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Pont de la Libération de Villeneuve-sur-Lot

Le pont de la Libération permet le franchissement du Lot à Villeneuve-sur-Lot, dans le département français de Lot-et-Garonne.

Pont de la Libération
Le pont du tramway sur le Lot
Le pont du tramway sur le Lot
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Lot-et-Garonne
Commune Villeneuve-sur-Lot
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 44° 24′ 17″ N, 0° 42′ 21″ E
Fonction
Franchit Lot
Fonction Routier
Caractéristiques techniques
Type Pont en arc
Longueur 100,03 m
PortĂ©e principale 96,25 m
Largeur 10,90 m
Hauteur 15,45 m
Matériau(x) Béton armé
Construction
Construction 1914-1922
Concepteur Eugène Freyssinet
Entreprise(s) Société Mercier, Limousin & Cie
Historique
Protection Logo monument historique Patrimoine XXe s. (2007)
GĂ©olocalisation sur la carte : Lot-et-Garonne
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Pont de la Libération
GĂ©olocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Pont de la Libération
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont de la Libération

Historique

Dès 1894, la traversée du Lot par le seul pont des Cieutats est insuffisante. Il est alors décidé de construire un deuxième pont. Les premiers projets proposés sont des ponts métalliques. L'architecte de la ville d'Agen, Courau, a présenté un projet avec deux piles en pierre dans le Lot et un tablier métallique conçu par l'entreprise Grenier de Bordeaux. Ces projets vont être refusés pour préserver la navigabilité du Lot. En 1908 un projet de tramway et la saturation de la circulation sur le vieux pont rend indispensable la construction d'un deuxième pont.

En 1912, le projet prĂ©sentĂ© par Eugène Freyssinet, ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es, est choisi par un jury prĂ©sidĂ© par Georges Leygues. C'est un pont d'une seule arche en bĂ©ton massif de 96,25 m d'ouverture. C'est un record du monde pour ce type d'ouvrage au moment de sa prĂ©sentation.

La Société Mercier, Limousin & Cie est formée en . Peu après, Eugène Freyssinet a quitté l'administration des Ponts et Chaussées et devient le directeur technique de la nouvelle société. Celle-ci a remporté l'appel d'offres restreint contre d'autres entreprises spécialisées en béton armé.

L'entreprise a aussitôt entrepris les travaux avec la réalisation des appuis et le montage des cintres nécessaires pour couler les deux arcs parallèles. La déclaration de guerre de la Première Guerre mondiale en va perturber le déroulement du chantier. Pour éviter de laisser trop longtemps les cintres, les arcs ont été réalisés par du personnel non mobilisé. Eugène Freyssinet est alors mobilisé comme capitaine du Génie.

Les arcs sont décintrés en en utilisant une méthode qu'Eugène Freyssinet avait déjà utilisée dans l'Allier, par vérinage de la clef de l'arc. Cette méthode permet de décintrer l'arc car en écartant les deux faces du joint placé à la clé, ils se soulèvent, libérant progressivement l'appui sur l'arc sur le cintre. Cette solution permet d'introduire un état de contrainte dans l'arc supérieur à celui dû au seul effet du poids propre de l'arc. Cela permet de contrôler les déformations élastiques de l'arc. Elle lui avait valu d'obtenir le prix Caméré de l'Académie des sciences au moment de la construction du pont Boutiron.

Eugène Freyssinet avait fait sur cette méthode de décintrement les commentaires suivant :

  • « Au lieu d'accepter les consĂ©quences Ă©lastiques de la mise en charge indirecte, on peut, comme je le fis Ă  Villeneuve, crĂ©er, directement sur une voĂ»te, un Ă©tat d'Ă©lasticitĂ© dĂ©terminĂ© auparavant par le constructeur »,
  • « on peut Ă©galement Ă©liminer les contraintes dues aux charges en crĂ©ant des contraintes de dĂ©formation en sens inverse des contraintes maximales dĂ©terminĂ©es par les charges et les surcharges »[1].

Cette méthode permet d'intervenir sur l'arc, à tout moment de sa "vie" en mettant en pression des vérins à la clé si on a prévu des réservations pour les mettre en œuvre.

Les travaux n'ont repris qu'en 1919 et le gros œuvre terminé dans la même année.

Le tramway a circulé sur le tablier entre 1923 et 1935.

Le pont a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » en 2007[2] - [3].

Description

Le tablier a une largeur de 10,90 mètres entre les parapets, comprenant deux trottoirs de 1,80 mètre de largeur et une chaussĂ©e de 7,30 mètres. La chaussĂ©e est prĂ©vue pour recevoir une voie de tramway dans son axe.

Le tablier s'appuie sur deux arcs de 3,03 mètres de largeur en bĂ©ton de ciment non armĂ©, distants de 4,90 mètres.

L'ouverture des arcs est de 96,25 mètres au niveau de l'Ă©tiage. Les arcs se poursuivent dans le terrain, donnant une portĂ©e de 98 mètres Ă  2,50 mètres de profondeur. C'Ă©tait Ă  l'Ă©poque de sa construction la plus grande portĂ©e pour un arc en bĂ©ton non armĂ©. L'emploi du bĂ©ton non armĂ© Ă©tait la solution la plus Ă©conomique.

La fibre moyenne de l'arc est approximativement le funiculaire des charges de poids propre qui correspond à une parabole du 6e degré.

L'Ă©paisseur des arcs Ă  la clĂ© est de 1,45 mètre. L'Ă©paisseur est augmentĂ©e au niveau de l'appui des arcs sur le rocher. De mĂŞme la largeur des arcs est Ă©largie de 3 Ă  4 mètres pour limiter la contrainte au sol.

Le béton des arcs est dosé à 350 kg/m3 de ciment. Le dosage de ce béton est porté à 600 kg/m3 de ciment privé de gros éléments pour les parements vus dans lesquels a été prévu une mouluration constituée par des profils triangulaires en creux.

Le tablier est portĂ© par des piles en bĂ©ton faiblement armĂ©, revĂŞtues de briques, comme les culĂ©es. Les piles sont couronnĂ©es de petits chapiteaux en briques. Elles ont une largeur de 3 mètres et une Ă©paisseur variable suivant leur hauteur. Les piles supportent du cĂ´tĂ© extĂ©rieur un viaduc Ă  plein cintre de 4 mètres de portĂ©e et de 1,80 mètre de largeur, parementĂ© en briques, comme le parapet. Des entretoises Ă©paisses en bĂ©ton armĂ© relient transversalement les piles en vis-Ă -vis.

La brique et les arcs en mitre du parement se réfèrent à la fondation médiévale de la ville, comme pour la construction de l'église Sainte-Catherine.

  • ÉlĂ©vation gĂ©nĂ©rale de l'arc avec sa mouluration
    Élévation générale de l'arc avec sa mouluration
  • Les deux arc, les piles et les entretoises entrepiles
    Les deux arc, les piles et les entretoises entrepiles
  • L'aspect du revĂŞtement en briques
    L'aspect du revĂŞtement en briques

Références

  1. Eugène Freyssinet, Le pont de Villeneuve-sur-Lot. Perfectionnements dans la construction des grandes voûtes, Le Génie Civil, 30 juillet ( lire en ligne ), 6 août ( lire en ligne ) et 13 août 1921 ( lire en ligne )
  2. « Pont sur le Lot dit Pont Neuf ou Pont de la Libération », notice no EA47000004, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Inventaire général : Pont sur le Lot dit Pont Neuf ou Pont de la Libération », notice no IA47001816, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

  • Eugène Freyssinet, Le pont de Villeneuve-sur-Lot. Perfectionnements dans la construction des grandes voĂ»tes, dans Le GĂ©nie Civil, no 2033, ( lire en ligne ), ( lire en ligne ) et ( lire en ligne )
  • Bernard Marrey, Les ponts modernes. 20e siècle, p. 56-57, Picard Ă©diteur, Paris, 1995 (ISBN 2-7084-0484-9)
  • JosĂ© A. Fernandez Ordoñez, Eugène Freyssinet, p. 66-70, Éditions du Linteau, Paris, 2012 (ISBN 978-2-910342-79-1)

Articles connexes

Liens externes

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