Apnée
L'apnĂ©e dĂ©signe l'arrĂȘt de la ventilation (du grec pnein, respirer, et le prĂ©fixe privatif a-). On parle aussi d'arrĂȘt respiratoire ou d'arrĂȘt ventilatoire.
Apnée involontaire
L'arrĂȘt de la respiration involontaire peut avoir plusieurs causes :
- arrĂȘt cardiaque : c'est la cause la plus frĂ©quente d'arrĂȘt respiratoire spontanĂ© chez l'adulte ;
- syndrome d'apnées du sommeil ;
- dépression respiratoire par action d'un toxique (par exemple les opiacés et les dérivés morphiniques) ou lors d'une anesthésie ;
- apnée réflexe consécutive à la pénétration d'eau dans les voies aériennes (noyade) ;
- l'obstruction des voies aériennes :
- par un corps étranger (morceau de nourriture trop gros, objet porté à la bouche par un enfant),
- par un tissu des voies respiratoires supérieures (langue, palais mou).
ReconnaĂźtre un arrĂȘt ventilatoire
Dans le cas d'une obstruction par un corps étranger, la victime est initialement consciente et affolée, elle tente de respirer mais n'y arrive pas. On n'entend aucun son, ni cri, ni rùle.
Il importe de distinguer le cas oĂč la respiration est difficile mais prĂ©sente, du cas oĂč la respiration est totalement absente. En particulier, le tĂ©moin d'une personne victime d'une fausse route (aliment allant vers les voies aĂ©riennes au lieu d'aller vers l'appareil digestif) doit ĂȘtre attentif aux signes de respiration : mouvements respiratoires (ventre, poitrine) et bruits. En prĂ©sence de signes de respiration, on n'est pas en prĂ©sence d'un apnĂ©e mais d'une dyspnĂ©e, il convient de s'abstenir de tout geste brusque, donc de ne pas pratiquer de geste de dĂ©sobstruction.
Dans les autres cas, la victime d'une apnée perd conscience, elle ne bouge pas et ne répond pas lorsqu'on la sollicite ; on ne constate aucun mouvement ventilatoire, on ne sent aucun souffle sortant du nez ni de la bouche malgré une libération des voies aériennes (voir l'article détaillé Bilan (premiers secours)).
Agir face Ă un arrĂȘt ventilatoire
La doctrine d'action a changé en fonction des découvertes médicales et de l'évolution des services de secours, et peut donc varier d'un pays à l'autre.
Si la victime est consciente et ne peut pas respirer (en gĂ©nĂ©ral en raison de la prĂ©sence d'un corps Ă©tranger), il importe de libĂ©rer les voies aĂ©riennes (tapes dans le dos, mĂ©thode d'Heimlich, mĂ©thode de Mofenson) puis de prĂ©venir les secours. Si les manĆuvres Ă©chouent, la victime tombe inconsciente, il convient alors de prĂ©venir les secours puis de pratiquer une rĂ©animation cardiopulmonaire.
Dans le cas d'une victime inconsciente en arrĂȘt ventilatoire, il faut prĂ©venir d'urgence les secours, puis, en attendant leur arrivĂ©e, il faut pratiquer une rĂ©animation cardiopulmonaire et utiliser un dĂ©fibrillateur automatique externe (DAE) si disponible. Si la personne tĂ©moin de l'Ă©vĂ©nement est seule, le fait de passer l'alerte aux secours prime devant les gestes de rĂ©animation, y compris si cela implique de laisser la victime pour pouvoir tĂ©lĂ©phoner.
Il a Ă©tĂ© recommandĂ© en France jusqu'en 2011 de ne pratiquer que la ventilation artificielle si la personne rĂ©agissait aux insufflations (toux, mouvements), et l'on distinguait alors plusieurs cas selon la cause supposĂ©e de l'arrĂȘt ventilatoire[1]. Avant 2001, on enseignait Ă©galement Ă prendre le pouls pour vĂ©rifier l'absence de circulation sanguine[2]. Ces recommandations sont maintenant obsolĂštes[3].
Apnée volontaire
L'apnĂ©e volontaire peut ĂȘtre utilisĂ©e pour protĂ©ger les voies aĂ©riennes contre un milieu non-respirable :
- gaz toxique (intervention d'urgence dans un milieu empoisonné ou une fumée, par exemple pour un dégagement d'urgence) ;
- eau : immersion accidentelle (chute dans l'eau) ou volontaire (nager, plonger) ;
- en tant que sport de plongée ou lors d'exercices respiratoires volontaires comme dans le pranayama yoga.
Apnée réflexe
- lors de la déglutition pour protéger les voies respiratoires.
- pendant la discussion, la lecture Ă voix haute ou le chant pour permettre les phrases longues.
- lors d'efforts musculaires intenses sollicitant les muscles abdominaux.
Notes et références
- Daniel Meyran (chef de projet), Pierre Jolis (coordination scientifique), Paul Petit, Jean-Marie Prudhommeaux (coordinateur) et al., Formation aux premiers secours : guide national de référence, Paris, Direction de la défense et de la sécurité civiles (ministÚre de l'Intérieur), , 202 p., pdf (ISBN 978-2-11-092710-1, BNF 38852966), p. 59-73
- Formation aux premiers secours : fiches pédagogiques et techniques, France Sélection,
- Recommandations de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises concernant l'unité d'enseignement Prévention et secours civiques de niveau 1, 1.1.1, (lire en ligne [PDF]) ; voir la version à jour sur le site du ministÚre de l'Intérieur, rubriques Sécurité civile » Documentation technique » Les recommandations et les référentiels » Recommandations relatives à l'unité d'enseignement prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC 1)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- ICD9Data.com
- (en) Classification internationale des soins primaires
- (en) Medical Subject Headings
- (en) NCI Thesaurus
- (cs + sk) WikiSkripta
- Ressource relative au sport :
- [PDF] « Inhalation intrabronchique : regardez ! », Généraliste, no 2232,
- Esprit Apnée forum de discussions et dossiers
- Fédération française d'études et de sports sous-marins (Commission nationale d'apnée)
- Commission nationale apnée de la FSGT
- « Dossier sur lâapnĂ©e sur le site de la MĂ©diathĂšque de La CitĂ© de la Mer de Cherbourg », avec une interview de l'apnĂ©iste LoĂŻc Leferme
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :