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Ligne de Castelnaudary Ă  Rodez

La ligne de Castelnaudary à Rodez est une ligne ferroviaire française, qui relie la gare de Castelnaudary dans le département de l'Aude à celle de Rodez dans celui de l'Aveyron, en passant par Castres et Albi.

Ligne de
Castelnaudary Ă  Rodez
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
Train sur le Viaduc du Viaur en 2008.
Pays Drapeau de la France France
Concessionnaires Compagnie minière de Carmaux (1854 – 1865)
Midi (1857 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
Réseau ferré de France (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
NumĂ©ro officiel 736 000
Longueur 184,299 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 20ʉۡ
Nombre de voies Voie unique
Signalisation Block manuel sur les parties exploitées (voir schéma de la ligne)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Intercités de nuit, TER
Schéma de la ligne

Elle constitue la ligne 736 000[1] du réseau ferré national.

Histoire

Chronologie

Albi Ă  Carmaux

La ligne d'Albi Ă  Carmaux est concĂ©dĂ©e aux « Sieurs de Solages père et fils et compagnie, propriĂ©taires de la mine de houille de Carmaux Â» par dĂ©cret impĂ©rial du [2]. L'objectif est de stimuler la production qui est limitĂ©e du fait du coĂ»t important du transport. ConcĂ©dĂ©e pour 99 ans, sans aides ni garantie de l'État, la ligne doit ĂŞtre exploitĂ©e dans les trois ans[3].

Les travaux dĂ©butent rapidement, la voie longue de 15 kilomètres trouve son origine sur le site de la concession des houillères, passe entre les collines, traverse le souterrain de « Bois l'HĂ´pital Â» et rejoint le Tarn, sur sa rive droite, Ă  proximitĂ© du faubourg de la Madeleine Ă  Albi. L'installation comprend un dĂ©barcadère sur la rivière, les wagons Ă©tant descendus au niveau des bateaux par des plans inclinĂ©s similaires au système employĂ© aux mines de Newcastle. Les premières circulations, de voyageurs puis de marchandises, ont lieu en , l'inauguration est faite en dĂ©cembre, en prĂ©sence notamment des autoritĂ©s de la compagnie et du prĂ©fet du dĂ©partement, et l'ouverture officielle de l'exploitation dĂ©bute le [3].

La convention signĂ©e entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latĂ©ral Ă  la Garonne le , outre la concession Ă  titre Ă©ventuel de la section de Castres Ă  Albi, prĂ©voit la facultĂ© pour la compagnie de racheter la section de Carmaux Ă  Albi pour un montant fixĂ© par arbitrage. Cette convention est approuvĂ©e par dĂ©cret impĂ©rial le [4]. La sentence arbitrale est rendue le . Elle fixe le montant du rachat de la ligne Ă  3 494 057 francs et 57 centimes. Un dĂ©cret impĂ©rial entĂ©rine la sentence le [5].

Castelnaudary-Castres

Le , un chemin de fer de Bordeaux à Cette[6] est concédé par une loi à la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à Cette représentée par Messieurs François-Xavier de Ezpeleta, Joseph Ricard, John-David Barry, Nicolas-Marie-Hippolyte Drouillard, Antoine Luzarche, Antoine-Adolphe-Charles-Ferdinand Royer, Jean-Auguste baron de Saguet[7]. Cette même loi autorise le ministre des Travaux publics à concéder un « embranchement dirigé de Castres sur la ligne de Toulouse à Cette, et passant par ou près Revel ». La concession de cet embranchement est accordée à la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à Cette par une convention signée le . Cette convention est approuvée par ordonnance royale le lendemain, 1er juillet[8]. Toutefois, en 1847, cette compagnie dut renoncer à la concession[9].

Un embranchement de Castres à la ligne de Bordeaux à Cette est concédé à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et la compagnie. Cette convention est approuvée par un décret impérial à la même date[10]. La concession devient définitive lors de la déclaration d'utilité publique par décret impérial le [11]. Intégrée dans le « nouveau réseau » elle bénéficie des garanties d'amortissement et d'intérêt de la part de l'État. Cette décision est prise du fait de l'importance de relier un grand centre industriel au réseau grandes lignes et au fait que le tracé permet les relations de zones d'élevages, de cultures et des massifs forestiers et des rivières permettant des apports en combustibles et en eau nécessaires aux manufactures[12]. Le ministère de la guerre soutient cette réalisation car il considère que cette ligne a une importance stratégique du fait qu'elle dessert l'arsenal de Castres spécialisé dans l'artillerie[13].

Un premier projet de tracĂ© est modifiĂ© par des Ă©tudes, effectuĂ©es en 1861, qui prĂ©conisent de situer l'embranchement Ă  Castelnaudary plutĂ´t qu'Ă  Avignonet. Cette dernière Ă©tude propose un tracĂ© prĂ©sentant moins de difficultĂ©s de construction ce qui permet une dĂ©pense moindre. Ce projet est partiellement approuvĂ© en , il reste en Ă©tude l'emplacement exact de l'embranchement et les trois kilomètres de tracĂ© qui le prĂ©cèdent, l'accord sur ce point intervenant au dĂ©but de l'annĂ©e 1863[12]. La voie unique est longue de 55 kilomètres[13].

Les chantiers ouvrent en 1863 sur un tracĂ© qui ne prĂ©sente pas de difficultĂ©s significatives. L'ouvrage d'art le plus important est le tunnel sous le canal du Midi Ă  la sortie de la gare de Castelnaudary. Long de 100 mètres, il est rĂ©alisĂ© en 49 jours durant la pĂ©riode de « chĂ´mage »[14] du canal en aoĂ»t et septembre[13]. Il faut Ă©galement construire de nombreux petits ouvrages d'art : tunnel, ponts et ponceaux, et Ă©difier 59 maisons de garde-barrière ainsi que les bâtiments nĂ©cessaires aux huit haltes ou stations[12]. NĂ©anmoins pour l'ouverture les bâtiments sont des constructions provisoires. La ligne est rĂ©ceptionnĂ©e le par l'inspecteur des Ponts et ChaussĂ©es Job, accompagnĂ© des ingĂ©nieurs en chef Don de Cepian et Duvignaud, en prĂ©sence de nombreux invitĂ©s, notamment des ingĂ©nieurs et des administrateurs de la Compagnie du Midi ainsi que des cadres et ouvriers ayant participĂ© au chantier. Le procès-verbal favorable permet d'ouvrir l'exploitation de la ligne aux voyageurs et aux marchandises[15].

Après l'ouverture, les travaux se sont poursuivis sans amener de gènes aux circulations voyageurs et marchandises. Quotidiennement trois omnibus font le trajet, aller et retour[16], ils mettent deux heures pour relier la gare de Castres à celle de Castelnaudary, en correspondance avec des trains circulant sur le réseau grande ligne de la Compagnie du Midi, en desservant les stations de Soupex, Saint-Félix, Revel, Lempaut et Soual, ainsi que les haltes de Blan et La Crémade[12].

Castres-Albi

La section de Castres à Albi est concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée entre le ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette même convention prévoit la faculté pour la compagnie de racheter la section de Carmaux à Albi pour un montant fixé par arbitrage. Cette convention est approuvée par décret impérial le [4]. Cette section est déclarée d'utilité publique par décret impérial le , rendant ainsi la concession définitive[17].

Carmaux-Rodez

La section de Carmaux à Rodez est déclarée d'utilité publique par une loi du [18]. Elle est concédée à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par la loi du [19]. Cette section compte de Carmaux à Rodez les tunnels des Malphètes et de la Mouline et pas moins de cinq viaducs : viaduc du Lédas, du Viaur, de la Mouline, de la Gascarie et de l'Auterne.

Caractéristiques

Ouvrages d'art

DĂ©classement

  • La section de Revel Ă  La CrĂ©made, du PK 338,500 au PK 356,235 est dĂ©classĂ©e le [20].
  • Le tronçon Ă  Revel - Sorèze, du PK 337,730 au PK 338,500 est dĂ©classĂ© le [21].
  • Le tronçon de Labastide-DĂ©nat du PK 408,000 au PK 408,300 est dĂ©classĂ© le [20] .
  • La section de Castres Ă  Laboutarie, du PK 366,560 au PK 394,000 est dĂ©classĂ©e le [22].

Exploitation

Le tronçon entre Albi et Rodez est encore utilisé pour le trafic voyageurs (trains TER Occitanie et Intercités de nuit). Le trafic marchandises a disparu dans les années 2000 en s'éteignant sur le tronçon de Castelnaudary à Revel-Sorèze, qui fut utilisé pour le trafic fret seulement, jusqu'en .

Voie verte

Le tronçon d'Albi à Castres (41 km) est une voie verte : le « chemin des droits de l'homme »[23]. Cependant, la voie verte s'arrête provisoirement à Puygouzon et ne permet pas encore de se rendre dans le centre-ville d'Albi[24].

Notes et références

  1. Journal Officiel de la République Française du 17 septembre 1985 page 10654
  2. « N° 1352 - Décret impérial portant concession d'un chemin de fer de Carmaux à Albi : 4 mars 1854 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 3, no 162,‎ , p. 1023 - 1042 (lire en ligne).
  3. Palau 2001, p. 20.
  4. « N° 11553 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et Compagnie du chemin de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141,‎ , p. 153 - 158 (lire en ligne).
  5. « N° 13928 - Décret impérial qui incorpore définitivement au nouveau réseau de la Compagnie du chemin de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne, les chemins de fer de Graissessac à Béziers et de Carmaux à Albi : 23 décembre 1865 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 27, no 1361,‎ , p. 1 - 3.
  6. Orthographe du nom de la ville de Sète utilisée à l'époque de la concession.
  7. « N° 12811 - Loi relative au chemin de fer de Bordeaux à Cette : 21 juin 1846 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 33, no 1307,‎ , p. 5 - 23 (lire en ligne).
  8. « N° 12812 - Ordonnance du Roi qui approuve une convention passée, le 30 juin 1846, pour la concession d'un embranchement dirigé de Castres sur le chemin de fer de Bordeaux à Cette : 1er juillet 1846 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 33, no 1307,‎ , p. 23 - 27 (lire en ligne).
  9. Adolphe Joanne, « Les chemins de fer du Midi et le canal latéral à la Garonne », dans Atlas historique et statistique des chemins de fer français, Paris, Hachette, , 96 p. (lire en ligne), p. 77.
  10. « N° 4994 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er août 1857, pour la concession de chemins de fer à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne : 1er août 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 8, no 544,‎ , p. 781 - 810.
  11. « N° 9293 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'embranchement de Castres à la ligne de Bordeaux à Cette : 20 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 18, no 951,‎ , p. 215 - 216.
  12. Palau, 2004 : Castelnaudary-Castres, 16 avril 1865, p. 48
  13. Batigne, 1985, p. 27.
  14. Période d'entretien, avec arrêt de la navigation et vidange si nécessaire de certains tronçons entre deux écluses.
  15. Batigne, 1985, p. 28
  16. Conseil général du département du Tarn, Rapports et délibérations, (lire en ligne), « Rapport du contrôle : Chemin de fer de Castres à Castelnaudary », p. 39-40.
  17. « N° 12137 - DĂ©cret impĂ©rial qui dĂ©clare d'utilitĂ© publique l'Ă©tablissement de deux chemins de fer, 1° de Castres Ă  Albi ; 2° de Castres Ă  Mazamet, et rend dĂ©finitive la concession desdits chemins, accordĂ©e Ă  titre Ă©ventuel Ă  la compagnie du Midi : 9 mars 1864 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie ImpĂ©riale, xI, vol. 23, no 1190,‎ , p. 409 - 410 (lire en ligne).
  18. « N° 8729 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Carmaux à Rodez : 27 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 490,‎ , p. 1040 - 1041 (lire en ligne).
  19. « N° 14215 - Loi qui approuve la convention passée, le 9 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Midi : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 340 - 345 (lire en ligne).
  20. « Retranchements et déclassements de lignes ou sections de l'ignes d'intér^t général des chemins de fer français », sur http://www.lignes-oubliees.com/ (consulté le ), p. 13/16.
  21. « Retranchements et déclassements de lignes ou sections de l'ignes d'intér^t général des chemins de fer français », sur http://www.lignes-oubliees.com/ (consulté le ), p. 6/16.
  22. « Retranchements et déclassements de lignes ou sections de l'ignes d'intér^t général des chemins de fer français », sur http://www.lignes-oubliees.com/ (consulté le ), p. 8/16.
  23. « Voie Verte "Le Chemin des Droits de L'Homme" Albi - Castres », sur www.albi-tourisme.fr, (consulté le )
  24. « Albi : l’ancienne voie ferrée devrait être transformée en voie verte », sur ladepeche.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Batigne (prĂ©f. Alex Raymond, postface Pierre Martin), Cent vingt ans de chemins de fer revĂ©lois : 1865 - 1985 (Plaquette), Revel, Syndicat d'initiative de Revel - Saint-FerrĂ©ol, , 43 p. (lire en ligne).
  • François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 2 (1858 - 1863), Paris, Palau, , 223 p. (ISBN 2-9509421-2-1), chap. 3.9 (« Carmaux-Albi : 1er mai 1858 »), p. 20-21.
  • François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 3 (1864 - 1870), Paris, Palau, , 239 p. (ISBN 2-9509421-3-X), p. 48 et 189.

Articles connexes

Liens externes

  • Les cahiers de Minerve - Photos du tronçon Castelnaudary - Castres
  • BNF Gallica - Album photographique de la construction de l'infrastructure du tronçon Viaur-Rodez
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