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Germaine Krull

Germaine Krull, nĂ©e le Ă  Wilda-PoznaƄ (ville polonaise alors dĂ©pendante de l’Empire allemand) et morte le Ă  Wetzlar (Allemagne), est une photographe d’origine allemande, figure essentielle du mouvement de la Nouvelle Vision photographique.

Germaine Krull
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Plaque de la rue Germaine-Krull Ă  Paris.

Sa notoriĂ©tĂ© s’est essentiellement construite Ă  Paris dans les annĂ©es Ă  , notamment avec la publication de son portfolio MĂ©tal, reçu comme un manifeste de la Nouvelle Photographie et associĂ© par la critique au constructivisme de LĂĄszlĂł Moholy-Nagy. EngagĂ©e dans l’aventure du magazine VU, premier grand hebdomadaire illustrĂ© français, elle contribue aussi Ă  inventer le reportage photographique moderne en compagnie notamment d’AndrĂ© KertĂ©sz et d’Éli Lotar. Elle a Ă©galement un rĂŽle pionnier dans le domaine du livre photographique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint Brazzaville afin de se mettre au service de la France libre. Elle y crĂ©e un service photographique et rĂ©alise des reportages de propagande. Correspondante de guerre, elle suit le dĂ©barquement des AlliĂ©s de Naples Ă  Strasbourg, arrive en Allemagne au moment de la libĂ©ration du camp de concentration de Vaihingen et part ensuite pour l’Asie du Sud-Est, de Saigon Ă  Bangkok.

À la fin de son contrat de reporter, elle dĂ©cide de rester Ă  Bangkok oĂč elle dirige de Ă  l’hĂŽtel Oriental, dont elle fait un des plus rĂ©putĂ©s d’Asie. ParallĂšlement, elle entreprend de photographier le patrimoine bouddhique de ThaĂŻlande et de Birmanie. Avec AndrĂ© Malraux, elle fait le projet, inabouti, d’un ouvrage sur l'Asie dans la collection L’univers de formes des Ă©ditions Gallimard. En , elle part en Inde, rĂ©alise Tibetans in India, livre sur les TibĂ©tains rĂ©fugiĂ©s en Inde, et s’installe au nord de l’Inde, prĂšs de Dehradun, au sein de la communautĂ© bouddhique de Sakya Trizin. Elle quitte l’Inde en et vit chez sƓur Ă  Wetzlar jusqu’à sa mort.

Biographie

Enfance

Germaine Krull est nĂ©e le Ă  Wilda, l’un des districts de PoznaƄ. La ville est alors dans l’Empire allemand, avant de redevenir polonaise en . Son enfance et son adolescence sont marquĂ©es par l’errance gĂ©ographique de sa famille au grĂ© des expĂ©riences professionnelles malheureuses de son pĂšre ingĂ©nieur-inventeur. AprĂšs PoznaƄ, la famille vit en Bosnie, Ă  Paris, Ă  Montreux, puis dans une campagne isolĂ©e entre Graz et Pettau (aujourd’hui en SlovĂ©nie), Ă  Vienne, en Suisse, et enfin en BaviĂšre. En ses parents se sĂ©parent et sa mĂšre gĂšre une pension de famille Ă  Munich. Son pĂšre, Libre penseur et athĂ©e virulent, hostile Ă  l’école, a pris en charge lui-mĂȘme l’éducation de sa fille. Du fait de cette formation lacunaire « papa m’avait laissĂ© un bel hĂ©ritage de libertĂ© mais pas de savoir[1] », elle est refusĂ©e Ă  l’universitĂ© de Munich. Les seules possibilitĂ©s qui lui restent Ă  Munich sont une Ă©cole de reliure ou le Lehr-und Versuchsanstalt fĂŒr Photographie, Chemiegraphie, Lichtdruck und GravĂŒre (Centre d'enseignement et d'expĂ©rimentation en photographie, chimigraphie, phototypie et gravure)[2] - [1].

Études et engagement politique

C’est donc Ă  la suite de ce choix par dĂ©faut, « non pas par goĂ»t, au contraire », que Germaine Krull intĂšgre l’école de photographie de Munich en . Elle obtient en ou un diplĂŽme de maĂźtre photographe[2]. Elle ouvre son premier studio de photographie Ă  Munich, contribue Ă  un premier livre de nus[3], et rĂ©alise des portraits de facture pictorialiste.

Elle se mĂȘle au bouillonnement intellectuel, artistique et politique du quartier de Schwabing, « fervente de tout ce qu’on pouvait voir ou apprendre », elle se passionne pour la thĂ©osophie et le bouddhisme. Elle se lie d’amitiĂ© avec Max Horkheimer et Fritz Pollock futurs fondateurs de l'Institut de recherche sociale (Institut fĂŒr Sozialforschung) de Francfort-sur-le-Main et alors proches des courants spartakistes. Introduite dans le cercle des intellectuels de l’opposition elle rencontre Kurt Eisner secrĂ©taire du Parti social-dĂ©mocrate indĂ©pendant d'Allemagne (USPD) ainsi qu’Ernst Toller militant socialiste rĂ©volutionnaire. Durant les derniĂšres semaines de la guerre, son atelier devient un lieu de rencontre de militants anarchistes, communistes russes ou sociaux dĂ©mocrates[2] - [1].

Le , elle marche aux cĂŽtĂ©s de Kurt et Else Eisner et de Toller lors du rassemblement de masse sur la Theresienwiese, manifestation exigeant la fin de la guerre. C'est le point de dĂ©part de la rĂ©volution de novembre en BaviĂšre et de l’avĂšnement de la RĂ©publique libre de BaviĂšre dont Eisner devient ministre prĂ©sident. AprĂšs l'assassinat d'Eisner le , une Ă©phĂ©mĂšre RĂ©publique soviĂ©tique de BaviĂšre parvient au pouvoir. Son Ă©crasement le s'accompagne d'une fĂ©roce rĂ©pression des militants d'extrĂȘme-gauche par les contre-rĂ©volutionnaires. Krull aide Tobias Akselrod (en) correspondant en Allemagne du ComitĂ© Central du Parti bolchevique et membre de la RĂ©publique des conseils de BaviĂšre Ă  fuir en Autriche, mais ils sont arrĂȘtĂ©s. Elle va ensuite plaider sa cause Ă  Berlin auprĂšs de Paul Levi dirigeant du KPD, puis Ă  Budapest auprĂšs des dirigeants de la RĂ©publique soviĂ©tique de Hongrie, afin qu’il soit Ă©changĂ© par le pouvoir russe avec un otage allemand. (Akselrod jugĂ© Ă  Munich est condamnĂ© Ă  15 ans de prison mais rentre en Russie un an aprĂšs.) EmprisonnĂ©e ensuite un temps Krull passe en jugement en et obtient un non lieu pour manque de preuves. N’ayant pas la nationalitĂ© bavaroise, elle est expulsĂ©e de l'État de BaviĂšre[2] - [1].

Elle accepte un emploi de photographe Ă  DĂŒsseldorf, puis s’installe Ă  Berlin oĂč elle poursuit son engagement politique. En elle se rend en Russie avec Kurt Adler (Samuel Levit), d’abord Ă  Saint-PĂ©tersbourg au moment de l'Ă©crasement de la rĂ©volte des marins de Kronstadt : « Les marins de Kronstadt furent tous passĂ©s par les armes. Nous ne pouvions rien faire que rager et nous taire ». Le but de Krull et d'Adler est d'assister Ă  Moscou congrĂšs de la IIIe internationale pour y faire valoir l’expĂ©rience des soviets munichois. Au lendemain de la prise de parole d'Adler, considĂ©rĂ©s comme opposants, ils sont arrĂȘtĂ©s par la Tcheka. IncarcĂ©rĂ©e Ă  la Loubianka Krull subit un simulacre d’exĂ©cution. Trahie par Adler elle est finalement expulsĂ©e. Elle contracte le typhus dans le convoi de retour et rentre dĂ©but de Ă  Berlin. Ses amis Max Horkheimer et Fritz Pollock ainsi que la veuve d'Eisner vont accompagner sa longue convalescence.

À Berlin, elle s’associe ensuite avec Gretel et Kurt HĂŒbschmann (Kurt Hutton (en)) qui tiennent un studio photographique qu'HĂŒbschmann lui cĂšde par la suite. Ils y rĂ©alisent des portraits, des photos de mode et, plus rarement des photos de presse. Durant ces annĂ©e berlinoises, le travail personnel de Germaine Krull tend Ă  s’affranchir de l’esthĂ©tique pictorialiste enseignĂ©e par son Ă©cole de photographie. Elle rĂ©alise des nus mettant parfois en scĂšne des relations lesbiennes[4], Berlin lui inspire ses premiĂšres photographies de rue et ses premiĂšres prises de vue de la vie moderne : « Depuis ce moment lĂ  j’ai commencĂ© Ă  aimer la photographie, et c’est Ă  partir de ce moment lĂ  aussi que j’ai commencĂ© Ă  VOIR la rue, les choses comme l’Ɠil les voyait, et non pas comme on pensait que ça devait ĂȘtre. »[5].

Elle frĂ©quente les dadaĂŻstes berlinois et les expressionnistes. Introduite par HĂŒbschmann dans un cercle d’amis nĂ©erlandais, elle se lie au futur documentariste Joris Ivens et rencontre l’écrivain anarchiste Arthur Lehning directeur de la revue nĂ©erlandaise i10. Elle dĂ©couvre dans cette revue les Ɠuvres du photographe constructiviste LĂĄszlĂł Moholy-Nagy. En 1925 elle s’établit aux Pays-Bas avec Ivens. Elle collabore aux revues i-10 et De Filmliga (nl) (crĂ©Ă©e en 1927). Lors de leurs promenades dans les ports de Rotterdam et d’Amsterdam Ivens effectue repĂ©rages pour son film De Brug (Le Pont) pendant que Krull rĂ©alise ses premiĂšres photographies de fragments d’architecture mĂ©tallique. C’est un cap dĂ©cisif pour la suite de son Ɠuvre. « J’étais toujours fascinĂ©e par les fers et commençai Ă  faire mes premiĂšres photos. C’était inattendu. Plus j’y travaillais plus je trouvais que le rĂ©sultat Ă©tait dans le vrai. Il fallait faire comme si j’en voyais une partie et le tout Ă©tait lĂ  : une partie d’une grue qui tourne et elle est lĂ  complĂštement »[1].

Les années parisiennes

C'est à Paris que Germaine Krull se fait connaßtre en tant qu'artiste et photographe d'avant-garde, grùce à son portfolio Métal considéré comme l'une des plus importantes publications photographiques des années 1920.

Les « fers » et le portfolio Métal

Elle s’installe Ă  Paris Ă  la fin de , ouvre un studio avec le photographe de mode Luigi Diaz et travaille pour des grands couturiers tels que Paul Poiret, Lucien Lelong ainsi que pour Sonia Delaunay. Elle se lie d’amitiĂ© avec le couple Sonia et Robert Delaunay qui lui fait connaĂźtre le milieu artistique parisien, et rencontre Eli Lotar qu’elle forme Ă  la prise de vue et au tirage. ParallĂšlement aux travaux de commande qu’elle considĂšre comme purement alimentaires elle cherche Ă  faire connaĂźtre les photographies qu’elle nomme ses « fers », une sĂ©rie commencĂ©e lors des promenades avec Joris Ivens sur les quais de Rotterdam et d’Amsterdam et poursuivie Ă  Paris, Saint-Ouen, Saint-Malo, Marseille. Ces images de structures mĂ©talliques, fragments de ponts transbordeurs ou de machineries de la tour Eiffel, aux cadrages audacieux, souvent en contre-plongĂ©e, dĂ©connectĂ©es d’une vision rĂ©aliste Ă©laborent dĂšs - le vocabulaire visuel de la modernitĂ© photographique[6] - [2]. Robert Delaunay l’encourage Ă  les faire connaĂźtre. Mais lorsqu’elle les montre Ă  la SociĂ©tĂ© française de photographie et de cinĂ©matographie, bastion du pictorialisme, elle s’entend dire qu’elle ne sait pas tenir d’aplomb son appareil photographique. En revanche Lucien Vogel, le crĂ©ateur et directeur du magazine VU, qui lui commande des photographies de la tour Eiffel trouve que ses images ne sont jamais assez penchĂ©es[1].

Ses « fers » sont exposĂ©s Ă  Paris au Premier salon indĂ©pendant de la photographie, en mai-juin 1928. Ils font ensuite l’objet d’une publication par les Ă©ditions Calavas, sous la forme d’un portfolio de 64 planches intitulĂ© MĂ©tal, prĂ©facĂ© par Florent Fels journaliste, Ă©crivain d’art et fervent soutient de la jeune photographie. L'ouvrage a un impact immĂ©diat dans les milieux de la Nouvelle Photographie et auprĂšs des magazines artistiques progressistes. Il apparaĂźt comme le manifeste du courant artistique Nouvelle Vision, dans la lignĂ©e du livre de LĂĄszlĂł Moholy-Nagy Malerei. Fotografie. Film (Peinture. Photographie. Film) publiĂ© en . Il est considĂ©rĂ© comme l'un plus important livre photographique jamais rĂ©alisĂ©[6].

Le succĂšs de MĂ©tal apporte Ă  Germaine Krull jusqu’en de nombreuses commandes, notamment d'ÉlectricitĂ© de Paris, ses « premiers clients sĂ©rieux »[1], ou des constructeurs automobiles CitroĂ«n et Peugeot. Il est aussi Ă  l’origine de son engagement au sein du magazine VU[2].

Le photojournalisme

Le radicalisme de MĂ©tal demeure trĂšs singulier dans l’Ɠuvre de Germaine Krull. Son activitĂ© de reporter-photographe pour le magazine VU l’amĂšne Ă  se passionner pour d’autres thĂ©matiques.

VU, premier grand hebdomadaire illustrĂ© français, pacifiste et antifasciste, est lancĂ© en par Lucien Vogel qui s’entoure de jeunes auteurs avant-gardistes et de jeunes photographes tels que Eli Lotar, AndrĂ© KertĂ©sz – et Germaine Krull Ă  qui il passe commande dĂšs le premier numĂ©ro. Lucien Vogel place la photographie au cƓur de son projet Ă©ditorial. C'est Ă  VU que s'invente le mĂ©tier de reporter-photographe facilitĂ© par l'Ă©volution technique. Des appareils plus lĂ©gers et lumineux que les chambres sur pied des photographes de presse, dont l’Icarette de Krull[7], permettent des prises de vues spontanĂ©es et proches du sujet. VU innove aussi en matiĂšre de mise en page grĂące Ă  l'impression en rotogravure, permettant des montages dynamiques et des doubles pages en rupture avec les colonnes rigides des journaux de l’époque[8] - [9] - [2].

Krull dit dans son autobiographie que Lucien Vogel l’a lancĂ©e « sur tout, et mĂȘme Ă  travers les rues, les rues de Paris » oĂč « les photos fourmillaient »[1]. Son terrain de prĂ©dilection c’est le Paris populaire et marginal devenu sujet photographique sous l’influence d’EugĂšne Atget considĂ©rĂ© comme le pĂšre fondateur de la photographie moderne. Atget est exposĂ© de façon posthume en au premier salon indĂ©pendant de la photographie, dont Vogel est l’un des commissaires, et fait l’ouverture d’une sĂ©rie d’articles de la revue L'Art vivant publiĂ©s Ă  partir de janvier sous le titre La photographie est-elle un art ? dont les autres articles sont consacrĂ©s Ă  Krull, KertĂ©sz, Lotar, Man Ray. Pierre Mac Orlan, ardent dĂ©fenseur de l’avant-garde photographique et thĂ©oricien du fantastique social associe le « Paris-Krull » Ă  celui d'Atget (ainsi qu'Ă  celui de Francis Carco)[2].

VU connaĂźt un grand succĂšs. Selon Krull, « il fallait prĂ©senter chaque semaine quelque chose de nouveau : les gens voulaient voir Paris comme ils ne l’avaient jamais vu, comme ils ne le connaissait pas[1]. »

Elle rĂ©alise notamment pour VU des reportages sur la FĂȘte foraine (avril 1928, texte de Edmond T. GrĂ©ville) ; sur Les MystĂšres de la foire aux puces (juin 1928, texte signĂ© par Florent Fels) ; sur Les clochards dans les bas-fonds de Paris (octobre 1928, texte d’Henry Danjou), reportage qui fait sensation. Avec Danjou elle explore aussi la Zone et illustre l’article sur Le dernier interview de la Goulue (fĂ©vrier 1929). Danjou signe Ă©galement le texte du reportage sur La Porte du Monde : Marseille (avril 1929) qui publie des photographies du pont transbordeur. Avec Eli Lotar, elle visite Le palais de la femme de l’armĂ©e du salut (janvier 1929).

Elle voyage Ă©galement pour VU en Bretagne : reportage sur la RĂ©volution armoricaine. L'autonomisme breton et ses joies (aoĂ»t 1928) et Le pardon des Terre-Neuvas (fĂ©vrier 1929) ; dans le Midi pour les fĂȘtes du bimillĂ©naire de Carcassonne (juillet 1928), pour la fĂȘte des Espagnols (juillet 1930), pour les fĂȘtes de Mistral Ă  Maillane (septembre 1930). Son dernier reportage important concerne Les ouvriĂšres de Paris, avec un texte d’Emmanuel Berl (dĂ©cembre 1932-janvier 1933). Ses prestations pour VU, plus sporadiques dans les annĂ©es 1930, s’achĂšvent pratiquement en 1934 avec Éden de banlieue, reportage sur les bords de Marne et Les modĂšles de frĂšres Le Nain, portraits de banlieusards[8] - [2].

Le succÚs de ses reportages dans VU apporte à Germaine Krull des commandes pour de nombreux autres magazines : L'Art vivant de Florent Fels et Carlo Rim ; Jazz de Carlo Rim ; Détective des frÚres Joseph et Georges Kessel ; Bifur ; Variétés, revue belge d'avant-garde[10] ; Der Querschnitt, revue allemande d'avant-garde ; Art et Médecine[11] ; Paris-Magazine ; France à table.

Les expositions

Elle est d'abord invitĂ©e au premier (et unique) Salon indĂ©pendant de la photographie, dit Salon de l’escalier car il occupe l’escalier du foyer de la ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es, du 27 mai au 7 juin 1928. C’est la premiĂšre manifestation de la Nouvelle Photographie en France. Les exposants sont surtout des photographes Ă©trangers installĂ©s depuis peu Ă  Paris, mais le salon rend aussi un hommage Ă  Atget et Nadar. Florent Fels, l'un des commissaires du salon, Ă©crit dans L’Art vivant que le comitĂ© directeur « a voulu Ă©viter la photographie "artistique" qui s'inspire de la peinture, de la gravure, du dessin 
 toute une esthĂ©tique qui Ă©chappe aux strictes lois de la photographie »[12].

Elle participe aussi Ă  Bruxelles, en , Ă  la PremiĂšre exposition d'art photographique moderne qui se tient dans la galerie L’Époque, en . Son initiateur est Paul-Gustave_van_Hecke directeur de la galerie et fondateur de la revue VariĂ©tĂ©s. Cette manifestation conforte la place de Krull dans le mouvement moderniste et lui offre un tremplin mĂ©diatique plus international[2].

C’est Ă  Stuttgart, du 18 mai au 7 juillet , qu’a lieu l’une des manifestations majeure de la Nouvelle Photographie : Film und Foto (FiFo) qui Ă©dicte les codes de la photographie moderne en Europe. Laszlo Moholy-Nagy en est l’un des sĂ©lectionneurs pour les photographes europĂ©ens. Germaine Krull y expose des photographies de la tour Eiffel, de centrales Ă©lectriques mais aussi de ses reportages. L’exposition se prolonge la mĂȘme annĂ©e Ă  Zurich, Berlin, Dantzig et Vienne, puis en 1931 Ă  Tokyo et Osaka[2].

L'Ɠuvre de Krull est aussi prĂ©sente en dans l'exposition Fotografie der Gegenwart (en) (Photographie du prĂ©sent) organisĂ©e par l'historien de l'art Kurt Wilhelm-KĂ€stner (de) Ă  Essen puis Hanovre, Berlin, Dresde, Magdebourg et Londres. C’est l’une des plus importantes de l'entre-deux-guerres, vĂ©ritable Who's Who de la photographie de la Mitteleuropa. Elle inclut un grand nombre d'artistes du Bauhaus et des expressionnistes.

Entre et , des photographies de Germaine Krull figurent Ă©galement dans diverses expositions parisiennes. La plus marquante, intitulĂ©e Documents de la vie sociale, est organisĂ©e en juin par l’AEAR (Association des Ă©crivains et artistes rĂ©volutionnaires). Eli Lotar y est responsable de la section photo, Germaine Krull y expose des photographies issues de son reportage sur les ouvriĂšres de Paris[2].

Les livres photographiques

Germaine Krull est l'artiste photographe de l'entre-deux-guerres qui a rĂ©alisĂ© le plus de livres. L’auteure de MĂ©tal est pionniĂšre dans le domaine du livre photographique Ă  auteur unique ; elle continue Ă  en publier aprĂšs son dĂ©part de Paris, Ă  Monte-Carlo, Ă  Rio de Janeiro et en Asie.

Elle contribue à plusieurs livres photographiques sur Paris, seule ou avec d'autres photographes : Paris, de Mario von Bucovich (Berlin, Albertus-Verlag, 1928), Bucovich est l'auteur de la majorité des 100 photos mais 23 sont de Krull ; 100 x Paris, (Berlin-Westend Verlag der Reihe, 1929), ouvrage trilingue allemand, français et anglais, préface de Florent Fels[13] ; Paris under 4 Ärstider, (Paris des 4 saisons) (Stockholm, Alber Vonniers forlag, 1930)[14]. Ses photographies illustrent aussi Visages de Paris, d'André Warnod (Firmin-Didot, Paris, 1930).

Elle est aussi pionniĂšre en matiĂšre d’illustration de romans, avec le roman policier de Pierre Mac Orlan, Ombres de Paris, paru en dans l’hebdomadaire DĂ©tective. Elle fait mĂȘme le projet d’un roman photographique sans texte : « je voulais que les visages, les gestes remplacent les paroles d’une façon plus fine qu’au cinĂ©ma muet[1]. »

En , l’éditeur de MĂ©tal, Calavas, lui commande un nouveau portfolio, Études de nus, dont les 24 photographies, loin du nu classique, prĂ©sentent des fragments de corps touchant Ă  l’abstraction[15] ; le texte d'introduction est de Jean Cocteau. La mĂȘme annĂ©e elle illustre Le Valois de GĂ©rard de Nerval[16], Ă©ditĂ© par l’imprimerie Firmin-Didot et mis en page par l’imprimeur-typographe Jacques Haumont.

En Ă©galement, elle contribue Ă  l'Ă©phĂ©mĂšre revue Grand’Route dirigĂ©e par Renaud de Jouvenel. Lorsque Jacques Haumont qui est « emballĂ© par ses idĂ©es »[1] lui commande des photographies pour un livre en projet chez Firmin-Didot elle entraĂźne l’un des rĂ©dacteurs de la revue, Philippe Lamour, sur la nationale 7 dans la Peugeot 201 qu’elle a obtenue du constructeur automobile en paiement d'un catalogue. À la suite de ce voyage La route de Paris Ă  la MĂ©diterranĂ©e paraĂźt en dans la collection Images du monde dirigĂ©e par Florent Fels, avec un texte de Paul Morand. Sur 96 photographies de 15 auteurs diffĂ©rents, dont AndrĂ© Kertesz, Eli Lotar et Emmanuel Sougez, le tiers est de Germaine Krull. Assise sur la capote ouverte de l'automobile, Krull a pris en roulant des photographies dont beaucoup sont floues et inexploitables, ce qu’elle justifie auprĂšs de Jacques Haumont par le fait qu’elle a voulu rendre l’effet d’une voiture en marche[1].

Avec Jacques Haumont, elle poursuit son « rĂȘve des livres illustrĂ©s »[1]. De leur voyage entre Paris et la cĂŽte basque naĂźt La Route Paris-Biarritz. Alors que le texte de La route de Paris Ă  la MĂ©diterranĂ©e est prĂ©texte Ă  dresser un portrait de la France, La Route Paris-Biarritz est un vĂ©ritable rĂ©cit de voyage, basĂ© sur le double tĂ©moignage de Claude FarrĂšre et de Germaine Krull qui lĂ©gende elle-mĂȘme ses 95 photographies[17]. PubliĂ© en par la nouvelle maison d'Ă©dition crĂ©Ă©e par Jacques Haumont La Route Paris-Biarritz est le premier livre d'un collection intitulĂ©e Voir, deux autres sont annoncĂ©s mais ne paraissent pas.

Jacques Haumont publie Ă©galement en La Folle d’Itteville, une nouvelle policiĂšre de Georges Simenon mise en image par 104 photographies de Germaine Krull. Ce Photo-texte, qui prĂ©figure le roman-photo, est prĂ©vu pour ĂȘtre le premier d’une nouvelle collection Ă  vocation populaire. Mais c’est un Ă©chec commercial, le second roman dont les photographies sont prĂȘtes ne paraĂźt pas. La maison d’édition de Jacques Haumont est ruinĂ©e. Et les projets de Germaine Krull dans le domaine de la photographie d’illustration sont mis Ă  mal[2].

Fin de la carriĂšre parisienne

De au dĂ©but des annĂ©es , Germaine Krull est au sommet de sa crĂ©ativitĂ©. Elle vit ses plus grandes annĂ©es de succĂšs. Sa production est reconnue par la critique comme une Ɠuvre majeure. En les Ă©ditions Gallimard lui consacrent un album prĂ©facĂ© par Pierre Mac Orlan, premier volume d’une collection sur les Photographes nouveaux[18]. Dans sa Petite histoire de la photographie le philosophe et critique d'art Walter Benjamin illustre ses propos sur Atget de deux photographies de Krull dont les tirages lui appartiennent[19].

Mais les commandes se rarĂ©fient. Les trois photographes des dĂ©buts de VU, Krull, Lotar et KertĂ©sz, indĂ©pendants, sans studio ni agence de presse, sont exclus du dĂ©veloppement rapide du mĂ©tier de reporter. Krull vit de son stock d’images mais en tire peu de ressources. En octobre elle participe au lancement de l’hebdomadaire Marianne crĂ©Ă© par AndrĂ© Malraux et Emmanuel Berl chez Gallimard ; elle y illustre La Chatte de Colette qui y paraĂźt en feuilleton. Mais avec l’échec des Ă©ditions Haumont sa situation est difficile, matĂ©riellement comme moralement. La saisie de biens de Jacques Haumont ainsi que de sa propre automobile (qui lui est par la suite restituĂ©e) et la visite d'huissiers Ă  son domicile l’amĂšnent Ă  mettre Ă  l’abri son stock de photographies et de plaques de verre chez Eli Lotar (stock qu’elle ne retrouve pas aprĂšs-guerre) et Ă  fuir Paris. Elle se rĂ©fugie un temps chez des amis Ă  Montfort-l'Amaury puis part dans le Midi[2] - [1].

Installation Ă  Monte-Carlo

Elle traverse la France en automobile, habite un temps Ă  Saint-Tropez chez Isa de Comminges, puis trouve un atelier Ă  Cannes : « 
 petit Ă  petit je me remettais. Je voulais Ă  nouveau faire des photos
[1] » Elle rentre un temps Ă  Paris, les Ă©ditions Plon lui proposant de faire un livre sur Marseille. Elle y trouve une atmosphĂšre trĂšs tendue, les conversations de se amis tournant autour des atrocitĂ©s hitlĂ©riennes et de l’antisĂ©mitisme. Le livre Marseille paraĂźt en fĂ©vrier 1935, avec un texte d’AndrĂ© SuarĂšs, dans la mĂȘme collection que Paris vu par AndrĂ© KertĂ©sz[20]. Les photographies, dont celles du pont transbordeur, considĂ©rĂ©es aujourd’hui comme les plus symboliques de son Ɠuvre, sont issues de ses reportages antĂ©rieurs[21]. C’est son livre photographique le plus abouti, mais il paraĂźt Ă  un moment oĂč elle n’a plus les mes perspectives pour ses activitĂ©s de photographe[2].

À partir de l’étĂ© 1935, elle rĂ©side Ă  Monte-Carlo et travaille pour l’hebdomadaire du Casino. Elle y couvre l’actualitĂ© artistique et mondaine, mais perd cet emploi en 1937. Elle possĂšde son propre studio mais n’a pas beaucoup de dĂ©bouchĂ©s et doit chercher de l’aide auprĂšs de ses amis de l’époque munichoise, Max Horkheimer et Fritz Pollock, et de Joris Ivens rĂ©fugiĂ© aux États-Unis. Elle charge en vain Walter Benjamin, qui rĂ©side alors Ă  Paris, de trouver un Ă©diteur pour son rĂ©cit autobiographique Chien Fou[22]. En 1937 elle publie Ă  compte d’auteurs un livre sur les Ballets de Monte-Carlo dont le dessin de couverture est de Matisse et rĂ©alise pour le pavillon de Monte-Carlo Ă  l’Exposition universelle de Paris un photomontage mural de m de long : « Ce fut mon dernier travail avant la guerre. Et bientĂŽt la mobilisation gĂ©nĂ©rale. Les nazis avaient gagnĂ© et il fallait se battre ». Croisant des soldats allemands Ă  Cannes elle comprend qu’il lui faut partir au plus vite et se met Ă  la recherche d’un visa pour quitter la France[1] - [2].

Durant la Seconde Guerre mondiale

AprĂšs l’armistice du 22 juin 1940, il lui faut fuir la France. Elle ne peut se rendre aux États-Unis, son Ă©poux Joris Ivens, qui y sĂ©journe de Ă  , ayant dĂ©clarĂ© aux autoritĂ©s amĂ©ricaines ne pas ĂȘtre mariĂ©[1]. Elle obtient un visa pour le BrĂ©sil et embarque Ă  Marseille le sur le Capitaine-Paul-Lemerle Ă  destination de la Martinique[23]. À Fort-de-France elle est internĂ©e dans une ancienne lĂ©proserie avec ses compagnons de voyage en attente d'un nouveau bateau. Elle poursuit ensuite son voyage Ă  bord du Duc d'Aumale avec une escale Ă  Saint-Laurent-du-Maroni[24], puis Ă  bord du Correio Brasileiro de BelĂ©m Ă  Rio de Janeiro. Elle sĂ©journe au BrĂ©sil jusqu’en puis, via Le Cap, rejoint Brazzaville, chef-lieu de l'Afrique-Équatoriale française ralliĂ©e dĂšs Ă  la France libre. Elle y dirige le service de photographie de la France Libre et rĂ©alise des reportages de propagande sur les activitĂ©s de production en Afrique-Équatoriale française[2].

AprĂšs un passage Ă  Alger, elle accompagne le 6e Groupe d'armĂ©es des États-Unis lors du dĂ©barquement de Provence en , puis la 1re armĂ©e française jusqu'Ă  la fin de la guerre. Lors de la campagne d'Alsace, elle participe Ă  la libĂ©ration du camp de concentration du Struthof, puis de Vaihingen (une annexe du Struthof situĂ©e prĂšs de Stuttgart). Ses photographies paraissent dans l'ouvrage La Bataille d'Alsace, accompagnĂ©es d'un texte de Roger Vailland.

SĂ©jours en Asie du Sud-Est

AprĂšs la fin de la guerre, Germaine Krull, mal Ă  l’aise en Europe, part via Londres pour l’Asie du Sud-Est, toujours en tant que correspondante de guerre. Elle se rend Ă  Ceylan avec un avion de transport de troupes de l’armĂ©e britannique, et de lĂ  Ă  Rangoun oĂč elle visite la grande pagode. C’est son premier contact concret avec le bouddhisme qui « Ă©tait dĂ©jĂ  une religion qui [lui] plaisait »[1]. Elle arrive Ă  SaĂŻgon que les forces alliĂ©es viennent de reprendre aux Japonais. Sensible Ă  la cause des Indochinois, elle publie un article dans lequel elle critique l’attitude des coloniaux français : Error in Laos[25]. Ses prises de position l’obligeant Ă  quitter SaĂŻgon, elle accompagne en Malaisie puis Ă  Jakarta des correspondants de guerre australiens[2] - [1]..

Elle arrive Ă  Bangkok alors que son contrat de correspondante de guerre se termine. SĂ©duite par la ThaĂŻlande et son potentiel touristique, qu'elle compare Ă  celui de la Suisse[1], elle dĂ©cide d’y rester. En elle s'associe avec cinq autres personnes (dont Phot Sarasin et Jim Thompson) pour reprendre l'hĂŽtel Oriental, le plus ancien de Bangkok, fondĂ© en , ruinĂ© par la guerre. Elle en accepte la direction pour trois ans mais va la conserver vingt ans et faire de l’hĂŽtel un des plus rĂ©putĂ©s d’Asie[2].

ParallĂšlement, elle entreprend de documenter la culture bouddhique et rassemble de l’ordre de deux mille photographies de temples, statues, objets d’art de Birmanie et de ThaĂŻlande. Elle publie trois livres de photographies : un livre de cinquante-quatre photographies sur la ville de Chiang Mai oĂč elle possĂšde une maison[26], puis Bangkok : Siam’s city of Angels[27] et Tales for Siam[28]. Elle visite le Japon et fait plusieurs sĂ©jours en Europe, avec des escales Ă  Hong Kong, au Cambodge oĂč elle visite le temple d’Angkor Vat, et en Inde du sud[2]. À Paris Malraux directeur chez Gallimard de la collection L’univers de formes prĂ©pare un volume sur l'Asie. Krull lui propose de photographier des bouddhas d’Indochine, de ThaĂŻlande et de Birmanie. Elle signe un contrat avec la maison d'Ă©dition en . Mais Malraux alors ministre des Affaires culturelles se montre peu disponible. Elle lui envoie cinq-cents photographies mais le projet n’aboutit pas[2] - [1].

En , elle vend ses parts de l’hĂŽtel et dĂ©cide de revenir en Europe. AprĂšs avoir cherchĂ© une maison en Provence, elle vient habiter Ă  Poissy. En a lieu Ă  Paris la premiĂšre rĂ©trospective de son Ɠuvre, organisĂ©e par Henri Langlois Ă  la CinĂ©mathĂšque française. L’exposition prĂ©sente mille photographies : des reproductions de ses photographies d’avant-guerre, Krull n’étant pas parvenue Ă  en retrouver les originaux, des photographies des pĂ©riodes africaine et asiatique, ainsi que des « silpagrammes »[29] - [30] - [2] - [1].

SĂ©jours en Inde

En , Krull s’installe au nord de l’Inde, prĂšs de Dehradun, au sein de la communautĂ© de Sakya Trizin. Elle a dĂ©couvert Ă  Paris la question tibĂ©taine chez l’ambassadeur de l’Inde avec qui Malraux l’a mise en contact, et dĂ©cidĂ© de rĂ©aliser un livre sur les TibĂ©tains rĂ©fugiĂ©s en Inde, ou par l'intermĂ©diaire de Freda Bedi durant l'hiver 1962 Ă  l'occasion d'une rĂ©ception de l'ambassadeur de Thailande pour soutenir l'École des jeunes lamas[31]. Tibetans in India, dont le produit de la vente est donnĂ© au DalaĂŻ-Lama, paraĂźt en [32]. Toujours en elle rĂ©alise une exposition avec l’Alliance française de Delhi, qui circule ensuite Ă  Bombay, Calcutta, Madras, PondichĂ©ry. Sa prĂ©paration lui donne une derniĂšre l’occasion de travailler en laboratoire[1]. Elle se convertit au bouddhisme tibĂ©tain[33].

Elle continue Ă  voyager. Elle accompagne Ă  Zurich, au Canada et aux États-Unis ses amis tibĂ©tains en tournĂ©e auprĂšs de leurs adeptes. Elle fait de frĂ©quents voyages en Europe. En lors d’un autre sĂ©jour Ă  Zurich, elle dicte ses mĂ©moires sur sa pĂ©riode parisienne : Click entre deux guerres. Elle y rencontre aussi les collectionneurs Ann et JĂŒrgen Wild, spĂ©cialistes de la photographie des annĂ©es 1930, qui travaillent Ă  rassembler ses Ɠuvres, avec qui elle se lie d'amitiĂ©. Le couple organise l'annĂ©e des quatre-vingt ans de Krull, du 10 novembre au 4 dĂ©cembre , une exposition au Rheinisches Landesmuseum de Bonn[34] - [35].

Son autobiographie La vie mĂšne la danse, qu’elle rĂ©dige en français Ă  Dehradun, est achevĂ©e en [1].

Fin de vie

En , un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral l'oblige Ă  quitter Dehradun et Ă  rentrer en Allemagne. Elle termine ses jours auprĂšs de sa sƓur Ă  Wetzlar. Elle meurt le 30 juillet 1985[2].

Publications

Recueil de photographies avec des textes de Jean Cocteau, Paul Morand, Georges Simenon et André SuarÚs :

  • MĂ©tal, 1927
  • 100 x Paris, 1929
  • Le Valois, 1930
  • Études de nus, 1930
  • La Route-Paris-Biarritz, 1930
  • La Folle d'Itteville, texte de Georges Simenon,
  • Marseille, 1935
  • La Route-Paris-MĂ©diterranĂ©e
  • La Bataille d'Alsace, texte de Roger Vailland
  • Bangkok. Siam City of Angels, texte de Dorothea Melchers, Londres, 1964
  • Tales from Siam, texte de Dorothea Melchers, Londres, 1966
  • Germaine Krull, la vie mĂšne la danse, autobiographie Ă©tablie par Françoise Denoyelle Ă  la suite de ses entretiens, Ă©d. Textuel, coll. « L'Ă©criture photographique », 2015

Réalisations cinématographiques

  • Six pour dix francs, rĂ©alisation Germaine Krull et Georges H. Patin (Yves Gladine), 9 min, 1932[2].
  • Il partit pour un long voyage, rĂ©alisation Germaine Krull et Georges H. Patin (Yves Gladine), 11 min 20 s, 1932[2].
  • Autour de Brazzaville, rĂ©alisation François Villiers avec la collaboration de Germaine Krull, texte de Richard FrancƓur, 25 min, 1943-1946, production Office français d'information cinĂ©matographique[2].  
  • L'AmitiĂ© Noire, rĂ©alisation François Villiers avec la collaboration de Germaine Krull et Pierre Bernard, texte du commentaire Ă©crit et lu par Jean Cocteau, 18 min, 1946, production Office français d'information cinĂ©matographique[2].

Expositions

Durant les années parisiennes

  • 1928, Salon indĂ©pendant de la photographie, dit Salon de l’escalier, Paris.
  • 1928, Galerie L’Époque, Bruxelles.
  • 1929, Film und Foto (FiFo), Stuttgart, Zurich, Berlin, Dantzig et Vienne, puis en 1931 Tokyo et Osaka.
  • 1929, Fotografie der Gegenwart (Photographie du prĂ©sent), Essen puis Hanovre, Berlin, Dresde, Magdebourg et Londres.
  • 1935, Documents de la vie sociale, AEAR (Association des Ă©crivains et artistes rĂ©volutionnaires), Paris.

AprĂšs guerre de son vivant

  • 1967, premiĂšre rĂ©trospective, CinĂ©mathĂšque française, Paris.
  • 1968, Alliance française, New-Delhi puis Bombay, Calcutta, Madras, PondichĂ©ry.
  • 1977, Rheinisches Landesmuseum, Bonn.

AprĂšs sa mort

  • 1988-1989, Germaine Krull: Photographie 1924-1936, Arles, MusĂ©e RĂ©attu puis Ceret, MusĂ©e d'Art Moderne et Chalon-sur-SaĂŽne, MusĂ©e NicĂ©phore Niepce[36].
  • 1999-2000, rĂ©trospective, Folkwang Museum d’Essen puis Munich, San Francisco, Rotterdam, Paris[37].
  • 2015, Germaine Krull. Un destin de photographe, MusĂ©e du Jeu de Paume, Paris[38].
  • 2018, Germaine Krull. Metal, Pinakothek der Moderne, Munich, Allemagne[35].
  • 2019, Germaine Krull & Jacques RĂ©my, un voyage, Marseille-Rio 1941, photographies de Germaine Krull et Jacques RĂ©my, Ă©dition prĂ©sentĂ©e par Olivier Assayas et Adrien Bosc, Arles[39].

Hommages

Notes et références

  1. Germaine Krull, La vie mĂšne la danse, Ă©ditions Textuel, en coĂ©dition avec le MusĂ©e du Jeu de Paume, coll. « L’écriture photographique », , 416 p. (ISBN 978-2-84597-522-4).
  2. Michel Frizot et Collectif Hazan, Germaine Krull, Hazan, coll. « Catalogues d'exposition », , 200 p. (ISBN 978-2-7541-0816-4).
  3. (de) Krull Germaine; von Debschitz-Kunowski Wanda von; Pesci Jozsef, Der Akt – Zwanzig photographische Aufnahmen weiblicher Körper nach der Natur, Dachau, Einhorn-Verlag, (prĂ©sentation en ligne).
  4. (en) « Germaine Krull, From Séries les Amies, 1924 », sur lapetitemelancolie.net, (consulté le )
  5. Danielle Leenaerts, Petite histoire du magazine Vu (1928-1940) : entre photographie d'information et photographie d'art, Bruxelles, P.I.E-Peter Lang S.A., (ISBN 978-90-5201-585-9), pages 89-91.
  6. (en) Marcus Bunyan, « Photographs: Germaine Krull ‘MÉTAL’ 1928 », sur artblart.com (art and cultural memory archive), (consultĂ© le ).
  7. L'« Icarette », sur camera-wiki.org (consulté le ). Krull l'utilise probablement depuis ses années hollandaises. En 1931 Krull se le fait voler et le remplace à regret par un Contax et un Rolleiflex.
  8. « VU, un magazine photographique », sur museeniepce.com (consultĂ© le ). Le site du musĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce permet de consulter l’ensemble des magazines VU.
  9. Danielle Leenaerts, Petite histoire du magazine Vu (1928-1940) : Entre photographie d'information et photographie d'art, Bruxelles, Peter Lang AG, coll. « PLG.SOC.SCIENCE », (ISBN 978-90-5201-585-9).
  10. « VariĂ©tĂ©s, revue d'avant-garde. Berenice Abbott, Florence Henri, Germaine Krull
 La collection de l'AMSAB rĂ©vĂ©lĂ©e », sur rencontres-arles.com (consultĂ© le ).
  11. « musée Nicéphore Niépce - Art et Médecine - La Revue du médecin », sur museeniepce.com (consulté le ).
  12. Ricardo IbarlucĂ­a, « Benjamin, Desnos et la place d’Atget dans l'histoire de la photographie », Rivista on-line del Seminario Permanente di Estetica, vol. anno IX, no n°1,‎ , p. 135-151 (ISSN 2035-8466, lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. Présentation vidéo sur 100 x Paris : « Germaine Krull 100 x Paris » (consulté le ).
  14. Extraits de Paris under 4 Arstider : (en) « Adolf Hallman - Paris under 4 Ă„rstider (Germaine Krull) – josef chladek », sur josefchladek.com (consultĂ© le ).
  15. « Germaine Krull- study of nude », sur La Petite Mélancolie (consulté le ).
  16. Catherine Clot (dir.), « Le Valois, de Gérard de Nerval, illustré par Germaine Krull », dans Actes du colloque « Photolittérature, littératie visuelle et nouvelles textualités, Paris, (lire en ligne).
  17. Anne-CĂ©line Callens, « De Paris Ă  Biarritz avec Germaine Krull et Claude FarrĂšre », Viatica [En ligne], no 7,‎ mis Ă  jour le : 17/03/2021 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. « Germaine Krull. Étude critique », sur gallimard.fr, 1947 (premiĂšre parution en 1931) (consultĂ© le ).
  19. Walter Benjamin, « Petite histoire de la photographie », Études photographiques, no 1,‎ (ISSN 1270-9050, lire en ligne, consultĂ© le ).
  20. RĂ©Ă©dition : Germaine Krull, Marseille, Marseille, Jeanne Laffite, (ISBN 2862765090). Voir en ligne : (en) « “New Vision” look at Marseille, containing her daring high-angle shots of Transporter Bridge Germaine Krull Photography », sur bintphotobooks.blogspot.com, (consultĂ© le ).
  21. Alain Fleig, « Nouvelles images d'un vieux monde : Marseille d'avant-guerre et la Nouvelle Vision allemande », La pensĂ©e de midi, no n°9,‎ , pages 146-153 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. Dans une lettre Ă  Benjamin Krull dĂ©crit Chien fou comme « un trĂšs long roman qui est en particulier ma vie jusqu’au moment ou je pars en URSS avec toute l’époque de Munich et la rĂ©volution et surtout avec les premiers traits de la trahison stalinienne
 (c’est vraiment pas que je pense en avoir un seul sous [sic])
 s’il sort il faudra que je fasse encore quelques coupures Ă  cause des amis restĂ©s en Hitlerland
 ». Voir : Nathalie Raoux, « Walter Benjamin, GisĂšle Freund, Germaine Krull et HĂ©lĂšne LĂ©ger. Deutschland-Frankreich ; Mann- Weib. Eine Folge von Briefen », Revue germanique internationale, no 5,‎ , pages 223-253 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  23. Germaine Krull et Jacques Rémy (préf. Adrien Bosc, Olivier Assayas, photogr. Germaine Krull, Jacques Rémy), Un voyage, Marseille-Rio 1941, Stock, coll. « La Bleue », , 300 p. (ISBN 2234087562). Sur le Capitaine-Paul-Lemerle sont présents nombre d'artistes et intellectuels fuyant le nazisme dont André Breton, Wifredo Lam, Claude Lévi-Strauss, Jacques Rémy (Raymond Assayas), Anna Seghers, Victor Serge.
  24. Son reportage sur le bagne guyanais paraĂźt pour la premiĂšre fois en 2019 dans l'ouvrage Un voyage, Marseille-Rio 1941.
  25. (en) « Error in Laos, by Germaine Krull Ivens », sur online.ucpress.edu (consulté le ).
  26. (en) Chiengmai : Pictures by Germaine Krull, Commentary by Lotus, Bangkok, HĂŽtel Oriental, Bangkok, Siam, .
  27. (en) Dorothea Melchers, Bangkok : Siam’s city of Angels, Londres, Robert Hale, .
  28. (en) Dorothea Melchers, Tales for Siam, Londres, Robert Hale, .
  29. Krull dĂ©signe ainsi des essais de photographies en couleurs avec surimpression qu’elle a rĂ©alisĂ©s dans les laboratoires de Kodak.
  30. Une plaquette est Ă©ditĂ©e Ă  l’occasion de l’exposition : M-G de Ray, prĂ©face d’Henri Langlois, Germaine Krull, Paris, CinĂ©mathĂšque française / musĂ©e de CinĂ©ma, .
  31. (en) Marilyn Ekdahl Ravicz PhD et Germaine Krull, A Promise Kept : Memoir of Tibetans in India, , 410 p. (ISBN 978-1-9845-4213-7, lire en ligne), p. 38.
  32. (en) Tibetans in India, Bombay, Allied Publishers, .
  33. Kim Sichel, She was a camera. Germaine Krull: Photographer of Modernity, Cambridge, MA: The MIT Press, 1999, 355 pp.
  34. À cette occasion paraüt : (de) Klaus Honnef, Germaine Krull : Fotografien 1922-1966, Bonn, Rudolf Habeit Verlag, .
  35. (en) « Germaine Krull, From Industry to Aesthetics », sur widewalls.ch, (consulté le ).
  36. « Catalogue en ligne Centre de recherche et de documentation du Musée Réattu », sur bibliotheque.museereattu.arles.fr (consulté le ).
  37. « Germaine Krull - Centre Pompidou », sur centrepompidou.fr (consulté le ).
  38. « Germaine Krull (1897-1985) », sur Le Jeu de Paume (consulté le ).
  39. « Germaine Krull - expositions - Les Rencontres d'Arles », sur rencontres-arles.com (consulté le ).
  40. « La rue Germaine-Krull - Paris - 13e arrondissement », sur parisrues.com (consulté le ).

Annexes

Monographies

  • Pierre MacOrlan, Germaine Krull, Paris, Gallimard, (lire en ligne)
  • Germaine Krull, Paris, CinĂ©mathĂšque française,
  • Christian Bouqueret, Germaine Krull: photographie 1924-1936, MusĂ©es d'Arles, (lire en ligne)
  • Elvire Perego, « Germaine Krull », Beaux Arts Magazine,‎ , p. 108
  • Alessandro Bertolotti, Livres de nus, Paris, La MartiniĂšre, (ISBN 978-2-7324-3588-6 et 2-7324-3588-0, OCLC 999456442, lire en ligne)
  • Kim Sichel, Germaine Krull Ă  Monte-Carlo, MontrĂ©al, MusĂ©e des Beaux-Arts de MontrĂ©al, (ISBN 978-2-89192-306-4, lire en ligne)
  • Germaine Krull, Paris, Hazan, (ISBN 978-2-7541-0816-4, lire en ligne)

Ouvrages généraux

  • Christian Bouqueret, Les femmes photographes: de la nouvelle vision en France, 1920-1940, Marval, (ISBN 978-2-86234-261-0, lire en ligne)
  • Federica Muzzarelli, Femmes photographes: Ă©mancipation et performance (1850-1940), Paris, Hazan, (ISBN 978-2-7541-0347-3, lire en ligne)
  • Thomas Galifot et Marie Robert, Qui a peur des femmes photographes?: 1839-1945, Paris, MusĂ©e d'Orsay, (ISBN 978-2-7541-0856-0, lire en ligne)
  • Clara Bouveresse, Femmes photographes, Arles, Actes Sud, (ISBN 978-2-330-07520-0, lire en ligne)
  • Luce Lebart et Marie Robert, Une histoire mondiale des femmes photographes, Paris, Textuel, (ISBN 978-2-84597-843-0, lire en ligne)

Liens externes

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