adjectif ;
Il est favorable à certaines réformes. → Il y est favorable.

Le pronom en remplace la préposition de. Il peut avoir les fonctions de :

  • complĂ©ment essentiel de lieu ;
Je viens de la piscine. → J' en viens.
J'ai rapporté des fruits du magasin. → J' en ai rapporté des fruits.
Vous parliez des nouvelles réformes. → Vous en parliez.
Je connais tous les recoins de la ville. → J' en connais tous les recoins.
  • complĂ©ment de l'adjectif ;
Il est fier de sa réussite. → Il en est fier.
Je t'ai déjà donné beaucoup d'argent. → Je t' en ai déjà donné beaucoup.
C'est de l'eau plate. → C' en est.
DĂ©finition

Le pronom relatif a pour rĂ´le de relier une proposition (subordonnĂ©e) relative Ă  la proposition principale Ă  laquelle elle est rattachĂ©e.

Lorsque la proposition subordonnée relative est adjective, le pronom relatif remplace un groupe de mots que l'on appelle son antécédent. L'antécédent est situé dans la proposition dont dépend la relative, le pronom a alors une valeur anaphorique.

L'ordinateur que tu m'as donnĂ© n'est pas très performant.

Lorsque la relative est substantive, le pronom relatif n'a pas d'antécédent, il est nominal.

Qui va Ă  la chasse perd sa place.
Forme simple

La forme simple du pronom relatif varie selon le caractère animé ou inanimé de l'antécédent.

Fonction Antécédent animé Antécédent inanimé
Sujet qui qui
COD que que
Complément prépositionnel dont, préposition + qui dont, où, préposition + quoi
L'homme qui nous a saluĂ©s est un ami. / C'est un ami avec qui j'ai longtemps voyagĂ©.
Forme composée

La forme composĂ©e du pronom relatif varie selon le genre et le nombre de son antĂ©cĂ©dent. Il peut se contracter avec les prĂ©positions Ă  et de.

Fonction Masculin singulier Masculin pluriel FĂ©minin singulier FĂ©minin pluriel
Sujet lequel lesquels laquelle lesquelles
Complément prépositionnel préposition + lequel préposition + lesquels préposition + laquelle préposition + lesquelles
Avec la prĂ©position Ă  auquel auxquels Ă  laquelle auxquelles
Avec la prĂ©position de duquel desquels de laquelle desquelles
Cet homme nous a saluĂ©s, lequel est un ami.
C'est un ami avec lequel j'ai longtemps voyagĂ©.
Pronoms interrogatifs

Un pronom interrogatif permet de demander l'identitĂ© de la personne ou de la chose concernĂ©e par le reste de la phrase. Les pronoms interrogatifs peuvent ĂŞtre simples, renforcĂ©s ou composĂ©s.

Forme simple

Les formes simples des pronoms interrogatifs varient selon le caractère animé ou inanimé du référent, et la fonction du pronom.

Fonction Référent animé Référent inanimé
Sujet qui
COD qui que
Complément prépositionnel préposition + qui préposition + quoi
Qui as-tu rencontrĂ© ?
Avec qui iras-tu Ă  la piscine ?
Forme renforcée

À chaque forme simple correspond une forme renforcée qui est une locution pronominale interrogative.

Fonction Référent animé Référent inanimé
Sujet qui est-ce qui qu'est-ce qui
COD qui est-ce que qu'est-ce que
Complément prépositionnel préposition + qui est-ce que préposition + quoi est-ce que
Qui-est-ce que tu as rencontrĂ© ?
Avec qui est-ce que tu iras Ă  la piscine ?
Forme composée

La forme composĂ©e varie selon le genre, le nombre et la fonction du rĂ©fĂ©rent, et peut se contracter avec les prĂ©positions Ă  et de. Elle a une valeur anaphorique, car elle reprend un groupe nominal.

Fonction Masculin singulier Masculin pluriel FĂ©minin singulier FĂ©minin pluriel
Sujet, COD lequel lesquels laquelle lesquelles
Complément prépositionnel préposition + lequel préposition + lesquels préposition + laquelle préposition + lesquelles
Avec la prĂ©position Ă  auquel auxquels Ă  laquelle auxquelles
Avec la prĂ©position de duquel desquels de laquelle desquelles
J'ai achetĂ© deux livres. Lequel veux-tu lire ?
Tu as beaucoup d'amis. Avec lequel iras-tu Ă  la piscine ?
Pronoms possessifs

Le pronom possessif remplace un groupe nominal introduit par un dĂ©terminant possessif. Il varie selon le genre, le nombre du possĂ©dĂ©, et la personne du possesseur.

Personne et nombre Masculin singulier Masculin pluriel FĂ©minin singulier FĂ©minin pluriel
1re personne du singulier le mien les miens la mienne les miennes
2e personne du singulier le tien les tiens la tienne les tiennes
3e personne du singulier le sien les siens la sienne les siennes
1re personne du pluriel le nĂ´tre les nĂ´tres la nĂ´tre les nĂ´tres
2e personne du pluriel le vĂ´tre les vĂ´tres la vĂ´tre les vĂ´tres
3e personne du pluriel le leur les leurs la leur les leurs
Ma voiture est en panne, mais la tienne roule encore.
PrĂŞte moi ton stylo, j'ai oubliĂ© le mien.
Pronoms démonstratifs
Formes Masculin singulier Masculin pluriel Neutre singulier FĂ©minin singulier FĂ©minin pluriel
Forme simple celui ceux ce celle celles
Forme composée celui-ci, celui-là ceux-ci, ceux-là ceci, cela, ça celle-ci, celle-là celles-ci, celles-là
DĂ©finition

Le pronom dĂ©monstratif remplace un groupe nominal prĂ©cĂ©dĂ© d'un dĂ©terminant dĂ©monstratif.

  • Il peut avoir une valeur dĂ©ictique :
Regardez donc celle-lĂ  !
  • mais aussi de reprĂ©sentant, total : 
Il Ă©crit souvent Ă  son frère. Celui-ci ne lui rĂ©pond jamais.
  •  ou partiel :
 Ces livres sont très intĂ©ressants, je vous conseille celui-lĂ .
Formes simples

La forme simple d'un pronom dĂ©monstratif reprend un nom, mais pour le modifier et dĂ©signer un autre rĂ©fĂ©rent. C'est pourquoi elle est toujours accompagnĂ©e de :

Ce fauteuil est confortable, mais celui que nous avions essayĂ© hier l'Ă©tait plus.
Les plats de ce restaurants sont excellents, mais ceux d'ici sont meilleurs.
Ces peintures sont celles reprĂ©sentant des paysages. â€” Les exercices Ă  faire sont ceux notĂ©s dans le livre.

Le pronom dĂ©monstratif simple ce est dĂ©signĂ© comme neutre, car il ne varie pas en genre ni en nombre, et se rĂ©fère uniquement Ă  des inanimĂ©s. Il intervient exclusivement pour former des propositions subordonnĂ©es relatives. 

Ce qu'il a dit m'a beaucoup Ă©nervĂ©.
Formes composées

La forme composée d'un pronom démonstratif n'est pas nécessairement modifiée par un autre référent. La particule localisatrice ci renvoie à la forme la plus proche, alors que la particule là renvoie à quelque chose de plus éloigné.

Ces livres sont intĂ©ressants. Je vous conseille celui-ci.
Ces dossiers sont urgents. Traitez ceux-lĂ  en prioritĂ©.

Les pronoms dĂ©monstratifs composĂ©s ceci, cela et Ă§a sont dĂ©signĂ©s comme neutres, car ils ne varient pas en genre ni en nombre, et se rĂ©fèrent uniquement Ă  des inanimĂ©s.

  • Ils ont une valeur de reprĂ©sentant : 
Je t'ai apportĂ© des livres. / Pose cela sur la table.
  • ou de dĂ©ictique :
C'est quoi, Ă§a ?
Pronoms indéfinis

Un pronom indéfini désigne un être animé ou inanimé dont on ne précise pas l'identité ou le nombre.

  • Le pronom indĂ©fini peut ĂŞtre nominal :
  Chacun voit midi Ă  sa porte.
  • ou reprĂ©sentant : 
Tous ses amis Ă©taient venus. Il a offert un cadeau Ă  chacun.

On peut classer les pronoms indéfinis en tenant compte de leur sens.

Sens Pronoms
la quantité nulle aucun, nul, pas un, personne, rien…
la quantité égale à un quelqu'un, quelque chose, n'importe qui, n'importe quoi…
la quantité imprécise certains, quelques-uns, d'aucuns, plusieurs, peu, beaucoup, la plupart…
la totalité tout, tous, chacun…
la similitude le même, la même, les mêmes…
la différence un autre, une autre, d'autres, l'autre, les autres…
Pronoms numéraux

Le pronom numéral équivaut à un nom précédé d'un déterminant numéral. Il a la même forme que le déterminant numéral et peut être cardinal (deux) ou ordinal (le deuxième), mais a les fonctions d'un groupe nominal. Le pronom numéral est presque toujours représentant.

 Nous avons examinĂ© dix dossiers. Cinq ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s.    

Le verbe

  • Les particularitĂ©s morphologiques du verbe en français : le verbe varie en personne (1re, 2e, 3e), en nombre (singulier ou pluriel), en temps (prĂ©sent, futur, imparfait, passĂ© composĂ©, passĂ© antĂ©rieur, plus-que-parfait, passĂ© simple, futur antĂ©rieur, conditionnel prĂ©sent, conditionnel passĂ©), en mode (indicatif, subjonctif, infinitif, impĂ©ratif, participe, gĂ©rondif) et en voix (passif, actif).
  • Les particularitĂ©s sĂ©mantiques du verbe en français : il dĂ©signe un Ă©tat (ĂŞtre, paraĂ®tre, sembler, devenir, demeurer, rester et passer pour) ou une action (manger, boire, penser, etc.).
  • Les particularitĂ©s syntaxiques du verbe en français : il est le nĹ“ud de la phrase. Sans lui, il n'y a pas de phrase. Il nĂ©cessite souvent des complĂ©ments (complĂ©ment d’objet direct et/ou indirect). Les verbes d'Ă©tat (ĂŞtre, demeurer, passer pour, sembler, etc.) ont la fonction de copule entre le sujet et l'attribut du sujet.

La grammaire nouvelle, cependant, apporte quelques changements à la terminologie et la définition de la classe du verbe. Abordé davantage dans sa dimension syntaxique que sémantique, le verbe est désormais enseigné comme occupant la fonction de prédicat, au même titre qu'un nom peut occuper la fonction sujet. Parmi les terminologies nouvelles, on remarquera également que le complément d'objet direct devient le complément direct du verbe, le complément d'objet indirect devient le complément indirect du verbe, et les verbes d'état sont maintenant désignés comme des verbes attributifs.

Les temps

Le temps permet, comme son nom l’indique, de situer l’action dans le temps. Certains temps sont absolus (présent, imparfait, passé simple, passé composé, futur) et d’autres relatifs (comme le passé antérieur, le plus-que-parfait, le futur antérieur), les premiers situant simplement le procès dans le temps alors que les seconds le situent en fonction d’autres temps.

Présent

Le présent de l’indicatif a plusieurs usages mais il permet avant tout d'indiquer que l'action a lieu au moment ou lors d'un moment contemporain de celui où le locuteur parle.

Le présent de vérité générale, par contre, désigne une vérité valable de manière générale. On le retrouve par exemple dans des proverbes comme « qui vole un œuf vole un bœuf ».

Passé simple

Le passé simple désigne une action sans rapport avec le moment présent et complètement achevée (aspect accompli de l'action) au moment où le locuteur parle. C'est un temps du récit qui a disparu de la langue parlée. Cependant, dans la narration écrite (romans, essais historiques, etc.), il reste couramment employé : « Raphaël laissa tout à coup échapper un éclat de rire si brusquement intempestif, que son ami lui demanda compte de cette joie brutale. » (Balzac).

Imparfait

Les quatre valeurs principales de l'imparfait sont les suivantes :

  1. L'imparfait de l'indicatif est apte à rendre compte d'un fait situé dans le passé. Il indique que l'évènement n'appartient plus / pas à l'actualité de l'énonciateur. L'imparfait présente le procès dans son déroulement, en cours d'accomplissement (aspect inaccompli de l'action) par opposition au passé simple désignant une action accomplie ;
  2. L’imparfait descriptif : « Les ténèbres étaient profondes. Je ne voyais rien devant moi, ni autour de moi, et toute la branchure des arbres entrechoqués emplissait la nuit d'un rumeur incessante. » (Maupassant) ;
  3. L’imparfait historique : « Le , les troupes allemandes envahissaient la Pologne. » L'imparfait prend ici la place du passé simple. L'indication précise, souvent en tête de phrase, permet cet emploi : le fait est envisagé avec plus d'ampleur ;
  4. L’imparfait de répétition (aspect itératif) : « Tous les ans, elle revenait. » (Maupassant)[4].
Passé composé de l'indicatif

Le passé composé, comme son nom l'indique, est un temps composé de deux éléments : l'auxiliaire avoir ou être (appelé verbe auxiliaire) conjugué au présent + le participe passé du verbe.

Ainsi, au présent, le verbe manger donne : Je mange et au passé composé : J'ai mangé (l'auxiliaire avoir conjugué au présent + le participe passé du verbe manger).

L'auxiliaire employé est généralement le verbe être lorsque le verbe que l'on veut conjuguer au passé composé est un verbe de mouvement.

« je suis allé, je suis parti, je suis tombé ». Dans ce cas, on accorde le participe passé avec le sujet (« Il est tombé, mais elle est tombée »).

Le passé composé s'emploie pour désigner un acte qui a eu lieu dans le passé et qui, dans le passé, a été fini (J'ai mangé puis je suis parti) alors que l'imparfait désigne une action qui a été commencée dans le passé mais qui a été interrompue (Je mangeais mais mon frère est arrivé à ce moment-là).

Passé antérieur

Le passé antérieur se forme avec l'auxiliaire être ou avoir conjugué au passé simple, suivi d'un participe passé (c'est un temps composé).

passé simple : Il acheta des chaussures.
passé antérieur : Il eut acheté des chaussures.

Tout comme le passé simple, le passé antérieur s'utilise plutôt à l'écrit qu'à l'oral. Il sert à indiquer qu'une action s'est terminée au moment où une autre commençait, contrairement au plus-que-parfait qui indique une action en cours d'accomplissement.

passé antérieur : Lorsqu'il eut acheté des chaussures, il essaya de trouver des bottes.
plus-que-parfait : Il avait déjà acheté des chaussures, lorsqu'il essaya de trouver des bottes.
Plus-que-parfait de l'indicatif

Le plus-que-parfait est un temps composé, comme le passé composé avec un verbe auxiliaire + le participe passé du verbe que l'on veut conjuguer. Mais l'auxiliaire n'est pas conjugué au présent, il est à l'imparfait.

Ainsi, on obtient :

  • au prĂ©sent : Je mange ;
  • au passĂ© composĂ© : J'ai mangĂ© ;
  • au plus-que-parfait : J'avais mangĂ©.

Il est utilisé pour marquer l'antériorité d'une action passée inaccomplie par rapport à une autre action passée.

J'avais compris avant qu'il ne me le dise que quelque chose s'Ă©tait produit.
Futur du passé

Voir ci-dessous, Conditionnel présent, 2e partie.

Futur

La langue française contemporaine connaît trois types de futurs : le futur simple, le futur immédiat et le futur antérieur.

Le futur simple
  • Quand le verbe est du premier ou du deuxième groupe, on reprend le verbe Ă  l'infinitif prĂ©sent en ajoutant les terminaisons suivantes : -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont. ex. : manger, je mangerai (premier groupe), finir, je finirai (deuxième groupe).
  • Quand le verbe est un verbe rĂ©gulier du troisième groupe :
    • quand il se termine en -ir : procĂ©der comme avec les premier et deuxième groupes (exceptions : courir, mourir, venir, tenir et leurs dĂ©rivĂ©s, les verbes en -oir) ;
    • dans les autres cas : reprendre la troisième personne de l'indicatif prĂ©sent et utiliser les terminaisons : -rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront (exception : aller). ex. : il reprend, il reprendra.
Le futur immédiat

Il se construit avec le verbe aller conjugué au présent de l'indicatif (en auxiliaire) suivi du verbe principal à l'infinitif et exprime une action dans un futur proche ou considéré comme une intention certaine :

Je vais bientĂ´t dormir.
Je vais aller au bal ce soir.
Le futur antérieur

C'est un temps composé avec l'auxiliaire être ou avoir conjugué au futur simple suivi du verbe au participe passé. Il exprime l'aspect accompli ou l'antériorité par rapport au futur simple correspondant : « Tu ne seras content que quand tu auras cassé cette chaise. » (Cocteau)[5].

Conditionnel présent

Le conditionnel présent est le futur du passé. Il sert surtout à former le résultat d'une condition en étant juxtaposé à cette condition écrite à l'imparfait et commençant par un si.

S'il mangeait moins, il serait en meilleure santé.

Toutefois, il sert aussi à remplacer le futur dans une pensée ou un discours rapporté indirect dans une narration au passé. Dans cet emploi, il joue le rôle d'un temps de l'indicatif et on peut alors l'appeler indicatif futur du passé.

Il pensait, alors, qu'il deviendrait Président.
Conditionnel passé

Le conditionnel passé peut servir de futur du passé antérieur. Il sert alors à former le résultat d'une condition en étant juxtaposé à cette condition écrite au plus-que-parfait et commençant par un si.

S'il avait mangé moins, il aurait été en meilleure santé.

Il peut aussi servir de futur antérieur du passé. Il sert alors à remplacer le futur antérieur dans une pensée ou un discours rapporté indirect dans une narration au passé.

Il pensait, alors, qu'il serait devenu Président lorsqu'il mourrait.
Les modes

Le mode est un aspect de la forme du verbe indiquant le degré de réalité donné par le locuteur (celui qui parle) à la proposition qu'il fait.

La grammaire française permet six modes, deux réels (l'indicatif et l'infinitif) et quatre irréels (le subjonctif, le conditionnel, l'impératif et le participe) qui permettent d'exprimer des fictions, des suppositions, des ordres, etc.

Tous les langages artificiels, tels que les mathématiques, font des propositions selon un mode réel (le plus souvent équivalent de l'infinitif), même s'ils distinguent les hypothèses des axiomes et possèdent des opérateurs indiquant des conditions. L'opposition logique disjonctive entre le vrai et le faux est différente de l'opposition modale entre réalité et fictions.

L'indicatif

Au mode indicatif, ce qui est dit est proposé comme étant un fait réel ou considéré comme tel.

Paul va dans la cuisine. — Je sais que Paul va dans la cuisine. — Paul venait de la cuisine.
Le subjonctif

Au mode subjonctif, ce qui est dit est proposé comme étant une fiction dont la nature est indiquée par le verbe de la proposition principale : un vœu, une supposition, un ordre, etc. En effet, le mode subjonctif ne s'emploie communément que dans une proposition subordonnée à une autre proposition par une conjonction de subordination.

Je veux que Paul aille dans la cuisine. — Supposons que Paul aille dans la cuisine. — Je dois lui parler avant qu'il n'aille dans la cuisine.

La proposition principale peut dans certains cas ĂŞtre sous-entendue.

(…) Qu'il aille dans la cuisine.
L'impératif

Au mode impératif, ce qui est dit est proposé comme une fiction dont la nature est un souhait, une volonté ou un ordre exprimé par celui qui parle.

Va dans la cuisine !

L'impératif n'est qu'une forme particulière et abrégée du mode subjonctif dans les cas où, d'une part la proposition principale qui exprime la volition est sous-entendue, d'autre part cette volition est celle du locuteur, d'autre part enfin le discours s'adresse au sujet de la proposition subordonnée qui apparaît alors comme la proposition principale.

Je veux (je souhaite, j'aimerais) que tu ailles dans la cuisine. est Ă©quivalent Ă  : Va dans la cuisine !
Le conditionnel

Au mode conditionnel, ce qui est dit est proposé comme étant soit réel, soit irréel selon qu'une condition exprimée ou sous-entendue est considérée comme vraie ou fausse. Certains grammairiens actuels[6] rejettent l'idée que le conditionnel soit un mode.

Les deux derniers modes, appelés aussi semi-verbaux parce que le verbe n'est plus vraiment un verbe, sont employés lorsque deux propositions sont composées entre elles sans que leurs verbes aient des sujets distincts. La proposition subordonnée est alors réduite à son verbe qui prend la place d'un nom ou d'un adjectif ayant une fonction dans la proposition principale.

Lorsque le premier verbe est un verbe auxiliaire, c'est-Ă -dire exclusivement les verbes avoir ou ĂŞtre, le second verbe est au mode participe.

Les enfants sont allés dans la cuisine.

Lorsque le premier verbe est un autre verbe, le second verbe est au mode infinitif. Comme le premier verbe est très souvent un verbe semi-auxiliaire (vouloir, devoir, pouvoir, etc.), ou un verbe d'état (paraître, sembler, devenir, demeurer, rester), on considère que l'infinitif est, comme le subjonctif, un mode irréel.

Les enfants veulent aller dans la cuisine. est la contraction de : Les enfants veulent que eux aillent dans la cuisine.
L'infinitif

Au mode infinitif, le verbe est assimilé à un nom qui cesse d'avoir le même sujet que le premier verbe pour jouer la fonction de complément d'objet direct de celui-ci dans la première proposition.

Les enfants veulent (eux) aller dans la cuisine. — Les enfants pensent à partir dans la cuisine.

Bien que substantivé, le verbe au mode infinitif reste invariable et continue à exprimer la réalité d'une action avec des compléments, ici un complément circonstanciel de lieu.

Le participe

Au mode participe, le verbe est assimilé à un adjectif et joue la fonction d'attribut du sujet dans la première proposition.

L'adverbe

L'adverbe est un mot invariable dont la fonction est de modifier le sens du verbe, de l'adjectif ou d'un autre adverbe auquel il se rapporte.

Le professeur parle lentement. (modifie un verbe)
Le professeur parle bien lentement. (modifie l'adverbe)
Il est très gentil. (modifie un adjectif)

On classe les adverbes selon le sens qu'ils modifient :

  • adverbes de manière : bien, mal, ensemble, constamment, convenablement, aisĂ©ment, etc. ;
  • adverbes de temps : aujourd'hui, tĂ´t, longtemps, quelquefois, souvent, toujours, etc. ;
  • adverbes de lieu : devant, derrière, oĂą, près, loin, dehors, ici, lĂ , etc. ;
  • adverbes de quantitĂ© : beaucoup, trop, aussi, assez, tout, très, moins, etc. ;
  • adverbes d’intensitĂ© : si, tellement, tant ; ils introduisent un rapport de consĂ©quence (ex. : Il est si malade qu’il ne peut pas se lever.) ;
  • adverbes d'affirmation et de doute : oui, si, naturellement, probablement, peut-ĂŞtre, etc. ;
  • adverbes de nĂ©gation : non, ne…pas, ne…aucunement, ne…pas du tout, ne…jamais, etc. ;
  • adverbes d'interrogation : combien, comment, oĂą, pourquoi, quand, etc. ;
  • locutions adverbiales : en attendant, petit Ă  petit, de temps en temps, Ă  la longue, Ă  peu près, Ă  propos, en mĂŞme temps, quelque part, par hasard, bien sĂ»r, tout de suite, sans doute, Ă  moitiĂ©, etc.
Morphologie

En général, les adverbes se forment en ajoutant le suffixe -ment au féminin de l'adjectif.

heureux, heureuse → heureusement
vif, vive → vivement
naturel, naturelle → naturellement
Cas particuliers

Quelquefois le -e du féminin se change en -é.

profond, profonde → profondément
aveugle, aveugle → aveuglément
précis, précise → précisément

Pour ceux qui finissent en -é, -i, -u, le suffixe -ment s’ajoute au masculin.

vrai → vraiment
aisé → aisément
résolu → résolument

Ceux qui finissent en -ant ou -ent ont pour suffixe -amment ou -emment. Les deux terminaisons se prononcent de la même façon.

savant → savamment, prudent → prudemment
Place de l'adverbe

Lorsqu'un adverbe modifie un adjectif ou un autre adverbe, il précède ce mot.

Vous êtes mal habillée. (devant un adjectif)
Il va probablement mieux. (devant un adverbe)

Lorsqu'un adverbe modifie un verbe, il se place derrière lui.

S'il modifie un verbe à un temps simple, il se place après lui.

Je le crois généralement.
Parlez-moi franchement.
Il n'Ă©tait jamais Ă  l'heure.

S'il modifie un verbe à un temps composé, l'adverbe se place entre l'auxiliaire et le participe passé quand il est court ou courant (toujours, souvent, déjà, etc.).

Vous avez mal jugé la situation.
J'ai presque fini.
Avez-vous déjà pris votre décision ?

Si l'adverbe est long (comme beaucoup d'adverbes en -ment), peu courant, on le place après le participe passé.

Il vous a parlé gentiment.
Elle a agi généreusement.

Les adverbes de temps et de lieu se placent au commencement de la phrase, après le participe passé ou à la fin de la phrase.

Aujourd'hui, j'ai des courses Ă  faire.
Je l'ai rencontré là-bas.
Je n'ai pas fait grand-chose hier.
Tu t'es levé tard ce matin.
Les conjonctions de subordination

Sont énumérées ci-dessous quelques conjonctions de subordination.

  • Cause : comme, parce que, puisque, Ă©tant donnĂ© que, vu que, sous prĂ©texte que (indicatif)
  • But : afin que, de façon que, de manière que, pour que (subjonctif)
  • But nĂ©gatif (lorsqu'il s'agit d'Ă©viter une certaine consĂ©quence) de peur que, de crainte que (subjonctif)
  • Comparaison : comme, de mĂŞme que, ainsi que, plus/moins que (indicatif)
  • Concession : quoique, quoi que, bien que (subjonctif)
  • Restriction : mĂŞme si (indicatif), encore que, en admettant que (subjonctif)
  • Restriction alternative : tandis que, alors que (indicatif)
  • Condition : si, mĂŞme si (indicatif), au cas oĂą (conditionnel), Ă  condition que, pourvu que, Ă  supposer que (subjonctif)
  • Condition nĂ©gative : Ă  moins que (subjonctif), sauf si, faute de quoi (indicatif)
  • SimultanĂ©itĂ© : au moment oĂą, en mĂŞme temps que, pendant que, tandis que, alors que, lorsque, quand (indicatif)
  • AntĂ©rioritĂ© : avant que, jusqu'Ă  ce que, en attendant que (subjonctif)
  • PostĂ©rioritĂ© : après que, dès que, aussitĂ´t que, une fois que (indicatif)
  • Proportion : Ă  mesure que, chaque fois que, toutes les fois que (indicatif)
  • ConsĂ©quence : Ă  tel point que, si bien que, au point que, de sorte que, de façon que, si/tellement/tant… que (indicatif)
Les conjonctions de coordination

Les conjonctions mais, ou, et, donc[7], or, ni, car sont dites de coordination car elles introduisent une proposition indépendante coordonnée.

Les types de phrases

Chaque phrase :

  • relie un sujet et un prĂ©dicat, c'est-Ă -dire quelque chose qui est Ă  propos du sujet ;
  • relève d'un type fondamental, qui indique le point de vue du locuteur sur ce qu'il dit.

Il existe quatre types de phrases :

  • la phrase dĂ©clarative, oĂą le locuteur affirme son propos ;
  • la phrase interrogative, oĂą le locuteur pose une question ;
  • la phrase injonctive, oĂą le locuteur donne un ordre ;
  • la phrase exclamative.

DĂ©finition

En linguistique, l'interrogation est un acte de langage par laquelle l'Ă©metteur d'un Ă©noncĂ© adresse au destinataire (rĂ©el ou fictif) de celui-ci une demande d'information portant sur son contenu. Une phrase interrogative est couramment appelĂ©e « question Â».

La phrase interrogative française prĂ©sente quatre caractĂ©ristiques :

  • elle se termine par un point d'interrogation ;
  • elle prĂ©sente souvent un sujet inversĂ©, c'est-Ă -dire placĂ© après le verbe  ;
  • elle comporte frĂ©quemment un mot interrogatif (pronom, dĂ©terminant ou adverbe) ;
  • elle possède, Ă  l'oral, une intonation ascendante.

Types d'interrogations

En français, il existe deux types d'interrogations :

  • l'interrogation totale, qui concerne la phrase entière et appelle une rĂ©ponse par oui ou par non
 â€” Est-il malade ? — Oui, il est malade.
  • l'interrogation partielle, qui porte sur un Ă©lĂ©ment de la phrase et appelle une rĂ©ponse plus prĂ©cise. Elle comporte toujours un mot interrogatif
— Qui est-ce ? — C'est un ami.
Interrogation totale
  • L'interrogation totale se caractĂ©rise par l'inversion du sujet. Le sujet est placĂ© après le verbe, on parle d'inversion simple
As-tu rencontrĂ© quelqu'un ?
  • Lorsque le sujet est un groupe nominal ou un pronom autre que ce ou un pronom personnel, ce sujet est placĂ© avant le verbe et est repris par un pronom personnel de 3e personne. On parle alors d'inversion complexe
Luc a-t-il rencontrĂ© quelqu'un ?
  • La locution adverbiale est-ce que est souvent utilisĂ©e pour rĂ©tablir l'ordre sujet-verbe
Est-ce que tu as rencontrĂ© quelqu'un ?
Interrogation partielle
  • L'interrogation partielle se caractĂ©rise souvent par l'inversion du sujet
OĂą est-il parti ?
  • L'inversion peut ĂŞtre complexe
OĂą Luc est-il parti ?
  • Les locutions pronominales qui est-ce qui, qu'est-ce qui, etc. et les locutions adverbiales oĂą est-ce que, quand est-ce que, etc. permettent de rĂ©tablir l'ordre sujet-verbe
OĂą est-ce qu'il est parti ?
Pronoms interrogatifs

Un pronom interrogatif permet de demander l'identitĂ© de la personne ou de la chose concernĂ©e par le reste de la phrase. Les pronoms interrogatifs peuvent ĂŞtre simples, renforcĂ©s ou composĂ©s.

Forme simple

Les formes simples des pronoms interrogatifs varient selon le caractère animé ou inanimé du référent, et la fonction du pronom.

Fonction Référent animé Référent inanimé
Sujet qui
COD qui que
Complément prépositionnel préposition + qui préposition + quoi
Qui as-tu rencontrĂ© ?
Avec qui iras-tu Ă  la piscine ?
Forme renforcée

À chaque forme simple correspond une forme renforcée qui est une locution pronominale interrogative.

Fonction Référent animé Référent inanimé
Sujet qui est-ce qui qu'est-ce qui
COD qui est-ce que qu'est-ce que
Complément prépositionnel préposition + qui est-ce que préposition + quoi est-ce que
Forme composée

La forme composĂ©e varie selon le genre, le nombre et la fonction du rĂ©fĂ©rent, et peut se contracter avec les prĂ©positions Ă  et de. Elle a une valeur anaphorique, car elle reprend un groupe nominal.

Fonction Masculin singulier Masculin pluriel FĂ©minin singulier FĂ©minin pluriel
Sujet, COD lequel lesquels laquelle lesquelles
Complément prépositionnel préposition + lequel préposition + lesquels préposition + laquelle préposition + lesquelles
Avec la prĂ©position Ă  auquel auxquels Ă  laquelle auxquelles
Avec la prĂ©position de duquel desquels de laquelle desquelles
J'ai achetĂ© deux livres. Lequel veux-tu lire ?
Tu as beaucoup d'amis. Avec lequel iras-tu Ă  la piscine ?
DĂ©terminants interrogatifs

Le dĂ©terminant interrogatif quel est variable en genre et en nombre, contrairement Ă  combien de.

Quel livre as-tu lu ?
Combien de livres as-tu lus ?
Adverbes interrogatifs

Les adverbes interrogatifs oĂą, quand, comment, combien et pourquoi sont utilisĂ©s lorsque l'interrogation porte sur les circonstances. Les adverbes interrogatifs possèdent aussi des formes renforcĂ©es oĂą est-ce que, quand est-ce que, etc.

OĂą vas-tu ?
OĂą est-ce que tu vas ?

Les formes de phrases

La négation

En linguistique, la nĂ©gation est une opĂ©ration consistant Ă  dĂ©signer comme fausse une proposition prĂ©alablement exprimĂ©e ou non ; elle s’oppose Ă  l’affirmation. Elle est le plus souvent exprimĂ©e par des adverbes de nĂ©gation.

ne…pas, ne…que, etc.

Types de négations

En français, il existe trois types de nĂ©gations :

  • la nĂ©gation totale qui porte sur la phrase entière, et qui indique que la totalitĂ© de la phrase est fausse ;
Il ne fait pas beau. ;
  • la nĂ©gation partielle, qui porte uniquement sur une partie de la phrase ;
Je ne vois aucun nuage ;
  • la nĂ©gation restrictive, qui a le sens de l'adverbe seulement et aboutit Ă  une idĂ©e positive ;
Il ne fait que pleuvoir.
La négation totale

La nĂ©gation totale est exprimĂ©e par les adverbes corrĂ©latifs ne… pas :

Il ne fait pas beau.
La négation partielle

La nĂ©gation partielle est exprimĂ©e par l'adverbe ne et par des mots nĂ©gatifs spĂ©cifiques qui lui sont associĂ©s :

  • des pronoms indĂ©finis ;
personne, rien, etc.
  • des dĂ©terminants indĂ©finis ;
aucun 
  • des adverbes ;
 jamais, plus, etc.
La négation restrictive

Elle est exprimĂ©e par les adverbes corrĂ©latifs ne…que

Il ne fait que pleuvoir.

Mots négatifs

Dans la phrase nĂ©gative, la nĂ©gation est en gĂ©nĂ©ral exprimĂ©e par une corrĂ©lation. Le premier Ă©lĂ©ment est l'adverbe ne, le second Ă©lĂ©ment Ă©tant

  • un adverbe
 pas, que, etc.
  • un pronom
 rien, personne, etc.
  • ou un dĂ©terminant
 aucun

Cette corrĂ©lation encadre le verbe et certains de ses complĂ©ments (Je ne te le dirai pas.). Ă€ la forme composĂ©e, c'est l'auxiliaire qui est encadrĂ© par les corrĂ©latifs.

Quand l'interrogation partielle porte sur le sujet, les mots négatifs sont placés avant l'adverbe ne ( Rien n'a été fait pour pallier cela.).

Les adverbes négatifs (ne…pas, ne…plus, ne…jamais, etc.) sont placés devant l'infinitif, il n'y a pas corrélation :

Il a tout fait pour ne jamais aller Ă  l'Ă©cole.

Le passif

On distingue habituellement deux voix pour le verbe, la voix active et la voix passive. La voix passive se caractérise par une forme composée particulière, qui associe l'auxiliaire être et le participe passé. L'auxiliaire est au même temps et au même mode que la forme conjuguée du verbe actif :

J'ai lu ce livre. Ce livre a été lu par moi.

La phrase passive

La phrase passive est obtenue par transformation de la phrase active correspondante. Dans la phrase passive :

  • le verbe se met Ă  la voix passive ;
  • le sujet de la phrase active est changĂ© en complĂ©ment d'agent ;
  • le COD de la phrase active est changĂ© en sujet.

Le complément d'agent

Le complément d'agent correspond, dans la phrase passive, au sujet de la phrase active. Il prend la forme d'un groupe prépositionnel introduit par la préposition par ou la préposition de. Il fait partie du groupe verbal.

Ce colis a été intercepté par la douane. — L'allée est bordée de peupliers.

La forme impersonnelle

La forme impersonnelle est la construction d'un verbe dans laquelle le sujet est le pronom impersonnel il. Ce pronom possède deux caractéristiques :

  • il ne renvoie Ă  rien de prĂ©cis (ni une personne, ni une chose) ;
  • il ne peut pas ĂŞtre remplacĂ© par un autre mot ou groupe de mots.

Les verbes impersonnels sont employés uniquement avec le sujet impersonnel il. Il s'agit principalement :

  • de verbes ou de locutions verbales dĂ©signant des phĂ©nomènes mĂ©tĂ©orologiques ;
Il pleut, il fait frais,, etc. ;
  • des verbes et locutions verbales falloir, ĂŞtre question de, etc. ;
  • des verbes ĂŞtre et avoir dans il est (pour indiquer l'heure) et il y a. Ces expressions constituent des prĂ©sentatifs.

L'emphase

Le terme d'emphase désigne les procédés de mise en relief d'un élément de la phrase. On distingue l'extraction et la dislocation.

L'extraction

L'extraction met en relief un élément de la phrase grâce à un présentatif (ex. : Je vais à la piscine. C'est à la piscine que je vais.). L'extraction peut mettre en relief :

  • le sujet (ex. : Mon ami viendra demain soir. → C'est mon ami qui viendra demain soir.) ;
  • le COD (ex. : J'ai mangĂ© de la tourte. → C'est de la tourte que j'ai mangĂ©.) ;
  • le COI (ex. : J'ai Ă©crit au directeur. → C'est au directeur que j'ai Ă©crit.) ;
  • un complĂ©ment circonstanciel (ex. : J'ai mangĂ© Ă  la cantine. → C'est Ă  la cantine que je mange.) ;
  • le complĂ©ment essentiel de lieu (ex. : Je vais Ă  la piscine. → C'est Ă  la piscine que je vais.).

La dislocation

La dislocation détache un élément et le reprend par un pronom personnel, adverbial ou démonstratif (ex. : Je vais à la piscine. → Moi, je vais à la piscine.). La dislocation peut porter sur :

  • le sujet (ex. : Je vais Ă  la piscine. → Moi, je vais Ă  la piscine.) ;
  • le COD (ex. : Je mange ce gâteau. → Ce gâteau, je le mange.) ;
  • le COI (ex. : J'ai rĂ©pondu Ă  mon ami. → Je lui ai rĂ©pondu, Ă  mon ami.) ;
  • l'attribut (ex. : Cette maison est vaste. → Vaste, cette maison l'est !) ;
  • le complĂ©ment essentiel de lieu (ex. : Je vais Ă  la piscine. → A la piscine, j'y vais.).

La phrase complexe

Une phrase complexe est une phrase comportant au moins deux propositions. Deux propositions de même niveau syntaxique peuvent être juxtaposées ou coordonnées. Une proposition peut être subordonnée à une autre dont elle dépend (la proposition principale ou une proposition elle-même subordonnée à une principale).

Propositions juxtaposées et coordonnées

On dit que des propositions sont juxtaposées lorsqu'elles sont séparées par une virgule, un point-virgule ou deux points. On peut juxtaposer des propositions indépendantes ou subordonnées qui ont la même fonction dans la phrase.

Manon était passionée par le plaisir; je l'étais pour elle.

On dit que des propositions sont coordonnées lorsqu'elles sont séparées par une conjonction de coordination ou un adverbe. On peut coordonner des propositions indépendantes ou subordonnées qui ont la même fonction dans la phrase.

Manon Lescaut est un livre particulier et constate un fort pessimisme sur l'amour, mais il plait au public de son temps.

En règle générale, la coordination l'emporte sur la juxtaposition.

Propositions subordonnées relatives

Une proposition subordonnée relative est une expansion d'un nom, introduite par un pronom relatif.

Je passais ainsi des jours et des nuits dont la longueur paraissait Ă©ternelle.

Morphologie

Dans la langue française, certains mots sont variables, suivant le contexte.

Les mots variables, en français, sont :

Les mots des autres catégories sont (presque) toujours invariables :

La déclinaison de l'article défini

Masculin
singulier
FĂ©minin
singulier
Voyelle ou H muet
singulier
Pluriel
Nominatif ou accusatif le la l' les
GĂ©nitif du de la de l' des
Datif au Ă  la Ă  l' aux

La déclinaison de l'article indéfini

Masculin
Singulier
FĂ©minin
Singulier
Pluriel
Nominatif ou Accusatif un une des
GĂ©nitif d'un d'une de
Datif Ă  un Ă  une Ă  des

Grammairiens de la langue française

Références

  1. Le Bon Usage, Paris, De Boek Supérieur, , p.13
  2. Riegel, Pellat et Rioul 2014, p. 25-26.
  3. J. Pinchon, Les pronoms adverbiaux en et y (« Publications romanes et françaises Â», 119), Genève, Droz, 1972, 410 p.
  4. Riegel, Pellat et Rioul 2014, p. 540-547.
  5. Riegel, Pellat et Rioul 2014, p. 553-554.
  6. Voir Maurice Grevisse et André Goosse, Le bon usage, 12e édition, 1986, p. 1299, § 859, renvoi 9.
  7. Selon le TLFI (le Trésor de la Langue Française Informatisé) : « donc » est, en fonction de son emploi dans la phrase, soit une conjonction, soit un adverbe, soit une particule de coordination.

Voir aussi

Bibliographie

  • Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat et RenĂ© Rioul, Grammaire mĂ©thodique du français, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige manuels », , 5e Ă©d. (1re Ă©d. 1994), 1107 p. (ISBN 978-2-13-062756-2, ISSN 1630-5264, BNF 43762452).
  • Gilles Siouffi et Dan van Raemdonck, 100 fiches pour comprendre les notions de grammaire, BrĂ©al/Studyrama, 2014.
  • Marc Wilmet, Grammaire critique du français, De Boeck, 2007.
  • Anne AbeillĂ©, Danièle Godard (sous la dir. de), La Grande Grammaire du Français. Actes Sud & Imprimerie Nationale, 2021.
  • EncyclopĂ©die Grammaticale du Français. En ligne: http://encyclogram.fr/

Articles connexes

Liens externes

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