Siège de Malte
Située à un endroit stratégique de la Méditerranée entre la Sicile et la Tunisie, l'île de Malte, quelquefois appelée « le cauchemar de Rommel », fut déterminante pour les britanniques et les alliés lors du second conflit mondial. À cause de sa position stratégique, elle fut assiégée par les forces de l'Axe (italienne et allemande) entre 1940 et 1943.
Date |
– (2 ans, 5 mois et 9 jours)[1] |
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Lieu | Malte |
Issue | Victoire décisive des Alliés |
Empire britannique
Afrique du Sud Australie Canada Nouvelle-Zélande | Reich allemand Royaume d'Italie |
Andrew Cunningham William Dobbie Hugh Lloyd (en) Keith Park | Hans Geisler Albert Kesselring Martin Harlinghausen Francesco Pricolo (en) |
1 300 morts[2]
Batailles
Coordonnées | 35° 53′ nord, 14° 27′ est |
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Déroulement du siège
Le siège débuta en 1940 après la déclaration de guerre de l'Italie fasciste à la France en pleine agonie et au Royaume-Uni. Les Britanniques et les patriotes maltais avaient installé sur l'île un radar dès 1939, et quatre biplans Gloster Gladiator (dont 3 baptisés « Foi », « Espérance » et « Charité ») étaient en place pour protéger l'ensemble.
L'île servit notamment au renseignement britannique pour préparer l'attaque sur Tarente de , à l'aide d'avions de reconnaissance.
En 1941 un autre ennemi attaqua : l'Allemagne nazie. Les unités de l'Afrika Korps, commandées par Rommel, aidèrent l'Italie en pleine détresse sur le front africain durant la guerre du Désert. Cela changea la donne, mais il y avait un grain de sable dans le dispositif de ravitaillement de l'Axe : les Britanniques se renforçant sur l'île attaquaient avec efficacité les convois de ravitaillement ennemis (relaté dans Feux du ciel de Pierre Clostermann). Le bombardement de l'île s'intensifia. Sur celle-ci, les Britanniques augmentèrent le nombre de chasseurs, dont les pilotes de la RAF défendirent ardemment les installations. Le ravitaillement se faisait dans des conditions terribles, comme en 1942, où 800 avions germano-italiens s'en prirent aux ravitailleurs de l'opération Pedestal ; le porte-avions Eagle fut torpillé par un U-Boot. Sur une quinzaine de navires, seuls 5 environ parvinrent à ravitailler, dont un pétrolier, terriblement endommagé, qui fut remorqué vers la baie de Saint-Paul sous les bombes. Le carburant était indispensable aux avions. L'Axe, malgré plus de 1 700 raids aériens qui détruisirent 75 % des habitations (plus de tonnes de bombes sont tombées sur cette île que pendant toute la bataille d'Angleterre), ne fit jamais fléchir la population maltaise. Une médaille fut attribuée par George VI pour le courage et la détermination des habitants de la forteresse maltaise. Le nombre d’avions basés à Malte passe d'environ 200 en à plus de 600 en .
En 1943, la retraite allemande de Tunisie et la capitulation d'une partie des forces italiennes, après le débarquement des alliés en Sicile, marquèrent pour les Maltais la fin d'une période dramatique de leur histoire qui avait duré près de trois ans.
Conséquences
Les pertes alliées furent de plus de 600 avions au total, deux porte-avions, quatre croiseurs, une trentaine de destroyers et une quarantaine de cargos et de pétroliers coulés ou irrémédiablement endommagés entre et , dans le but de ravitailler cette île assiégée par les forces de l'Axe.
En contrepartie, les avions basés sur l'île ont coulé plus de 700 000 tonnes de navires germano-italiens en Méditerranée ou dans les ports d'Italie, de Sicile ou d'Afrique du Nord, et ont détruit, en l'air ou au sol, plus d'un millier d'avions allemands et italiens.
Notes et références
- (en) John Man, « Malta: The Island Fortress », dans AJP Taylor, History of World War II, Londres, Octopus Books, , 286 p. (ISBN 0-7064-0399-1 et 978-0-7064-0399-2, OCLC 1530959), p. 182
- Spooner 1996, p. 11.
Voir aussi
Bibliographie
- Thomas Pynchon, V., 1961 (où le siège de Malte est évoqué par un jeune Maltais à la personnalité fragmentée, Fausto Maijstral).
- (en) Tony Spooner, Supreme Gallantry : Malta's Role in the Allied Victory 1939-1945, Londres, J. Murray, , 358 p. (ISBN 978-0-7195-5706-4, OCLC 36040124)
- Frédéric Stahl, « La bataille de Malte », revue Navires & Histoire, no 51, .
Filmographie
- L'as disparu, version fr. "Mystery of the Missing Ace" (Adrian Warburton), réalisé par Michael Wadding, TimeWatch & BBC/History Channel, 2003.
- Le siège de Malte, documentaire télévisé par l'historien militaire canadien Norm Christie, Breakthrought Films & The History Channel, 2008.
Articles connexes
- Opération Herkules - Invasion de Malte annulée en
- Opération Malta Due