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Cheval à La Réunion

Le cheval est introduit à La Réunion en 1665. Si la pratique de l'équitation fait partie intégrante de la formation militaire des colons français, le cheval sert aussi aux déplacements et au travail, particulièrement dans les plantations de canne à sucre. Son usage s'accroit après l'abolition de l'esclavage, en 1848, au point que la population chevaline réunionnaise atteigne son apogée durant la seconde moitié du XIXe siècle. Depuis cette époque et pendant plus d'un siècle, le sport hippique s'implante via un hippodrome, créé à La Redoute.

Cheval à La Réunion
Photo noir et blanc d'une usine avec des charrettes à cheval devant.
Déchargement de charrois hippomobiles de canne à sucre, devant une sucrerie.

Espèce Cheval
Statut importé en 1665
Nombre 1 500 (2016)
Races élevées Mérens, Pur-sang, Selle français.
Objectifs d'élevage Tourisme équestre, saut d'obstacles, équitation de loisir

Les usages connaissent une évolution similaire à celle des pays européens. D'animal militaire, de travail et de transport jusqu'au milieu du XXe siècle, le cheval devient ensuite un compagnon sportif et de loisirs, populaire notamment pour les concours de saut d'obstacles et le tourisme équestre. La Réunion héberge environ 1 500 chevaux au début du XXIe siècle, dont des Mérens. Les pratiques équestres y sont variées, incluant différents sports équestres dont le saut d'obstacles, ainsi que l'équitation de loisir. L'île a été touchée par une épidémie de fièvre du Nil occidental en 1999 et 2000.

Histoire

Milice à cheval de l'île Bourbon, en 1815.

La Réunion n'a pas de chevaux indigènes. Les premiers animaux sont vraisemblablement importés 19 ans après l'établissement des premiers colons, en août 1665, par une flotte commandée par Colbert[1]. Le rapport de la Compagnie française des Indes orientales, publié en 1671, fait état de leur bonne adaptation[1]. Ces chevaux, peut-être d'origine bretonne et poitevine[2], sont destinés au transport des autorités et du gouverneur[1]. Il existe peu d'informations relatives aux animaux présents sur l'île au XVIIe siècle[3], mais les informations subséquentes indiquent qu'ils sont importés depuis Madagascar et la France[2]. La diversification des routes commerciales entraîne une diversification parallèle des importations de chevaux[2].

Le peuplement de l'île est globalement récent (moins de 300 ans) ; aux premiers occupants français s'ajoutent progressivement des populations malgaches déplacées à cause de pratiques d'esclavage, puis des populations indiennes et chinoises après l'abolition de l'esclavage en 1848[4].

Usages des chevaux au XVIIIe siècle

La pratique de l'équitation provient de la tradition française, avec celle de l'escrime et du tir, qui font partie de la formation militaire[4].

Le peuplement de l'île, tout au long du XVIIIe siècle, voit les chevaux jusqu'alors cantonnés aux usages aristocratiques, militaires et ecclésiastiques, se répandre parmi toutes les couches de la société[5]. Les colons les plus riches importent des chevaux de valeur[3]. Les missionnaires utilisent leur chevaux pour voyager entre les cures et pour rendre visites aux familles noires[5]. Les premiers attelages apparaissent vers 1720, avec la création de routes carrossables[1]. En 1770, Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre relate son voyage à cheval entre Saint-Paul et Saint-Denis[3]. En 1776, un recensement dénombre 2 891 chevaux sur l'île[H 1]. Des mesures sont prises pour empêcher les divagations d'animaux à la fin du XVIIIe siècle[3].

Travail avec les chevaux au XIXe siècle

Attelage près de la chambre de commerce de Saint-Pierre, vers 1900.

L'administrateur Louis Henri de Saulces de Freycinet (1821-1827) compare la force d'un cheval avec celle de huit esclaves[3]. La population équine augmente régulièrement tout au long du XIXe siècle, particulièrement pour compenser l'abolition de l'esclavage par leur force de travail[6]. Les chevaux servent alors à la traction hippomobile, au commerce[7] (et notamment à l'industrie du sucre, pour faire tourner les moulins des usines[8]), ainsi qu'à la maréchaussée, pour le maintien de l'ordre[9]. Cette époque correspond à l'apogée du nombre de chevaux sur l'île[6], et à une association du cheval avec la notion de prospérité[10]. Après l'abolition de l'esclavage, le cheval acquiert un statut d'animal de prestige pour les colons d'origine européenne[11]. Les bourgeois de l'île se déplacent en calèche dans les rues de Saint-Denis[12]. Il existe des preuves d'importation de chevaux, d'ânes et de mulets depuis le Poitou, notamment la commune de Romagne[2]. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les importations de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales proviennent surtout de Perse, du Cap, de Java et de Mascate[13].

Les premiers services de transport public par diligence de La Réunion sont créés en 1855[14]. Le lycée impérial de Saint-Denis propose (d'après une source de 1861) des cours d'équitation à ses élèves[H 2]. L'île traverse une crise dans les années 1860, en raison d'un effondrement des prix du sucre et de la percée du canal de Suez, qui met fin à la navigation commerciale par La Réunion[15]. Les premières liaisons par chemin de fer, en 1882, entraînent la disparition progressive des omnibus hippomobiles[16].

Développement du sport hippique

Hauteurs de Saint-Paul en 1862.

L'origine des courses de chevaux pourrait provenir des coursiers à cheval, qui délivraient les messages écrits, ou bien de la période d'occupation britannique à La Réunion (1810-1814)[17].

Création et organisation des premières courses

C'est sous l'influence de l'île Maurice que le , après avoir obtenu l'autorisation militaire de changer une partie de la plaine de La Redoute en hippodrome, les colons bourbonnais organisent la première course de chevaux connue sur l'île[S 1]. Un « club des courses » est créé par une poignée de colons fortunés quelques semaines plus tard[S 1]. D'après un chroniqueur local, cette première course rencontre un grand succès[S 1].

Des Pur-sangs anglais sont importés depuis l'île Maurice et Madagascar[17]. Un règlement de courses est mis en place peu après, puis un jockey-club[S 2]. La société des courses est créée en 1849, et cette même année le tour de la piste de course passe à 913 m[S 2]. Les mauvaises performances des chevaux réunionnais, éloignés de celles des Pur-sang, créent initialement un pessimisme quant à l'avenir des courses sur l'île[S 3] : la société d'encouragement à l'élevage affiche des résultats médiocres[S 4]. Des courses à pieds sont organisées en parallèle des courses de chevaux[S 3].

Période de popularité

Photo sépia d'un homme asiatique avec un cheval.
Le prince vietnamien Duy Tân avec un cheval de course pendant son exil à La Réunion.

D'après l'analyse qu'en font Yvan Combeau et son équipe, la création d'équipements sportifs d'hippodrome s'inscrit dans les « exigences de nouvelles temporalités », les normes à La Réunion s'alignant sur celles de la France en pleine industrialisation, avec un « glissement du parisianisme et de ses habitus »[S 2]. Ces habitus incluent l'obligation sociale de se faire remarquer par l'élégance de sa tenue vestimentaire à l'hippodrome le dimanche après-midi[S 2]. La presse locale fournit des pronostics et diverses informations[S 3].

Le pari mutuel est créé en 1868, entraînant un public issu des classes populaires[S 3]. Les courses deviennent alors un grand évènement populaire, chaque saison (débutant à la mi-octobre pour six jours) attirant des commerçants de toutes sortes et des pique-niqueurs[18].

La popularité des courses se maintient entre 1914 et 1918, avec des collectes de recettes pour soutenir les soins aux blessés de guerre[S 5]. Pendant l'entre-deux-guerres, ces courses restent une distraction très prisée[S 5]. Les princes vietnamiens Vinh-San et Vinh-Suon deviennent les meilleurs jockeys de cette époque[18]. L'une des plus grandes écuries de l'époque est celle d'Antoine Valliamé, à Saint-Denis, propriétaire d'une douzaine de Pur-sangs achetés en Afrique du Sud[19].

Déclin et disparition des courses

La société de courses est mise en sommeil durant les années 1940[17]. Les courses se maintiennent jusque durant les années 1950, avec une fête à l'occasion de leur centenaire en 1952, mais il n'y a parfois que trois chevaux au départ[S 5] - [17]. Des courses d'ânes complètent le programme[S 5]. La départementalisation de 1946 entraîne des dépenses de modernisation agricole, mais aucun investissement n'est consenti pour l'hippodrome[20]. En 1951, 14 chevaux de course français sont importés, mais malgré leurs bonnes performances, ils ne suffisent pas à sauver les courses[21]. L'hippodrome devient peu rentable en raison de ses frais d'entretien, et les courses disparaissent en novembre 1954, malgré la résistance des propriétaires de chevaux[S 5] - [22]. Les spectateurs des classes populaires se tournent vers des sports moins onéreux, tels que le football et la course cycliste[23]. Des éleveurs mauriciens acquièrent les meilleurs chevaux de course réunionnais[24].

Des années 1950 à 1990

En 1936, il ne reste plus que 1 280 chevaux sur l'île, pour 841 en 1941[19]. L'évolution du rapport avec le cheval à La Réunion est similaire à celle des pays européens après la Seconde Guerre mondiale, marqués par une démilitarisation et une féminisation des pratiques équestres, particulièrement durant les années 1970 et 1980[25]. Des chevaux sont importés de France durant les années 1970, grâce aux contacts avec les Haras nationaux[26]. Jusqu'en 1985, les chevaux sont aussi importés depuis l'Afrique du Sud, l'Australie et l'île Maurice ; un embargo sur l'Afrique du Sud est ensuite mis en place par la France pour contenir la peste équine hors de l'île[13]. Certains importateurs font transiter les chevaux sud-africains par Maurice pour contourner l'embargo[13].

Après qu'un délégué aux Outre-Mer a été nommé par la Fédération équestre française en 1979, il déclare lors de sa visite que La Réunion dispose des installations équestres les plus abouties de tous les DOM[27]. L'Association Syndicale des Éleveurs et Propriétaires de Chevaux de La Réunion est créée cette même année afin de fédérer les éleveurs potentiels, et de développer l'élevage de chevaux répondant aux besoins locaux[28]. La Ligue équestre de la région Réunion est créée en 1981, pour développer les sports équestres[29].

Développement des sociétés hippiques

Durant les années 1950, l'île compte encore un bon nombre de chevaux de selle, mais leurs usages pour les courses, les travaux des champs et le transport disparaissent[30]. Les propriétaires de ces chevaux s'orientent alors vers les concours hippiques (devenus concours de saut d'obstacles)[30] sous l'impulsion d'Yves Barrau[31]. Après avoir assisté au championnat de France de saut d'obstacles, il fonde en 1954 le club hippique de Bourbon (CHB) afin d'importer cette pratique à La Réunion[31]. Plusieurs notables et industriels de l'île rejoignent ce club, qui est affilié à la Fédération française des sports équestres[32]. Barau invite aussi des champions français de ce sport, notamment Marcel Rozier[32], mais aussi Pierre Jonquères d'Oriola en 1965, puis Hubert Parot, Michel Robert, Pierre Durand ou encore Frédéric Cottier[33]. D'abord installé au bas de La Rivière Saint-Denis[34], le CHB est déplacé à Gillot en 1965[35]. Il connaît son âge d'or entre les années 1960 et 1980, organisant de nombreuses compétitions et rencontres mondaines[36]. Serge Lecomte arrive à La Réunion en 1972 et anime le CHB pendant un an[37]. Le cavalier Paul-Henri Koenig établit le record de saut en hauteur de La Réunion en 1975 avec son cheval Banco, en sautant 1,94 m[38].

Le deuxième club hippique de l'île, la société hippique rurale du Tampon, est fondé en 1964 au Tampon[39]. En 1979, il dispose d'une trentaine de chevaux, dont une dizaine voués à l'instruction, pour 70 cavaliers réguliers[39]. Le troisième club est créé en 1976 sur la Zac de L'Hermitage, et fonctionne avec une vingtaine de chevaux Pur-sang achetés en Afrique du Sud[40].

Développement du tourisme équestre

Le Club Hippique de l'Est est créé en 1978 à Bras-Panon, et attire des cavaliers de loisirs, adeptes de la randonnée équestre[41]. En 1977, le cheval de Mérens est introduit[42] dans les zones d'altitude de l'île[43]. En 2003, 130 chevaux de cette race, « parfaitement adaptés », y sont recensés[P 1].

Au XXIe siècle

Un projet de création d'hippodrome au bord de la rivière des Galets, à Saint-Paul[P 2], est abandonné en 2008 en raison du risque d'érosion[P 3]. La Société des courses de Bourbon continue néanmoins de porter un projet de création d'hippodrome sur l'île[S 6]. Combeau souligne que « la mémoire de cette passion partagée par les réunionnais pour ces fêtes hippiques est encore vive »[S 5].

Le nombre de cavaliers licenciés s'accroit fortement au début du XXIe siècle, passant de 2 117 personnes en 2002 à 3 303 en 2011, soit une augmentation de 56 %, surtout portée par le tourisme équestre et l'équitation sur poney[44]. Un premier diagnostic de la filière équine réunionnaise est mené en 2007[45]. Le Conseil du cheval de La Réunion est créé en juillet 2008[46].

Les importations d'animaux sont interrompues pendant la crise Covid ; une trentaine de chevaux sont importés par avion cargo après cette crise, en décembre 2021[P 4].

Pratiques

En 2012, La Réunion compte 23 structures équestres recensées, ainsi que 2 577 cavaliers disposant d'une licence sportive auprès de la Fédération française d'équitation[47]. Les activités équestres sont supervisées par le Conseil du cheval de La Réunion, filiale régionale de la Fédération française d'équitation, qui a entre autres mené une enquête de terrain en 2012[47]. Une trentaine de professionnels exerçant comme maréchaux-ferrants, vétérinaires équins, enseignants d'équitation ou commerçants dans le domaine équestre, ont également été recensés à cette occasion[47]. La plupart des professionnels réunionnais du monde du cheval ont l'habitude de travailler en indépendance, sans se regrouper pour des actions collectives[48], et ont selon Vincent Etave une tendance à se faire concurrence entre eux[49]. Il n'existe pas de structuration particulière des pensions pour chevaux[50].

Les secteurs équestres représentés sont ceux du loisir, du sport, et des courses[51]. Une dizaine de sports équestres différents sont pratiqués[44], dont le saut d'obstacles : l'ouverture de la saison 2022 a attiré plus de 120 cavaliers et une dizaine de clubs sur une compétition d'obstacles de niveau amateur[P 5]. Néanmoins, les infrastructures adaptées à l'équitation restent peu nombreuses sur l'île[52].

Il n'existe pas de filière économique de viande chevaline[51], mais l'hippophagie existe à La Réunion, via la consommation de viande importée[44].

Tourisme et randonnées équestres

Le secteur du tourisme équestre est considéré comme le plus porteur économiquement[52]. Certains centres de tourisme équestre permettent de partir en randonnée même sans aucune expérience de l'équitation[P 6].

Le passage de cavaliers de randonnées équestres touristiques dans le parc national entraîne cependant des conflits d'usage[52].

Chaque année, la commission au tourisme équestre du Comité régional d'équitation de l'île de La Réunion organise la « Grande Chevauchée », une randonnée équestre à laquelle ont participé une dizaine de centres équestre du pays en 2018, ainsi que des cavaliers individuels[P 7].

Élevage

Au début du XXIe siècle, La Réunion héberge environ 1 500 chevaux[6], dont la moitié dans des centres équestres[47]. La question de l'élevage local a toujours entraîné des problématiques en raison des évolutions des usages équestres, des moyens techniques disponibles sur l'île, et des coûts d'importations de chevaux[53]. Les importations depuis l'Europe impliquent en effet l'usage onéreux d'avions-cargo[53], ainsi qu'un monopole de la seule compagnie aérienne française autorisée à transporter des chevaux[13]. Lilian Reilhac estime que « le plus gros dilemme » à résoudre est celui du matériel et de l'équipement nécessaires à l'élevage chevalin[2].

Historiquement, La Réunion a vraisemblablement souffert de périodes de surpopulations d'équidés par rapport aux ressources disponibles[2]. L'île est colonisée par une espèce végétale invasive, Ulex europaeus (l'ajonc), une plante qui peut servir dans l'alimentation des chevaux[S 7].

Races élevées

Urbain Thomas décrit en 1828 la présence d'une race de chevaux créoles[54]. D'après Louis Maillard (1846)[54], repris dans la notice de G. Imhaus (1862), cette « race créole » était célèbre ; elle est décrite comme de petits chevaux trapus, courts et sobres issus de l'Abyssin et de l'Arabe[54] - [H 3]. Ces auteurs réfutent en parallèle l'existence d'une race de chevaux bien définie sur cette île[H 3] - [54]. Imhaus cite la présence d'animaux de taille moyenne, issus du cheval du Cap et de chevaux français et arabes, ainsi que de petits chevaux importés de Java et de Timor[H 3]. En 1908, le vétérinaire gouvernemental Roger Ducaud préconise la création d'une race de chevaux bourbonnais à partir de l'Anglo-arabe, une initiative qui n'aura pas de suites après son départ de l'île en 1909[55].

En 2008, seuls 350 chevaux réunionnais sont officiellement identifiés[56]. Parmi ces chevaux identifiés, il n'y a que quatre étalons reproducteurs de race : un Mérens, un Selle français, et deux Pur-sangs[57]. La plupart des éleveurs désireux d'élever en race pure recourent à l'insémination artificielle en sperme congelé, malgré les importants coûts que cela induit[57].

L'élevage du cheval de Mérens fait partie de l'économie locale[42]. Cette race sert de monture de randonnée équestre, ainsi que pour les travaux de débardage[42]. Elle forme la monture la plus utilisée pour le tourisme équestre[58], promenant les touristes dans des régions volcaniques couvertes de cendres[59]. Il s'en trouve désormais « par centaines » dans les centres équestres réunionnais[60].

En 2021, plusieurs Irish Cobs sont importés sur l'île[P 4].

Typologie des éleveurs

Une soixantaine de personnes sont éleveurs d'équidés, dont des gestionnaires de centres équestres[47]. Peu d'offres de formation à l'élevage et au tourisme équestre sont disponibles sur l'île, la seule formation disponible pour les éleveurs en 2012 étant le CAPA de soigneur d'équidés[51]. Deux freins majeurs aux activités d'élevage résident dans les coûts du foin (et de l'alimentation équine en général), et ceux des importations de chevaux reproducteurs de bonne qualité depuis la France, l'absence de poste d'inspection aux frontières interdisant le commerce de chevaux avec les pays de l'océan Indien[52].

Il arrive que les chevaux soient attaqués par des chiens en divagation[P 8].

Typologie du marché

Les acheteurs de chevaux sont pour moitié des professionnels, et pour moitié des particuliers qui pratiquent l'équitation en indépendance[61]. Il n'existe pas véritablement de commerce structuré, la plupart des transactions passant par du bouche à oreille ou des petites annonces[61]. Les coûts d'importation ont entraîné une augmentation des prix de commercialisation, l'achat d'un poney à La Réunion étant en moyenne cinq fois plus onéreux (en 2012) que pour acquérir le même type d'animal en France[61].

Maladies et parasitisme

Les chevaux de La Réunion ont été touchés par la fièvre du Nil occidental en 1999-2000, comme le prouvent des anticorps retrouvés sur des chevaux âgés de plus de dix ans à La Réunion ainsi qu’aux Seychelles en 2010[S 8]. L'île de La Réunion est aussi un foyer de la leptospirose, qui peut toucher de nombreuses espèces animales, dont le cheval[S 9].

Il existe une pénurie de vétérinaires équins dans le Nord et l'Est de l'île en 2022[P 9].

Culture

La vie quotidienne des Réunionnais avec leurs chevaux a été immortalisée dans la littérature et dans des œuvres picturales, notamment celles de Caroline Viard, de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent et d'Antoine Louis Roussin, qui sont conservées au Musée Léon-Dierx, aux Archives départementales de La Réunion et à l'Iconothèque historique de l'océan Indien[6].

Le secteur équestre de La Réunion conserve l'image d'un milieu « élitiste et fermé », à tort selon Vincent Etave, président du Conseil du Cheval de La Réunion[62]. Durant la Fête du miel vert, organisée pendant 10 jours au début du mois de janvier, des concours de chevaux de Mérens et de vaches laitières sont organisés[60].

Notes et références

  1. Reilhac 2016, p. 10.
  2. Reilhac 2016, p. 103.
  3. Reilhac 2016, p. 12.
  4. André Lapierre et Yves Chateaureynaud, Aspects du sport à la Réunion, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, (ISBN 978-2-85892-576-6, lire en ligne), p. 60 ; 155.
  5. Reilhac 2016, p. 15.
  6. Reilhac 2016, p. 14.
  7. Reilhac 2016, p. 16.
  8. Reilhac 2016, p. 18.
  9. Reilhac 2016, p. 18-19.
  10. Reilhac 2016, p. 23.
  11. Reilhac 2016, p. 22 ; 24.
  12. Reilhac 2016, p. 24.
  13. Reilhac 2016, p. 104.
  14. Reilhac 2016, p. 22.
  15. Reilhac 2016, p. 30.
  16. Reilhac 2016, p. 24 ; 30.
  17. Reilhac 2016, p. 26.
  18. Reilhac 2016, p. 36.
  19. Reilhac 2016, p. 33.
  20. Reilhac 2016, p. 37.
  21. Reilhac 2016, p. 42.
  22. Reilhac 2016, p. 26 ; 46.
  23. Reilhac 2016, p. 43.
  24. Reilhac 2016, p. 46.
  25. Reilhac 2016, p. 6-7.
  26. Reilhac 2016, p. 95.
  27. Reilhac 2016, p. 96.
  28. Reilhac 2016, p. 97.
  29. Reilhac 2016, p. 100.
  30. Reilhac 2016, p. 48.
  31. Reilhac 2016, p. 49.
  32. Reilhac 2016, p. 51.
  33. Reilhac 2016, p. 92.
  34. Reilhac 2016, p. 51-52.
  35. Reilhac 2016, p. 58.
  36. Reilhac 2016, p. 60.
  37. Reilhac 2016, p. 68.
  38. Reilhac 2016, p. 65-66.
  39. Reilhac 2016, p. 78.
  40. Reilhac 2016, p. 84.
  41. Reilhac 2016, p. 88.
  42. Gentil 2001.
  43. Mendo Ze Gervais (éd.), Petites îles et archipels de l'océan Indien, KARTHALA Éditions, (ISBN 978-2-8111-4126-4, lire en ligne), p. 470.
  44. Etave et Emery 2012, p. 11.
  45. Etave et Emery 2012.
  46. Etave et Emery 2012, p. 5.
  47. Etave et Emery 2012, p. 2.
  48. Etave et Emery 2012, p. 8.
  49. Reilhac 2016, p. 7.
  50. Etave et Emery 2012, p. 13.
  51. Etave et Emery 2012, p. 9.
  52. Etave et Emery 2012, p. 10.
  53. Reilhac 2016, p. 102.
  54. Reilhac 2016, p. 105.
  55. Reilhac 2016, p. 106-107.
  56. Etave et Emery 2012, p. 14.
  57. Etave et Emery 2012, p. 15.
  58. Collectif, Réunion, Paris, Nouvelles éd. de l'Université, coll. « Petit Futé », , 494 p. (ISBN 978-2-7469-2919-7 et 2-7469-2919-8), p. 368.
  59. Jean-Pierre Reymond, Ile de la Réunion, Éditions Marcus, , 64 p. (ISBN 978-2-7131-0103-8, lire en ligne), p. 22.
  60. Guide du Routard Réunion 2023/24, Hachette Tourisme, (ISBN 978-2-01-720616-3, lire en ligne), p. 272.
  61. Etave et Emery 2012, p. 17.
  62. Reilhac 2016, p. 6.

Références académiques

  1. Combeau, Combeau-Mari et Eve 2006, p. 73.
  2. Combeau, Combeau-Mari et Eve 2006, p. 74.
  3. Combeau, Combeau-Mari et Eve 2006, p. 75.
  4. Combeau, Combeau-Mari et Eve 2006, p. 75-76.
  5. Combeau, Combeau-Mari et Eve 2006, p. 76.
  6. Etave et Emery 2012, p. 11.
  7. William Morvan, Enquête sur la gestion de l'ajonc Ulex europaeus en Bretagne, Ecobio et CNRS, (lire en ligne).
  8. Eric Cardinale, Matthieu Roger, Nohal Elissa et Abdourahime Faharoudine, « Le réseau régional AnimalRisk : de la surveillance à la recherche dans l'Océan Indien », Bulletin épidémiologique, vol. 43, no Spécial DOM-TOM, , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Amélie Desvars, Epidémiologie d'une zoonose, la Leptospirose, dans deux îles de l'Océan Indien, la Réunion et Mayotte : étude comparée du rôle de différentes espèces sauvages et domestiques, Saint-Denis, Université de La Réunion, , 363 p.
    Thèse de doctorat en Sciences technologies santé et Epidémiologie
    .

Références historiques anciennes

  1. Pierre Philippe U. Thomas, Essai de statistique de l'île Bourbon, considérée dans sa topographie, sa population, son agriculture, son commerce, etc.; ouvrage couronné, suivi d'un projet de colonisation de l'intérieur de cette île, vol. 1, Bachelier, , p. 280.
  2. Législation de l'île de la Réunion: répertoire raisonne des lois, ordonnances royales, etc., en vigeur dans cette colonie, (lire en ligne), p. 254.
  3. G. Imhaus, Ile de la Réunion: notice sur les principales productions naturelles et fabriquées de cette île, E. Donnaud, (lire en ligne), p. 11.

Références de presse

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  2. Thierry Devige-Stewart, « Un hippodrome sur l'île de La Réunion en 2006 », Le Moniteur, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Pierrot Dupuy, « L'hippodrome se fera dans l'Ouest, mais pas à St-Paul... », sur Zinfos 974, l'actualité de l'île de La Réunion, (consulté le ).
  4. Bettina Hubert, « Trente chevaux débarquent à la Réunion », sur Cheval Magazine, (consulté le ).
  5. Loïs Mussard, « La reprise des compétitions d’équitation à La Réunion », sur Réunion la 1ère, (consulté le ).
  6. Loïs Mussard, « Tourisme : découvrir La Réunion à cheval ! », sur Réunion la 1ère, (consulté le ).
  7. « Retour sur la Grande Chevauchée de La Réunion », L'Estafette, Fédération française d'équitation, no 139, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Henry-Claude Elma, « Sainte-Rose : nouvelle attaque de chiens dans un élevage de volailles et dans un centre équestre », sur Réunion la 1ère, (consulté le ).
  9. Luna Quemener, « Soins équestres : pénurie de vétérinaires pour les chevaux du Nord et de l’Est », sur Linfo.re, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • [Clarence-Smith 2008] (en) William Gervase Clarence-Smith, « Southeast Asia and Southern Africa in the Maritime Horse Trade of the Indian Ocean, c. 1800–1914 », dans Breed of empire : The "Invention" of the Horse in Southeast Asia and Southern Africa 1500-1950, (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • [Combeau, Combeau-Mari et Eve 2006] Yvan Combeau, Evelyne Combeau-Mari et Prosper Eve, « Les passés présents de La Redoute (île de La Réunion) : le militaire, le sportif et le politique », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 93, no 350, , p. 69–80 (DOI 10.3406/outre.2006.4190, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  • [Etave et Emery 2012] Vincent Etave et François Emery, Structuration et développement de la filière équine, Conseil du cheval de La Réunion, (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • [Gentil 2001] Muriel Gentil, Le cheval de Mérens dans le développement économique de l'île de La Réunion, Université de la Réunion. UFR de lettres et sciences humaines (Université de soutenance), , 238 p.
  • [Reilhac 2016] Lilian Reilhac, Le cheval à la Réunion : 60 ans de passion, La Montagne (Réunion), Les éditions du Boucan, , 221 p. (ISBN 979-10-92983-05-0, lire en ligne Accès libre [PDF])
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