Marineland d'Antibes
Le parc Marineland, aussi couramment appelĂ© Marineland dâAntibes, est un parc Ă thĂšmes français situĂ© sur la CĂŽte d'Azur, Ă Antibes (Alpes-Maritimes). FondĂ© en 1970 par Roland de La Poype, il est aujourdâhui la propriĂ©tĂ© de la multinationale espagnole Parques Reunidos, dont le principal actionnaire sont les fonds d'investissement EQT Partners et Elliott Management. Depuis 2017, son directeur est Pascal Picot.
Marineland dâAntibes | |||
Ouverture | 1970 | ||
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Domaine | Marineland dâAntibes | ||
Superficie | 26 hectares | ||
Pays | France | ||
DĂ©partement | Alpes-Maritimes | ||
Commune | Antibes | ||
Propriétaire | Parques Reunidos | ||
Type de parc | Parc Ă thĂšmes marin | ||
Nombre de visiteurs | 850 000[1] (2017) | ||
Site web | www.marineland.fr | ||
CoordonnĂ©es | 43° 36âČ 54âł nord, 7° 07âČ 32âł est | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Ătendu sur 26 hectares, il se compose d'un parc zoologique marin comprenant notamment un delphinarium et plusieurs aquariums, d'un parc aquatique (Aquasplash), d'un parc de jeux pour enfants (Kid's Island), d'un minigolf (Aventure Golf) et d'un hĂŽtel trois Ă©toiles (Marineland Hotel). Le delphinarium est l'un des quatre existant en France et l'un des deux Ă prĂ©senter des orques en Europe.
Il est membre permanent de l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) et participe à plusieurs programmes européens pour les espÚces menacées (EEP).
Avec 850 000 visiteurs annuels, c'est le site touristique le plus visité de la région Provence-Alpes-CÎte d'Azur. Son parc zoologique est quant à lui l'un des cinq les plus visités de France et le plus fréquenté des zoos privés[Note 1].
C'est un acteur économique important qui emploie plus de 150 salariés permanents. En 2014, son chiffre d'affaires était de 37,3 millions d'euros, avec un résultat net de 5,5 millions d'euros.
Depuis les années 2010, il est de plus en plus critiqué par les opposants à la captivité des cétacés, qui estiment que les delphinariums ne permettent pas d'assurer des conditions de vie satisfaisant les besoins propres à ces espÚces.
Historique
Années 1970
En 1970, Roland de La Poype, un industriel de la plasturgie issu de la noblesse française, ancien pilote de chasse de la Seconde Guerre mondiale et passionné du monde marin, crée le Marineland d'Antibes sur la CÎte d'Azur avec pour mission de faire connaßtre la vie des grands animaux marins alors difficilement accessibles à un large public.
En 2000, son fondateur affirme : « Jâai crĂ©Ă© Marineland pour mieux faire connaĂźtre les animaux marins et mieux les dĂ©fendre face aux massacres dont ils Ă©taient victimes »[2]. Il souhaitait « ouvrir grand les portes d'un univers animalier fascinant, proposer une vĂ©ritable leçon de sciences naturelles et faire en sorte que tous, petits et grands repartent en ayant appris quelque chose »[3].
La spĂ©cificitĂ© de ce zoo marin repose sur son alimentation en eau de mer, qui reprĂ©sente une complexitĂ© technique importante. Le systĂšme dâalimentation du parc en eau de mer est une installation technique qui pompe lâeau de mer et la recycle dans chaque bassin toutes les deux heures Ă travers plusieurs filtres dont la capacitĂ© dĂ©passe deux millions de litres par heure. Le systĂšme est rendu possible grĂące, entre autres, Ă lâimplantation du parc Ă 300 mĂštres de la mer. Ce systĂšme a Ă©voluĂ© jusquâĂ permettre aujourdâhui une connexion avec la mer Ă 600 m au large, Ă 68 m de fond. Il permet une alimentation optimale en eau de mer avec une tempĂ©rature constante (14 °C) et une meilleure qualitĂ© dâeau tout au long de lâannĂ©e.
Ă sa crĂ©ation, le Marineland prĂ©sente un couple d'orques, Calypso et Clovis, en provenance respectivement du zoo de Cleethorpes (Angleterre) et de l'aquarium de Seattle (Ătats-Unis). CapturĂ©es sauvages dans le dĂ©troit de Juan de Fuca, sur la cĂŽte ouest de l'AmĂ©rique du Nord, elles sont mortes peu de temps aprĂšs leur arrivĂ©e au Marineland, en et en [4].
Quelques années plus tard , un nouveau couple d'orques vient les remplacer : Kim, un mùle prélevé en , et Betty, une femelle prélevée en , fraßchement arrivés d'Islande.
Années 1980
L'orque mùle Kim meurt le à l'ùge estimé de 11 ans. Le , l'orque mùle Kim II, et l'orque femelle Freya, rejoignent l'orque femelle Betty, aprÚs avoir été eux aussi capturés au large de l'Islande en . La dominante Betty meurt le à l'ùge estimé de 12 ans. En 1990, c'est une orque femelle, Sharkane, et une orque mùle, Tanouk, capturés en Islande en , qui font leur arrivée au parc, qui héberge dÚs lors deux couples d'épaulards reproducteurs[4].
En 1982, un bassin pour éléphants de mer est créé.
Entre 1985 et 1989, le parc se diversifie et ouvre différents parcs à thÚmes, ainsi qu'un Musée de la Marine, présentant la plus grande collection privée d'Europe. Les parcs créés sont Aquasplash, la Jungle des Papillons et Adventure Golf[5].
En 1985, le 2e bassin des orques (actuellement bassin des dauphins) est construit.
Années 1990
1990 marque l'ouverture de la Petite Ferme Provençale[5], la création d'un service pédagogique et la premiÚre naissance de dauphins[6].
Le , une premiÚre naissance viable survient chez les épaulards, avec la venue au monde de l'orque Shouka, une femelle née des amours de Sharkane et Kim II[7].
Fin 1995, l'orque mĂąle Tanouk est transfĂ©rĂ© au Japon. 1996 marque une Ă©tape importante dans le dĂ©veloppement du parc, avec la crĂ©ation de Sharks, un aquarium des requins et raies de 2 millions de litres, avec un tunnel de 30 m de long qui le traverse. C'est cet aquarium qui permettra la reproduction des requins gris (Carcharhinus plumbeus) en captivitĂ©. Le marque la venue au monde de l'orque Valentin, un mĂąle nĂ© des amours de Freya et Kim II. En 1998, Marineland crĂ©e le Centre de Recherche pour les CĂ©tacĂ©s (CRC), qui a pour vocation dâĂ©tudier et de protĂ©ger les mammifĂšres marins de MĂ©diterranĂ©e
En 1999, des Aquariums et des récifs tropicaux sont construits.
Années 2000
La 2e Ă©tape importante pour le dĂ©veloppement du parc est la construction du nouveau bassin des orques en 2000, 44 millions de litres d'eau de mer rĂ©partis en 5 lieux de vie[8]. Cette annĂ©e-lĂ voit aussi le dĂ©but du travail dans l'eau des soigneurs avec les orques, pendant le dressage et pendant les spectacles, grĂące Ă l'arrivĂ©e dâune soigneuse du Sea World Orlando, oĂč cette forme de travail est expĂ©rimentĂ©e depuis quelques annĂ©es. Le marque la venue au monde de l'orque Wikie, une femelle nĂ©e des amours de Sharkane et Kim II. Cette nouvelle naissance porte le nombre d'Ă©paulards Ă sept : le grand mĂąle Kim II, les femelles adultes Freya et Sharkane, les jeunes mĂąles Valentin et Inouk, leur sĆur aĂźnĂ©e Shouka et Wikie, la plus jeune[7].
En 2005, le bassin Lagon, qui permet aux visiteurs d'interagir avec les dauphins, est construit. Le , Kim II le grand mùle orque meurt à l'ùge estimé de 25 ans[9].
En , un conflit survient entre le directeur gĂ©nĂ©ral, Mike Riddell, et les actionnaires, pour l'essentiel des membres de la famille du propriĂ©taire et fondateur Roland de La Poype, conduisant au licenciement du directeur, Ă la tĂȘte du parc depuis 25 ans[10]. Il est alors provisoirement remplacĂ© par Jean-François de Chambrun, un ami de Roland de la Poype. Les actionnaires dĂ©cident alors de vendre le parc et sont approchĂ©s par la Compagnie des Alpes. En fĂ©vrier, Ă la suite du recours d'un voisin, la cour d'appel d'Aix-en-Provence ordonne la dĂ©molition d'une partie des extensions du parc, dont le tunnel de l'Aquarium des requins, pour non-conformitĂ©[10].
Au printemps, le directeur gĂ©nĂ©ral provisoire Ă©voque deux candidats possibles pour la reprise de l'entreprise : les multinationales espagnoles Aspro-Ocio et Parques Reunidos[11]. Durant l'Ă©tĂ©, c'est le groupe Parques Reunidos, qui gĂšre alors 72 parcs dans 11 pays, qui achĂšte le Marineland d'Antibes. Le montant exact de la transaction n'est pas communiquĂ© mais la presse parle de 40 millions d'euros, loin des 70 millions Ă©voquĂ©s dĂ©but 2006[10] - [11]. Ce groupe gĂšre des parcs d'attractions, des parcs zoologiques, des parcs aquatiques et des stations tĂ©lĂ©phĂ©riques. Une nouvelle Ă©quipe dirigeante arrive alors Ă la tĂȘte du Marineland avec comme directeur gĂ©nĂ©ral Bernard Giampaolo, ayant travaillĂ© au Club Med et chez Pierre et Vacances, comme directeur animalier un ancien soigneur du parc, l'anglais Jon Kershaw, et comme directeur de la restauration Christophe Carasena, ayant travaillĂ© Ă Disneyland Paris[8].
En 2007, un bassin pour les otaries de Steller est créé.
En 2009, est agrandi Antarctica pour accueillir des manchots subantarctiques : les manchots royaux et les gorfous sauteurs. La mĂȘme annĂ©e, un espace vĂ©tĂ©rinaire Ă demeure s'installe au parc, facilitant aussi les travaux de recherche. Le , la femelle orque Sharkane meurt Ă l'Ăąge estimĂ© de 24 ans.
Années 2010
En 2010, Marineland accueille une nouvelle espĂšce : un couple d'ours polaires dans un espace de 2 200 m2 amĂ©nagĂ© avec des grottes de glace et de l'eau de mer pour permettre une participation au programme europĂ©en de reproduction (EEP) et coordonnĂ© par l'EAZA[12]. Cette mĂȘme annĂ©e, l'espĂšce menacĂ©e des tortues caouannes donne naissance pour la premiĂšre fois au parc. Le marque la venue au monde de l'orque Moana, un mĂąle nĂ© par insĂ©mination artificielle de Wikie et d'Ulises.
Le marque la venue au monde de l'orque Keijo, un mùle né des amours de Wikie et Valentin. Les animaux vedettes du parc forment à ce moment-là un groupe de six individus : la matriarche Freya entourée de son fils Valentin, son neveu Inouk, sa niÚce Wikie, et ses petits-fils Moana et Keijo. En 2014, le Marineland d'Antibes lance un investissement de 30 millions d'euros pour créer une offre d'hébergement et de restauration. Cette année-là , le parc zoologique marin s'étend sur 10 hectares. En septembre, trois mois aprÚs la diffusion du film Blackfish à la télévision française, une manifestation contre la captivité des cétacés rassemble environ 300 personnes devant le parc[13] - [14].
En janvier et , deux Tursiops meurent, la jeune femelle Mila-Tami (8 ans) dâune occlusion gastrique due Ă des vĂ©gĂ©taux, et le grand mĂąle Ăclair (25 ans) d'un cancer de la prostate. Leur mort ne sera rĂ©vĂ©lĂ©e par le parc qu'en , aprĂšs la manifestation des opposants Ă la captivitĂ© des cĂ©tacĂ©s[15].
Un hÎtel 3 étoiles de 95 chambres ouvre pendant l'été 2015, intitulé Marineland Resort[16]. Il est renommé Marineland Hotel en 2017. Le , la femelle orque Freya meurt à l'ùge estimé de 35 ans. Elle était la derniÚre de la génération des épaulards du parc issus des captures islandaises. Le , une manifestation contre la captivité des cétacés se tient devant l'entrée du Marineland, rassemblant prÚs de 500 personnes, dont John Hargrove, un ancien soigneur du Marineland ayant aussi travaillé pour SeaWorld, et Richard O'Barry, l'ancien dresseur des dauphins de la série Flipper[17] - [18]. En , entre 400 et 500 personnes se rassemblent à nouveau devant le parc pour protester[19] - [20].
Dans la nuit du 3 au le parc subit les inondations qui frappent les Alpes-Maritimes[21]. SituĂ© prĂšs du fleuve cĂŽtier de la Brague, un des principaux cours d'eau en crue, il est balayĂ© par une vague d'eau boueuse de 1,5 Ă 2,5 m, submergeant certains bassins[22]. Dans un premier temps, le directeur, Bernard Giampaolo, parle de « casse animale » et affirme que le parc a Ă©tĂ© touchĂ© « Ă plus de 90 % sur toutes les installations techniques », le parc est en effet privĂ© d'Ă©lectricitĂ© et d'arrivĂ©e d'eau[23]. Alors que les bassins sont boueux et que les systĂšmes de filtration ne fonctionnent plus, le directeur affirme Ă BFM TV que « les dauphins qui sont en mer aujourd'hui ont la mĂȘme qualitĂ© d'eau que nos dauphins ou nos orques dans nos bassins »[24], alors que les cĂ©tacĂ©s sauvages peuvent parcourir de longues distances pour s'Ă©loigner des eaux cĂŽtiĂšres troublĂ©es par l'eau des crues sur quelques kilomĂštres[25]. Un communiquĂ© de presse affirme que « les mammifĂšres marins sont sains et saufs, ils se portent bien »[26]. Une semaine plus tard, le , le parc publie son premier bilan et dĂ©plore la mort de quatre tortues, de quelques raies, de poissons, de lapins, de cochons d'Inde, de poules, de chĂšvres et de moutons, tout en rĂ©affirmant que les autres animaux, dont les cĂ©tacĂ©s, sont sains et saufs[27].
Le , le parc publie un nouveau communiquĂ© de presse annonçant la mort du grand mĂąle orque Valentin, Ă l'Ăąge de 19 ans[28]. Selon Marineland, l'autopsie pratiquĂ©e par ses vĂ©tĂ©rinaires conclut Ă une mort par torsion intestinale, dont la survenue pourrait ĂȘtre liĂ©e au stress subi pendant les inondations. Le groupe d'orques du parc se retrouve rĂ©duit Ă quatre individus : le grand mĂąle Inouk, sa sĆur et nouvelle matriarche Wikie et ses deux jeunes fils Moana et Keijo[29].
Trois associations opposĂ©es Ă la captivitĂ© des cĂ©tacĂ©s (RĂ©seau-CĂ©tacĂ©s, C'est Assez ! et La Dolphin Connection) demandent l'ouverture d'une enquĂȘte au prĂ©fet et aux services vĂ©tĂ©rinaires des Alpes-Maritimes[30]. Une inspection de la Direction dĂ©partementale de la protection des populations (DDPP) est alors menĂ©e le au sein du Marineland et la presse rapporte alors les propos de la directrice de ce service, Sophie BĂ©ranger-Chervet : « Le bassin a Ă©tĂ© submergĂ© par une vague. Elle Ă©tait chargĂ©e de matiĂšres polluantes, vraisemblablement du gasoil, qui venait dâon ne sait oĂč. Peut-ĂȘtre des villas environnantes. Cela a polluĂ© lâeau des orques. »[31], dĂ©plorant au passage une gestion dĂ©sorganisĂ©e[32]. La prĂ©sence d'hydrocarbures dans le bassin des orques est ensuite dĂ©mentie par l'intĂ©ressĂ©e qui affirme que ses propos ont Ă©tĂ© mal interprĂ©tĂ©s, et que ses services n'ont de toute façon fait aucune analyse d'eau lors de leur inspection[33]. La Protection Civile Urbaine d'Antibes aurait indiquĂ© plus tard que la pollution provenait d'une copropriĂ©tĂ© voisine.
Le , le directeur Bernard Giampaolo est mutĂ© au parc d'attractions Mirabilandia, en Italie, aprĂšs 9 ans Ă la tĂȘte du Marineland. Jesus Fernandez Moran, le directeur de la division zoologique de Parques Reunidos, assure l'intĂ©rim Ă la direction[34]. Les conditions de captivitĂ© des orques du Marineland et l'impact des inondations sur sa faune en gĂ©nĂ©ral ont fait l'objet de questions Ă©crites, de la part du sĂ©nateur Jean-Vincent PlacĂ©, Ă la ministre de lâĂcologie SĂ©golĂšne Royal, dĂ©but novembre, au SĂ©nat[35] - [36].
Le , une deuxiÚme manifestation se tient devant le parc, sous la forme d'une marche silencieuse. PrÚs de 300 personnes sont rassemblées pour protester contre la captivité des cétacés et rendre hommage aux victimes humaines et animales des intempéries[37] - [38].
Le John Kershaw, le directeur animalier, annonce sur RTL que les spectacles d'orques changeraient de forme dÚs la réouverture du parc. Ils ne se feront plus sur de la musique rock ou disco mais sur une musique de documentaire animalier, et les soigneurs, qui sont aussi les dresseurs, ne seront plus applaudis à la fin des représentations[39]. Cette décision intervient deux semaines et demie aprÚs l'annonce d'une décision similaire par le SeaWorld de San Diego.
Le journal Le Point, qui avait dĂ©noncĂ© l'omerta rĂ©gnant au sein du parc Ă la suite des intempĂ©ries d'octobre[32], dĂ©clare en avoir effectuĂ© des analyses d'eau en amont et en aval d'un cours d'eau traversant Marineland, la MaĂŻre, et que celles-ci rĂ©vĂšlent une pollution de l'eau par le parc[40]. Les analyses montrent des taux de chlorures et d'hydrocarbures anormalement Ă©levĂ©s en aval du parc, dans ce cours d'eau se jetant dans la Brague, qui se jette ensuite dans la mer. Les journalistes rĂ©vĂšlent Ă©galement la prĂ©sence d'une pompe relarguant des effluents sur une rive de ce cours d'eau. Ces rĂ©vĂ©lations jettent le doute sur l'absence d'hydrocarbures dans le bassin des orques, rempli d'eau de mer et pouvant donc ĂȘtre Ă l'origine des chlorures retrouvĂ©s dans le cours d'eau, ainsi que sur la cause de la mort de l'orque Valentin. Le parc admet alors avoir reversĂ© dans la Brague les eaux polluĂ©es de l'inondation, arguant que c'est de la crue de ce fleuve qu'elles provenaient, mais dĂ©ment avoir nettoyĂ© le bassin des orques via cette pompe. Les rĂ©sultats d'analyses montrĂ©s dans la vidĂ©o du journal Le Point[40] (Ă partir de 3:00) montrent un taux de chlorure de 408 mg/litre. Or l'eau de mer a une salinitĂ© de 30 000 Ă 40 000 mg/litre[41]. L'eau prĂ©levĂ© par Le Point ne peut donc pas ĂȘtre de l'eau de mer. Quelques jours plus tard, un dĂ©lĂ©guĂ© EELV demande un audit du site sur les conditions de captivitĂ© des animaux et sur les mesures prises Ă la suite des inondations, et appelle Ă une reconversion du parc[42].
DĂ©but mars, le parc communique sur l'arrivĂ©e Ă sa tĂȘte d'Arnaud Palu, le nouveau directeur, en fonction depuis le [43]. Celui-ci Ă©tait jusqu'alors PDG de Majid Al Futtaim Leisure & Entertainment une sociĂ©tĂ© basĂ©e Ă DubaĂŻ aux Ămirats arabes unis[44], filiale du groupe Majid Al Futtaim (en) spĂ©cialisĂ©e dans le divertissement et exploitant notamment le Ski DubaĂŻ ainsi que de nombreux centres de divertissement familial Magic Planet.
AprÚs 5 mois de travaux de rénovation, le parc rouvre le avec un nouveau positionnement se voulant axé sur la pédagogie. Lors de cette réouverture, Jean Leonetti, député-maire d'Antibes (LR), et Christian Estrosi, maire de Nice et président du Conseil régional de PACA (LR), sont présents et apportent leur soutien face à la plainte déposée pour maltraitance[45]. Le parc change de logo.
En , l'ONG internationale Sea Shepherd assigne en justice le parc devant le tribunal correctionnel pour « maltraitance animale » et « pollution volontaire »[46] - [47]. La premiÚre audience de consignation est prévue pour le [48]. La plainte porte uniquement sur les conditions de vie des animaux et la façon dont le parc a géré les conséquences des intempéries d'[49]. La plainte est jugée irrecevable pour défaut de rÚglement de la caution[50].
En , un grand dauphin mĂąle, AlizĂ©, meurt Ă 24 ans d'une maladie rĂ©nale chronique, selon le parc[51]. DĂ©but juillet une dizaine de militants indĂ©pendants sautent dans le bassin des dauphins pour y dĂ©ployer des banderoles contre la captivitĂ© des cĂ©tacĂ©s. Le lendemain, une manifestation organisĂ©e par le collectif Sans Voix Paca qui manifeste tous les mois devant le parc, rassemble environ 550 personnes[52]. En dĂ©cembre, Arnaud Palu, directeur du parc, annonce sa dĂ©mission aprĂšs un peu moins d'un an Ă sa tĂȘte[53]. Il est remplacĂ© par Pascal Picot en [54].
En 2018, le parc inaugure un Cinéma interactif en 5 dimensions, sur le thÚme d'une aventure polaire. A l'été 2018, le parc propose une exposition temporaire de 100 photographies de la nature lauréates du 53Úme concours annuel Wildlife Photographer of the Year du Musée d'histoire naturelle de Londres[1], puis une exposition des plus belles photos prises dans le parc par les visiteurs à l'occasion du concours « Objectif Marineland »[55].
Ă l'occasion de la Route du Rhum 2018, Marineland apporte son soutien Ă la skippeuse en solitaire, Alexia Barrier, et son association « 4myplanet » en apportant en temps rĂ©el des informations au grand public sur les espĂšces marines rencontrĂ©es par la navigatrice au cours de son pĂ©riple[56]. Lâobjectif est de proposer un dialogue avec les enfants sur la biodiversitĂ© marine et la prĂ©servation de ses richesses naturelles via un Livret PĂ©dagogique pour animer des ateliers dâĂ©veil. Les enfants peuvent ainsi bĂ©nĂ©ficier dâinformations pour Ă©changer entre eux et avec leurs enseignants[57].
Ă l'Ă©tĂ© 2019, le parc inaugure une nouvelle exposition thĂ©matique : « Associations riment avec Protection », mettant Ă l'honneur des associations Ćuvrant pour la protection de la faune et la flore marine (Polar Bear International, Les Aquanautes et l'Association Marineland) au travers d'un parcours photographique. L'exposition propose au visiteur une rĂ©flexion sur les espaces marins et sur les actions individuelles qui peuvent ĂȘtre mises en Ćuvre pour les prĂ©server[58].
Années 2020
En , le parc voit la naissance de triplés ours blancs, issus des amours de Flocke et Raspoutine. Cette portée est la deuxiÚme du couple (aprÚs l'oursonne, Hope, en 2014). Les portées d'ours blancs sont fréquemment gémellaires, mais elles concernent rarement des triplés : seulement 2,4 % des naissances[59]. Les oursons sortent de leur taniÚre, aprÚs 3 mois passés au chaud contre leur mÚre, en [60] - [61], pendant le confinement lié à la Covid 19. Ils sont nommés Yuma, Tala et Indiana. Le , Lotty l'aßnée des dauphins, meurt à l'ùge estimé de 40 ans[62].
Dans le cadre de la lutte contre la Covid 19, les établissements recevant du public ferment leurs portes en . Marineland ferme les siennes pendant 3 mois, et les rouvre le [63] - [64] - [65], en mettant en place les mesures sanitaires adaptées. Les parcs annexes (Aquaplash, Kid's Island et Adventure Golf) rouvrent le .
Pendant cette période, le parc accueille la naissance de deux bébés dauphins : Luà , fille de Nala[66] et Ollie, fille de Malou[67].
Installations et faune présentée
Le Marineland regroupe des représentants de plusieurs types d'animaux marins : poissons, reptiles, mammifÚres, oiseaux et invertébrés :
- 2 espÚces de cétacés vivent au Marineland : les orques (Orcinus orca) et les grands dauphins (Tursiops truncatus).
- 5 espĂšces de carnivores vivent au Marineland : otaries de Steller (Eumetopias jubatus), otaries de Patagonie (Otaria flavescens), otaries de Californie (Zalophus californianus), otaries Ă fourrure du Cap (Arctocephalus pusillus), phoques veaux marins (Phoca vitulina) et ours polaires (Ursus maritimus).
Parmi les oiseaux marins on y trouve 3 espĂšces de manchots : manchots de Humboldt (Spheniscus humboldti), manchots royaux (Aptenodytes patagonicus) et gorfous sauteurs (Eudyptes chrysocome), ainsi qu'une espĂšce de flamant, le flamant des Caraibes (Phoeniconaias ruber)[68].
Le Marineland assure la reproduction des espĂšces du parc, dont plusieurs sont classĂ©es comme vulnĂ©rables par l'Union internationale pour la conservation de la nature : orques (dont une par insĂ©mination artificielle)[69], grands dauphins, otaries Ă criniĂšre, otaries de Californie[70], requins gris[71], manchots de Humboldt[72], gorfous sauteurs, coraux, et manchots royaux pour certains dans le cadre de programmes europĂ©ens pour les espĂšces menacĂ©s (EEP). Nombre de ces espĂšces sont des sujets dâĂ©tudes scientifiques, permettant dâalimenter les donnĂ©es sur le monde animal, dâamĂ©liorer les conditions de gestion des animaux dans les parcs, ou dâappliquer les connaissances obtenues dans le domaine de la conservation en milieu naturel[73]. Selon le parc, plus de 60 % de ses animaux sont nĂ©s sur place et 80 % sont issus des parcs zoologiques. Toujours selon Marineland et l'EAZA, sur 40 mammifĂšres marins, seuls quatre sont actuellement originaires du milieu naturel.
- Otaries de Steller.
- Orque.
Dauphins
Marineland présente des grands dauphins (Tursiops truncatus) depuis l'ouverture du parc en 1970. Il participe au Programme européen pour les espÚces menacées (EEP), consacré au grand dauphin, bien que cette espÚce ne soit pas considérée comme menacée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
C'est avec cette espÚce et avec les orques que Marineland affirme appliquer la méthode d'apprentissage basée sur le renforcement positif, encore appelée conditionnement opérant.
En 2023, les grands dauphins sont au nombre de douze : Sharky (F-43 ans), Malou (F-42 ans), Rocky (M-26 ans), Dam (M-24 ans), Neo (M-17 ans), Nala (F-13 ans), Tux (M-12 ans), Ania (F-12 ans), Jo (F-12 ans), Kai (M-9 ans), LĂča (F-3 ans) et Ollie (F-3 ans).
Ours polaires
En , deux jeunes ours sont présentés au Marineland d'Antibes : Raspoutine, un mùle, et Flocke, une femelle. Ils sont tous les deux nés en captivité en 2007 au zoo de Moscou et au zoo de Nuremberg, respectivement[74]. Ces ours ont été placés au Marineland par l'EAZA dans le cadre d'un programme d'élevage EEP.
Ils bénéficient de piscines d'eau de mer maintenue à 14 °C, d'abris climatisés, et de deux grottes couvertes d'une épaisse couche de glace.
Fin , une petite oursonne voit le jour, premier petit issu des amours de Flocke et Raspoutine[75] - [76]. Elle est nommée Hope. En , étant sevrée, la jeune ourse est transférée au zoo Orsa Rovdjurspark (SuÚde)[77] selon les recommandations du coordinateur du programme d'élevage européen (EEP). Fin , trois petits oursons voient le jour (une femelle, Tala, et deux mùles, Indiana et Yuma), fruits des amours de Flocke et Raspoutine, ce qui constitue un fait assez rare[78] - [79].
En , le pĂšre quitte Antibes pour le Yorkshire Wildlife Park (Angleterre) dans le cadre du programme europĂ©en d'Ă©levage des ours polaires en captivitĂ©. Il y reste quelques mois avant d'ĂȘtre finalement transfĂ©rĂ© au zoo de Talinn (Estonie) en .
En , la mÚre et ses triplés sont transférés à leur tour au Yorkshire Wildlife Park (Angleterre) dans le cadre du programme européen d'élevage des ours polaires en captivité.
Au total, une famille de six ours blancs aura vécu à Antibes : Raspoutine (M-2007), Flocke (F-2007), Hope (F-2014), Indiana (M-2019), Yuma (M-2019) et Tala (F-2019).
Orques
Le Marineland dâAntibes est le seul parc français Ă prĂ©senter des orques. En 2023, les orques sont au nombre de quatre : Inouk (24 ans), Wikie (22 ans), Moana (12 ans) et Keijo (10 ans). Les orques ne font pas partie d'un programme d'Ă©levage EEP. Ils vivent dans un complexe de cinq bassins, contenant 44 millions de litres d'eau de mer : un bassin principal pour les spectacles (11 mĂštres de profondeur, 64 mĂštres de longueur et 32 mĂštres de largeur, parois vitrĂ©es en mĂ©thacrylate : 4,60 m de haut, 64 m de long, 17 cm d'Ă©paisseur, construit par la sociĂ©tĂ© de construction mĂ©tallurgique Eiffel, avec gradins pouvant accueillir de 3 600 Ă 4 000 personnes), et quatre autres bassins un peu moins profonds dont un lagon et un bassin de soin, le tout reprĂ©sentant plus de 40 millions de litres d'eau de mer naturelle.
Par ùge décroissant, les orques du Marineland sont :
- Inouk : mùle né le au Marineland d'Antibes. Il est le fils de Sharkan et Kim II, le frÚre de Shouka et Wikie, le demi-frÚre de Valentin, le neveu de Freya et Tanouk, et l'oncle de Moana et Keijo.
- Wikie : femelle nĂ©e le au Marineland d'Antibes. Elle est la fille de Sharkan et Kim II, la mĂšre de Moana et Keijo, la sĆur de Shouka et d'Inouk, la demi-sĆur de Valentin, et la niĂšce de Freya et Tanouk.
- Moana : mùle né le au Marineland d'Antibes, conçu par la premiÚre insémination artificielle d'épaulards réussie d'Europe. Il est le fils de Wikie et Ulises, le demi-frÚre de Keijo, le neveu de Shouka, Valentin et Inouk, et le petit-neveu de Freya et Tanouk[80].
- Keijo : mùle né le au Marineland d'Antibes. Il est le fils de Wikie et Valentin, le demi-frÚre de Moana, le neveu de Shouka et Inouk, le petit-neveu de Tanouk, et le petit-fils de Sharkan, Freya et Kim II.
Deux orques ont été transférées vers d'autres delphinariums aprÚs avoir passé une partie de leur vie au Marineland d'Antibes :
- Shouka : femelle nĂ©e le au Marineland d'Antibes. Elle est transfĂ©rĂ©e aux Ătats-Unis le , au Six Flags World of Adventure, ensuite au Six Flags Discovery Kingdom le , enfin au Seaworld San Diego le . Elle est la fille de Sharkan et de Kim II, la sĆur d'Inouk et Wikie, la demi-sĆur de Valentin, la niĂšce de Freya et Tanouk, et la tante de Moana et Keijo[81].
- Tanouk : mĂąle mort le Ă l'Ăąge estimĂ© de 15 ans. Il a suivi une trajectoire similaire Ă celle de Sharkan. CapturĂ© en , prĂšs de Hornafjordur, puis gardĂ© au Saedyrasadnid Aquarium jusqu'Ă son transfert au Marineland d'Antibes en janvier 1990. ĂgĂ© d'environ 4 ans lors de sa capture, sa date de naissance est estimĂ©e en 1985. Il est finalement transfĂ©rĂ© au Japon en , au Izu Mito Sea Paradise, oĂč il est renommĂ© Yamato. Tanouk est le frĂšre/cousin de Sharkan, l'oncle de Shouka, Inouk et Wikie, et le grand-oncle de Moana et Keijo.
Douze orques ont perdu la vie au Marineland d'Antibes : Calypso, Clovis, Kim/Oum, Betty, Kim II, Sharkan, Freya, Valentin, ainsi que quatre petits mort-nés. Plus d'informations dans la rubrique "Controverses".
Aquarium
Le parc présente également des requins gris (Carcharhinus plumbeus), requins nourrices (Ginglymostoma cirratum), requins taureaux (Carcharias taurus), hippocampes, tortues Caouanne (Caretta caretta), raies pastenague américaines (Dasyatis americana), de trÚs nombreuses autres espÚces de poissons, ainsi que des invertébrés (coraux, holothuries, étoiles de mer, gorgones).
Au sein de l'aquarium, un tunnel vitré de 30 m permet de traverser l'aquarium des requins. Marineland est à la pointe de la reproduction de poissons[82] - [83] qui n'avaient jusque là jamais fait l'objet de programmes de reproduction en Europe : le poisson rasoir Aeoliscus strigatus et le Gramma dejongi[84], un poisson de récif quasi inaccessible, ainsi que le Pseudanthias squamipinnis[85]. Ces programmes de reproduction en milieu contrÎlé permettent d'éviter les prélÚvements dans la nature pour le monde des aquariums. Marineland est membre de l'Union des conservateurs d'aquariums, et de l'European union of aquaria conservators.
En 2020, le département aquarium de Marineland collabore avec le Musée océanographique de Monaco et l'aquarium Océanopolis (Brest) à l'occasion d'une premiÚre mondiale[86] : la reproduction en aquarium de poisson hachette nain (Parapriacanthus ransonneti), petit poisson dont la reproduction en aquarium permettra de lutter pour la survie de l'espÚce.
Autres installations
Marineland Parcs dispose aussi :
- d'un parc aquatique (Aquasplash) composé de 7 toboggans à sensation, d'une piscine à vagues, d'espace de détente (lagon de baignade de différentes profondeurs, de bassins et petits toboggans destinés aux jeunes enfants,
- d'un minigolf (Adventure Golf) constitué de 3 parcours de 18 trous,
- d'un parc destiné aux jeunes enfants (Kid's Island) sur le thÚme des animaux de la ferme et des lémuriens,
- d'un lagon destiné à la baignade et à la détente avec solarium et plage de sable (Marineland Lagoon)
- de Marineland Hotel, un hÎtel trois étoiles de 95 chambres situé en bordure immédiate du parc, inauguré en 2015.
Association Marineland
Dans le prolongement du CRC et de l'association RIMMO (acronyme de Réserve Internationale Maritime en Méditerranée Occidentale, premiÚre association créée par Marineland et qui organise des conférences)[87], créée par le 1er dirigeant en 1992, Marineland crée en 2011 son association d'entreprise, l'Association Marineland[88].
Cette association a pour vocation la conservation de la biodiversité marine. Elle fait de la sensibilisation auprÚs du grand public[89], soutient la recherche scientifique et participe à des programmes de conservation des espÚces menacées sur le terrain[90].
En 2014, cette association soutient, entre autres, la recherche sur les orques en NorvÚge[91], la conservation du phoque moine de Méditerranée[92], les tortues marines de Méditerranée[93], les mangroves et les lémuriens de Madagascar[94] - [95]. Elle soutient l'étude du requin peau bleue de Méditerranée par l'association Stellaris[96], et l'étude des cétacés[97].
En 2016, elle participe à la surveillance d'une plage de Saint-Aygulf sur laquelle une touriste avait signalé la ponte d'une tortue Caouanne[98] - [99].
En 2017, elle crĂ©e et gĂšre un Centre de RĂ©habilitation de la Faune Sauvage, hĂŽpital pour les tortues marines en difficultĂ©, qui y sont soignĂ©es avant d'ĂȘtre remises Ă la mer[100] - [101] - [102] - [103] - [104]. Ce CRFS est membre de l'Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage[105].
Marineland organise ou participe rĂ©guliĂšrement Ă de nombreuses actions caritatives : "Dreamnight at the zoo"[106] - [107] - [108] - [109], "RĂȘves dâenfants malades"[110] - [111] - [112] ou encore "JournĂ©e solidaire Petits Princes"[113].
L'association organise rĂ©guliĂšrement des nettoyages de plage et des fonds marins, lors des Ă©vĂšnements "Antib'lastique" et "OpĂ©ration Manta". Les dĂ©chets rĂ©coltĂ©s sont analysĂ©s avant d'ĂȘtre valorisĂ©s dans les diffĂ©rentes filiĂšres de tri sĂ©lectif, et les donnĂ©es ainsi rĂ©coltĂ©es (type et quantitĂ© de dĂ©chets selon la saisonnalitĂ©) sont ainsi transmis au Programme de surveillance des dĂ©chets marins, qui est coordonnĂ© par lâAFB, Agence Française pour la BiodiversitĂ©, et pilotĂ© par IFREMER[114].
Pendant la période de confinement de mars à mai 2020, les activités du Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage de l'Association Marineland se poursuive normalement, avec les soins apportés à trois tortues marines hospitalisées. L'une d'entre elles est remise à la mer pendant le confinement, les deux autres en juin[115] (la jeune tortue baptisée Emma, retrouvée dérivante et attaquée par les oiseaux marins, dont une radiographie a révélé une fracture du membre thoracique droit) et en juillet 2020[116] (la tortue baptisée Ana, atteinte d'une infection pulmonaire, alourdie par 3 kg d'anatifes, et ayant ingéré un sac plastique)[117].
Conservation
Marineland participe à onze programmes programmes européens pour les espÚces menacées (EEP) ou (ESB)[118]. Les programmes européens EEP d'élevage et de conservation d'espÚces menacées sont apparus en 1985. Un tel programme a pour but d'encourager, de surveiller et de donner des conseils pour favoriser l'élevage d'une espÚce menacée en lui conservant ses caractéristiques naturelles, avec pour finalité une éventuelle réintroduction dans la nature ou un renforcement de la population sauvage par l'adjonction de spécimens élevés en parcs zoologiques. Leur gestion est assurée au niveau européen par l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA).
Nom vernaculaire | Nom scientifique | Type de programme |
Ours polaire | Ursus maritimus | EEP |
Grand dauphin | Tursiops truncatus | EEP |
Manchot de Humboldt | Spheniscus humboldti | EEP |
Requin gris | Carcharhinus plumbeus | ESB |
Otarie de Californie | Zalophus californianus | ESB |
Otarie de Patagonie | Otaria byronia | ESB |
Raie Ă points bleus | Taeniura lymma | ESB |
Otarie de Steller | Eumetopias jubatus | ESB |
Manchot royal | Aptenodytes patagonica | EEP |
Gorfou sauteur | Eudyptes chrysocome | EEP |
LĂ©murien | Lemur catta | ESB |
Le parc fut longtemps coordinateur du programme europĂ©en dĂ©diĂ© au requin gris (Carcharhinus plumbeus)[119], une espĂšce classĂ©e vulnĂ©rable par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), avant de passer la main Ă l'aquarium de GĂȘnes.
Depuis 2011, l'Association Marineland porte le projet de conservation des tortues marines "ObsTortueMed", qui concerne les trois espĂšces Ă©voluant au large des cĂŽtes azurĂ©ennes et varoises : tortue caouanne, tortue luth et tortue verte, inscrites sur la liste rouge de lâUICN. Ce programme vise Ă enrichir les donnĂ©es afin de cibler les politiques de conservation et ainsi mieux protĂ©ger lâespĂšce en fonction de son stade ontogĂ©nĂ©tique.
Le programme comprend plusieurs volets : campagne de sensibilisation et de communication ; relevé des observations de tortues marines afin de mieux connaßtre leurs répartitions géographiques et temporelles, la taille des individus et leur comportement ; intervention sur les tortues échouées (prise en charge vétérinaire, réhabilitation et relùcher ; autopsies en partenariat avec le laboratoire vétérinaire départemental des Alpes Maritimes)[120]. Le bilan de chaque campagne annuelle est publié dans les annales du Muséum d'histoire naturelle de Nice et contribue à l'établissement du rapport annuel du réseau de surveillance des échouages de tortues marines[121].
En 2015 et 2016, dans le cadre de la mission Caretta, il a entamé un processus de réintroduction de trois tortues caouannes nées en captivité en 2011 (espÚce classée en danger par l'UICN). Celles-ci sont placées dans un bassin naturel fermé par un filet, dans les ruines du port Mallet, au Cap d'Antibes, entre le port de l'Olivette et la plage des Ondes[122]. Elles y resteront jusqu'au , période pendant laquelle leur capacité à survivre seules sera évaluée.
Ăchouages d'animaux marins
Des professionnels de Marineland sont dĂ©tenteurs de la carte verte du RĂ©seau National Ăchouage de l'observatoire Pelagis (universitĂ© de La Rochelle, CNRS), et de la carte verte du RĂ©seau Ăchouage des Tortues Marines de la SociĂ©tĂ© herpĂ©tologique de France. Ils sont donc habilitĂ©s pour intervenir auprĂšs des animaux en difficultĂ©, Ă©chouĂ©s, qu'ils soient vivants ou morts. Ces interventions sont rĂ©glementĂ©es car elles concernent des espĂšces protĂ©gĂ©es.
C'est dans ce contexte que l'association du parc, Association Marineland, ouvre en 2017 un centre de soins et de réhabilitation de la faune sauvage dédié aux tortues marines trouvées en difficulté. Ce CRFS est membre de l'Union française des centres de sauvegarde de la faune sauvage[105].
En , un bélouga s'égare dans la Seine, remontant le fleuve sur plus de 150 km en direction de Paris. L'équipe de Marineland est sollicitée par la préfecture de l'Eure pour son expertise en matiÚre de translocation de cétacés[123] - [124].
Recherche scientifique
Le Marineland d'Antibes a créé le Centre de Recherche sur les Cétacés (CRC) en 1998[125], devenu le Centre de Recherche pour la Conservation en 2009, afin d'élargir son champ d'étude à l'ensemble de la faune marine.
Les chercheurs de ce centre ont réalisé de nombreuses études, majoritairement in situ, c'est-à -dire en pleine mer, mais également quelques études ex situ, au sein du Marineland.
Recherche in situ
Les études réalisés concernent toutes l'écologie et l'éthologie des populations de cétacés sauvages.
Parmi celles qui ont fait l'objet d'une publication dans une revue internationale Ă comitĂ© de lecture, on trouve des Ă©tudes concernant l'habitat[126] et les comportements d'alimentation des grands cachalots[127] en mer MĂ©diterranĂ©e, d'autres sur les relations de compĂ©tition entre niches Ă©cologiques pour lâalimentation entre les cachalots, les dauphins de Risso et les globicĂ©phales noirs[128] - [129], sur les distributions des rorquals communs[130] et des grands dauphins[131] dans le sanctuaire Pelagos.
En 2018, la spĂ©cialiste des tortues marines du parc contribue Ă une recherche sur la physiologie Ă©nergĂ©tique comparative des tortues Caouannes de MĂ©diterranĂ©e et de lâAtlantique-Nord[132].
Marineland collabore depuis 2016 avec l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) et lâAMOP3 sur une Ă©tude portant sur lâimpact de la pĂȘche palangriĂšre ciblant le thon rouge sur la raie pĂ©lagique Pteroplatytrygon violacea dans le cadre du projet REPAST. Ce projet consiste Ă quantifier lâimpact de la pĂȘcherie palangriĂšre du thon rouge sur les espĂšces sensibles, Ă tester des mesures permettant dâaugmenter la sĂ©lectivitĂ© de la palangre, dâattĂ©nuer les impacts dĂ©favorables et dâamĂ©liorer les connaissances biologiques et Ă©cologiques des espĂšces sensibles dans le golfe du Lion. Cette Ă©tude a donnĂ© lieu Ă la rĂ©daction dâun article scientifique en co-auteurs Marineland et Ifremer : « The effect of hook type and trailing gear on hook shedding and fate of pelagic stingray (Pteroplatytrygon violacea): new insights to develop effective mitigation approaches[133]. » dans le Journal Biological Conservation.
Recherche ex situ
Plusieurs études menées dans les bassins du parc par le CRC ou des chercheurs extérieurs ont fait l'objet de publication dans des revues à comité de lecture. L'une porte sur l'analyse de l'incorporation des isotopes stables provenant de la nourriture chez des cétacés captifs[134], l'autre sur l'évaluation de l'exposition des orques captives à des contaminants (composés organochlorés et hydrocarbures aromatiques polycycliques) via leur alimentation[135].
En 2016, le parc met Ă la disposition du CNRS les animaux du parc pour une Ă©tude sur le microbiome cutanĂ©, particuliĂšrement mĂ©connu chez les cĂ©tacĂ©s. Cette recherche a fait lâobjet dâune publication dans la revue Nature en [136] et permet de renforcer la connaissance de ces animaux pour une Ă©ventuelle application en mer.
En 2018, l'une des recherches effectuées dans le parc par l'université de Madrid sur la mémoire des orques a un retentissement international[137] - [138] - [139] - [140] - [141] - [142]. Cette recherche est également récompensée lors de la Conférence Internationale IMATA (International Marine Trainer Association) avec le prix du meilleur travail de conditionnement opérant[143] - [144], et l'award de la meilleure premiÚre présentation.
Ăconomie
C'est la société nommée Marineland qui gÚre le parc, en son chiffre d'affaires était de 37,3 millions d'euros, avec un résultat net de 5,5 millions d'euros[145]. Parques Reunidos en est l'actionnaire majoritaire via la société Delphinus (85 %)[145]. Le groupe espagnol a quant à lui pour actionnaire majoritaire le fonds d'investissement britannique Arle Capital Partners[146], puis les fonds d'investissement EQT Partners et Elliott Management.
En 2002, il employait 220 personnes de maniÚre permanente, et jusqu'à 550 l'été[147]. En 2015, il en employait toujours environ 200[148].
En 2005, la fréquentation était de 1,25 million de visiteurs[10]. Elle se situait entre 1,2 million[149] et 1,3 million[150] - [151] de visiteurs en 2014. En 2015, le parc est fermé aprÚs les intempéries du , la fréquentation de cette année-là n'est pas connue. Il rouvre le et enregistre une fréquentation à 900 000 visiteurs en fin d'année[152]. En 2017, le parc reçoit 850 000 visiteurs[1].
Au , la sociĂ©tĂ© a rĂ©alisĂ© un chiffre d'affaires de 21 904 300 ⏠et enregistrĂ© une perte nette de 4 566 300 âŹ. Son effectif moyen annuel Ă©tait de 250 salariĂ©s au [153].
Controverses
Captivité des cétacés
à la suite de la diffusion en France du film Blackfish, par la chaßne Arte en , la présence d'orques en captivité est de plus en plus remise en question par des associations et une partie de l'opinion publique. Contrairement à ce qu'a déclaré à la presse l'ancien directeur du parc, Bernard Giampaolo[154], au moins une attaque d'orque sur un soigneur a déjà eu lieu au Marineland d'Antibes[155].
La controverse autour des orques captives ne concerne pas que la sécurité des soigneurs, elle englobe aussi la santé physique et mentale de ces animaux. Ainsi, malgré les efforts du parc pour assurer la bonne reproduction des orques, il y a eu seulement assez de naissances pour compenser les décÚs, au nombre de 13 en comptant un décÚs survenu dans un autre parc (dont 4 mort-nés).
La longévité des orques a été étudiée en milieu naturel mais les données sont encore incomplÚtes, elles varient en fonction du sexe, et en fonction du type d'orques (résidentes ou nomades)[156]. Chez les orques sauvages résidentes du Pacifique Nord l'espérance de vie moyenne est de 50,2 ans pour les femelles et 29,2 ans pour les mùles[157].
Parmi les orques mortes au Marineland, deux sont des orques rĂ©sidentes du Pacifique Nord, cinq sont des orques du type 1 de l'Atlantique Nord (rĂ©sidentes), et une est une orque nĂ©e captive dont les parents Ă©taient des orques de type 1 de l'Atlantique Nord. La moyenne d'Ăąge du dĂ©cĂšs chez les deux orques du Pacifique Nord est infĂ©rieure Ă celle des mĂȘmes orques en milieu sauvage.
Les associations opposées à la captivité des cétacés estiment que les conditions de vie sont trop éloignées des conditions de vie en milieu naturel et ne permettent pas de répondre aux besoins physiologiques de ces espÚces (dauphins et orques). En effet, les cétacés sauvages ont un éthogramme riche : chasse de poissons vivants, fouissement du sable pour la recherche de mollusques, nage sur de longues distances...
En 2018, Marineland a reçu lâagrĂ©ment Humane Certified qui garantit la qualitĂ© des soins et du bien-ĂȘtre des animaux de Marineland et de Kidâs Island[158] - [159].
La loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale, prévoyant l'interdiction de la captivité des cétacés en 2026, pousse Marineland a envisager des solutions pour relocaliser ses orques captifs. Un projet de transfert dans un delphinarium japonais serait à l'étude. Les associations One Voice et Sea Shepherd critiquent cette option qui priverait les orques d'une vie exempte d'exploitation, dans un sanctuaire[160] - [161].
Captivité des ours polaires
La prĂ©sence des ours polaires au Marineland soulĂšve notamment une controverse liĂ©e Ă leur bien-ĂȘtre. En effet, malgrĂ© la volontĂ© de faire bĂ©nĂ©ficier aux ours polaires de tempĂ©ratures de l'air plus basses que celles d'Antibes (grottes de glace, locaux de nuit climatisĂ©s, bassins Ă 14 °C), ces tempĂ©ratures restent assez diffĂ©rentes des tempĂ©ratures de l'environnement naturel des ours polaires[162].
Elle soulÚve aussi une controverse liée à la cohérence de la participation du parc au Programme d'élevage européen (EEP) de l'espÚce. L'organisme international de protection des ours polaires Polar Bear International affirme que la reproduction en parc zoologique est une solution pour préserver l'espÚce[163] et que les ours du Marineland jouent le rÎle d'ambassadeur auprÚs du public pour le sensibiliser au réchauffement climatique, cause principale de la diminution de l'espace vital de l'espÚce et donc de son déclin. Les détracteurs de cette participation à l'EEP font quant à eux remarquer que la climatisation de l'air des grottes, le maintien de l'eau de mer à 14 °C (pourtant naturel, via une eau pompée à 70 m de profondeur en mer) et la fabrication de la glace, procédés nécessaires au maintien des ours polaires dans un climat méditerranéen génÚrent des gaz à effet de serre et contribuent donc à ce réchauffement[164]. Ils arguent que cet EEP sera vain si aucun effort suffisant n'est fait pour réduire ces émissions et préserver la banquise, afin d'y réintroduire l'espÚce dans le futur[165].
ProcĂšs
En 2002, le parc est poursuivi au civil par des riverains et condamné par le Tribunal de grande instance de Grasse à détruire une partie de ses installations. Celles-ci dépassent les 250 m2 réglementaires fixés par un texte de 1926 et leur construction a été permise grùce à l'appropriation de voies de circulation, elles ont donc été jugées non conformes au cahier des charges du lotissement du domaine de la Brague dans lequel le parc est construit[147]. Le jugement est confirmé par la cour d'appel d'Aix-en-Provence en 2006, mais n'a pas été mis à exécution, la direction ayant préféré trouver un arrangement financier amiable avec les plaignants[166]. En 2011, ce sont d'autres riverains, gérants d'un camping voisin, qui annoncent vouloir demander la destruction d'installations[166].
En 2002, Marineland attaque en justice une association de dĂ©fense des orques captives, AARLUK, devant le tribunal de commerce de Grasse pour avoir publiĂ© des photos du transfert de l'orque Shouka vers les Ătats-Unis oĂč elle Ă©tait attendue comme reproductrice. Le procĂšs sera perdu par le parc en 2004, dĂ©boutĂ© sur les accusations d'atteinte au droit Ă l'image et de diffamation[167].
Films tournés au Marineland
- Au cours des décennies 1980 à 2010, de nombreuses émissions de télévisions pédagogiques sont tournées à Marineland : C'est pas sorcier[168] - [169], Les animaux de la 8[170], Dans les coulisses de Marineland
- 1988 : Le Grand Bleu de Luc Besson. Film inspiré de la vie des apnéistes Jacques Mayol et Enzo Maiorca avec Jean-Marc Barr, Jean Reno, Rosanna Arquette et le grand dauphin vedette du parc Joséphine.
- 2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie. Pendant 1 scÚne du film, Laurent Baffie qui joue son propre rÎle nage avec des dauphins pour rajouter 1 séquence émotion dans son film.
- 2012 : De rouille et d'os de Jacques Audiard avec Marion Cotillard qui joue le rĂŽle d'une soigneuse d'orques, amputĂ©e des jambes aprĂšs s'ĂȘtre fait attaquer par un de ces animaux.
Notes et références
Notes
- En 2014, il est le 3e établissement zoologique français le plus fréquenté (derriÚre les zoos de Lyon et de Paris, mais devant les zoos de Lille et de Beauval), et le zoo privé le plus fréquenté de France.
Références
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