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Peer SteinbrĂĽck

Peer Steinbrück, né le à Hambourg, est un homme politique allemand, membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

Peer SteinbrĂĽck
Illustration.
Peer SteinbrĂĽck en 2013.
Fonctions
Ministre fédéral des Finances d'Allemagne
–
(3 ans, 11 mois et 5 jours)
Chancelier Angela Merkel
Gouvernement Merkel I
Prédécesseur Hans Eichel
Successeur Wolfgang Schäuble
Ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
–
(2 ans, 7 mois et 10 jours)
Gouvernement SteinbrĂĽck
LĂ©gislature XIIIe
Coalition SPD-GrĂĽnen
Prédécesseur Michael Vesper (intérim)
Wolfgang Clement
Successeur JĂĽrgen RĂĽttgers
Ministre des Finances
de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
–
(2 ans, 8 mois et 21 jours)
Ministre-président Wolfgang Clement
Gouvernement Clement I et II
Prédécesseur Heinz Schleußer
Successeur Jochen Dieckmann
Ministre de l'Économie, des PME, de la Technologie et des Transports de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
–
(1 an, 3 mois et 25 jours)
Ministre-président Wolfgang Clement
Gouvernement Clement I
Prédécesseur Bodo Hombach
Successeur Ernst Schwanhold
Ministre de l'Économie, de la Technologie et des Transports de Schleswig-Holstein
–
(5 ans, 5 mois et 9 jours)
Ministre-président Heide Simonis
Gouvernement Simonis I et II
Prédécesseur Uwe Thomas
Successeur Horst GĂĽnter BĂĽlck
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Hambourg (Allemagne)
Parti politique SPD
Diplômé de Université Christian Albrecht
de Kiel
Profession Économiste

Peer SteinbrĂĽck Peer SteinbrĂĽck
Ministres fédéraux des Finances d'Allemagne
Ministres-présidents de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Entre 1976 et 1986, il occupe diverses responsabilités administratives et politiques au sein de l'administration du gouvernement fédéral et du Bundestag, puis il devient directeur de cabinet de Johannes Rau, ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie jusqu'en 1990.

Nommé ministre de l'Économie du Schleswig-Holstein en 1993, il exerce ces fonctions durant cinq ans, jusqu'à sa désignation en tant que ministre de l'Économie de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. En 2000, il devient ministre des Finances du Land, puis est investi, en 2002, ministre-président.

Il est défait par les chrétiens-démocrates aux élections régionales de , une première depuis quarante ans, entraînant la tenue d'élections fédérales anticipées, à la suite desquelles il est nommé ministre fédéral des Finances dans le cadre d'une grande coalition. Remplacé en 2009, du fait de la formation d'une alliance de centre-droit, il est candidat à la chancellerie pour les élections fédérales de 2013, auxquelles il échoue.

Biographie

Formation et parcours dans l'administration

Après le passage de son Abitur en 1968, il effectue son service militaire obligatoire de deux ans dans la Bundeswehr. En 1970, il entre à l'université Christian Albrecht de Kiel, où il étudie, pendant quatre ans, les sciences économiques et sociales.

En 1974, il est recruté par le ministère fédéral de l'Aménagement du territoire, où il travaille sur l'aménagement du territoire et la planification régionale. Il passe au ministère fédéral de la Recherche deux ans plus tard et intègre le groupe de planification.

Devenu secrétaire particulier du ministre, Hans Matthöfer, en 1977, il est reconduit par son successeur, Volker Hauff, l'année suivante, mais quitte le ministère en . Il rejoint en effet la chancellerie fédérale et entre à l'unité de liaison avec le ministère fédéral de la Recherche, avant d'être envoyé au département de l'Économie de la représentation de l'Allemagne de l'Ouest à Berlin-Est.

Il quitte ces responsabilités en , puis retrouve ses fonctions de secrétaire particulier du ministre fédéral de la Recherche, désormais Andreas von Bülow.

Du Bundestag à l'administration régionale

Après les élections fédérales anticipées du 6 mars 1983, le Parti social-démocrate d'Allemagne, dont il est adhérent depuis 1969, retourne dans l'opposition. Il est alors recruté par le groupe parlementaire, au mois d'octobre suivant, pour occuper le poste de secrétaire de coordination du groupe de travail sur la protection de l'environnement.

Il démissionne en et devient, un mois plus tard, conseiller économique du ministère de l'Environnement du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Au mois de , le ministre-président social-démocrate, Johannes Rau, le choisit comme directeur de cabinet, une fonction qu'il conserve jusqu'en .

Ministre dans le Land de Schleswig-Holstein

Au mois de , il est nommé secrétaire d'État au ministère de la Nature, de l'Environnement et du Développement régional du Land de Schleswig-Holstein. Il passe, en , au ministère de l'Économie, des Transports et de la Technologie. Le , la nouvelle ministre-présidente Heide Simonis le nomme à la tête du ministère. Il est reconduit trois ans plus tard, à la suite des élections régionales du , dans le cadre d'une alliance avec les Verts.

Ministre dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Il quitte Kiel pour Bonn le , lorsque le nouveau ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Wolfgang Clement, le désigne comme ministre de l'Économie, des Petites et moyennes entreprises, de la Technologie et des Transports en remplacement de Bodo Hombach, nommé à la direction de la chancellerie fédérale. Le , il devient ministre des Finances. Élu député au Landtag le 14 mai suivant, il est ensuite maintenu dans ses fonctions.

Ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie

À la suite de la nomination de Clement au gouvernement fédéral, Peer Steinbrück est investi, le , ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie par le Landtag. Il reconduit alors la coalition majoritaire avec l'Alliance 90 / Les Verts.

Candidat à sa propre succession à l'occasion des élections régionales du , il conduit le SPD qui n'arrive que deuxième avec 37,1 %, contre 44,8 % à l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) de Jürgen Rüttgers, une première depuis trente ans. Avec l'apport du Parti libéral-démocrate (FDP), le centre droit dispose de la majorité et rejette les sociaux-démocrates dans l'opposition, après trente-neuf années au pouvoir. Cette déroute conduit, d'ailleurs, le chancelier fédéral, Gerhard Schröder, à convoquer des élections fédérales anticipées.

Le 22 juin suivant, Rüttgers prend la direction du gouvernement régional.

Ministre fédéral des Finances d'Angela Merkel

Ă€ l'issue des Ă©lections fĂ©dĂ©rales anticipĂ©es du 18 septembre 2005, la CDU/CSU arrive de justesse en tĂŞte mais ne peuvent gouverner avec le FDP, tandis que l'alliance entre le SPD et les Ă©cologistes ne dispose pas de la majoritĂ©. Finalement, chrĂ©tiens-dĂ©mocrates et sociaux-dĂ©mocrates s'accordent pour former une « grande coalition Â», dirigĂ©e par Angela Merkel, prĂ©sidente de la CDU. Peer SteinbrĂĽck, Ă©lu vice-prĂ©sident fĂ©dĂ©ral du SPD au mois d'octobre, est choisi pour exercer, Ă  compter du 22 novembre, les fonctions de ministre fĂ©dĂ©ral des Finances.

À ce poste, il fit l'objet de plusieurs controverses. Ainsi, suivant la déclaration de Franz Müntefering concernant les hedge funds, qualifiés de sauterelles, il essaya, sans succès, imposer à toute l'Union européenne un code unique de régulation de ces fonds. De même, il a appelé l'OCDE à mettre la Suisse sur la « liste noire » des paradis fiscaux. Il a menacé de « manier le bâton » contre les pays qui « encouragent » la fraude fiscale, manquant de causer un incident diplomatique. Enfin, il a autorisé les services secrets allemands à verser cinq millions d'euros à un informateur employé de la LGT Treuhand AG - Vaduz pour acheter des informations volées concernant des contribuables allemands. Cette transaction est un précédent en Europe.

Il est Ă  l'origine de la « règle d'or Â», qui oblige les États europĂ©ens Ă  inscrire l'Ă©quilibre budgĂ©taire dans leur Constitution[1].

Passage dans l'opposition fédérale

Le , il est élu député fédéral au Bundestag dans la circonscription no 105 (Mettmann-I) alors que les sociaux-démocrates connaissent une défaite historique avec seulement 23 % des voix. Au congrès fédéral du parti, en novembre, Peer Steinbrück décide de ne pas rester vice-président du parti.

Il devient alors membre de la commission parlementaire des Affaires de l'Union européenne.

Candidat Ă  la chancellerie

Il est proposé, le , comme candidat à la chancellerie (Kanzlerkandidat) du Parti social-démocrate d'Allemagne pour les élections fédérales de 2013, par le président du parti, Sigmar Gabriel[2]. Son objectif est d'arriver au pouvoir à l'aide d'une coalition avec Alliance 90 / Les Verts[3].

Il est officiellement investi lors d'un congrès fédéral extraordinaire à Hanovre, le 9 décembre suivant, par 93,45 % des suffrages[4]. Dans son discours d'intronisation, il reconnaît que le pays est en bonne santé économique mais dénonce la précarité du monde du travail, les inégalités toujours croissantes, rappelant son soutien au mécanisme de « frein à la dette » et annonçant des augmentations d'impôt pour les plus aisés et la recréation d'un impôt sur la fortune[5]. Cependant, il ne rejette pas les réformes de l'Agenda 2010 de Gerhard Schröder, mais fait savoir qu'il ne compte pas entrer dans une nouvelle grande coalition avec les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel, bien que sa gestion de la crise en tant que ministre fédéral des finances entre 2005 et 2009 lui attire les sympathies d'une partie du centre droit[6].

Peer SteinbrĂĽck a fait l'objet de nombreuses critiques par les mĂ©dias pour ses revenus supplĂ©mentaires gagnĂ©s lors de ses fonctions politiques. En , le Tagesspiegel avance : « Peer SteinbrĂĽck a tenu plus de 80 discours depuis le dĂ©but de la lĂ©gislature en 2009. Pour la quasi-totalitĂ© d'entre eux et dans chaque cas, ont Ă©tĂ© payĂ©s plus de 7 000 euros de frais. »[7]. Ces critiques rebondissent en avec la crĂ©ation d'un site internet soutenant sa candidature, pour lequel cinq gĂ©nĂ©reux mĂ©cènes anonymes ont fourni au moins 100 000 euros, en dĂ©saccord avec son discours affichĂ© de transparence Ă  propos de ses revenus annexes[8]. Il est Ă©galement critiquĂ© pour avoir dĂ©clarĂ© que le salaire d'un chancelier n'Ă©taient pas suffisants (16 600 euros par mois) et a Ă©tĂ© taxĂ© de machisme après avoir affirmĂ© que la popularitĂ© d'Angela Merkel Ă©tait due Ă  son « bonus femme Â». Par ailleurs, il a provoquĂ© un incident diplomatique en traitant les hommes politiques italiens Silvio Berlusconi et Beppe Grillo de « clowns », conduisant le prĂ©sident Giorgio Napolitano alors en visite en Allemagne Ă  dĂ©commander le dĂ®ner prĂ©vu avec lui[9].

Mi-septembre, Ă  une semaine des Ă©lections fĂ©dĂ©rales, il pose en couverture du magazine SĂĽddeutsche Zeitung dans une attitude provocatrice, effectuant notamment un doigt d'honneur. Il s'agit pour lui d'une rĂ©ponse Ă  ceux qui l'accusent d'avoir menĂ© une mauvaise campagne, au point d'avoir Ă©tĂ© surnommĂ© « le problème » ou « Peer-lusconi ». Alors que la CDU est Ă  40 % dans les sondages et que le SPD est loin derrière, Ă  28 %, cette initiative est interprĂ©tĂ©e comme Ă©tant un « coup de poker Â» afin de faire bouger les lignes peu avant le scrutin, mais critiquĂ©e dans la classe politique, notamment par le FDP, qui dĂ©nonce « une pose interdite Ă  un candidat Ă  la chancellerie »[10].

Les élections fédérales de 2013 sont un succès pour le parti d'Angela Merkel, qui obtient 41,5 % des voix contre 25,7 % à son principal rival, le SPD. Bien que la CDU/CSU n'obtient pas la majorité absolue de cinq sièges, il est en position de force pour constituer le prochain gouvernement[11]. Élu député, Peer Steinbrück déclare cependant ne plus vouloir désormais exercer de responsabilité de premier plan[12].

Notes et références

  1. Odile Benyahia-Kouider, L'Allemagne paiera - Voyage au pays d'Angela, Fayard, 2013, page 259.
  2. « Allemagne: Steinbrück candidat du SPD », Le Figaro, le
  3. « Steinbrück : Notre objectif est "Rouge-vert" », Main Post, le
  4. (de) « Steinbrück zum Kanzlerkandidaten gewählt », Frankfurter Allgemeine Zeitung, le
  5. « Le SPD lance sa campagne », Le Monde, le
  6. « Steinbrück lance sa campagne devant le congrès du SPD », Le Figaro, le
  7. Wie viel hat Peer SteinbrĂĽck dazuverdient?, Christian Tretbar, Simone Schelk, tagesspiegel.de, 14 octobre 2012
  8. Soutiens embarrassants pour Peer Steinbrück, blog.lemonde.fr, 5 février 2013
  9. Odile Benyahia-Kouider, L’Allemagne paiera, éditions Fayard, 2013, page 250.
  10. Nicolas Barotte, « Le dernier geste de SteinbrĂĽck pour renverser la donne Â», in Le Figaro, samedi 14 / dimanche 15 septembre 2013, page 7.
  11. Nicolas Barotte, « Angela Merkel en quĂŞte d'une coalition Â», in Le Figaro, mardi 24 septembre 2013, page 6.
  12. « SPD : Steinbrück quitte ses responsabilités », in lefigaro.fr, 27 septembre 2013.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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