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Wolfgang SchÀuble

Wolfgang SchĂ€uble [ˈvɔlfÉĄaƋ ˈʃɔÉȘÌŻblə][1] , nĂ© le Ă  Fribourg-en-Brisgau, est un homme d'État allemand. Membre de l'Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate d'Allemagne (CDU), il est la personnalitĂ© de ce parti ayant siĂ©gĂ© le plus longtemps au Bundestag, Ă©lu depuis 1972.

Wolfgang SchÀuble
Illustration.
Wolfgang SchÀuble en 2014.
Fonctions
Président du Bundestag
–
(4 ans et 2 jours)
Élection
LĂ©gislature 19e
Prédécesseur Norbert Lammert
Successeur BĂ€rbel Bas
Ministre fédéral allemand des Finances
–
(7 ans, 11 mois et 26 jours)
Chancelier Angela Merkel
Gouvernement Merkel II et III
PrĂ©dĂ©cesseur Peer SteinbrĂŒck
Successeur Peter Altmaier (intérim)
Olaf Scholz
Ministre fédéral de l'Intérieur
–
(3 ans, 11 mois et 6 jours)
Chancelier Angela Merkel
Gouvernement Merkel I
Prédécesseur Otto Schily
Successeur Thomas de MaiziĂšre
–
(2 ans, 7 mois et 5 jours)
Chancelier Helmut Kohl
Gouvernement Kohl III et IV
Prédécesseur Friedrich Zimmermann
Successeur Rudolf Seiters
Président fédéral de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
–
(1 an, 5 mois et 3 jours)
Élection
Prédécesseur Helmut Kohl
Successeur Angela Merkel
Président du groupe CDU/CSU au Bundestag
–
(8 ans, 3 mois et 4 jours)
Prédécesseur Alfred Dregger
Successeur Friedrich Merz
Ministre fédéral avec attributions spéciales
Directeur de la chancellerie fédérale
–
(6 ans et 22 jours)
Chancelier Helmut Kohl
Gouvernement Kohl II et III
Prédécesseur Aucun (ministre)
Waldemar Schreckenberger (de) (directeur)
Successeur Rudolf Seiters
Député au Bundestag
En fonction depuis le
(50 ans, 6 mois et 19 jours)
Circonscription Offenburg
LĂ©gislature 7e, 8e, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 15e, 16e, 17e, 18e, 19e, 20e
Prédécesseur Hans Furler
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Fribourg-en-Brisgau (Allemagne)
Nationalité Allemande
Parti politique CDU
PĂšre Karl SchĂ€uble (de)
Fratrie Thomas SchÀuble
DiplÎmé de Université de Hambourg
Profession Avocat

Wolfgang SchÀuble
Présidents du Bundestag
Ministres fédéraux des Finances d'Allemagne
Ministres fédéraux de l'Intérieur d'Allemagne
Ministres fĂ©dĂ©raux avec attributions spĂ©ciales d’Allemagne
Directeurs de la chancellerie fédérale d'Allemagne

Directeur de la chancellerie fĂ©dĂ©rale, il se voit confier par Helmut Kohl, en 1989, le ministĂšre fĂ©dĂ©ral de l'IntĂ©rieur, oĂč il nĂ©gocie les conditions de la rĂ©unification allemande et Ă©labore le projet d'une Europe restreinte au cƓur de la future zone euro. AprĂšs avoir Ă©tĂ© victime d'un attentat qui le rend paraplĂ©gique, il prĂ©side, dans les annĂ©es 1990, le groupe CDU/CSU au Bundestag puis la CDU elle-mĂȘme. Le scandale des caisses noires de la CDU l'oblige Ă  dĂ©missionner de la prĂ©sidence du parti en 2000.

Il retrouve le ministĂšre de l'IntĂ©rieur en 2005, dans le gouvernement de coalition dirigĂ© par Angela Merkel ; il prĂ©conise alors une politique sĂ©curitaire renforcĂ©e. NommĂ© ministre fĂ©dĂ©ral des Finances en 2009, il dĂ©fend les politiques de rigueur budgĂ©taire en Europe et Ɠuvre, sans succĂšs, pour la sortie de la GrĂšce de la zone euro en 2015. Il quitte deux ans plus tard ses fonctions gouvernementales pour prendre la prĂ©sidence du Bundestag, qu'il exerce pendant quatre annĂ©es.

ÉlĂ©ments personnels

Wolfgang SchĂ€uble est le second des trois enfants de Karl SchĂ€uble (de) (1907-2000), qui travailla pour une entreprise de tissage de Hornberg et qui fut de 1947 Ă  1952, aprĂšs s'ĂȘtre Ă©tabli comme conseiller fiscal et avoir participĂ© Ă  la fondation de la section locale de la future CDU (de), dĂ©putĂ© au Landtag de Bade. Son grand-pĂšre travaillait comme menuisier dans l'industrie horlogĂšre de la ForĂȘt-Noire.

Comme sa mĂšre, Gertrud Göhring, qui a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e Ă  UntertĂŒrkheim, dans la banlieue de Stuttgart, dans des rĂšgles trĂšs strictes par un pĂšre maĂźtre dinandier, Wolfgang SchĂ€uble appartient Ă  l'Église Ă©vangĂ©lique allemande (EKD), qui est, depuis 1933, le regroupement national des Ă©glises protestantes, principalement luthĂ©riennes et calvinistes.

Formation et carriĂšre professionnelle

Wolfgang SchĂ€uble obtient son Abitur en 1961. Il poursuit des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  la facultĂ© de droit de Fribourg-en-Brisgau, puis Ă  celle Hambourg. Il les achĂšve en 1966 en passant son premier examen juridique d'État. Il obtient le second en 1970, puis son doctorat l'annĂ©e suivante.

Entre 1966 et 1970, Wolfgang SchÀuble occupe un poste d'assistant à l'Université de Fribourg-en-Brisgau, et représente le recteur des études politiques. Il entre à l'administration fiscale du Bade-Wurtemberg en 1971.

Il a également été avocat à la cour régionale d'Offenbourg de 1978 à 1984.

Originaire de l'Ortenau, en face de Strasbourg, Wolfgang SchÀuble parle couramment le français[2] mais, sur le plan politique, s'est toujours détourné de la France[3] qu'il désigne parfois d'un terme ambigu utilisé dans l'espace germanique : « la Grande Nation »[4].

Vie privée et familiale

Il est marié depuis 1969 à Ingeborg Hensle, une ingénieure diplÎmée en économétrie sociale (de) qui a été de 1996 à 2008 présidente de l'ONG Welthungerhilfe (Action contre la faim dans le monde) et avec qui il a eu quatre enfants.

Son frÚre benjamin, Thomas SchÀuble, son cadet de six ans, a été ministre du Bade-Wurtemberg.

Handicap

Le couple SchÀuble en , à Neukölln.

Wolfgang SchÀuble est paralysé des membres inférieurs et ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant depuis qu'un homme a tenté de l'assassiner au cours d'un meeting électoral[5]. L'attentat a eu lieu le dans la ville d'Oppenau. Deux balles tirées d'un Smith & Wesson .38 ont sectionné la moelle épiniÚre. Une troisiÚme a blessé à la main et au ventre le garde du corps qui se précipitait sur l'arme[6].

Jugé irresponsable au terme de son procÚs[7], l'auteur de l'attentat est soigné en hÎpital psychiatrique[8]. Cinq années plus tard, le , il demande publiquement, à la radio, pardon à sa victime[9].

Wolfgang SchÀuble est curateur de la Fondation allemande de la paraplégie (de) (DSQ) et administrateur de l'Institut international de recherche sur la paraplégie de Zurich.

Parcours politique

DĂ©buts

Affiche électorale du jeune candidat de la CDU Wolfgang SchÀuble.

Wolfgang SchĂ€uble dĂ©couvre la politique alors qu'il n'est qu'un enfant, quand son pĂšre l'emmĂšne avec l'aĂźnĂ©, Frieder (1937–2011), coller des affiches pour son parti, l'Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate d'Allemagne[10]. Il adhĂšre Ă  la Junge Union (JU), le mouvement de jeunesse de la CDU/CSU, en 1961, puis Ă  la CDU quatre ans plus tard. PrĂ©sident de l'association des Ă©tudiants chrĂ©tiens-dĂ©mocrates (RCDS) Ă  Hambourg, puis Fribourg-en-Brisgau, il est Ă©lu Ă  la tĂȘte de la JU de Bade-du-Sud, dans le Land de Bade-Wurtemberg en 1969, pour un mandat de trois ans.

Le , il est élu député fédéral au Bundestag, avant de prendre, en 1976, la direction de la commission fédérale des Sports de la CDU, qu'il occupe jusqu'en 1984. Il est désigné coordinateur parlementaire du groupe parlementaire de la CDU/CSU en 1981.

Dauphin d'Helmut Kohl

SchÀuble, deuxiÚme à droite, reçu avec BrÀutigam (de) le par le ministre des Affaires étrangÚres de la RDA Oskar Fischer.

Il obtient son premier poste ministĂ©riel le , lorsqu'il est nommĂ© ministre fĂ©dĂ©ral avec attributions spĂ©ciales et directeur de la chancellerie fĂ©dĂ©rale sous Helmut Kohl. Il occupe ce poste pendant prĂšs de cinq ans, puis devient ministre fĂ©dĂ©ral de l’IntĂ©rieur le . Il a jouĂ© un rĂŽle important au moment de la rĂ©unification allemande[5] en nĂ©gociant et signant, aux cĂŽtĂ©s de GĂŒnther Krause, le traitĂ© d'unification des deux Allemagnes, en 1990.

Bénéficiant de toute la confiance de Kohl, il prend la présidence du groupe des Unions chrétiennes le . Les échecs économiques et la baisse de popularité du Chancelier lui profite et lui sont l'occasion de se positionner auprÚs de l'opinion publique allemande comme successeur de celui-ci[11]. Il apparait alors comme le véritable dirigeant du pays[5].

Le , la CDU perd les Ă©lections et entre dans l'opposition. Perçu comme un « Ă©ternel Kronprinz », la perspective de succĂ©der enfin Ă  Helmut Kohl au poste de chancelier se prĂ©cise. Il se prĂ©sente comme le principal opposant en lançant un an plus tard une pĂ©tition contre la rĂ©forme du code de la nationalitĂ© voulue par la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder et de Joschka Fischer, sous le titre « IntĂ©gration : oui – Double nationalitĂ© : non ! ».

Membre du comité directeur fédéral du parti depuis 1989, Wolfgang SchÀuble est élu le pour succéder à Helmut Kohl à la présidence fédérale de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne. Il nomme alors Angela Merkel au poste stratégique de secrétaire générale.

ArrĂȘt de son ascension politique

En 1994, alors qu'il n'est que membre du comitĂ© directeur fĂ©dĂ©ral de la CDU, Wolfgang SchĂ€uble fait encaisser, sous un item comptable fallacieux, un chĂšque de cent mille marks du trafiquant d'armes Karlheinz Schreiber. Au-delĂ  de son aveu formulĂ© le [12], il est soupçonnĂ© d'avoir reçu du mĂȘme intermĂ©diaire un dessous de table Ă  destination du parti. Cet Ă©pisode des « comptes de la CDU cachĂ©s en Suisse » le contraint Ă  la dĂ©mission quinze mois aprĂšs sa nomination Ă  la prĂ©sidence de la CDU, en . Ses explications ont Ă©tĂ© contredites par la trĂ©soriĂšre du parti[13].

Il dĂ©clare en dĂ©missionnant qu'il a « acquis la conviction que la CDU ne pourrait pas se libĂ©rer du carcan de cette crise sans un nouveau dĂ©part visible, qui concerne aussi les personnes ». Avec sa dĂ©mission, c'est « l'Ăšre Kohl » qui s'achĂšve[14]. Lors du congrĂšs qui suit, il est rĂ©Ă©lu membre de la prĂ©sidence fĂ©dĂ©rale du parti, tandis qu'Angela Merkel lui succĂšde. Il abandonne la prĂ©sidence du groupe parlementaire le 29 fĂ©vrier. Le procureur abandonnera les charges Ă  son encontre faute de preuves. La destination des sommes, supposĂ©es ĂȘtre les caisses de la CDU en Ă©change d'autorisation de construire et de marchĂ©s publics, est donc restĂ©e indĂ©terminĂ©e.

À la suite du renversement du bourgmestre-gouverneur de Berlin, Eberhard Diepgen, chrĂ©tien-dĂ©mocrate, en 2001, sa candidature est proposĂ©e comme chef de file de la CDU berlinoise, mais est rejetĂ©e au profit de celle de Frank Steffel. Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral aux Ă©lections de 2002, et devient vice-prĂ©sident du groupe, chargĂ© de la politique Ă©trangĂšre, de sĂ©curitĂ© et europĂ©enne. L'annĂ©e suivante, Ă  l'inverse de nombreux politiciens allemands, il soutient l'intervention militaire amĂ©ricaine en Irak.

Retour au gouvernement fédéral

En 2004, il est pressenti comme candidat de la CDU/CSU à l'élection présidentielle du 23 mai, mais Angela Merkel lui préfÚre finalement Horst Köhler, directeur général du FMI[5].

Action d'agitprop du Chaos Computer Club et du AK Vorrat (de), le à 15:30 contre la « Stasi 2.0 (de) » de Wolfgang SchÀuble durant le Salon international de la radiodiffusion de Berlin.

Wolfgang SchĂ€uble fait son vĂ©ritable retour le , lorsqu'il retrouve le poste de ministre fĂ©dĂ©ral de l'IntĂ©rieur dans la grande coalition dirigĂ©e par la nouvelle chanceliĂšre, Angela Merkel. Il hĂ©rite du « Catalogue Otto » de son prĂ©dĂ©cesseur, ensemble de mesures sĂ©curitaires prises par le gouvernement Schröder, et du dossier[15] impliquant — avec la complicitĂ© en particulier de l'agent Kyle Foggo[16] — le Service fĂ©dĂ©ral de renseignement[17] (BND) dans le transfert extrajudiciaire de « dĂ©tenus fantĂŽmes » vers les centres de torture secrets ouverts par la CIA en Europe de l'Est. Trois semaines aprĂšs sa nomination, sans attendre les conclusions accablantes du rapport Marty et le tĂ©moignage d'une victime, Khalid El-Masri[18], il se prononce en faveur d'une telle collaboration[19].

Il s'illustre en 2007 par des dĂ©clarations polĂ©miques qui militent dans le sens de la « guerre contre le terrorisme ». Il affirme que l'application de la prĂ©somption d'innocence n'est pas pertinente dans le cas des opĂ©rations anti-terroristes. Il propose la mise en place d'une lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale autorisant les exĂ©cutions extrajudiciaires de terroristes et interdisant aux personnes soupçonnĂ©es de sympathiser avec les terroristes d'utiliser un tĂ©lĂ©phone mobile ou Internet. Il se dĂ©clare favorable aux dĂ©tentions de sĂ»retĂ© (de) Ă  l'instar du camp amĂ©ricain de GuantĂĄnamo, Ă  propos duquel il argĂŒe qu'il s'agissait d'une « rĂ©ponse lĂ©galement admissible des civilisations constitutionnelles contre la barbarie du terrorisme. »[20]. Il va jusqu'Ă  inciter Ă  une rĂ©forme de mode de scrutin d'un Bundestag indocile, en supprimant tout quorum et en rĂ©duisant l'assiette du vote aux seuls dĂ©putĂ©s prĂ©sents.

Tout en prÎnant une politique qui encadre une immigration qu'il juge incontournable alors que l'Allemagne doit trouver une solution à son problÚme de dénatalité, il préconise une politique sécuritaire. Ses détracteurs la comparent à la politique de la police secrÚte est-allemande, la Stasi, et lancent une campagne de dénigrement intitulée ironiquement Stasi 2.0 (de). Il s'est exprimé à plusieurs reprises en faveur de l'immigration, rejetant toute « fermeture » de l'Europe qui la ferait « dégénérer dans la consanguinité » et présentant les musulmans en Allemagne comme « un enrichissement de notre ouverture et notre diversité. »[21]

Ministre fédéral des Finances

Il est dĂ©signĂ© ministre fĂ©dĂ©ral des Finances le , Ă  la suite de la formation d'une coalition noire-jaune. À ce titre, il sera responsable de la mise en Ɠuvre des baisses d'impĂŽt prĂ©vues par l'accord de coalition et de la rĂ©duction du dĂ©ficit budgĂ©taire[5].

Il a annoncĂ© en avoir autorisĂ© l'achat de donnĂ©es bancaires, volĂ©es en Suisse, qui concernent des contribuables allemands soupçonnĂ©s de fraude fiscale[22]. Un mois plus tard, il se prononce en faveur de la crĂ©ation d'un FMI europĂ©en dans le contexte de la crise des finances publiques de la GrĂšce[23]. Il a Ă©galement dit ĂȘtre favorable Ă  l'expulsion de la zone euro d'un État qui ne parviendrait pas Ă  redresser ses finances publiques[24]. Victime de plusieurs ennuis de santĂ© au dĂ©but de l'annĂ©e 2010, il est Ă©vacuĂ© du conseil pour les affaires Ă©conomiques et financiĂšres (ECOFIN), rĂ©uni le Ă  Bruxelles, Ă  la suite d'une allergie Ă  un nouveau mĂ©dicament, et reste hospitalisĂ© jusqu'au lendemain[25].

Le , en plein dĂ©bat sur le projet de budget fĂ©dĂ©ral au Bundestag, il est hospitalisĂ© en raison d'escarres, et reste absent de la vie politique pendant quatre semaines[26]. Son retour est marquĂ© par la dĂ©mission de son porte-parole[27] et par des spĂ©culations de remaniement ministĂ©riel qui le verrait quitter son poste – et le gouvernement – au profit de Thomas de MaiziĂšre[28].

Wolfgang SchÀuble et Angela Merkel au Bundestag en septembre 2014.

TrĂšs apprĂ©ciĂ© au sein de la CDU, il incarne la politique Ă©conomique « orthodoxe » de l'Allemagne d'Angela Merkel, et notamment son succĂšs, dans une Europe pĂątissant encore de la crise de 2008. En 2012, il est laurĂ©at du prix International Charlemagne. Il est toutefois critiquĂ© dans les pays ayant eu le sentiment de subir une « cure d'austĂ©ritĂ© » imposĂ©e par la premiĂšre puissance Ă©conomique du continent[2]. À la formation du cabinet Merkel III, le , il est reconduit dans ses fonctions.

En , alors que le président de la République française, François Hollande, a officiellement invité le président russe Vladimir Poutine à la commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Normandie, Wolfgang SchÀuble s'exprime publiquement sur le rattachement de la Crimée à la Russie, compare l'opération à l'annexion des SudÚtes, que les accords de Munich avaient autorisée en , et Vladimir Poutine à Adolf Hitler[29]. Avec 72 % d'opinions favorables, il est alors, auprÚs des Allemands, un homme qui pÚse de tout le poids de cette popularité pour imposer ses vues au sein du gouvernement de coalition[30].

En , il estime, face Ă  la crise migratoire que subit l'Europe, que l’Union europĂ©enne a besoin de mettre en place un plan Marshall pour favoriser le dĂ©veloppement Ă©conomique des pays du pourtour mĂ©diterranĂ©en, et ainsi de dissuader les populations de ces pays de migrer vers le vieux continent. Il estime qu’il faudrait consacrer « des milliards » Ă  ce plan[31].

Le , il apporte son soutien à Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle française de 2017[32] - [33].

Président du Bundestag

Wolfgang SchÀuble présidant une séance au Bundestag, en 2019.

Le , quelques jours aprÚs les élections fédérales à nouveau remportées par les conservateurs, Volker Kauder déclare que son groupe a l'intention de proposer la candidature de Wolfgang SchÀuble à la présidence du Bundestag[34].

Son dĂ©part annoncĂ© du ministĂšre des Finances est alors prĂ©sentĂ© comme un « tournant » compte tenu de son influence au sein de l'Eurogroupe selon le quotidien français Les Échos[35]. Pour sa part, le journal Le Monde juge cette dĂ©signation comme un « signe d’affaiblissement Ă©vident » de la chanceliĂšre Angela Merkel, qui perd ainsi « son ministre le plus expĂ©rimentĂ© et le plus populaire » alors que s'ouvrent des nĂ©gociations difficiles entre les conservateurs, les Ă©cologistes et les libĂ©raux pour la formation d'un gouvernement[36].

Le , Wolfgang SchÀuble quitte ses fonctions gouvernementales, qui sont confiées par intérim à Peter Altmaier et devient effectivement président du Bundestag aprÚs avoir obtenu 501 suffrages en sa faveur sur 705 exprimés. Il succÚde au conservateur Norbert Lammert.

Lors du congrÚs de la CDU de 2018, il apporte son soutien à Friedrich Merz contre Annegret Kramp-Karrenbauer pour la présidence du parti. Le premier est un adversaire d'Angela Merkel alors que la seconde est considérée comme sa dauphine. Le choix de Wolfgang SchÀuble est analysé comme une survivance des conflits internes au parti, lorsque presque deux décennies plus tÎt, Merkel avait ravi sa direction aux barons chrétiens-démocrates, impliqués dans l'affaire des caisses noires de la CDU. C'est finalement Karrenbauer qui l'emporte[37].

Wolfgang SchÀuble quitte la présidence du Bundestag aprÚs quatre ans de mandat, à la suite des élections fédérales de 2021. La sociale-démocrate BÀrbel Bas lui succÚde.

Publications

Le statut de l'auditeur en cabinets d'audit au regard du droit du travail.
  • Der Vertrag. Wie ich ĂŒber die deutsche Einheit verhandelte., DVA, Stuttgart, 1991 (ISBN 3-421-06605-1).
Le Contrat. Comment j'ai négocié l'unité allemande.
  • Und der Zukunft zugewandt. Perspektiven deutscher Politik., Siedler (de), Berlin, 1994, (ISBN 3-88680-555-7).
Et face Ă  l'avenir. Perspectives de la politique allemande.
  • Und sie bewegt sich doch., Siedler (de), Berlin, 1998, (ISBN 3-88680-650-2).
Et pourtant, elle tourne.
  • Mitten im Leben., Bertelsmann (de), Munich, 2000, (ISBN 3-570-00497-X).
Dans la vraie vie.
  • Scheitert der Westen? Deutschland und die neue Weltordnung., Bertelsmann (de), Munich, 2003, (ISBN 3-570-00788-X).
L'Occident Ă©choue-t-il ? L'Allemagne et le nouvel ordre mondial.
Notre sociĂ©tĂ© a-t-elle besoin de la religion ? À propos de la valeur que portent les croyances.
  • « 60 Jahre Grundgesetz: Verfassungsanspruch und Wirklichkeit.», in dir. Caroline Robertson (de), Kulturwissenschaft interdisziplinĂ€r, vol. 4 "60 Jahre Grundgesetz. InterdisziplinĂ€re Perspektiven", Baden-Baden, 2009.
Soixante ans de constitution : recours et réalité.

Distinctions

DĂ©corations
Titres
Lauréat du prix Charlemagne en 2012.
Prix
  • 1995 : Prix europĂ©en de l'artisanat (de)[40].
  • 1998 : Prix Konrad Adenauer de la Fondation Allemagne (de).
  • 2008 : Prix d’honneur du prix universitaire Prix Bartholdi
  • 2009 : Prix d'honneur du Prix allemand du dĂ©veloppement durable (de) pour sa contribution Ă  l'unification et l'intĂ©gration de l'Allemagne.
  • 2010 : Prix de la tolĂ©rance de l'acadĂ©mie Ă©vangĂ©lique de Tutzing (de) pour son initiative d'une ConfĂ©rence allemande sur l'Islam (de).
  • 2012 : Prix Charlemagne pour sa contribution Ă  l'intĂ©gration europĂ©enne et la stabilisation de l'union monĂ©taire[41].
  • 2014 : Prix de la concorde et de la tolĂ©rance (de) du MusĂ©e juif de Berlin.
  • 2015 : Prix Jean Henri Voss (de).
  • 2015 : Prix Point Alpha (de)[42].

Le , il est élu membre associé étranger de l'Académie des sciences morales et politiques[43].

Bibliographie

  • (de) W. Filmer (de) & H. Schwan (de), Wolfgang SchĂ€uble. Politik als Lebensaufgabe., Goldmann, Munich, 1994, 415 p. (ISBN 3-442-12559-6).
  • (de) U. Reitz (de), Wolfgang SchĂ€uble. Die Biographie. LĂŒbbe (de), Bergisch Gladbach, 1996, (ISBN 3-7857-0832-7), rĂ©ed. Bastei-Verlag (de), Bergisch Gladbach, 1998, (ISBN 3-404-61421-6).
  • (de) H. P. SchĂŒtz, Wolfgang SchĂ€uble: Zwei Leben., Knaur eBook, Munich, , 344 p. (ISBN 978-3-426-27582-5).

Notes et références

  1. Prononciation en allemand standard (haut allemand) retranscrite selon la norme API.
  2. Nicolas Barotte, « Wolfgang SchÀuble, l'inoxydable », in Le Figaro, encart Culture, mardi 26 novembre 2013, page 38.
  3. K. Littmann, « Mais qui est donc Wolfgang SchÀuble? », in Eurojournalist(e), Mediapart, 11 mars 2015.
  4. F. Lemaßtre, « Wolfgang SchÀuble, bourreau des Grecs, idole des Allemands. », Le Monde, 8 juillet 2015.
  5. « Wolfgang SchÀuble, l'homme de fer de Merkel », Le Point,
  6. (de) « Wie Wolfgang SchÀuble nach dem Attentat gerettet wurde », Der Spiegel.
  7. (de)« SchĂ€uble-AttentĂ€ter Dieter Kaufmann soll im Herbst aus der Psychiatrie entlassen werden – zunĂ€chst fĂŒr ein Jahr », Focus, 2 fĂ©vrier 2004.
  8. « SchÀuble-AttentÀter wird entlassen », Tagespiegel.
  9. (de)« SchÀuble-AttentÀter bittet um Verzeihung », Berliner Zeitung, 13 octobre 1995
  10. SchĂŒtz, VIII, op. citĂ©.
  11. S. Kinzer, « Bonn Journal; Kohl's Protege Turns Into Kohl's Challenger », The New York Times, 12 octobre 1992.
  12. « Kohl soll CDU-Vorsitzenden zur Aussage gedrÀngt haben », RP Oonline, .
    « SchÀuble war MittÀter », Spiegel online, 11 janvier 2000.
  13. « SchÀuble contra Schreiber », Spiegel online, .
    « Hintergrund: Untersuchungsausschuss. », N-tv, 14 décembre 2001.
  14. (fr) La dĂ©mission de M. SchĂ€uble de la tĂȘte de la CDU met un point final Ă  l'Ăšre Kohl en Allemagne - Le Monde,
  15. « https://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/20/la-nsa-a-espionne-le-ministre-des-affaires-etrangeres-allemand-revele-wikileaks_4691517_4408996.html#gJpHJvlhySV4bzcl.99 La NSA a espionné le ministre des affaires étrangÚres allemand, révÚle Wikileaks.», Le Monde, Paris, 20 juillet 2015.
  16. D. Johnston & M. Mazzetti, « A Window Into C.I.A.’s Embrace of Secret Jails. », The New York Times, New York, 12 aoĂ»t 2009.
  17. « German Spy Agency Admits Mishandling Abduction Case », The New York Times, New York, 2 juin 2006.
  18. « CIA-AffĂ€re. El Masri von Deutschem in Kabul verhört? » RP online, DĂŒsseldorf, 14 mars 2006.
  19. « SchĂ€uble facht Debatte ĂŒber Folter an », nouvelle no 45008, ARD, Berlin, 16 dĂ©cembre 2005.
  20. G. Hofmann (de), « Nachtlektuere?SchĂ€ubles NachtlektĂŒre », in Die Zeit, no 33, p. 7, Hambourg, 9 aoĂ»t 2007.
  21. (de) "Afrika wird unser Problem sein", zeit.de, 8 juin 2016
  22. (fr) « Le fisc allemand achÚte ses listes de fraudeur en France », L'Express,
  23. (fr) L'Allemagne veut un FMI européen, Le Figaro,
  24. (fr) Une expulsion de la zone euro évoquée, Le Figaro,
  25. (fr) Spéculations sur le départ de Wolfgang SchÀuble, Le Figaro,
  26. (fr) Wolfgang SchÀuble absent quatre semaines pour raisons médicales, Reuters, le
  27. (de) Le porte-parole de SchÀuble démissionne, Frankfurter Allgemeine Zeitung, le
  28. (de) Merkel fidÚle à SchÀuble, Frankfurter Allgemeine Zeitung, le
  29. (en) Ch. Reiermann, « Fighting Words: SchÀuble Says Putin's Crimea Plans Reminiscent of Hitler », Der Spiegel, 31 mars 2014.
  30. F. LemaĂźtre, « GrĂšce : Wolfgang SchĂ€uble n’exclut pas de dĂ©missionner. », 'Le Monde, Paris, 19 juillet 2015.
  31. 6 Ă  8 semaines pour sauver Schengen, L'Express live, 2016.
  32. « Le ministre allemand des Finances soutient Macron face à Fillon », sur TV5MONDE (consulté le )
  33. L’Ɠil de Berlin surveille la prĂ©sidentielle, Jack Dion, marianne.net, 13 avril 2017
  34. « Allemagne : Wolfgang SchÀuble va quitter le ministÚre des finances pour la présidence du Bundestag », Le Monde, .
  35. « SchĂ€uble quitte les Finances pour prĂ©sider le Bundestag », Les Échos, .
  36. « Wolfgang SchĂ€uble, premiĂšre victime du revers d’Angela Merkel », Le Monde, .
  37. Nicolas Barotte, « Les adieux en douceur de Merkel à la CDU », Le Figaro, 8-9 décembre 2018, p. 10.
  38. (de) « Dr. Wolfgang SchÀuble, CDU/CSU », sur bundestag.de
  39. Meldung auf der Seite der luxemburgischen Botschaft in Berlin
  40. « EuropÀischer Handwerkspreis », Nordrhein-WestfÀlischer Handwerkstag e. V.
  41. « Wolfgang SchÀuble erhÀlt den Karlspreis 2012 », Focus Online, 10 décembre 2011.
  42. « SchĂ€uble fĂŒr Verdienste um Einheit und Europa geehrt. « Copie archivĂ©e » (version du 21 juin 2015 sur Internet Archive) », MDR ThĂŒringen, Erfurt, 21 juin 2015.
  43. « Wolfgang SchĂ€uble reçu Ă  l'ÉlysĂ©e et
 sous la coupole ! », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 30 septembre / dimanche 1er octobre 2017, page 39.

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