Viaduc du Viaur
Le viaduc du Viaur est un ouvrage d'art ferroviaire en acier de la ligne de Castelnaudary à Rodez dans le sud du Massif central, en France. Achevé en 1902, il franchit la profonde vallée du Viaur entre Rodez et Albi. Il est situé sur les territoires des communes de Tauriac-de-Naucelle (Aveyron) et Tanus (Tarn). Ce pont a été classé au titre des monuments historiques le [1] - [2].
Viaduc du Viaur | ||||
GĂ©ographie | ||||
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Pays | France | |||
RĂ©gion | Occitanie | |||
DĂ©partement | Tarn / Aveyron | |||
Commune | Tauriac-de-Naucelle / Tanus | |||
Coordonnées géographiques | 44° 07′ 25″ N, 2° 19′ 52″ E | |||
Fonction | ||||
Franchit | Viaur | |||
Fonction | Ferroviaire | |||
Caractéristiques techniques | ||||
Type | pont Ă poutres en porte-Ă -faux | |||
Longueur | 460 m | |||
Portée principale | 220 m | |||
Hauteur | 116 m | |||
Matériau(x) | Acier | |||
Construction | ||||
Construction | 1897 - 1902 | |||
Inauguration | 5 octobre 1903 | |||
Mise en service | 1902 | |||
Ingénieur(s) | Paul Bodin | |||
Entreprise(s) | Société de construction des Batignolles | |||
Historique | ||||
Protection | Classé MH (2021)[1] | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Aveyron
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Situation ferroviaire
Ce viaduc à voie unique est situé entre les points kilométriques 450,909 et 451,369 de la ligne de Castelnaudary à Rodez.
Histoire
À l’issue d’un concours ouvert en 1887 à des ingénieurs (parmi lesquels figurait Gustave Eiffel), il fut attribué à l’ingénieur Paul Bodin de la Société de construction des Batignolles (aujourd’hui Spie Batignolles), et construit par celui-ci entre 1895 et 1902, avec l'aide de l'ingénieur Rosario de Volontat[3].
Ce viaduc est le dernier chantier de Jean Compagnon, qui fut chef des chantiers des viaducs de Garabit, Maria Pia, etc. et de la Tour Eiffel, débauché de chez Eiffel par Paul Bodin. Il décéda en 1900 avant la fin du chantier. Son successeur, Gaboris, achèvera l'ouvrage[4].
Le viaduc à voie unique est situé sur la ligne de chemin de fer Carmaux - Rodez. Il était alors le plus long arc métallique jamais construit. Le viaduc contient selon les estimations 3 800 tonnes de métal, avec un coût total, y compris les culées en maçonnerie, de l'ordre de 2 700 000 francs français[5].
Durant sa construction aucun mort ne fut à déplorer.
Le 4 juillet 1902 est effectuée la jonction entre les deux parties du viaduc[6]. Le pont est inauguré le [3]. Au moment de son achèvement, il comprend l'arc métallique le plus long[6].
- Montage d' une culée sur une des rives.
- Montage du grand arc au centre.
- Viaduc du Viaur en construction.
- Viaduc du Viaur en construction.
- Viaduc du Viaur en construction.
- Le viaduc achevé.
Caractéristiques
Ce pont en acier, assemblé par rivets, est composé de deux poutres en porte-à -faux équilibrées (cantilever) et articulées, chacune prolongée par une courte poutre à section constante et une culée en maçonnerie à deux arches. C’est le seul pont de ce type en France[7]. À l'origine le point central du pont n'était pas soudé, l'arche principale est donc scindée en deux parties indépendantes capables de soutenir chacune un poids considérable. Les deux parties furent soudées pour des raisons de maintenance peu après la construction du viaduc.
Grâce à la technique cantilever, les viaducs ferroviaires ont pu atteindre des portées considérables, jusque-là réservées aux ponts suspendus, alors inadaptés à la voie ferrée. L’apogée en sera le deuxième pont de Québec (1917).
Le viaduc du Viaur est reconnaissable entre tous par sa silhouette où la voie ferrée passe au sommet et non au milieu de la structure, comme c’est le cas pour les autres ponts à poutres en porte-à -faux.
Dans l'art et la culture
L’assemblage du viaduc du Viaur a inspiré le peintre Henri-Marcel Magne, pour son tableau Construction d'un Viaduc, où l'on voit une équipe de riveurs au travail, perchés sur un échafaudage volant.
La création du viaduc, avec les conséquences positives qu'il eut sur l'économie agricole du Ségala, est le thème de la nouvelle de Joan Bodon, Lo Pan de Froment (« Le pain de froment »)[9].
Galerie de photographies
- Vue générale du pont.
- Autre vue générale.
- Clé de voûte articulée.
- Buste de Paul Bodin.
- Plaque commémorative de l'inauguration.
Notes et références
- Notice no PA00094189 et Notice no PA00095650, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Le Viaduc du Viaur classé aux Monuments Historiques », sur France 3 Occitanie (consulté le )
- Viaduc du Viaur sur fr.structurae.de.
- Bernard Marrey, Les ponts modernes : 18e-19e siècles, Paris, Picard, , 319 p., ill. en noir et en coul. ; 28 cm (ISBN 2-7084-0401-6, BNF 35224823), p. 218.
- Godfernaux, R., Le viaduc du Viaur (ligne de Carmaux Ă Rodez), Bruxelles, J. Goemaere, (lire en ligne).
- « Viaduc du Viaur », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Tanus. Viaduc du Viaur : un chantier géant », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- Ville de Tanus : plan du viaduc du viaur.
- (oc) Joan Bodon, Contes del meu ostal : (seguida de) Lo Pan de froment : Obras romanescas complètas ; 1, Toulouse, Institut d'estudis occitans, coll. « A tots » (no 34), , 100 p., Couv. ill. ; 18 cm (ISSN 0338-6171, BNF 34622210).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Centre de création industrielle (Paris), Architectures d'ingénieurs : XIXe – XXe siècles, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. « Expositions itinérantes. CCI » (no 8), , 60 p., ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN 2-85850-081-9, ISSN 0152-6618, BNF 34611916).
- François Garcia (préf. Marc Censi, Thierry Carcenac, Eugen Weber), Le viaduc du Viaur : révolutions ferroviaire et socio-économique, Toulouse, CRDP Midi-Pyrénées, coll. « Images de nos régions », , 192 p., ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN 2-86565-169-X, ISSN 1264-014X, BNF 35852658).
- de Volontat, Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 1re partie : dispositions d'ensemble, p. 215-223, planche 9, Annales des ponts et chaussées, 1898, 1er trimestre (lire en ligne).
- de Volontat, Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 1re partie : dispositions d'ensemble, p. 329-337, planche 9, Annales des ponts et chaussées, 1898, 2e trimestre (lire en ligne).
- Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 1re partie : historique, p. 57-98, planches 1 à 3, Annales des ponts et chaussées, 1899, 1er trimestre (lire en ligne).
- Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 2e partie : description de l'ouvrage, p. 79-150, planches 30 à 33, Annales des ponts et chaussées, 1899, 4e trimestre (lire en ligne).
- Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 3e partie : calculs, p. 244-335, planche 12, Annales des ponts et chaussées, 1901, 3e trimestre (lire en ligne).
- Ligne de Carmaux Ă Rodez : phases de la construction, (1898 - 1902) (voir en ligne).
- Henry Martin, Le viaduc du Viaur sur la ligne de Carmaux (suite), p. 1-7, Le génie civil, no 1090, samedi (lire enligne).
- Henry Martin, Le viaduc du Viaur sur la ligne de Carmaux (suite et fin), p. 17-23, Le génie civil, no 1091, samedi (lire en ligne).
- Le viaduc du Viaur, planches XXXIII, Le génie civil, 1889 (lire en ligne).
- Le viaduc du Viaur, planches 1 et 2, Le génie civil, 1903 (lire en ligne).
- Max Assié, Le viaduc du Viaur, Chef-d'œuvre de Paul Bodin, Éditions Bleu pastel, Albi, 2017, (ISBN 979-10-9318812-6), 84 p.
Articles connexes
- Ligne de Castelnaudary Ă Rodez
- Schéma de la ligne de Castelnaudary à Rodez
- Viaduc routier du Viaur (1998), situé à proximité.
- Pont Ă poutres en porte-Ă -faux
- Liste de ponts de l'Aveyron
- Liste de ponts du Tarn
- Liste des monuments historiques de l'Aveyron
Grands ponts construits sur le principe du porte-Ă -faux
- Pont sur le Firth of Forth, près d’Édimbourg
- Pont Paul-Doumer, Ă HanoĂŻ
- Pont de Québec, à Québec
- Blaues Wunder, Ă Dresde
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'architecture :
- Structurae : Viaduc de Viaur.
- Photos.
- Historique illustré.
- Chronologie photographique de la construction.