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Viaduc de Garabit

Le viaduc de Garabit est un viaduc ferroviaire français, ouvrage d'art de la ligne de Béziers à Neussargues (dite aussi ligne des Causses), permettant le franchissement des gorges de la Truyère. Il est situé sur le territoire de la commune de Ruynes-en-Margeride et de la commune de Val d'Arcomie dans le département du Cantal dans la région d'Auvergne-Rhône-Alpes.

Viaduc de Garabit
Vue du viaduc.
Vue du viaduc.
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Cantal
Commune Ruynes-en-Margeride
Val d'Arcomie
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 44° 58′ 31″ N, 3° 10′ 38″ E
Fonction
Franchit La Truyère
Fonction viaduc ferroviaire
Caractéristiques techniques
Type Pont en arc
Longueur 564,69 m
PortĂ©e principale 165 m
Hauteur 122 m
Matériau(x) Fer puddlé, laminé, riveté
Construction
Construction 1880-1884
Mise en service
Concepteur LĂ©on Boyer
Ingénieur(s) Gustave Eiffel
Maître(s) d'œuvre État
Entreprise(s) Gustave Eiffel et Cie
Historique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (2017)
GĂ©olocalisation sur la carte : Cantal
(Voir situation sur carte : Cantal)
Viaduc de Garabit
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Viaduc de Garabit
Structure interne du viaduc

Ce viaduc est un projet de l'ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es LĂ©on Boyer, qui en confie la finalisation et la rĂ©alisation Ă  Gustave Eiffel et sa sociĂ©tĂ©. Le chantier de construction, ouvert en , se termine en et sa mise en service est effectuĂ©e en 1888 par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latĂ©ral Ă  la Garonne, concessionnaire de la ligne. Cet ambitieux ouvrage mĂ©tallique, long de 565 m, culmine Ă  122 m au-dessus de la rivière et est alors le « plus haut viaduc du monde »[1]. Finalement, son arche Ă©tait, jusqu'en 1886, celle ayant la plus grande portĂ©e au monde.

Situation ferroviaire

Construit Ă  835 mètres d'altitude, le viaduc de Garabit est d'une longueur de 565 mètres. Il est situĂ© entre les points kilomĂ©triques (PK) 675,393 et 675,958 de la ligne de BĂ©ziers Ă  Neussargues (voie unique), entre les gares de Garabit (fermĂ©e) et de Ruynes-en-Margeride (fermĂ©e)[2].

Histoire

Chronologie

Plaque sur le viaduc de Garabit montrant les noms impliqués dans la construction.
Chantier du viaduc le . Photographie d'Alphonse Terpereau.

Histoire

Ă€ l'origine du projet, l'idĂ©e d'un pont mĂ©tallique Ă  grand arc enjambant la vallĂ©e revient Ă  un jeune ingĂ©nieur, LĂ©on Boyer (1851-1886). Il impose l'idĂ©e d'un tracĂ© direct de la voie ferrĂ©e sur les plateaux et un franchissement de la Truyère Ă  grande hauteur (120 m au-dessus du niveau d'Ă©tiage), plutĂ´t que la solution traditionnelle qui aurait consistĂ© Ă  descendre la ligne par les vallĂ©es affluentes pour franchir la Truyère par un ouvrage plus modeste, solution plus coĂ»teuse en exploitation par la suite.

Pour ce franchissement, il Ă©tait exclu de recourir au pont suspendu, Ă  cause des risques d'oscillations provoquĂ©es par le vent, et il Ă©tait impossible d'envisager techniquement Ă  l'Ă©poque des piles de plus de 65 m de haut. LĂ©on Boyer s'est inspirĂ© de l'exemple du viaduc Maria Pia sur le Douro (Portugal). Ce viaduc avait Ă©tĂ© conçu par l'un des associĂ©s de l'entreprise Eiffel, ThĂ©ophile Seyrig, avec la participation tardive de l'ingĂ©nieur Émile Nouguier[6]. InaugurĂ© en 1877, il comporte un arc mĂ©tallique de 160 m de portĂ©e, avec une flèche d'intrados de 37,50 m.

Le train de fret à destination de l'usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d'Apcher franchit le viaduc.
Portrait de LĂ©on Boyer.

L'inauguration de la section de Saint-Chély à Saint-Flour via le viaduc de Garabit, a lieu le . La compagnie qui avait annoncé une importante cérémonie d'inauguration a finalement choisi de faire simple en attendant l'ouverture complète de la ligne jusqu'à Neussargues qui doit intervenir prochainement. Elle n'a donc prévu que le passage d'un train transportant messieurs Arnaud, inspecteur d'exploitation, et André, inspecteur principal. Néanmoins, le temps étant beau et pas trop chaud, les habitants ont montré leur curiosité en venant en nombre aux deux gares extrêmes pour rejoindre à pied ou en train le site du viaduc que d'autres, en nombre également, ont préféré voir du fond de la vallée. Le train a traversé le viaduc à 50 km/h sans que ses passagers ne ressentent la moindre trépidation[7].

Le viaduc est construit pour supporter une voie ferrée et relier Paris à Béziers par chemin de fer, en passant par le Massif central. C'est donc depuis plus d'un siècle que l'Aubrac Express — nom du train ayant circulé sur la voie — surplombe à chaque passage la vallée de la Truyère. Le viaduc dispose d'une caténaire et supporte une voie unique. La vitesse des trains circulant sur le viaduc est limitée à 40 km/h pour réduire les contraintes de l'ouvrage.

Caractéristiques

Vue du viaduc en 2006.
Vue complète du viaduc, en 2021.

Le viaduc de Garabit se compose d'un tablier mĂ©tallique long de 554,69 m supportant une voie ferrĂ©e unique, reposant sur sept piles en fer puddlĂ© de hauteur variable (jusqu'Ă  80 m pour les deux plus hautes), dont cinq piles indĂ©pendantes reposant sur des blocs de fondations en maçonneries de moellons. Les trois travĂ©es situĂ©es au-dessus de la partie la plus basse de la vallĂ©e composent l'arc au-dessus de la rivière d'une portĂ©e de 165 m et d'une hauteur de 52 m. La superstructure mĂ©tallique est encadrĂ©e par deux estacades d'accès nord et sud en maçonnerie, de 46 m et 71 m de long respectivement. La hauteur au-dessus de l'Ă©tiage de la Truyère Ă©tait de 122,5 m, cependant depuis la construction en 1959 du barrage de Grandval sur la Truyère, qui a entraĂ®nĂ© la formation d'un lac de retenue de 28 km de long, le viaduc surplombe le lac de 95 m.

  • Longueur totale du tablier : 564,69 m
  • PortĂ©e de l'arche principale : 165 m
  • Hauteur au-dessus de l'Ă©tiage : 122 m
  • Volume de la maçonnerie fondations et estacades : 20 370 m3
  • QuantitĂ© de mĂ©taux employĂ©s :
  • Nombre de rivets posĂ©s : 678 768
  • DurĂ©e du chantier : 4 ans (de Ă  )

Patrimoine ferroviaire

Le viaduc fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [8], et d'un classement depuis le .

Il est éclairé tous les soirs (et la nuit entière à certaines dates[9]), depuis 2001[10].

  • Vues du viaduc de Garabit
  • Vers 1900
    Vers 1900
  • En 1982
    En 1982
  • En 2006
    En 2006
  • En 2011
    En 2011

Références culturelles

Cinéma

Littérature

Romans
Maquettisme
Maquette dans le parc France Miniature
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Notes et références

  1. Michel Lyonnet du Moutier, L'aventure de la tour Eiffel : réalisation et financement, Publications de la Sorbonne, coll. « Locus solus » (no 1), , 221 p. (lire en ligne), « Le viaduc de Gabarit », p. 23-25
  2. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 601 à 990, vol. 2, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-44-0), « [722/4] Marjevols - Neussargues », p. 87.
  3. Arts lubies, Viaduc de Garabit : L'autre bijou de Gustave Eiffel
  4. La Montagne, 12 septembre 2009.
  5. Arrêté du 18 octobre 2017, legifrance
  6. Daniel Devillebichot et Xavier Bezançon, Histoire de la construction moderne et contemporaine en France, Éditions Eyrolles, , 480 p. (ISBN 978-2-212-26879-9, lire en ligne), p. 33 et 46
  7. G., « Le viaduc de Garabit », Le Figaro,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  8. « Viaduc de Garabit », notice no PA00093539, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. « Le viaduc de Garabit, oeuvre d’Eiffel », sur Office de tourisme des Pays de Saint-Flour (consulté le )
  10. « Le viaduc de Garabit, classé monument historique. | Auvergne Destination », sur www.auvergne-destination.com, (consulté le )
  11. Emmanuèle Frois, « Dans les coulisses de L'Enfer, film maudit de Clouzot », Le Figaro, 6 novembre 2009.
  12. Bibliothèques et médiathèques de Clermont Auvergne Métropole, « L'Auvergne : viaduc de Garabit sur la Truyère : circuits d'auto-cars entre Saint-Flour, Millau et Carcassonne », sur www.bibliotheques-clermontmetropole.eu (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • L. E. Dehadme (ingĂ©nieur du service central (travaux) de la compagnie des chemins de fer du Midi), « Le viaduc de Garabit », Revue gĂ©nĂ©rale des chemins de fer, Paris, Dunod, no 6,‎ , p. 295-310 (lire en ligne),
  • Gustave Eiffel, « Ponts et Viaducs : Viaduc de Garabit, près Saint-Flour », dans Annales industrielles, vingtième annĂ©e, tome 2, FrĂ©dureau & Cie, , pp. 8-14 (intĂ©gral),
  • Gustave Eiffel (prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils), MĂ©moire prĂ©sentĂ© Ă  l'appui du projet dĂ©finitif du Viaduc de Garabit : Extrait des mĂ©moires de la sociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils, Paris, Librairie Polytechnique, Baudry et Cie, Éditeurs, coll. « Textes pour l'histoire des sciences (ETH-Bibliothek) », , 182 p. (lire en ligne),
  • Guy Brun, Evelyne Baillon, Il Ă©tait une fois Garabit, Ostal del libre, 1992, Aurillac. (ISBN 2-85910-131-4),
  • Patricia Rochès, Viaduc de Garabit, un gĂ©ant d'un autre temps, Ă©d. La Vie du Rail, 2007 (garabit.planete-auvergne.com).
  • Patricia Vergne-Rochès, Viaduc de Garabit, Chef-d'Ĺ’uvre de Gustave Eiffel, Ă©d. La Vie du Rail, 2012. (ISBN 978-2-915034-71-4).

Articles connexes

Liens externes

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