EugĂšne Freyssinet
EugĂšne Freyssinet ( Ă Objat, CorrĂšze - Ă Saint-Martin-VĂ©subie, Alpes-Maritimes) est un ingĂ©nieur français, pĂšre du bĂ©ton prĂ©contraint dont le premier brevet est dĂ©posĂ© le , avec son ami l'ingĂ©nieur et inventeur Jean Charles SĂ©ailles (1883-1967). Pour mettre en Ćuvre ses inventions, Edme Campenon crĂ©a en 1943 la SociĂ©tĂ© technique pour lâutilisation de la prĂ©contrainte (STUP) qui devint en 1976 la sociĂ©tĂ© Freyssinet.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 82 ans) Saint-Martin-VĂ©subie |
Nom de naissance |
Marie EugĂšne LĂ©on Freyssinet |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
A travaillé pour |
Forclum (- François Mercier Campenon-Bernard (d) |
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Membre de |
Fédération internationale de la Précontrainte (premier président 1953-1958) |
Distinctions | Liste détaillée |
Invention de la précontrainte du béton Invention de la vibration et de l'étuvage du béton Invention du vérin plat et de l'articulation Freyssinet Pont Boutiron Pont de la Libération de Villeneuve-sur-Lot Pont Albert-Louppe Pont de Saint-Pierre-du-Vauvray Halle Freyssinet de Paris Pont Saint-Michel de Toulouse |
Biographie
Il entre Ă l'Ăcole polytechnique (X1899) puis Ă l'Ăcole nationale des ponts et chaussĂ©es.
Ingénieur des ponts et chaussées
NommĂ© ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es Ă Moulins dans l'Allier en 1905[1]. IngĂ©nieur ordinaire, il commence par construire des ponts d'intĂ©rĂȘt local. Ă l'occasion d'un appel d'offres sur des projets de passages Ă niveau il fait la rencontre de l'entrepreneur François Mercier (1858-1920). Ce dernier ayant vu en 1907 un avant-projet en bĂ©ton armĂ© du pont Boutiron dans le bureau de Freyssinet au moment oĂč il allait soumissionner le nouveau pont du Veurdre, il lui fit la proposition de construire trois ponts sur le mĂȘme principe - pont du Veurdre, pont Boutiron et pont de ChĂątel-de-Neuvre - au prix de l'estimation du seul pont du Veurdre. Le conseil gĂ©nĂ©ral de l'Allier accepta cette proposition et Freyssinet est nommĂ© pour assurer le contrĂŽle, ce qu'il fera jusqu'au dĂ©but de la PremiĂšre Guerre mondiale.
Décintrement par vérinage à la clé d'une travée
Les ponts étant bétonnés sur cintre général, c'est à l'occasion du décintrement du pont de Prairéal-sur-Besbre (aujourd'hui Vaumas dans l'Allier) de 27 m de portée qu'aprÚs le durcissement du béton, il a utilisé pour la premiÚre fois la méthode du décintrement à l'aide de vérins placés en clé de voûte, en 1908. Par cette opération, les deux extrémités de chaque demi-arc s'écartent et se déplacent verticalement suivant approximativement deux arcs de cercles dont les centres sont les appuis de l'arc sur les culées. Cela entraßne un déchargement du cintre. Il obtient le prix Caméré de l'Académie des sciences pour la technique du décintrement par vérins.
Découverte du fluage du béton
Le rapport flÚche sur portée étant particuliÚrement faible pour les trois ponts dont il doit faire la conception, EugÚne Freyssinet va découvrir les déformations différées du béton en compression. Conformément au rÚglement du béton armé de 1906, il n'avait pas tenu compte d'une déformation différée du béton sous l'effet de la compression (fluage du béton). Quelques mois aprÚs la mise en service, les clés des ponts avaient fléchi de plus de 13 cm. Devant ce phénomÚne imprévu, Freyssinet réutilise le vérinage à la clé qu'il avait mis au point précédemment pour remonter les clés.
Autres essais
Dans les années précédant la PremiÚre Guerre mondiale, il fait des essais sur modÚles réduits sur la déformation différée du béton :
- le retrait du béton qui est une déformation du béton par dessiccation au cours du temps, depuis la prise (sans chargement du béton), et ;
- le fluage du béton qui est une déformation différée du béton sous l'action d'un effort de compression.
Il se renseigne auprĂšs du Laboratoire des Ponts et ChaussĂ©es pour savoir pourquoi les mesures qui y ont Ă©tĂ© faites n'ont pas montrĂ© le phĂ©nomĂšne du fluage. Il apprend ainsi que les laborantins dĂ©montaient chaque soir les appareils de mesure qui Ă©taient remis Ă zĂ©ro le lendemain matin, empĂȘchant ainsi de mesurer ce phĂ©nomĂšne.
Il va s'intéresser à l'influence de la composition du béton sur ces phénomÚnes, en particulier le rapport eau/ciment.
En 1913, il invente les voûtes à nervures par-dessus.
La construction des ponts de ChĂątel-de-Neuvre et de Villeneuve-sur-Lot dĂ©bute en 1914 mais leur rĂ©alisation est arrĂȘtĂ©e par la guerre.
Pendant la PremiÚre Guerre mondiale, il est nommé capitaine du génie. En janvier 1916, il est mis en congé sans solde et devient directeur technique et associé de la Société Mercier, Limousin et Compagnie. Elle est devenue ensuite la Société Limousin et Compagnie, Procédés Freyssinet.
Ingénieur en entreprise
Le premier pont qu'il a rĂ©alisĂ© comme directeur technique de l'entreprise Mercier, Limousin et Cie est le pont de la LibĂ©ration de Villeneuve-sur-Lot, commencĂ© en 1914, et dont le gros Ćuvre est terminĂ© en 1919. Dans la sĂ©rie d'articles sur ce pont qu'EugĂšne Freyssinet publie dans la revue Le gĂ©nie civil, il indique l'intĂ©rĂȘt que prĂ©sente la mise en compression Ă l'aide de vĂ©rins placĂ©s Ă la clĂ© des arcs du pont pour imposer un Ă©tat de contrainte aux arcs, premiĂšre idĂ©e menant Ă la prĂ©contrainte.
Dans les annĂ©es 1920, il participe Ă la construction du pont Albert-Louppe Ă trois travĂ©es identiques de 180 m de portĂ©e oĂč il dĂ©couvre les lois de la dĂ©formation diffĂ©rĂ©e des bĂ©tons.
Ses nombreuses recherches lui permettent de mettre au point des cintres roulants, des voĂ»tes Ă nervures au-dessus et surtout, il dĂ©couvre en 1917 l'effet bĂ©nĂ©fique des vibrations sur la mise en Ćuvre du bĂ©ton.
Inventeur de la précontrainte
C'est EugÚne Freyssinet qui a l'idée de pré-comprimer le béton[2]. En 1908, à Moulins (Allier), il a expérimenté ce procédé en construisant une arche d'essais de 50 mÚtres dont les culées étaient reliées l'une à l'autre par un tirant de section environ triple de celle de la voûte, et précontraint sous 2 500 tonnes. Il a parlé alors de « précompression permanente des bétons ». Il n'inventera le mot « précontrainte » qu'en 1933. Ce tirant est le premier de tous les ouvrages en béton précontraint.
Dans les années qui suivent, il poursuit ses recherches sur ce matériau nouveau et sur le béton dont il va découvrir la déformation lente: le béton se resserre et se raccourcit pendant des mois voire des années.
En 1928, il dĂ©cide de se consacrer Ă faire du bĂ©ton prĂ©contraint une rĂ©alitĂ© industrielle. Pour ce faire, il va devoir prendre un brevet. Son ami Jean Charles SĂ©ailles (1883-1967) qu'il a connu au cours de la guerre, auteur de nombreuses inventions et habituĂ© Ă dĂ©poser des brevets, lui propose de l'aider. En octobre 1928, ils dĂ©posent un brevet en nom commun qui dĂ©finit le principe de la prĂ©contrainte et le procĂ©dĂ© de mise en Ćuvre par prĂ©-tension et fils adhĂ©rents. Le premier concessionnaire du brevet de la prĂ©contrainte est la sociĂ©tĂ© Forclum qui avait besoin de poteaux pour les lignes Ă©lectriques. Ă partir de 1929, il met au point le matĂ©riel nĂ©cessaire Ă la fabrication de poteaux de 12 Ă 16 m de longueur pour permettre un bĂ©ton de haute qualitĂ© en amĂ©liorant la vibration du bĂ©ton qu'il a inventĂ©e en 1917, en immobilisant au minimum les moules en accĂ©lĂ©rant la prise du bĂ©ton en mettant au point l'Ă©tuvage du bĂ©ton. Il a rĂ©ussi Ă mettre au point le matĂ©riel et la mĂ©thode de fabrication pour 50 poteaux par jour en 1933 dans l'usine Forclum de Montargis. Malheureusement, la crise de 1929 a fait disparaĂźtre le marchĂ©[3] - [4]. En 1933, Jean Brocard et Georges Bruner, de la sociĂ©tĂ© Breguet, lui demande d'Ă©tudier des ailes d'avion en bĂ©ton prĂ©contraint[5] - [6]. Juste aprĂšs guerre, toujours sollicitĂ© par la sociĂ©tĂ© Breguet il met au point les ailes d'un projet de bombe volante, le Breguet 910[7].
En 1933, il consolide la gare transatlantique du Havre dont les fondations tassaient et menaçaient de s'effondrer. Il est alors trÚs proche de l'ingénieur et patron de BTP Pierre-Louis Brice[8].
Le pas dĂ©cisif de la prĂ©contrainte est l'invention de la « prĂ©contrainte par post-tension » permettant de la libĂ©rer sans mettre en Ćuvre des bancs de mise en tension. Cette avancĂ©e est obtenue par le brevet dĂ©posĂ© le 26 aoĂ»t 1939 et intitulĂ© : SystĂšme d'ancrage de cĂąbles sous tension destinĂ©s Ă la rĂ©alisation de constructions en bĂ©ton prĂ©contraint. Il dĂ©crit un systĂšme comprenant :
- des cĂąbles Ă fils parallĂšles
- mis en tension par des vérins
- bloqués par des cÎnes d'ancrage.
Le 16 octobre 1950, quatre ingénieurs, l'Italien Rinaldi, le Néerlandais Bruggeling, l'Anglais Gooding et l'Espagnol Fernandez Conde demandent la création d'une Fédération Internationale de la Précontrainte (FIP) pour permettre la connaissance et la diffusion de cette invention dans le monde. Cette fédération voit le jour en 1952. EugÚne Freyssinet participe à sa création.
Ingénieur conseil
Le sauvetage de la gare maritime du Havre lui permet de faire la rencontre d'Edme Campenon. Ce dernier est vite persuadĂ© de l'intĂ©rĂȘt de l'invention de la prĂ©contrainte. Edme Campenon propose Ă EugĂšne Freyssinet de profiter de l'ensemble des chantiers de l'entreprise Campenon-Bernard, en France et en AlgĂ©rie, pour appliquer et dĂ©velopper son invention de la prĂ©contrainte. Ils signent le premier contrat pour l'utilisation des procĂ©dĂ©s Freyssinet par l'entreprise Campenon-Bernard en 1935. En 1937, ils ont commencĂ© les discussions sur l'usage des brevets dĂ©posĂ©s par EugĂšne Freyssinet par l'entreprise Campenon-Bernard. Les discussions ont Ă©tĂ© longues et n'ont abouti Ă un accord dĂ©finitif qu'en 1940. Edme Campenon dĂ©cida d'appliquer ce nouveau procĂ©dĂ© aux 44 km de conduites forcĂ©es du barrage d'Oued Fodda en AlgĂ©rie et aux caissons du port de Brest.
EdmĂ© Campenon avait crĂ©Ă© en 1943 la SociĂ©tĂ© technique pour lâutilisation de la prĂ©contrainte (STUP) pour donner Ă EugĂšne Freyssinet lâautonomie nĂ©cessaire et lui permettre dâexploiter ses brevets avec dâautres entreprises. Yves Guyon a Ă©tĂ© son principal collaborateur et a Ă©crit plusieurs livres consacrĂ©s au bĂ©ton prĂ©contraint prĂ©facĂ©s par EugĂšne Freyssinet.
Postérité
EugĂšne Freyssinet meurt en 1962 Ă 83 ans Ă Saint-Martin-VĂ©subie dans les Alpes-Maritimes. Ă l'Ă©poque de sa disparition, la technique du bĂ©ton prĂ©contraint est utilisĂ©e dans le monde entier. MĂ©connu, l'hĂ©ritage de Freyssinet n'en est pas moins remarquable : la sociĂ©tĂ© STUP (SociĂ©tĂ© Technique pour l'Utilisation de la PrĂ©contrainte) - crĂ©Ă©e en 1943 - met en Ćuvre les brevets d'EugĂšne Freyssinet. Elle est devenue une sociĂ©tĂ© de 6 000 personnes, qui dĂ©tient une centaine de brevets en cours de validitĂ© soit l'un des plus larges portefeuilles de tout le gĂ©nie civil français. Cette sociĂ©tĂ© a changĂ© son nom en Freyssinet-International-STUP devenu ensuite simplement Freyssinet . La sociĂ©tĂ© est une filiale de Soletanche Freyssinet et appartient au groupe Vinci). Elle est le spĂ©cialiste mondial des haubans supports des ponts, dont la technologie est dĂ©rivĂ©e de l'emploi des cĂąbles pour contraindre le bĂ©ton. Elle a Ă©quipĂ© des ouvrages comme le pont de Normandie, le viaduc de Millau et le pont de l'Ăźle Rousski Ă Vladivostok (dĂ©tenant le record du monde de la plus longue portĂ©e pour un pont Ă haubans).
Principales réalisations ou collaborations
- 1907 : pont de Préréal à Prairéal-sur-Besbre (aujourd'hui Vaumas dans l'Allier), sur la Besbre
- 1909 : arche d'essai dite Freyssinet à Moulins ( Inscrit MH (2021)), en prévision de la construction des 3 ponts suivants
- 1911-1912 : pont du Veurdre, sur l'Allier (détruit par la Résistance en 1944)
- 1913 : pont Boutiron, sur l'Allier, au nord de Vichy ( Inscrit MH (2021)),
- 1914-1923 : pont de Chùtel-de-Neuvre sur l'Allier (détruit par l'armée française en repli en 1940),
- 1914-1922 : pont de la Libération de Villeneuve-sur-Lot,
- 1916 : huit hangars-voûtes de l'école d'aviation d'Avord[9],
- 1919 : pont Candelier, pont ferroviaire Ă Montigny-le-Tilleul (Belgique) sur la Sambre
- 1919 : Pont suspendu en béton armé de Laon,
- 1922-1930 : pont Albert-Louppe sur l'Elorn entre Plougastel-Daoulas et Brest,
- 1922-1923 : pont de Saint-Pierre-du-Vauvray,
- 1922 : pont de Tonneins sur la Garonne,
- 1923 : hangars de l'aéroport d'Orly[10]
- 1927-1929 : la halle Freyssinet ou halle des Messageries de la gare d'Austerlitz Ă Paris ( Inscrit MH (2012))
- 1927-1929 : halles centrales "Le Boulingrin" à Reims ( Classé MH (1990))
- 1926-1928 : usine de la Compagnie nationale des radiateurs de Dammarie-lĂšs-Lys (Seine-et-Marne)
- 1933-1935 : rénovation de la gare maritime du Havre
- 1934-1940 : Ă©glise Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge ( Inscrit MH (2006)) [11]
- 1936 : conduites d'eau de l'oued Fodda, en Algérie,
- 1937-1941 : barrages des Portes de Fer et de Béni Badhel, en Algérie,
- 1938 : pont sur l'Autobahn 2 à Oelde dans l'Arrondissement de Warendorf en Allemagne, premier pont en béton précontraint dans ce pays[12] - [13].
- 1941-1946 : pont de Luzancy sur la Marne (Seine-et-Marne), 54 mÚtres de portée,
- 1946-1951 : réservoir d'Orléans,
- 1947-1950 : série de 5 ponts identiques sur la Marne (74 mÚtres de portée) à Esbly, Ussy-sur-Marne, Changis-sur-Marne, Trilbardou et Annet-sur-Marne (Seine-et-Marne)
- 1947 et 1953 : pistes d'aviation de l'aéroport d'Orly,
- 1948-1951 : tranchée couverte de Rouen,
- 1949 : conception des ailes pour le projet de bombe volante Breguet 910,
- 1950-1953 : barrage d'Ernestina sur le rio JacuĂ dans l'Ătat du Rio Grande do Sul au BrĂ©sil,
- 1951-1953 : trois viaducs sur l'autoroute Caracas Ă La Guaira au Venezuela,
- 1954 : sauvetage et consolidation de la toiture de l'Ă©metteur d'Europe 1 Ă Felsberg, en Sarre (Allemagne),
- 1955 : conduite d'eau Ă©tanche de Kunu en Inde,
- 1955-1957 : viaduc d'accĂšs du pont de Tancarville, en rive gauche,
- 1955-1958 : basilique Saint-Pie-X à Lourdes ( Inscrit MH (1995)) avec les architectes Pierre Vago et André Le Donné.
- 1955-1961 : barrage d'Erraguene sur Djen-Djen, Algérie,
- 1957 : pont no 10 sur la route nationale 7, Ă Orly,
- 1959-1962 : pont Saint-Michel Ă Toulouse,
- 1962 : Sauvetage de la station "Europe 1" au Feldberg dont le voile menaçait ruine.
- 1961-1964 : réservoir des Lilas, à Paris,
- 1961-1964 : pont de Gladesville Ă Sydney en Australie, inscrit au New South Wales State Heritage Register (en).
Hommage
Ont été nommés en son honneur :
- le collĂšge d'Objat, sa ville natale, en CorrĂšze
- un lycée (général, technologique et professionnel) de Saint-Brieuc (CÎtes-d'Armor), avec une forte prédominance bùtiment et génie civil.
- un lycée professionnel du bùtiment porte son nom à Verdun, en Meuse,
- une rue à Guyancourt, rue qui mÚne au siÚge de Bouygues Construction (nommée ainsi sur une idée de Francis Bouygues)[14].
- une rue à Paris, voie piétonniÚre qui dessert la halle Freyssinet
- des rues Ă Baie Mahault, Chelles, Givors, JouĂ©-lĂšs-Tours, Lagord, Langueux, Le MonĂȘtier-les-Bains, Loire-sur-RhĂŽne, Marcigny, NĂźmes, Perpignan, Rennes, Ris-Orangis, Saint-Memmie, La Teste-de-Buch, Villenave d'Ornon, Villeparisis, Yzeure, Conflans-Sainte-Honorine.
- un chemin et une impasse Ă Givors.
- Elevado Engenheiro Freyssinet, une route surélevée (elevado en portugais) de Rio de Janeiro au Brésil.
Citation
« Mon passage Ă l'Ă©cole n'a pas fait de moi un polytechnicien au sens ordinaire du terme, c'est-Ă -dire un homme qui croit dur comme fer aux vertus et Ă la puissance du raisonnement dĂ©ductif, particuliĂšrement sous des formes mathĂ©matiques. [...] Il n'existe pour moi que deux sources d'information : la perception directe des faits et l'intuition en laquelle je vois l'expression et le rĂ©sumĂ© de toutes les expĂ©riences accumulĂ©es par la vie dans le subconscient des ĂȘtres, depuis la premiĂšre cellule. Il faut, bien entendu, que l'intuition soit contrĂŽlĂ©e par l'expĂ©rience. Mais quand elle se trouve en contradiction avec le rĂ©sultat d'un calcul, je fais refaire le calcul, et mes collaborateurs assurent que, en fin de compte, c'est toujours le calcul qui a tort. Qu'on me comprenne bien : je ne nie pas la grandeur et la beautĂ© des mathĂ©matiques ; elles ont fourni aux Einstein et aux de Broglie le langage avec lequel ils ont Ă©crit la plus grandiose Ă©popĂ©e que les hommes aient jamais conçue. Je ne conteste pas davantage leur utilitĂ© dans notre mĂ©tier ; je ne me suis pas privĂ© de les utiliser Ă l'occasion. Mais nous ne devons jamais oublier qu'elles ne nous fournissent que des moyens de changer la forme des donnĂ©es que nous possĂ©dons dĂ©jĂ , et quels que puissent ĂȘtre l'intĂ©rĂȘt et l'utilitĂ© de telles transformations, nous ne retrouvons jamais Ă la fin d'un calcul que ce que nous y avons mis Ă l'origine. » (« Naissance du bĂ©ton prĂ©contraint et vue d'avenir », dans la revue Travaux, juin 1954.)
Distinction
- Il est le premier président de la Fédération Internationale de la Précontrainte (FIP) entre 1953 et 1958, puis le président d'honneur[15].
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur en 1954.
- Inspecteur général honoraire des ponts et chaussées en 1954.
Publications
Publications d'EugĂšne Freyssinet
- « ThĂ©orie de retrait du ciment », Annales des Ponts et ChaussĂ©es, no 3,â , p. 408
- « ExposĂ© sur l'idĂ©e de prĂ©contrainte », Travaux, no 375,â , p. 327
- Relations entre les déformations et la constitution des ciments et des matériaux de structure colloïdale (résultats de recherches faites par EugÚne Freyssinet entre 1926 et 1929), p. 884-920, revue Travaux, mai 1966, no 376, numéro spécial Un demi-siÚcle de technique française de la précontrainte - Tome II.
- Idées et voies nouvelles (article d'abord publié dans le no 1, en janvier 1933, de la revue Science et Industrie, p. 921-936, revue Travaux, mai 1966, no 376, numéro spécial Un demi-siÚcle de technique française de la précontrainte - Tome II.
- « Cinquante ans de bĂ©ton armĂ©: l'Ă©volution future des propriĂ©tĂ©s des matĂ©riaux », Travaux, no 107,â , p. 179
- « Observations sur le bĂ©ton prĂ©contraint », Travaux, no 172,â , p. 65
- « Texte de la confĂ©rence : Ăvolution du rĂŽle des prĂ©contraintes dans les constructions et consĂ©quences de leur utilisation systĂ©matique », Travaux, no 178,â , p. 313
- « RĂŽle des dĂ©formations non Ă©lastiques du bĂ©ton prĂ©contraint », Travaux, no 196,â , p. 200
- « Naissance du bĂ©ton prĂ©contraint et vues d'avenir », Travaux, no 236,â , p. 463
- EugĂšne Freyssinet et Jean Muller, « Quelques aspects de la rĂ©sistance Ă la rupture en flexion des poutres continues prĂ©contraintes », Travaux, no 272,â , p. 15
- « L'idĂ©e française de PrĂ©contrainte rĂ©volutionne l'art de construire », Travaux, no 273,â , p. 355
- Les Hangars à dirigeables de l'aéroport d'Orly, revue Le Génie civil, p. 265-273, no 2145, 22 septembre 1923 ( lire en ligne ), p. 291-297, no 2146, 29 septembre 1923 ( lire en ligne ), p. 313-319, no 2147, 6 octobre 1923 ( lire en ligne )
- Influence de la quantité d'eau de gùchage sur la qualité des bétons examinée du point de vue des chantiers, revue Le Génie civil, 21 juillet 1928 ( lire en ligne )
- L'Amélioration des constructions en béton armé par l'introduction de déformations élastiques systématiques, p. 254-257, revue Le Génie civil, no 2405, 15 septembre 1928 ( lire en ligne )
- ProgrĂšs pratiques des mĂ©thodes de traitement mĂ©canique des bĂ©tons. La reprise en sous-Ćuvre des fondations de la gare transatlantique du Havre, p. 199-210, revue Travaux, juin 1935, no 30
- Une révolution dans la technique du béton, Eyrolles, Paris, 1936
- Une révolution dans l'art de bùtir : les constructions précontraintes, p. 261-266, dans Le Génie civil, no 3071-3072, 20-27 décembre 1941 ( lire en ligne )
- L'emploi d'armatures précontraintes réglables dans les constructions en béton armé, p. 298, dans Le Génie civil, no 3096, 1er novembre 1942 ( lire en ligne )
- EugĂšne Freyssinet (1879-1962), sa vie, ses Ćuvres (textes et documents rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par la chambre syndicale nationale des constructeurs en ciment armĂ© et bĂ©ton prĂ©contraint), Paris, 1963
- Un amour sans limite (prĂ©sentations d'Henri Lemoine et Pierre Xercavins, annotations de Bernard Marrey), Ăditions du Linteau, Paris, 1993 (ISBN 978-2910342005)
Ouvrages préfacés par EugÚne Freyssinet
- Jean Barets, Le Béton précontraint, Eyrolles, Paris, 1950
- Yves Guyon, Béton précontraint, étude théorique et expérimentale, Eyrolles, Paris, 1953 cac
Annexes
Bibliographie
- « EugÚne Freyssinet 1879-1962 », dans Travaux, juillet 1962 (lire en ligne)
- Sous la direction d'Antoine Picon, L'art de l'ingénieur constructeur, entrepreneur, inventeur, p. 194-197, Centre Georges Pompidou/éditions Le Moniteur, Paris, 1997 (ISBN 978-2-85850-911-9)
- Association EugĂšne Freyssinet, EugĂšne Freyssinet : une rĂ©volution dans l'art de construire, prĂ©face de Roger Lacroix, Paris, Presses de l'Ăcole nationale des Ponts et ChaussĂ©es, 2004. (ISBN 2-85978-391-1)
- Jean Badovici, Grandes constructions réalisées par E. Freyssinet, Paris, 1931.
- José Antonio Fernandez Ordonez, EugÚne Freyssinet (texte bilingue français-anglais), Barcelone, Grupo 2C, 1979.
- JosĂ© Antonio Fernandez Ordonez, EugĂšne Freyssinet, Paris, Ăditions du Linteau, 2012, 392 p., 360 ill. (ISBN 978-2-910342-79-1)
- Jupp Grote, Bernard Marrey, Freyssinet, la prĂ©contrainte et l'Europe : 1930-1945 - Freyssinet, der Spannbeton und Europa : 1930-1945 - Freyssinet, prestressing and Europe : 1930-1945 (texte trilingue), Paris, Ăditions du Linteau, 2000. (ISBN 2-910342-13-1)
- Albert Caquot, Mon ami, EugÚne Freyssinet, p. 7-8, dans L'ingénieur constructeur, mars-avril 1969, no 134 (lire en ligne)
- Franco Levi (it), Freyssinet : un magicien sans sorcellerie, p. 9, dans L'ingénieur constructeur, mars-avril 1969, no 134
- Yves Guyon, L'homme et son Ćuvre, p. 89-96, dans L'ingĂ©nieur constructeur, mars-avril 1969, no 134
- Marc Sanabra-Loewe, Joaquin CapellĂ -Llovera, The four ages of early prestressed concrete structures, p. 93-126, dans PCI Journal, Fall 2014 (lire en ligne)
- Pierre Xercavins, Daniel Demarthe, Ken Shushkewich, EugĂšne Freyssinet, his incredible journey to invente and revolutionize prestressed concrete construction (lire en ligne)
- Pierre Xercavins, Daniel Demarthe, Ken Shushkewich, EugĂšne Freyssinet - The invention of prestressed concrete and precast segmental construction (lire en ligne)
- EugÚne Freyssinet, Frank Guyon, Javier Rui-Wamba, Antonio Fernåndez Alba, EugÚne Freyssinet. Un engeniero revolucionario. Un ingénieur révolutionnaire, Fundacio Esteyco (lire en ligne)
Articles connexes
- François Mercier
- Freyssinet (entreprise)
- Béton précontraint
- Fritz Leonhardt, spécialiste allemand du béton précontraint[16]
- Eduardo Torroja, ingénieur espagnol ayant contribué à populariser l'emploi du béton armé dans le monde dans les années 1920. Torraja se distingue par sa vision esthétique du principe de la contrainte. EugÚne Freyssinet l'a appelé le « Maßtre des constructions originales ».
Liens externes
- Association EugĂšne Freyssinet
- Ăcole nationale des ponts et chaussĂ©es : EugĂšne Freyssinet
- Structurae: EugĂšne Freyssinet
- Halle Freyssinet
- PhotothĂšque de lâĂcole des Ponts ParisTech
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- Musée d'Orsay
- (en) Grove Art Online
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (nl + en) ODIS
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Références
- Association EugĂšne Freyssinet : EugĂšne Freyssinet et le Bourbonnais
- Matthias Koenen avait fait rĂ©aliser des essais Ă la Technischen Hochschule de Stuttgart en tendant des fils d'acier ordinaire Ă 60 N/mmÂČ dans du bĂ©ton mais le retrait et le fluage avaient annulĂ© l'effet de cette mise en tension.
- Association EugĂšne Freyssinet, EugĂšne Freyssinet, p. 68-70.
- EugĂšne Freyssinet, Un amour sans limite, p. 47-53.
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- Fiche Mérimée
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- Fib International: History
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