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Accidents de TGV

Les accidents de TGV sont des événements impliquant des rames TGV qui ont des conséquences dommageables, telles que l'atteinte à l'intégrité des personnes ou des dommages matériels.

Accident ferroviaire d'Eckwersheim
Motrice tombée dans le canal lors de l'accident d'Eckwersheim en 2015.

Sûreté et grande vitesse ferroviaire

La grande vitesse ferroviaire est un des modes de transport les plus sûrs. Les chiffres de sécurité du système TGV sont exceptionnels. Aucune mort liée à l'exploitation commerciale à grande vitesse n'est à déplorer depuis le démarrage du service en 1981. Aujourd'hui, les TGV cumulent un trafic de l'ordre de cinquante milliards de voyageurs-kilomètres par an rien que sur les lignes à grande vitesse[1].

En 25 ans, le TGV a connu plusieurs accidents dont des dĂ©raillements Ă  grande vitesse (dont un a Ă©tĂ© mortel lors de tests, en novembre 2015). Des morts ont Ă©tĂ© dĂ©plorĂ©es lors de collisions sur ligne classique avec des vĂ©hicules routiers Ă  des vitesses plus modestes. Les rames, mĂŞmes partiellement dĂ©raillĂ©es, sont le plus souvent restĂ©es dans leur position normale. Cette stabilitĂ© est attribuĂ©e en partie Ă  la rigiditĂ© que sa structure articulĂ©e donne Ă  la rame (Ă  l'exception des motrices, qui reposent sur des bogies indĂ©pendants du tronçon de voitures). En octobre 2001 dans les Landes, une motrice s’est couchĂ©e sur le cĂ´tĂ© Ă  la suite de la rupture d’un rail. En , lors de tests, une rame entière est sortie des voies et s'est disloquĂ©e en contrebas.

Pour Ă©lĂ©ment de comparaison, en quarante ans de fonctionnement, le Shinkansen (qui roule uniquement sur ligne Ă  grande vitesse) a transportĂ© 4,2 milliards de voyageurs sans aucun blessĂ© dĂ» Ă  un accident.

Il convient de distinguer deux situations :

En réalité, la première ne représente que 25 % environ des trains-kilomètres réalisés par les TGV. Or, la plupart des incidents les plus graves se sont produits sur ligne classique, là où les TGV sont exposés aux mêmes causes de risques externes que les autres trains.

En d'autres termes, l'exploitation commerciale à grande vitesse n'a jamais été par elle-même un facteur d'accident dans l'histoire du TGV.

Listes d'accidents

Les listes ci-dessous ne sont pas exhaustives. Les incidents et accidents les plus importants sont décrits, mais il y en eut d'autres.

Sur lignes Ă  grande vitesse

  • , le TGV 920 Annecy-Paris, assurĂ© par la rame 56, dĂ©raille Ă  270 km/h au passage dans la gare de Mâcon-LochĂ© TGV (SaĂ´ne-et-Loire) ; cause matĂ©rielle : blocage des roues d’un bogie par suite de la dĂ©faillance d’un composant Ă©lectronique ; le bogie dĂ©faillant dĂ©railla en franchissant les aiguillages Ă  l’entrĂ©e de la gare ; aucun blessĂ© dans le train, 25 personnes qui attendaient un autre TGV sur le quai sont lĂ©gèrement blessĂ©es par des projections de ballast.
  • , le TGV 7150 Valenciennes-Paris, assurĂ© par la rame 511, dĂ©raille Ă  300 km/h Ă  hauteur d’Ablaincourt-Pressoir (Somme) ; la motrice de queue et les quatre dernières voitures dĂ©raillent mais restent dans l’axe de la voie ; cause voie : affaissement de la plate-forme au droit d’une ancienne galerie datant de la Première Guerre mondiale, non dĂ©tectĂ©e ; sur les 200 passagers, un seul fut lĂ©gèrement blessĂ©.
  • , l’Eurostar 9047 Paris-Londres, assurĂ© par la rame 3101/2 appartenant Ă  la SNCB, dĂ©raille Ă  250 km/h près de la bifurcation de Croisilles (Pas-de-Calais), Ă  proximitĂ© d’Arras ; quatre bogies (sur 24) sont sortis des rails ; sur les 501 passagers, une dizaine furent lĂ©gèrement commotionnĂ©s ; cause matĂ©rielle : une bielle de rĂ©action du bogie moteur arrière de la motrice de tĂŞte retrouvĂ©e dĂ©tachĂ©e serait Ă  l’origine de l’accident[2].
  • - Eckwersheim : dĂ©raillement d'un TGV d'essais (rame 744) sur la LGV Est europĂ©enne, provoquant onze morts[3]. Il s'agit du premier dĂ©raillement mortel de TGV en France[4].
  • - Ingenheim : la motrice et quatre voitures de la rame 4707 du TGV n°2350 reliant Colmar et Strasbourg Ă  Paris dĂ©raillent sur la LGV Est europĂ©enne Ă  la suite d'un glissement de terrain. Le conducteur est grièvement blessĂ©, vingt-et-un passagers sont Ă©galement blessĂ©s[5] - [6].

Autres incidents :

  • un cas de perte d'un Ă©lĂ©ment de carĂ©nage due Ă  un dĂ©faut d'entretien, qui provoqua le bris de dix-sept vitrages blessant un voyageur ;
  • au moins deux incendies, l'un dans un compartiment Ă  bagages et l'autre sur une motrice ;
  • au moins deux incidents d'ouverture de portes en marche ;
  • un cas d'objet en bĂ©ton posĂ© sur la voie.

Sur lignes classiques

  • , une des toutes premières rames de TGV Sud-Est assurant le service du train Le Lyonnais sur la ligne classique entre Paris et Lyon, prĂ©alablement Ă  l'ouverture de la ligne nouvelle Ă  grand vitesse, fait l’objet, aux abords de la gare de Montereau, d’un attentat Ă  la bombe attribuĂ© au groupe « Organisation Jacques Mesrine ». Cet attentat a selon la SNCF, « des consĂ©quences très limitĂ©es [un dĂ©but d’incendie] qui ont confirmĂ© l’efficacitĂ© des dispositions retenues pour la construction de ce matĂ©riel »[7].
  • , une bombe placĂ©e dans le compartiment Ă  bagages Ă  l'entrĂ©e d'une remorque dans une rame TGV Sud-Est assurant un service Marseille-Paris. Elle explosa près de Tain-l'Hermitage au sud de Lyon dans la vallĂ©e du RhĂ´ne, quelques minutes avant une autre bombe placĂ©e dans une consigne Ă  bagages dans la gare de Marseille-Saint-Charles. Ces deux attentats, Ĺ“uvre du terroriste Ilich RamĂ­rez Sánchez (connu sous le nom de Carlos), firent cinq morts (dont deux dans le train) et cinquante blessĂ©s (dont une trentaine dans le train)[8].
  • , le TGV 736 Grenoble-Paris heurte Ă  105 km/h un transport exceptionnel routier transportant un transformateur Ă©lectrique de 100 tonnes, bloquĂ© sur un passage Ă  niveau Ă  Voiron (Isère). La DDE (Direction dĂ©partementale de l'Ă©quipement) n’avait pas autorisĂ© le convoi exceptionnel Ă  traverser ce passage Ă  niveau. L'accident cause deux morts (le conducteur du TGV et un voyageur), et 62 blessĂ©s lĂ©gers parmi les voyageurs[9]. La rame 70, baptisĂ©e « Melun » fut dĂ©truite, Ă  l’exception de la motrice 23 140, qui a servi de motrice de rĂ©serve pour les rames PSE bicourant.
  • , Ă  la suite d'erreurs de fonctionnement, la rame 360, vide, se mit en marche au dĂ©pĂ´t des ateliers de Châtillon. La rame fut dirigĂ©e in extremis sur une voie inoccupĂ©e et vint s’encastrer Ă  70 km/h dans une rampe de chargement de voitures de la gare de Paris-Vaugirard. La motrice 24 119 fut dĂ©truite, et les remorques 1, 2, 3 et 4 gravement endommagĂ©es. Il n’y eut aucune victime et la rame fut reconstituĂ©e.
  • , le TGV 7119 Paris-Dunkerque, assurĂ© par la rame 502, percuta Ă  130 km/h une goudronneuse de 70 tonnes immobilisĂ©e sur le passage Ă  niveau no 164 Ă  Bierne (Nord). Il y eut 7 blessĂ©s. La motrice 28 004 fut radiĂ©e.
  • , le TGV 8515 Paris-Irun, assurĂ© par la rame 363, dĂ©raille Ă  Saubusse (Landes) entre Dax et Bayonne Ă  130 km/h ; les 10 voitures ont dĂ©raillĂ© et la motrice arrière 24 125 s’est couchĂ©e sur la voie ; cause voie : rail cassĂ© ; sur les 422 passagers, six furent blessĂ©s lĂ©gèrement.
  • , le TGV Dunkerque-Paris heurte Ă  106 km/h un poids lourd bloquĂ© sur le passage Ă  niveau d’Esquelbecq[10]. De gros dĂ©gâts sont constatĂ©s sur la motrice mais seul un essieu a dĂ©raillĂ©, seul le conducteur du TGV est cependant blessĂ©. Pourtant, des efforts avaient Ă©tĂ© faits depuis le premier accident de ce type pour essayer de supprimer tous les passages Ă  niveau des voies empruntĂ©es par le TGV.. C’est notamment le cas pour le TGV Atlantique circulant sur ligne classique entre Le Mans et Nantes via Angers ainsi qu’entre Tours et Bordeaux via Poitiers et AngoulĂŞme.
  • , Ă  Tossiat (Ain), le TGV 6561 Paris-Genève (rame 46) a heurtĂ© Ă  153 km/h un camion circulant en convoi exceptionnel sur un itinĂ©raire non autorisĂ© et arrĂŞtĂ© sur le passage Ă  niveau de la D64, causant 22 blessĂ©s lĂ©gers dans le train et la mort du conducteur du camion. Le train a dĂ©raillĂ© et poursuivi sa trajectoire sur quelques centaines de mètres, mais ne s’est pas couchĂ©[11].
  • , aux abords de Denguin (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques), un TGV Tarbes-Paris (rame 318) circulant Ă  30 km/h est rattrapĂ© par un TER Aquitaine Pau-Bordeaux circulant Ă  95 km/h, causant 35 blessĂ©s. Selon l'enquĂŞte du BEATT, la cause de l'accident est un dysfonctionnement de signalisation, probablement dĂ» Ă  des dĂ©gâts Ă©lectriques provoquĂ©s par des rongeurs[12] - [13].
  • , Ă  l'entrĂ©e de la gare de Marseille-Saint-Charles (Bouches-du-RhĂ´ne) un TGV en provenance de Paris-Gare de Lyon dĂ©raille mais ne se couche pas. Aucun blessĂ© n'est Ă  dĂ©plorer parmi les 350 passagers[14].

D'autres incidents incluent :

  • un voyageur tuĂ© en tentant de monter Ă  bord d'un train en marche ;
  • un conducteur tuĂ© en tentant de monter Ă  bord d'un train en marche ;
  • un voyageur blessĂ© sur un quai par un amortisseur cassĂ© ;
  • un tripode de transmission cassĂ© ;
  • une collision due Ă  une erreur d'aiguillage ;
  • un incendie volontaire sur une rame vide garĂ©e ;
  • deux cas de collisions Ă  faible vitesse avec des obstacles fixes par suite de l'oubli du frein d'immobilisation.
  • dĂ©raillement d'une rame Ă  proximitĂ© de Nancy alors qu'elle manĹ“uvrait dans un triage : aiguillage tournĂ© sous la rame.
  • en 1998, un cas d'attentat ratĂ© par une bombe posĂ©e sur la voie[15].
  • en 2014, un cycliste percutĂ© Ă  un passage Ă  niveau entre Belfort et Mulhouse[16].


Accidents concernant d'autres systèmes de trains à grande vitesse

D'autres trains Ă  grande vitesse que le TGV ont connu des accidents parfois graves, comme en Allemagne, en Chine et en Espagne.

Notes et références

  1. « Transports - Voyageurs - SNCF (milliards de voyageurs-km) - Réseau TGV » sur le site de l'Insee
  2. Associated Press, 5 juin 2000.
  3. « Une rame d'essai d'un TGV se renverse et prend feu à Eckwersheim, près de Strasbourg : cinq morts », sur www.dna.fr (consulté le )
  4. « Dix morts après le déraillement d'un TGV d'essai près de Strasbourg », sur Le Figaro (consulté le ).
  5. DIRECT - Un TGV Strasbourg-Paris déraille près de Saverne, le conducteur grièvement blessé sur le site de France Bleu (consulté le 5 mars 2020).
  6. « Un TGV déraille entre Strasbourg et Saverne: 22 blessés, dont un dans un état grave », fil info des Dernières Nouvelles d'Alsace du 5 mars 2020.
  7. Bruno Carrière, « TGV, des origines à 1981 » (Article), sur Sur les rails de l'histoire, Rails et histoire, (consulté le )
  8. « Repères méditerranéens - Attentat à la gare Saint Charles à Marseille », sur ina.fr, INA (consulté le ).
  9. « La collision de Voiron L'accident le plus grave survenu à un train à grande vitesse », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  10. « Sécurité des passages à niveau », sur senat.fr, (consulté le ).
  11. Rapport d’enquête technique sur la collision entre un TGV et un convoi exceptionnel survenue le 19 décembre 2007 au passage à niveau 34 à Tossiat (01), BEATT, , 51 p. (lire en ligne), p. 11.
  12. « Collision entre un TER et un TGV en Aquitaine : 40 blessés, dont 3 graves », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).
  13. Rapport d’enquête technique sur la collision par rattrapage de deux trains de voyageurs survenue le 17 juillet 2014 à Denguin (64), BEATT, , 54 p. (lire en ligne), p. 11.
  14. « Déraillement d'un TGV à Marseille : retour à la normale vendredi 31 août », Le Point, (consulté le )
  15. Libération : Attentat contre un TGV entre Irun et Hendaye, 23 février 1998
  16. « Petit-Croix : un cycliste tué par un TGV », sur https://www.estrepublicain.fr, (consulté le )

Articles connexes

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