Accueil🇫🇷Chercher

Ben Carlin

Ben Carlin, né le à Northam en Australie-Occidentale et mort le à Perth en Australie-Occidentale, est un aventurier australien qui est la première personne à faire le tour du monde à bord d'un véhicule amphibie.

Ben Carlin
Ben Carlin devant son véhicule amphibie en 1948.
Biographie
Naissance
Décès
(à 68 ans)
Perth (Australie)
Sépulture
Nom de naissance
Frederick Benjamin Carlin
Nationalité
Formation
Guildford Grammar School
Western Australian School of Mines (en)
Activités
Autres informations
Unité
Madras Engineer Group (en)
Grade militaire
Conflit

Ben Carlin fréquente la Guildford Grammar School de Perth, puis avoir travaillé comme fermier et mineur, il reprend des études de génie minier à la Kalgoorlie School of Mines mais qu'il abandonne. Il travaille un temps dans les champs aurifères avant d'émigrer en Chine en 1939 pour travailler dans une mine de charbon britannique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il affecté au corps des ingénieurs de l'armée indienne et sert en Inde, en Italie et dans tout le Moyen-Orient. Après sa démobilisation en 1946, il émigre aux États-Unis avec son épouse américaine, Elinore (née Arone).

À la suite d'une idée qu'il a eue pendant son service militaire, il propose à sa femme de passer sa lune de miel en traversant l'océan Atlantique à bord d'un Ford GPA modifié (une version amphibie de la Ford GPW Jeep), qu'ils baptisent Half-Safe (« à moitié sûr » en français). Commençant leur voyage à Montréal, au Canada, les Carlin achèvent finalement la traversée transatlantique en 1951, après plusieurs tentatives infructueuses. De là, ils voyagent en Europe et s'installent temporairement à Birmingham pour réunir plus d'argent. Le Half-Safe est entièrement désossé, réparé et amélioré. Le couple reprend son voyage en 1954, traversant le Moyen-Orient par voie terrestre avant d'arriver à Calcutta à l'été 1955. Après un court voyage de collecte de fonds en Australie, la femme de Carlin repart aux États-Unis. Ben Carlin reprend le voyage avec de nouveaux partenaires, traversant l'Asie du Sud-Est et l'Extrême-Orient jusqu'à la pointe nord du Japon, puis l'Alaska. Après une longue tournée aux États-Unis et au Canada, il rentre à Montréal avec le Half-Safe, ayant parcouru plus de 17 000 km par mer et 62 000 km par terre en dix ans. À la mort de Carlin en 1981, le Half-Safe est acquis par la Guildford Grammar School, son ancienne école, où il est toujours exposé.

Jeunesse et service militaire

Frederick Benjamin Carlin, dit Ben Carlin, nait le à Northam, en Australie-Occidentale, une ville située dans la Wheatbelt[1]. Sa mère, Charlotte Amelia Bramwell, meurt alors qu'il a quatre ans[2] - [1], et il est élevé par son père, Frederick Cecil Carlin, ingénieur électricien employé par les chemins de fer du gouvernement d'Australie-Occidentale[3] - [4].

À la suite du décès de sa mère, Ben Carlin est délaissé par sa famille et souffre énormément du noir, l'obligeant à être autonome dès son plus jeune âge[5]. La différence d'âge avec son frère et sa soeur (Tom, né en 1901 et Jessie, née en 1904) est importante et ceux-ci comprennent difficilement sa phobie[6]. Sa relation avec sa belle-mère est de plus conflictuelle et, à l'âge de onze ans, il est envoyé en pension à la Guildford Grammar School de Perth[7] - [8]. L'école « lui a donné une structure, une identité, une base pour réussir »[9]. Ben Carlin est décrit comme un enfant au caractère trempé et arrogant[10]. Il la quitte en 1929 et s'inscrit à l'université d'Australie-Occidentale en faculté de droit mais n'y reste qu'un an[11].

Avec son frère, Tom, ils récupèrent de l'argent de leur père et achètent chacun une ferme dans la wheatbelt[12]. Si Tom gardera sa ferme jusqu'en 1935, pour Ben, il semblerait que ses deux partenaires l'ai abandonné durant une nuit[13]. Lui-même quitte la ferme en tracteur et n'y reviendra jamais[14]. Il est alors engagé dans une exploitation minière, à Reedy (en), une petite ville à 700 km de Perth, en Australie-Occidentale, région connue pour ses champs aurifères[15]. Il s'agit d'un travail dangereux, de nombreux mineurs mourant régulièrement[15]. Si Ben s'en sort bien, il se querelle néanmoins avec un autre mineur, et finit par être blessé au visage lors d'une altercation[15]. L'affaire est classée sans suite mais cet évènement montre bien le caractère bien trempé de Ben Carlin[15]. Suspendu, il finit par déménager près de Kalgoorlie pour continuer son activité de mineur. En 1938, il se décide à reprendre des études et rejoint la Kalgoorlie School of Mines (actuel campus de l'université Curtin), où il étudie le génie minier[16]. Il ne s'agit pas d'un diplôme prestigieux mais les études permettent d'éviter le travail dangereux dans la mine, et espérer un poste à moindre risque une fois celles-ci terminées[17]. Il quitte cependant l'école après un an, préférant passer son temps au bar. Son père finit par lui couper son soutien financier[17]. Il s'agit d'une période assez trouble pour Ben, celui-ci étant pris dans des bagarres, de l'alcoolisme et divers accidents, dont notamment en un accident impliquant deux cyclistes qu'il percute[18]. Fin , il se décide à rejoindre sa sœur à Sydney[19]. Ce qu'il y réalise est inconnu mais toujours est-il qu'il embarque à bord d'un bateau vers le Pacifique, quittant l'Australie pour n'y revenir que 16 ans plus tard[20]. Les archives nationales d'Australie n'ont cependant retrouvé aucune trace de lui dans les passagers au départ de Sydney[21]. Il réapparait à Pékin, en Chine, où il travaille pour une société britannique d'extraction de charbon[3] - [22].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il s'engage dans l'armée indienne britannique. Avant de partir pour l'Inde, il épouse Gertrude Plath, une citoyenne allemande qui vivait en Chine avec son oncle et sa tante. Le couple se marie le à Tientsin, mais se sépare avant la fin de la guerre[23]. Après s'être enrôlé à Shanghai[22], Ben Carlin est affecté aux sapeurs de Madras (en), dans le corps des ingénieurs de l'armée indienne (en). En , il est promu second lieutenant, dans le cadre des nombreuses « commissions d'urgence » accordées au début du conflit[24]. Pendant la guerre, Ben Carlin sert en Inde, en Irak, en Iran, en Palestine, en Syrie et en Italie et[25], à la fin du conflit, il est promu au grade de major[26] - [27]. En , il rencontre une infirmière de la Croix-Rouge américaine, Elinore Arone, originaire de Boston[28].

Tour du monde

Carte mondial montrant le parcours, en rouge, du voyage.
Carte du tour du monde de Ben et Elinore Carlin avec les étapes principales. Le voyage, avec le véhicule amphibie Half-Safe, débute en 1950 et se termine en 1958, après avoir parcouru plus de 17 000 km par mer et 62 000 km par terre. Elinore Carlin accompagnera son mari jusqu'en Australie.

Le Half-Safe et les préparatifs

Un couple assis, l'homme à gauche et la femme à droite.
Les Carlins lors des premières étapes de préparation de leur voyage.

Tout au long de la guerre, les Alliés utilisent plusieurs types de véhicules amphibies. L'un des plus utilisés est le Ford GPA, une version modifiée de la Ford GPW Jeep (également connue sous le nom de « Seep »)[29]. En Inde, vers la fin de la guerre, Ben Carlin remarque un GPA dans un parc de véhicules de l'armée sur la base aérienne de Kalaikunda[27]. Sous les moqueries de ses collègues ingénieurs, il suggère que le véhicule pourrait être utilisé pour lui faire faire le tour du monde : « Avec un peu de motivation, on pourrait faire le tour du monde dans un de ces engins »[30] - [31] - [32]. Cette idée lui reste dans la tête et après bien des difficultés, dont un déménagement aux États-Unis, Ben Carlin réussit à acheter un Ford GPA de 1942 (numéro de série 1239), pour la somme de 901 dollars américains (soit l'équivalent de 11 808 dollars en 2022), lors d'une vente aux enchères organisée par le gouvernement à Washington, D.C.[33]. Ce véhicule a été fabriqué à l'origine dans l'usine Ford de River Rouge, dans le Michigan, parmi les 12778 construits durant la guerre[26]. Il tente d'abord de convaincre Ford de parrainer son projet de voyage, mais la société refuse, estimant que l'engin ne réussira pas le voyage[31] - [34]. Le Ford GPA est dans un sale état, et de nombreuses réparations doivent être effectuées[35]. De plus, le véhicule doit subir un certain nombre de modifications pour être en état de naviguer, notamment l'ajout d'une proue plus proche de celle d'un bateau, d'un gouvernail, d'une cabine plus grande et de deux réservoirs de carburant supplémentaires - l'un à la proue et l'autre sous le « ventre » de l'embarcation, à l'arrière[36]. À l'intérieur de la cabine, une couchette est installée et le tableau de bord est modifié pour inclure des instruments d'avion, ainsi qu'une radio bidirectionnelle (comprenant un émetteur et un récepteur 19 postes). Au total, la longueur du bateau est augmentée d'un mètre (trois pieds) pour atteindre 5,5 m[28], et la volume de carburant passe de 45 L (12 gallons) à 760 L (200 gallons)[37]. Le réservoir de carburant, d'une capacité de 1 200 L (322 gallons)[38], sous le ventre peut être largué lorsqu'il est vide, ce qui réduit alors le poids total du véhicule trois long ton (3 048 kg)[39]. Le navire est prénommé le Half-Safe, d'après le slogan d'Arrid, une marque de déodorant - « Don't be half-safe - use Arrid to be sure » (« "Ne soyez pas à moitié sûr - utilisez Arrid pour être sûr" »)[31]. La presse nommera d'abord le véhicule « platypus » (ornythorinque en français), nom que Ben Carlin n'apprécie pas[40].

Sa future femme, Elinore ne participe aux premiers préparatifs[28]. Après sa rencontre avec Ben Carlin, elle déménage en Chine et n'apprend l'idée de Ben Carlin que lorsque le projet est bien avancé[28]. Elle est de suite conquise par l'idée mais Ben Carlin refuse qu'elle participe au voyage, prétextant qu'il s'agit d'« une aventure strictement masculine »[41].

Échec des premières tentatives

Ben Carlin commence à tester son embarcation en 1947 et rencontre des problèmes d'évacuation du monoxyde de carbone, la structure fermée du bateau pouvant augmenter les risques d'intoxication[36]. Il décide de se rendre à New York pour les premiers test[42]. Il doit y mettre à l'eau le Half-Safe pour la première fois[42], avec l'intention de traverser l'Atlantique en passant par les Açores[31]. Un essai est effectué au début du mois de , sous le regard d'une « foule de travailleurs sceptiques au bord de l'eau »[43].

Si Ben Carlin refuse au départ Elinore comme copilote, il finit par accepter, se rendant compte qu'un tel voyage ne peut s'effectuer seul[44]. Elinore n'est donc pas une copilote « réticente » comme la presse a pu le déclarer à l'époque[45]. Pour ce qui est de la navigation, Ben Carlin en apprend les bases en moins d'une semaine, grâce à un manuel[46].

La situation financière du couple est préoccupante et diverses solutions sont tentées pour financer le voyage[47]. Ils acceptent l'offre d'un publiciste new-yorkais, et deviennent ambassadeurs de SAFE (Save A Friend in Europe), une organisation naissante qui envoie de la nourriture en Europe pour aider les populations ayant été touchées par la guerre[47]. Pour des questions de perception du public, on leur demande de se marier, ce qu'ils font le [47].

La première tentative du couple pour effectuer la traversée transatlantique a lieu le , au départ du port de New York. Encouragés par « une centaine de dockers stupéfaits », ils sont d'abord emportés vers l'amont par une forte marée, puis se dirigent vers l'Atlantique à une vitesse de cinq nœuds[48]. Les Carlin ne réuississent pas à maintenir le contact radio, ce qui déclenche les recherches des garde-côtes américains[49]. Le couple rencontre des problèmes le gouvernail, ce qui rend le bateau incapable de se diriger en mer à moins que la barre ne soit constamment tenue par un homme[50]. De plus, la Jeep supporte mal l'océan, la structure souffrant énormément[51]. Ben et Elinore décident de faire demi-tour et reviennent à terre cinq jours après leur départ[40]. Le Half-Safe ayant regagné New York, les Carlins entament leur deuxième voyage le [52], mais sont à nouveau contraints de regagner la côte quelques jours plus tard, cette fois après avoir failli être asphyxiés à cause d'une fissure dans le tuyau d'échappement[3] - [53].

Photographie d'une voiture amphibie devant la statue de la liberté. Une femme est assise sur le toit de la voiture.
Ben et Elinore Carlin devant la Statue de la Liberté dans le port de New York, lors d'une de leurs premières tentatives de traversée de l'Atlantique en 1948.

Une troisième tentative a lieu à la fin du mois de juillet, mais elle n'est pas couronnée de succès en raison des problèmes mécaniques et du mal de mer dont souffrent les Carlin[54] - [55]. Le couple repart pour la quatrième fois au début du mois d'août, sans publicité[53], et progressent, puisqu'ils sont aperçus plusieurs jours après leur départ par cinq destroyers américains à près de 320 km au large de New York[56] - [57]. L'USS Robert L. Wilson les contacte mais le couple refuse son aide[58]. Cependant, le couple perd rapidement le contact radio, ce qui incite la Pan American Airways et la Trans World Airlines à ordonner à ses équipages de partir à la recherche du véhicule[59] - [60]. La météo se dégrade et les conditions à bord sont difficiles, Elinore souffrant fortement du mal de mer[61]. Les provisions diminuent rapidement, Ben Carlin se rendant compte qu'il a mal évalué les besoins[62]. Finalement, sept jours après le début du voyage, un roulement d'hélice se soude par manque de lubrification[63], laissant le navire dériver sans but pendant dix jours supplémentaires[31]. Le Half-Safe et les Carlin sont secourus à environ 430 km de New York par le pétrolier New Jersey, à destination de Halifax, en Nouvelle-Écosse[64]. Selon un message radio envoyé par Ben Carlin depuis le pétrolier à ses amis de New York, le couple « dérivait et pêchait », profitant d'une « vie agréable, moins chère qu'à Atlantic City »[65]. Au moment du sauvetage du couple, il envisage d'abandonner le voyage, mais est convaincu de continuer par le capitaine norvégien du pétrolier, qui accueille les Carlin avec ces mots : « Bon sang, vous n'allez pas laisser traîner cette foutue Jeep ?! »[36] - [66].

Traversée transatlantique

Cette quatrième tentative ratée conduit les Carlins à abandonner le projet pendant un certain temps afin de trouver plus d'argent[67]. Le New Jersey arrivant à Montréal deux semaines après leur sauvetage, Ben Carlin prend un poste dans une entreprise de renflouement à Halifax, tandis que sa femme retourne auprès de sa famille à New York et travaille dans un cabinet d'avocats[68] - [67]. Une dernière tentative est envisagée en , mais reportée en raison de l'approche de l'hiver[69]. Montréal est désormais considéré comme leur point de départ et Halifax comme le point d'entrée dans l'océan Atlantique, réduisant la distance avec l'Europe[67]. Au milieu de l'année 1949, le couple commence à le préparer pour une nouvelle tentative de traversée. Les essais effectués à la fin du mois d'août révèlent un embrayage défectueux[70], qui est réparé, et Ben Carlin reconnaît la nécessité de disposer d'une plus grande quantité de carburant. Pour l'obtenir, deux réservoirs de carburant sont attachés derrière le Half-Safe, peints en jaune vif pour faciliter la visibilité depuis le ciel[71]. D'autres modifications sont apportées à la superstructure de l'embarcation et des gouvernails stabilisateurs supplémentaires sont ajoutés[68]. Les Carlin repartent au début du mois de [72]. Alors que le navire se trouve à 56 km de la côte, les deux réservoirs de carburant auxiliaires sont perdus, ce qui les oblige à retourner à Halifax[73] - [74]. Ben Carlin manque de décider d'abandonner le voyage et de liquider le Half-Safe, mais sa femme le convaint de continuer[36].

Au cours des six mois suivants, les Carlin apportent à nouveau des modifications à leur navire, la plus importante étant l'installation d'un grand réservoir spécialement conçu pour être remorqué derrière l'embarcation. La capacité totale de carburant du Half-Safe est ainsi portée à 3 300 L (750 gallons), le bateau transportant également 136 L (30 gallons) d'eau, 36 L (8 gallons) d'huile et six semaines de provisions[36]. Pour avoir des fonds, Ben Carlin rejoint l'équipage du MV Armoricain et se forme rapidement, notamment sur l'entretien des moteurs[75].

Le couple quitte Halifax le [76]. Après un voyage de 32 jours, le couple arrive à Flores, l'île la plus à l'ouest des Açores[31]. Le voyage ne s'est cependant pas déroulé sans encombre : Ben Carlin a dû démonter la culasse à plusieurs reprises pour nettoyer le carbone des soupapes et remplacer le joint de culasse, et le couple a perdu le contact radio à mi-parcours, ce qui a fait craindre qu'ils ne se soient perdus en mer[77]. Le carburant doit également être régulièrement transvasé du réservoir remorqué vers le Half-Safe, obligeant Ben Carlin a plonger à l'eau et Elinore a surveiller l'opération[78]. Le couple décide de larguer, une fois vide, le réservoir sous le véhicule[78]. L'opération tourne mal et manque de faire chavirer le Half-Safe. Finalement, Ben Carlin plonge et coupe les derniers liens[78]. La vie à bord est monotone et le confort très sommaire (l'environnement salé leur crée des plaies à vif)[79]. Le couple parle peu et Ben Carlin lit et se passionne pour l'expédition entreprise par Thor Heyerdahl avec le Kon-Tiki[79].

Le débarquement est bien accueilli et le magazine Life consacre à la traversée un article de plusieurs pages plus tard dans l'année, dans lequel figurent également de nombreuses photographies des Carlin[80]. Néanmoins, la presse avait été nettement moins enthousiaste lors de leur départ que lors des premiers essais. En atteignant les Açores, et montrant que telle traversée est possible, le battage médiatique reprend[81].

Alors qu'ils traversent un ouragan entre les Açores et Madère et que la superstructure menace de s'effondrer, il demande à Elinore de réciter à haute voix l'exercice d'évacuation dans le tumulte : « Tu cries 'OUT' - je sors et j'attends. Tu me suis et tu attrapes le matériel. Je te suis - Restons en contact ! » Ils ne peuvent pas gonfler le radeau et monter à bord dans cette mer, et si l'équipement n'est pas arraché de leur prise, ils devraient pouvoir continuer à vivre, même s'ils n'ont pas de gilets de sauvetage, car ils sont tous les deux de bons nageurs. Il la met en garde : « Gardez le visage baissé et éloigné des embruns - ça fait mal ».

The Buckingham Post, 27 janvier 1956[82]

Le couple quitte Flores le et se rend à Horta sur l'île de Faial, soit une distance de 240 km[77] - [81]. Après avoir navigué entre les îles des Açores et effectués quelques réparations, ils quittent la région en novembre et se rendent vers Madère[83]. La traversée est difficile, le mauvais temps rendant la mer agitée et le couple malade[84]. Le vent empêche un contrôle optimal de l'embarcation et la structure souffre, avec de nombreuses fuites[84]. Ils finissent même par perdre la remorque de carburant, heureusement presque vide[85]. Ben Carlin doit également réparer le moteur en pleine tempête[86]. La météo ne s'améliorant pas, le coupe décide finalement d'appeler à l'aide, sur la fréquence de détresse[87]. Finalement la tempête, dont les vents ont atteint les 130 km/h, passe et le Half Safe se retrouve sur une mer calme[88]. Néanmoins, le couple ne peut rejoindra Madère avec le carburant restant[89]. Un croiseur portugais de passage, le Flores, les ravitaille et ils peuvent reprendre leur route[89] - [90]. Ils atteignent Madère le [91]. Alors qu'il est initialement prévu que le couple se rende directement à Lisbonne[92], il choisit plutôt de se diriger vers le Maroc en passant par les îles Canaries, et débarque à Cap Juby, dans le territoire espagnol du Rio de Oro, le [93]. Cette arrivée en Afrique est relativement discrète dans les journaux, notamment car l'arrivée aux Açores marquait déjà la réussite de l'entreprise et la géopolitique, notamment la guerre de Corée, était à la une[94].

De Cap Juby, les Carlin traversent les régions côtières du Maroc en direction de l'Europe. Les températures diurnes élevées, qui atteignent 77 °C dans l'habitacle du véhicule, nécessitent que le Half-Safe soit conduit exclusivement de nuit[26]. Le véhicule atteint Casablanca, au Maroc français, le [95]. Les Carlin ont des problèmes financiers, mais à Rabat, ils parviennent à récupérer un peu d'argent en faisant payer la vue du Half-Safe[96]. Ils atteignent le territoire britannique de Gibraltar à la mi-avril, après avoir traversé le détroit en six heures[97] - [98]. Le , le Half-Safe a donc atteint l'Europe, le troisième continent depuis son départ[99].

Europe

Les Carlin arrivent à Lisbonne le [100]. Là, le consulat britannique organise, en partenariat avec l'Automóvel Club de Portugal une exposition, au casino Estoril (en), pour montrer le Half-Safe[101]. Ils y rencontrent différentes personnalités, comme Juan de Borbón y Battenberg, fils du roi d'Espagne Alphonse XIII, Carol II de Roumanie ou encore Humbert II d'Italie[101]. Ils quittent Estoril le et arrivent à Paris une semaine plus tard[102].

Le Half-Safe est dans un piteux état, rempli de rouilles et, même si Ben Carlin a été capable de le réparer durant le trajet, le véhicule a besoin d'une révision complète[103]. Malheureusement, le couple n'a pas les moyens d'entreprendre une telle réalisation[103]. Le Daily Express, de Londres, propose alors de louer le Half-Safe durant un mois (pour 500 livres sterling) et de monnayer l'histoire des Carlin[103]. Pour des questions éditoriales, le couple ne doit pas arriver en Angleterre avant la fin de l'été, ce qui leur laisse deux mois sur le continent[103]. Ils décident alors de partir vers la Scandinavie[103]. Ils s'arrêtent un temps à Bruxelles où le véhicule est exposé au Bon Marché[103]. Ils profitent des diverses invitations pour dépenser le moins possible[104]. C'est à partir de ce moment qu'Elinore commence à sentir le voyage s'éterniser[104].

Ils atteignent Hambourg en où ils reçoivent encore une attention toute particulière[105]. Fin du mois, ils atteignent le Danemark[105]. A la frontière, Ben fait la connaissance de ses premiers beaux-parents, les parents de Gertrude Plath, sa première épouse allemande rencontrée en Chine[106]. Ben ne parlera que très peu de cette période de sa vie et même sa propre famille ne connaitra que peu de détails sur le sujet[106].

Photographie noir et blanc d'une foule autour d'une jeep amphibie modifiée. Une femme, sur le toit, sert des mains.
Les Carlin et le Half-Safe accueillis par une foule nombreuse lors de leur arrivée à Copenhague en 1951.

Les Carlin arrivent à Copenhague début août devant une foule importante, dont de nombreux enfants[107]. La presse couvre largement l'évènement et il est estimé, bien que cela soit sans doute grandement exagéré, une foule de 20000 personnes pour les acclamer dans la ville[107]. Ils ne peuvent cependant pas s'éterniser, étant donné l'accord avec le Daily Express[108]. Le , ils atteignent Calais et sont prêts pour la traversée de la Manche[108]. Ce départ est néanmoins marqué par deux évènements[109]. Le premier est l'arrestation de Ben Carlin pour ivresse[109]. En moins d'un an, il a été arrêté quatre fois pour ivresse, dans trois pays différents[109]. Si la presse ne le mentionne pas, sans doute par politesse, Elinore commence à se tracasser pour leur réputation[109]. Le second évènement est l'annulation du contrat avec le Daily Express[110]. Les Carlin décident tout de même de partir vers l'Angleterre, ce qu'ils font le [110]. Si la presse n'est pas tendre avec leur apparence, ils sont accueillis avec les honneurs à Londres[111]. Ils participent notamment à l'émission radio In Town Tonight (en) de la BBC[112].

Réparation du Half-Safe en Angleterre

Fatigués, épuisés et à court d'argent, les Carlin décident de rester en Angleterre pour se reposer et récupérer[113]. Un objectif important de leur séjour en Grande-Bretagne est de réparer le Half-Safe, qui a subi de nombreuses avaries pendant les différentes traversées[113]. Elinore Carlin trouvent un emploi au bureau londonien de l'US Air Force[113]. Durant ce temps à Londres, l'alcoolisme de Ben Carlin s'aggrave, celui-ci devenant insultant envers sa femme[114]. Ben Carlin finit par déménager à Birmingham[114]. À Madère, il avait rencontré John Hardy, propriétaire de Hardy Spicer (en), une société spécialisée dans la transmission automobile[114]. Il lui avait proposé de s'arrêter dans son usine à Birmingham pour éventuellement réparer le Half Safe[114]. Le véhicule est entièrement désossé et est dans un état déplorable, « la fragile coquille fabriquée en série était réduite à une passoire rouillée » et le salut du couple ne vient que d'un mince film étanche qui l'entourait[114]. Ben Carlin mettra un an et demi pour réparer le Half-Safe, sans plan et sans réelle préparation, sachant exactement où il devait aller[114]. Elinore reste à Londres durant tout ce temps[115]. L'idée de repartir à bord du Half-Safe la rend malade et elle ne peut imaginer quitter sa vie nouvelle[116]. Si Ben revient le WE, il s'agit surtout de soirées alcoolisés et des disputes avec sa femme[116]. La question des enfants est également sur la table et il s'avère que les trompes de Fallope d'Elinore sont bloquées[117]. Ben, qui a subit des examens qui montrent que son sperme est de qualité, en vient à théoriser que l'impossibilité pour Elionore d'être enceinte provient d'un avortement pratiqué lors qu'ils étaient en Inde, ou celui pratiqué début 1947, juste après son passage à Shanghai, avant qu'elle ne rencontre Ben[117]. Cette théorie est fausse et fin 1953, Elinore reçoit une salpingectomie mais le succès n'est pas au rendez-vous. De plus, souvent malade, elle finit par souffrir de dépression[117].

Les réparations du Half-Safe sont finalisés en et Ben revient à Londres[118]. Pendant cette période, Ben Carlin termine également Half Safe : Across the Atlantic by Jeep, un livre relatant la première moitié de leur voyage, qui se vend à 32000 exemplaires et est traduit en cinq langues[31]. Le livre est généralement bien accueilli, un critique de la Montreal Gazette décrit Ben Carlin comme « un aventurier de la vieille école - doté de l'instinct de l'explorateur et d'un esprit pince-sans-rire qui fait de son récit un mélange étrange de grande aventure et d'euphémisme »[119].

Photographie d'une fourgonnette bleue.
Ford Thames, modèle similaire à celui qui accompagne les Carlin.

Si les Carlin reprennent la route au début de l'année 1955, Elinore n'est motivé dans ce trajet et leurs voisins londoniens le mentionnent, et notamment que le couple n'est pas heureux[120]. Pour des questions de sécurités et pour transporter du carburant, Ben et Elinore engagent Frank Ringland, un anglais de 39 ans, et achètent un Ford Thames. Il doit les accompagner jusque Calcutta[121]. Lors du départ, Ben et Elinore se disputent devant la foule, même si celle-ci ne peut les entendre. Elinore finit par descendre du Half-Safe et prend place avec Frank[122].

Moyen-Orient

Ils arrivent en France le [37] - [123]. Richard Kaplan passe la Manche avec le couple et ne manque pas de faire remarquer que l'ambiance à bord est tendue[124]. Le véhicule traverse la Suisse, l'Italie du Nord et la Yougoslavie où, en , on apprend que le Half-Safe a crevé pour la première fois en traversant Belgrade[125]. La situation se dégrade avec Frank, celui-ci buvant énormément et se montrant incapable en mécanique[126]. La situation entre les trois est tendue et aucun ne se parle réellement[126].

Les Carlin continuent ensuite à travers la Grèce et la Turquie, traversant le Bosphore jusqu'en Asie Mineure, avant de traverser la Syrie, la Jordanie, l'Irak, l'Iran et le Pakistan jusqu'à Calcutta, en Inde[36]. Ben Carlin note plus tard : « les 2000 miles à travers l'Atlantique, de la Nouvelle-Écosse aux Açores, étaient à bien des égards beaucoup moins inquiétants qu'une distance similaire parcourue sur des routes meurtrières en Perse »[127]. La traversée entre Damas et Baghdad est terrible, avec des chaleurs intenables dans l'habitacle[128]. Ils finissent, durant la route vers le Pakistan, par ne voyager que la nuit, pour s'épargner de la chaleur et préserver le moteur du Half-Safe[129]. Le véhicule supporte mal le voyage et Ben Carlin passe ses soirées à le réparer et en faire la maintenance, essayant d'aérer le plus possible le moteur[130].

Boucle par l'Australie

À Calcutta, les Carlin décident de transporter le Half-Safe en Australie par bateau à vapeur. Au début de son voyage, Ben Carlin avait déclaré qu'il ne se rendrait pas en Australie ou en Nouvelle-Zélande, car l'essence y est « trop chère »[43]. Cependant, le manque de financement et la promotion de son livre rend ce voyage nécessaire[123]. Il permet également à Ben Carlin de rencontrer sa famille, qui vit toujours à Perth. Son frère, Tom Carlin, est devenu capitaine dans la Royal Australian Navy et a participé activement aux essais d'armes nucléaires sur les îles Montebello en 1952, dans le cadre de l'opération Hurricane[131].

La tournée australienne du Half-Safe commence fin octobre 1955 à Perth, où Ben Carlin a grandi, et comprend une visite de son ancienne école, la Guildford Grammar. Les Carlin se rendent ensuite à Adélaïde, puis à Melbourne, Sydney et Brisbane.

Extrême-Orient et retour en Amérique du Nord

En janvier 1956, le Half-Safe est renvoyé à Calcutta sur un bateau à vapeur. Cependant, Elinore, l'épouse de Carlin, quitte le voyage en Australie, lassée par la longueur du trajet et le mal de mer permanent qu'elle subit. Ben Carlin poursuit son voyage seul, la première étape consistant en un voyage maritime de Calcutta à Akyab, en Birmanie, à travers le golfe du Bengale. À Akyab, il est rejoint par Barry Hanley, un autre Australien. Les deux hommes se rencontrent sur la côte birmane à la fin du mois de février 1956, puis traversent la chaîne de l'Arakan jusqu'au fleuve Irrawaddy, où le véhicule s'enlise dans la boue pendant deux jours. Après avoir sorti le Half-Safe de la boue, le duo se rend à Rangoun, où il arriva le 11 mars. De Birmanie, le Half-Safe est conduit par voie terrestre jusqu'à Bangkok, en Thaïlande, et de là jusqu'à Saigon, sur la côte indochinoise. De là, Carlin et Hanley quittent l'Indochine pour le Japon, en passant par plusieurs ports et îles de la mer de Chine méridionale. À son arrivée à Hong Kong au début du mois de mai 1956, Carlin est "assailli par des jeunes filles en quête d'autographes", après avoir été retardé dans son voyage par des problèmes de moteur et des vents contraires dans la mer de Chine méridionale. Il arrive à Kaohsiung, à Taïwan, au début du mois de juin, puis se rend à Keelung, à la pointe nord de Taïwan, et à Okinawa, qui fait partie des îles Ryukyu administrées par les Américains. Carlin et Hanley débarquent dans la préfecture de Kagoshima, à l'extrémité sud du Japon, en juillet 1956, et se rendent ensuite à Tokyo par voie terrestre. Hanley rentre alors en Australie, tandis que Carlin se repose au Japon, où il effectue à nouveau des réparations indispensables. Un journaliste américain du Japan Times, Boyé Lafayette de Mente, propose à Carlin de l'accompagner dans son voyage du Japon à l'Alaska. Il part au début de 1957 pour la première étape du voyage de Tokyo à Wakkanai sur l'île d'Hokkaidō. Le duo quitte Tokyo le 1er mai 1957 en grande pompe, sous les acclamations des journaux Mainichi shinbun et Yomiuri shinbun. Le bateau prend l'eau en traversant le détroit de Tsugaru, qui sépare l'île méridionale de Honshu de Hokkaidō, et entre en collision avec des rochers submergés près du port de Muroran. Ils atteignent Wakkanai le 12 juin 1957, malgré ce que de Mente décrira plus tard comme l'agressivité et le "caractère irascible" de Ben Carlin pendant le voyage.

Carlin et son nouveau compagnon de voyage, Boyé de Mente, quittent Tokyo en mai 1957.

L'objectif de Carlin est de se rendre directement de Wakkanai à Shemya, une petite île du groupe des îles Near de la chaîne des îles Semichi, qui fait partie des îles Aléoutiennes, au sud-ouest de la partie continentale de l'Alaska. L'embarcation transporte suffisamment de carburant pour tenir environ 21 jours, mais elle ne réussit la traversée dans ce laps de temps, ce qui entraine la notification de la station de recherche et sauvetage des garde-côtes américains. Le Half-Safe arrive à Shemya le 8 juillet, le duo ayant fait un détour inattendu pour visiter la ville de Petropavlovsk sur la péninsule du Kamtchatka, qui fait alors partie de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. De Shemya, Carlin et de Mente vaviguent jusqu'à l'île Adak, soit une distance de 350 milles (560 km), puis de 580 milles (930 km) jusqu'à Cold Bay, puis le long de la chaîne des îles Aléoutiennes jusqu'à la ville continentale de Homer, où ils arrivent à la fin du mois d'août. Carlin et de Mente conduisent ensuite le Half-Safe par voie terrestre jusqu'à Anchorage, où de Mente s'envolle pour Phoenix. Il écrira ensuite Once a Fool : From Tokyo to Alaska by Amphibious Jeep (Il était une fois un fou : de Tokyo à l'Alaska en Jeep amphibie), un récit détaillé de ses expériences avec Ben Carlin et le Half-Safe. Il devient également un auteur prolifique sur des sujets liés à la Mésoamérique et à l'Asie de l'Est, publiant plus de 100 livres. Ben Carlin conduit ensuite seul jusqu'à Seattle, où il arrive au début du mois de novembre 1957. Sur la route de l'Alaska, en Colombie-Britannique, il rencontre le pont suspendu de la rivière de la Paix qui s'est effondré. Alors que d'autres automobilistes font la queue pour prendre un ferry à proximité, Ben Carlin se contente de conduire le Half-Safe dans la rivière et de passer de l'autre côté. Poursuivant sa route jusqu'à San Francisco, où il retrouve sa femme pour la première fois depuis deux ans, il continue sa route à travers les États-Unis et vers le nord du Canada. Il arrive à Toronto le 10 mai 1958 et, trois jours plus tard, à Montréal, achevant ainsi son voyage de dix ans. Lui et Half-Safe ont parcouru 17 780 kilomètres par mer et 62 744 kilomètres par terre en dix ans, traversant 38 pays et deux océans, pour un coût total d'environ 35 000 dollars.

Fin de vie et héritage

Le Half Safe exposé à la Guildford Grammar School en août 2020.

Après la fin du voyage, le Half-Safe reste aux États-Unis, où il est occasionnellement exposé par l'ami de Ben Carlin, George Calimer, qui est copropriétaire du véhicule. Ben Carlin reste dans le pays pendant un certain temps, se produisant dans le cadre de conférences, avant de retourner à Perth, où il s'installe à Cottesloe. Après avoir divorcé de sa deuxième femme Elinore en décembre 1955, il se marie pour la troisième fois le 1er juin 1963 aux États-Unis avec Cynthia Henderson. Bien que le mariage du couple soit de courte durée, l'union donne naissance à une fille, Deirdre Scott Carlin, née en mars 1964. Ben Carlin meurt à Perth le 7 mars 1981, d'une crise cardiaque, et est incinéré au cimetière Karrakatta. Sa seconde épouse, Elinore, qui a accompli la première moitié de son voyage à ses côtés, meurt en 1996 à New York. Ben Carlin lègue ses parts de Half-Safe à son ancienne école, la Guildford Grammar School, ainsi qu'une importante dotation destinée à financer une bourse d'études. Il avait auparavant offert l'embarcation au Western Australian Maritime Museum, qui a décliné l'offre en raison d'un manque d'espace d'exposition. La Guildford Grammar School Foundation achète ensuite l'autre part du véhicule et le transfère sur le campus de l'école à Guildford, en Australie-Occidentale. L'école publie également, à titre posthume, The Other Half of Half-Safe (l'autre moitié de Half-Safe), qui décrit la deuxième partie du voyage de Carlin. En 1999, l'embarcation est transportée par camion à travers l'Australie jusqu'à Corowa, en Nouvelle-Galles du Sud, où elle est présentée lors d'une célébration annuelle sur le Murray, avec 16 autres véhicules amphibies de la Seconde Guerre mondiale. Le Half-Safe est actuellement exposé dans une enceinte en verre spécialement conçue à cet effet sur le campus principal de l'école. L'argent provenant de la succession de Ben Carlin est utilisé pour fonder la bourse Charlotte Carlin (nommée en l'honneur de sa mère), décernée pour "la maîtrise de la langue anglaise et l'absence de clichés". Le livre Guinness des records reconnaît à Ben Carlin le mérite d'avoir accompli le "premier et unique tour du monde en véhicule amphibie".

Si on peut s'étonner du faible nombre de photos du voyage, Ben Carlin est un mauvais photographe, ne rendant que des négatifs flous ou avec une mauvaise composition[132]. De plus, pour la traversée de l'Atlantique, le couple n'a pas l'argent pour acheter des films[132].

Notes et références

  1. Bass 2017, p. 114.
  2. (en) « From the archives », Guildford Grammar School Weekly Bulletin, no 3, (lire en ligne)
  3. (en) « Honeymoon in Jeep », Western Mail, , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
  4. Bass 2017, p. 113.
  5. Bass 2017, p. 115-116.
  6. Bass 2017, p. 114-116.
  7. (en-US) James, « Ben Carlin: the story of a Guildford Grammar School alumni who travelled the world in an amphibious jeep called Half-Safe », sur Guildford Grammar School, (consulté le )
  8. Bass 2017, p. 117-118.
  9. Bass 2017, p. 119.
  10. Bass 2017, p. 120-121.
  11. Bass 2017, p. 122-123.
  12. Bass 2017, p. 123.
  13. Bass 2017, p. 123-124.
  14. Bass 2017, p. 124.
  15. Bass 2017, p. 124-125.
  16. Bass 2017, p. 126.
  17. Bass 2017, p. 127.
  18. Bass 2017, p. 128.
  19. Bass 2017, p. 129-130.
  20. Bass 2017, p. 130.
  21. Bass 2017, p. 129.
  22. (en) « Jeep tourist has seen the world », Advocate, (lire en ligne, consulté le )
  23. « Family Notices », Western Mail, (lire en ligne, consulté le )
  24. « Page 4884 | Issue 35254, 22 August 1941 | London Gazette | The Gazette », sur www.thegazette.co.uk (consulté le )
  25. « Round the World In a Jeep », Advocate, (lire en ligne, consulté le )
  26. (en) Kerry Stanton, « Half Safe, Half Boat, Half Car and Half a Century », sur web.archive.org, (consulté le )
  27. Bass 2017, p. 2.
  28. Bass 2017, p. 13.
  29. (en) « Amphibious Jeep », sur web.archive.org, (consulté le )
  30. (en) Edward R. Kennedy, « 'Half Safe' is Half Way 'Round World », Sarasota Journal, , p. 2 (lire en ligne)
  31. (en) Daniel Strohl, « Ambitious Amphibious: Ben Carlin's round-the-world trek in a Ford GPA », sur www.hemmings.com, (consulté le )
  32. Bass 2017, p. 3.
  33. Bass 2017, p. 6.
  34. Bass 2017, p. 5.
  35. Bass 2017, p. 6-7.
  36. (en) « Half safe (1947 1958) », sur web.archive.org, (consulté le )
  37. (en) L. Allison, « The Amphibious Jeep `Half Safe'. », sur web.archive.org, (consulté le )
  38. Bass 2017, p. 8.
  39. (en) « Half Safe (another mad Aussie?) », sur Trove (consulté le )
  40. Bass 2017, p. 30.
  41. Bass 2017, p. 18-19.
  42. Bass 2017, p. 16-18.
  43. (en) « To circle the world in amphibious Jeep », The Canberra Times, (lire en ligne, consulté le )
  44. Bass 2017, p. 19.
  45. Bass 2017, p. 19-20.
  46. Bass 2017, p. 83.
  47. Bass 2017, p. 21-23.
  48. (en) « Honeymoon in Jeep », The West Australian, (lire en ligne, consulté le )
  49. (en) « Alarm over Jeep at sea », Morning Bulletin, (lire en ligne, consulté le )
  50. (en) « Round The World In A "DUCK" », Morning Bulletin, (lire en ligne, consulté le )
  51. Bass 2017, p. 26-28.
  52. (en) « Jeep travellers are lost again », Daily News, (lire en ligne, consulté le )
  53. Bass 2017, p. 32.
  54. (en) « Jeep Pair Are Safe », Daily News, (lire en ligne, consulté le )
  55. (en) « An Atlantic Venture », Geraldton Guardian, (lire en ligne, consulté le )
  56. (en) « "Jeep" adventures decline help », Argus, (lire en ligne, consulté le )
  57. Bass 2017, p. 34-35.
  58. Bass 2017, p. 35.
  59. (en) « Planes On Alert For Carlins », Daily News, (lire en ligne, consulté le )
  60. Bass 2017, p. 43.
  61. Bass 2017, p. 37-38.
  62. Bass 2017, p. 38-39.
  63. Bass 2017, p. 39.
  64. (en) « Carlin Safe Again », Daily News, (lire en ligne, consulté le )
  65. (en) « To start again », West Australian, (lire en ligne, consulté le )
  66. Bass 2017, p. 44.
  67. Bass 2017, p. 46.
  68. (en) La Presse canadienne, « Start perilous Atlantic trip in amphibious Jeep », Ottawa Citizen, , p. 1 (lire en ligne)
  69. (en) « Carlins postpone sixth try », Daily News, (lire en ligne, consulté le )
  70. (en) « Atlantic bid in Jeep postponed », Argus, (lire en ligne, consulté le )
  71. Bass 2017, p. 47.
  72. Bass 2017, p. 48.
  73. (en) « Misadventure pursues couple's sea-going Jeep », Edmonton Journal, (lire en ligne)
  74. Bass 2017, p. 49.
  75. Bass 2017, p. 51.
  76. Bass 2017, p. 54.
  77. (en) « "Floating Jeep", feared lost, reaches Azores », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne)
  78. Bass 2017, p. 76-79.
  79. Bass 2017, p. 80-81.
  80. (en) « Across the Atlantic by Jeep », Life, , p. 150-153 (lire en ligne)
  81. Bass 2017, p. 75-76, 85.
  82. (en) « Crossed the Atlantic in a Jeep », The Buckingham Post, (lire en ligne)
  83. Bass 2017, p. 91-92.
  84. Bass 2017, p. 94-96.
  85. Bass 2017, p. 98.
  86. Bass 2017, p. 100.
  87. Bass 2017, p. 102.
  88. Bass 2017, p. 103.
  89. Bass 2017, p. 104-105.
  90. (en) « Sea-going Jeep safe », The Cairns Post, (lire en ligne, consulté le )
  91. Bass 2017, p. 106.
  92. (en) « Carlins readying Jeep for Horta-Lisbon lap », Montreal Gazette, (lire en ligne)
  93. (en) « Crossed Atlantic in Jeep », Mercury, (lire en ligne, consulté le )
  94. Bass 2017, p. 131.
  95. Bass 2017, p. 134.
  96. Bass 2017, p. 136.
  97. (en) « Sea-going Jeep Turns Up At Gibraltar », Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le )
  98. Bass 2017, p. 137.
  99. Bass 2017, p. 138.
  100. Bass 2017, p. 140.
  101. Bass 2017, p. 141.
  102. Bass 2017, p. 142.
  103. Bass 2017, p. 143.
  104. Bass 2017, p. 143-144.
  105. Bass 2017, p. 145.
  106. Bass 2017, p. 146-147.
  107. Bass 2017, p. 148-149.
  108. Bass 2017, p. 149.
  109. Bass 2017, p. 150.
  110. Bass 2017, p. 150-151.
  111. Bass 2017, p. 152-153.
  112. Bass 2017, p. 154.
  113. Bass 2017, p. 155.
  114. Bass 2017, p. 159.
  115. Bass 2017, p. 162.
  116. Bass 2017, p. 163.
  117. Bass 2017, p. 166-167.
  118. Bass 2017, p. 167.
  119. (en) « Amphibious Jaunt », Montreal Gazette, (lire en ligne)
  120. Bass 2017, p. 169.
  121. Bass 2017, p. 176.
  122. Bass 2017, p. 178.
  123. Bass 2017, p. 180.
  124. Bass 2017, p. 180-181.
  125. « Round-World Jeep Gets First Flat Tire », The Boston Globe, , p. 11 (lire en ligne, consulté le )
  126. Bass 2017, p. 187.
  127. (en) « Going Round World in Floating Jeep », The Age, , p. 7 (lire en ligne)
  128. Bass 2017, p. 199.
  129. Bass 2017, p. 207.
  130. Bass 2017, p. 209.
  131. (en) « R.A.N. Ships For Atomic Tests Call At Onslow », The West Australian, (lire en ligne, consulté le )
  132. Bass 2017, p. 182-183.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Gordon Bass, The Last Great Australian Adventurer: Ben Carlin's epic journey around the world by amphibious Jeep., Random House Australia, (ISBN 978-0-14-378007-6, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.