4e division d'infanterie (France)
La 4e division d'infanterie est une division d'infanterie de l'armée de terre française qui a participé à la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et la Guerre d'Algérie.
4e division d'infanterie | |
Insigne de la 4e division d'infanterie (1953). | |
Création | 1873 |
---|---|
Dissolution | 1964 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Division d'infanterie |
RĂ´le | Infanterie |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
Batailles | 1914 - Bataille de la Marne (Bataille de Vitry) 1915 - 1re Bataille de Champagne 1915 - 2e Bataille de Champagne 1916 - Bataille de Verdun 1916 - Bataille de la Somme 1917 - Chemin des Dames 1918 - Bataille de l'Aisne 1918 - Bataille de la Marne |
Commandant historique | Général Guillaumat |
Création et différentes dénominations
- 1873 : recréée
- 1921 : dissoute
- : recréée
- : capture de la division
- année 1950 : recréation de la 4e division d'infanterie motorisée
- : le 24e corps d'armée (ex-corps d'armée d'Oran) prend le nom de 4e division
- : dissolution de la 4e division
- 1967 : recréation de la 4e division (mécanisée)
- 1977 : devient 4e division blindée
Les chefs de la 4e division d'infanterie
- : général Pajol
- - : général Schmitz
- .
- - : général Lacretelle
- - : général Fay
- - : général de France
- .
- : général Riff
- - : général Sonnois
- - : général Mouton
- .
- - : général Blancq
- .
- - : général Castex (n'a pas pris le poste)
- .
- 1er août - : général Oudard
- .
- - : général Pelecier
- - : général Vautier
- .
- - : général de Trentinian
- .
- : général Sarrail
- : général Rabier
- - : général Guillaumat
- .
- : général Lebrun
- : général Linder
- - : général Horace Fernand Achille Pentel
- - : général Challe
- - : général Ragueneau
- .
- : général Boyer
- : général Breton
- .
- - : général Siben
- - : général Capdepont
- (dissolution)
- 2 septembre - 11 novembre 1939 : général Oemichen[1]
- 11 novembre 1939 - 30 mai 1940 : général Musse[1]
- - : lieutenant-colonel Desroche (groupement de rescapés)[2]
- 1951 - décembre 1952 : général Navereau
- décembre 1952 - : général Ghislain[3]
- .
- : Général Dodelier
- .
- octobre 1961 -1962 : général Fayard[4]
De 1873 Ă 1914
La division est créée en septembre 1873 et regroupe les 7e et 8e brigades d'infanterie.
En octobre 1913, le 120e régiment d'infanterie, le 9e bataillon de chasseurs à pied et le 18e bataillon de chasseurs à pied forment la 87e brigade, qui est rattachée à la 4e DI en plus des 7e et 8e brigades[5].
Première Guerre mondiale
Composition au cours de la guerre
- Infanterie :
- 7e brigade d'infanterie de la mobilisation Ă octobre 1917 :
- 91e régiment d'infanterie jusqu'en ,
- 147e régiment d'infanterie,
- 328e régiment d'infanterie à partir de juin 1915.
- 8e brigade d'infanterie, de la mobilisation à la fin , puis de février à juin 1915 :
- 87e brigade d'infanterie de la mobilisation Ă octobre 1917 :
- L'infanterie est regroupée dans l'« infanterie divisionnaire » à partir d'octobre 1917 :
- 120e régiment d'infanterie,
- 147e régiment d'infanterie,
- 9e bataillon de chasseurs Ă pied,
- 18e bataillon de chasseurs Ă pied,
- un bataillon du 117e régiment d'infanterie territoriale d' à l'armistice.
- 7e brigade d'infanterie de la mobilisation Ă octobre 1917 :
- Artillerie:
- 42e régiment d'artillerie de campagne de la mobilisation à l'armistice,
- VIe groupe du 102e régiment d'artillerie lourde du à l'armistice (numéroté XIe groupe de novembre 1917 à mars 1918).
- artillerie de tranchée : 53e régiment d'artillerie de campagne, 118e batterie à partir de 1916.
- Cavalerie :
- 16e régiment de dragons : 2e escadron de la mobilisation à l'armistice,
- 19e régiment de chasseurs : 3e et 4e escadrons de 1916 à l'armistice, 6e escadron du au (passe alors à la 64e DI).
- GĂ©nie :
- 3e régiment du génie : compagnie 2/2 d'août 1914 à l'armistice, compagnie 2/2 bis puis 2/52 de juillet 1915 à l'armistice, compagnie 2/71 de janvier 1917 à l'armistice.
1914
- - : couverture vers Mangiennes et Spincourt, puis entre Mangiennes et Marville.
- : combat vers Mangiennes.
- 21 - : offensive vers le nord. Engagée dans la bataille des Ardennes, au nord-ouest de Virton : combats vers Bellefontaine, puis vers Gérouville.
- - : repli sur la Meuse, vers Martincourt.
- : arrêt dans la région de Beaufort-en-Argonne.
- : combat vers Luzy-Saint-Martin.
- : combats vers la ferme Thibaudine et Yoncq (bataille de la Meuse)
- : continuation du repli vers par Grandpré, Vienne-le-Château et Remicourt, jusque dans la région de Cheminon-la-Ville.
- 6 - : engagée dans la 1re bataille de la Marne.
- 6 - : bataille de Vitry : combats vers Sermaize-les-Bains et Pargny-sur-Saulx. Le , poursuite par Vroil, Le Châtelier et Sainte-Menehould, jusque dans la région de Servon.
- - : combats entre Servon et Binarville, puis stabilisation du front et occupation d'un secteur vers Bagatelle et le Four de Paris (guerre des mines)
- , 17 et , 17, 20 et : attaques allemandes et contre-attaques françaises.
- : violente attaque allemande.
1915
- - : retrait du front et repos vers Charmontois-le-Roi ; instruction.
- - : mouvement, par Sivry-sur-Ante, vers la région de Somme-Tourbe.
- : éléments engagés, vers la ferme Beauséjour, dans la 1re bataille de Champagne à la disposition des 1re, 2e et 3e D.I..
- 12 - : occupation d'un secteur au nord-ouest des Mesnil-lès-Hurlus.
- 23 - : retrait du front et repos vers Herpont.
- - : mouvement, par Souilly, vers la région de Ronvaux.
- - : engagée dans la 1re bataille de la Woëvre, vers Maizeray et Pareid.
- 5, 6 et : attaques françaises. Le , occupation d'un secteur vers Trésauvaux et Marchéville.
- - 1er octobre : mouvement de rocade et occupation d'un nouveau secteur vers la tranchée de Calonne et Trésauvaux, réduit à gauche, le , jusqu'au ruisseau de Champlon ; nombreuses actions locales.
- : secteur réduit, à droite, jusque vers le village des Éparges. Front étendu à droite, le , jusqu'à la tranchée de Calonne (guerre de mines), et, le , jusqu'à Vaux-lès-Palameix.
- 1er - : retrait du front et transport par camions de la région de Dieue-sur-Meuse dans celle de Sainte-Menehould ; repos.
- - : mouvement vers Somme-Suippe.
- 6 - : tenue prĂŞte, vers Perthes-les-Hurlus, Ă intervenir dans la 2e bataille de Champagne.
- : occupation d'un secteur vers les Mamelles et le sud de Tahure, Ă©tendu Ă gauche, le 16, jusqu'au nord de Tahure
- 30 - : violentes attaques allemandes vers Tahure.
- - : Retrait du front, le , mouvement par étapes et transport par camions de la région de Somme-Bionne dans celle de Chaumont-sur-Aire ; repos. Le 1er décembre, mouvement vers Souilly ; repos, instruction et travaux.
1916
- - : mouvement vers le front puis occupation d'un secteur vers Kœur-la-Grande et le sud de Vaux-lès-Palameix. Front réduit à droite, le 1er février, jusqu'aux Paroches, le , jusque vers Woimbey. Le , front étendu, à droite, jusqu'à Dompcevrin.
- 10 - : retrait du front et transport dans la région de Verdun.
- : engagée dans la bataille de Verdun, vers la ferme Thiaumont et l'étang de Vaux
- : attaque allemande.
- : attaque française.
- : attaque allemande.
- - : retrait du front et transport par camions dans la région Villers-le-Sec, Chenevières, le 1er mai, transport par V.F. dans celle de Ressons-l'Abbaye ; repos.
- - 1er août : mouvement vers le sud ; repos vers Verberie. Jusqu'au , éléments en secteur au bois des Loges (à la disposition du 2e C.A.C.)
- : mouvement par Ă©tapes vers Poix-de-Picardie ; repos.
- : mouvement vers la région de Proyart ; stationnement.
- 1er - : engagée dans la bataille de la Somme, vers Belloy-en-Santerre et Estrées-Deniécourt.
- 19 - : retrait du front et repos vers Bayonvillers.
- - : engagée à nouveau dans la bataille de la Somme, vers Berny.
- 4, 5 et : attaques françaises sur Berny.
- : prise de Berny.
- - : retrait du front et transport par camions dans la région de Sourdon ; repos.
- - : mouvement vers Proyart ; à partir du , occupation d'un secteur vers Berny et le sud de Belloy-en-Santerre, réduit à gauche, le , jusqu'au sud de Berny.
- - : retrait du front, et transport par V.F. dans la région de Toul ; repos et instruction.
1917
- - : mouvement, par Nancy, vers Lunéville ; travaux de 2e position.
- : mouvement vers le camp de Bois-l'Évêque : repos et instruction.
- : transport par V.F. de la région de Toul dans celle de Mareuil-le-Port ; repos et instruction.
- 8 - : mouvement par Villers-Agron et Crugny, vers Beaurieux ; préparatifs d'offensive.
- 15 avril : Bataille du Chemin des Dames, tenue prête à intervenir; non engagée.
- - : occupation d'un secteur entre le nord du Godal et l'Aisne (éléments dès le ).
- : front réduit, à droite, jusqu'au nord de la Neuville.
- , 4, 11 et : engagements violents vers Sapigneul
- - : retrait du front, et, à partir du , repos vers Châtillon-sur-Marne.
- : mouvement vers la région de Revigny, par Montmort, Soudron, et Vitry-le-François.
- : repos et instruction vers Saint-Lumier-la-Populeuse.
- 17 - : mouvement vers le front, et, le , occupation d'un secteur vers la Hayette et la corne sud-est du bois d'Avocourt.
- - : retrait du front (éléments laissés en secteur jusqu'au ) ; repos vers Ligny-en-Barrois, à partir du 15, vers Void (éléments en secteur vers Saint-Mihiel).
- - : mouvement vers la région de Verdun ; puis occupation d'un secteur vers Haucourt et Avocourt, étendu à gauche, du au , jusqu'à l'ouest d'Avocourt).
1918
- - : retrait du front ; repos et instruction dans la région de Tannois, puis, à partir du , dans celle de Vanault-les-Dames.
- - : transport vers le front, et, à partir du , occupation d'un secteur vers le Bois-le-Chaume et Beaumont, déplacé à gauche, le , vers Beaumont et la cote 344.
- 17 - : retrait du front, mouvement vers Laheycourt ; repos.
- - : transport par V.F. de la région de Revigny dans celle de Mareuil-sur-Ourcq.
- : engagée, vers Oulchy-le-Château, dans la 3e bataille de l'Aisne : violents combats vers Neuilly-Saint-Front.
- : stabilisation ; organisation d'un secteur vers Chézy-en-Orxois et Dammard.
- - : retrait du front ; puis travaux de 2e position à l'ouest de l'Ourcq (vers Étavigny) ; instruction d'éléments américains.
- , mouvement vers Rebais ; tenue prĂŞte Ă intervenir.
- - : mouvement vers le front, engagée dans la 2e bataille de la Marne : d'abord en 2e ligne vers Fontenelle ; puis combats de Saint-Agnan et de La Chapelle-Monthodon ; franchissement de la Marne et organisation du front au nord de cette rivière.
- : retrait du front, et repos vers La Ville-sous-Orbais.
- : reprise de l’offensive : combat dans la forêt de Ris et vers Arcis-le-Ponsart ; franchissement de l'Ardre.
- - : retrait du front ; mouvement vers la région d'Herpont, puis repos vers Givry-en-Argonne.
- - : mouvement vers le front ; occupation d'un secteur vers Perthes-les-Hurlus et le Mesnil-les-Hurlus, étendu à droite, le , jusque vers la ferme Beauséjour.
- : retrait de front et préparatifs d'offensive.
- - : engagée dans la bataille de Somme-Py (bataille de Champagne et d'Argonne) : combats à Manre, Liry et Croix Gille. En 2e ligne, à partir du .
- - : Retrait du front, le , transport par V.F. dans la région de Lunéville. À partir du , occupation d'un secteur vers Leintrey et le Sânon; préparatifs d'offensive.
Rattachements
Affectation organique : 2e corps d'armĂ©e d' Ă
Affectation par armée :
- 1re armée
- –
- 2e armée
- 1er octobre –
- –
- –
- –
- 6 –
- 3e armée
- –
- 4e armée
- –
- –
- 12 –
- –
- 5e armée
- 2 –
- –
- 25 –
- 6e armée
- –
- –
- –
- 9 –
- 8e armée
- –
- –
- 9e armée
- 17 –
- 10e armée
- –
- -
- –
- Détachement d'armée Gérard
- 4 –
- Détachement d'Armée de Lorraine
- –
- Région fortifiée de Verdun
- –
- –
- Armée US
- 6 –
L'entre-deux-guerres
Seconde Guerre mondiale
La 4e division d'infanterie est recréée le à la mobilisation. Il s'agit d'une division de réserve de série A[6]. Le , la 4e DI, sous les ordres du général Musse, est rattachée au corps de réserve du GQG qui est intégré à la 7e Armée[7].
Ă€ cette date la 4e division d'infanterie se compose de[6] :
- 45e régiment d'infanterie
- 14e compagnie divisionnaire antichar (rejoint en avril 1940)
- 72e régiment d'infanterie
- 13e compagnie de pionniers
- 124e régiment d'infanterie
- 29e régiment d'artillerie divisionnaire
- 10e batterie divisionnaire antichar (équipée de canons de 75 puis de canons de 47)
- 229e régiment d'artillerie lourde divisionnaire
- 12e groupe de reconnaissance de division d'infanterie
- et tous les services (Sapeurs mineurs, télégraphique, compagnie auto de transport, groupe sanitaire divisionnaire, groupe d'exploitation etc.)
Du 25 au 30 mai 1940, la division combat dans la poche de Lille. La division cesse d'exister le 30 mai[6] mais quelques centaines d'hommes, sous les ordres du lieutenant-colonel Desroche[2], parviennent Ă embarquer Ă Dunkerque[8].
Division atomique et guerre d'Algérie
Elle est surnommée division atomique dans les années 1950. Elle participe à la guerre d'Algérie sous le nom de 4e division d'infanterie motorisée. Début 1956, elle rejoint la frontière algéro-marocaine depuis son casernement en Allemagne. En juillet de la même année, elle rejoint l'Oranie[9]. La division est alors attachée au secteur opérationnel Est Oranie (SOEO) de la division territoriale d'Oran, à Mostaganem et Tiaret[10]. En septembre 1958, le SOEO est devenu zone Sud Oranais du corps d'armée d'Oran[11]. En juillet 1962, le corps d'armée d'Oran prend le nom de 24e corps d'armée. La 4e DIM lui est toujours rattachée[11].
Le 24e corps d'armée devient le la 4e division, PC à Oran puis Arzew et trois brigades, 41e à Mostaganem, 42e à Oran et 43e à Mers el-Kébir[12]. La 51e brigade, de Colomb-Béchar, lui est rattachée du à sa dissolution le [13]. La 4e division est dissoute le [12].
Division mécanisée puis blindée de 1967 à 1985
La 4e division, puis 4e division blindée, stationnée en Lorraine, est recréée en 1967 et finalement dissoute en 1985.
Notes et références
- GUF, p. 56.
- GUF, p. 53.
- « Le général Lajouanie devient major général », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « NOMINATIONS ET PROMOTIONS MILITAIRES », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Historique du 120e régiment d'infanterie pendant la guerre 1914-1918, Paris, Watelet, , 67 p. (lire en ligne), p. 3
- GUF, p. 45.
- « divisions françaises en 1940 », sur www.atf40.fr (consulté le )
- GUF, p. 55.
- « La 4e division d'infanterie mécanisée transférée en Oranie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 40.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 46.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 106.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 107.
Voir aussi
Bibliographie
- Service historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande guerre, Paris, Impr. nationale, 1922-1934, onze tomes subdivisés en 30 volumes (BNF 41052951) :
- AFGG, vol. 2, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, , 1092 p. (lire en ligne).
- Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en) (GUF), vol. 2, Imprimerie nationale, (lire en ligne).
- Thierry Sarmant, Philippe Schillinger et Michel Hardy, Inventaire de la série H, sous-série 1 H1091-4881 : Algérie 1945-1967, t. I : Introduction générale, Château de Vincennes, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 2-86323-129-4, ISSN 1269-7397, lire en ligne).