Gignac (Lot)
Gignac est une commune française située dans le nord du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Martel, une région naturelle constituant le plus septentrional des quatre causses du Quercy, entre Limousin, vallées de la Tourmente et de la Dordogne.
Gignac | |
Vue générale. | |
Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Occitanie |
DĂ©partement | Lot |
Arrondissement | Gourdon |
Intercommunalité | Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne[1] |
Maire Mandat |
Marcel Labroue 2014-2020 |
Code postal | 46600 |
Code commune | 46118 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Gignacois |
Population municipale |
652 hab. (2014) |
Densité | 16 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 45° 00âČ 21âł nord, 1° 27âČ 30âł est |
Altitude | 292 m Min. 153 m Max. 356 m |
Superficie | 40,66 km2 |
Ălections | |
DĂ©partementales | Souillac |
Localisation | |
Liens | |
Site web | gignac-en-quercy.fr |
Exposée à un climat océanique altéré, aucun cours d'eau permanent n'est répertorié sur la commune. Elle est incluse dans le bassin de la Dordogne.
Gignac est une commune rurale qui compte 674 habitants en 2020, aprÚs avoir connu un pic de population de 1 897 habitants en 1886. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde. Ses habitants sont appelés les Gignacois ou Gignacoises.
GĂ©ographie
Localisation
SituĂ©e aux confins de trois dĂ©partements (Lot, CorrĂšze et Dordogne) et de deux rĂ©gions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), la commune de Gignac a installĂ© une borne, baptisĂ©e « pierre des 3 RĂ©gions », au point de jonction des trois RĂ©gions en remplacement d'une borne antique dite « Pierre des Trois ĂvĂȘques »[2], qui existait au moment de la crĂ©ation des premiers Ă©vĂȘchĂ©s, et qui Ă©tait situĂ©e en 1317 au point de jonction des Ă©vĂȘchĂ©s de Cahors, Tulle et Sarlat. Ces deux derniers diocĂšses ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s en 1317 par le pape cadurcien Jean XXII. Sur la carte du chanoine Jean Tarde (1561-1636) apparaĂźt le toponyme « Le puy des 3 evesques ».
Le logo de la commune présente la situation géographique originale de la commune au point de jonction du Limousin (le vert), du Périgord noir (le marron) et du Quercy (le jaune).
Caractérisée par une architecture de qualité (utilisation de pierre calcaire et d'ardoise), la commune doit sa richesse architecturale à la truffe, abondante au XIXe siÚcle et jusqu'en 1950.
La commune, traversĂ©e par le 45e parallĂšle, est situĂ©e sur le causse de Martel. Sa superficie de 4 066 hectares en fait l'une des plus vastes communes du dĂ©partement du Lot. Une vingtaine de hameaux sont rĂ©partis sur le territoire communal. Dâun point de vue historique le hameau qui prĂ©sente le plus dâintĂ©rĂȘt est celui de La BlĂ©nie. CâĂ©tait une possession des moines de lâabbaye dâAubazine (CorrĂšze). Le cartulaire de lâabbaye dâAubazine nous apprend que les habitants du chĂąteau de Tersac sont les Blain et quâils possĂšdent des vignes. Ces Blain ont donnĂ© leur nom Ă une partie de leur domaine aujourdâhui situĂ©e sur le territoire de la commune de Gignac. Il sâagit de la Blaeneg, Ă©crit aussi Blaini (1163â1164)[3]. En 1241, lâinquisiteur Pierre Cellan fait une tournĂ©e d'Inquisition en Quercy. Il juge Ă Gourdon 237 personnes prĂ©venues dâhĂ©rĂ©sie, parmi lesquelles figure Arsen (de La) BlĂ©nie[4]. Pendant les guerres de religion, en 1569, Gignac est mis Ă sac. La grange d'Aubazine de Baudran et son Ă©glise sont dĂ©truites. La BlĂ©nie, membre de Baudran, est dĂ©vastĂ©e[5]. Les troubles religieux de 1795-1796 s'accompagnent de la profanation d'arbres de la LibertĂ©. L'Arbre de la LibertĂ© Ă©tait plantĂ© dans les bourgs, mais aussi dans les hameaux, comme Ă La BlĂ©nie. Les habitants de La BlĂ©nie avaient plantĂ© un arbre que Joseph Veges, mĂ©tayer, a coupĂ© le 11 mai 1796. ArrĂȘtĂ©, inculpĂ©, interrogĂ©, il dĂ©clare que l'orage, au dĂ©but de janvier, a fait tomber la moitiĂ© de l'arbre, l'autre moitiĂ© menaçait de sâĂ©crouler, alors il l'a arrachĂ©, mais il offre de planter un autre arbre. Le 20 mai 1796, Veges est remis en libertĂ©[5].
Communes limitrophes
GĂ©ologie et relief
La commune de Gignac est situĂ©e sur le causse de Martel, Ă l'extrĂ©mitĂ© nord-ouest du dĂ©partement du Lot. La plus grande partie de la commune est constituĂ©e de plateaux calcaires. Les dĂ©pressions sont occupĂ©es par des terres argilo-sableuses. Le point culminant est situĂ© au Pech des Eoules (356 m) sur lequel se dresse un ancien moulin Ă vent. On trouve sur ces terrains calcaires des pelouses sĂšches, des orchidĂ©es endĂ©miques et des chĂȘnes truffiers.
On dénombre plusieurs grottes (non ouvertes au public), une igue conduisant à un ruisseau souterrain en cours d'exploration (profondeur : 45 m) et un gisement paléontologique exceptionnel[6].
Voies de communication et transports
AccÚs par la SNCF gare de Gignac - Cressensac sur la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon (autrefois appelée ligne Paris-Toulouse), et par l'autoroute A20 qui passe sur la commune en limite est. La gare de péage de la section de l'autoroute A 20 Nespouls-Montauban est située au village des Genestes.
Climat
Le climat qui caractĂ©rise la commune est qualifiĂ©, en 2010, de « climat ocĂ©anique altĂ©rĂ© », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en mĂ©tropole[7]. En 2020, la commune ressort du mĂȘme type de climat dans la classification Ă©tablie par MĂ©tĂ©o-France, qui ne compte dĂ©sormais, en premiĂšre approche, que cinq grands types de climats en mĂ©tropole. Ce type de climat, Il sâagit dâune zone de transition entre le climat ocĂ©anique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les Ă©carts de tempĂ©rature entre hiver et Ă©tĂ© augmentent avec l'Ă©loignement de la mer. La pluviomĂ©trie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[8].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent aux donnĂ©es mensuelles sur la normale 1971-2000[9]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le RĂ©chauffement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[10] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[11] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Cressensac », sur la commune de Cressensac-Sarrazac, mise en service en 1991[12] et qui se trouve Ă 8 km Ă vol d'oiseau[13] - [Note 1], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 12,8 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 021,9 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[14].
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Brive », sur la commune de Brive-la-Gaillarde, dans le département de la CorrÚze, mise en service en 1987 et à 18 km[15], la température moyenne annuelle évolue de 12,7 °C pour la période 1971-2000[16], à 12,7 °C pour 1981-2010[17], puis à 13,0 °C pour 1991-2020[18].
Milieux naturels et biodiversité
Gignac n'est pas mentionnĂ©e parmi les communes faisant partie de la zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II Secteur forestier de BorrĂšze[19]. Cependant, une trentaine d'hectares au sud-ouest de la commune â notamment prĂšs du lieu-dit LavayssiĂšre â en fait nĂ©anmoins partie, comme le montre la carte du site[20].
Urbanisme
Typologie
Gignac est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[21] - [22] - [23].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 80 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24] - [25].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (50,1 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (49,7 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante :
forĂȘts (49,4 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (32,8 %), prairies (16,1 %), cultures permanentes (1 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (0,7 %)[26].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Gignac est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse), feux de forĂȘts, mouvements de terrains et sĂ©isme (sismicitĂ© trĂšs faible). Il est Ă©galement exposĂ© Ă un risque technologique, le transport de matiĂšres dangereuses[27]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[28].
Risques naturels
Gignac est exposĂ©e au risque de feu de forĂȘt. Un plan dĂ©partemental de protection des forĂȘts contre les incendies a Ă©tĂ© approuvĂ© par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral le pour la pĂ©riode 2015-2025. Les propriĂ©taires doivent ainsi couper les broussailles, les arbustes et les branches basses sur une profondeur de 50 mĂštres, aux abords des constructions, chantiers, travaux et installations de toute nature, situĂ©es Ă moins de 200 mĂštres de terrains en nature de bois, forĂȘts, plantations, reboisements, landes ou friches. Le brĂ»lage des dĂ©chets issus de lâentretien des parcs et jardins des mĂ©nages et des collectivitĂ©s est interdit. LâĂ©cobuage est Ă©galement interdit, ainsi que les feux de type mĂ©chouis et barbecues, Ă lâexception de ceux prĂ©vus dans des installations fixes (non situĂ©es sous couvert d'arbres) constituant une dĂ©pendance d'habitation[29].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liĂ©s aux cavitĂ©s souterraines (hors mines), des Ă©boulements, chutes de pierres et de blocs, des glissements de terrain et des tassements diffĂ©rentiels[30]. Par ailleurs, afin de mieux apprĂ©hender le risque dâaffaissement de terrain, l'inventaire national des cavitĂ©s souterraines permet de localiser celles situĂ©es sur la commune[31].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie. 68,9 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (67,7 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 466 bĂątiments dĂ©nombrĂ©s sur la commune en 2019, 377 sont en en alĂ©a moyen ou fort, soit 81 %, Ă comparer aux 72 % au niveau dĂ©partemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[32] - [Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux apprĂ©hender le risque dâaffaissement de terrain, l'inventaire national des cavitĂ©s souterraines permet de localiser celles situĂ©es sur la commune[31].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992 et 1999. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[27].
Risques technologiques
Le risque de transport de matiĂšres dangereuses sur la commune est liĂ© Ă sa traversĂ©e par une route Ă fort trafic et une ligne de chemin de fer. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible dâavoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matĂ©riau transportĂ©. Des dispositions dâurbanisme peuvent ĂȘtre prĂ©conisĂ©es en consĂ©quence[33].
Toponymie
- Le toponyme Gignac est basĂ© sur l'anthroponyme gallo-romain Gennos ou Gennius. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-mĂȘme du celtique commun *-Äko-), souvent latinisĂ© en -acum dans les textes. Ce toponyme signifiait : le domaine de Gennius. -iacum Ă©tant aprĂšs la lettre n, il est devenu en occitan nhac, puis francisĂ© en gnac[34].
- Jusqu'Ă la fin du XVIIIe siĂšcle les actes de baptĂȘmes, mariages, dĂ©cĂšs, actes notariĂ©s faisaient mention de "Gignac en Quercy". La plus ancienne mention de la dĂ©nomination "Gignac en Quercy" date de 1541[35]. La mention "ginac en quercy" (sic) la plus rĂ©cente date du 16 janvier 1815 (mariage de Jean Marzarie et de Marie Pau)[36].
Histoire
Ăpoque romaine
On sait qu'Ă l'Ă©poque gallo-romaine il y avait Ă Gignac un domaine gĂ©rĂ© par un Gallo-romain. En tĂ©moigne le nom mĂȘme de Gignac : le suffixe -ac (du suffixe gallo-romain -acum) signifiait « le domaine de ».
Dans ce fundus gallo-romain d'environ mille deux cents hectares, étaient exploités des gisements de minerai de fer (des restes de fours ont été découverts à Saint-Bonnet).
D'autre part, il a été retrouvé au XVIIe siÚcle une statuette de femme en bronze ainsi que des piÚces de l'époque romaine.
La voie gallo-romaine Méditerranée - Rodez - Périgueux - Saintes - La Rochelle traversait de part en part le territoire actuel de Gignac.
Moyen Ăge
Gignac fut complÚtement dévasté et vidé de ses habitants pendant la Guerre de Cent Ans. Gignac est pris en 1356. En 1369, depuis Carlux dont ils se sont rendus maßtres, les Anglais lancent des attaques meurtriÚres sur Gignac, poste avancé de la vicomté de Turenne. En 1399, les hommes de toute la vicomté, lassés des méfaits des Anglais, se regroupent à Gignac et Saint-Bonnet. Ils engagent une lutte sans merci contre l'envahisseur. Il reste de cet épisode un toponyme : « La Bombarderie ». Gignac devient pendant cette période un village fortifié dominé par un donjon plusieurs fois rehaussé comme le montrent les divers appareillages de ce qui est devenu le nouveau clocher de l'église (1987).
Le village subit de nouveaux troubles pendant les guerres de religion (1586)[37]. Gignac est mis Ă sac en 1569. Le 4 fĂ©vrier 1586 l'armĂ©e du duc de Mayenne prend Montignac. Il est Ă la tĂȘte d'une impressionnante armĂ©e : six rĂ©giments de Français, un de Suisses, une gendarmerie française, trois d'Albanais et quatre de reĂźtres, faisant plus de douze cents chevaux. Il s'empare aisĂ©ment de Gignac aux premiers coups de canon. Le village est de nouveau dĂ©vastĂ©. Le duc fait pendre les soldats huguenots dans l'Ă©glise de Gignac et dans la grande salle du chĂąteau de Tersac[38].
Ancien RĂ©gime
Les deux paroisses de Gignac et Saint-Bonnet dépendaient de la vicomté de Turenne, qui fut vendue au roi de France Louis XV le 8 mai 1738[37]. En 1748, le roi revend les terres de l'ancienne vicomté aux enchÚres, paroisse par paroisse. Le 29 février 1748, le duc de Noailles achÚte la seigneurie des paroisses de Gignac et Saint-Bonnet moyennant 45 000 livres.
RĂ©volution
En 1790, les paroisses de Gignac et Saint-Bonnet sont transformées en communes. Début XIXe siÚcle, la commune de Saint-Bonnet est supprimée et rattachée à celle de Gignac.
Passé agricole
- Les anciennes mesures utilisées à Gignac
- Aune : 1,88 m
- Canne carrée : 2,638 m2
- Quartonnée : 10,552 a (la quartonnée se subdivisait en 5 pugnÚres)
- Quarton : 22 l (le quarton se subdivisait en 5 pugnÚres; 4 quartons formaient le sétier)
- Pagelle : 62,30 l (la pagelle se subdivisait en demies et en quarts, elle était composée de 36 pintes).
Certaines de ces mesures ont perdurĂ© jusquâĂ la fin du XXe siĂšcle, en particulier la quartonnĂ©e et le quarton.
MĂ©tamorphose du monde agricole
Trois arbres ont contribué à faire vivre les gens de la commune autrefois :
- le chĂątaignier, dont le fruit a Ă©tĂ© lâaliment de base pendant des siĂšcles ;
- le noyer, qui Ă©tait plantĂ© le long des routes et des chemins (en 1952, il existait Ă lâĂ©cole de Gignac un journal intitulĂ© Au pays de la noix). Aujourd'hui on assiste Ă un renouveau avec l'apparition de noyeraies importantes.
- le chĂȘne-truffier, qui a fait la fortune de la commune de 1890 Ă 1950. GrĂące aux truffes, les familles ont pu construire de nombreuses maisons et granges en pierre calcaire. Aujourd'hui de nouvelles truffiĂšres voient le jour et un marchĂ© aux truffes a Ă©tĂ© recrĂ©Ă© (dernier dimanche de janvier).
Ămigration vers les Ătats-Unis d'AmĂ©rique
[39]
Les conditions de vie Ă©taient trĂšs difficiles Ă Gignac Ă la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle. Beaucoup de familles Ă©taient trĂšs pauvres et le pĂšre « se louait » comme « journalier », câest-Ă -dire quâil partait, lors des grands travaux agricoles, pour travailler Ă la journĂ©e pour sarcler, moissonner, faucher ou vendanger, par exemple. Les enfants, dĂšs lâĂąge de 7-8 ans, Ă©taient louĂ©s comme bergers. Les conditions de vie Ă©taient alors Ă Gignac misĂ©rables, ou bien proches de la misĂšre.
Dans les annĂ©es 1850-1870, la commune de Gignac a connu une crise agricole dâune extrĂȘme gravitĂ©. Lâapparition du phylloxĂ©ra qui a dĂ©truit les vignes, la forte natalitĂ© qui a conduit les enfants puĂźnĂ©s Ă sâexiler pour chercher du travail, la petitesse des exploitations agricoles, le manque de moyens financiers ont entraĂźnĂ© des bouleversements considĂ©rables. La commune Ă©tait peuplĂ©e par des familles souvent nombreuses, vivant sur de petits domaines dont elles nâĂ©taient pas toujours propriĂ©taires et oĂč se posait le problĂšme de la succession.
La durĂ©e et la duretĂ© du service militaire de lâĂ©poque sont aussi considĂ©rĂ©es comme des facteurs dâincitation Ă lâĂ©migration : « Pourquoi ne pas tenter sa chance ailleurs plutĂŽt que de perdre son temps ? » En 1867, la durĂ©e Ă©tait de sept ans pour ceux qui tiraient au sort les mauvais numĂ©ros. Les jeunes hommes qui ont tirĂ© le bon numĂ©ro vont au service militaire Ă la place de ceux, plus aisĂ©s, qui ont tirĂ© le mauvais numĂ©ro. VoilĂ pourquoi on voit pendant cette pĂ©riode, aux archives municipales, autant de jeunes gens tuĂ©s ou morts de maladie au Proche-Orient ou en Afrique.
En 1872, le service devient obligatoire pour tous pendant 5 ans (remplacement supprimĂ©). En 1889, la durĂ©e passe Ă 3 ans, en 1895 Ă 2, mais revient Ă 3 en 1913. Ă la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle, nombreux sont ceux qui gagnent Paris ou les grandes villes pour chercher un travail. Mais lâAmĂ©rique reprĂ©sente une vraie aubaine pour tous ceux qui veulent se dĂ©rober au service militaire.
Le visiteur qui parcourt le bourg de Gignac ou qui visite lâĂ©glise est aujourdâhui surpris de trouver un coin dâAmĂ©rique dans ce village du Lot. Une imposante villa San Francisco, appelĂ©e la maison des AmĂ©ricains, attire immanquablement le regard. Et sur les vitraux de lâĂ©glise, on peut lire les noms de donateurs nĂ©s Ă Gignac, mais domiciliĂ©s Ă San Francisco.
Deux frĂšres Ă l'origine de ce flux migratoire
Antoine VayssiĂ©, nĂ© en 1868, a Ă©tĂ© berger dĂšs lâĂąge de 8 ans, comme beaucoup dâenfants Ă ce moment-lĂ . En 1887, Ă l'Ăąge de 19 ans, Antoine VayssiĂ© et son frĂšre Jean-Bazile, 17 ans, rejoignent New York, puis la Californie. En 1894 leurs frĂšres Julien et Alexandre les rejoignent. Les sĂ©jours des AmĂ©ricains Ă Gignac ne passent pas inaperçus. Quand les frĂšres VayssiĂ© reviennent pour la premiĂšre fois, ils donnent aux habitants de la commune lâimpression dâhommes jeunes qui ont rĂ©ussi leur vie. On parle alors des « AmĂ©ricains », et on les envie. Ils donnent lâimage dâhommes qui ont gagnĂ© beaucoup dâargent.
Ils proposĂšrent dâemmener des cousins, des voisins dans la difficultĂ©. Ce fut le dĂ©but dâune filiĂšre dâĂ©migration qui allait se poursuivre au cours des dĂ©cennies suivantes, jusqu'en 1929. Plusieurs dizaines d'habitants de Gignac ou des communes environnantes ont rejoint la colonie gignacoise aux Ătats-Unis.
Bouleversements au XXe siĂšcle
Dans le domaine agricole, les transformations ont Ă©tĂ© nombreuses et importantes pendant le XXe siĂšcle. Câest une vĂ©ritable mĂ©tamorphose quâa connu le monde rural, en particulier pendant la pĂ©riode 1950-1970.
1922 : crĂ©ation de lâUnion coopĂ©rative de Gignac
1925 : création du Premier Syndicat Agricole de Battage de Gignac
1928 : création du Syndicat agricole de battage des Genestes
1932-1933 : création du Syndicat agricole de Battage de Gignac
1937 : création de la Mutuelle-Bétail de la région de Gignac
1942 : crĂ©ation dâun Syndicat corporatif
20 juillet 1950 : ouverture dâune caisse locale d'Assurances mutuelles agricoles contre l'incendie de Gignac
1950 : Caisse locale d'Assurance Mutuelle Agricole contre les Accidents de Gignac (statuts et liste des administrateurs conservés aux Archives municipales)
La population agricole à la Libération
Lâexamen des cartes dâalimentation en usage dĂ©but 1945 donne de Gignac lâimage dâune commune encore essentiellement agricole. En effet, le dĂ©pouillement des 828 fiches dont la rubrique Profession a Ă©tĂ© remplie fait apparaĂźtre un monde presque exclusivement agricole. Plus de la moitiĂ© des habitants travaillaient dans des fermes (485 personnes sur 551 personnes ayant dĂ©clarĂ© une activitĂ© professionnelle, soit 88 %).
Lâagriculture aujourdâhui
L'étude comparative des recensements agricoles 1979-1988-2000 et les données antérieures permettent de formuler un certain nombre de remarques significatives. En 1892, 70 % des exploitations ont moins d'un hectare, 22 % ont de 1 à 5 hectares.
Gignac s'inscrit depuis 1918 dans le mouvement gĂ©nĂ©ral de forte diminution du nombre d'exploitations, Ă la suite du flux continu de migration de lâespace rural vers lâespace urbain.
Le mouvement continu de migration interne, des campagnes vers les villes, sâaccentue pendant les annĂ©es 1950 et 1960. Au dĂ©but des annĂ©es 1970 il reste moins de 100 exploitations agricoles. De 1979 Ă 2000, le nombre d'exploitations passe de 93 Ă 53, et seuls dix chefs d'exploitation (ou co-exploitants) ont moins de 40 ans en 2000. ParallĂšlement, et pendant la mĂȘme pĂ©riode 1979-2000, la superficie moyenne d'une exploitation est passĂ©e de 14 ha Ă 27 ha. Ce double mouvement inverse s'est fortement accentuĂ© au cours de la derniĂšre dĂ©cennie du XXe siĂšcle. Pendant cette mĂȘme pĂ©riode, Gignac connaĂźt Ă©galement une nette augmentation de la surface exploitĂ©e.
Cultures et cheptel
On constate de grands changements dans les cultures mises en Ćuvre : les cultures fourragĂšres sont en trĂšs forte hausse (+28 % en 20 ans) alors que les cultures traditionnelles (cĂ©rĂ©ales, vignes) sont en trĂšs forte baisse. Le couvert vĂ©gĂ©tal de Gignac est donc en train de se transformer, et cela d'autant plus que les bois et forĂȘts (1882 ha en 1979) ne reprĂ©sentent plus que 941 ha, c'est-Ă -dire le quart de la superficie totale de la commune.
La culture du tabac
Dans les annĂ©es 1950-1960, Gignac connaĂźt une explosion au niveau de cette culture dâĂtat. Au plus fort de ce boum agricole, 105 familles plantent du tabac. Chacune dâentre elles a le droit de planter un certain nombre de pieds comptĂ©s par des contrĂŽleurs de lâadministration. Câest une pĂ©riode faste pour les agriculteurs qui bĂ©nĂ©ficient ainsi dâune rentrĂ©e dâargent apprĂ©ciable.
En 2005 il ne reste que deux planteurs de tabac. En 2010, il n'y a plus de plantations de tabac sur la commune.
Politique et administration
Liste des maires
En 1790, les paroisses de Gignac et de Saint-Bonnet deviennent deux communes, chacune d'elles ayant son propre maire. En 1801, la commune de Saint-Bonnet est rattachée à la commune de Gignac. Pendant quelque temps, la nouvelle commune s'appelle Gignac-Saint-Bonnet[37].
Politique environnementale
- Agenda 21 (2013)
- Association tournée vers l'écologie et l'éco-citoyenneté (EcaussystÚme)
Population et société
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. à partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[43] - [Note 3]. En 2014, la commune comptait 652 habitants, en augmentation de 3,82 % par rapport Ă 2009 (Lot : 0,05 %, France hors Mayotte : 2,49 %). |
En 1738, dans l'Ătat de la rĂ©partition des impositions sur les paroisses de la vicomtĂ© de Turenne, on relĂšve dans la paroisse de Gignac 277 feux, et 166 feux dans la paroisse de Saint-Bonnet, soit environ 2 000 habitants[46].
En 1777, les curés recensent à Gignac 900 communiants et 260 à Saint-Bonnet.
En 1789, dans les cahiers de doléances, on dénombre 1 125 habitants pour 240 feux à Gignac et 92 « feux allumants » à Saint-Bonnet. On peut estimer la population totale à environ 1 550 habitants. Le 26 nivÎse de l'an II, le registre de délibération de l'éphémÚre commune de Saint-Bonnet fait état de « 442 individus »[46].
Enseignement
Regroupement Pédagogique intercommunal Gignac (Lot) Nadaillac (Dordogne) (RPI). L'école est fréquentée par des enfants venant de trois départements (Estivals en CorrÚze, Nadaillac et BorrÚze en Dordogne, Gignac dans le Lot).
Ramassage scolaire assuré par les mairies pour le RPI et par le conseil départemental pour les collÚges et le lycée.
Sports
- Football
- Chasse
- Randonnées
- Cyclisme (VTT et vélo sur route)
Ăconomie
Agriculture
Autrefois centre agricole trÚs important, Gignac a subi de plein fouet les conséquences liées à l'évolution du monde agricole. Il ne reste plus aujourd'hui que quelques exploitations agricoles dont les productions principales sont les suivantes :
- La production laitiĂšre ;
- L'Ă©levage de bovins ;
- L'Ă©levage de moutons et chĂšvres ;
- L'Ă©levage de porcs ;
- La production de volailles (en particulier canards, oies) et gavage ;
- Vergers, noyeraies, trufficulture.
Industries agroalimentaires
- Conserves (canards, oies, foie gras) ;
- Noix et cerneaux.
Tourisme
EcomusĂ©e "Du grain Ă la farine" situĂ© sur le Pech des Eoules : moulin Ă vent avec dĂ©monstrations de mouture, four, fournil, cabane, nombreux objets et outils, documents et photos liĂ©s au passĂ© agricole de la commune de Gignac, et plus gĂ©nĂ©ralement des communes qui entourent la Pierre des Trois EvĂȘques.
SituĂ© au bord de l'A 20, Gignac se trouve Ă proximitĂ© immĂ©diate de sites majeurs de la CorrĂšze, du Lot, de la Dordogne, et au cĆur de lieux de dĂ©couverte ou de dĂ©tente :
- Grottes et gouffres : Padirac, Lacave, Lascaux, Lafage ;
- ChĂąteaux et monuments : Turenne, Aubazine, La Treyne, Salignac ;
- Villages et villes de caractĂšre : Collonges la Rouge, Sarlat, Turenne, Brive, Martel, Terrasson ;
- Rocamadour ;
- La vallée de la Dordogne ;
- Terrain de golf en lisiĂšre de la commune (Ă 6 km du bourg) ;
- Lac du Causse Ă huit kilomĂštres : baignade, pĂȘche, plage, Ă©cole de voile ;
- Club hippique Ă 3 km du bourg.
Gignac propose aux visiteurs des possibilités d'hébergement en hÎtels, gßtes ruraux locations meublées.
RĂ©serve de biosphĂšre
Le Conseil international de coordination du Programme MAB (Man and the Biosphere) de l'UNESCO a classé le Bassin de la Dordogne au Réseau mondial des réserves de biosphÚre. Tout le territoire communal appartient à cette réserve de biosphÚre.
Aire de service pour camping-cars
avec possibilité de stationnement (gratuit).
Zone d'activités du Haut-Quercy
Afin dâamĂ©nager les abords du futur aĂ©roport Brive-Souillac, lâinstallation dâune zone dâactivitĂ©s serait possible, entre Cressensac et Gignac, sur un espace de 187 ha. Ce projet a Ă©tĂ© lancĂ© en 2007 et il est portĂ© par le Syndicat mixte du parc dâactivitĂ©s du Haut-Quercy. Aujourd'hui, ce projet est au point mort et on ne sait pas quelles seront les dĂ©cisions de la nouvelle communautĂ© de communes concernant cette Ă©ventuelle zone d'activitĂ©.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Ăglise Saint Martin inscrite aux Monuments historiques[47] en 2004 (chĆur roman et tour de dĂ©fense).
La titulature de cette Ă©glise suggĂšre l'existence d'une paroisse dĂšs le haut Moyen Ăge. Du XIIe au XVIIIe siĂšcle, Gignac devient le siĂšge d'un important archiprĂȘtrĂ© Ă la tĂȘte de 55 paroisses. L'Ă©difice, en grande partie roman, subit de multiples remaniements aprĂšs la Guerre de Cent Ans et aprĂšs les guerres de Religion. Il comporte une nef dont les collatĂ©raux se poursuivent Ă l'est par une chapelle polygonale. Le chĆur ouvert par trois baies en triplet forme le rez-de-chaussĂ©e de l'imposante tour de dĂ©fense et de prestige jointe au XIIIe siĂšcle Ă l'Ă©glise romane. Ă l'ouest la façade est surmontĂ©e d'un clocher-mur (1714-1715). Au sud le portail inclut les Ă©lĂ©ments d'un portail du milieu du XIIe siĂšcle. Chapiteaux, tailloirs et impostes portent un dĂ©cor variĂ© : entrelacs, palmettes, boutons floraux, personnages avec bonnet cĂŽtelĂ© ou encore motifs vĂ©gĂ©taux simplifiĂ©s. Cette diversitĂ© tĂ©moigne de trois campagnes romanes diffĂ©rentes. Le chĆur s'orne d'un tabernacle du XVIIIe siĂšcle et des Ă©lĂ©ments d'un retable de la mĂȘme Ă©poque. L'antependium du XVIe siĂšcle, en bois, reprĂ©sente la CĂšne et provient d'Obazine[47].
- Ăglise romane de Saint-Bonnet[47]
La paroisse de Gignac a Ă©tĂ© partagĂ©e, avant le XIe siĂšcle, en plusieurs paroisses, dont celle de Saint-Bonnet. Cette Ă©glise romane comporte une abside polygonale. La corniche est ornĂ©e de modillons sculptĂ©s de motifs divers, particuliĂšrement des animaux. La travĂ©e du transept est surmontĂ©e d'une coupole octogonale sur pendentifs qui porte un clocher carrĂ©. Les chapiteaux sont simples, formĂ©s d'un tronc de pyramide ou ornĂ©s de grandes feuilles engainant la corbeille. Une base prĂ©sente des tores Ă©pais sculptĂ©s d'un motif de torsades. Le portail s'ouvre sous un arc Ă peine brisĂ© soulignĂ© par un tore continu et encadrĂ© d'une voussure Ă©galement torique. Un tabernacle en bois sculptĂ© (restaurĂ© en 2010), polychrome et dorĂ©, datĂ© du XVIIIe siĂšcle, met Ă l'honneur saint Bonnet, Ă©vĂȘque d'Auvergne au VIIe siĂšcle et patron de l'Ă©glise.
- Chapelle Sainte-Anne de l'hĂŽpital de Gignac (reconstruite au XIXe siĂšcle)
Cet hÎpital est attesté dÚs 1499[48]. L'histoire de cet édifice désigné dans les textes comme étant « la chapelle de l'hÎpital de Martel » est mal connue. La chapelle est située sur un terrain dénommé aujourd'hui encore « Champ de l'HÎpital ». à l'époque médiévale il y avait à Gignac un lieu d'hébergement pour les pÚlerins qui se rendaient à Rome en passant par Rocamadour. Gignac est situé sur le « chemin roumieux », appelé aussi « le vieux chemin » ou encore le « chemin romain ». La chapelle a été largement remaniée lors de deux missions au XIXe siÚcle. Lors de la Mission de 1840, le porche d'entrée a été refait et une cloche a été commandée à la fonderie de Turenne. Cette cloche a été baptisée et installée dans un nouveau clocheton en 1842. En 1895 il a été ajouté la statue d'Anne. La plaque commémorative porte la mention « Mission de 1895 40 jours d'indulgences »[49].
- Monument aux morts de l'artiste toulousain Henry Parayre (1926)
AprĂšs la guerre 1914-1918, un comitĂ© s'est constituĂ© en vue d'Ă©difier un monument communal civil Ă la mĂ©moire des 62 jeunes hommes victimes du conflit. Le ComitĂ© a retenu en 1924 le projet prĂ©sentĂ© par Henry Parayre, professeur Ă l'Ăcole des beaux-arts de Toulouse (1879-1970). L'Ćuvre de cet artiste est mise en place en 1926. C'est le seul monument aux morts rĂ©alisĂ© aprĂšs la guerre de 1914-1918 par cet artiste. Henry Parayre s'est imposĂ© comme chef de file de la sculpture figurative d'esprit classique. Il a fait partie (avec Bourdelle et Maillol) des sculpteurs retenus pour participer Ă la grande exposition « Les maĂźtres de l'art indĂ©pendant 1895-1937 » au Petit-Palais, dans le cadre de l'exposition universelle de 1937. Il exposait six Ćuvres dont L'athlĂšte en bronze acquis par le MusĂ©e d'Art Moderne[50].
- L'Arbre des Trois RĂ©gions, de l'artiste contemporain Costa (2006).
Il s'agit d'un arbre mĂ©tallique censĂ© raconter le terroir et lâhistoire de Gignac. Le tronc, triangulaire, rappelle que la commune est situĂ©e aux confins de 3 rĂ©gions, 3 dĂ©partements, 3 cantons, 3 communes, 3 Ă©vĂȘchĂ©s. Les 55 spirales de lâarbre rappellent que Gignac Ă©tait un archiprĂȘtrĂ© Ă la tĂȘte de 55 paroisses. Une croix et des pointes qui sâĂ©lĂšvent vers le ciel Ă©voquent le passĂ© religieux du village. LâactivitĂ© agricole de la commune est Ă©galement suggĂ©rĂ©e par des Ă©lĂ©ments d'instruments et d'outils agricoles.
La statue (hauteur : 1,50 m, poids : 200,1 kg) provient des Ateliers de Vaucouleurs (Meuse). Elle est l'Ćuvre de l'Union artistique de Vaucouleurs. Elle a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e par le curĂ© de Gignac en 1896, l'abbĂ© Sireyzol, Ă l'occasion de ses noces d'or. La bĂ©nĂ©diction de la statue a donnĂ© lieu Ă une fĂȘte grandiose le 30 novembre 1898. Voici un extrait d'une lettre du curĂ© Sireyzol adressĂ© au futur maire de Gignac, Jean Alard : « Cette statue serait, j'en ai l'espoir, le paratonnerre du bourg et de la contrĂ©e. L'emplacement est admirablement choisi, le puits y attire beaucoup de femmes et peu d'elles regagneraient le bourg sans y laisser un pieux pater devant cette statue. Bien des voyageurs, se voyant lĂ seuls, s'y agenouilleraient sans honte. Ce sera, je crois, un bien grand bienfait que je laisserai Ă ma paroisse, oui, et un souvenir utile »[51]
- Grotte de Sireyjol (non ouverte au public)
DĂ©couverte en 1964, cette grotte - appelĂ©e aussi grotte de SirĂ©jol - est un site de rĂ©fĂ©rence pour les spĂ©cialistes des faunes fossiles. Ce gisement comporte trois sites distincts : des sĂ©pultures datant de 500 ans av. J.-C., des ossements vieux de 5 000 ans, un Ă©boulis vieux de quelque 30 000 ans oĂč les scientifiques de l'universitĂ© de Lyon ont dĂ©couvert des squelettes presque complets d'un tout petit cheval, de deux espĂšces de bison et d'un renne, une trĂšs grande variĂ©tĂ© de microfaune et aussi, chose exceptionnelle, les restes de plusieurs orvets. Le gisement de SirĂ©jol a livrĂ© des restes dâEquus gallicus assez peu abondants, mais remarquablement conservĂ©s. DâaprĂšs les datations au C14, lâĂąge est compris entre 29 100 et 31 500 ans[52].
- Site de la Pierre des Trois ĂvĂȘques au point de rencontre de trois dĂ©partements (CorrĂšze, Dordogne et Lot), trois rĂ©gions (Aquitaine, Limousin et Midi-PyrĂ©nĂ©es) et trois communes (Estivals, Nadaillac et Gignac). En 1317, le pape cadurcien Jean XXII crĂ©e les diocĂšses de Sarlat et de Tulle. Au point de jonction des Ă©vĂȘchĂ©s de Cahors, Tulle et Sarlat Ă©tait implantĂ©e une borne connue depuis sous le nom de Pierre des Trois ĂvĂȘques « distante d'une lieue de Turenne » autour de laquelle « trois gentils hommes vassaux de la dite VicomtĂ© peuvent prendre leur repas en mesme table, chacun d'eux assis dans son fief en l'une des dites trois sĂ©nĂ©chaussĂ©es de Limosin, Quercy et PĂ©rigord » (Archives nationales)[53].
Sur la carte du chanoine Tarde (1561-1636) apparaßt le toponyme « Le puy des 3 evesques ».
Il semble que cette borne ait été une pierre levée, appelée La Quique (le toponyme existe encore). Cette peyra levada était devenue, à l'époque des Celtes (1er millénaire avant notre Úre), un point de repÚre géographique à la jonction des territoires des Petrocores, des Lemovices et des Cadurques, puis, à l'époque médiévale, des provinces du Périgord, du Quercy et du Limousin[54].
En 1824, dans les procĂšs-verbaux de dĂ©limitation des communes de Gignac (Lot), Estivals (CorrĂšze) et Nadaillac (Dordogne), il est fait mention de cette borne : « La ligne de dĂ©marcation est ensuite formĂ©e par un mur jusqu'Ă la Borne appelĂ©e les trois Ă©vĂȘques plantĂ©e au point de contact des trois dĂ©partements, de la CorrĂšze, du Lot et de la Dordogne, et par consĂ©quent Ă la sĂ©paration des communes d'Estival, Gignac et Nadaillac ».
Dans le plan cadastral de Nadaillac figure le toponyme « Borne des trois Ă©vĂȘques », et la parcelle de Gignac contiguĂ« est appelĂ©e « Les trois Ă©vĂȘques ». Cette borne a disparu. En 1987, Louis Muzac, maire d'Estivals, lance l'idĂ©e d'un monument-souvenir, symbole de cette Pierre des Trois ĂvĂȘques. En 2004, Georges Delpech, au nom du conseil municipal de Gignac, installe un roc d'environ 7 tonnes tout prĂšs du point de rencontre. En 2009 et 2010 les trois communes riveraines achĂštent les terrains qui entourent cette nouvelle pierre devenue la Pierre des Trois RĂ©gions. Le est inaugurĂ© cet espace inter-communal autour de la borne de gĂ©omĂštre mise en place le 27 novembre 2009[2].
SituĂ© sur le Pech des Eoules, ce moulin a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© en 1840-1841. Il a fonctionnĂ© jusqu'aux annĂ©es 1885[2]. En 2017, ce moulin a Ă©tĂ© restaurĂ© Ă l'identique par l'Association Lo PatrimĂČni et les Amis du Moulin de Gignac.
Propriété de la commune depuis 2008, il est situé prÚs de l'aéroport de Brive-Souillac : depuis le 14 juin 2010 il était surmonté d'une balise diurne et d'une balise nocturne. La DGAC a définitivement déplacé ces balises sur un poteau à cÎté du moulin réhabilité.
- Croix et calvaires : Une quarantaine de croix ont été conservées. En pierre, fer forgé ou fonte, elles sont situées sur les places ou dans des croisements. La croix en pierre la plus ancienne est datée 1736.
- Fontaines et lavoirs, en particulier des fontaines situées sur l'ancien chemin roumieux qui conduisait les pÚlerins sur le tombeau de l'apÎtre Pierre à Rome (chemin celte de La Rochelle à la Méditerranée) : fontaine romaine de La Quique, fontaine du Touron, fontaine des Genestes.
- Petit patrimoine : On peut encore aujourd'hui voir de nombreux petits bùtiments liés à la vie quotidienne : fours de villages, cabanes en pierre sÚche, grangettes disséminées dans les champs, travail.
Ăquipements culturels
- BibliothĂšque communale et centre multi-media.
- Cinéma rural.
- Associations qui proposent des activités culturelles (cinéma, conférences, théùtre, expositions)
- Festival de musiques actuelles début août. (EcaussystÚme)
- Mise au vent du moulin Ă vent avec fabrication de mouture lors des fĂȘtes locales, pour les JournĂ©es europĂ©ennes des moulins et du patrimoine meulier en mai, pour les JournĂ©es du Patrimoine de Pays et des Moulins en juin et pour les Les JournĂ©es du Patrimoine en septembre.
Personnalités liées à la commune
- Saint Didier, Ă©vĂȘque d'Auxerre, mort vers 623, Ă©tait Quercynois par sa mĂšre Necteria. Dans son testament il lĂšgue sa villa de Gignac (hypothĂšse de lecture) Ă l'Ă©vĂȘque de Cahors.
- Jean-Joseph Cérou, docteur en médecine à Toulouse, capitoul de la ville de Toulouse en 1770, puis juge de la chùtellenie de Gignac. FrÚre aßné de Pierre Cérou.
- Pierre CĂ©rou, auteur dramatique, prĂ©cepteur de lâinfante dâEspagne Marie-Isabelle de Bourbon-Parme, petite-fille de Louis XV. FrĂšre cadet de Jean-Joseph CĂ©rou.
- David BĂ©lonie, membre de la Bande Ă Bonnot.
- Fernando Costa, artiste plasticien sculpteur-soudeur.
Bibliographie
- Paul Brunerie, les MĂ©moires d'un Ăąne, Ă©ditions Sang d'encre, 2006
- Jean-Baptiste Champagnac, Le Paysan et la truffe, Ă©ditions du Laquet, 2000
- Jean-Baptiste Champagnac, Le Paysan et la vie Ă la campagne, Ă©dition du ver luisant, 2003
- Jean-Baptiste Champagnac, Le Paysan, la guerre et la RĂ©sistance, Ă©dition Ver luisant, 2006
- Tibor Pataki, Cressensac dans la Vicomté de Turenne, 1984
- Roger Pestourie, Du Quercy Ă la Guille, Ă©ditions BGA Permezel, 1984
- Roger Pestourie, La RĂ©sistance c'Ă©tait cela aussi, Ăditions sociales, 1969
- Robert Vayssié, Randonnées autour de Gignac, sept fiches descriptives, BibliothÚque, 2002, (ISBN 2-9525963-4-4)
- Robert Vayssié, Le Gignac souterrain, BibliothÚque de Gignac, 2003
- Robert Vayssié Les édifices religieux de Gignac Lot, 2005, (ISBN 2-9525963-2-8)
- Robert VayssiĂ©, Nos ancĂȘtres les Gignacois, DĂ©mographie, traditions, Ă©migration, 2005, (ISBN 2-9525963-0-1)
- Robert Vayssié, Des racines et des hommes, Essai de toponymie sur la commune de Gignac, 2005, (ISBN 2-9525963-1-X)
- Robert Vayssié, Les écoles de Gignac, historique et album photos, février 2006, (ISBN 2-9525963-3-6)
- Robert Vayssié, Gignac hier et avant-hier, Dates et repÚres historiques, janvier 2006, (ISBN 2-9525963-6-0)
- Robert Vayssié Le petit patrimoine de Gignac,2006
- Robert Vayssié Le monument aux morts de Gignac, 2006, (ISBN 2-9525963-5-2)
- Robert Vayssié Gignac dans la Grande Guerre, 114 pages, Association Multi-Media, 2014
- Robert Vayssié Le Moulin de Gignac Lot, 88 pages, 2016
- Un menu de mariage à Gignac en 1928, Quercy-Recherche no 124, juil-août-sept 2006
- Quand de jeunes Gignacois émigraient aux USA, Quercy-Recherche no 125, oct-nov-déc 2006
- Lâhistoire de Gignac inscrite sur les linteaux de portes, Quercy-Recherche no 115, janv-fĂ©v-mars 2004
- Fondation du patrimoine, juillet 2020, Etude dâimpact socio-Ă©conomique de la Fondation du patrimoine, Etude de cas : le moulin Ă vent de Gignac[55]
Articles connexes
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Quand de jeunes Gignacois émigraient aux USA, Robert Vayssié, Quercy-Recherche no 125, oct-nov-déc 2006.
- Robert Vayssié, Le Monument aux Morts de Gignac (Lot), (ISBN 2-9525963-5-2)
- Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de nâafficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă 1999, que les populations correspondant Ă une enquĂȘte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la derniĂšre population lĂ©gale publiĂ©e par lâInsee pour l'ensemble des communes.
- Cartes
- Bruno Marc, Dolmens et menhirs du Quercy, 25 circuits de découverte préhistorique , 1997.
- « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )
Références
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- Robert Vayssié, Le Petit Patrimoine de Gignac Lot, BibliothÚque de Gignac Lot, (ISBN 2-9525963-5-2)
- Bernadette BarriĂšre, Cartulaire de lâabbaye dâAubazine (XIIeâââXIIIe siĂšcle), Clermont-Ferrand, 1989
- Jean Duvernoy, LâInquisition en Quercy, Le registre des pĂ©nitences de Pierre Cellan 1241-1242, LâHydre Ă©ditions, 2001
- 1650-1770 : Tibor Pataki, Cressensac : Essai historique d'une commune dans la vicomté de Turenne, Presses de Chastrusse et cie, Brive, 1984
- Renseignements fournis par Michel Philippe du Museum d'Histoire Naturelle de Lyon (campagne de fouilles de 1975).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,â (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
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- [PDF] - Secteur forestier de BorrÚze (Identifiant national 720008196), Comité des inventaires Aquitaine, INPN, SPN-MNHN, Paris, consulté le .
- Carte de la ZNIEFF 720008196, INPN, consultĂ© le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut Ă droite sur la fenĂȘtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
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- Robert Vayssié, Les édifices religieux de Gignac Lot, (ISBN 2-9525963-2-8)
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