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MĂ©zence

Mézence ou Mezentius, dans la mythologie romaine est un roi étrusque et le père de Lausus. Son sort est incertain : dans l'Énéide il est tué par Énée et dans des versions postérieures il survit[1].

MĂ©zence
Lutte d'Énée contre Mézence et Lausus, par Wenceslas Hollar
Lutte d'Énée contre Mézence et Lausus, par Wenceslas Hollar

Sexe Masculin
Espèce Humaine

Étymologie

Son nom se rattache Ă  la racine indo-europĂ©enne *med- « mesurer, prendre des mesures Â», d'oĂą « soigner Â» et « gouverner Â». MĂ©zence est « le chef Â»[2].

LĂ©gende

Mézence est envoyé en exil à cause de sa cruauté et il s'installe dans le Latium.

Sur les champs de bataille, il se complaît dans le sang et la cruauté. Le peuple romain le connaît surtout comme contemptor divum[3] et contemptor deum[4] (« blasphémateur » ou « qui s'attribue les honneurs des dieux »)[5].

Il apparaît dans l’Énéide de Virgile, principalement au livre X, où, avec Turnus, il fait la guerre à Énée et aux Troyens voulant s'implanter en Italie centrale.

Dans la bataille avec Énée, Mézence est très grièvement blessé par un coup de lance, mais son fils Lausus bloque bravement le coup fatal d'Énée. Lausus est ensuite tué par Énée et Mézence arrive à échapper à la mort. Dès qu'il apprend que Lausus est mort à sa place, Mézence ressent de la honte et retourne au combat sur son cheval Rhaebus afin de le venger.

Il arrive à dominer Énée en lui tournant autour avec son javelot, mais finalement ce dernier tue le cheval et Mézence avec une lance en les embrochant simultanément. Mourant, il reste provocant, sans peur, et demande simplement d'être inhumé avec son fils.

Virgile dépeint Mézence comme un tyran[6], et lui attribue personnellement des maux comme la torture et la sauvagerie que les auteurs grecs avaient déjà attribués aux Étrusques (un préjugé ethnique déjà présent dans les Hymnes homériques).

De fait, Mézence apparaît comme un bouc émissaire alors que tous les autres Étrusques se battent aux côtés d'Énée.

Dans le mythe traditionnel qui est antérieur à l’Énéide, Mézence a survécu à Énée, et a disparu dans la rivière et est associé à Énée dans le culte du héros.

Notes et références

  1. Tite-Live, Histoire de Rome I, 3
  2. Jean Haudry, Enéide, Revue des Études latines, 95, 2018, p.99-124
  3. Énéide, VII, 648.
  4. Énéide, VIII, 7.
  5. au sujet du « contempteur des dieux Â» : Haudry, ibid. p.120, 2018
  6. Dictionary of Classical Mythology, Londres, Penguin, 1990, p. 273-274. (ISBN 9780140512359)

Sources

  • Françoise Gaultier et Dominique Briquel, « RĂ©examen d'une inscription des collections du musĂ©e du Louvre : un MĂ©zence Ă  CaerĂ© au VIIe siècle av. J.-C. », Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 133e annĂ©e, no 1,‎ , pages 109 Ă  117 (DOI 10.3406/crai.1989.14700, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Dominique Briquel, La fabrication d'un tyran : MĂ©zence chez Virgile, Bulletin de l'Association Guillaume, 1995, vol.1, n° 2, p. 173-185
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Mezentius » (voir la liste des auteurs).
  • Virgile, ÉnĂ©ide [dĂ©tail des Ă©ditions] [lire en ligne] : VII, 648 ; VIII, 482 ; X, 786-907.
  • Tite-Live, livre I.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dominique Briquel, « Ă€ propos d'une inscription redĂ©couverte au Louvre : remarques sur la tradition relative Ă  MĂ©zence Â», Revue des Ă©tudes latines, 67, 1989, p. 78-92.
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