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Lepidium coronopus

Passerage écailleuse, Sénebière commune

Lepidium coronopus ou Passerage écailleuse, Sénebière commune, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Brassicacées, originaire de certaines régions d'Afrique, d'Asie occidentale et d'Europe, poussant dans des milieux secs, tassés et chauds, éventuellement salinisés (bancs de galets, friches ou parfois champs cultivés). En France elle fait partie des espèces déterminantes pour les zones naturelles d'intérêt écologiques et floristiques (ZNIEFF).

Synonymes

On l'a aussi dénommée Corne-de-cerf commune, Corne-de-cerf écailleuse, Sénebière corne-de-cerf, dénominations à éviter car source de confusions (d'autres plantes ont aussi été nommées Corne-de-cerf)[2].

Selon The Plant List[3], cette plante a aussi autrefois été nommée :

  • Carara coronopus (L.) Medik.
  • Cochlearia coronopus L.
  • Cochlearia repens Lam.
  • Cochlearia tenuifolia Salisb.
  • Coronopus coadunatus Stokes
  • Coronopus coronopus (L.) H.Karst. [Invalid]
  • Coronopus cristatus Clairv.
  • Coronopus depressus Moench
  • Coronopus procumbens Gilib. ex Ces., Pass. & Gibelli
  • Coronopus procumbens Gilib.
  • Coronopus ruellii All.
  • Coronopus squamatus (Forssk.) Asch.
  • Coronopus squamatus subsp. conradi Muschl.
  • Coronopus squamatus subsp. verrucarius Muschl.
  • Coronopus verrucarius Muschl. & Thell.
  • Coronopus verrucarius var. procumbens Muschl.
  • Coronopus vulgaris Desf.
  • Crucifera ruellii E.H.L.Krause
  • Lepidium squamatum Forssk.
  • Myagrum coronopus (L.) Crantz
  • Nasturtium verrucarium Garsault [Invalid]
  • Senebiera coronopus (L.) Cav.
  • Senebiera coronopus (L.) Poir.

Description

Illustration de la flore allemande (Deutschlands Flora in Abbildungen), peinte par Johann Georg Sturm en 1796.
Forme en rosette ou rampante, typique de cette plante.
Inflorescence (macrophotographie).
Formation du fruit.
Disposition des fruits.
Spécimens de graines.
Muséum de Toulouse, France.

Lepidium coronopus est une herbacée résistante au piétinement et à la sécheresse.

C'est généralement une plante annuelle[4], rarement bisannuelle[5].

Elle est basse (2 à 12 cm)[6], parfois très courte et prostrée sur le sol[7] avec souvent plusieurs tiges partant de sa base[8] et qui rampent[9] traînent ou s'étalent[5] ; elle est très rarement ascendante[8].

Les tiges sont plus ou moins glabres (alors que d'autres espèces proches ont des tiges et feuilles légèrement à significativement velues)[9] et ramifiées distalement[8], atteignant 5 à 30 cm de long[5] - [9].

On distingue deux types de feuilles :

  1. feuilles basales, rosulées (formant une rosette), avec un pétiole de 2 à cm de long[8]. Elles sont pinnatisectés (ayant des lobes avec des incisions qui s'étendent presque ou jusqu'à la nervure médiane)[8] - [9] ; ces lobes sont vert foncé[7] - [5].
  2. feuilles caulinaires (le long de la tige)[8], courtement pétiolées[8] ou sans pétiole[5] ; elles sont également pennatiséquées[8], ou plus ou moins non lobées[9].

Les feuilles sont bleu-vert terne[9] ou vert grisâtre[6].

Bien que la Passerage écailleuse (Lepidium coronopus) ressemble beaucoup à sa cousine (Lepidium didymum), l. didymum a 2 étamines tandis que L. coronopus en a 6 et les fruits sont très différents[10]. Seules les feuilles de la seconde sont comestibles[11].

Lepidium coronopus fleurit de mai à août[8] ou de juin à septembre[6] - [7].

Les fleurs sont petites[9] (environ 0,2 à 0,4 cm) de large[7] - [12].

Elles sont blanches[8] - [7] - [6] ou violacés[5], poussent en grappes opposées à une feuille[8] - [6] - [9], sur de courts racèmes[8] - [5] - [7].

Le rachis de la fleur est glabre[8]. Les fleurs ont 4 pétales de forme obovale à oblongues[8], qui sont plus longs que les sépales[5] - [9] qui sont oblongues[8]. Elle a 6 étamines[9] - [10] - [13] et de petites anthères[9] - [8].

Après la floraison, elle produit de petit fruits (capsules de graines de 0,3 à 0,47 cm chacune[8] - [9], réniformes (en forme de rein)[7] - [9], et à forme ovale-cordée[8]. Leur surface évoque une verrue[6] irrégulièrement ridée[9] ou présentent des bosses pointues[13]. Le fruit ne contient qu'une ou deux graines[6], petites et d'un jaune sale[14] - [6] (1,1 à 1,5 mm de large sur 1,3 à 1,7 mm de long)[8] - [14], elliptiques et aplaties[14] ; en forme de poire[6], ou ovale-oblongue[8]. Les fruits sont courbés mais non ailés[8].

Phytochimie

La chimiotaxonomie de la plante a été achevée en 2008[15].

Génomique

Son nombre de chromosomes est de 2n = 32[4].

Taxonomie

Dans certains pays, existent quelques noms communs, dont par exemple « cresson verruqueux rampant »[16] et « cresson verruqueux » dérivés des fruits aux formes inhabituelles[12]. On l'appelle aussi « crowfoot » (d'après la forme de la feuille[17]), ou « grand cresson de porc »[5] - [18] ou cresson[7] - [19]. Le nom « swine cress » viendrait de l'utilisation de cette plante comme alternative à la salade de mauvaise qualité, qui ne conviendrait qu'aux porcs[6].

Cette plante a été décrite et publiée à l'origine sous le nom de Cochlearia coronopus par le botaniste suédois Carl von Linné dans sa publication phare Species Plantarum vol. 2 en 1753, à la page 648. Plus tard, quand le genre Lepidium se formait, Ihsan Ali Al-Shehbaz a ensuite renommé la plante sous le nom de Lepidium coronopus dans Novon vol. 14 à la page 152 en 2004[3].

L'épithète spécifique coronopus, fait référence à Théophraste (c. 371 - c. 287 av. J.-C., philosophe et auteur grec) dont le nom en grec est κορωνοπους, ce qui signifie « pied de biche » (ou κορωνηπους) à propos de la forme des feuilles[17] - [20].

Distribution et habitat

Lepidium coronopus est originaire des zones tempérées d'Afrique, d'Asie occidentale et d'Europe[5] - [19] - [21].

Distribution

On trouve cette espèce en Afrique, en l'Algérie, en Égypte, en Libye, au Maroc et en Tunisie.

On trouve également ce taxon en Asie occidentale, en Arménie, en Azerbaïdjan, dans le Caucase, au Daghestan (Russie), en la Géorgie, en l'Iran, en l'Irak, en Israël, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Turquie.

En Europe centrale, on la trouve en Autriche, en Belgique, en République tchèque, en Allemagne, en Hongrie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Slovaquie, en Suisse et en Ukraine.
En Europe du Nord, au Danemark, en Finlande, en Irlande, en Suède et au Royaume-Uni[19].

Dans le sud de l'Angleterre, on la trouve autour des côtes du pays de Galles et sur les côtes sud de l'Irlande, où l'espèce est courante[12].

En Europe du Sud-Est, elle est présente en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Italie, Macédoine, au Monténégro, en Roumanie, Serbie et Slovénie. Dans le sud-ouest de l'Europe on la trouve en France (plutôt dans la moitié nord), au Portugal et en Espagne[19].

Elle s'est également largement naturalisé dans d'autres endroits, comme la Norvège en Europe. En Afrique, dans les Açores, les îles de Madère, les îles Canaries et en Afrique du Sud[21] - [4].

En Australie[21] - [4], elle est localement présente dans l'État d'Australie-Méridionale, en Tasmanie, dans l'État de Victoria, tout comme en Nouvelle-Zélande[19]. En Amérique, elle s'est largement naturalisé en Amérique du Nord, des provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Ontario et du Québec au Canada . Elle est également retrouvée dans les États américains du Missouri, du New Jersey, de l'Alabama, de la Louisiane, du Tennessee et de la Californie[4] - [5]. Et enfin en Amérique du Sud, au Chili[21] - [19] - [8].

Habitat

On la trouve dans les friches xérophiles et les terrains vagues[6] - [7] - [11] sur les chemins[7] les champs cultivés[9] - [11] ou abandonnés, les pâturages, les sites perturbés et le long des routes[4].

Elle semble apprécier les endroits bien foulés[6] et/ou les sols compactés par des engins[9] tels que les entrées de champs[7] - [9].

Utilisations

Cette espèce a été autrefois utilisée comme alternative au cresson (dans les salades), mais elle était jugée de si mauvaise qualité qu'elle aurait dû n'être servie qu'aux porcs[6]. On lui attribue un léger goût de moutarde[11].

État des populations

Nombre de données d'observation par an pour le taxon Lepidium coronopus en France métropolitaine, de 2012 à 2022.

En 2021 en France métropolitaine, l'espèce a été évaluée sur liste rouge et est classée « préoccupation mineure », c'est-à-dire « à faible risque de disparition », dans la plupart des départements et régions ; Lepidium coronopus n'a été classé espèce vulnérable qu'en Franche-Comté. Son statut de menace n'a pas été évalué pour la Corse, faute de données suffisantes à ce jour.

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 30 novembre 2013
  2. Daniel Mathieu, Mélisse Durécu, David Mercier, Joël Mathez et Michel Chauvet, « Guide de nomenclature des noms normalisés en français pour les plantes Trachéophytes de France métropolitaine », Le Journal de botanique, no 70, , article no 3.4 (ISSN 1280-8202, e-ISSN 2741-4884, lire en ligne).
  3. (en) « Lepidium coronopus (L.) Al-Shehbaz — The Plant List », sur theplantlist.org (consulté le ).
  4. (en) « FNA Vol. 7 Page 572, 578 », Flora of North America, efloras.org (consulté le ).
  5. Richard Dickinson et France Royer, &pg=PA215 Weeds of North America (2014) sur Google Livres.
  6. (en) Reader's Digest Field Guide to the Wild Flowers of Britain, Reader's Digest, (ISBN 9780276002175), p. 51.
  7. (en) « Swine-cress - Lepidium coronopus », naturespot.org.uk (consulté le ).
  8. Flora of North America Editorial Committee Flora of North America: Volume 7: Magnoliophyta: Dilleniidae, Part 2 (1993) sur Google Livres
  9. Simon Harrap Harrap's Wild Flowers (2013) sur Google Livres
  10. (en) Sırrı Yüzbaşıoğlu et Mustafa Keskin, « A new record for the flora of Turkey: Lepidium didymum L. (Brassicaceae) », Biological Diversity and Conservation, vol. 6, no 3, , p. 46–48 (DOI 10.13140/2.1.4460.0003).
  11. (en) « Lesser Swine Cress », wildfooduk.com (consulté le ).
  12. (en) « Lepidium coronopus Swine-cress », ukwildflowers.com (consulté le ).
  13. Linda H. Beidleman and Eugene N. Kozloff Plants of the San Francisco Bay Region: Mendocino to Monterey (2003) sur Google Livres
  14. Vít Bojnanský and Agáta Fargašová Atlas of Seeds and Fruits of Central and East-European Flora: The Carpathian Mountains Region (2007) sur Google Livres
  15. (en) Niko Radulović, Bojan Zlatković, Danielle Skropeta et Radosav Palić, « Chemotaxonomy of the peppergrass Lepidium coronopus (L.) Al-Shehbaz (syn. Coronopus squamatus) based on its volatile glucosinolate autolysis products », Biochemical Systematics and Ecology, vol. 36, no 10, , p. 807–811 (DOI 10.1016/j.bse.2008.07.006, lire en ligne, consulté le ).
  16. John H. Wiersema and Blanca León World Economic Plants: A Standard Reference, Second Edition (2013) sur Google Livres
  17. D. Gledhill The Names of Plants sur Google Livres
  18. Arthur Haines New England Wild Flower Society's Flora Novae Angliae: A Manual for the identification of Native and Naturalized higher vascular plants of New England (2011) sur Google Livres
  19. (en) « Taxon: Lepidium coronopus (L.) Al-Shehbaz », npgsweb.ars-grin.gov (consulté le )
  20. Archibald William Smith A Gardener's Handbook of Plant Names: Their Meanings and Origins sur Google Livres
  21. (en) Ihsan A. Al-Shehbaz, « A Synopsis Of The South American Lepidum (Brassicaceae) », Darwiniana, vol. 48, no 2, , p. 141–167 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Ahmed Elkhateeb et Mona El-Shabrawy, « LC-MS-based metabolomic profiling of Lepidium coronopus water extract, anti-inflammatory and analgesic activities, and chemosystematic significance », Medicinal Chemistry Research, , p. 505–514 (ISSN 1554-8120, DOI 10.1007/s00044-019-02309-5, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Niko Radulović, Bojan Zlatković, Danielle Skropeta et Radosav Palić, « Chemotaxonomy of the peppergrass Lepidium coronopus (L.) Al-Shehbaz (syn. Coronopus squamatus) based on its volatile glucosinolate autolysis products », Faculty of Science - Papers (Archive), , p. 807–811 (DOI 10.1016/j.bse.2008.07.006, lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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