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Talmud de JĂ©rusalem

Le Talmud de JĂ©rusalem (hĂ©breu : ŚȘŚœŚžŚ•Ś“ Ś™ŚšŚ•Ś©ŚœŚžŚ™ Talmoud Yeroushalmi) est une somme de commentaires et discussions rabbiniques sur la Mishna, depuis le IIe siĂšcle jusqu’au Ve siĂšcle. Contrairement Ă  ce que son nom laisse entendre, il n’est pas rĂ©digĂ© Ă  JĂ©rusalem, fermĂ©e aux Juifs aprĂšs les guerres et rĂ©voltes contre l’Empire romain, mais dans les acadĂ©mies talmudiques de la terre d'IsraĂ«l qui se trouvent pour la plupart en GalilĂ©e, d’oĂč les appellations alternatives de Talmud d’Eretz IsraĂ«l ou Talmud d’IsraĂ«l.

PremiĂšre page du traitĂ© Berakhot de l’édition Vilna du Talmud de JĂ©rusalem.

Spécificité

Le but du Talmud de JĂ©rusalem est de rassembler les enseignements dispensĂ©s dans les acadĂ©mies et autres cercles d’étude sur la Mishna, premiĂšre cristallisation de la tradition orale rabbinique, compilĂ©e au IIe siĂšcle. Outre les prĂ©ceptes des docteurs de la Mishna, le Talmud de JĂ©rusalem se fonde principalement sur leur commentaire par Yohanan bar Nappaha et Shimon ben Lakish, lequel est ensuite discutĂ© par leurs disciples et les disciples de ceux-ci au cours de plusieurs gĂ©nĂ©rations.

Tout au long de cette tĂąche, les rabbins opĂ©rĂšrent dans la clandestinitĂ©, au vu des dĂ©crets de l’empereur Hadrien interdisant l’étude des textes juifs Ă  la suite de la rĂ©volte de Bar Kokhba. Devenus « byzantins » en se christianisant depuis la conversion de Constantin Ier en 313, les Romains sont doublement hostiles Ă  ces enseignements qui ne reconnaissent ni la souverainetĂ© politique impĂ©riale, ni la religion chrĂ©tienne adoptĂ©e par l’empire. La persĂ©cution des Juifs se durcit encore sous le rĂšgne de ThĂ©odose II, qui fait dĂ©molir nombre de synagogues et acadĂ©mies. À la suite de ces pressions, les derniers grands savants de Syrie-Palestine, Rav Mana et Rav Yossi rĂ©digĂšrent le Talmud de JĂ©rusalem vers l'an 400 de l'Ăšre chrĂ©tienne.

Écrit dans un mĂ©lange d’hĂ©breu et de judĂ©o-aramĂ©en occidental, le Talmud de JĂ©rusalem couvre l’ensemble des traitĂ©s de la Mishna, contrairement au Talmud de Babylone Ă©laborĂ© deux siĂšcles plus tard. Compte tenu des circonstances historiques, il est plus concis, moins approfondi et moins Ă©ditĂ© que son Ă©quivalent babylonien (voire pas Ă©ditĂ© du tout, si la version « hiĂ©rosolymitaine » connue est celle de l’acadĂ©mie de Tsippori, dont les docteurs auraient fui vers l’est Ă  la suite des rĂ©pressions romaines). Les traitĂ©s de l’ordre Neziqin prĂ©sentent d’importantes diffĂ©rences de forme et de style par rapport aux autres traitĂ©s, ce qui laisse penser qu’ils sont le fruit d’une composition plus ancienne (50 ans avant le reste du Talmud).

En raison de la compĂ©tition d’influence entre les acadĂ©mies « babyloniennes » et « galilĂ©ennes » au cours de la pĂ©riode des Gueonim, qui se solde Ă  l’avantage des « babyloniens », le Talmud de JĂ©rusalem est dĂ©laissĂ© Ă  mesure que celui de Babylone est Ă©rigĂ© en norme. La nĂ©gligence dont il fait l’objet entraĂźne la perte de nombreuses portions de ce Talmud, y compris l’intĂ©gralitĂ© de l’ordre Kodashim. Son Ă©tude, confinĂ©e au milieu judĂ©o-grec, demeure confidentielle jusqu’à l’ùre contemporaine oĂč elle est encouragĂ©e et promue par la rĂ©daction de nouveaux commentaires appelĂ©s Ă  faciliter la comprĂ©hension de ce texte ardu, et d’autant plus sibyllin qu’il reste fragmentaire et n’a pas fait l’objet d’un commentaire Ă©quivalent Ă  celui de Rachi.

Bibliographie

Texte

Études

  • Abraham Cohen, Le Talmud. ExposĂ© synthĂ©tique du Talmud et de l'enseignement des Rabbins (1932), trad. de l'an., Petite bibliothĂšque Payot, 2002, 649 p.
  • David Malki, Le Talmud et ses maĂźtres, trad. du yiddish, Albin Michel, 1993, 270 p.
  • Adin Steinsaltz, Introduction au Talmud, Albin Michel, 2002, 336 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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