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Gare de la reconstruction

Les gares de la reconstruction sont un ensemble de gares construites, en Belgique et en France, au lendemain de la Première Guerre mondiale pour remplacer des bâtiments détruits ou gravement endommagés lors du conflit. Un certain nombre de ces gares possédaient un plan ou des éléments communs entre-elles qui ont été utilisés uniquement pour ces gares ; elles sont désignées « bâtiment type Reconstruction ».

La gare de Hansbeke, une gare standard belge construite en 1923 et démolie en 2016.
La gare de Templeuve, une gare standard des Chemins de fer du Nord.

Destructions causées par la guerre

De nombreuses gares ont été détruites lors de la guerre, certaines lors de bombardements (comme celles de Nieuport) ou de combats, maison par maison, mais il y a aussi eu un grand nombre de gares incendiées par les Allemands lors de leur retraite (par exemple Visé). Des bâtiments provisoires, parfois de vieux wagons, serviront de gare temporaires et, une fois que les besoins prioritaires de la reconstruction auront été réglés, de véritables gares remplaceront la plupart de ces structures temporaires.

Sous l'occupation, les Allemands édifièrent des structures temporaires pour remplacer certaines gares détruites et, exceptionnellement, des bâtiments en dur (Audun-le-Roman a reçu une nouvelle gare peu après l'invasion).

Le rattachement à la Belgique des cantons de l'Est et la réintégration de l'Alsace et de la Lorraine à la France apportent à ces deux pays plusieurs lignes construites par les Allemands dont les gares ont parfois été endommagées lors de la guerre. Certaines de ces lignes sont des lignes militaires dont les bâtiments, lorsqu'ils sont encore debout, sont le plus souvent des structures en bois.

La Seconde Guerre mondiale occasionnera de nouvelles destructions de gares mais aucun plan standard ne sera employé pour les gares reconstruites après 1945, du moins en Belgique.

En Belgique

Les bâtiments temporaires

Ces bâtiments d'un seul niveau sont de forme et de matériaux différents et sont parfois des structures de ré-emploi. Un certain nombre de ces gares était construits en bois ou en pans de bois hourdés de brique.

La pratique des gares provisoires n'est pas nouvelle dans les chemins de fer belges et remonte parfois à la construction des lignes dans les années 1830-1870. Un certain nombre de gares provisoires (de la reconstruction et aussi d'avant-guerre[1]) resteront employées jusque dans les années 1960 (Denderleeuw et Ypres par exemple).

Dans de rares cas (Auvelais[2], Staden, etc.) le bâtiment de la gare, gravement endommagé, est uniquement reconstruit en partie en conservant seulement le rez-de-chaussée ou en utilisant une aile de l'ancien bâtiment.

La gare d'Elouges, une gare type 1873[3], a perdu son étage à une époque inconnue tandis qu'un logement de fonction se rajoute dans le prolongement du bâtiment[4]. Peut-être s'agit-il de la conséquences d'une destruction survenue durant la Première guerre.

Les gares standard

voies, quais et abris
Un certain nombre de gares standard belges, comme celle de Kortemark, avaient un seul Ă©tage.

Ces gares étaient les plus nombreuses ; elles ont été construites par les Chemins de fer de l'État belge au début des années 1920 en Flandre-Occidentale, en Flandre-Orientale et dans le Hainaut[5]. Toutes ces gares remplacent un bâtiment détruit ou trop gravement endommagé par le conflit à l'exception de la gare de Nijlen, construite en 1924 pour remplacer un bâtiment vétuste, qui survécut au conflit, mais dont le remplacement était déjà programmé avant 1914[6].

Contrairement aux gares standard d'avant-guerre qui avaient un plan identique et dont seule la longueur de l'aile servant de salle d'attente variait, les nouvelles gares standard emploieront une plus grande variété de formes selon les nécessités du lieu et les choix de leur architecte. En outre, rompant avec la pratique, une grande partie d'entre-elles sont dépourvues d'étage, ce qui était rare pour les gares d'avant-guerre.

Malgré ces différences, elles possédaient de nombreux points communs. Elles étaient réalisées en briques (généralement en brique rouge) avec de grandes fenêtres étroites groupées par 2 ou 3, le plus souvent, surmontées de vasistas à arcs bombés et, sauf exception, des toitures à demi-croupes et de multiples pignons. Le logement de fonction des gares à deux niveaux possède le plus souvent une disposition en T renversé et de petites fenêtres décalées au niveau des escaliers. Le toit est en tuiles et presque chaque angle (pignons, chiens-assis, transitions) possède des demi-croupes[5]. Alors qu'avant-guerre, la grande majorité des gares belges possédaient une marquise, aucune des gares de cette famille n'en reçut à sa construction.

Elles offrent une ressemblance frappante avec la gare d'Adinkerque - La Panne érigée en 1913 par l'architecte Joseph Viérin dans un style qui mélange modernisme et architecture traditionnelle et emploie de nombreuses fenêtres groupées sous une toiture comportant plusieurs demi-croupes. Bien que située près du front, cette gare a survécu au premier conflit mondial et existe toujours.

Plusieurs architectes réalisent les plans de ces gares entre 1921 et 1925 et leurs noms n'ont pas toujours été retrouvés : A. Desmet et N. Richard sont responsables de la plupart d'entre-elles tandis que la gare d'Avelgem est réalisée par P. Ongenae, chef de section aux Chemins de fer de l'État belge.

Gare de Boezinge, côté rue.

Les autres bâtiments annexes (halle à marchandises, toilettes...) qui durent être reconstruits le seront également dans ce style, un exemple bien conservé est le bâtiment à usages divers de la gare de Poperinge, ou la halle à marchandises de la gare de Wevelgem. On en retrouve parfois à côté d'une gare d'avant-guerre qui a survécu au conflit, notamment à Poperinge et vice-versa (par exemple à Zarren).

Variantes

De nombreuses variantes existent et un certain nombre de gares étaient uniques ou légèrement différentes entre elles. La liste des gares est classée par taille, en partant des gares les plus petites. Sauf mention contraire, toutes les gares sont en briques rouges, munies de fenêtres à vasistas et de toiture à croupes.

Langemark, côté quai.
Gare de Bissegem, côté rue.
Westrozebeke, côté rue.
Petites gares Ă  un Ă©tage
  • Kortemark sur la ligne 73[7]. Gare de plan rectangulaire comportant une partie haute Ă  trois travĂ©es (triples ou quadruples)[8] quasi symĂ©trique (sauf la toiture qui se termine en bâtière d'un cĂ´tĂ©), et une aile plus basse d'une travĂ©e servant de magasin pour les colis[9]. Gare toujours active.
  • Wervicq sur la ligne 69. Version agrandie du bâtiment que l'on retrouve Ă  Boezinge[10], elle prĂ©sente, cĂ´tĂ© rue, cinq travĂ©es doubles (dont deux encadrant l'entrĂ©e et surmontĂ©es par une grande lucarne) et une porte pour le magasin ; cĂ´tĂ© voies, trois travĂ©es doubles, trois portes et pas de pignon[11]. Le bâtiment, qui est classĂ©, a rĂ©cemment Ă©tĂ© fermĂ© aux voyageurs et proposĂ© Ă  la vente[12].
  • Boezinge[13] sur la ligne 63. Il s'agit d'une gare Ă  un niveau de plan rectangulaire comportant trois travĂ©es (doubles ou triples), une toiture sous bâtière longitudinale avec une grande lucarne au centre, lĂ©gèrement sur la droite, (cĂ´tĂ© rue) et une lucarne dĂ©centrĂ©e Ă  droite (cĂ´tĂ© quai)[8]. Cette gare existe toujours et sert de maison de jeunes[13].
  • Langemarck[14] sur la ligne 63. Identique Ă  la gare de Boezinge. Le bâtiment existe toujours a Ă©tĂ© transformĂ© en caserne de pompiers[15].
  • Moorslede-Passendale[16] sur la ligne 64. Identique Ă  celle de Boezinge. Bâtiment dĂ©moli.
  • Pervyze sur la ligne 74. Identique Ă  celle de Boezinge mais Ă  la disposition des lucarnes inversĂ©e (Ă  gauche sur chaque façade)[8]. Reconvertie en habitation et fortement altĂ©rĂ©e[17] - [18].
  • Poelcappelle[19] sur la ligne 63. Identique Ă  celle de Boezinge. Reconvertie en habitation[20].
  • Vlamertinge[21] - [22] sur la ligne 69. Identique Ă  celle de Boezinge. Magnifiquement restaurĂ©e[22], elle a Ă©tĂ© reconvertie en restaurant.
  • Warneton[23] sur la ligne 67. Identique Ă  celle de Boezinge. Reconvertie en club de sport[24].
  • Zarren sur la ligne 73[25]. Identique Ă  celle de Pervyze. DĂ©molie en 1979[26] - [25].
  • Bissegem[27] - [28] sur la ligne 69. Halte de plan rectangulaire comportant quatre travĂ©es (doubles ou triples) dont une servant de magasin pour les colis[8]. Toiture Ă  demi-croupes longitudinale sans lucarne ni chien-assis[28]. RĂ©cemment fermĂ©e et convertie en cafĂ©[29].
  • Houthem sur la ligne 69. Halte comportant une partie Ă  toit haut Ă  deux travĂ©es et une partie lĂ©gèrement plus basse, plus Ă©troite cĂ´tĂ© rue, de deux travĂ©es servant de bureau et de magasin. CĂ´tĂ© quai, la façade est rectiligne ; cĂ´tĂ© rue, le raccord entre les deux parties se fait par une toiture Ă  croupe et un raccord Ă©troit en L comprenant la porte d'accès (qui est perpendiculaire au reste de la façade[30]). Bâtiment dĂ©moli.
Wervicq, côté rue.
  • Pont-Rouge sur la ligne 67[31]. Identique Ă  celle de Houthem mais disposition inversĂ©e[8]. Reconvertie en habitation et fortement altĂ©rĂ©e[31].
  • Ramskapelle sur la ligne 74. Identique Ă  celle de Houthem. Bâtiment dĂ©moli.
  • Westrozebeke[32] sur la ligne 63. Identique Ă  celle de Houthem. Reconvertie en habitation[33], elle est la seule de ces quatre haltes Ă  avoir conservĂ© sa disposition d'origine, très particulière.
Gares standard Ă  deux Ă©tages

Ces gares variaient quelque peu entre-elles et étaient munies d'un logement de fonction à deux niveaux en T renversé possédant côté voies possédant deux travées triples au rez-de-chaussée, une double et une triple au premier étage et un pignon surplombant la travée triple. Côté rue, les travées triples sous le pignon sont remplacées par une porte et une cage d'escalier à fenêtres décalées (dont la disposition varie légèrement de gare en gare), le reste de la façade est identique côté rue et se prolonge par un appentis de service. L'aile à un seul étage contenant la salle d'attente varie en longueur (entre 2 et cinq groupes de travées) mais comporte toujours au moins un chien assis et une lucarne à pans-coupés à l'extrémité surplombant la dernière travée. Tous les angles de la toiture sont à demi-croupes.

Gare d'Eine, côté quai.
Zonnebeke avant rénovation.
Gare de Tronchiennes.
  • Eine[34] sur la ligne 86 (construite en briques brunes avec bandeaux de brique jaune). Le logement de fonction Ă  gauche. L'aile basse comporte deux travĂ©es triples et une simple sous le pignon (porte du magasin) cĂ´tĂ© quai ; une triple, un porche d'entrĂ©e et une double cĂ´tĂ© rue[35]. Elle existe toujours, reconvertie en agence immobilière.
  • Oostkerke sur la ligne 73[36] - [37]. Le logement de fonction est Ă  droite ; l'aile basse comporte de chaque cĂ´tĂ© deux travĂ©es triples et une double sous la lucarne. Elle a Ă©tĂ© reconvertie en logement[38].
  • Zonnebeke sur la ligne 64. Le bâtiment, en tous points identique Ă  la gare d'Oostkerke, a Ă©tĂ© converti en caserne de pompiers (fenĂŞtres murĂ©es)[39]. En 2010, est reconvertie en maison de jeunes et a Ă  l'occasion Ă©tĂ© restaurĂ©e en Ă©tat d'origine[40].
  • Hansbeke sur la ligne 50A[41] (briques brunes avec bandeaux de brique jaune)[42]. Le logement de fonction est Ă  gauche et lĂ©gèrement diffĂ©rent ; l’aile basse est pratiquement identique Ă  celle de la gare d'Oostkerke. Elle fut dĂ©molie en 2016 lors de la mise Ă  quatre voies de la ligne.
  • Tronchiennes[43] sur la ligne 50A. En tous points identique Ă  la gare de Hansbeke[44], elle a Ă©tĂ© dĂ©molie en 2011 pour la mise Ă  quatre voies de la ligne.
  • Hollain sur la ligne 88[45] (briques rouges et bandeaux de pierre). Le logement de fonction est Ă  droite ; l’aile basse comporte de chaque cĂ´tĂ© trois travĂ©es doubles (dont une sous la lucarne) et une triple[45]. Elle a Ă©tĂ© reconvertie en habitation et en local associatif.
  • Willemeau-Froidmont sur la ligne 88A[46] (briques rouges et bandeaux de pierre). Le logement de fonction est Ă  droite ; l’aile basse possède trois travĂ©es doubles (dont une sous la lucarne, deux encadrant la porte d'entrĂ©e) et une triple. Convertie en magasin et fortement altĂ©rĂ©e[46].
  • Dottignies sur la ligne 85[47] (briques rouges et bandeaux de pierre). Logement de fonction Ă  droite, aile basse de trois travĂ©es doubles (dont une sous la lucarne), une triple et une simple, deux chiens-assis. Disposition diffĂ©rente cĂ´tĂ© rue et cĂ´tĂ© quai. Convertie en Ă©cole maternelle et en habitation[24].

Variante simplifiée : ces quatre gares ont un logement de fonction de forme proche mais avec une aile basse de service se prolongeant au-delà du logement de fonction. La plupart des fenêtres sont en une seule partie et sont à linteau droit ou arc bombé. L'aile basse servant de salle d'attente est petite et possède en son centre un porche surmonté d'une lucarne à demi-croupe.

  • Ligne sur la ligne 94[48]. Logement de fonction Ă  droite muni d'une aile de service d'au-moins deux travĂ©es. Aile basse de quatre travĂ©es. Gare fermĂ©e et dĂ©molie[49].
  • Pecq sur la ligne 87[50]. Logement de fonction Ă  droite muni d'une aile de service Ă  une travĂ©e prolongĂ©e par une aile Ă  toit plat. Aile basse de trois travĂ©es servant de salle d'attente. Bâtiment reconverti en logement[50].
  • Ruien sur la ligne 85[51]. Logement de fonction Ă  droite muni d'une aile de service de trois travĂ©es dont les deux dernières sont plus basses et Ă©galement coiffĂ©es d'une toiture Ă  croupes. Aile basse de quatre travĂ©es servant de salle d'attente[52]. Gare fermĂ©e et dĂ©molie par après[53].
  • Templeuve sur la ligne 75A. Logement de fonction Ă  droite avec une petite aile de service Ă  toit en appentis. Aile basse de quatre ou cinq travĂ©es[54]. Gare fermĂ©e et reconvertie en habitation[24].
Bâtiments de la gare de Rumes (gare provisoire au premier plan).
Autres gares
Gare de Nijlen.
Avelgem, côté voies.
Gare de Comines.
  • Grammene sur la ligne 73[55]. Logement de fonction Ă  droite muni d'une toiture sous bâtière en L avec une lĂ©gère excroissance sous bâtière cĂ´tĂ© voies. Aile basse sous bâtière sans lucarne de deux travĂ©es triples et une simple[56]. Gare fermĂ©e et reconvertie en habitation[55] ; l'existence d'un bâtiment de gare antĂ©rieur est incertaine.
  • Rumes, gare-frontière sur la ligne 88A, fermĂ©e et reconvertie en deux logements. Petite gare symĂ©trique sans salle d'attente (celle-ci se trouvait dans la gare provisoire construite en 1918). Le bâtiment de gare en forme de H comporte deux parties absolument symĂ©triques[57] (logement de fonction du chef de gare et de la douane) en T renversĂ©. Pignons transversaux Ă  colombages et disposition diffĂ©rente de chaque cĂ´tĂ© :
    • cĂ´tĂ© rue : sous le pignon, une travĂ©e triple au rez-de chaussĂ©e et une grande fenĂŞtre au premier Ă©tage ; au centre, une travĂ©e triple (porte d'entrĂ©e), une cage d'escalier Ă  fenĂŞtres dĂ©calĂ©es et un chien-assis (partagĂ© entre les deux moitiĂ©s de gare).
    • cĂ´tĂ© quai : sous le pignon, une paire de travĂ©es au rez-de chaussĂ©e et une travĂ©e double au premier Ă©tage ; au centre, une grande fenĂŞtre au rez-de chaussĂ©e et une travĂ©e double au premier Ă©tage.
  • BlĂ©haries, gare frontière sur la ligne 88. Absolument identique Ă  la gare de Rumes, elle ne possĂ©dait pas non plus de salle d'attente car celle-ci Ă©tait situĂ©e dans le bâtiment provisoire d'après-guerre[58]. Bâtiment dĂ©moli.
  • Nijlen, sur la ligne 15 dans la province d'Anvers[59]. Ce n'est pas une vraie gare de la reconstruction car elle remplace un bâtiment vĂ©tuste qu'il Ă©tait prĂ©vu de dĂ©molir avant-guerre. AttribuĂ©e Ă  l’architecte P.J. Rooms, elle est construite en brique brune avec bandeaux de brique jaune et dĂ©s de pierre, elle est identique au plan standard mais avec une toiture et des pignons sous bâtière au lieu des demi-croupes. Logement de fonction disposĂ© Ă  droite, aile basse d'une travĂ©e triple, trois doubles (dont deux encadrant la porte des voyageurs) et une triple servant de magasin sous la lucarne Ă  pignon[60]. Bâtiment rĂ©cemment vendu.
  • Avelgem sur la ligne 83. Gare standard Ă  deux niveaux en brique rouge et bandeaux de pierre avec une très longue aile basse, deux grandes lucarnes sous toiture transversale et en tout six travĂ©es triples (dont une sous chaque lucarne) et trois simples (deux d'entre-elles sont remplacĂ©es par un porche cĂ´tĂ© rue), et deux chiens-assis[61]. Bâtiment classĂ© occupĂ© par la croix rouge et des services communaux[62].
  • Comines sur la ligne 69. Ce bâtiment monumental en sept parties quasi-symĂ©triques (près de 16 travĂ©es) est la plus grande des gares « reconstruction » rĂ©alisĂ©e en Belgique. Elle ne comporte qu'un seul niveau, mais des combles importantes. La partie centrale prĂ©sente, cĂ´tĂ© rue, une verrière très haute. Façade continue cĂ´tĂ© quai et façade possĂ©dant une double avancĂ©e cĂ´tĂ© rue[63]. Bâtiment utilisĂ© comme Ă©cole de musique et bâtiment de service par la SNCB (le guichet est fermĂ© depuis 2013).

Reprise de plans d'avant-guerre

Gare de Boussu.
Gare de Zingem.

Quelques gares nouvelles érigées après la Première Guerre mondiale reprenaient, quasiment à l’identique, les plans standard utilisées avant-guerre, plus précisément le plan type 1895.

Un certain nombre de détails, notamment la forme des fenêtres et les frises moins élaborées, les différencient des gares d'avant-guerre mais ces gares type 1895 d'après-guerre n’étaient non plus pas pareilles entre-elles.

Seules trois gares de la sorte seront construites, ce qui les rend beaucoup plus rares que les gares standard de la reconstruction.

  • La gare de Boussu[64] sur la ligne 97 : toutes les ouvertures sont surmontĂ©es d'arcs bombĂ©s (sauf la baie au pignon de l'aile de service). Aile basse Ă  gauche de six travĂ©es disposĂ©e Ă  gauche. Depuis la fermeture du guichet, la gare est en cours de reconversion pour accueillir des services communaux[65].
  • La gare d'Olsene[66] sur la ligne 75 : fenĂŞtres gĂ©minĂ©es Ă  linteau droit au premier Ă©tage[67]. Aile basse Ă  droite de trois travĂ©es[68]. Gare fermĂ©e en 1978 et dĂ©molie.
  • La gare de Zingem[69] sur la ligne 86 : fenĂŞtres normales sauf celles de la gage d'escalier qui sont de petites fenĂŞtres dĂ©calĂ©es. Bâtiment reconverti en habitation depuis la fermeture du guichet[70].

Autres types de gares

Plusieurs gares recourent à un modèle unique, différent des plans standards.

  • La gare d'Ollignies, dĂ©truite durant la guerre[71], reçoit un nouveau bâtiment après la fin du conflit. Il s'agit d'un bâtiment en briques de style balnĂ©aire d'un Ă©tage (sous les combles) de plan rectangulaire surmontĂ© par une toiture très complexe composĂ©e de trois volumes mansardĂ©s surmontĂ©s d'un toit Ă  croupes[71]. Le volume central comporte un pignon transversal Ă  colombages et le reste de la toiture possède de nombreuses lucarnes et un chien-assis Ă  colombages cĂ´tĂ© rue[71] ; l'aile gauche servait de salle d'attente pour les voyageurs (deux travĂ©es) et de magasin pour la rĂ©ception et l'expĂ©dition des colis (une travĂ©e). Après sa reconversion, la gare, très bien prĂ©servĂ©e, a vu disparaĂ®tre la porte et les petites fenĂŞtres de l'ancien magasin Ă  colis au profit de grandes fenĂŞtres identiques Ă  celles de la salle d'attente.
  • La gare de Herve, dĂ©truite lors de l’invasion[72], reçoit un nouveau bâtiment dĂ©finitif en 1926[73]. Il est constituĂ© d'une longue aile basse de dix travĂ©es Ă  linteau droit (dont une triple) sous bâtière longitudinale avec un porche sous pignon faisant saillie cĂ´tĂ© rue[74]. Un logement de fonction en L, de deux niveaux, ayant un aspect diffĂ©rent est accolĂ© Ă  la gare, lĂ©gèrement en retrait.
  • Les gares de Waregem[75] et Deinze[76], dĂ©truites lors du confit, reçurent chacune un bâtiment très proche : ce long bâtiment sans Ă©tage, rĂ©alisĂ© en brique, comporte une dizaine de travĂ©es (celui de Deinze est plus long). L'aspect de ces bâtiment Ă©tait plus rustique que celui des gares standard mais des contreforts dĂ©coratifs ainsi que les motifs en « Z » des briques des pignons semble ĂŞtre une Ă©vocation de l'architecture locale, notamment des anciennes fermes. Ces deux gares ont Ă©tĂ© dĂ©molies et remplacĂ©es dans les annĂ©es 1970.
  • Ollignies, cĂ´tĂ© rue : la dernière fenĂŞtre Ă  gauche Ă©tait plus petite, cette partie servait aux colis.
    Ollignies, côté rue : la dernière fenêtre à gauche était plus petite, cette partie servait aux colis.
  • Pignon Ă  colombages en bĂ©ton ; de nombreux dĂ©tails sont communs avec les gares standard.
    Pignon à colombages en béton ; de nombreux détails sont communs avec les gares standard.
  • Ollignies, cĂ´tĂ© quais ; Ă  gauche, l'ancien bâtiment des toilettes et la cour.
    Ollignies, côté quais ; à gauche, l'ancien bâtiment des toilettes et la cour.
  • Herve, cĂ´tĂ© rue.
    Herve, côté rue.
  • Herve ; Ă  droite, l'ancien logement de fonction.
    Herve ; Ă  droite, l'ancien logement de fonction.

En France

Chemins de fer de l'Est

La grande gare de Saint-Erme, côté voies.

Pour remplacer les gares détruites pendant le conflit, la Compagnie des chemins de fer de l'Est continua la construction des plans de gares « type 1903 » créés par l'architecte Paul-Adrien Gouny[77] - [78] entre 1902 et 1903[79] - [80]. Le dessin d'avant-guerre et le nombre de matériaux employés pour la façade furent légèrement simplifiés par souci d'économie. De telles gares ont été construites jusque dans les années 1930[81].

La halte de Courcy-Brimont, côté voies.

Trois plans types, très semblables, ont été choisis :

  • Un bâtiment, utilisĂ© pour les gares de grande ou moyenne importance, qui comportait un corps de logis en « T » de deux niveaux servant de logement de fonction avec une toiture Ă  demi-croupes ; une aile basse sans Ă©tage servant de salle d'attente gĂ©nĂ©ralement munie de cinq travĂ©es sous bâtière longitudinale, sans demi-croupes (ce qui pouvait permettre d'allonger ultĂ©rieurement le bâtiment).
  • Un bâtiment, utilisĂ© pour les gares de faible ou de moyenne importance, avec un Ă©troit logement de fonction de deux niveaux sous toiture longitudinale prolongĂ© par une annexe servant de porche et de cage d'escalier. Une aile basse, sans Ă©tage, sert de salle d'attente. La toiture de l'ensemble est Ă  demi-croupes, Ă©galement appelĂ© toiture Ă  croupe Ă  pans retroussĂ©s[80].
  • Les haltes avaient un aspect extĂ©rieur proche du second plan type avec des toitures Ă  demi-croupes. Le logement de fonction, copiĂ© sur les maisons de garde type 1903[77] - [78] est plus petit ; il se prolonge par une aile basse pour les voyageurs et les colis dotĂ©e de deux travĂ©es ou d'une travĂ©e et demie[82].

Ces bâtiments partagent un grand nombre d'éléments en commun (forme générale, portes et fenêtres, arcs bombés surmontés de brique, couleur des ornements et des enduits...). Le plan type des gares moyennes est le plus répandu des trois.

Certaines gares (Avize, Raucourt, Laifour...) ont une disposition légèrement différente du logement de fonction en raison de la configuration du terrain. Le plan type des grandes gares est le seul à s'écarter fortement du plan type d'avant-guerre, lequel avait notamment été utilisé à Crécy-la-Chapelle et Jœuf - Homécourt.

Le plan des maisons de garde-barrière type 1903 sera repris à l'identique pour la reconstruction des maisons de garde détruites lors du conflit. L'aspect extérieur et la disposition sont en tous points identiques au corps de logis des haltes type 1903[81].

Autres gares Est semblables

La gare de Rouvroy-L'Échelle, construite avant 1914.
La halte de Jaulny, construite après-guerre.

Le fait que ces bâtiments étaient déjà construits avant-guerre peut porter à confusion, toutefois, le nombre de bâtiments réalisés avant-guerre est relativement faible car la plupart des lignes, et des gares, de l'Est avaient déjà été achevées avant l'adoption de ce plan. Les gares construites entre 1903 et 1914 se distinguent par la présence de percements plus grands et rapprochés ainsi que par l'usage de matériaux plus nobles (pierre de taille, moellons...)[80].

La portion Onville - Lérouville de ligne de Lérouville à Metz-Ville est un cas particulier : située en zone de guerre, elle a en partie été construite après le conflit (inaugurée en 1931 entre Lérouville et Thiaucourt) tandis que la portion Thiaucourt - Onville, qui était une simple antenne à voie unique avant-guerre, a été reconstruite. Plusieurs photographies d'époque montrent que des haltes comme Waville et Rembercourt étaient toujours debout après le conflit mais les bâtiments, très petits, ont par la suite été démolis et remplacés par des haltes de même type que celles de la reconstruction[82]. Il en va de même pour la gare de Thiaucourt. La ville de Thiaucourt avait beaucoup souffert durant la guerre mais le bâtiment d'origine de la gare apparaît toujours sur une carte postale des années 1920 montrant, au premier plan, le chantier de prolongation de la ligne[83].

Chemins de fer du Nord

La Compagnie des chemins de fer du Nord avait vu beaucoup de ses gares détruites lors du conflit et réalisa plan type standard pour les bâtiments voyageurs de ses gares secondaires. Certaines grandes gares comme celle de Saint-Amand-les-Eaux, Albert ou Senlis reçurent un bâtiment unique, de style local.

Les grandes gares

  • Galerie de photographies
  • Senlis.
    Senlis.
  • Saint-Amand-les-Eaux : style nĂ©o-flamand.
    Saint-Amand-les-Eaux : style néo-flamand.
  • Albert :style nĂ©o-flamand.
    Albert :
    style néo-flamand.
  • Anor :construit entièrement en bĂ©ton, toit arrondi.
    Anor :
    construit entièrement en béton, toit arrondi.
  • Noyon :style moderniste.
    Noyon :
    style moderniste.

Bâtiments standard

Le type de bâtiment standard, d'aspect fonctionnel, était très différent des anciennes gares secondaires du Nord qui avaient un plan symétrique. Il était constitué de deux parties :

  • Une longue aile basse, de dimensions variables sous toit en bâtière longitudinale servant de bureau, de salle d'attente et de consigne
  • Une partie haute servant de logement pour le chef de gare Ă  deux travĂ©es sous toit en bâtière

Contrairement aux gares anciennes qui donnaient directement sur le quai plupart de ces gares furent érigées en retrait par rapport à la voie. En outre, on observe une grande variété de matériaux et de décorations en façade, alors que les gares d'avant-guerre avaient des façades uniformes.

Le logement de fonction était beaucoup plus spacieux que celui des anciennes gares et comportait deux niveaux entièrement dévolues au personnel[84]. Sauf sur les petites gares, il était plus large que l'aile basse.

  • Galerie de photographies
  • Templeuve : brique rouge et frise de briques blanches.
    Templeuve : brique rouge et frise de briques blanches.
  • Chaulnes, cĂ´tĂ© voies avec sa marquise d'origine.
    Chaulnes, côté voies avec sa marquise d'origine.
  • La petite gare de Couvron, cĂ´tĂ© cour.
    La petite gare de Couvron, côté cour.
  • Landrecies : linteaux droits en bĂ©ton et damier de briques.
    Landrecies : linteaux droits en béton et damier de briques.
  • Biache-Saint-Vaast : façade recouverte d'enduit avec de faux colombages en bĂ©ton.
    Biache-Saint-Vaast : façade recouverte d'enduit avec de faux colombages en béton.
  • La gare de Crouy : façade en pierre de taille d'aspect nĂ©oclassique.
    La gare de Crouy : façade en pierre de taille d'aspect néoclassique.
  • Achiet-le-Grand emploie la pierre (ou le parpaing) avec une frise de briques peintes.
    Achiet-le-Grand emploie la pierre (ou le parpaing) avec une frise de briques peintes.
  • Moreuil ; ces nouvelles gares Ă©taient souvent disposĂ©es loin des voies principales.
    Moreuil ; ces nouvelles gares étaient souvent disposées loin des voies principales.

Petits bâtiments

Pour remplacer les bâtiments de halte détruits, les Chemins de fer du Nord construisirent plusieurs types de bâtiments :

  • une variante plus faiblement dimensionnĂ©e des gares standard (voir ci-dessus) ;
  • un bâtiment Ă  Ă©tage, de trois travĂ©es, sans ailes, qui ressemble fortement au modèle d'avant-guerre pour les petites gares[85]

Les mêmes matériaux de construction que pour les gares standard sont utilisés en façade, notamment les arcs bombés bicolores en brique.

Reconstruction partielle

Dans de rares cas, une partie seulement du bâtiment étant détruite ou irréparable, les Chemins de fer du Nord choisirent de conserver la moitié restante du bâtiment et de remplacer la partie détruite. C'est notamment le cas de la gare de Loos-lez-Lille, un bâtiment standard agrandi avant-guerre[86] - [87] dont une moitié fut entièrement détruite au cours du conflit[87]. Les dimensions et l'emplacement des fenêtres de la partie reconstruite s'écartent de la disposition d'origine.

Modélisme

  • La firme Architecture & Passion, qui rĂ©alise des modèles rĂ©duits de gare en carton dĂ©coupĂ© au laser, commercialise un bâtiment voyageurs « reconstruction » de la Compagnie des chemins de fer du Nord reprĂ©sentant un bâtiment au logement de fonction Ă©troit et Ă  la façade de brique brune muni d'une aile de six travĂ©es[88].
  • La firme Colinter Productions commercialise des modèles rĂ©duits en pierre synthĂ©tique de plusieurs variantes de bâtiments voyageurs et de maisons de garde-barrière type 1903 de la Compagnie des chemins de fer de l'Est[89]. Les gares de Hallering (Ă©chelle HO), Barancourt (Ă©chelle N) et de Belleville-sur-Meuse (Ă©chelle Z) reprĂ©sentent des bâtiments d'avant-guerre ; celle d'Eix-Abaucourt (Ă©chelle HO) reprĂ©sente le type simplifiĂ© mis au point lors de la reconstruction. La halte d'Alberstroff (Ă©chelle HO) reprĂ©sente le bâtiment de halte utilisĂ© avant et après-guerre.
  • La firme RĂ©gions & Compagnies commercialise Ă  l'Ă©chelle HO un modèle rĂ©duit en carton gaufrĂ© de bâtiment voyageurs « reconstruction » de la Compagnie des chemins de fer du Nord reprĂ©sentant un bâtiment au logement de fonction Ă©troit Ă  la façade de brique rouge muni d'une aile de cinq travĂ©es[90].

Notes et références

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  86. Par rapport à la disposition d'origine (corps central à étage de trois travées, flanqué de deux ailes basses d'une seule travée), ce bâtiment comprenait un corps central de cinq travées (réalisé par surhaussement des ailes) ainsi qu'une aile basse d'une seule travée.
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Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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