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GĂ©ographie de la Tunisie

La gĂ©ographie de la Tunisie est caractĂ©risĂ©e par les contrastes rĂ©gionaux. La Tunisie est le pays le plus au nord du continent africain. Il est sĂ©parĂ© de l'Europe par 140 kilomètres au niveau du canal de Sicile et rattachĂ© au Maghreb dont il est le plus petit État.

GĂ©ographie de la Tunisie
carte : GĂ©ographie de la Tunisie
Continent Afrique
RĂ©gion Maghreb
Coordonnées
Superficie
CĂ´tes 1 148[1] km
Frontières Algérie 965 km
Libye 459 km[1]
Altitude maximale 1 544 m (Djebel Chambi)[1]
Altitude minimale -17 m (Chott el-Gharsa)[1]
Plus long cours d’eau Medjerda
Plus importante étendue d’eau Lac de Bizerte

Disposant d'une superficie de 163 610 km2[1] - [2], le pays est limitĂ© Ă  l'ouest par l'AlgĂ©rie (965 kilomètres de frontière commune), au sud-est par la Libye (459 kilomètres) et au nord et Ă  l'est par la mer MĂ©diterranĂ©e (1 148 kilomètres de cĂ´tes)[1].

La Tunisie s'Ă©tend entre les latitudes 31° et 37° nord et entre les longitudes 7° et 12° est et se trouve plus Ă©tirĂ©e sur l'axe nord-sud que sur l'axe est-ouest. C'est en Tunisie que se trouve le point le plus au nord du continent africain, le cap Angela ou Ras Angela. En effet, les deux lieux les plus Ă©loignĂ©s selon le premier axe, le cap Blanc et Borj el-Khadra, sont distants de 1 200 kilomètres tandis que la largeur moyenne, selon le second axe, est de 280 kilomètres. Le pays se trouve entièrement sur le fuseau horaire UTC+01:00.

GĂ©ographie physique

Généralités

SuperficieSurface couverte d'eauTerres cultivéesTerres urbaniséesForêtsTerres inexploitées
163 610 km25 %32 %0,5 %12 %50,5 %

Les terres cultivĂ©es reprĂ©sentent 4,9 millions d'hectares[3] dont 1,6 consacrĂ©s Ă  la culture des cĂ©rĂ©ales (majoritairement du blĂ© dur dans la vallĂ©e de la Medjerda), 1,6 consacrĂ©s Ă  la culture de l'olivier (principalement dans le Sahel tunisien et le gouvernorat de Sfax) et 400 000 hectares consacrĂ©s aux cultures irriguĂ©es[4]. Au sein des terres inexploitĂ©es, le dĂ©sert occupe une superficie comprise entre 33 % et 40 % du territoire selon qu'on le dĂ©finisse d'après l'ariditĂ© (en gĂ©nĂ©ral la surface situĂ©e au sud de l'isohyète 100 mm) ou selon des caractĂ©ristiques paysagères (ramenĂ© au Grand Erg oriental).

Relief et géomorphologie

Paysage de Kroumirie

La Tunisie possède un relief contrasté, entre une partie septentrionale et occidentale montagneuse, une partie orientale plane et une partie méridionale désertique. Le Nord-Ouest de la Tunisie se situe dans l'extension du massif montagneux de l'Atlas qui naît au Maroc en deux grands alignements orientés ouest — est : l'Atlas tellien qui suit le littoral méditerranéen et l'Atlas saharien qui s'abaisse vers le cap Bon et le golfe d'Hammamet.

Entre le littoral nord et la riche vallĂ©e de la Medjerda s'Ă©tire l'Atlas tellien — aussi appelĂ© Tell septentrional ou monts de la Medjerda — en trois grands alignements de moins en moins Ă©levĂ©s jusqu'Ă  atteindre le littoral oriental entre le cap Blanc et Ghar El Melh : les montagnes de Kroumirie culminant Ă  1 000 mètres, les monts Nefza culminant Ă  600 mètres et les Mogods culminant Ă  500 mètres.

Au sud se déroule la vallée de la Medjerda alimentée par de nombreux cours d'eau (oueds Mellègue, Tessa, Béja et Zarga) à laquelle succède une zone de collines irrégulières, les monts de Téboursouk, entre la ville du Kef et le golfe de Tunis.

Il s'agit du Haut Tell. La dorsale tunisienne, chaĂ®ne calcaire, s'Ă©tend pour sa part des monts de TĂ©bessa (AlgĂ©rie) vers la pĂ©ninsule du cap Bon. Elle se compose de groupes montagneux alternant avec des plateaux escarpĂ©s et des dĂ©pressions : les monts de TĂ©bessa (1 385 m), le djebel Chambi (1 544 m), le djebel Semmama (1 314 m[5]), le djebel Serj (1 357 m), le djebel Zaghouan (1 295 m) et le djebel Sidi Abd er-Rahmane dans le cap Bon (637 m). Vers le sud, l'Atlas se rĂ©duit Ă  des Ă®lots montagneux (cherb) dissĂ©minĂ©s au-dessus de hautes plaines : le djebel Mrhila (1 378 m) et le djebel Salloum (1 373 m). Une rĂ©gion plane de hautes steppes, Ă  l'ouest, et de basses steppes, plus Ă  l'est, s'intercale avec le sud dĂ©sertique et se trouve sillonnĂ©e par quelques alignements montagneux rĂ©siduels (orientĂ©s ouest — est) : le djebel Majoura (874 m), le djebel Bou Hedma (790 m), le djebel Orbata (1 165 m) et le djebel Asker (608 m).

Hydrologie

Cours de la Medjerda

La dernière évaluation des ressources hydrauliques en Tunisie fait état de 4,503 milliards de m3 disponibles, dont 2,7 sont des eaux de surface et 1,803 sont des eaux souterraines, ce qui est faible en comparaison des autres pays du Maghreb[6]. De par leur qualité environnementale et de par les risques élevés de pollution auxquels les sebkhas font face, une politique de protection a été mise en place et concrétisée par la fondation d'une agence gouvernementale : l'Agence pour la protection des aires littorales (APAL).

Le Nord du pays rassemble les principaux oueds, dont la Medjerda, et reçoit les plus grandes quantitĂ©s de prĂ©cipitations (plus de 400 millimètres par an) : il fournit donc 82 % des ressources en eau du pays[6]. Les principaux plans d’eau incluent des lacs, lagunes et sebkhas dont les plus importants sont :

Chott el-JĂ©rid : la plus importante sebkha du pays

Le centre (entre 400 et 200 millimètres par an) — avec la sebkha Sidi El Hani situĂ©e dans la rĂ©gion du Sahel — et le Sud du pays (infĂ©rieur Ă  200 et souvent Ă  100 millimètres par an) sont caractĂ©risĂ©s par l'ariditĂ© et l’endorĂ©isme : ils ne fournissent donc que 12 % et 6 % des ressources[6], alors qu’ils reprĂ©sentent 62 % de la superficie du pays, mais accueillent l’essentiel des ressources souterraines. Ces dernières ont permis Ă  la surface des oasis de doubler largement sur trente ans, passant de 15 000 Ă  36 000 hectares irriguĂ©s[6].

L’intérêt pour la construction de grands barrages et le transfert d’eau potable vers Tunis remonte à l’époque du protectorat français. Après l’indépendance, la réalisation de grands ouvrages destinés à l’irrigation continue, principalement dans le Nord du pays. La croissance urbaine accélérée du début des années 1980 se traduit par une augmentation sensible de la demande hydraulique. Le cinquième plan (1977-1981) vise donc la réalisation de quatre grands barrages mettant en place un système d’exploitation et de transfert des eaux vers les autres régions de Tunisie. L’engagement de l’État se confirme avec la stratégie décennale de mobilisation des ressources en eaux mise en place durant les années 1990 avec la réalisation de 21 grands barrages, 203 barrages collinaires, 610 nouveaux forages et 98 stations d’épuration[6]. En 2000, le taux de réalisation du projet est estimé à 70 % par le ministère de l’agriculture[6]. Toutefois, un déficit des ressources se profile à l’horizon 2030 et la maîtrise de la demande deviendrait alors prioritaire.

L’agriculture est le premier consommateur d’eau du pays (80 % des ressources) avec une superficie irriguĂ©e passant de 65 000 hectares en 1956 Ă  environ 345 000 au dĂ©but du XXIe siècle[6].

Climat

Le climat de la Tunisie, qui varie grandement selon les régions, est de type méditerranéen dans le Nord et le long des côtes, semi-aride à l'intérieur du pays et aride dans le Sud. Les températures moyennes pour l'ensemble du pays sont de 12 °C en décembre et de 30 °C en juillet.

En raison de sa situation géographique, le climat tunisien est influencé par les vents marins et sahariens. La côte nord est exposée aux vents soufflant depuis le Sud de la France, ce qui provoque une baisse significative des températures et une hausse des précipitations en particulier en hiver. Dans le Sud du pays, les vents chauds et secs soufflent sur les grandes étendues désertiques ainsi que sur les plaines. Le printemps et l'été voient apparaître le sirocco (dénommé shehili en Tunisie), vent d'origine saharienne qui peut facilement faire grimper la température au-dessus des 40 °C[7].

Faune et flore

Dromadaires en relâche aux environs de Ksar Ghilane

La flore varie beaucoup en fonction des régions. Alors que celle des régions côtières est semblable à celle de l'Europe méridionale et comprend prairies, garrigue, maquis et forêts de chênes-lièges, la végétation du Sud du pays, qui s'adapte aux conditions climatiques semi-arides, est de type steppique avec une dominance de l'alfa. Dans les régions arides de l'extrême Sud, les oasis sont plantées de palmiers-dattiers.

Environnement

Huit aires naturelles, identifiĂ©es comme zones prioritaires, ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es en parcs nationaux. Le parc national de l'Ichkeul, qui s'Ă©tend sur 12 600 hectares, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1980[8]. Il abrite 600 espèces de plantes et 200 000 Ă  300 000 oiseaux d'eau hivernants (180 espèces diffĂ©rentes)[9]. Il existe Ă©galement seize rĂ©serves naturelles qui ont pour but d'ĂŞtre un habitat pour des espèces ayant une valeur Ă©cologique et Ă©conomique et en tant qu'Ă©cosystèmes vulnĂ©rables.

Selon une étude du programme méditerranéen du WWF, la région côtière du Nord-Ouest figure parmi les treize sites du bassin méditerranéen qui se distinguent par leur richesse naturelle, leur biodiversité et leurs espèces végétales et animales uniques.

Milieux naturels

Littoral

Vue aérienne du littoral nord (Raf Raf et Ghar El Melh)
CĂ´te sud de Djerba

Le littoral tunisien se dĂ©roule sur 1 148 kilomètres[1] dont 575 de plages sablonneuses. La cĂ´te, assez dĂ©coupĂ©e mais relativement basse, est parsemĂ©e de tombolos (Monastir ou TĂ©boulba) et de lagunes (Hergla, Moknine ou Zarzis).

Quelques îles, dont l'archipel des Kerkennah et Djerba, parsèment les côtes.

Plaines côtières

La partie orientale du pays est formée de grandes plaines s'étendant de Hammamet à Ben Gardane. La plus importante, entre Hammamet et Sfax, est désignée sous le nom de Sahel. Des plaines latérales comme celle de Kairouan la rejoignent au centre de la Tunisie. Elle est prolongée au sud de Sfax jusqu'à la frontière avec la Libye par la plaine de la Djeffara.

C'est une région peu accidentée et formant par endroits des cuvettes comme les sebkhas Kelbia, Sidi El Héni, En Noual et El Melah pour ne citer que les plus étendues.

DĂ©sert saharien

Paysage du Sud tunisien

Au-delĂ  des chaĂ®nes de montagnes dĂ©butent les prĂ©misses du dĂ©sert du Sahara avec une succession de chotts, vastes dĂ©pressions blanchies par les efflorescences salines, que sont le Chott el-JĂ©rid, le Chott el-Fejaj et le Chott el-Gharsa. Ils sont bordĂ©s au sud et Ă  l'est par des plateaux rocheux (hamadas) s'Ă©levant en pente douce vers des cuvettes pierreuses et sableuses (serirs) bordĂ©es de petites chaĂ®nes de montagnes : le Djebel Tebaga (469 m), les monts de Matmata (713 m) et le Djebel Dahar (689 m). Plus au sud s'Ă©tendent les dunes du Grand Erg oriental.

GĂ©ographie humaine

Peuplement et urbanisation

Le territoire tunisien s'articule en trois espaces inégalement peuplés selon un gradient intérieur-littoral (ouest-est).

  1. Littoral oriental peuplé : Les treize gouvernorats côtiers, entre le gouvernorat de Bizerte au nord-est et celui de Médenine au sud-est, totalisent 65,3 % de la population totale avec une forte densité de population (140 habitants par km2 contre une moyenne nationale de 64). La tendance depuis les années 1970 est à la hausse (59,5 % en 1975) avec une croissance démographique annuelle de 2,31 % sur la période 1975-2004 (contre 1,99 % au niveau national). Elle résulte en partie d'un solde migratoire largement positif (+112 787 sur la période 1999-2004). La part de population urbaine représente 75 % (65 % pour le pays).
  2. Bande médiane rurale : Les gouvernorats de Béja, Siliana, Zaghouan, Kairouan et Sidi Bouzid totalisent 16,7 % de la population (19,6 % en 1975 soit une baisse liée au fort déficit migratoire interne) qui est urbaine à hauteur de 30 % seulement.
  3. Bande occidentale peu peuplée : Les gouvernorats s'étendant entre ceux de Jendouba et Tozeur représentent 18,1 % de la population avec une densité très faible de vingt, due à l'extension des espaces montagneux de la dorsale tunisienne et désertiques (Chott el-Jérid et Grand Erg oriental). La part de la population baisse (20,6 % en 1975) en raison des migrations intérieures.

GĂ©ographie Ă©conomique

Le territoire tunisien s'articule en trois espaces inégalement développés sur le plan socio-économique selon un gradient intérieur-littoral (ouest-est).

  1. Littoral oriental développé : L'économie des treize gouvernorats côtiers, entre le gouvernorat de Bizerte au nord-est et celui de Médenine au sud-est, est diversifiée et c'est l'industrie qui se démarque le plus avec la concentration de 85 % des établissements industriels du pays et même de 87,5 % de l'emploi dans ce secteur économique.
  2. Bande médiane agricole : L'agriculture est la principale activité économique des gouvernorats de Béja, Siliana, Zaghouan, Kairouan et Sidi Bouzid car elle a pu bénéficié d'investissements importants notamment pour l'irrigation. Il existe toutefois des centres industriels locaux importants comme à Mateur où à Zaghouan avec le desserrement industriel de l'agglomération de Tunis.
  3. Bande occidentale « déprimée » : Dans les gouvernorats de l'ouest du pays, si l'activité touristique a apporté un essor économique depuis les années 1970 dans le sud du pays, le secteur minier est en crise comme à Gafsa pour l'exploitation du phosphate et dans le gouvernorat du Kef pour celle des métaux.

DĂ©coupage administratif

Carte des 24 gouvernorats de Tunisie

La Tunisie est découpée en 24 gouvernorats et 264 délégations de superficies et de populations inégales. Il existe également 281 municipalités ou communes urbaines assimilées à des zones de population urbaine — c'est ainsi qu'est comptabilisée la population urbaine du pays — mais ne correspondant pas à des villes car il s'agirait plutôt de l'agglomération de plusieurs noyaux urbains ayant des liens entre eux et à côté desquels subsistent des espaces agricoles.

Considérant que le nombre des gouvernorats était trop élevé pour optimiser l'exécution des politiques de l'État tunisien, il est décidé de découper le territoire en six régions de planification à partir du VIe plan (1982-1986) :

  1. Nord-Est : gouvernorats de Bizerte (numéro 4 sur la carte ci-contre), Tunis (23), l'Ariana (1), La Manouba (13), Ben Arous (3), Zaghouan (24) et Nabeul (16).
  2. Nord-Ouest : gouvernorats de Jendouba (7), BĂ©ja (2), Le Kef (11) et Siliana (19).
  3. Centre-Est : gouvernorats de Sousse (20), Monastir (15) et Mahdia (12).
  4. Centre-Ouest : gouvernorats de Kairouan (8), Kasserine (9) et Sidi Bouzid (18).
  5. Sud-Est : gouvernorats de Sfax (17), Gabès (5), Médenine (14) et Tataouine (21).
  6. Sud-Ouest : gouvernorats de Gafsa (6), Tozeur (22) et KĂ©bili (10).

Notes et références

Bibliographie

  • Hafedh SĂ©thom et Ahmed Kassab, Les rĂ©gions gĂ©ographiques de la Tunisie, Ă©d. UniversitĂ© de Tunis, Tunis, 1981

Voir aussi

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