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Pierre de Montesquiou d'Artagnan

Biographie

Cousin germain de Charles de Batz de Castelmore, dit d'Artagnan (entre 1611 et 1615-1673) qui inspirera à Alexandre Dumas son célèbre personnage de roman, ainsi que de Joseph de Montesquiou d’Artagnan, capitaine des Mousquetaires, Pierre de Montesquiou d’Artagnan naît en 1640/45, quatrième fils d'Henri Ier de Montesquiou, seigneur d'Artagnan et de Tarasteix, et de son épouse Jeanne de Gassion (1606-1685), sœur aînée du maréchal Jean de Gassion (1609-1647)[1]. Il a pour frères aînés:

  • Raymond de Montesquiou d'Artagnan (1635-?), seigneur de Tarasteix, sous-lieutenant au rĂ©giment des Gardes Françaises, mariĂ© Ă  Anne de Neys
  • Henry II de Montesquiou d'Artagnan ( vers.1637-1695), comte d'Artagnan, mariĂ© le avec Ruth de Fortaner de Montcamp (v.1650-?)
    • Paul de Montesquiou d'Artagnan (1672-1751) Ă©pouse le Anne-Elisabeth Filleul
  • Antoine de Montesquiou d'Artagnan (vers.1639-1723), seigneur de Tarasteix, capitaine au rĂ©giment Grammont, mariĂ© le avec Jeanne d'Arricault. Il est mort en juillet 1723. Le couple a:
    • Antoine de Montesquiou d'Artagnan, (baptisĂ© du prĂ©nom de Paul) [Note 1] - [2]

Après sa naissance suivront :

  • Louis de Montesquiou d'Artagnan (1649- vers.1731), dit l'abbĂ© d'Artagnan, abbĂ© de l'abbaye Saint-Jean de Sorde, Arthous, et Mazan[3].
  • Marie de Montesquiou d'Artagnan vers (1645-1670), mariĂ©e le avec Jacques d'Antin, seigneur et baron de Sauveterre. Mort le .

Pierre de Montesquiou est confié en 1655 aux pères de l'Oratoire qui dirigeaient l'Académie royale de Juilly, il en sort en 1660 pour devenir page du cardinal Mazarin et assister, le , à l'entrée du roi et de la reine dans Paris.

En 1664, il est page du roi. Il entre comme mousquetaire dans la Première compagnie des mousquetaire du roi. Il sert pendant 23 ans comme mousquetaire aux Gardes françaises. Le , il épouse à Paris, Jeanne Pasdeloup (v.1650-1699)

En 1688 il est promu brigadier, en 1691 maréchal de camp. En 1693, il annonce la victoire de la bataille de Nerwinden à Louis XIV qui le nomme gouverneur de la ville et citadelle d'Arras. Le il est nommé lieutenant général de la province d'Artois, avec un régiment d'infanterie qui est reformé à la paix de Ryswick, en 1697.

En 1698, il quitte le régiment des Gardes françaises, le roi lui réservant pensions, entrées et logements au château de Versailles.

En 1699, il achète le château du Plessis-Picquet aux créanciers de Sébastien François de La Planche, trésorier général des Bâtiments, complètement ruiné. Il était en très bon termes avec Madame de Maintenon, ainsi qu'avec le duc du Maine et son épouse Louise Bénédicte de Bourbon, qui avaient pris la succession de Colbert au château de Sceaux.

Ă€ la fin de 1699, il part en Flandres avec mission de rentrer dans Mons.

Second mariage

Élisabeth l'Hermite d'Hiéville

Veuf, sans enfant, de Jeanne Pasdeloup, morte en 1699, il épouse en secondes noces, le , Élisabeth l'Hermite d'Hieville (vers 1675/79-1766/70)[4], dame de Mesnil-Riant et du Robillard en Auge, fille unique de François Philippe l'Hermite d'Hiéville (mort en ), Sgr d'Hiéville[5], de Sainte-Barbe-en-Auge, Montchampet de Mélie, et de Marie-Catherine d'Angennes, son épouse[6], par devant L. Bodin, curé, en l'église église Sainte-Marie Madeleine du Plessis-Piquet[7].

Parmi les témoins du mariage sont conviés, entre autres, Louis de France (1661-1711), Dauphin du Viennois, héritier du trône, ses enfants, le duc de Bourgogne et son épouse née Marie-Adélaïde de Savoie, le duc d'Anjou, le duc de Berry, le frère du roi "Monsieur" (Philippe de France), duc d'Orléans, son épouse "Madame", née Elisabeth-Charlotte de Palatinat et leur fils duc de Chartres enfin la marquise de Maintenon (épouse secrète du roi).

Le contrat de mariage, resté dans le château, fut retranscrit par Georges Teyssier, gendre du propriétaire de l'époque Louis Hachette, dans un ouvrage qu'il écrivit sur les seigneurs du Plessis en 1885[8].

Il commande peu après son portait et celui de son épouse au peintre Nicolas de Largillierre (musée des beaux-arts d'Arras)[9].

Le naît leur fils, Louis de Montesquiou, qui mourra en 1717 et un peu plus tard leur fille, Catherine de Montesquiou, qui meurt à l'âge de deux ans.

Campagne en Belgique et carrière politique

Pierre de Montesquiou part commander en Brabant en 1702, fait la campagne près de la personne du duc de Bourgogne, reçoit l'ordre de se jeter dans la ville de Namur, menacée par le siège des alliés. Il est de la bataille de Ramillies en 1706 et, en 1708, de la Bataille d'Audenarde. Il reçoit l'ordre d'attaquer le fort Rouge sous Gand, qu'il emporte, et se rend maître de Pont-à-Marcq en 1709.

Puis il prend le fort de Warneton, l'épée à la main, faisant 800 prisonniers. Il rejoint ensuite l'armée et commande l'infanterie de l'aile droite à la bataille de Blangies, dite bataille de Malplaquet, à l'issue de laquelle il sauve une grande partie de l'armée française par un repli en bon ordre malgré les attaques incessantes de l'ennemi. Il est lui-même blessé au cours des combats et trois des chevaux qu'il monte sont tués. Il devient maréchal de France par lettres du sur décision personnelle du roi Louis XIV. Il reçoit l'ordre de rester sur la frontière des Pays-Bas pour y commander pendant l'hiver 1710.

À la suite de sa nomination, il souhaite se faire nommer « maréchal de Montesquiou » mais fait face à la vive opposition du prince de Condé, qui ne souhaite pas qu'on mette à l'honneur le nom de l'assassin de son bisaïeul à la bataille de Jarnac. Quoique devenu le comte de Montesquiou à la mort de son père, il demeure donc connu à la cour sur le nom de « maréchal d'Artagnan ».

Il est gouverneur de Bretagne de 1716 Ă  1720. Le , il perd son fils unique, colonel d'infanterie.

En 1721, il entre au Conseil de RĂ©gence le et, en octobre, il devient commandant en Languedoc, Provence et CĂ©vennes.

Vie civile

Très engagé par des dettes contractées dans les travaux d'aménagements de son château, il obtient, sur l'intervention de Madame de Maintenon, que le roi les lui rembourse, à Marly le . Le maréchal est par ailleurs, dans les années 1700-1710, le principal acheteur de vin des luxueux domaines de Pierry et de Hautvillers en Champagne[10].

Sa seconde épouse, "la belle d'Artagnan", fut une familière de la cour de la duchesse du Maine, à qui elle faisait envoyer, par Nicolas de Malézieu, des couplets admiratifs. Elle était chevalière de l'ordre de la Mouche à miel, et fréquemment invitée des salons littéraires et des fêtes des Grandes Nuits de Sceaux.

Le maréchal fit construire la terrasse de l'actuel parc Henri-Sellier, dit aussi parc Hachette, de laquelle on voit le château de Sceaux. Cette terrasse était ornée d'une échauguette ronde sur la demi-lune et comportait un cadran solaire. Il fit également creuser un étang, dont l'eau était si rare que les habitants lui donnèrent le nom de « L'Écoute s'il pleut »[11]. Il fit également aménager une glacière.

Il rédige un testament le et le , et meurt à son château du Plessis-Piquet le . Il est inhumé le 14 août dans l' église Sainte-Marie-Magdeleine du Plessis-Piquet, jouxtant le château. Son épitaphe gravée dans le marbre noir était :

« Cy gist très haut et très puissant Seigneur, Monseigneur Pierre de Montesquiou, comte d'Artagnan, Maréchal de France, Général des Armées du Roy, conseiller du Conseil de Régence, Gouverneur des Villes et Cité et Citadelle d'Arras, Chevalier Commandeur des Ordres de sa Majesté, décédé en son château du Plessis-Piquet le 12 août 1725, à l'âge de 85 ans et 6 mois. Reg in pace »

— Cité par l'abbé Lebœuf dans Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris.

Son tombeau semble avoir disparu à la Révolution française. Une plaque commémorative est posée dans l'église en 1933.

Louis de Gand de MĂ©rode de Montmorency succĂ©da au comme gouverneur d'Arras et lieutenant gĂ©nĂ©ral de la province. Il dut cette faveur Ă  Louis de Bourbon-CondĂ©, premier prince du sang, mais il s'engagea prĂ©alablement Ă  payer Ă  la veuve de son prĂ©dĂ©cesseur 40 000 Ă©cus et une pension annuelle de 12 000 livres. La veuve de Pierre de Montesquiou, dite la « Belle d'Artagnan », meurt Ă  Paris en 1766[12].

Le maréchal-comte d'Artagnan n'ayant plus de postérité, c'est son neveu Paul d'Artagnan qui hérite et conserve le Plessis jusqu'en 1751, puis le fils de celui-ci de 1751 à 1755, qui le vend à Pierre Goblet, conseiller du roi, avocat au grenier à sel.

Fonctions et grades

Campagnes militaires et faits d'armes

Armoiries et devise

  • « D'or Ă  deux tourteaux de gueules, l'un sur l'autre en pal »
  • « Deo duce et fero comite » (« Dieu pour maĂ®tre et l'Ă©pĂ©e pour compagne »)

Iconographie

Notes

  1. libre seigneur de Tarasteix, capitaine au régiment de Gramont, blasonné à l'armorial, acheta, par contrat du , l'abbaye laïque de Beuste, vassale de la vicomté de Béarn.; de messire Isaac de Navailles, baron d'Angaïs, syndic général de Béarn, et fut admis aux Etats de Béarn, pour ce fief. Enfant, fils de noble Henri de Montesquiut, sieur d'Artaignan, et damoiselle Hester (sic) de Fortaner, mariez, auquel on a imposé le nom de Paul; parrins : noble Paul d'Oison, chevalier, et damoiselle de Fortaner de Pbntac. (Signé :) Destremé, p'ro. » (Archives communales de Aîoncaup, Etat civil, 1 642-1 679, f° 58.

Références

  1. Morte le .
  2. Armorial du BĂ©arn, sous la direction de C. d'Hozier
  3. D'après le Journal du marquis de Dangeau, le 22 avril 1715, le roi Louis XIV a donné le bénéfice de l'abbaye de Mazan à l'abbé d'Artagnan (lire en ligne).
  4. Baptisée le à Notre-Dame d'Alençon, parrainée par Charles d'Angennes, Sgr de Fontaine-Riant, et la duchesse de Guise, d'Alençon et d'Angoulême, comtesse de Ponthieu (Gdt avec Robert l'Hermite).
  5. Près de Saint-Pierre-sur-Dives.
  6. « Catherine Élisabeth l'Hermitte » sur Geneanet.
  7. Archives municipales d'Alençon, série E ; 1 E 1, registre paroissial des baptêmes, mariages et sépultures, 1662-1734.
  8. L'Original a été perdu.
  9. Un autre portrait de l'épouse est passé en vente en 2019.
  10. Le procureur de l'abbaye d'Hautvillers était alors Dom Pérignon (Musset Benoît, « Le prix de la qualité : les vins de Champagne et de Bourgogne au XVIIIe siècle », Revue d'histoire moderne et contemporaine, no 60, mars 2013, p. 110-136, en ligne).
  11. Aujourd'hui comblé, il était à l'emplacement de l'actuel groupe scolaire Henri-Wallon.
  12. Ses héritiers en ligne paternelle sont : Charles Rozée, Sgr d'Infreville, héritier pour moitié ; Guillaume René d'Anneville, chevalier, Sgr et patron de Tamerville, Flottemanville, etc. et Catherine Geneviève de Héricy, héritière pour l'autre moitié.

Annexes

Bibliographie

  • Archives municipales d'Alençon, sĂ©rie E (1E1), registre de baptĂŞmes, mariages et sĂ©pultures, 1662-1734.
  • Simon Lamoral Le Pipre de Neuville, Institution des deux compagnies des mousquetaires du roi, Paris.
  • Père Anselme, HonorĂ© Caille du Fourny, Ange de Sainte-Rosalie, Histoire gĂ©nĂ©alogique et chronologique de la Maison Royale de France, tome VII, Paris chez les Libraires associĂ©s, 1733, 3e Ă©dition, p. 261 et suivantes, p. 684-685.
  • M. de Reboulet, Histoire du règne de Louis XIV, roy de France, Giraral, 1744.
  • Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris.
  • E. Chouteau, Le MarĂ©chal de Montesquiou et sa femme Élisabeth l'Hermite d'HiĂ©ville, Le Puy-en-Velay, 1935.
  • Georges Poisson, Évocation du Grand Paris.
  • RenĂ© Pottier, Histoire d'un village, le Plessis-Robinson, Nouvelles Ă©ditions Latines, 1941 ; rĂ©Ă©dition en 1996, p. 85 Ă  101.
  • P. Anselme, Histoire gĂ©nĂ©alogique de la Maison de France.
  • Georges Teyssier, Le Plessis-Picquet, ancien Plessis-Raoul, le Plessis-Robinson, Ville du Plessis-Robinson, 1885 ; rĂ©Ă©dition en 1968, p. 23-29.
  • Joseph Varro, « OĂą est la tombe du Comte d'Artagnan ? », le Petit-Robinson, no 81, .
  • Jacques Ledeux, Le Plessis-Robinson, neuf siècles au fil de l'Histoire, Boulogne, Éd. TerraMare, 2009, p. 31-36.

Articles connexes

Liens externes

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