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EmpĂșries

Empuries (EmpĂșries en catalan et officiellement, plus rarement Ampurias, en castillan), est un port antique grĂ©co-romain, situĂ© sur la commune de L'Escala, prĂšs de GĂ©rone, en Catalogne (Espagne).

EmpĂșries
Image illustrative de l’article EmpĂșries
Carte du site archéologique d'Empuries
Localisation
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Drapeau de la Catalogne Catalogne
Comarque Alt EmpordĂ 
Commune L'Escala
Protection Classé BIC (1931)
Classé BCIN (1931)
CoordonnĂ©es 42° 08â€Č 05″ nord, 3° 07â€Č 14″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Catalogne
(Voir situation sur carte : Catalogne)
EmpĂșries
EmpĂșries
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
EmpĂșries
EmpĂșries
Grand cratÚre grec à figures rouges du IVe siÚcle, montrant une ménade poursuivie par un satyre.

EmpĂșries vient du latin EmporiĂŠ, issu lui-mĂȘme du grec ጘΌπόρÎčÎżÎœ / Emporion, signifiant « marchĂ© », « entrepĂŽt ».

FondĂ©e vers 580 avant JC par des colons phocĂ©ens, comme comptoir - emporion - la ville fut ensuite occupĂ©e par les Romains, et presque abandonnĂ©e au haut Moyen Âge, aprĂšs avoir donnĂ© son nom au comtĂ© d'EmpĂșries.

Histoire

Le site archéologique présente en réalité trois ensembles radicalement différents et séparés géographiquement, correspondant à trois étapes distinctes d'occupation :

  • la PalĂ©opolis, citĂ© des fondateurs (42° 08â€Č 23″ N, 3° 07â€Č 05″ E)
  • la NĂ©apolis, nouvelle ville grecque (42° 08â€Č 05″ N, 3° 07â€Č 14″ E)
  • la ville romaine, situĂ©e en hauteur (42° 08â€Č 01″ N, 3° 07â€Č 03″ E)

La période grecque

Drachme d'Emporion, période -241/-218.

Vers 600 av. J.-C., les Phocéens, venant de la cité grecque de Phocée, en Ionie (Asie Mineure), fondent des villes autour de la Méditerranée, dont Massalia (Marseille) et Alalia (Aléria, Corse, vers 565). Peu aprÚs, la fondation de Massalia, ils créent un comptoir nommé Emporion (Ampurias)[1]. Le mot grec emporion désigne un comptoir destiné au commerce, par opposition aux colonies de peuplement[2].

La Paléopolis

Ces fondateurs phocĂ©ens choisissent de s'Ă©tablir sur une Ăźle proche de la cĂŽte, de dimensions modestes et facile Ă  dĂ©fendre, dominant une anse amĂ©nageable en port, ce qui est loin d'ĂȘtre un cas isolĂ© en MĂ©diterranĂ©e : Syracuse, Tarente et bien d'autres citĂ©s prĂ©sentent une configuration gĂ©ographique similaire au moment de leur fondation.

Cette PalĂ©opolis (nom donnĂ© par les archĂ©ologues au site du premier Ă©tablissement phocĂ©en), ancien Ăźlot aujourd'hui rattachĂ© au continent par l'envasement du port antique, reste mal connue, car de nos jours en totalitĂ© occupĂ©e par le village de Sant MartĂ­ d'EmpĂșries. De fait trĂšs peu de fouilles ont pu ĂȘtre entreprises en cet endroit habitĂ© et trĂšs resserrĂ©. Elles ont rĂ©vĂ©lĂ© quelques vestiges romains et mĂ©diĂ©vaux, ainsi qu'une courte section d'enceinte grecque, probablement du IVe siĂšcle av. J.-C..

La NĂ©apolis

En -546, les habitants de Phocée sont chassés de leur cité ionienne, détruite par les conquérants perses de Cyrus le Grand. Forcés à l'exode, ils affluent vers leurs colonies, dont Emporion : l'ßlot fondateur se trouve alors surpeuplé, et les nouveaux habitants vont s'établir de l'autre cÎté du port, dans des maisons à la grecque, faites de petites piÚces construites selon la place disponible. Ces constructions en dehors du site de la Paléopolis établissent une nouvelle ville (appelée la Néapolis par les archéologues). La construction d'une enceinte fortifiée pour protéger cette partie de la ville devient alors nécessaire. Les imposants vestiges de cette muraille sont encore visible au sud du site de la Néapolis.

La période romaine

Emporion, par sa parenté et ses relations avec Massalia, se trouvait aux IIIe et IIe siÚcles av. J.-C. une cité alliée aux Romains. Scipion l'Africain débarqua à Emporion en -218 avec l'intention de couper l'arriÚre-garde de l'armée d'Hannibal qui s'avançait vers l'Italie. C'est aussi à partir d'Emporion que Caton l'Ancien, en -195, pacifie les indigÚnes de toute la région[3].

Puis la ville finit par perdre son autonomie, et l'installation des vétérans de Pompée, en -45, en fait la trÚs romaine EmporiÊ.

La nouvelle ville romaine, bien différente des deux premiers établissements grecs qui continuent cependant à exister, est établie sur le large plateau qui domine le port et les quartiers grecs. Il devait y avoir un certain contraste entre d'un cÎté les artisans et le petit peuple du port s'activant dans les ruelles basses, et de l'autre les riches négociants romains établis en hauteur dans leurs vastes et somptueuses domus.

La ville atteint son apogée aux Ier et IIe siÚcles. De nos jours, seul un cinquiÚme du site romain a été fouillé.

CathĂ©drale de CastellĂł d'EmpĂșries, avec son portail gothique

Du Moyen Âge à nos jours

La ville est détruite à la fin du IIIe siÚcle par une invasion venue du nord, à l'origine de la basilique paléochrétienne visible de nos jours, siÚge d'un épiscopat wisigothique. Cet établissement est à son tour saccagé par une invasion normande.

Les musulmans arrivent en 718 et trouvent des habitants dans l'ancien Ăźlot fondateur sur lequel s'Ă©lĂšve aujourd'hui le village de Sant MartĂ­ d'EmpĂșries. Ils l'occupent donc un temps, puis ce furent les Francs, et Charlemagne, qui y Ă©tablit une garnison solide. C'est ainsi, nous dit Éginhard (tome I) que le comte Ermengol mit les musulmans en dĂ©route, capturant huit navires et repoussant les autres vers Majorque.

L'endroit Ă©tant devenu peu Ă  peu insalubre, les populations des alentours se regroupĂšrent pour fonder, Ă  15 km vers le nord, la citĂ© Ă©piscopale de CastellĂł d'EmpĂșries, oĂč l'on vit se construire une magnifique cathĂ©drale, d'abord romane, puis gothique.

Des moines, Ă©tablis sur le site antique, fondĂšrent le couvent de Sainte Marie de GrĂące, au-dessus de la NĂ©apolis, lĂ  oĂč se trouve actuellement le musĂ©e monographique.

Le site archéologique

La NĂ©apolis

Le visiteur moderne entre dans le site par une porte de la nouvelle enceinte grecque, d'aspect trĂšs redoutable, avec ses tours et murailles en grand appareil. Puis il parcourt le dĂ©dale des ruelles, rencontrant un habitat simple et accueillant : l'entrĂ©e des maisons conserve des mosaĂŻques de petits galets, parfois avec des paroles de bienvenue encore lisibles, comme cette inscription « HΔY KOITOÎŁ » (Ăšdu koĂŻtos), qui signifie en grec « agrĂ©able repos », et absolument pas « doux coĂŻt », comme certains voudraient le faire croire : la racine latine du mot coĂŻt (qui signifie aller ensemble) n'a en effet rien Ă  voir avec la racine grecque du mot koĂŻtos, signifiant repos.

  • Porte sud de la muraille de la NĂ©apolis
    Porte sud de la muraille de la NĂ©apolis
  • Vue gĂ©nĂ©rale de la NĂ©apolis
    Vue générale de la Néapolis
  • L'agora
    L'agora
  • Torre Atalaya et "acropole"
    Torre Atalaya et "acropole"
  • L'Asklepieion (aire vouĂ©e au culte d'AsclĂ©pios)
    L'Asklepieion (aire vouée au culte d'Asclépios)
  • L'Asklepieion (aire vouĂ©e au culte d'AsclĂ©pios)
    L'Asklepieion (aire vouée au culte d'Asclépios)
  • Le Serapieion (Temple d'Isis et de Zeus SĂ©rapis)
    Le Serapieion (Temple d'Isis et de Zeus SĂ©rapis)
  • Pavement avec l'inscription HΔY KOITOÎŁ « Reposez-vous bien »
    Pavement avec l'inscription HΔY KOITOÎŁ « Reposez-vous bien »

La ville romaine

Le Cardo Maximus

La ville romaine est établie sur le large plateau qui domine le port et l'établissement grec. Aujourd'hui à peine un cinquiÚme de la ville romaine a été fouillé ; ont notamment été dégagés le front sud du rempart romain, les fondations de l'amphithéùtre, le forum, des thermes, et trois domus. Le tracé des rues, rectilignes et orthogonales (les cardo et decumanus), est parfaitement visible.

L'enceinte romaine

L'enceinte, de plan rectangulaire, entourait, de maniĂšre plus symbolique que dĂ©fensive au regard des vestiges conservĂ©s, l'intĂ©gralitĂ© de l'Ă©tablissement romain, soit une superficie d'environ 22 hectares. Le pan oriental de l'enceinte, qui sĂ©parait la ville grecque de la ville romaine, fut dĂ©mantelĂ© peu aprĂšs sa construction, pour une raison qui demeure encore inconnue Ă  ce jour. Les tronçons septentrionaux et occidentaux sont trĂšs ruinĂ©s, mais le pan mĂ©ridional de la muraille est trĂšs bien conservĂ©.
La muraille sud est construite sur une base puissante, faite de grands blocs, et surmontée autrefois d'un parement maçonné qui encadrait un remplissage de gravats, qui reste encore en place aujourd'hui. Deux portes s'ouvrent dans ce pan de mur, une au sud-ouest, et l'autre au niveau du cardo maximus, axe nord-sud allant au forum[4].

  • Enceinte romaine et amphithĂ©Ăątre
    Enceinte romaine et amphithéùtre
  • La muraille sud
    La muraille sud
  • Porte sud, ouvrant vers le Cardo Maximus
    Porte sud, ouvrant vers le Cardo Maximus
  • Porte sud : dalle du seuil
    Porte sud : dalle du seuil
Fondations de l'amphithéùtre.

L'amphithéùtre

L'amphithĂ©Ăątre, extĂ©rieur Ă  la muraille (42° 07â€Č 48″ N, 3° 07â€Č 02″ E), est trĂšs modeste, mais bien lisible au sol : on voit bien la forme assez allongĂ©e de l'arĂšne, ainsi que les murs rayonnants des fondations de la cavea.

Le forum

L'implantation du forum sur un espace incluant deux insulae est prévue dÚs la fondation de la ville romaine. L'évolution historique et architecturale du forum est ensuite assez complexe, et certaines zones d'ombre subsistent encore aujourd'hui.

De l'état premier du forum, datant de l'époque républicaine tardive, on ne connaßt avec précision que les cÎtés nord et sud. Au sud s'élevait un bùtiment à usage commercial, et au nord un temple, voué à la Triade Capitoline, entouré d'une double colonnade s'élevant sur un cryptoportique, délimitant ainsi une aire sacrée. De cet ensemble il ne subsiste plus aujourd'hui que les fondations du podium et du cryptoportique[5].

À l'Ă©poque d'Auguste (Ier siĂšcle av. J.-C.), le forum rĂ©publicain est profondĂ©ment remaniĂ© : l'aire sacrĂ© du temple capitolin est ceinte d'une muraille, la place est repavĂ©e en grĂšs, et un nouveau portique construit. Ce portique, supportĂ© par des colonnes d'ordre ionique, a Ă©tĂ© partiellement reconstituĂ©. Une basilique, dont il ne reste que quelques fondations, est adjointe au cĂŽtĂ© est de la place. Enfin, deux petites chapelles furent Ă©tablies de part et d'autre du grand temple. Une d'entre elles a Ă©tĂ© intĂ©gralement reconstituĂ©e[6].

  • Le forum : vue vers le nord depuis le Cardo Maximus
    Le forum : vue vers le nord depuis le Cardo Maximus
  • Angle sud-est du forum
    Angle sud-est du forum
  • Angle sud-ouest du forum
    Angle sud-ouest du forum

Les domus et leurs mosaĂŻques

Trois domus, luxueuses maisons urbaines, numérotées 1, 2A et 2B, ont été dégagées dans l'angle nord-est du forum.
On y voit de vastes piÚces, avec de luxueuses mosaïques de sol à décors artistiques souvent polychromes.

  • Domus 1 : l'atrium
    Domus 1 : l'atrium
  • Domus 1 : mosaĂŻques du secteur nord
    Domus 1 : mosaĂŻques du secteur nord
  • Domus 2A
    Domus 2A
  • Domus 2B
    Domus 2B
Les thermes.

Les thermes

Juste au nord-est du forum, les bains publics, datés du Ier et du IIe siÚcle, ont été dégagés.

Le port antique

MÎle du port antique ensablé.

Le port antique est situĂ© entre les deux villes grecques. Il est totalement ensablĂ©, mais prĂ©sente un mĂŽle antique d'une longueur de 80 m environ (42° 08â€Č 12″ N, 3° 07â€Č 16″ E). Le mĂŽle est constituĂ© d'un double parement en grand appareil (opus quadratum) avec remplissage en mortier (opus caementicium).

Du fait de la forte exposition du port aux houles d'Est, on peut imaginer la présence impérative d'un brise-lames pour protéger les quais du port. Selon J.M. De La Pena[7] ce mÎle protégeait un canal reliant le « vieux port » (phocéen) au Nord et le « nouveau port » (romain) au Sud.

On distingue par ailleurs des restes submergés du port antique sur les photos aériennes.

Basilique paléochrétienne.

Le musée archéologique

Présentation

Le siĂšge du musĂ©e d’archĂ©ologie de Catalogne Ă  EmpĂșries (MAC-EmpĂșries) cherche Ă  offrir au visiteur une expĂ©rience Ă  la fois Ă©mouvante et enrichissante au contact direct des vestiges archĂ©ologiques. La visite de la ville grecque ―la seule Ă  ĂȘtre conservĂ©e de toute la pĂ©ninsule IbĂ©rique ― et de la ville romaine est complĂ©tĂ©e par celle du musĂ©e, oĂč l’on peut admirer des objets reprĂ©sentatifs de l’histoire du site. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©couverts au cours des plus de cent ans de fouilles menĂ©es Ă  EmpĂșries[8].

Objets remarquables

  • Ensemble d’outils ibĂšres en bronze. Cet ensemble a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  Sant MartĂ­ d’EmpĂșries en 1998. Les outils Ă©taient regroupĂ©s et dissimulĂ©s par de la terre et des pierres dans une cavitĂ© de roche calcaire du sous-sol. On l’associe Ă  l’occupation indigĂšne du territoire pendant l’ñge de bronze final, c’est-Ă -dire autour du IXe siĂšcle av. J.-C. C’est Ă  ce jour la dĂ©couverte la plus ancienne jamais attestĂ©e. L’ensemble Ă©tait formĂ© de sept objets – certains entiers, d’autres en morceaux – destinĂ©s Ă  ĂȘtre refondus pour en exploiter le mĂ©tal. Les objets les plus significatifs sont des haches, un ciseau et un fragment d’une faux.
  • PiĂšces de monnaie fabriquĂ©es par l’atelier Untikesken d’EmpĂșries. Les piĂšces de monnaie portant la lĂ©gende ibĂšre d’Untikesken renvoient Ă  l’ethnie indigĂšne qui habitait dans la ville et sur son territoire. Untikesken signifie donc « des Indigetes ». L’envers affiche la tĂȘte de la dĂ©esse Pallas AthĂ©nĂ©e coiffĂ©e d’un casque corinthien Ă  la visiĂšre relevĂ©e, ornĂ© d’un grand panache. Le revers montre un cheval ailĂ©, PĂ©gase, Ă  la tĂȘte modifiĂ©e. L’émission de ces piĂšces en bronze est le trait d’union entre les Ă©missions de type grec et les civiques, Ă  la lĂ©gende en latin, qui datent de la crĂ©ation du municipe romain, sous Auguste.
  • Lettre grecque sur plomb. Lettre commerciale grecque Ă©crite sur plaque de plomb. Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte enroulĂ©e pendant le chantier de fouilles de 1985, dans le secteur nord de la ville grecque, dans une habitation. Rectangulaire, elle prĂ©sente deux cĂŽtĂ©s trĂšs abĂźmĂ©s, si bien qu’on ignore la longueur exacte des lignes. En revanche, la partie centrale se lit trĂšs bien. Sa lecture permet d’affirmer qu’il s’agit d’une lettre privĂ©e dans laquelle un commerçant de langue ionnienne – de PhocĂ©e ou de l’une de ses colonies – commande l’achat et le transport de certaines marchandises.
  • CratĂšre attique Ă  figures rouges. CratĂšre Ă  colonnettes en cĂ©ramique attique Ă  figures rouges attribuĂ© au peintre dit d’Agrigent (460-450 av. J.-C.). Les Grecs se servaient de ce type de rĂ©cipient pour mĂ©langer le vin avec de l’eau avant de le servir, car ils ne le buvaient jamais pur. Cet exemplaire, fabriquĂ© dans les ateliers de cĂ©ramique d’AthĂšnes, est arrivĂ© Ă  Emporion par voie maritime. D’une grande qualitĂ© artistique, il prĂ©sente de nombreux dĂ©tails dĂ©coratifs. Remarquez sa dĂ©coration figurative centrale, avec une scĂšne sur chaque face.
  • Boulanger en terre cuite. Statuette en terre cuite dĂ©couverte dans la nĂ©cropole sud de la ville grecque d’EmpĂșries. Elle reprĂ©sente un boulanger assis sur un tabouret. De sa main droite, il tient le manche d’une pelle Ă  enfourner ronde qu’il appuie sur son bras gauche. La pelle contient cinq petits pains ronds et un petit pain long qui conservent des traces de peinture blanche. On distingue les yeux, le nez et la bouche du personnage. Ses cheveux sont peints en noir. Il a perdu une oreille et conserve des traces de peinture rouge sur les pieds et sur son tablier. Ce type de statuettes est typique du monde grec. Elles reprĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement des scĂšnes de genre.
  • MosaĂŻque reprĂ©sentant le sacrifice d’IphigĂ©nie. Cette mosaĂŻque a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1849 dans une maison de la ville romaine qui n’a pas encore fait l’objet de fouilles. Elle dĂ©corait la partie centrale d’une des salles destinĂ©es aux banquets (triclinium). FormĂ©e de minuscules tesselles de couleur (opus vermiculatum) permettant d’obtenir une qualitĂ© picturale, elle a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e dans un atelier de la MĂ©diterranĂ©e orientale. Elle est datĂ©e du Ier siĂšcle av. J.-C. environ. Elle reproduit une peinture grecque du IVe siĂšcle av. J.-C., qui reprĂ©sente la mise en scĂšne thĂ©Ăątrale du mythe du sacrifice d’IphigĂ©nie, d’aprĂšs une tragĂ©die d’Euripide IphigĂ©nie Ă  Aulis.
  • Inscription romaine en bronze. Inscription dĂ©couverte en 1974 dans l’ambulacrum ouest du forum romain d’EmpĂșries, centre civique de la ville, oĂč Ă©taient rassemblĂ©s les principaux organes et Ă©difices administratifs, judiciaires et religieux. Elle couvre une plaque de bronze fragmentĂ©e (il manque la partie d’en bas) encadrĂ©e d’une moulure dĂ©corĂ©e. DĂ©diĂ©e Ă  Lucius Minicius Rufus, important personnage de l’EmpĂșries romaine qui exerça plusieurs magistratures municipales, cette inscription dit : « À Lucius Minicius Rufus, fils de Lucius, Ă©dile, duumvir, questeur, prĂȘtre de Rome et d’Auguste, Lucius Minicius Rufus...».
  • Autel au coq. Autel domestique dĂ©couvert en 1956 pendant le chantier de fouilles d’une maison romaine d’EmpĂșries. Le support de l’autel, restĂ© sur place, Ă©tait en maçonnerie enduite de chaux et peinte. La peinture a Ă©tĂ© dĂ©collĂ©e et posĂ©e sur un nouveau support, de façon Ă  pouvoir ĂȘtre exposĂ©e au musĂ©e. La dĂ©coration de l’autel prĂ©sente des motifs peints, dont un coq, deux serpents enroulĂ©s et des guirlandes vertes Ă  fruits rouges. Cet autel Ă©tait destinĂ© au culte domestique. Les offrandes qu’on y faisait pendant les festivitĂ©s servaient Ă  honorer la phase reproductive et fertile de la vie.
  • Pierre tombale en mosaĂŻque. Pierre tombale datĂ©e du premier quart du Ve siĂšcle. Elle a Ă©tĂ© trouvĂ©e dans l’église mĂ©diĂ©vale Santa Margarida (hors des remparts des anciennes villes grecque et romaine d’EmpĂșries). Elle faisait partie d’une riche tombe constituĂ©e d’un sarcophage rectangulaire lui aussi en pierre, surmontĂ© d’un toit de pierre Ă  double versant, taillĂ© directement dans la roche naturelle. La tombe fut scellĂ©e par cette pierre tombale polychrome en mosaĂŻque. Au centre figure une inscription funĂ©raire chrĂ©tienne sur trois lignes : « [...] Ă©vĂȘque (?), [ici] repose. Que fleurisse l’esprit qui a sa joie dans le Christ. Il vĂ©cut environ soixante ans ».
  • Statue grecque d’AsclĂ©pios. Statue de marbre reprĂ©sentant une divinitĂ© masculine portant la barbe et un manteau, traditionnellement associĂ©e Ă  AsclĂ©pios (Esculape Ă  Rome), le dieu grec de la mĂ©decine. Elle a Ă©tĂ© sculptĂ©e en deux parties rassemblĂ©es au niveau du torse. Elle provient d’un atelier hellĂ©nistique de la MĂ©diterranĂ©e orientale et a dĂ» arriver Ă  Emporion Ă  la fin du IIe siĂšcle av. J.-C. Les diffĂ©rentes parties de la statue ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes Ă  EmpĂșries en 1909, sur la terrasse supĂ©rieure des sanctuaires situĂ©s au sud de la ville grecque. Ses caractĂ©ristiques iconographiques et le fait que des morceaux de la reprĂ©sentation d’un serpent aient Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  cĂŽtĂ© ont contribuĂ© Ă  ce qu’elle soit associĂ©e au dieu grec AsclĂ©pios.
  • Kernos grec. Vase grec Ă  offrandes du Ve siĂšcle av. J.-C. dĂ©couvert en 2008 dans le quartier portuaire de la ville grecque. Il est constituĂ© d’une base en cĂ©ramique en forme d’anneau creux Ă  laquelle sont accrochĂ©s plusieurs petits vases destinĂ©s Ă  recevoir les offrandes. Ces vases servaient Ă  faire des libations avec des liquides qui pouvaient ĂȘtre du vin, de l’huile, du lait ou du miel, selon les disponibilitĂ©s et aussi selon la divinitĂ© Ă  laquelle elles s’adressaient. La dĂ©couverte de nombreux kernoi dans ce secteur d’Emporion permet de supposer l’existence d’un lieu de culte probablement liĂ© Ă  l’activitĂ© maritime ou aux cultes de divinitĂ©s fĂ©minines telles DĂ©mĂ©ter et CorĂ©.

Expositions

Le MusĂ©e archĂ©ologique de Catalogne-EmpĂșries a organisĂ© du 18 octobre 2017 au 7 janvier 2018 une rĂ©trospective inĂ©dite des mosaĂŻques du site d'EmpĂșries sous le nom de : "Antiqua Pavimenta : Mosaics i Paviments d’EmpĂșries". L'exposition aborde les diffĂ©rents types de mosaĂŻques existantes, grecques et romaines, leurs techniques de construction, leurs dĂ©cors, leur situation dans l'espace domestique ou public. Est traitĂ©e Ă©galement la question de la conservation des pavements du dĂ©but des fouilles au XXe siĂšcle jusqu'aux derniĂšres restaurations des emblemata, ces petits tableaux aux tesselles trĂšs fines censĂ©s s'insĂ©rer au milieu des grands pavements[9].

Protection

Le site d'EmpĂșries fait l’objet d’un classement en Espagne en tant que zone archĂ©ologique au titre de bien d'intĂ©rĂȘt culturel depuis le sous le n° de rĂ©fĂ©rence RI-55-0000023[10].

Il fait Ă©galement l’objet d’un classement en Catalogne en tant que zone archĂ©ologique au titre de bien culturel d'intĂ©rĂȘt national depuis le sous le n° de rĂ©fĂ©rence 2027-ZA[11].

Notes et références

  1. LefĂšvre 2007, p. 128
  2. LefĂšvre 2007, p. 129
  3. Tite-Live, 34,9.
  4. Collectif, EmpĂșries, Tarragone, El MĂšdol, coll. « Guides du Museu d'Arqueologia de Catalunya », (ISBN 84-95559-27-7), p. 79-81
  5. Collectif, EmpĂșries, Tarragone, El MĂšdol, coll. « Guides du Museu d'Arqueologia de Catalunya », (ISBN 84-95559-27-7), p. 84-86
  6. Collectif, EmpĂșries, Tarragone, El MĂšdol, coll. « Guides du Museu d'Arqueologia de Catalunya », (ISBN 84-95559-27-7), p. 96-100
  7. J.M. De La Pena, E.J.M. Prada, M.C. Redondo, Mediterranean ports in ancient times. PIANC Bulletin N° 83/84, pp 227-237, Brussels, 1994.
  8. GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne, AgĂšncia Catalana del Patrimoni, « MusĂ©e d’archĂ©ologie de Catalogne - EmpĂșries · Visitmuseum · Catalonia museums », sur visitmuseum.gencat.cat (consultĂ© le )
  9. (ca) « Antiqua Pavimenta », sur www.mac.cat (consulté le )
  10. Base BIC du ministĂšre espagnol de la Culture sous le nom Ruinas de Ampurias.
  11. Fiche descriptive sur EmpĂșries dans la base de donnĂ©es du patrimoine archĂ©ologique de Catalogne.

Voir aussi

Bibliographie

  • MartĂ­n Almagro Basch, Ampurias, historia de la ciudad y guĂ­a de las excavaciones, 1951.
  • MartĂ­n Almagro Basch, GuĂ­a breve de las excavaciones y museo, 1971.
  • Eduardo Ripoll PerellĂł, Ampurias, description des ruines et musĂ©e monographique, Institut de prĂ©histoire et archĂ©ologie de Barcelone, 1982.
  • Collectif, EmpĂșries, Tarragone, El MĂšdol, coll. « Guides du Museu d'Arqueologia de Catalunya », (ISBN 84-95559-27-7)
  • François LefĂšvre, Histoire du monde grec antique, Livre de poche, .

Articles connexes

Liens externes

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