Transports dans l'Aude
Les transports dans le département français de l'Aude sont caractérisés par la position de carrefour naturel de ce département, au croisement des flux longeant la côté méditerranéenne entre la vallée du Rhône et l'Espagne et de ceux arrivant d'Aquitaine par le seuil de Naurouze (entre Carcassonne et Toulouse). Narbonne et sa région sont ainsi un carrefour depuis l'Antiquité. L'un des plus anciens canaux de France (le canal du Midi), l'une des plus anciennes autoroutes interurbaines du sud-ouest de la France (l'autoroute A9) et un nœud ferroviaire principal du réseau ferroviaire français (la gare de Narbonne) sont ainsi tous situés dans l'Aude. Cette situation de carrefour de la Narbonnaise et de couloir de communication de la vallée de l'Aude ne doivent néanmoins pas cacher la situation de relatif isolement du sud du département (hors plaine côtière).
Autoroutes | 155 km[1] | A9 A61 |
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Routes nationales | 0 km[1] | |
R.D. et V.C. | 11 468 km[1] | |
Autocars interurbains | liO |
Principales gares de voyageurs | Narbonne, Carcassonne, Castelnaudary |
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Services voyageurs | TER Occitanie (liO Train), TGV inOui, Intercités, Intercités de nuit |
Principaux ports | Port-la-Nouvelle |
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Aéroports | Carcassonne-Salvaza |
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Transport routier
Infrastructures routières
Dès l'époque romaine, Narbonne se développe au carrefour de deux des voies les plus importantes de la Gaule romaine, la Via Domitia reliant l'Italie à l'Espagne par la plaine languedocienne et la Via Aquitania se dirigeant vers Toulouse et Bordeaux par le seuil de Naurouze.
Jusqu'à nos jours, ces deux axes de transport structurent le département : l'autoroute A9 et l'autoroute A61 possèdent un trafic élevé, partout supérieur à 38 000 véhicules/jour et jusqu'à 72 000 véhicules/jour pour l'A9 au niveau de Narbonne[2], soit un trafic rarement atteint en France hors périphérie des grandes métropoles. Ces deux voies ont remplacé pour le trafic longue distance la route nationale 9 et la route nationale 113, qui conservent toutefois une grande importance pour le trafic de moyenne distance entre les principales villes du département.
Identifiant | Origine | Principales agglomérations desservies dans le département | Fin | Remarques |
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Autoroute A9 | Autoroute A7 à Orange, vers Lyon | Narbonne, Sigean, Leucate | Frontière espagnole au col du Perthus, vers Barcelone | Autoroute concédée et payante à 2x3 voies. |
Autoroute A61 | Autoroute A9 à Narbonne | Lézignan-Corbières, Trèbes, Carcassonne, Bram, Castelnaudary | Autoroutes A62 et A68 à Toulouse | Autoroute concédée et payante à 2x2 voies dans le département ; projet d'élargissement à 2x3 voies. |
Route nationale 9 | Route nationale 7 à Moulins, vers Paris | Coursan, Narbonne, Sigean, Port-la-Nouvelle (avant 1939) | Frontière espagnole au col du Perthus, vers Barcelone | Déclassée en 2006 en RD 6009 dans le département. Avant 1939, la RN 9 faisait un détour par Port-la-Nouvelle : le tronçon Sigean - Port-la-Nouvelle est devenu route nationale 9C puis route nationale 139 puis route départementale 6139 en 2006, tandis que le tronçon Port-la-Nouvelle - La Palme a été déclassé dès 1939 en RD 709. |
Route nationale 9C | Sigean | Port-la-Nouvelle | La route nationale 9C était initialement l'itinéraire direct de Sigean à La Palme, alors que la RN 9 passait pas Port-la-Nouvelle : les deux itinéraires ont été inversés en 1939, et la route nationale 9C a depuis lors relié Sigean à Port-la-Nouvelle. Elle est devenue RN 139 dans les années 1970, puis a été déclassée en 2006 en RD 6139. | |
Route nationale 113 | Bordeaux (initialement : Toulouse) | Castelnaudary, Bram, Carcassonne, Trèbes, Lézignan-Corbières, Narbonne | Marseille (initialement : Narbonne) | Avant 1952, la RN 113 ne reliait que Toulouse à Narbonne : le tronçon de Narbonne à Pézenas est devenu en 1952 un tronc commun avec la RN 20. Déclassée en 2006 en RD 6113 dans le département, sauf le tronc commun avec la RN 9 déclassé en RN 6009. |
Route nationale 113B puis Route nationale 213 | Route nationale 9 au nord-est de Narbonne, vers Béziers | Narbonne | Route nationale 9 au sud-ouest de Narbonne, vers Perpignan | Partie ouest de la rocade de Narbonne, initialement baptisée route nationale 113B lors de son ouverture en 1969, puis renommée quelques années plus tard en route nationale 213 et enfin intégrée ultérieurement à la RN 9. Déclassée en 2006 avec la RN 9 en RD 6009. |
Route nationale 118 | Albi | Carcassonne, Limoux, Espéraza, Quillan, Axat | Route nationale 116 à Mont-Louis, vers la frontière espagnole | Déclassée dans les années 1970 en RD 118. |
Route nationale 119 | Carcassonne | Montréal, Fanjeaux | Route nationale 117 à La Baure (commune de Lescure), vers Saint-Girons | Déclassée dans les années 1970 en RD 119. |
Route nationale 139 | Sigean | Port-la-Nouvelle | Nouvelle numérotation à partir des années 1970 de l'ancienne route nationale 9C. Déclassée en 2006 en RD 6139. | |
Route nationale 161 | Route nationale 113 à Carcassonne | Carcassonne | Autoroute A61 (sortie 23) à Carcassonne | Courte jonction entre l'A61 et Carcassonne, déclassée en 2006 en RD 6161. |
Route nationale 607 | Route nationale 99 dans la commune de Miolles, près de Saint-Sernin-sur-Rance | Saint-Marcel-sur-Aude | Narbonne | Déclassée dans les années 1970 en RD 607. |
Route nationale 610 | Route nationale 113 à Trèbes, près de Carcassonne | Puichéric | Route nationale 607 à Aigues-Vives, vers Saint-Chinian | Déclassée dans les années 1970 en RD 610. |
Route nationale 611 | Route nationale 610 à Homps, près d'Olonzac | Lézignan-Corbières, Fabrezan, Durban-Corbières, Tuchan | Route nationale 117 à Estagel | Déclassée dans les années 1970 en RD 611. |
Route nationale 611A | Route nationale 611 à Ripaud (commune de Villesèque-des-Corbières), vers Durban-Corbières | Route nationale 9 dans la commune de Portel-des-Corbières, vers Narbonne | Déclassée dans les années 1970 en RD 611A. | |
Route nationale 613 | Route nationale 113 à Montredon-des-Corbières, près de Narbonne | Mouthoumet, Espéraza, Quillan, Belcaire | Route nationale 20 à Ax-les-Thermes | Déclassée dans les années 1970 en RD 613. |
Route nationale 620 | Lavelanet | Chalabre, Limoux, Carcassonne, Caunes-Minervois | Route nationale 112 à Courniou, vers Saint-Pons-de-Thomières | Déclassée dans les années 1970 en RD 620. |
Route nationale 623 | Castelnaudary | Limoux | Déclassée dans les années 1970 en RD 623. | |
Route nationale 624 | Route nationale 622 à Lemmarse (commune de Revel), vers Revel | Castelnaudary | Route nationale 20 au Vernet, vers Pamiers | Déclassée dans les années 1970 en RD 624. |
Route nationale 625 | Route nationale 622 à Gardouch, près de Villefranche-de-Lauragais, vers Toulouse | Salles-sur-l'Hers | Route nationale 620 à Laroque-d'Olmes, vers Lavelanet | Déclassée dans les années 1970 en RD 625. |
Route nationale 626 | Mimizan-Plage | Caudeval | Route nationale 620 à Ajac, vers Limoux | Déclassée dans les années 1970 en RD 626. |
Route nationale 629 | Revel | Saissac | Route nationale 113 à Pezens, vers Carcassonne | Déclassée dans les années 1970 en RD 629. |
Transport collectif de voyageurs
L'Aude est desservie par le réseau régional de transport routier liO, qui exploite une dizaine de lignes régulières dans le département, pour la plupart au départ de Carcassonne ou Narbonne.
Transport ferroviaire
Historique
La première ligne de chemin de fer du département est la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville, ouverte en 1857 ; quelques mois plus tard, la gare de Narbonne devient un carrefour lors de l'ouverture de la ligne vers Perpignan. Le réseau d’intérêt général développé dans le département par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne (Midi) n'a jamais été étendu : hormis les deux axes principaux précités, les lignes d'intérêt général ont été peu nombreuses et aucune n'a jamais été mise à double voie. À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer d’intérêt général atteignait notamment Bize-Minervois, Bram, Carcassonne, Castelnaudary, Caunes-Minervois, Coursan, Espéraza, Lézignan-Corbières, Limoux, Narbonne, Port-la-Nouvelle, Quillan, Rieux-Minervois et Trèbes ; mais le massif des Corbières, entre autres, restait impénétré.
L'Aude a également été desservie à partir de 1901 par l'important réseau de chemins de fer d’intérêt local des Tramways à vapeur de l'Aude. Ce réseau s'étendait sur 342 km et comptait douze lignes à son apogée : particulièrement maillé dans les Corbières, il desservait également le Minervois, la Narbonnaise et l'ouest du département. Le réseau des Tramways à vapeur de l'Aude a précocement disparu, dès 1932.
En 1935, la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville est l'une des premières grandes lignes de plaine électrifiées en France ; c'est presque cinquante ans plus tard, en 1981, que la Ligne de Narbonne à Port-Bou (frontière) le sera à son tour. Le développement du réseau de lignes à grande vitesse à la fin du XXe siècle a conduit à une modification de l'itinéraire reliant l'Aude et les Pyrénées-Orientales à Paris : si l'itinéraire le plus court passait initialement par Toulouse, les TGV inOui relient maintenant Paris à Narbonne par la vallée de la Rhône, donnant à l'axe Toulouse-Narbonne un caractère presque exclusivement transversal.
Situation actuelle
Les principales gares de voyageurs de l'Aude sont Narbonne, Carcassonne et Castelnaudary, avec une fréquentation annuelle de 1 239 000, 775 000 et 282 000 voyageurs respectivement en 2019[3].
La gare de Narbonne est située à l'intersection de deux des principaux axes ferroviaires du sud de la France, la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville et la ligne de Narbonne à Port-Bou (frontière), toutes deux à double voie électrifiée et parcourues par un trafic mixte de TGV inOui, Intercités, TER Occitanie (liO) et trains de fret. Narbonne est notamment desservie par les TGV inOui reliant Paris-Gare de Lyon et Bruxelles-Midi à Perpignan et Barcelone-Sants ; Carcassonne et Narbonne sont desservies par les TGV inOui reliant Toulouse-Matabiau à Lyon-Part-Dieu, par les Intercités reliant Bordeaux-Saint-Jean à Marseille-Saint-Charles et par les Intercités de nuit reliant Paris-Austerlitz à Cerbère.
Ces deux lignes font l'objet de projets de doublement par des lignes à grandes vitesse, à long terme : la ligne nouvelle Montpellier - Perpignan et la ligne nouvelle Toulouse - Narbonne.
La petite ligne de Carcassonne à Rivesaltes, en revanche, est une voie unique non-électrifiée, parcourue par de rares TER Occitanie jusqu'à Limoux seulement ; au-delà, le trafic est suspendu depuis 2018 jusqu'à Quillan (avec des projets de réouverture), et définitivement arrêté après Quillan.
Ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville | Double voie électrifiée en courant continu 1500 V, ouverte aux trafics de fret et de voyageurs. |
Ligne de Narbonne à Port-Bou (frontière) | Double voie électrifiée en courant continu 1500 V, ouverte aux trafics de fret et de voyageurs. |
Ligne de Carcassonne à Rivesaltes |
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Ligne de Narbonne à Bize |
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Ligne de Castelnaudary à Rodez | Ligne fermée à tout trafic dans le département. |
Ligne de Pamiers à Limoux | Ligne entièrement déclassée. |
Ligne de Bram à Belvèze | Ligne entièrement déclassée. |
Ligne de Moulin-Neuf à Lavelanet | Ligne entièrement déclassée. |
Ligne de Moux à Caunes-Minervois | Ligne entièrement déclassée. |
Transport maritime
Le port de Port-la-Nouvelle est le troisième port de commerce français de la Méditerranée.
Transport fluvial
Le canal du Midi, reliant Toulouse à Sète, forme avec la Garonne l'un des plus anciens axes navigables de France, reliant l'Atlantique à la Méditerranée depuis le XVIIe siècle. Le canal de la Robine est un embranchement du canal du Midi, qui le relie à Port-la-Nouvelle via Narbonne. Toutefois, ces deux canaux, au gabarit Freycinet (classe I CEMT[4]) ou inférieur (classe 0 CEMT pour une partie du canal du Midi[4]), possèdent un gabarit trop réduit pour la plupart des navires modernes et sont donc aujourd'hui presque exclusivement exploités pour le tourisme fluvial. Le canal du Midi, classé au Patrimoine mondial, constitue une attraction touristique de première importance, et ses berges, écluses, pont-canaux et ports font l'objet d'une valorisation croissante.
Transport aérien
L'aéroport de Carcassonne-Salvaza est desservi exclusivement par la compagnie à bas coût Ryanair, qui relie Carcasonne à une dizaine de destinations européennes.
Le département compte en outre plusieurs aérodromes destinés principalement à l'aviation légère de tourisme et de loisirs : Castelnaudary - Villeneuve, Lézignan-Corbières, Montagne Noire, Narbonne-Vinassan et Puivert.
Transports en commun urbains et périurbains
Carcassonne Agglo et Le Grand Narbonne sont autorités organisatrices de la mobilité sur leur territoire et organisent des services de transport dans leur ressort territorial[5].
Les réseaux RTCA (Carcassonne) et Citibus (Narbonne) comptent une vingtaine de lignes urbaines et suburbaines d'autobus chacune, ainsi que du TAD et du TPMR, qui s'étendent sur des zones géographiques assez étendues.
Modes actifs
Le département est traversé par plusieurs voies vertes, véloroutes et sentiers de grande randonnée.
Notes et références
- INSEE, « Réseau routier au 31 décembre 2018 : comparaisons départementales », sur insee.fr, (consulté le ).
- Ministère de la Transition écologique, « Trafic moyen journalier annuel sur le réseau routier national en 2019 », sur data.gouv.fr (consulté le ).
- SNCF, « Fréquentation en gares », sur data.sncf.com (consulté le ).
- [PDF] « Les voies navigables du bassin Sud-Ouest », sur VNF.fr, (consulté le ).
- Cerema, « Liste et composition des Autorités Organisatrices de la Mobilité au 1er janvier 2022 », sur cerema.fr, (consulté le ).