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Hiers-Brouage

Hiers-Brouage [jɛʁs bʁuaʒ] est une ancienne commune du Sud-Ouest de la France situĂ©e dans le dĂ©partement de la Charente-Maritime en rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine. Ses habitants sont appelĂ©s les Hiersois et Hiersoises, ou les Brouageais et Brouageaises[1]. Le , elle fusionne avec Marennes pour former la commune nouvelle de Marennes-Hiers-Brouage[2].

Hiers-Brouage
Hiers-Brouage
Les remparts de Brouage.
Blason de Hiers-Brouage
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente-Maritime
Arrondissement Rochefort
Intercommunalité Communauté de communes du Bassin de Marennes
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Jean-Marie Petit
2020-2026
Code postal 17320
Code commune 17189
DĂ©mographie
Gentilé Hiersois ou Brouageais
Population 626 hab. (2016 en diminution de 4,43 % par rapport Ă  2010)
DensitĂ© 20 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 51â€Č 02″ nord, 1° 04â€Č 28″ ouest
Altitude m
Min. 0 m
Max. 26 m
Superficie 31,35 km2
Élections
DĂ©partementales Marennes
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Marennes-Hiers-Brouage
Localisation
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Hiers-Brouage
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Hiers-Brouage
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Hiers-Brouage
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Hiers-Brouage

    Les marais et la place forte de Brouage ont Ă©tĂ© admis dans le RĂ©seau des grands sites de France en 1989[3]. La commune appartient Ă©galement depuis 2011 au rĂ©seau « Villages de pierres et d'eau », label crĂ©Ă© par le conseil dĂ©partemental afin de promouvoir des sites exceptionnels prĂ©sentant la particularitĂ© d'ĂȘtre situĂ©s au bord d'une Ă©tendue d'eau (mer, riviĂšre, Ă©tang...)[4].

    La place forte de Brouage est un ancien port de commerce du sel du nom de Jacopolis-sur-Brouage devenu port de guerre catholique sous Henri III qui le nommera Brouage en 1578 pour concurrencer la place forte huguenote de La Rochelle. Brouage est aussi considĂ©rĂ©e comme Ă©tant peut-ĂȘtre la commune de naissance du gĂ©ographe Samuel de Champlain qui a participĂ© Ă  la fondation et Ă  la colonisation de la Nouvelle-France, et qui est le fondateur de la ville de QuĂ©bec au Canada.

    GĂ©ographie

    Situation géographique

    Carte de la commune de Hiers-Brouage au sein de la Charente-Maritime
    Position de Hiers-Brouage en Charente-Maritime.

    La commune de Hiers-Brouage est située au centre-ouest du département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle-Aquitaine.

    Sur un plan plus général, la commune de Hiers-Brouage est située dans la partie Sud-Ouest de la France[Note 1], au centre de la cÎte atlantique dont elle est riveraine, faisant partie du « Midi atlantique »[5].

    Un peu en retrait de l'ocĂ©an Atlantique, qui baignait le port de Brouage il y a encore trois siĂšcles, Hiers le village chef-lieu de la commune se situe Ă  environ 35 km au sud de La Rochelle et Ă  120 km au nord de Bordeaux.

    Cette commune de l'ouest de la Saintonge n’est qu’à km de Marennes, son chef-lieu de canton, Ă  11 km de Rochefort, sa sous-prĂ©fecture et Ă  25 km au nord de Royan et de l'estuaire de la Gironde

    Port de guerre au bord de l’ocĂ©an Atlantique jusqu'au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, la commune est aujourd’hui Ă  l’intĂ©rieur des terres, entourĂ©e de marais. Hiers, le bourg ancien, et Brouage, la citadelle crĂ©Ă©e au XVIe siĂšcle, ont eu une destinĂ©e historique liĂ©e depuis le dĂ©but mais les deux communes n'ont effectivement fusionnĂ© que le .

    Lieux-dits

    Outre le bourg de Hiers et la place forte de Brouage, seuls deux lieux-dits sont Ă©tablis dans la commune : Erablais et Bellevue.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Hiers-Brouage
    Océan Atlantique Moëze Beaugeay
    Bourcefranc-le-Chapus Hiers-Brouage Saint-Jean-d'Angle
    Marennes Saint-Just-Luzac Saint-Just-Luzac

    Relief

    La commune possĂšde une altitude gĂ©nĂ©rale proche du niveau de la mer avec des marais recouvrant la majeure partie du territoire. Seuls quelques points plus Ă©levĂ©s, vestiges d'anciens Ăźlots au Moyen Âge quand la mer recouvrait ces marais, permettent d'atteindre un point culminant de 26 mĂštres d'altitude.

    GĂ©ologie

    Le bassin de Marennes est constituĂ© des marais de Brouage qui occupent la partie Ă©vidĂ©e de l'anticlinal de calcaire argileux de Jonzac. Ces roches calcaires ont Ă©tĂ© formĂ©es au CrĂ©tacĂ©. Ces roches se sont Ă©rodĂ©es jusqu'au Plio-quaternaire (Ă©poque du PliocĂšne et pĂ©riode du Quaternaire) oĂč les dĂ©pĂŽts sableux et vaseux flandriens ont peu Ă  peu comblĂ© la vallĂ©e, avec pour consĂ©quence une avancĂ©e du rivage et un exhaussement irrĂ©versible des fonds. Le bilan sĂ©dimentaire dans le bassin est aujourd'hui toujours positif : les actions de dĂ©pĂŽt l'emportent sur celles d'Ă©rosion[6].

    Par ailleurs, un risque sismique lĂ©ger concerne la commune qui est situĂ©e non loin de la faille d'OlĂ©ron. Le , le sĂ©isme d'OlĂ©ron d'une magnitude de 5,7 a produit quelques dĂ©gĂąts dans la rĂ©gion et a pu ĂȘtre ressenti jusqu'en rĂ©gion parisienne. Le dernier sĂ©isme ressenti en date, toujours sur cette faille, d'une magnitude de 4,7, a eu lieu le [7].

    Hydrographie

    Les marais qui s'Ă©tendent sur 2 900 hectares reprĂ©sentent plus de 92 % du territoire communal. Ce sont d’anciens marais salants qui sont aujourd’hui principalement alimentĂ©s en eau douce.

    Le canal de la Charente Ă  la Seudre (dit de la Bridoire) traverse la commune au sud-est. Large de 6,5 m et profond de 2,5 m, ce canal, commencĂ© vers 1700, a Ă©tĂ© mis en service en 1860 et permet de relier Rochefort au niveau de la Charente Ă  Marennes au niveau de la Seudre.

    Le havre de Brouage est un chenal qui dĂ©limite la commune au nord-est et permet de relier l’ocĂ©an Atlantique au canal de la Charente Ă  la Seudre grĂące au prolongement assurĂ© par le canal de Brouage (entrepris en 1782 et inaugurĂ© en 1807).

    Le canal de MĂ©rignac dĂ©limite quant Ă  lui la commune au sud-ouest et relie Ă©galement le canal de la Charente Ă  la Seudre Ă  l’ocĂ©an Atlantique.

    L'ensemble de ce réseau hydrographique constituant le bassin de Marennes permet d'évacuer une partie des crues de l'Arnoult et de la Charente[6].

    Climat

    Le climat de la Charente-Maritime est essentiellement de type tempĂ©rĂ©, mais en raison de l’influence du Gulf Stream, de l’anticyclone des Açores, et de l’effet modĂ©rateur de la mer, le dĂ©partement bĂ©nĂ©ficie d’un climat ocĂ©anique[8], plus doux et plus chaud, appelĂ© climat tempĂ©rĂ© ocĂ©anique.

    Ce climat permet Ă  la commune de Hiers-Brouage, pourtant situĂ©e Ă  un degrĂ© de latitude plus au nord que MontrĂ©al, au QuĂ©bec, ou que les Ăźles Kouriles en Russie, de bĂ©nĂ©ficier d’un taux d’ensoleillement moyen exceptionnel, proche de celui de la CĂŽte d'Azur, sur la mer MĂ©diterranĂ©e. L’ensoleillement y est le meilleur du littoral atlantique (2 250 heures de soleil par an), et la rĂ©gion est la deuxiĂšme rĂ©gion la plus ensoleillĂ©e de France. Les hivers y sont doux (quatre jours de neige par an), et la pluviomĂ©trie, modĂ©rĂ©e (755 mm] de pluie par an), est surtout concentrĂ©e sur les mois d’automne et d’hiver. À la belle saison, les tempĂ©ratures sont adoucies par la brise de mer, due Ă  l’inertie thermique de l’ocĂ©an, et qui se traduit par un vent parfois soutenu qui souffle en provenance de la mer l’aprĂšs-midi.

    Données générales

    Ville Ensoleillement
    (h/an)
    Pluie
    (mm/an)
    Neige
    (j/an)
    Orage
    (j/an)
    Brouillard
    (j/an)
    MĂ©diane nationale 1 852835162550
    Hiers-Brouage[10] 2 25075541326
    Paris 1 66263712178
    Nice 2 7247331271
    Strasbourg 1 693665262851
    Brest 1 5301 21071276
    Bordeaux 2 03594433169
    Données météorologiques de La Rochelle de 1961 à 1990[11]
    MoisJanFévMarAvrMaiJuiJuiAoûSepOctNovDécAnnée
    Températures minimales (°C) 3,4 4,0 5,4 7,4 10,7 13,7 15,8 15,7 13,7 10,5 6,3 3,9 9,2
    Températures maximales (°C) 8,5 9,9 12,1 14,7 17,9 21,3 23,8 23,5 21,8 18,0 12,6 9,2 16,1
    Températures moyennes (°C) 5,9 6,9 8,7 11,1 14,3 17,5 19,8 19,6 17,8 14,2 9,4 6,6 12,7
    Ensoleillement (h) 84 111 174 212 239 272 305 277 218 167 107 85 2250
    Pluviométrie (mm) 82,5 66,1 57,0 52,7 61,1 42,9 35,1 46,4 56,5 81,6 91,8 81,8 755,3

    TempĂȘte de dĂ©cembre 1999

    La Charente-Maritime est le dĂ©partement français qui a Ă©tĂ© le plus durement touchĂ© par la tempĂȘte Martin du . Les records nationaux de vents enregistrĂ©s ont Ă©tĂ© atteints avec 198 km/h sur l'Ăźle d'OlĂ©ron (Ă  10 km de Brouage) et 194 km/h Ă  Royan (Ă  25 km). La mer dĂ©chaĂźnĂ©e a provoquĂ© des dĂ©gĂąts considĂ©rables sur les toitures des maisons et dans les chenaux ostrĂ©icoles.

    Toponymie

    La Brouage Ă©tait le nom d'un ancien bras de mer issu du comblement progressif de l'ancien golfe des Santons. Longtemps ouvert Ă  la navigation, il s'Ă©tendait jusqu'Ă  l'ancienne ville et chĂątellenie de Broue, dont seuls tĂ©moignent les ruines du donjon mĂ©diĂ©val, la tour de Broue. L'accentuation du phĂ©nomĂšne d'envasement conduisit Ă  la transformation du bras de mer en marais-gĂąts, provoquant par lĂ  mĂȘme la ruine de la place forte.

    Le terme broue désigne également la vase bleutée que découvre la mer.

    Histoire

    Les origines

    Le bourg de Hiers construit sur une ancienne Ăźle de l'archipel Santon.

    L'Ă©glise de Hiers est mentionnĂ©e au XIe siĂšcle. Le village Ă©tait Ă  cette Ă©poque une Ăźle au milieu du golfe de Saintonge, golfe qui se comblera ensuite au fil des siĂšcles pour n’ĂȘtre plus aujourd’hui qu’un marais. L'Ăźle fait partie d'un archipel avec d'autres Ăźlots comme ceux de la Guilletterie, de Montboileau, de Fremailloux et d'Érablais. De par son altitude relativement Ă©levĂ©e permettant de contrĂŽler la navigation entre le continent et l'Ăźle d'OlĂ©ron, on construisit dĂšs le XIe siĂšcle un chĂąteau et un prieurĂ©[12] qui dĂ©pendait de la seigneurie de Broue. Les moines de l'Ă©glise Saint-Hilaire exploitent alors dĂ©jĂ  le sel[13].

    Le port de commerce du XIV° au XVI° siÚcle

    La citĂ© eut d'abord une vocation commerciale, grĂące Ă  l'or blanc : le sel. À partir du XIVe siĂšcle, le commerce du sel de Brouage prit une dimension internationale. Le port devint un des plus importants d'Europe pour le sel et faisait vivre tout un peuple (sauniers, mariniers, pĂȘcheurs de morue, etc.) en rapportant des droits et des taxes au clergĂ© et Ă  la noblesse locale. Jusqu'Ă  200 bateaux pouvaient venir mouiller dans le port. La citĂ© Ă©tait alors un lieu d'approvisionnement en sel pour les pĂȘcheurs de morue de Terre-Neuve.

    Jacopolis (Brouage) fut fondĂ©e en 1555 par Jacques de Pons, seigneur de la chĂątellenie de Hiers, sur un ancien dĂ©pĂŽt de lest formant des bombements de galets et de vase. Brouage Ă©tait l'avant-port du village de Hiers, il est conçu tout d'abord sans intentions militaires mais pour ĂȘtre un centre de nĂ©goce. Dix ans aprĂšs sa fondation, la citĂ© reçoit la visite de Charles IX. Jacopolis sur Brouage, nom originel de la citĂ©, devint ainsi riche et prospĂšre.

    Le port de guerre du XVIe siĂšcle

    Place Forte de Brouage - maquette de Brouage au XVIIe siĂšcle.

    Pendant les guerres de religion, la ville est tour Ă  tour prise par les catholiques et les huguenots. En 1576, lors de la sixiĂšme guerre de religion, le duc de Guise prit la ville afin de complĂ©ter l’encerclement de la place protestante de La Rochelle[14]. Cette mĂȘme annĂ©e, Henri de Navarre, futur Henri IV, sĂ©journa dans la place forte.

    En 1578, le roi Henri III décide que la ville, devenue trop importante, ne doit ni tomber aux mains des protestants ni dans celles des Anglais, et en fait une ville royale : elle devient un coffre-fort du pouvoir central. Le roi change également le nom de la ville, Jacopolis devient Brouage.

    En 1586, les Rochelais rendirent inutilisable le port de Brouage. Le prince de CondĂ© fit couler 21 anciens navires de guerre pour bloquer le port et celui-ci ne fut d’ailleurs jamais totalement dĂ©gagĂ© par la suite.

    Sous Louis XIII, le gouverneur en titre de la citĂ© Ă©tait Jean Armand du Plessis, Cardinal de Richelieu. À cette Ă©poque, la ville comptait 4 000 habitants, quand La Rochelle en avait 20 000, et Brouage Ă©tait toujours une place de nĂ©goce : on y trouvait de tout et la citĂ© Ă©tait trĂšs cosmopolite. Point stratĂ©gique, elle devint le cƓur logistique de la machine de guerre royale pour conquĂ©rir La Rochelle[15]. En 1628, Louis XIII visita le port. Entre 1630 et 1640, Richelieu ordonna la construction d’une nouvelle enceinte rĂ©alisĂ©e par Pierre de Conti, seigneur de la motte d'Argencourt. Le bourg de Hiers, de son cĂŽtĂ©, Ă©tait devenu l'arriĂšre-cour industrieuse de Brouage : c'est lĂ  qu'Ă©taient installĂ©s tous les mĂ©tiers du bĂątiment (charpentiers, maçons
) de l'armurerie et de la marine. Certaines enseignes sculptĂ©es de l'Ă©poque sont encore visibles çà et lĂ .

    En 1653, Mazarin devint gouverneur de Brouage. En 1659 celui-ci y exila sa niÚce, Marie Mancini pour l'éloigner du jeune Louis XIV qui la courtisait mais qui devait épouser pour des raisons politiques l'infante espagnole Marie-ThérÚse d'Autriche (1638-1683).

    En 1685, Vauban modernisa les bastions et les chemins de ronde.

    Brouage et la Nouvelle-France

    Monument à la mémoire de Champlain devant l'église de Brouage.

    NĂ© (peut-ĂȘtre) Ă  Brouage entre 1567 et 1574 (selon les sources), Samuel de Champlain, explorateur et cartographe, partit pour la Nouvelle-France pour la premiĂšre fois en 1603. Il rĂ©alisa par la suite 21 voyages en tout entre la France et la Nouvelle-France. Il fonda la ville de QuĂ©bec en 1608. Il mourut Ă  QuĂ©bec le sans avoir fini les prĂ©paratifs de la fondation de MontrĂ©al qui n'aura lieu qu'en 1642.

    Aujourd'hui, de nombreux éléments démontrent les liens forts qui unissent la ville de Brouage à celle de Québec : rue du Québec et Square du Nouveau-Brunswick à Brouage, rue de Brouage et statue de Champlain à Québec. Par ailleurs, l'église Saint-Pierre de Brouage a été restaurée avec des dons de la ville de Québec.

    Par ailleurs le PĂšre Maxime Le Grelle (1906-1984), prĂȘtre jĂ©suite et Ă©crivain belge a Ă©tĂ© nommĂ© en 1970 curĂ© de Brouage, il s’est installĂ© Ă  Hiers-Brouage et a restaurĂ© lui-mĂȘme l’église de Brouage oĂč huit vitraux illustrent l'histoire civile et religieuse de la Nouvelle-France. Il a beaucoup ƓuvrĂ© au rapprochement entre la Charente-Maritime et le QuĂ©bec. Il a animĂ© l'association France-QuĂ©bec pendant plusieurs annĂ©es et est Ă  l’origine du jumelage entre les paroisses de Champlain et de Hiers-Brouage et de l'exposition "France-Canada" de 1973 consacrĂ©e aux origines de la Nouvelle-France. Par cette exposition, le pĂšre Le Grelle avait souhaitĂ© montrer "les liens historiques et religieux qui unissaient la France et le Canada". Son ouvrage Brouage-QuĂ©bec : foi de pionniers (1976), relatant la vie des aventuriers français du XVIIe siĂšcle, en particulier Samuel Champlain et Pierre Dugua de Mons (originaires de Brouage), dans la fondation de la 'Nouvelle France' est couronnĂ© par le prix Montcalm en 1977 et le prix Georges-Goyau (1978) de l'AcadĂ©mie française. « Rendre Ă  Dugua de Mons l’hommage auquel il a droit ne porte aucunement ombrage Ă  Champlain. Tout au contraire il est encourageant de voir la parfaite entente de ces deux hommes, l’un catholique et l’autre protestant, en vue de la crĂ©ation de QuĂ©bec, cause qui leur tient Ă  cƓur autant Ă  l’un qu’à l’autre. » a Ă©crit Maxime Le Grelle.

    Le déclin

    Le dĂ©clin de la trĂšs cosmopolite ville de Brouage commença vers le XVIIe siĂšcle. En raison de la baisse du niveau de la mer et Ă  dĂ©faut d'une riviĂšre drainante, l'horizon maritime s'Ă©loigna de plus en plus pour laisser place Ă  une Ă©tendue de marais, rendant Brouage dĂ©sƓuvrĂ©e dans ses principales activitĂ©s portuaires. L'ascension de la ville de Rochefort, ville voisine prĂ©fĂ©rĂ©e par Louis XIV et Colbert, plongea Brouage dans l'oubli. Les marais salants furent abandonnĂ©s, la ville commença Ă  tomber en ruine. De nombreux bĂątiments disparurent. De fait, les constructions n'ont jamais occupĂ© tout l'espace disponible Ă  l'intĂ©rieur des remparts.

    À la RĂ©volution, la citĂ© est le centre de dĂ©tention de plusieurs centaines de suspects courant 1793, puis des prĂȘtres rĂ©fractaires qui refusaient de jurer fidĂ©litĂ© Ă  la RĂ©publique, dĂ©portĂ©s aux pontons de Rochefort Ă  partir de 1794.

    En 1885, l'armée quitte définitivement Brouage.

    Le renouveau touristique

    Le , le gouvernement du Québec rendit hommage à Champlain en inaugurant un mémorial en son honneur devant sa maison natale.

    Depuis 1980, de lourds travaux de restauration ont été entrepris pour la mise en valeur du site. La Halle aux Vivres de Brouage est aujourd'hui un centre européen d'architecture militaire.

    En 2001, Diane Lemieux, ministre d'état à la culture du Québec, est venue à Brouage inaugurer un vitrail de l'église symbolisant les liens de son pays avec la cité saintongeaise.

    À l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de la ville de QuĂ©bec par l'enfant du pays Samuel de Champlain, de nombreuses festivitĂ©s ont Ă©tĂ© organisĂ©es Ă  Brouage en 2008.

    La Maison Champlain abritait depuis une exposition permanente dĂ©nommĂ©e Champlain, une aventure saintongeaise en AmĂ©rique. L'exposition interactive d'un coĂ»t de 2 210 500 euros a Ă©tĂ© financĂ©e conjointement par l'ambassade du Canada en France et par le conseil gĂ©nĂ©ral de la Charente-Maritime. Depuis le dernier trimestre 2011, La Maison Champlain est fermĂ©e en vue d'une rĂ©affectation.

    2017, La place forte de Brouage est devenue la 156e commune française à décrocher le label Les Plus Beaux Villages de France, un classement sélectif puisque seulement 20 % des communes candidates y sont admises. Elle devient la 5e ville honorée dans le département de la Charente-Maritime.

    Le , la commune fusionne avec Marennes pour former la commune nouvelle de Marennes-Hiers-Brouage dont la crĂ©ation est actĂ©e par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du [2].

    HĂ©raldique

    Blason Blasonnement :
    Mi-parti : au premier d'argent à la fasce bandée d'or et de gueules, au second d'argent aux trois chevrons de gueules ; sur le tout d'azur aux trois fleurs de lys d'or.
    Commentaires : Pour la commune fusionnée.
    Blason Blasonnement :
    Parti, le premier d'azur, Ă  trois fleurs de lis d'or, 2 et 1 ; le deuxiĂšme de gueules, Ă  un orle de chaĂźnes d'or passĂ©es en croix et en sautoir, chargĂ©es en cƓur d'une Ă©meraude au naturel.
    Commentaires : Blason de Brouage. Tel que rapportĂ© par Malte-Brun, dans la France illustrĂ©e (1883), oĂč il signale Ă©galement qu'il s'agit lĂ  d'une conjonction des armes de France et de Navarre.

    Administration

    Liste des maires

    Liste des maires délégués successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    janvier 2019 En cours Jean-Marie Petit DVD Retraité
    RĂ©Ă©lu pour le mandat 2020-2026
    Les données manquantes sont à compléter.
    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1988 ? Jean-Pierre Arnaud
    2001 2008 Jean-Pierre Martinet
    2008 2018 Jean-Marie Petit DVD Retraité

    RĂ©gion

    À la suite de la rĂ©forme administrative de 2014 ramenant le nombre de rĂ©gions de France mĂ©tropolitaine de 22 Ă  13, la commune appartient depuis le Ă  la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, dont le chef-lieu est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu Ă  la rĂ©gion Poitou-Charentes, dont le chef-lieu Ă©tait Poitiers.

    Intercommunalité

    Hiers-Brouage fait partie, comme six autres communes proches de Marennes, de la communauté de communes du Bassin de Marennes qui correspond aux sept communes du canton de Marennes.

    La commune participe Ă©galement Ă  divers regroupements communaux :

    • syndicat dĂ©partemental de construction et d'entretien de la voirie des communes de la Charente-Maritime ;
    • syndicat dĂ©partemental d'Ă©lectrification et Ă©quipement rural ;
    • syndicat des eaux de la Charente-Maritime ;
    • syndicat intercommunal pour la dĂ©moustication ;
    • syndicat mixte pour la restauration et l'animation du site de Brouage ;
    • syndicat mixte pour l'informatisation communale en Charente-Maritime ;
    • union des marais de la Charente-Maritime[16].

    Budget et fiscalité

    Le budget municipal principal 2006 totalisait 285 000 € d'investissement et 455 000 € de fonctionnement[17].

    La taxe d'habitation prélevée par la commune était en 2006 de 12,82 %, la taxe fonciÚre sur les propriétés bùties était de 23,82 % et la taxe professionnelle de 19,79 %[18].

    Urbanisme

    En 1999, 80,2 % des résidents de la commune étaient propriétaires de leurs logements (contre 63,2 % pour le département) et 14,2 % étaient locataires (contre 31,5 %)[19].

    Les deux villages de Hiers et Brouage sont constitués en trÚs grande majorité de pavillons (99,3 % contre 80,6 % pour le département) qui sont pour la plupart des résidences principales (76,8 % contre 71,8 % pour le département). L'habitat est donc ici typiquement rural avec ses maisons anciennes (40 % datent d'avant 1949) et grandes (70,8 % ont quatre piÚces et plus)[19].

    Jumelage et coopération

    Hiers-Brouage est jumelée avec :

    Drapeau du Canada Champlain (Canada), depuis 1973.

    DĂ©mographie

    Évolution dĂ©mographique

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[21].

    En 2016, la commune comptait 626 habitants[Note 2], en diminution de 4,43 % par rapport Ă  2010 (Charente-Maritime : +2,92 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    391413326372764804778901760
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    840742708695708766733687715
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    668663639534550546560514500
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    541519440476498472571627645
    2014 2016 - - - - - - -
    640626-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee Ă  partir de 2006[23].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Si l'on excepte la fusion des communes de Hiers et Brouage en 1825 qui a apporté un accroissement virtuel de population, la lente désertification de la commune, entamée au XVIIIe siÚcle, s'est poursuivie jusqu'au XXe siÚcle. On peut cependant assister à un redressement démographique depuis quelques années à la suite du renouveau de la citadelle de Brouage apportant tourisme, commerces et artisanat local.

    Pyramide des Ăąges

    Pyramide des Ăąges Ă  Hiers-Brouage en 1999[24] en pourcentage.
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,0
    Avant 1904
    0,0
    10,5
    1905-1924
    10,6
    16,8
    1925–1939
    20,1
    22,3
    1940-1954
    19,7
    23,2
    1955-1969
    19,7
    14,5
    1970-1984
    14,6
    12,7
    1985-1999
    15,4
    Pyramide des Ăąges en Charente-Maritime en 1999[25] en pourcentage.
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,1
    Avant 1904
    0,4
    8,2
    1905-1924
    12,0
    16,6
    1925–1939
    17,8
    19,4
    1940-1954
    18,9
    20,5
    1955-1969
    19,8
    18,6
    1970-1984
    16,3
    16,6
    1985-1999
    14,8

    La pyramide des ùges de la commune (figure de gauche) présente un déficit significatif des tranches d'ùges les plus jeunes par rapport à la moyenne départementale (figure de droite). Cette pyramide met en évidence une population vieillissante avec prédominance des classes d'ùge du baby-boom.

    Économie

    Chaque annĂ©e, ce sont 500 000 visiteurs du monde entier (avec une proportion notable de QuĂ©bĂ©cois) qui viennent Ă  Brouage. Le renouveau touristique de la place forte a permis l'implantation de nouveaux commerces (cafĂ©s, hĂŽtels, restaurants, tabac-presse, boulangeries
) et d'un artisanat local dĂ©veloppĂ©. La commune fait partie du rĂ©seau ville et mĂ©tiers d'art et le syndicat mixte pour la restauration et l'animation du site de Brouage a mis en place une vitrine des mĂ©tiers d'art au sein mĂȘme de la place forte. En 2007, prĂšs d'une trentaine d'artisans d'art Ă©taient prĂ©sents Ă  Brouage.

    On trouvait par ailleurs sur la commune deux entreprises de maçonnerie, une menuiserie, un peintre en bùtiment, un plombier et un garage pour la réparation automobile.

    Un petit port de pĂȘche le long d'un chenal permet Ă  la commune de dĂ©velopper mytiliculture et ostrĂ©iculture : Hiers-Brouage est sur le bassin des huĂźtres de Marennes-OlĂ©ron.

    Le taux de chÎmage sur la commune était de 11,8 % en 1999, supérieur au taux régional qui était de 11 %[26].

    Patrimoine et culture

    Patrimoine architectural

    Les fortifications de Brouage furent Ă©laborĂ©es par Robert de Chinon en 1575 et Pierre de Conti, sieur d'Argencourt remania l'enceinte en prĂ©servant le tracĂ© de Robert de Chinon, classĂ©e monument historique en 1888[27]. Pour tenir sur les marais, la place forte repose sur un plancher flottant de chĂȘne couvert de trois rangĂ©es de dalles de pierres cramponnĂ©es de fer et supportĂ© par des pieux enfoncĂ©s dans la vase et noyĂ©s de mortier de chaux.

    Les remparts

    Ils furent Ă©difiĂ©s avec les plans du cartographe Charles Leber du Carlo entre 1628 et 1633, et renforcĂ©s en 1689. La face extĂ©rieure est en pierre de taille, le reste en moellons liĂ©s par un mortier sable-chaux. Le haut du rempart est lui fait de briques : souvent dĂ©truit lors des attaques par les boulets de canon qui tentaient de passer par-dessus, c'Ă©tait plus rapide et moins coĂ»teux de reconstruire uniquement le haut en brique ; en outre, lorsqu'un boulet frappe un rempart, les Ă©clats sont moins dangereux s'il s'agit de brique que s'il s'agit de pierre. Les pierres des angles des bastions ont Ă©tĂ© cramponnĂ©es par des crochets de fer. Ils reprĂ©sentent une sorte de quadrilatĂšre de 2 080 m de pĂ©rimĂštre extĂ©rieur, renforcĂ© de huit bastions, chacun surmontĂ© de trois Ă©chauguettes. L'intĂ©rieur des remparts est constituĂ© de pierres de lest sur lesquelles Jacopolis a Ă©tĂ© fondĂ©e.

    • Remparts.
      Remparts.
    • Remparts et Ă©chauguettes.
      Remparts et Ă©chauguettes.
    • Port souterrain.
      Port souterrain.
    • Port souterrain.
      Port souterrain.

    Les portes

    Porte Royale.

    Elles furent construites en mĂȘme temps que les remparts d'Argencourt.

    • La porte Royale subsiste Ă  peu prĂšs intacte. Elle donnait accĂšs aux quais maritimes et Ă©tait protĂ©gĂ©e extĂ©rieurement par une petite enceinte Ă  pont-levis.
    • La porte d'Hiers a Ă©tĂ© presque entiĂšrement dĂ©molie et Ă©tait protĂ©gĂ©e par des ouvrages avancĂ©s.

    On pouvait aussi sortir de la ville par d'autres passages : deux poternes, la courtine de la mer, deux ports souterrains dans les flancs des bastions de La BrÚche et d'Hiers pour une navigation en barque dans les fossés.

    Les bĂątiments militaires

    Halle aux vivres.
    • La halle aux vivres comprenait un rez-de-chaussĂ©e et un Ă©tage. On y entreposait tout ce qui Ă©tait en tonneau : le vin, la biĂšre, la viande salĂ©e, etc. Le rez-de-chaussĂ©e pouvait contenir 700 barriques tandis qu'Ă  l'Ă©tage, un plancher de chĂȘne pouvait recevoir jusqu'Ă  300 tonnes de blĂ©. Le bĂątiment abrite actuellement une exposition du Centre europĂ©en d'architecture militaire.
    • Les hangars de la porte Royale, adossĂ©s aux courtines, recevaient, selon les Ă©poques, ateliers d'armuriers, de forgerons, magasins aux bois, aux affĂ»ts de canons, Ă©curies, etc.
    • La tonnellerie.
    • Les forges, adossĂ©es au bastion Royal.
    • Les magasins Ă  poudre, celui de François d'Espinay de Saint-Luc Ă  quatre arcs-boutants contenait 30 tonnes de poudre, celui de La BrĂšche, Ă©difiĂ© par Vauban en 1692, contenait 20 tonnes.
    • La Halle aux vivres.
      La Halle aux vivres.
    • IntĂ©rieur de la Halle aux vivres.
      Intérieur de la
      Halle aux vivres.
    • Magasin Ă  poudreSaint-Luc.
      Magasin Ă  poudre
      Saint-Luc.
    • Magasin Ă  poudreSaint-Luc.
      Magasin Ă  poudre
      Saint-Luc.

    Les bĂątiments disparus

    • Le palais du gouverneur reçut des hĂŽtes de marque comme Richelieu, Louis XIII, Marie Mancini

    • Les casernes furent construites en 1637. Elles Ă©taient composĂ©es de 72 chambres, abritant 648 hommes. Elles furent dĂ©truites en 1895.
    • L'hĂŽpital militaire, fondĂ© en 1611 et agrandi progressivement.
    • L'arsenal.
    • La prison.
    • Le moulin Ă  poudre.

    L'Ă©glise Saint-Pierre-et-Saint-Paul

    L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, avec le monument à la mémoire de Champlain à droite.

    L'Ă©glise Saint-Pierre-et-Saint-Paul est ouverte au culte en 1608, l'annĂ©e de la fondation de QuĂ©bec. D'un point de vue architectural, il s'agit d'un Ă©difice de transition entre le style gothique et le style Renaissance. Le clocher et une partie de la façade ont Ă©tĂ© repris Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle aprĂšs qu'une tempĂȘte eut causĂ© des dĂ©gĂąts Ă  cette partie de l'Ă©difice en 1731. Ainsi, le portail est-il teintĂ© d'influences classiques, lesquelles s'expriment par la prĂ©sence de pilastres et un fronton triangulaire.

    À l'intĂ©rieur, des vitraux retracent des Ă©pisodes de la fondation de la Nouvelle-France. L'un d'entre eux dĂ©peint la fondation de la ville de QuĂ©bec, tandis qu'un autre, offert par le Nouveau-Brunswick, reprĂ©sente le poste de l'Ăźle Sainte-Croix, fondĂ© en 1604 par Pierre Dugua de Mons[28]. Enfin, une autre verriĂšre Ă©voque la fondation de Jacopolis sur Brouage en 1555.

    L'Ă©glise Saint-Pierre-et-Saint-Vincent est ornĂ©e de vitraux tĂ©moignant des liens d’amitiĂ© qui unissent la France et le QuĂ©bec.

    Six des neuf vitraux sont l’Ɠuvre de l’artiste Nicolas Sollogoub.

    L'église abrite également une Vierge du XVIIIe siÚcle, un ex-voto représentant un navire du début du XXe siÚcle, ainsi que le tombeau de l'ancien gouverneur de la place de Brouage, Claude d'Assigné, marquis de Carnavalet, décédé le .

    En hommage au sacrifice de nombreux Canadiens pour la libération de la France en 1944, un casque de soldat canadien retrouvé à Dieppe est accroché au mur de l'église.

    AprĂšs ĂȘtre revenu de QuĂ©bec en 1629,Samuel de Champlain aurait priĂ© dans l'Ă©glise pour que le Canada pris par les Anglais soit restituĂ© Ă  la France en faisant vƓu de faire construire Ă  QuĂ©bec une Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă  Notre-Dame de Recouvrance. Ce vƓu se rĂ©alisa et une plaque commĂ©morative le rappelle dans l'Ă©glise : Ici Champlain a priĂ© et a Ă©tĂ© exaucĂ©.

    L'Ă©glise Saint-Hilaire

    L'Ă©glise Saint-Hilaire de Hiers.

    FondĂ©e au XIIe siĂšcle, l'Ă©glise Saint-Hilaire est le plus ancien monument de la commune. Construite sur l'ancienne Ăźle de Hiers, elle est une Ă©glise prieurale avant de devenir paroissiale. Le sanctuaire roman est presque entiĂšrement reconstruit au XVe siĂšcle, ainsi qu'en tĂ©moignent les fenĂȘtres ogivales Ă  remplage flamboyant, les voĂ»tes Ă  croisĂ©es d'ogives et la porte nord (aujourd'hui murĂ©e), surmontĂ©e d'un gĂąble en accolade. TrĂšs Ă©prouvĂ©e par les dĂ©prĂ©dations consĂ©cutives aux guerres de religion, elle est partiellement reconstruite au XVIIe siĂšcle, mais est amputĂ©e de plusieurs travĂ©es.

    La façade est la partie la plus récente de l'édifice et ne date que de 1862. Elle intÚgre un clocher de faible hauteur, surmonté d'une flÚche en ardoise.

    Tout comme l'Ă©glise Saint-Pierre, l'Ă©glise Saint-Hilaire est basĂ©e sur un plan rectangulaire Ă  trois vaisseaux. À quelques mĂštres du sanctuaire, une maison d'habitation conserve quelques Ă©lĂ©ments de l'ancien prieurĂ©, datĂ©s du XVIIe siĂšcle.

    BĂątiments modernes

    GlaciĂšre.
    • La glaciĂšre, bĂątiment disparu puis reconstituĂ© rĂ©cemment Ă  l'identique : constituĂ©e d'un rĂ©servoir artificiel semi-enterrĂ©. Le bĂątiment Ă©tait protĂ©gĂ© des variations climatiques par l'Ă©paisseur du bastion Richelieu (le mieux protĂ©gĂ© du vent et de la pluie) et par le choix de son ouverture au nord. Elle Ă©tait situĂ©e non loin de l'hĂŽpital qui Ă©tait grand consommateur de glace pour la prĂ©paration des remĂšdes. Elle permettait Ă©galement d'offrir aux hĂŽtes de marque des entremets et sorbets !
    • Le mĂ©morial Champlain ainsi que les jardins ont Ă©tĂ© financĂ©s par le QuĂ©bec.

    Marais de Brouage

    Nid de cigognes du marais de Brouage.
    Brouage au milieu des marais.
    Marais de Brouage en hiver.

    Le marais de Brouage est une zone classĂ©e Natura 2000. On y trouve notamment une faune riche mais souvent menacĂ©e : cistudes (Emys orbicularis, tortues d’eau douce menacĂ©es de disparition en Europe), lucanes (cerf-volant) et loutres[29].

    Ces marais sont surtout connus par le grand public pour abriter plus de 150 espĂšces d’oiseaux. C’est un lieu de nidification des hĂ©rons cendrĂ©s (Ardea cinerea), HĂ©ron pourprĂ© (Ardea purpurea) et aigrettes.

    Les cigognes blanches (Ciconia ciconia) y nichent depuis 1978. La région arrive en seconde position aprÚs l'Alsace pour l'accueil des cigognes[30].

    Culture

    Chaque année au mois d'août a lieu à Brouage les Sites en scÚne organisé par le conseil général de la Charente-Maritime qui est un festival d'arts de la rue et pyrotechnique au sein de la place forte.

    L'office de tourisme de Brouage propose des visites guidées de la place forte. Des veillées contées aux flambeaux ont parfois lieu en saison. De nombreuses expositions temporaires sont de plus proposées dans les divers bùtiments historiques de la cité.

    Tout au long de l'annĂ©e, de nombreuses manifestations sont proposĂ©es. En 2007 avaient lieu : chasse aux Ɠufs de PĂąques, jumping des citadelles (concours hippique), foire aux fleurs et produits rĂ©gionaux, randonnĂ©e pĂ©destre, concert des jeunes talents, dĂ©filĂ© Belle Époque, concours de chiens costumĂ©s, fĂȘte des moules et brocante gĂ©ante.

    Équipements ou services

    Exceptée une poste présente dans la commune, la plupart des services publics sont situés dans la ville de Marennes, toute proche.

    Transports

    Par la route, Hiers et Brouage ne sont distants que d'environ deux kilomĂštres par la D 2, petite route de marais qui les relie Ă  Marennes, au sud-ouest (Ă  km de Hiers) et Ă  MoĂ«ze, au nord-est (Ă  km de Brouage). Une intersection au centre du bourg de Hiers permet de rejoindre Beaugeay. La route D 123 reliant Marennes Ă  Rochefort, trĂšs frĂ©quentĂ©e l'Ă©tĂ©, longe le canal de la Charente Ă  la Seudre et coupe la commune au sud-est. La portion de cette route a Ă©tĂ© mise Ă  2 fois 2 voies dans la traversĂ©e de la commune et ne permet pas d'accĂ©der Ă  la citadelle.

    Les marais de Brouage sont également trÚs accessibles aux vélos. La voie verte de Cabariot à Brouage permet de rejoindre Rochefort par un chemin longeant les canaux[31]. Au lieu-dit Bellevue, la traversée du canal s'effectue grùce à un pont tournant.

    L'aĂ©roport de Rochefort-Saint-Agnant, Ă  10 km de Brouage, permet notamment des liaisons Ă  bas cout vers Londres.

    Enseignement

    La commune possÚde une école élémentaire située à Brouage.

    Vie locale

    Vie associative

    La commune compte quelques associations : club des anciens, association communale de chasse agréée, fédération nationale des anciens combattants en Algérie, association Aunis et Saintonge Brouage Quebec. l'Amicale des parents délÚves de l'école de Hiers-Brouage, le club photo "le HIC" .

    Environnement

    La communautĂ© de communes du Bassin de Marennes a mis en place une collecte sĂ©lective des emballages mĂ©nagers. Les dĂ©chets mĂ©nagers sont acheminĂ©s Ă  l’usine d’incinĂ©ration de Saint-Pierre-d'OlĂ©ron tandis que les emballages recyclables sont transportĂ©s au centre de tri de Rochefort.

    Personnalités liées à la commune

    Buste de Richelieu dans l'Ă©glise de Brouage.
    • Jacques de Pons, fondateur de Jacopolis sur Brouage en 1555.
    • Charles IX, roi de France, visita Brouage en 1565.
    • Henri de Navarre, futur roi de France, sĂ©journa Ă  Brouage en 1576.
    • Henri III roi de France, acquiert Brouage par Ă©change en 1578
    • Samuel de Champlain, nĂ© (peut-ĂȘtre) Ă  Brouage entre 1567 et 1574, navigateur, cartographe, explorateur, chroniqueur... et fondateur de la ville de QuĂ©bec en 1608.
    • Louis HouĂ«l, nĂ© Ă  Brouage, ami de Samuel de Champlain, conseiller du roi et rĂ©gisseur, a donnĂ© son nom Ă  la ville de RiviĂšre-Ouelle au QuĂ©bec.
    • Louis XIII, roi de France, visite Brouage en 1628.
    • Richelieu, cardinal, gouverneur de Brouage en 1627.
    • Pierre de Conti, seigneur de la Mothe d'Argencourt, ingĂ©nieur, rĂ©alise les nouvelles enceintes de Brouage entre 1628 et 1630 et entre 1633 et 1640.
    • Mazarin, cardinal, successeur de Richelieu, gouverneur de Brouage en 1653.
    • Marie Mancini, a sĂ©journĂ© Ă  Brouage entre septembre et , venant de La Rochelle oĂč son oncle Mazarin l'avait envoyĂ©e en juillet avec deux de ses sƓurs pour l'Ă©loigner de Louis XIV
    • Vauban, ingĂ©nieur et architecte militaire, modernise les bastions et le chemin de ronde en 1685.
    • Charles Trouard de Riolles (1743-1812), marĂ©chal de camp des armĂ©es de la RoyautĂ© y est dĂ©cĂ©dĂ©.
    • Charles Leber du Carlo, cartographe reconnu pour son plan de Brouage de 1627. Il est un ami intime de Samuel de Champlain.

    Notes et références

    Notes

    1. Certains y voient une appartenance gĂ©ographique au Midi de la France — en rĂ©fĂ©rence au « Midi atlantique » cher au gĂ©ographe Louis Papy - ainsi Hiers-Brouage comme le dĂ©partement de la Charente-Maritime peuvent ĂȘtre rattachĂ©s Ă  deux grands ensembles gĂ©ographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.

    Références

    1. Les gentilés de Charente-Maritime
    2. Fabrice Rigoulet-Roze, « ArrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 27 novembre 2018 portant crĂ©ation de la commune nouvelle Marennes-Hiers-Brouage », Recueil des actes administratifs spĂ©cial n°17-2018-023,‎ , p. 74-77 (lire en ligne [PDF])
    3. / Brouage au Grand site de France
    4. Treize villages unis pour le meilleur et pour le pire, article de Thomas Brosset paru dans Sud Ouest, 10 février 2011.
    5. Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984, p.21
    6. IFREMER : bassins de la Seudre et de Marennes
    7. Séisme d'Oléron sur le site du CEA.
    8. Le climat de la Charente-Maritime (Météo-France)
    9. Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
    10. Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
    11. Relevés météorologiques de La Rochelle, Charente-Maritime (17), de 1961 à 1990 (infoclimat.fr)
    12. Des vestiges du prieuré sont visibles à l'angle de la mairie de Hiers.
    13. Bassin de Marennes : Hiers-Brouage
    14. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne). p.325
    15. Emmanuel de Fontainieu, L'Hermione, de Rochefort à la gloire américaine, p.20, 2002 - (ISBN 2-908071-95-9)
    16. ASPIC : Hiers-Brouage (consulté en novembre 2007)
    17. MinistĂšre de l'Ă©conomie et des finances : Les comptes individuels des communes (budgets municipaux 2001 Ă  2006)
    18. Données taxe.com
    19. Recensement INSEE 1999
    20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
    23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
    24. Pyramide des Ăąges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
    25. Pyramide des Ăąges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
    26. INSEE, chiffres clés Hiers-Brouage
    27. MinistÚre de la Culture (France) : fiche sur Hiers-Brouage, consultée le 7 mars 2007
    28. Adrien BĂ©rubĂ©, « De l'Acadie historique Ă  la Nouvelle-Acadie : les grandes perceptions contemporaines de l'Acadie », Vie Française, QuĂ©bec, Conseil de la vie française en AmĂ©rique, no hors-sĂ©rie « Les Acadiens: Ă©tat de la recherche »,‎ , p. 198 (ISSN 0382-0262).
    29. Natura 2000 : les marais de Brouage
    30. Cigogne blanche sur le site de la LPO Charente-Maritime
    31. VĂ©loroutes voies vertes

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Marie Avril, giro, Il Ă©tait une fois Brouage, Ă©ditions 53&58, 2011
    • Michel Bernard, Brouage, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1967.
    • Nathalie Fiquet, François-Yves Le Blanc, Brouage, ville royale, Patrimoines Medias, 1996 (ISBN 2910137252)
    • Claude-Marie Vadrot, Les Marais du Brouage, Actes Sud, coll. « Conservatoire du Littoral », 2004 (ISBN 2742751556)
    • Lucien Pledy, Brouage et Marie Mancini, La Decouvrance Editions, coll. « Amateur averti », 2006 (ISBN 2842654277)
    • Collectif, Brouage ville royale et villages du golfe de Saintonge, Patrimoines Medias, 1997 (ISBN 291013721X)
    • Thierry Sauzeau, Brouage, Geste Ă©ditions, 2008 (ISBN 9-782845-614451)
    • Jimmy VigĂ©, Brouage histoire visite, 1960
    • L. Poivert Les martyrs des Pontons Rochefort L'Ile Madame Brouage, 1926
    • Eliane et Jimmy VigĂ©, Brouage, ville d'histoire et Place forte, Imprimerie Bordessoules, 1989
    • Eliane et Jimmy VigĂ©, Brouage, capitale du sel et patrie de Champlain, Imprimerie Bordessoules, 1990
    • Collectif, Emile Ducharlet, Jimmy VigĂ©, Monique Duval, Guy-Marie Oury, Samuel Champlain, enfant de Brouage (1570-1635), ComitĂ© du MĂ©morial & Amis de La Lucarne Ovale, 2007.
    • Emile Ducharlet, Brouage au temps des prisons, ComitĂ© du MĂ©morial & Amis de La Lucarne Ovale, 2008.
    • Emile Ducharlet, Si Brouage m'Ă©tait contĂ©, Amis de La Lucarne Ovale, 2021.
    • Thierry, Éric, Samuel de Champlain: Espion en AmĂ©rique, 1598-1603, QuĂ©bec, Septentrion, 2013, 220p.

    Articles connexes

    Liens externes

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