Pourim
Pourim est une fĂȘte juive dâorigine biblique et dâinstitution rabbinique, qui commĂ©more les Ă©vĂ©nements relatĂ©s dans le Livre dâEsther : la dĂ©livrance miraculeuse dâun massacre de grande ampleur, planifiĂ© Ă l'encontre des Juifs par Haman lâAgaggite dans lâEmpire perse sous le rĂšgne dâAssuĂ©rus (XerxĂšs Ier).
Pourim (Ś€ŚŚšŚŚ « Sorts ») | |
Pourim Ă Netanya en 1935. | |
Signification | FĂȘte joyeuse cĂ©lĂ©brant les Ă©vĂšnements dĂ©crits dans le Livre dâEsther. |
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Date | 14 adar (ou adar II lors des années embolismiques) |
Date 2023 | Du au soir au |
Observances | Mikra meguila (he) (lecture du Livre dâEsther), mishte vesimha (grand festin), mishloah manot (en) (envoi de colis alimentaires), matanot laĂšvyonim (he) (dons aux indigents), « Mahatsit Hashekel » (don de quelque piĂšces commĂ©morant l'impĂŽt d'un demi shekel destinĂ© au Temple) |
LiĂ© Ă | JeĂ»ne dâEsther, Chouchan Pourim, Pourim sheni et Pourim katan. |
La fĂȘte est cĂ©lĂ©brĂ©e chaque annĂ©e le 14 Adar (en fĂ©vrier ou mars du calendrier grĂ©gorien). Quand le mois d'Adar est redoublĂ© (annĂ©es embolismiques), Pourim est cĂ©lĂ©brĂ©e le 14 Adar II. Cette date correspond Ă la derniĂšre Pleine Lune de l'hiver, une lune avant la premiĂšre Pleine Lune du printemps, marquĂ©e par la fĂȘte de Pessah.
Aux pratiques traditionnelles, consignĂ©es dans le Livre dâEsther et ordonnancĂ©es par les Sages de la Mishna, se sont ajoutĂ©es diverses coutumes, notamment culinaires, avec les hamantaschen ou deblas (en) (oreilles d'Aman), ainsi que des manifestations joyeuses et carnavalesques, et lâusage de crĂ©celles Ă lâĂ©vocation du nom de Haman.
Origines de la fĂȘte
Dans la Bible hébraïque
La fĂȘte de Pourim commĂ©more les Ă©vĂ©nements dĂ©crits dans le Livre dâEsther, dernier Livre de la Bible hĂ©braĂŻque Ă avoir Ă©tĂ© canonisĂ©, dont la rĂ©daction peut ĂȘtre approximativement datĂ©e au IVe siĂšcle AEC[1]. Selon ce rĂ©cit, le roi AssuĂ©rus prend pour femme Esther bat AvihaĂŻl, une belle jeune femme qui tient secrĂštes ses origines judĂ©ennes sur les conseils de son oncle (cousin) MardochĂ©e[2]. Celui-ci sauve le roi d'un complot[3].
Peu aprĂšs, Haman, fils de Hamedata l'agaggite, monte en faveur auprĂšs du roi de Perse[4]. OutrĂ© par le fait que MardochĂ©e ne s'incline pas devant lui alors que le protocole Ă©tabli par le roi l'y oblige, il fait publier au nom du souverain et avec son accord un dĂ©cret d'extermination de tous les Juifs vivant dans les 127 provinces de l'empire achĂ©mĂ©nide (oĂč vit la quasi-totalitĂ© de la population juive de l'Ă©poque[5]). La date dâapplication du dĂ©cret est fixĂ©e au 13e jour du douziĂšme mois, câest-Ă -dire le mois dâadar[6] par tirage au sort (hĂ©breu : Ś€ŚŚš pour, cf. l'akkadien pĂ»rĂ»), dâoĂč vient lâorigine du mot « Pourim ». En effet, Pourim est aussi connu sous le nom « la fĂȘte des Sorts »[7].
Sur l'insistance de MardochĂ©e, Esther vient trouver le roi (au pĂ©ril de sa vie)[8]. Elle l'invite Ă un festin avec Haman sans dĂ©voiler ses motifs oĂč elle les convie Ă un second festin[9]. TroublĂ©, AssuĂ©rus se fait lire les annales royales pour occuper ses insomnies et prend connaissance de sa dette envers MardochĂ©e. Il le rĂ©compense par des honneurs devant un Haman dĂ©pitĂ©[10]. Lors du second festin, Esther dĂ©voile son identitĂ© juive et le complot qui vise les siens[11]. Haman est pendu Ă la potence mĂȘme qu'il rĂ©servait Ă MardochĂ©e[12] et les Juifs sont autorisĂ©s Ă se dĂ©fendre contre leurs assaillants[13]. AprĂšs un jour de batailles (deux Ă Suse)[14], les Juifs cĂ©lĂšbrent dans l'allĂ©gresse ces retournements du sort et une fĂȘte est instituĂ©e pour les gĂ©nĂ©rations Ă venir[15].
Les innovations de MardochĂ©e, devenu grand vizir du roi, ont une nature davantage sociale que religieuse : en effet, le jour est marquĂ© par 4 obligations religieuses (mistvot) : la lecture rituelle du Livre dâEsther (mikra meguila (he)), le repas festif (mishte vesimha), lâenvoi de portions (mishloah manot (en)) et le don aux pauvres (matanot laĂšvyonim (he))[16].
Dans la littérature rabbinique
La fĂȘte de Pourim nâest, selon la tradition rabbinique, observĂ©e dans un premier temps que par les Juifs de Suse avant dâĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă lâensemble des communautĂ©s juives, lorsque le Livre dâEsther est inclus aprĂšs de nombreux dĂ©bats dans le canon biblique par la Grande AssemblĂ©e[17].
Son prestige ne cesse dĂšs lors de croĂźtre au travers des nombreuses interprĂ©tations rabbiniques du Livre dâEsther compilĂ©es dans les Talmuds, le Midrash, le Zohar et la littĂ©rature mĂ©diĂ©vale.
Outre de nombreux embellissements, il est rappelĂ© avec insistance que lâhistoire apparemment profane et dĂ©cousue du Livre dâEsther est en rĂ©alitĂ© le plan dâun Dieu qui agit « en voilant sa face » (hĂ©breu : ŚŚĄŚȘŚš Ś€Ś ŚŚ Hester panim) et que le nom mĂȘme de lâhĂ©roĂŻne y fait allusion[18] - [19]. Lâaffrontement entre MardochĂ©e et Haman rĂ©actualise la lutte perpĂ©tuelle que se livrent IsraĂ«l et Amalek[20], dâautant plus que lâancĂȘtre de MardochĂ©e, SaĂŒl, a indĂ»ment Ă©pargnĂ© lâancĂȘtre de Haman, Agag[21] - [22].
RĂ©demption
La rĂ©demption de Pourim fait aussi Ă©cho Ă celle qui se produit un mois plus tard, Ă Pessa'h et, pour cette raison, la fĂȘte de Pourim doit ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e au quatorziĂšme jour du second et non du premier mois dâadar lors des annĂ©es embolismiques[23]. Ă de nombreux Ă©gards, les rĂ©demptions de Pessa'h et Pourim sont opposĂ©es : les HĂ©breux dâĂgypte sont un peuple sans droit, sauvĂ© par lâintervention directe de Dieu qui les fait sortir dâĂgypte alors que les Juifs de Perse sont intĂ©grĂ©s Ă leur nation et trouvent leur salut dans une intervention humaine qui renforce leur prĂ©sence dans leur pays dâaccueil[22]. Cependant, leur conclusion est fortement analogue et Esther 9:27 (« les Juifs reconnurent et acceptĂšrent pour eux, etc. ») rĂ©pond ou fait suite Ă Exode 24:7 (« [MoĂŻse] prit le livre de lâAlliance, dont il fit entendre la lecture au peuple et ils dirent : « Tout ce quâa dit H', nous lâexĂ©cuterons et nous lâĂ©couterons » »)[24].
La fĂȘte de Pourim est, selon les kabbalistes, comparable Ă Yom Kippour[25] - [26]. Les rabbins avancent mĂȘme quâelle sera encore observĂ©e aux temps messianiques, alors mĂȘme que les autres fĂȘtes disparaĂźtront[27].
Ses ordonnances sont principalement abordĂ©es dans le traitĂ© Meguila, dixiĂšme de lâordre MoĂ«d qui couvre les lois relatives aux fĂȘtes.
Lecture de la Meguila
La lecture du Livre dâEsther, qui se prĂ©sente sous la forme dâune meguila (« rouleau »), est Ă©rigĂ©e en pratique perpĂ©tuelle, le 14 adar pour les habitants des petites villes et villages et le 15 adar pour ceux des villes fortifiĂ©es Ă lâĂ©poque de JosuĂ©[28] (afin de ne pas diminuer le statut de JĂ©rusalem, dont les murailles sont en ruine au temps dâEsther, par rapport Ă celui de Suse[29]).
Rabbi Yehoshoua ben Levi (en)[30] (ou Bar Kappara (en)[31]) rend la lecture de la Meguila obligatoire pour les femmes car c'est par une femme que le miracle est arrivĂ© ; la lecture doit se faire non seulement la journĂ©e du 14 (ou du 15) adar mais aussi la veille de celui-ci[30]. Selon Rabbi MeĂŻr, elle doit ĂȘtre lue dans son entiĂšretĂ© tandis que selon Rabbi Yehouda, elle peut ĂȘtre commencĂ©e avec lâintroduction de MordekhaĂŻ (Esther 2:5) ou, selon Rabbi Yosse, avec celle de Haman (Esther 3:1)[32] - les codificateurs mĂ©diĂ©vaux ont retenu la premiĂšre opinion[33]. Elle peut, thĂ©oriquement, ĂȘtre lue dans la langue comprise par le public mais les dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux sâopposent Ă cet usage et imposent lâhĂ©breu[34]. La lecture se fait souvent Ă la synagogue, mais pas obligatoirement.
Divers usages apparaissent afin de magnifier le cĂ©rĂ©monial de la lecture : le Talmud prescrit notamment dâencadrer la lecture de bĂ©nĂ©dictions[35] et de lire les noms des dix fils de Haman[36] (Parchandata, DalfĂŽn, Aspata, Porata, Adalia, Aridata, Parmachta, ArissaĂŻ, AridaĂŻ, VaĂŻzata) en un souffle afin de faire savoir quâils sont morts simultanĂ©ment (ou, selon une interprĂ©tation plus rĂ©cente, parce quâil nâest pas agrĂ©able aux Juifs dâĂ©voquer la mort, fĂ»t-ce de leurs ennemis)[37]. On prend lâhabitude, dĂšs lâĂ©poque des gueonim, de dĂ©rouler entiĂšrement la meguila avant sa lecture et de rĂ©citer deux, puis quatre versets dits « de rĂ©demption » (Esther 2:5, 8:15-16 & 10:3) Ă voix haute afin de publiciser le miracle[38]. Quelques siĂšcles plus tard, les Tossafistes de France et de RhĂ©nanie instaurent la pratique de cogner des morceaux de bois sur lesquels est marquĂ© le nom de Haman afin de se conformer au commandement dâeffacer le nom dâAmalek, mĂȘme du bois et de la pierre ; cette pratique Ă©volue pour donner lieu Ă une cacophonie de sifflements, crĂ©celles et autres manifestations bruyantes Ă la moindre mention du nom de Haman[39].
En ce qui concerne la Meguila elle-mĂȘme, le texte du rouleau dâEsther doit ĂȘtre Ă©crit Ă la main, en hĂ©breu, sur du parchemin. Selon la tradition, le texte est prĂ©sentĂ© en colonnes et peut ĂȘtre illustrĂ©, ce qui fait souvent des Meguilot des objets de grande beautĂ©[40].
La lecture de la meguila est gĂ©nĂ©ralement suivie de chants prenant leur source dans les versets du Livre dâEsther et les passages des Talmuds relatifs Ă Pourim avec, notamment, Chochanat Yaakov, OuMordekhaĂŻ yatza, Mishenikhnas adar et Hayav einich[41].
Festin et coutumes de joie
Le repas festif de Pourim constitue une obligation religieuse (mishte vesimha). De façon symbolique, le festin renvoie aussi aux nombreux banquets dans lâhistoire de la meguila. La composition du repas varie selon les traditions culinaires, mais il est important de marquer la spĂ©cificitĂ© du festin de Pourim â qui doit se distinguer dâun repas habituel â par la prĂ©sence de plats Ă©laborĂ©s et souvent carnĂ©s. En Tunisie notamment, le festin de Pourim est constituĂ© de viandes grillĂ©es (mĂ©choui) accompagnĂ©es d'une salade fraĂźche d'herbes aromatiques et de galettes salĂ©es et anisĂ©es (zraderks) ou d'une poule farcie, suivies des gĂąteaux de Pourim dont des yoyos au miel. Par son aspect exceptionnel, le festin de Pourim est donc basĂ© sur le modĂšle du repas sabbatique[43].
Les rabbins ayant remarquĂ© que le mishte (festin alcoolisĂ©) figure de maniĂšre prĂ©Ă©minente dans le Livre dâEsther, en concluent que « le miracle a eu lieu grĂące au vin » ; par consĂ©quent, les festins prescrits en fin de Livre doivent ĂȘtre alcoolisĂ©s. Rava dĂ©clare que « lâon doit « se parfumer » (sâenivrer) Ă Pourim jusquâĂ ne plus pouvoir distinguer « maudit soit Haman ! » de « bĂ©ni soit MardochĂ©e ! » ».
Il est aussi Ă lâorigine des premiers chefs-dâĆuvre de la littĂ©rature parodique juive, dont la Massekhet Pourim ; rĂ©digĂ© au XIVe siĂšcle par Kalonymos ben Kalonymos dans le style du Talmud, ce « traitĂ© de Pourim » prescrit de sâenivrer joyeusement et proscrit formellement lâeau[44] - [45].
Cette veine extravagante et burlesque se poursuit pendant la journĂ©e : le Talmud Ă©voque des « jeux de Pourim » parmi lesquels des sauts au-dessus du feu[46] et, dĂšs le Ve siĂšcle, il est de coutume de rĂ©aliser des processions solennelles au cours desquelles Haman est pendu ou brĂ»lĂ© en effigie. Certains voient dans cette coutume lâorigine des piĂšces jouĂ©es Ă Pourim sur les bases desquelles le thĂ©Ăątre yiddish se dĂ©veloppe au XVIIIe siĂšcle[47]. Connu aussi sous le nom Pourim Shpil dans la tradition ashkĂ©naze, ces piĂšces de thĂ©Ăątre satiriques incorporent tous les arts du spectacle â thĂ©Ăątre, musique, danse, chants, mimes et dĂ©guisements.
Les thĂšmes des Pourim Shpil sont gĂ©nĂ©ralement fondĂ©s sur le rĂ©cit du Livre dâEsther mais peuvent incorporer dâautres rĂ©cits ou personnages bibliques, ou bien des Ă©lĂ©ments inspirĂ©s de lâactualitĂ© et des personnages politiques contemporains[48]. La pratique a Ă©tĂ© inscrite Ă lâInventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France, en tant que pratique festive, en octobre 2015[49].
Elle se retrouve aussi au Moyen Ăge sous une forme diffĂ©rente, Ă Francfort-sur-le-Main : des maisons de cire sont confectionnĂ©es, figurant Haman, son Ă©pouse Zeresh, son bourreau et des gardes. La maison, placĂ©e sur la bimah (estrade dâoĂč se conduit lâoffice), est brĂ»lĂ©e avec ses occupants dĂšs le dĂ©but de la lecture de la meguila[50].
Ces dĂ©bordements sont diversement accueillis par les chrĂ©tiens qui les interdisent par intermittence au cours des siĂšcles, car ils y voient (surtout dans lâexĂ©cution de Haman) une parodie dĂ©tournĂ©e de JĂ©sus et de la Croix[51].
Ils sont Ă©galement critiquĂ©s par certains rabbins qui tentent de limiter le degrĂ© de licence en la matiĂšre. Toutefois, câest lâattitude indulgente qui prĂ©vaut[50], dâautant que diverses mesures sont prises pour contrĂŽler le chaos, dont les moindres ne sont pas les autres coutumes de Pourim[22].
Coutumes sociales
LâĂ©change de colis et les dons aux indigents deviennent avec le temps lâun des aspects principaux de Pourim[50].
Ils ont pour but, selon IsraĂ«l Isserlein (en), une certaine Ă©galisation sociale dans lâaccĂšs Ă la joie en ce jour, transcendant mĂȘme la barriĂšre entre Juifs et Gentils[52]. Il a aussi Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© plus rĂ©cemment que ces coutumes rĂ©pondaient trait pour trait aux accusations portĂ©es par Haman envers le peuple juif, puisquâil les dĂ©clare dispersĂ©s et quâils se montrent solidaires[53].
Observance de Pourim dans le judaĂŻsme rabbinique
La fĂȘte de Pourim est cĂ©lĂ©brĂ©e depuis le soir du 14 adar au soir du 15, en terre d'IsraĂ«l comme en Diaspora, dans les villes qui n'Ă©taient pas fortifiĂ©es Ă l'Ă©poque de JosuĂ©. Les habitants de ces villes fortifiĂ©es, dont JĂ©rusalem, cĂ©lĂšbrent le Pourim de Suse qui a lieu le jour suivant[55]. Cette situation donne lieu, lorsque le Pourim de Suse a lieu Ă chabbat, au Pourim meshoulash (« Pourim tripartite »), oĂč les cĂ©lĂ©brations sont rĂ©parties sur trois jours[56].
Bien que les jours de Pourim soient qualifiĂ©s de yom tov (Esther 9:19), ils nâont pas le caractĂšre saint du chabbat ni des autres fĂȘtes bibliques ; il nây a aucune restriction dâactivitĂ© et les mariages sont permis[57]. Cependant, les activitĂ©s professionnelles et, plus gĂ©nĂ©ralement, tout ce qui pourrait empĂȘcher de se rĂ©jouir en ce jour, sont dĂ©couragĂ©s voire, en certains endroits, restreints[58]. En outre, les marques publiques de deuil sont interdites[59].
Du point de vue rituel, Pourim se distingue par ses quatre prescriptions (mikra meguila, mishte vesimha, mishloah manot, matanot laĂšviyonim). Du point de vue liturgique, une bĂ©nĂ©diction spĂ©cifique intitulĂ©e Al Hanissim et analogue Ă celle de Hanoucca est intercalĂ©e dans la bĂ©nĂ©diction de hoda'a (« reconnaissance [de la majestĂ© divine] ») des priĂšres du soir, du matin et de lâaprĂšs-midi ainsi que dans la bĂ©nĂ©diction qui suit les repas pris le 14 adar, afin de louer Dieu pour les miracles rĂ©alisĂ©s en faveur des Juifs[60].
Lors des annĂ©es embolismiques, oĂč un second mois dâadar, dit adar beth ou vĂšadar est intercalĂ© dans le calendrier, Pourim est cĂ©lĂ©brĂ© le 14e jour de ce second mois[61]. Les 14 et 15 adar du premier mois fait lâobjet de quelques manifestations de joie, appelĂ©es Pourim katan[62].
Ă lâapproche de la fĂȘte
La joie que lâon doit manifester Ă Pourim commence dĂšs lâentrĂ©e du mois dâadar[63]. Cependant, les pieux jeĂ»nent le 7 et le 9 adar[64], et le 14 adar lui-mĂȘme est prĂ©cĂ©dĂ© par le Taanit Esther un jour de jeĂ»ne instaurĂ© vers le VIIIe siĂšcle en souvenir des Juifs qui se sont rassemblĂ©s en ce jour dans lâattente de leurs ennemis[50]. En effet, le « jeĂ»ne d'Esther » renvoie au rĂ©cit de la Meguila, et Ă la demande d'Esther Ă son peuple de « jeĂ»ner Ă mon intention » avant quâelle entreprenne son plan pour les sauver auprĂšs du roi[65]. Dans certaines traditions, le jeĂ»ne est rompu par une collation, suivi dâun repas lĂ©ger vĂ©gĂ©tarien - le « repas dâEsther ». Ce repas rappelle les rĂ©cits lĂ©gendaires, concernant le vĂ©gĂ©tarisme dâEsther. Selon cette tradition, la reine respectait les rĂšgles kashrut, sans pour autant rĂ©vĂ©ler son identitĂ© juive tenue secrĂšte Ă la cour du roi, en observant un rĂ©gime composĂ© exclusivement de graines, fruits, et lĂ©gumes[66].
Dans beaucoup de foyers, les semaines avant la fĂȘte sont Ă©galement marquĂ©es par la confection dâune grande quantitĂ© de gĂąteaux, y compris le fameux hamentashen ou « oreilles dâAman » de Pourim.
Soir de Pourim
Il est dâusage dâaccueillir Pourim comme chabbat, avec des habits de fĂȘte et une belle table[67]. Lâoffice du soir est prĂ©cĂ©dĂ© par lâoffrande dâune somme Ă©quivalente Ă trois fois la moitiĂ© de lâunitĂ© de monnaie locale - il ne sâagit pas du don aux pauvres, bien que lâargent collectĂ© leur soit souvent redistribuĂ©, mais dâune rĂ©miniscence de lâimpĂŽt du mahatsit hasheqel, autrefois prĂ©levĂ© en adar pour les besoins du culte dans le Temple[68].
PremiĂšre lecture de la Meguila
La premiĂšre lecture de la Meguila (hĂ©breu : ŚŚ§ŚšŚ ŚŚŚŚŚ Mikra Meguila) se fait le soir, aprĂšs lâoffice de priĂšre[69]. Elle est obligatoire pour tous, hommes et femmes et se fait de prĂ©fĂ©rence Ă la synagogue[70]. Il est recommandĂ© dây amener les enfants qui nâont pas encore atteint leur majoritĂ© religieuse, pour autant quâils ne perturbent pas (trop) leurs parents lors de la lecture[71].
La lecture se fait dans un rouleau manuscrit (et non dans une Ă©dition imprimĂ©e)[72]. De nombreuses communautĂ©s ont pour coutume de rĂ©agir bruyamment Ă la mention du nom de Haman (elle a ses dĂ©fenseurs[73] et ses dĂ©tracteurs[74]). Comme il est obligatoire dâĂ©couter toute la lecture de la meguila, lâofficiant marque une pause Ă ces moments[75]. Dâaucuns suivent par prĂ©caution la lecture dans leur propre meguila manuscrite (pour autant quâelle soit conforme et sans fautes)[76].
Bien que la prescription dâĂ©couter la Meguila concerne les femmes et que certaines autoritĂ©s mĂ©diĂ©vales estiment quâelles devraient pouvoir la lire, ce nâest pas lâusage, Ă lâexception de certaines communautĂ©s orthodoxes modernes ; mais dans ces cas, la lecture se fait souvent dans un cercle exclusivement composĂ© de femmes[77]. En revanche, une lecture publique par des femmes orthodoxes, en prĂ©sence dâhommes et de femmes (sĂ©parĂ© par une cloison â la mekhitsa), est organisĂ©e Ă Paris depuis 2012[78].
Festin
Un festin joyeux (hĂ©breu : ŚŚ©ŚȘŚ ŚŚ©ŚŚŚ Mishte vesimha) fait suite Ă la lecture de la meguila. Il est de coutume de le faire prĂ©cĂ©der par une Ă©tude de la Torah ou, Ă tout le moins, quelques mots afin de lui confĂ©rer davantage de dignitĂ© (et pour prĂ©venir les excĂšs[79]). Il est si important dây bien boire et manger que, lorsque Pourim a lieu un dimanche, certaines autoritĂ©s autorisent Ă se restreindre sur le troisiĂšme repas de chabbat afin de mieux profiter du mishte[80].
La table comprend souvent des plats typiques de la fĂȘte, en particulier des pĂątisseries triangulaires fourrĂ©es (hamantashen chez les ashkĂ©nazes, fazuelos (en) chez les sĂ©farades, orrechi d'Aman en Italie, etc.), des kreplach (beignets farcis Ă la viande, au foie ou au poulet servis dans la soupe), et des fĂšves (car Esther nâaurait, Ă lâinstar de Daniel, mangĂ© que des fĂšves Ă la cour du roi AssuĂ©rus, afin dâĂ©viter dâenfreindre le code alimentaire des Juifs)[44] - [81]. Certains mangent lactĂ© Ă lâinstar de Chavouot, car les Juifs ont acceptĂ© la Torah en ce jour[82].
Diverses attitudes se rencontrent quant Ă la consommation de vin et dâalcools[83], depuis ceux qui estiment quâil suffit dâĂȘtre lĂ©gĂšrement embrumĂ© et de ne plus pouvoir calculer la valeur numĂ©rique de « maudit soit Haman » et « bĂ©ni soit MardochĂ©e » jusquâĂ ceux qui autorisent vĂ©ritablement de confondre les deux phrases[84]. Tous reconnaissent cependant quâil est interdit de sâenivrer jusquâau point de ne plus pouvoir rĂ©aliser les prescriptions[26] (comme lâaction de grĂące aprĂšs les repas[85]) et dâaucuns dĂ©couragent aussi lâintoxication chez les individus sensibles pour des raisons dâĂ©tiquette[86].
Journée de Pourim
Le jour de Pourim doit ĂȘtre joyeux et les manifestations de deuil comme le jeĂ»ne ou lâoraison funĂšbre sont Ă proscrire[87].
Lâoffice du matin est globalement similaire Ă celui de la veille, avec intercalation de lâAl Hanissim, lecture de la meguila et festin. Ă la diffĂ©rence de Hanoucca, on ne rĂ©cite pas le Hallel car les miracles nâont pas eu lieu en terre dâIsraĂ«l et que les Juifs sont restĂ©s en Perse ; on ne lit cependant pas non plus le Tahanoun (office de supplications)[88].
Une lecture publique du passage Vayavo Amalek (Exode 17:8-16) est faite avant la lecture de la meguila, afin de souligner le caractĂšre perpĂ©tuel de la lutte entre IsraĂ«l et Amalek ; certains ont coutume de rĂ©pĂ©ter le dernier verset[89]. Le psaume 22 est rĂ©citĂ© aprĂšs la lecture de la meguila, car il contient, selon les rabbins, de nombreuses allusions Ă la reine Esther Ă lâheure de sa dĂ©tresse, alors quâelle sâapprĂȘte Ă se prĂ©senter devant le roi[88].
La journĂ©e se passe ensuite dans la liesse et lâexubĂ©rance, les Ă©changes de cadeaux et les dons aux dĂ©munis.
Envoi de colis
L'envoi de colis alimentaires (en) (hĂ©breu : ŚŚ©ŚŚŚ ŚŚ ŚŚȘ Mishloah manot) incombe Ă toute personne ayant atteint la majoritĂ© religieuse (12 ans pour les filles, 13 pour les garçons), y compris les endeuillĂ©s[90]. Il faut, pour s'en acquitter, envoyer au moins deux plats prĂȘts Ă ĂȘtre consommĂ©s Ă une personne[91] le jour de Pourim mĂȘme[80] (les femmes envoient aux femmes, les hommes aux hommes[92]).
Dons aux démunis
La prescription des dons aux dĂ©munis (he) (hĂ©breu : ŚŚȘŚ ŚŚȘ ŚŚŚŚŚŚ ŚŚ matanot laĂšvyonim) nĂ©cessite de faire un don Ă deux pauvres au moins ; elle a prioritĂ© sur le mishloah manot car la rĂ©jouissance des pauvres revĂȘt, selon la tradition, une importance particuliĂšre devant Dieu[91].
Comme le mishloah manot, elle concerne les hommes et les femmes[92], les endeuillĂ©s[90] et mĂȘme les pauvres[93]. Il convient de ne pas faire de distinction entre ceux-ci et toute personne prĂȘte Ă accepter le don peut en bĂ©nĂ©ficier, y compris un non-Juif[93].
Lorsque le 15 adar a lieu un chabbat, ces dons doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s avant le chabbat, afin de permettre aux pauvres d'en profiter[56].
Observance de Pourim dans les traditions non-rabbiniques
Dans le karaĂŻsme
Les KaraĂŻtes, adeptes d'un courant qui reconnaĂźt l'autoritĂ© de la Bible hĂ©braĂŻque mais non celle du Talmud en matiĂšre de Loi juive, n'ont pas de coutumes unifiĂ©es en ce qui concerne les Yemei HaPourim (« jours des sorts »). Ils ont, en vertu de l'interprĂ©tation de chacun, lieu ou non Ă la mĂȘme date que celle du calendrier rabbinique[94].
La Meguila est lue Ă la fin des deux chabbat qui prĂ©cĂšdent Pourim, ce qui pourrait ĂȘtre une rĂ©miniscence de l'ancienne coutume de la lire depuis le dĂ©but du mois dâadar jusqu'au 15e jour de ce mois[95].
De nombreuses communautĂ©s karaĂŻtes auraient cĂ©lĂ©brĂ© les Yemei HaPourim par des jeĂ»nes de deux ou 70 jours en souvenir des persĂ©cutions de Haman[96]. Toutefois, les coutumes de l'ancienne communautĂ© cairote semblent avoir Ă©tĂ© sensiblement similaires Ă celles de leurs voisins rabbanites : ils la surnommaient Eid Al-Maskharah (« fĂȘte de la mascarade ») et confectionnaient des wedan hjmdn (« oreilles de Haman »). Ils avaient par ailleurs coutume d'allumer des cierges en ces jours et les jugeaient propices aux annonces de mariage[97].
Dans le samaritanisme
Les Samaritains, adeptes dâun mosaĂŻsme non-juif dont la Bible ne comprend que les six premiers Livres du canon hĂ©braĂŻque, ignorent Pourim, fĂȘte nationale judĂ©enne mais non samaritaine[98].
Dans la tradition des Beta Israël
Les Beta IsraĂ«l dâĂthiopie sont les dĂ©positaires dâun judaĂŻsme prĂ©-rabbinique principalement fondĂ© sur la Bible, en voie de disparition depuis leur Ă©migration massive en IsraĂ«l et leur adoption du judaĂŻsme orthodoxe.
Il a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ© quâils ignoraient la fĂȘte de Pourim, nâen rĂ©alisant aucune rite alors quâils observent un jeĂ»ne dâEsther (soma Esther) conforme au texte biblique. Wolf Leslau (en) a cependant dĂ©montrĂ© que la date de la fĂȘte dâEsther Ă©tait incluse dans leur calendrier et quâelle Ă©tait vraisemblablement tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude au cours du temps[99].
Interprétations et observances modernes
Pourim en Israël
Pourim est une fĂȘte extrĂȘmement populaire en IsraĂ«l, dans lâensemble des secteurs de la population juive. Tout le monde se dĂ©guise et va ainsi Ă l'Ă©cole, Ă l'universitĂ©, au travail, emprunte les transports en commun ou fait ses courses. Dans les hĂŽpitaux, il n'est pas rare que les malades soient soignĂ©s par des mĂ©decins et des infirmiĂšres costumĂ©s d'un chapeau de carnaval. Les magasins de dĂ©guisements et costumes ne dĂ©semplissent pas.
Les colis alimentaires y sont devenus des paniers chargĂ©s de victuailles et les mascarades ont pris la dimension de vĂ©ritables festivals, les Adeloyada (en) (parades costumĂ©es Ă thĂšme), parfois comparĂ©es au carnaval de Rio ou au Mardi Gras de la Nouvelle-OrlĂ©ans. InaugurĂ©es Ă Tel Aviv en 1912, elles se sont propagĂ©es Ă dâautres villes depuis[100] - [101].
Lâaccent est fortement mis sur les enfants, autorisĂ©s Ă venir en dĂ©guisement Ă lâĂ©cole dans les jours qui prĂ©cĂšdent Pourim[100]. Des comptines ont Ă©galement Ă©tĂ© composĂ©es pour eux, parmi lesquelles Hag Pourim, composĂ© par Levin Kipnis (en) sur une mĂ©lodie traditionnelle[102], Leitzan katan ne'hmad de Sarah Levi Tanai[103], Ani Pourim de Levin Kipnis et Nahoum Nardi (en)[104], etc.
- JĂ©rusalem, 2006.
- Tel Aviv, 2013.
- Dans un bus, JĂ©rusalem 2013.
- Tel Aviv, 2013.
- Tel Aviv, 2015.
- Tel Aviv, 2016.
- Herzliya, 2016.
- Tel Aviv, 2018.
- Tel Aviv, 2018.
Autres « pourim »
Lâhistoire de Pourim prĂ©sente de grandes ressemblances avec les romans persans et ses coutumes sociales extravagantes rappellent les cĂ©lĂ©brations du solstice dâhiver, dont les Sacaea babyloniens et le Norouz iranien : on y cĂ©lĂšbre la victoire du nouvel an sur lâancien en Ă©lisant une reine dâun jour, en distribuant des dons aux pauvres et en sâadonnant Ă diverses extravagances[105] - [106].
Les dĂ©guisements pour inverser les rĂŽles, les sexes et les positions sociales (le roi devient esclave et l'esclave devient roi), les libations et les processions joyeuses, Ă©voquent le carnaval. Surtout, c'est l'Ă©lection d'un roi de pacotille, avec sa couronne factice, juchĂ© Ă l'envers sur un cheval ou un Ăąne et promenĂ© Ă travers la ville sous les lazzis, avant de finir pendu (Haman), brĂ»lĂ© (le roi Vaval) ou crucifiĂ© (la passion de JĂ©sus), confirment que la fĂȘte de Pourim s'inscrit dans l'universalitĂ© des fĂȘtes de solstice[107].
Allemagne nazie
Lâhistoire et le thĂšme de Pourim Ă©taient bien connus du rĂ©gime nazi : au lendemain de la Nuit de Cristal, Julius Streicher prĂ©sente ce pogrom comme un acte dâautodĂ©fense car les Juifs auraient massacrĂ© le peuple allemand aussi sĂ»rement quâils avaient « charcutĂ© 75 000 Persans »[108]. De mĂȘme, dans le cadre des aktions menĂ©es les jours des fĂȘtes juives afin d'en faire des jours de deuil et d'en nier jusquâaux fondements, dix Juifs sont pendus Ă Pourim en 1942 Ă ZduĆska Wola (Pologne) pour « venger les dix fils de Haman »[109].
Conscient dâĂȘtre considĂ©rĂ© comme lâ« archi-Haman[110] » voire le « nouvel Amalek[111] », Hitler dĂ©clare le que si lâAllemagne est vaincue, les Juifs pourront cĂ©lĂ©brer un « second Pourim »[112].
Si le nom de Dieu n'est pas une seule fois Ă©crit dans la Meguila d'Esther, le Talmud enseigne qu'il peut se dissimuler dans le texte sous le mot Hamelekh (« le Roi ») utilisĂ© seul. Ainsi, Esther demande au roi que « demain encore », « les dix fils d'Haman soient pendus Ă la potence »[113], alors qu'ils l'ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© quelques versets plus tĂŽt. Dans la mesure oĂč les lettres tav, shin et zayĂŻn (dont le total en valeur numĂ©rique est 707) sont Ă©crites en petits caractĂšres dans l'Ă©numĂ©ration des dix fils d'Haman, et que dans le mĂȘme passage, la lettre vav est Ă©crite en gros caractĂšre, ces anomalies scripturales peuvent correspondre Ă une annĂ©e et conduire Ă la 707e annĂ©e du sixiĂšme millĂ©naire du calendrier hĂ©braĂŻque, soit l'annĂ©e 1946-1947 du calendrier civil[19]. Lors du procĂšs de Nuremberg en 1946, douze des criminels nazis qui voulaient exterminer le peuple juif sont condamnĂ©s Ă mort par pendaison (alors que les militaires sont habituellement fusillĂ©s sur le peloton d'exĂ©cution)[19] : Martin Bormann (par contumace), Hans Frank, Wilhelm Frick, Hermann Göring (qui se suicide juste avant l'exĂ©cution de la sentence), Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur SeyĂ-Inquart et Julius Streicher. Dans les faits, dix nazis sont bel et bien pendus en octobre 1946[114]. Quelques secondes avant de l'ĂȘtre, Julius Streicher est hors de lui et sâexclame « Purim Fest 1946 ! »[112] - [114] - [19].
Iran
En , le rĂ©gime de Mahmoud Ahmadinedjad aurait fait dĂ©classer les mausolĂ©es supposĂ©s dâEsther et MardochĂ©e oĂč les Juifs dâIran, qui se considĂšrent comme les descendants dâEsther, se rendent traditionnellement en pĂšlerinage Ă Pourim[115] ; il aurait ordonnĂ© que le site soit converti en « mĂ©morial pour les victimes dâEsther et MardochĂ©e » et que la fĂȘte de Pourim soit renommĂ©e « festival juif du massacre des Iraniens »[116]. Il s'est avĂ©rĂ© que cette rumeur Ă©tait infondĂ©e, tel que le prĂ©cise Ardavan Amir-Aslani dans son livre Iran et IsraĂ«l, Juifs et Perses (2013).
Seconds Pourim
Lâassociation de Pourim Ă la dĂ©livrance miraculeuse mais discrĂšte se maintient au travers les Ăąges. C'est ainsi que naissent les Pourim sheniim (« seconds Pourim »), cĂ©lĂ©brations locales voire familiales d'Ă©vĂšnements perçus comme une rescousse divine. Ils donnent parfois lieu Ă des rites de la mĂȘme nature que Pourim comme la lecture synagogale dâune meguila composĂ©e pour lâoccasion. La plupart tombent en dĂ©suĂ©tude mais quelques-uns sont encore observĂ©s de nos jours[117].
Pourim en France
Le pourim-shpil *
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Domaine | Pratiques festives |
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Lieu d'inventaire | |
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France) | |
La pratique de Pourim shpil[118] a été reconnu par le MinistÚre de la Culture en 2015 et inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.
Notes et références
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- Esther 9:13
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- « Pourim Shpil », sur https://www.culture.gouv.fr (consulté le ).
Annexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (fr) « Lecture de la Meguila en français », sur http://akadem.org
- (fr) « pourim fĂȘte juive mais non israĂ©lite », sur hervetaieb.org
- (fr) « Pourim et la lecture de la Méguila, Pniné Halakha - Rav Eliézer Melamed », sur https://ph.yhb.org.il/fr
- (he) Y.D. Weingarten, « Lois de Pourim », sur Din
- (fr) « Responsa sur Pourim », sur Cheela.org
- « Téléchargez la Meguilat Esther (français/hébreu) », sur Vie juive.com
- (fr) « Rembrandt et Pourim », sur Kefisrael.com
Bibliographie
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- Guemara, Talmud de Babylone : Meguilla (trad. Israël Salzer), Paris, Colbo, coll. « Les Chantiers du Rabbinat (dirigée par Elie Munk) », .
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- (he) R' Binyamin Hote, Ki va moëd, (lire en ligne), « Seoudat Pourim ouMishloah Manot ».
- (en) Jewish Encyclopedia, Purim, New York, Jewish Encyclopedia (Funk & Wagnalls), (lire en ligne).
- (en) Encyclopaedia Judaica, Purim, The Gale Group, (lire en ligne)..