Accueil🇫🇷Chercher

Palais Massimo des Thermes

Le palais Massimo des Thermes (en italienpalazzo Massimo alle Terme) est un palais du XIXe siècle, situĂ© Ă  Rome, dans le quartier de Castro Pretorio, sur la Piazza dei Cinquecento, près de la gare Termini. Il doit son nom Ă  la famille Massimo, qui en fut propriĂ©taire, et aux thermes de DioclĂ©tien, dont il est voisin.

Palais Massimo des Thermes
Présentation
Type
Fondation
Architecte
Camillo Pistrucci (d)
Surface
5 109 m2
Occupant
Musee Palais Massimo alle Terme (d)
Patrimonialité
Bien culturel italien (d)
Visiteurs par an
33 624 ()
Site web
Localisation
Localisation
00183 Rome
Italie
Coordonnées
41° 54′ 05″ N, 12° 29′ 54″ E
Carte
La cour

Il abrite une partie des collections du Musée national romain.

Historique

Le palais Massimo est bâti sur l'emplacement de l'ancienne villa Peretti-Montalto, propriété du cardinal Felice Peretti, futur Sixte Quint (1585-1590), puis de la famille Negroni. En 1789, il passe à la famille Massimo, qui lui donne son nom actuel. Au XIXe siècle, l'ancienne villa est progressivement détruite. Sur son emplacement, le jésuite Massimiliano Massimo fait bâtir par l'architecte Camillo Pistrucci un nouvel édifice, qui devient un établissement d'enseignement jésuite, fonction qu'il conserve jusqu'en 1960.

En 1960, l'Institut Massimo quitte l'édifice pour s'installer dans le quartier nouveau de l'EUR. En 1981, l'État italien se porte acquéreur du bâtiment et l'annexe au Musée national romain dont les principaux bâtiments se trouvent à proximité, dans les thermes de Dioclétien. Le musée a été inauguré en 1995 et achevé en 1998.

Acheté par l'État italien en 1981, grâce au financement de la loi 92/81 pour la mise en valeur du patrimoine archéologique de Rome, après une restauration par l'architecte Costantino Dardi, le bâtiment abrite depuis 1998 le principal des quatre sièges du Musée national romain, ainsi que les bureaux centraux de la Surintendance spéciale pour l'Archéologie, des Beaux-Arts et du Paysage de Rome.

Statue assise d'Athéna, à l'entrée.

Collections

Les collections du musée s'étendent sur quatre niveaux[1]. L'accès se fait par le Largo di Villa Peretti.

Le visiteur est accueilli par une statue assise d'Athéna en marbre de Luna, basalte et albâtre rose. Découverte au pied de l'Aventin, l'œuvre est sans doute la statue de culte d'un temple qui se serait trouvé sur cette colline à la fin du Ier siècle av. J.-C. ou au début du Ier siècle apr. J.-C.

Sous-sol

Les cinq salles du sous-sol abritent le MĂ©daillier, qui expose la plus importante collection de monnaies d'Italie (120 000), constituĂ©e par la rĂ©union de la collection de mĂ©dailles du musĂ©e Kircher, de celle du numismate Francesco Gnecchi, acquise en 1929, et de celle du roi Victor-Emmanuel III, rachetĂ©e par l'État italien en 1946. Elle est riche de nombreuses monnaies romaines du dĂ©but de l'Ă©poque rĂ©publicaine et couvre les pĂ©riodes impĂ©riale, mĂ©diĂ©vale et contemporaine.

Sont également exposés une collection de bijoux féminins romains, et trois sceptres impériaux.

  • Monnaie de Basiliscus (475-476)
    Monnaie de Basiliscus (475-476)
  • Épingle Ă  cheveux ornĂ©e de bustes, IVe siècle.
    Épingle à cheveux ornée de bustes, IVe siècle.
  • Insigne impĂ©rial en bronze et verre teintĂ©.
    Insigne impérial en bronze et verre teinté.
  • Bijou de jaspe avec AthĂ©na ParthĂ©nos, Ier siècle av. J.-C.
    Bijou de jaspe avec Athéna Parthénos, Ier siècle av. J.-C.
  • Bulle en or
    Bulle en or

Rez-de-chaussée

Le rez-de-chaussée comprend huit salles et trois galeries, disposées autour de la cour centrale, qui exposent principalement :

  • Galerie et salle 1 : des portraits et objets de l'Ă©poque rĂ©publicaine ;
  • Salles 4 et 5 : des portraits des membres de la dynastie julio-claudienne ;
  • Galerie 3 et salles 6 Ă  8 : des Ĺ“uvres originales grecques et hellĂ©nistiques.
Plan du rez-de-chaussée.
  • Zone d'exposition
  • Galerie 1 (rez-de-chaussĂ©e)

    Portrait d'une vieille femme provenant de Palombara Sabina, fin du Ier siècle av. J.-C.
    Panneau central de la mosaïque de l'enlèvement du jeune Hylas par les Nymphes. Provient d'une villa du IIIe siècle.

    La première galerie, à droite de l'entrée, présente des portraits romains de la période républicaine. L'un des plus remarquables représente une vieille femme portant un chignon, exemple caractéristique du « réalisme presque impitoyable du portrait à la fin du Ier siècle av. J.-C.[2]. »

    Elle comprend également une mosaïque de sol à emblema représentant l'enlèvement du jeune Hylas par les nymphes et provenant du triclinium d'une villa située le long de la Via Labicana, dans les environs de Tor Bella Monaca (it).

    • Buste d'un prĂŞtre d'Isis, dĂ©but du Ier siècle av. J.-C.
      Buste d'un prêtre d'Isis, début du Ier siècle av. J.-C.
    • Portrait d'homme, -75/-50, Palestrina.
      Portrait d'homme, -75/-50, Palestrina.
    • Portrait d'un homme barbu
      Portrait d'un homme barbu
    • Portrait d'un jeune homme barbu
      Portrait d'un jeune homme barbu
    • Portrait d'un homme d'âge moyen
      Portrait d'un homme d'âge moyen
    • Portrait d'un homme, vers -40.
      Portrait d'un homme, vers -40.
    • Portrait d'un homme. Fin du Ier siècle av. J.-C.
      Portrait d'un homme. Fin du Ier siècle av. J.-C.
    • Portrait d'un homme. Nemi, marbre de Luni, -30.
      Portrait d'un homme. Nemi, marbre de Luni, -30.
    • Portrait d'un homme. Seconde moitiĂ© du Ier siècle av. J.-C.
      Portrait d'un homme. Seconde moitié du Ier siècle av. J.-C.
    • Portrait d'une femme âgĂ©e
      Portrait d'une femme âgée
    • Portrait d'une jeune femme
      Portrait d'une jeune femme
    • Portrait d'une jeune fille
      Portrait d'une jeune fille
    • Portrait d'une jeune femme
      Portrait d'une jeune femme
    • Portrait d'une jeune femme
      Portrait d'une jeune femme

    Salle 1 (rez-de-chaussée)

    Statue du « général de Tivoli »

    La salle 1 est consacrée aux portraits des membres de la classe dirigeante romaine, de Sylla à Jules César. Certains s'inscrivent dans la tradition étrusco-italique, d'autres témoignent de l'influence du portrait hellénistique. L'œuvre phare de la salle est la statue dite du « général de Tivoli », découverte dans les ruines du temple d'Hercule Victor à Tivoli. Datée de 75-50 av. J.-C., elle associe le portrait réaliste d'un homme d'âge mûr et un corps idéalisé à la grecque.

    Près de l'entrée se trouvent les Fasti Antiates maiores ou Fastes d'Antium, seul calendrier républicain conservé, trouvé dans les ruines de la villa de Néron à Anzio. Daté de l'époque de Sylla, ce calendrier pré-julien comporte douze mois, ainsi qu'un mois intercalaire placé après la fête des Terminalia ; il présente également une liste des consuls et des censeurs de 173 à

    • Fragments assemblĂ©s des Fasti Antiates
      Fragments assemblĂ©s des Fasti Antiates
    • Reconstitution des fragments des Fasti Antiates
      Reconstitution des fragments des Fasti Antiates
    • Restitution des Fasti Antiates (exposĂ©e Ă  Saragosse).
      Restitution des Fasti Antiates (exposée à Saragosse).

    Salle 2 (rez-de-chaussée)

    La salle 2 présente également des portraits romains, cette fois de la deuxième moitié du Ier siècle de notre ère — de César à Auguste. À l'extrémité de la pièce se trouvent les Fasti Prænestini (it), calendrier des fêtes romaines daté de 6-9 ap. J.-C., gravé dans le marbre, provenant du forum de Préneste (actuelle Palestrina).

    • Les Fasti Praenestini
      Les Fasti Praenestini
    • Les Fasti Praenestini
      Les Fasti Praenestini
    • DĂ©tail des Fasti Praenestini
      DĂ©tail des Fasti Praenestini

    Galerie 2 (rez-de-chaussée)

    La deuxième galerie, située sur le côté de la cour opposé à l'entrée, est consacrée au culte impérial. Elle contient la statue acéphale d'un empereur d'époque Antonine en tenue militaire et deux inscriptions — une dédicace aux Lares Augusti inscrite sur la façade d'un autel et une dédicace à Auguste, inscrite sur un autre autel.

    • Statue acĂ©phale d'un empereur
      Statue acéphale d'un empereur
    • DĂ©tail de la cuirasse musculaire de la statue acĂ©phale.
      Détail de la cuirasse musculaire de la statue acéphale.

    Salle 3 (rez-de-chaussée)

    La salle 3 abrite des expositions temporaires.

    Salle 4 (rez-de-chaussée)

    La salle 4 est consacrée aux portraits sous la dynastie julio-claudienne. La plupart représentent des membres de la famille : Octave jeune, sa sœur Octavie et son épouse Livia, ses successeurs présomptifs Germanicus et Drusus, ainsi que Tibère et Caligula. Ils sont entourés de portraits d'anonymes qui témoignent de l'influence de la portraiture impériale sur celle des citoyens privés. Enfin, la salle contient des bases inscrites de statues de la famille impériale.

    Salle 5 (rez-de-chaussée)

    La salle 5 illustre l'idéologie augustéenne du pouvoir. Son œuvre phare est une statue d'Auguste en pontifex maximus, c'est-à-dire le titre le plus élevé de la religion romaine. Retrouvée en 1910 dans les ruines d'une villa près de la Via Labicana, la statue est parfaitement conservée, à l'exception des deux mains[3]. La tête, en marbre grec, a été sculptée à part : la pratique, courante à l'époque, permet de sculpter en série des portraits impériaux qui sont ensuite ajustés à un corps montrant l'empereur dans l'un de ses rôles-types[4]. Ici toutefois, l'ajustement parfait du voile, sur la tête, avec le reste de la toge montre que cette pratique est plutôt liée à une organisation d'ateliers où les visages sont sculptés par les meilleurs artisans, alors que le reste du corps est confié à de moins expérimentés. L'empereur est représenté âgé d'une quarantaine d'années environ, tête couverte, vêtu de la toge et chaussé des calcei patricii (bottes réservées aux patriciens), avançant le bras pour verser une libation ; une capsa (étui pour documents officiels) gît à ses pieds. Le visage d'Auguste est empreint de calme et de gravité ; ce portrait, qualifié au moment de sa découverte de « meilleur portrait sculpté d'Auguste jamais mis au jour », a été réalisé en , lorsque Auguste, après la mort de Lépide, précédent Pontifex maximus, put enfin accéder à la magistrature religieuse suprême.

    • Statue d'Auguste de la Via Labicana
    • DĂ©tails du visage
      DĂ©tails du visage
    • DĂ©tails du buste
      DĂ©tails du buste
    • DĂ©tails de la toge
      DĂ©tails de la toge
    • DĂ©tails de la base
      DĂ©tails de la base

    La salle 5 abrite Ă©galement la frise historique de la basilique Émilienne (it) du Forum romain, dont il a Ă©tĂ© retrouvĂ© de nombreux fragments lors de diverses fouilles. La frise, qui mesure 0,76 m de haut, est un exemple prĂ©coce de l'arrivĂ©e de modèles hellĂ©nistiques dans le contexte de l’art romain. La datation de la frise est controversĂ©e, allant de l'Ă©poque de Sylla Ă  celle d'Auguste[5].

    La frise, qui mesurait Ă  l'origine plus de 100 m, montrait toute l'histoire romaine depuis les dĂ©buts[5].

    • Frise historique de la basilique Émilienne
    • Fondation d'une citĂ©, probablement Rome, en prĂ©sence de sa personnification fĂ©minine.
      Fondation d'une cité, probablement Rome, en présence de sa personnification féminine[6].
    • Scène de bataille contre les Sabins et les Gaulois.
      Scène de bataille contre les Sabins et les Gaulois[6].
    • Punition de TarpĂ©ia, mourant Ă©crasĂ©e sous les boucliers des Sabins.
      Punition de Tarpéia, mourant écrasée sous les boucliers des Sabins[6].
    Fresque du colombarium de l'Esquilin, montrant la fondation d'Albe la Longue.

    La salle contient également des fresques provenant d'une tombe de l'Esquilin, représentant des légendes liées aux origines de Rome : la guerre entre les Troyens et les Rutules, la bataille livrée par Énée contre les Étrusques de Mézence sur les bords du fleuve Numicus, la fondation de Lavinium et d'Albe la Longue, la consécration de Rhéa Silvia comme vestale, sa rencontre avec Mars, son emprisonnement et l'exposition de ses fils, Romulus et Rémus, sur les bords du Tibre.

    Les mêmes thèmes se retrouvent sur un autel provenant de la Place des Corporations à Ostie, daté du règne de Trajan et remployé sous le règne d'Hadrien comme base pour une statue du dieu Sylvanus. Le panneau principal représente les noces de Mars, père de Romulus et Rémus, et Vénus, mère d'Énée, fondateur mythique de la gens Iulia. La façade postérieure montre la lupercale, c'est-à-dire Romulus et Rémus nourris par la louve, entourés par des représentations du Tibre et du Palatin.

    • Autel de Mars et VĂ©nus, provenant d'Ostie.
    • Autel de Mars et VĂ©nus, provenant d'Ostie.
      Autel de Mars et VĂ©nus, provenant d'Ostie.
    • Fondation de Rome, avec la louve, Romulus et RĂ©mus.
      Fondation de Rome, avec la louve, Romulus et RĂ©mus.
    • Amours jouant avec les armes de Mars.
      Amours jouant avec les armes de Mars.
    • Amours jouant avec le char de VĂ©nus.
      Amours jouant avec le char de VĂ©nus.

    Galerie 3 (rez-de-chaussée)

    Portraits de grands hommes grecs

    La troisième galerie, située à gauche de l'entrée, rassemble des copies romaines de portraits de grands hommes grecs : Solon, Hérodote, Socrate, Philippe II de Macédoine ou Alexandre le Grand. Ces bustes ornaient des bibliothèques, des gymnases, mais aussi des demeures privées ; ils témoignent de l'influence de la culture et de l'iconographie grecque sur celles de Rome.

    MosaĂŻque du chat et des deux canards.
    MosaĂŻque du chat et des deux canards

    Sur l'un des murs du corridor se trouve également une mosaïque de sol de la fin de l'époque républicaine provenant d'une villa de la région de Cecchignola, à proximité de la Via Ardeatina. L’emblema central représente, dans son registre supérieur, un chat emportant le cadavre d'un oiseau et dans son registre supérieur, un couple de canards dont l'un tient une fleur de lotus dans son bec. La composition se retrouve également dans une mosaïque de la Maison du Faune à Pompéi[7], une autre provenant d'Ampurias[8] et une troisième, aujourd'hui au Vatican[9] - [10]. La scène du chat est en fait la copie d'une statue provenant de Damanhur en Égypte[11], tandis que la scène des canards est une adaptation d'un thème nilotique — terme par lequel on désigne les scènes, particulièrement prisées à l'époque hellénistique, représentant des animaux dans le cadre de la vallée du Nil[10].

    Salle 6 (rez-de-chaussée)

    Cette salle accueille des œuvres provenant des Horti Sallustiani, sur l'actuel Pincio. Propriété de Jules César, puis de l'historien Salluste, ces jardins abritaient de nombreuses statues grecques originales, ramenées après les campagnes romaines en Grande Grèce et en Grèce. Des premières fouilles, au XVIIe siècle, avaient permis de découvrir des chefs-d'œuvre comme le controversé trône Ludovisi et le Gaulois Ludovisi, aujourd'hui au Palais Altemps, ou encore le vase Borghèse et le Faune à l'enfant aujourd'hui au musée du Louvre.

    Niobide blessée

    En 1906, une statue de jeune fille blessée est mise au jour sur une propriété de la Banca Commerciale Italiana ; celle-ci en fait don, par la suite, à l'État italien qui la confie au Musée national romain[12]. L'œuvre, datée du premier classicisme, appartient à un groupe représentant les enfants de Niobé massacrés par Apollon et Athéna, qui ornait probablement le fronton d'un temple grec – peut-être celui d'Apollon Daphnephoros à Érétrie, en Eubée[5].

    PĂ©plophoros

    Une statue originale incomplète de Péplophoros représente une jeune fille portant le péplum, lourd costume féminin dorique qui s'est développé en Grèce à partir de -480. La statue a été découverte sous la Piazza Barberini[13].

    PĂ©dagogue

    Non loin de là se trouvait la statue dite du « Pédagogue », accompagnateur des enfants de Niobé (Horti Sallustiani, 1840). Il ne s'agit pas cette fois d'un original, mais d'une réplique de l'époque d'Hadrien d'un type dont d'autres exemplaires figurent à la Ny Carlsberg Glyptotek, aux Offices et au Louvre[14]. La statue du Pédagogue a été récemment transférée en salle 8 du premier étage.

    • Groupe des enfants de NiobĂ©
    • Niobide blessĂ©e
      Niobide blessée
    • « PĂ©plophoros » : jeune fille vĂŞtue d'un pĂ©plum, -470.
      « Péplophoros » : jeune fille vêtue d'un péplum, -470.
    • PĂ©dagogue du groupe des enfants de NiobĂ©
      Pédagogue du groupe des enfants de Niobé

    Salle 7 (rez-de-chaussée)

    La salle 7 accueille les statues de bronze du Pugiliste des Thermes et du Prince hellénistique, précédemment exposées dans la salle de l'Octogone des Thermes de Dioclétien.

    La statue du Pugiliste des thermes est une sculpture grecque datée de la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C., attribuée à Lysippe où à son cercle immédiat.

    La statue du Prince hellénistique représente un jeune homme nu tenant une lance de la main gauche. Elle a été découverte au Quirinal et provient plus probablement d'une résidence privée que des thermes de Constantin. Elle peut représenter un prince de Pergame, un membre de la nobilitas romaine ou un général victorieux, peut-être romain, ayant combattu sous la protection d'Hercule, comme semble l'indiquer la posture de la statue.

    Salle 8 (rez-de-chaussée)

    Aphrodite de MĂ©nophantos

    Enfin, la salle 8 regroupe des œuvres du style dit « néo-attique », c'est-à-dire des œuvres d'artistes grecs travaillant pour des clients romains selon les styles classique ou hellénistique. L'une de ses œuvres phare est une statue d'Aphrodite qui dérive de l'Aphrodite de Cnide de Praxitèle et qui porte la signature « œuvre de Ménophantos, d'après l'Aphrodite de Troade[15] ». Elle est le seul exemple connu de sculpteur reconnaissant que son œuvre est une copie[16]. La salle comprend également des sculptures décoratives, comme une base ornée de ménades dansantes, appartenant à l'ancienne collection Sciarra, ou encore un bassin orné de tritons et de néréides.

    Grand bassin néo-attique appartenant à une fontaine des Horti Agrippinae

    Une autre sculpture intéressante est un grand bassin en marbre pentélique, soutenu par des pattes de bêtes sauvages. Il a été trouvé au Lungotevere in Sassia, dans la zone des Horti Agrippinae. Il devait faire partie d'une fontaine monumentale. Le bassin est orné d'un Éros sur un cygne ailé et de plusieurs groupes de Néréides et de Centaures marins portant les armes d'Achille. Les figures, de style hellénistique tardif, peuvent être datées des premières décennies du Ier siècle av. J.-C.[13].

    Premier Ă©tage

    Le premier Ă©tage comprend quatorze salles et deux galeries.

    Il expose :

    Salle 1 (premier Ă©tage)

    Selon le phénomène déjà observé au rez-de-chaussée à propos des julio-claudiens, les empereurs des dynasties suivantes ont utilisé les moyens de l’iconographie pour affirmer leur pouvoir[17].

    Dans la salle 1 sont présentées des œuvres consacrées à l'image des empereurs Flaviens (69-96 après JC) : de Vespasien, de ses fils Titus et Domitien, puis de Nerva (96-98), qui a instauré un mode de succession des empereurs par adoption (96-192). Parmi ces portraits, l'un des plus remarquables est celui de Vespasien, trouvé dans le Tibre.

    Salle 2 (premier Ă©tage)

    La salle 2 est consacrée aux deux empereurs Trajan (98-117) et Hadrien (117-138).

    Une des statues montre Trajan représenté en Hercule, portant la peau de lion (et probablement aussi une massue). La couronne de branches de pin se rapporte à une autre divinité, Sylvanus, dieu tutélaire des forêts[19]. Une série de portraits est dédiée à Plotina, épouse de Trajan.

    Hadrien, reconnaissable à ses boucles et sa barbe[20] se trouve en compagnie de son épouse Vibia Aurelia Sabina[21], et de son favori, le bel Antinoüs, représenté en prêtre de la Magna Mater[19] - [22].

    Salle 3 (premier Ă©tage)

    La salle 3 est entièrement consacrée aux images et à la célébration d'Antonin le Pieux, dont le règne fut une période de paix pour l'Empire romain, de 138 à 161.

    Deux portraits de l'empereur sont exposés, l'un provenant de Formia, l'autre de Terracina[19] - [24], qui donne une image héroïque de l'empereur qui apparaît nu, vêtu d'une cape nouée à l'épaule gauche, tandis que son bras droit est appuyé sur une lance[19] - [24].

    Les figures féminines, comme la statue de Faustine la Jeune[25], fille d'Antonin le Pieux et épouse de Marc Aurèle, sont montrées comme des modèles de dévotion à leur princeps[26].

    • Antonin le Pieux
    • Portrait d'Antonin le Pieux
      Portrait d'Antonin le Pieux
    • Statue d'Antonin le Pieux en hĂ©ros, de Terracina, 1,74 m.
      Statue d'Antonin le Pieux en hĂ©ros, de Terracina, 1,74 m.
    • Statue de Faustine la Jeune, du palais Sciarra, 1,95 m.
      Statue de Faustine la Jeune, du palais Sciarra, 1,95 m.
    • Portrait d'un philosophe de l'Ă©poque d'Hadrien ou d'Antonin, du Tibre.
      Portrait d'un philosophe de l'Ă©poque d'Hadrien ou d'Antonin, du Tibre.

    Dans cette salle se trouvent Ă©galement deux panneaux appartenant Ă  la dĂ©coration de l'Hadrianeum (ou temple d'Hadrien) dĂ©diĂ©s par Antonin le Pieux en 145[26] - [27]. Les deux panneaux, de 1,64 m Ă— 1,44 m, reprĂ©sentent chacun une personnification fĂ©minine d'une province romaine : l'une est une Amazone, tenant une Ă©pĂ©e courbe, qui pourrait reprĂ©senter la Thrace ; l'autre, portant un diadème en rosette, reprĂ©sente peut-ĂŞtre l'Égypte[26]. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©couverts lors des fouilles menĂ©es sous le pape Alexandre VII (1655-1667) et sont issus de la collection du palais Odescalchi[27].

    Salle 4 (premier Ă©tage)

    La salle 4 regroupe les bustes et les statues de Marc Aurèle (règne 161-180), de son frère adoptif Lucius Verus (161-169) et de son fils Commode (180-192). On trouve également une statue d'Annia Aurelia Galeria Lucilla, fille de Marc Aurèle, et une série de portraits des trois empereurs, ainsi que deux portraits privés de philosophes barbus. Les portraits de l'époque voient apparaître des coiffures à volutes volumineuses et à longue barbe, où domine le travail au trépan. Le portrait de Crispina, épouse de Commode, montre également les changements de coiffure à la fin du IIe siècle[26].

    Salle 5 (premier Ă©tage)

    La salle 5 et, au fond, la salle 6.

    La salle 6 présente des copies et de retouches d’originaux grecs, provenant de résidences impériales comme les villas de Néron à Subiaco et à Anzio, ou la villa Hadriana, où elles recréaient des environnements de style hellénistique :

    • l'Éphèbe acĂ©phale de Subiaco, dans lequel revient le thème de l'assassinat des Niobides ;
    • la Jeune fille d'Anzio, en marbre de Paros et du PentĂ©lique, Ĺ“uvre grecque, vers -250/-230 ;
    • de mĂŞme provenance, un Apollon jeune et presque fĂ©minin, un Hermès et une Amazone combattant un guerrier celte[28] - [29].

    De la villa Hadriana sont issues :

    • une statue de Dionysos et une d’AthĂ©na (copie d’un original en bronze du IVe siècle av. J.-C.), une danseuse issue d’un original hellĂ©nistique[28] - [30] ;
    • un cratère en marbre ornĂ© de grues et de serpents[31] ;
    • une tĂŞte d’Amazone[32] ;
    • deux copies de l’Aphrodite accroupie de Doidalsas de Bithynie (milieu du IIIe siècle av. J.-C.) : l'une en marbre de Paros, trouvĂ©e via Palermo, près du palais du Viminal, Ă  l'origine avec Éros et le cygne (copie du milieu du IIe siècle) ; l'autre, des thermes de la villa Hadriana, en marbre pentĂ©lique, copie de l'Ă©poque d'Hadrien[33] - [34].
    • Cratère en marbre ornĂ© d'une grue et de serpents
      Cratère en marbre orné d'une grue et de serpents[31]
    • DĂ©tail du mĂŞme cratère
      Détail du même cratère[31]
    • TĂŞte d'Amazone du type Mattei, copie romaine, de la villa Hadriana,
      TĂŞte d'Amazone du type Mattei, copie romaine, de la villa Hadriana[32] - [33]
    • Hypnos de la villa Hadriana
      Hypnos de la villa Hadriana
    • TĂŞte fĂ©minine Ă  diadème, de la villa Hadriana
      Tête féminine à diadème, de la villa Hadriana[29]
    • AntinoĂĽs, de la villa Hadriana.
      AntinoĂĽs, de la villa Hadriana.

    Salle 6 (premier Ă©tage)

    Discobole Lancellotti.

    La salle 6 présente différentes versions du Discobole de Myron et d'autres copies romaines de statues d'athlètes grecs.

    Au centre de la pièce se trouvent deux copies romaines de l'ère d'Hadrien du Discobole de Myron (-Ve siècle av. J.-C.) : le Discobole Lancellotti (it), issu des fouilles de l'Esquilin de 1781[36], marbre, H. 1,55 m, copie romaine, vers 120 (original : ), et le Discobole de Castelporziano (it), acĂ©phale[37]. On y trouve aussi l'athlète de Monteverdi[38], deux tĂŞtes d'Apollon lycien du type de Praxitèle[39], et d'autres statues d'athlètes, dont une tĂŞte de Lysippe et un torse, copie d'un original de l'Ă©cole de Polyclète[33].

    • Discobole de Castelporziano
      Discobole de Castelporziano
    • L'Apollon du Tibre
    • Jeune athlète, type Monteverdi
      Jeune athlète, type Monteverdi
    • TĂŞte d'Apollon, du type de l'Apollon lycien de Praxitèle.
      Tête d'Apollon, du type de l'Apollon lycien de Praxitèle.

    Salle 7 (premier Ă©tage)

    Thétis avec un Triton
    "Arès Ludovisi", au palais Altemps, pourrait faire partie du même groupe que Thétis, ci-contre.

    Dans la salle 7 sont exposées des sculptures d'inspiration mythologique, provenant de villas appartenant à des particuliers. Pour la plupart, ce sont des copies d'œuvres hellénistiques, collectionnées par de riches propriétaires pour leur attrait et exprimant le plus souvent la douceur et la joie de vivre, comme :

    • l’Acrobate africain[33];
    • le Satyre flĂ»tiste ;
    • l’Apollon de Castelporziano (marbre, 1,70 m), reprĂ©sentĂ© nu[40] ;
    • un autre Apollon citharède[41] ;
    • une statue acĂ©phale d’ArtĂ©mis armĂ©e d’un carquois (de la villa des Quintili)[42] ;
    • le Dionysos Sardanapale (de la Via Appia, probablement d'après un original de la fin du IVe siècle av. J.-C.)[43] - [44] ;
    • le jeune homme en bronze provenant des rives du Tibre (de l'Ă©poque d'Hadrien, inspirĂ© par des modèles du IVe siècle av. J.-C.)[44] - [45] ;
    • une AthĂ©na, un Pan, une Aphrodite accroupie (copie en marbre du bronze original de Doidalsas) ;
    • l’Éros archer de Lysippe (1,20 m, de la villa dei Quintili sur la Via Appia[46]) ;
    • un autre Éros archer (du Lungotevere in Sassia, copie du IIe siècle, d'après Lysippe)[29],
    • ThĂ©tis avec un Triton, copie romaine d'un original du IIe siècle av. J.-C.[47] et, pour finir, copie romaine du fameux Hermaphrodite endormi[33].
    Hermaphrodite endormi

    L’Hermaphrodite endormi[49] - [50] représente un jeune homme dormant sur son manteau, la tête appuyée sur son bras droit, lui servant d’oreiller. Son corps est couché sur le côté. La vue postérieure, avec les fesses au premier plan de manière provocante, suggère la beauté d'un corps féminin[49]. La face avant montre clairement l'organe sexuel masculin érigé. Le poète latin Ovide rapporte qu'Hermaphrodite, fils d'Hermès et d'Aphrodite, était un garçon d'une grande beauté qui s'était transformé en un être androgyne par son union surnaturelle avec la naïade Salmacis[50] - [51].

    • Hermaphrodite endormi recto
    • Hermaphrodite endormi verso
    Hermaphrodite endormi

    Salle 8 (premier Ă©tage)

    La salle 8 est consacrée à des groupes mythologiques montrant des « exempla virtutis » (virtus : qualités de courage et de vertu propres au citoyen romain), comme :

    • une tĂŞte d'Hercule de NĂ©mi (fin du IIe siècle av. J.-C., provenant du théâtre antique de Nemi[29] - [52]) ;
    • un torse du Minotaure (retrouvĂ© Ă  Rome, appartenant peut-ĂŞtre Ă  un groupe avec ThĂ©sĂ©e[52]) ;
    • un torse d'Ulysse (faisant partie d'un groupe oĂą le hĂ©ros grec s'empare du palladium de Troie en compagnie de Diomède) ;
    • la statue du PĂ©dagogue des enfants de NiobĂ©[52].
    • Hercule de Nemi
      Hercule de Nemi
    • Torse supposĂ© de ThĂ©sĂ©e et torse du Minotaure
      Torse supposé de Thésée et torse du Minotaure
    • Torse du PĂ©dagogue
      Torse du PĂ©dagogue

    Salle 9 (premier Ă©tage)

    Papposilène, avec un masque de théâtre et des vêtements en fourrure d'agneau.

    La salle 9 est consacrée à des bustes et des statues sur le thème du théâtre. On trouve là des divinités théâtrales, comme Dionysos, ou comme cet Hermès bicéphale figurant à la fois les deux visages d'Homère et de Ménandre, ou des masques de théâtre. Un bon exemple est une statue venant de la villa de Torre Astura, qui représente un acteur masqué figurant Papposilène, père des satyres, dont le costume comprend un masque de théâtre, des vêtements (chlamyde et chiton) couverts de peau d'agneau, et des chausses velues[52].

    Salle 10 (premier Ă©tage)

    Dans la salle 10 sont rassemblĂ©s les appliques et dĂ©cors de bronze des navires de Nemi, les deux grandes embarcations de parade Ă  fond plat de l'empereur Caligula. L'attribution des navires Ă  Caligula est assurĂ©e par la dĂ©couverte d'une fibule portant l'inscription C CAESARIS AVG GERMANIC. Les navires (respectivement 71,30 Ă— 20 m et 73 Ă— 24 m) ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s au fond du lac de Nemi entre 1895 et 1932, et malheureusement dĂ©truits Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils Ă©taient utilisĂ©s pour les fĂŞtes et les banquets de l'empereur, faisant montre d'une splendeur inĂ©galĂ©e et reliĂ©s Ă  une villa de Caligula, qui avait jadis appartenu Ă  Jules CĂ©sar en personne[53].

    Les ponts des deux navires étaient en marbre et en mosaïque, décorés d'appliques de bronze et de tuiles dorées. Parmi ces bronzes nous sont parvenus une balustrade supportée par de petits piliers ornés d'hermès dionysiaques et des têtes d'animaux (quatre loups, trois lions, un léopard) et une tête de Méduse[52]. D'autres éléments ont été dispersés entre des collections privées et des musées étrangers[54].

    • Appliques de bronze des navires de Nemi
    • TĂŞte de loup
      TĂŞte de loup
    • Hermès dionysiaque de la balustrade
      Hermès dionysiaque de la balustrade
    • TĂŞte de lion
      TĂŞte de lion
    • TĂŞte de MĂ©duse
      TĂŞte de MĂ©duse
    • Applique en forme de main
      Applique en forme de main
    • TĂŞtes d'animaux
      TĂŞtes d'animaux

    Salle 11 (premier Ă©tage)

    La salle 11 rassemble des reliefs célébrant des victoires sur les peuples barbares, notamment aux frontières nord de l'Empire.

    Salle 12 (premier Ă©tage)

    Le sarcophage de Portonaccio

    La salle 12 est aménagée autour du sarcophage de Portonaccio, découvert à Rome en 1931 dans le quartier de Portonaccio, le long de la Via Tiburtina et datable de l'époque de Marc Aurèle, vers 180[55]. Les scènes illustrent les exploits d'un chef militaire, représenté au centre du sarcophage, luttant contre les barbares. Les scènes sculptées sur le couvercle montrent quatre étapes de la vie du défunt, illustrant également ses vertus : la présentation du nouveau-né à sa mère ; son éducation et sa culture, en présence des Muses ; puis l'harmonie de son mariage ; enfin, la clémence qu'il réserve aux barbares[52] - [56] - [57] - [58].

    Le sarcophage est probablement le tombeau d'un général romain engagé dans les campagnes sarmatiques de Marc Aurèle, dans les années 172-175[55]. Il constitue peut-être le plus bel exemple de sculpture privée du IIe siècle, avec des influences liées au style de la colonne de Marc-Aurèle. Il est même possible que le sarcophage ait été réalisé par le même atelier que les sculptures de la colonne Aurélienne[59] - [56]. Les traits du visage du défunt sont restés inachevés, peut-être en l'attente d'un modèle ressemblant, ou même d'un acquéreur. Cette dernière hypothèse est renforcée par le fait que les scènes représentées peuvent s'accorder à n'importe quel chef de guerre de cette époque[58].

    • Sarcophage de Portonaccio
    • Des soldats romains escortent deux prisonniers barbares.
      Des soldats romains escortent deux prisonniers barbares.
    • DĂ©tail du cĂ´tĂ© avant gauche : trophĂ©es, chef barbare et Ă©pouse prĂ©sumĂ©e.
      Détail du côté avant gauche : trophées, chef barbare et épouse présumée.
    • DĂ©tail de la partie centrale, oĂą l'on voit le chef romain combattre les barbares.
      DĂ©tail de la partie centrale, oĂą l'on voit le chef romain combattre les barbares.
    • DĂ©tail du cĂ´tĂ© avant droit : trophĂ©es, tĂŞte de barbare et Ă©pouse prĂ©sumĂ©e.
      Détail du côté avant droit : trophées, tête de barbare et épouse présumée.
    • Deux barbares se prosternent devant le gĂ©nĂ©ral romain.
      Deux barbares se prosternent devant le général romain.

    Galerie 2 (premier Ă©tage)

    Le long de la galerie 2 sont exposés des bustes des épouses d'empereurs des IIIe et IVe siècles, de la dynastie des Sévères jusqu'à la période de l'anarchie militaire de la crise du IIIe siècle.

    Parmi ceux-ci :

    Salle 13 (premier Ă©tage)

    Géta (209-212), figuré en Apollon dans une nudité héroïque. Trouvé à (Albano Laziale[58] - [60].

    La salle 13 accueille des sculptures relatives à la dynastie d'origine africaine des Sévères (193-235), fondée par Septime Sévère (193-211), continuée par son fils Caracalla (211- 217) et se terminant avec le règne d'Alexandre Sévère (222-235)[58], suivi de la période dite d'« anarchie militaire »[60].

    Un buste de Septime Sévère en marbre grec, provenant d'Ostie, présente une continuité remarquable avec l'image des Antonins, dont il prétendait descendre, légitimant ainsi son investiture impériale[62].

    Un portrait de Caracalla en marbre grec, provenant de la Via Cassia (découvert en 1948), portant une très courte barbe, montre un premier changement vers une image impériale paternelle[58]. Le visage semble exprimer une spiritualité intense, typique du IIIe siècle, mais aussi une récalcitrance irascible, timide et non bienveillante[63].

    Ensuite, il y a quelques portraits de son frère Géta, parmi lesquels une statue où il est représenté comme un jeune Apollon (de la Via XX Settembre)[60]. Géta a été initialement associé au trône par son frère en 211, à la mort de son père, puis condamné en 212 à être assassiné, alors que ses statues étaient soumises à la damnatio memoriae.

    Une autre image qui montre l'évolution du portrait impérial est une tête colossale de Sévère Alexandre, d'Ostie, qui apparaît frontale et d'un calme solennel[58] - [60].

    Salle 14 (premier Ă©tage)

    Sarcophage d'Acilia

    La salle 14 contient des œuvres allant de la période de l'« anarchie militaire » qui a suivi la mort d’Alexandre Sévère à une nouvelle récupération du pouvoir impérial avec la réforme tétrarchique de Dioclétien (284-305), puis sa consolidation par Constantin Ier (306-337), qui marque la naissance de l'empire chrétien[64].

    Sarcophages du IIIe siècle
    • Le jeune homme reprĂ©sentĂ© au centre du sarcophage d'Acilia est habituellement identifiĂ© Ă  l'empereur Gordien III (238-244), Ă  moins qu'il ne s'agisse du jeune Nigrinien, fils de l'empereur Carin , ou d'une personnification du processus consularis[64].
    • Le sarcophage des Muses montre l'hĂ©roĂŻsation d'un dĂ©funt Ă  travers la culture, reprĂ©sentĂ©e par les Muses enfermĂ©es dans de petites niches (Villa Celimontana, Rome, 280-290)[64] ;
    • Le sarcophage dell'Annona est de style populaire, avec la reprĂ©sentation symbolique du commerce et de la distribution des cĂ©rĂ©ales, faisant allusion au poste de prĂ©fet de l'annone de Flavius Arabianus, en prĂ©sence de huit personnalitĂ©s reprĂ©sentĂ©es en arrière-plan d'un parapetasma (rideaux), avec, au centre, deux Ă©poux qui cĂ©lèbrent la dextrarum iunctio, au-dessus d'un petit autel (270-280)[64].
    • Sarcophage des Muses
      Sarcophage des Muses
    • Sarcophage dell'Annona
      Sarcophage dell'Annona
    Sculptures du IVe siècle

    L'affirmation du christianisme se matérialise dans une série d'œuvres du IVe siècle, notamment des sarcophages, un cratère en marbre gris, une dalle avec des scènes de miracles et une statue du Christ assis enseignant, à titre d'exemple du classicisme théodosien. Le Christ est représenté comme un garçon prodige qui, de sa main droite levée, explique le contenu d'un rouleau (volumen) semi-ouvert[61].

    • Portraits du IIIe siècle
    • Balbin (238)
      Balbin (238)
    • Gordien III (238-244)
      Gordien III (238-244)[64]
    • Aurige de l'Ă©poque de Gallien
      Aurige de l'Ă©poque de Gallien[64]
    • TĂŞte d'un homme barbu
      TĂŞte d'un homme barbu
    • TĂŞte d'un homme
      TĂŞte d'un homme

    Deuxième étage

    Mosaïque de sol représentant le buste de Dionysos.

    Les fresques, mosaïques et panneaux en opus sectile sont issus de villas suburbaines de Rome : villa Livia, Villa Farnesina, nymphée d'Anzio, hypogée d'Aguzzano, villa de Baccano, etc., parmi lesquels :

    • quatre emblemata reprĂ©sentant des conducteurs de char aux couleurs des quatre factions du cirque (les bleus, les rouges, les verts et les blancs) ;
    • un panneau en opus sectile reprĂ©sentant le rapt d'Hylas par les nymphes, provenant de la basilique de Junius Bassus ;
    • NymphĂ©e souterrain de la villa Livia reprĂ©sentant une remarquable fresque de jardin ;
    • les fresques des chambres Ă  coucher de la Villa Farnesina.
    • DĂ©coration souterraine de la villa Livia
      DĂ©coration souterraine de la villa Livia
    • Rapt d'Hylas par les nymphes
      Rapt d'Hylas par les nymphes
    • Chambre Ă  coucher (2e style pompĂ©ien)
      Chambre à coucher (2e style pompéien)

    Bibliographie

    • Guida a Palazzo Massimo alle Terme, 1998
      • (it) Leila Nista, Iconografia e ritrattistica imperiale, Guida a Palazzo Massimo alle Terme, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
      • (it) Elena Calandra, Ritratto di Sabina,..., Guida a Palazzo Massimo alle Terme, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
      • (it) Mariarosaria Barbera et Rita Paris, La cultura artistica ellenizzante, Guida a Palazzo Massimo alle Terme, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
      • (it) Brunella Germini, Testa di Apollo tipo Liceo,..., Guida a Palazzo Massimo alle Terme, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
      • (it) Marina Sapelli, Iconografia e ritrattistica dell'etĂ  severiana, Guida a Palazzo Massimo alle Terme, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
      • (it) Anna Maria Reggiani Massarini, Le Navi di Nemi, Guida a Palazzo Massimo alle Terme, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
    • (it) Matteo Cadario, Palazzo Massimo alle Terme, Guida al Museo Nazionale Romano, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • (en) The National Roman Museum. Palazzo Massimo alle Terme, Electa, Rome, 2002 (ISBN 88-435-6539-7)
    • (it) A. Giuliano (Ă©d.), Museo Nationale Romano. Le Sculture, I, 1-12, Rome, 1979-1996.
    • (it) I. Bragantini et M. de Vos, Museo Nationale Romano. Le Pitture, I, 1 Le decorazioni della villa della Farnesina, Rome, 1982.

    Liens externes

    Références

    1. « Musée National Romain, Section du Palazzo Massimo alle Terme », sur rome-roma.net (consulté le )
    2. Mortimer Wheeler, L'Art romain, Thames & Hudson, 1992, p. 169.
    3. H.L.W., « The New Statue of Augustus », CW 4/4 (22 octobre 1910), p. 31.
    4. Elaine K. Gazda, « Roman Sculpture and the Ethos of Emulation: Reconsidering Repetition », HSPh, 97 (1995), p. 143 [121-156].
    5. Cadario 2005, p. 15.
    6. Cadario 2005, p. 18.
    7. Maison du Faune, aile 30. Musée archéologique de Naples, Inv. 9993.
    8. Musée archéologique de Barcelone, Inv. 4029.
    9. Salle des animaux, Inv. 420.
    10. Ruth Westgate, « Pavimenta atque emblemata vermiculata: Regional Styles in Hellenistic Mosaic and the First Mosaics at Pompeii », AJA 104/2 (avril 2000), p. 269 [255-275].
    11. Musée du Caire, Inv. 27518.
    12. Kim J. Hartswick, The Gardens of Sallust, University of Texas Press, 2004, p. 98 et fig. 3.10.
    13. Cadario 2005, p. 23.
    14. Hartswick, p. 99 et fig. 3.13.
    15. IG XIV, 1255 = Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN 2-84056-087-9), no2911.
    16. (en) Brunilde Sismondo Ridgway, Hellenistic Sculpture, vol. I : The Styles of ca. 331-200 B.C., Madison, University of Wisconsin Press, (ISBN 0-299-11824-X), p. 356.
    17. Nista 1998, p. 86-89.
    18. Nista 1998, p. 91.
    19. Cadario 2005, p. 32.
    20. Calandra 1998, Ritratto di Sabina, p. 96.
    21. Calandra 1998, Ritratto di Sabina, p. 95.
    22. Calandra 1998, Ritratto di Antinoo, p. 97.
    23. Calandra 1998, Statua di Traiano-Ercole, p. 92.
    24. Calandra 1998, Statua ritratto di Antonino Pio, p. 98.
    25. Calandra 1998, Statua iconica femminile con ritratto di Faustina, p. 99.
    26. Cadario 2005, p. 34.
    27. Calandra 1998, Rilievo con provincia da Palazzo Odescalchi, p. 100-101.
    28. Cadario 2005, p. 35.
    29. Barbera et Paris 1998, La cultura artistica ellenizzante, p. 102-117.
    30. Calandra 1998, Danzatrice di Tivoli, p. 126.
    31. Calandra 1998, Cratere con gru e serpenti, p. 128.
    32. Calandra 1998, Testa di Amazzone, p. 127.
    33. Cadario 2005, p. 38.
    34. Calandra 1998, Afrodite di Doidalsas, p. 124.
    35. Calandra 1998, Statua di Apollo, p. 123.
    36. Germini 1998, Discobolo Lancellotti, p. 130.
    37. Germini 1998, Torso di statua di discobolo, p. 132.
    38. Germini 1998, Efebo Monteverde, p. 134.
    39. Germini 1998, Testa di Apollo tipo Liceo, p. 135.
    40. Germini 1998, Statua di Apollo, p. 140.
    41. Germini 1998, Statua di Apollo Citaredo, p. 142.
    42. Germini 1998, Statua di Artemide, p. 141.
    43. Germini 1998, Statua di Dionisio Sardanapalo, p. 148.
    44. Cadario 2005, p. 39.
    45. Germini 1998, Statua di Dionisio, p. 147.
    46. Germini 1998, Statua di Eros, p. 144.
    47. Cette sculpture pourrait être celle décrite par Pline l'Ancien (Naturalis Historia, XXXVI, 26), qui faisait partie d'un groupe de Scopas, dans lequel Thétis remettait ses armes à son fils Achille. Selon cette théorie, la statue connue comme Arès Ludovisi (au palais Altemps) représenterait Achille.
    48. Pseudo-Apollodore, Epitome, 5, 1.
    49. Cadario 2005, p. 40.
    50. Cadario 2005, p. 41.
    51. Germini 1998, Statua di Ermafrodito addormentato, p. 136-137.
    52. Cadario 2005, p. 44.
    53. « Svetonio, Vite dei Cesari ».
    54. Reggiani Massarini 1998, Le Navi di Nemi, p. 156-159.
    55. Didascalia del Museo Nazionale Romano di palazzo Massimo alle Terme posta a fianco del sarcofago, primo piano, sala XII « Reproduction » (version du 17 mai 2009 sur Internet Archive).
    56. Sapelli 1998, Celebrazioni storiche. Le vittorie sui barbari, p. 160-161.
    57. Calandra 1998, Sarcofago del Portonaccio, p. 162-163.
    58. Cadario 2005, p. 46.
    59. « Bianchi Bandinelli-Torelli, 1976 ».
    60. Sapelli 1998, Iconografia e ritrattistica dell'etĂ  severiana, p. 165.
    61. Cadario 2005, p. 50.
    62. Calandra 1998, Busto di Settimio Severo, p. 166.
    63. Calandra 1998, Ritratto di Caracalla, p. 167.
    64. Cadario 2005, p. 47.
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.