Environnement dans l'Union européenne
L'environnement dans l'Union europĂ©enne est l'environnement (au sens d'environnement biologique) du territoire recouvert par les Ătats membres de l'Union europĂ©enne (UE), ainsi que de leurs eaux territoriales. La politique environnementale de l'UE fait partie des compĂ©tences partagĂ©es de l'Union et des Ătats membres.
La biodiversité au sein de l'Union européenne
Milieux
L'UE présente des milieux trÚs variés, avec un important linéaire cÎtier et de nombreuses ßles, des zones de moyennes et hautes montagne, des grandes zones cultivées, de grands massifs boisés et d'importantes zones humides avec un nombre important de fleuves, riviÚres, lacs. AssÚchement de mares, drainage, endiguement. La main de l'homme a redessiné de nombreux paysages, entrainant une perte de biodiversité.
- CĂŽte d'Opale, Pas-de-Calais, France
- Dunes, petite vĂ©gĂ©tation et forĂȘt dense dans le Brabant-Septentrional, Pays-Bas
- Paysage volcanique Ă Lanzarote, Espagne
- Besiberri en Catalogne : paysage typique des Pyrénées avec petit lac et vallée suspendue, Espagne
Faune et Flore
La faune et la flore sont trÚs variées, avec des espÚces endémiques dans certaines ßles (par exemple dans les ßles Canaries en Espagne).
Une part des oiseaux sont migrateurs. En 2019, on compte 20 % d'oiseaux en moins en Europe qu'il y a 20 ans[1].
Le hĂ©ron, le loup, l'ours, le lynx, la loutre ou le castor recolonisent certains territoires, ce qui permet en outre une rĂ©gulation d'autres populations d'animaux et notamment d'animaux malades. L'Europe compte, en 2018, 17 000 ours dans 22 pays ; et deux fois plus de loups qu'aux Ătats-Unis d'AmĂ©rique[2].
Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, plus d'un quart des 5 000 espÚces européennes d'insectes sont menacées de disparition. Des espÚces disparaissent, d'autres, venant d'Afrique et d'Asie, font leur apparition (par exemple des espÚces de libellules)[3].
- Castor d'Europe
- Héron cendré (Catalogne, Espagne)
- Ours brun présent dans une réserve autrichienne
- Bouquetin des Alpes (col de la Vanoise, France).
- Une salamandre en forĂȘt d'Ăcouves (Orne, France)
- Munidopsis polymorpha, Crabe aveugle de Lanzarote, Espagne
Impacts sur les milieux naturels
Activités humaines
L'occupation humaine est trĂšs ancienne en Europe, et a trĂšs largement façonnĂ© les paysages : dĂ©forestation, marais assĂ©chĂ©s, riviĂšres canalisĂ©es, dĂ©veloppement des cultures, rĂ©seau dense de villes et prĂ©sence forte d'un habitat dispersĂ©. Le territoire europĂ©en est amĂ©nagĂ© principalement autour des littoraux et d'axes de communications anciens qui bĂ©nĂ©ficient d'un maillage de rĂ©seaux de transport extrĂȘmement dense.
Industries
Les industries lourdes se sont fortement développées aux XIXe et XXe siÚcles autour de bassins miniers et de zones d'extraction de matiÚres premiÚres minérales. Elles sont encore trÚs présentes sur certains territoires mais de nouvelles activités moins centralisées ont depuis vu le jour avec des impacts plus ou moins fort sur leur milieu.
Agriculture
L'Union européenne est le premier importateur et le premier exportateur de produits agricoles (notamment ceux issus de industrie agroalimentaire). L'agriculture utilise en général des méthodes intensives de production, excédentaire dans certains domaines, et l'Europe est largement autosuffisante pour l'agriculture vivriÚre ; toutefois, l'Union importe de nombreux produits exotiques, et commence à utiliser une partie de sa production agricole pour la production d'énergie.
Fin 2016, 291 326 exploitations agricoles cultivaient plus de 12 millions d'hectares en agriculture biologique dans l'Union europĂ©enne et a mis en place un label bio commun pour tous les Ătats membres.
- Paysage viticole du Tyrol du Sud, Italie
- Une ferme néerlandaise typique.
- Troupeaux de chĂšvres en GrĂšce.
- Champ typique de l'Alentejo, rĂ©gion d'exploitation du chĂȘne liĂšge, Portugal.
PĂȘche
L'UE possĂšde 40 % de la flotte maritime mondiale de pĂȘche et reprĂ©sente environ un quart du tonnage mondial, mais pour autant le secteur liĂ© Ă la pĂȘche ne gĂ©nĂšre 3 Ă 5 % du PIB de l'UE en 2006.
Chasse
La justice européenne encadre strictement la chasse au loup[4].
Activités tertiaires
L'Union européenne et plus généralement l'Europe est la région la plus visitée au monde avec 588 millions de visiteurs sur 1,138 milliard de touristes en 2014 soit 51,7 % (OMT, 2014). La barre du milliard de touristes a été franchie pour la premiÚre fois en 2012 (on en comptait 25 millions en 1950). Les principaux pays européens visités sont la France, l'Espagne et l'Italie.
Transports
L'Union europĂ©enne dispose de l'un des rĂ©seaux de transport les plus denses de la planĂšte[5]. Pour les rĂ©seaux ferroviaire et autoroutier, elle compte sensiblement plus d'infrastructures pour 1 000 km2 que les Ătats-Unis[6] et Ă peine moins que le Japon [7]. Cette densitĂ© dĂ©coule de la densitĂ© dĂ©mographique et industrielle relative aux XIXe et XXe siĂšcles, et de la demande et de l'offre croissantes de transport[5].
En terme quantitatif (poids transporté), les principaux modes de transport sont
- le transport maritime (via le pas de Calais, l'un des détroits les plus fréquentés au monde par les navires marchands et de transport de passager, les grands ports européens, la Baltique),
- le transport routier,
- le transport ferroviaire,
- les canaux
- le transport aérien.
- le réseau véloroutes et voies vertes vise à permettre de traverser l'Europe sur des pistes cyclables balisées ou en site propre (plus sécurisantes)
- Liens transfrontaliers : Ex. : De nombreux tunnels ferroviaires et routiers existent dans les massifs montagneux. Le tunnel sous la Manche réunit la France et l'Angleterre, et le Danemark et la SuÚde sont réunis par le plus long pont d'Europe.
Les transports en commun sont développés dans les grandes (métro, tramway) et moyennes villes (bus). Les aménagements cyclables se développent à partir des années 1970 aux Pays-Bas puis partout dans le monde, et les Vélos en libre-service à partir des années 1990.
Pression sur les ressources non renouvelables
L'UE est le siÚge de trois des cinq majors du pétrole : BP (Royaume-Uni), Shell (Royaume-Uni et Pays-Bas) et Total (France). Il y a un champ de pétrole en mer du Nord.
L'UE dispose du plus grand parc de centrales nucléaires opérationnelles au monde avec 28,8 % des 442 réacteurs nucléaires, et importe de l'uranium. Le plus grand parc européen est le parc français (58 réacteurs nucléaires).
Les pays européens ont historiquement exploité les bassins miniers (Royaume-Uni, France, Allemagne...) pour extraire et consommer du charbon. Des centrales à charbon sont encore ouvertes dans les années 2010. En 2019, la Chine finance des projets de centrale à charbon en Europe[8].
Pression sur les sols et l'eau
Plus de 40 milliards de mÂł dâeaux usĂ©es sont traitĂ©s chaque annĂ©e dans lâUE mais seulement 964 millions de mÂł sont rĂ©utilisĂ©s, le reste Ă©tant rejetĂ© dans les cours dâeau. Les pĂ©nuries dâeau affectent Ă ce jour 11 % de la population de lâUE et 17 % de son territoire, mais la situation est plus prĂ©occupante autour de la MĂ©diterranĂ©e oĂč environ 50â% de la population vit sous un stress hydrique constant durant lâĂ©tĂ©[9].
Les Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES)
L'Europe est un acteur historique d'émissions de gaz à effet de serre, avec une consommation massive de charbon et de pétrole notamment depuis l'industrialisation, et une activité d'élevage développée.
La pollution de l'air
La pollution de l'air a atteint des niveaux importants au cours des XIXe et XXe siÚcles, avec l'industrialisation, la généralisation des automobiles, l'augmentation des flux de camions... En Europe de l'Est, la situation s'est améliorée depuis 1989 en raison du déclin de l'industrie lourde et l'augmentation des préoccupations environnementales par les gouvernements post-communiste.
Pollutions maritimes
En 2019, entre 75 % et 91 % de la superficie des mers europĂ©ennes sont toujours contaminĂ©es par des polluants chimiques. Si la contamination est en baisse dans les quatre mers de l'Union europĂ©enne, elle reste Ă©levĂ©e. Elle touche 75 % de la superficie de l'Atlantique du Nord-Est, 87 % de la MĂ©diterranĂ©e, 91 % de la mer Noire, et mĂȘme 96 % de la mer Baltique.
Les concentrations de polluants, notamment de métaux lourds, déclinent (mer du Nord et Atlantique du Nord-Est surtout), mais elles restent trop élevées dans de nombreuses zones cÎtiÚres pour le cadmium et le mercure. Les concentrations de DDT ne régressent toujours pas en Méditerranée[10].
La gestion des déchets
La quantité de déchets recyclés est passée de 87 kg par habitants et par an en 1995, à 241 kg/hab/an en 2020. Mais les écarts entre les pays membres restent importants[11].
Une enquĂȘte de tĂ©lĂ©vision allemande a dĂ©signĂ© Heilbronn (avec SĂŒdwestdeutsche Salzwerke) et Herfa-Neurode comme les deux lieux les plus polluĂ©s d'Allemagne[12]. Mais l'Allemagne est Ă©galement le pays qui recycle le mieux ses dĂ©chets, avec 63 % de dĂ©chets recyclĂ©s[11].
Environ 160 000 tonnes de billes plastiques, appelés pellets ou « larmes de sirÚne » et constituant la matiÚre premiÚre de la fabrication d'objets en plastique, seraient « perdues » chaque année en Union européenne[13].
Impacts de l'urbanisation
L'artificialisation des sols est importante à l'échelle européenne. Elle conduit à une consommation de terres agricoles, à une disparition et un morcellement des milieux, avec un impact sur les continuités écologiques, à un mitage de l'espace (paysages parfois dégradés). La pollution lumineuse est problématique.
L'exposition aux risques
Catastrophes naturelles
L'Union europĂ©enne est exposĂ©e Ă de multiples alĂ©as naturels : inondations, tempĂȘtes, incendies, glissements de terrain, sĂ©ismes...
Incendies
En 2018, dans toute l'Europe, les incendies estivaux sont en hausse : le nombre de feux (entendus comme un incendie sur une surface minimale de 0,5 hectare, soit deux tiers d'un terrain de football) dĂ©nombrĂ©s en 2018 est nettement supĂ©rieur Ă la moyenne de la derniĂšre dĂ©cennie. On comptait, Ă la fin juillet, 450 feux dans l'Union europĂ©enne, soit une augmentation de prĂšs de 40 %. Pour autant, le nombre d'hectares brĂ»lĂ©s par ces incendies est en nette diminution Ă la mĂȘme pĂ©riode. L'Europe du Nord connait alors une canicule avec des feux de forĂȘt sans prĂ©cĂ©dent[14].
Politique environnementale dans l'Union européenne
Politique de lutte contre le réchauffement climatique
L'Union Européenne est engagée au sein du Protocole de Kyoto et a accueilli la COP 21 à Paris.
En octobre 2018, les dĂ©putĂ©s europĂ©ens ont adoptĂ© une rĂ©solution demandant Ă la Commission europĂ©enne et aux Ătats membres de relever les engagements de rĂ©duction des gaz Ă effet de serre europĂ©ens de - 40 % Ă - 55 % dâici Ă 2030 et de doter lâUE dâune stratĂ©gie lui permettant dâatteindre la neutralitĂ© en gaz Ă effet de serre dâici Ă 2050.
Politique agricole commune
La Politique agricole commune est une politique agricole mise en place à l'échelle de l'Union européenne.
Politique de lutte contre les pollutions
L'Europe a fixé un objectif de bon état écologique des cours d'eau et milieux marins d'ici 2020. Cet objectif ne sera pas tenu[10].
Politiques nationales et locales
Bien qu'il existe des nĂ©gociations sur certains aspects de la politique dĂ©cidĂ©e par l'Union europĂ©enne (agriculture, quotas de pĂȘches...), les pays dĂ©clinent en gĂ©nĂ©ral cette politique au niveau national. Le niveau d'ambition varie en fonction des pays et dans le temps au sein d'un mĂȘme pays, selon le contexte Ă©conomique et politique.
Villes durables
Les villes durables et villes en transition participent à l'effort collectif en faveur de la protection de l'environnement. La Charte d'Aalborg a été adoptée par les participants à la conférence européenne sur les villes durables qui s'est tenue dans la ville danoise d'Aalborg le 27 mai 1994.
Les écoquartiers se développent à partir des années 2000.
Les territoires tendent à augmenter la part de renouvellement urbain dans leur développement, par résorption des friches notamment. La protection du patrimoine contribue largement à la réhabilitation de l'existant plutÎt qu'à des déconstructions - reconstructions.
Ăvaluation environnementale globale
L'empreinte Ă©cologique globale est importante.
Le jour du dĂ©passement (date de lâannĂ©e, calculĂ©e par l'ONG amĂ©ricaine Global Footprint Network, Ă partir de laquelle lâhumanitĂ© est supposĂ©e avoir consommĂ© lâensemble des ressources que la planĂšte est capable de rĂ©gĂ©nĂ©rer en un an) de l'Union europĂ©enne[Note 1] est le 10 mai[15].
Notes et références
Notes
- Le jour du dĂ©passement calculĂ© par zone est le jour oĂč le dĂ©passement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population de la zone en question.
Références
- « Demain, un monde sans oiseaux ? », sur arte.tv, (consulté le ).
- Vincent Perazio, « L' Europe Ă la reconquĂȘte de la biodiversitĂ© », arte,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Frédéric Michel, « Nuit de la biodiversité : "La situation des libellules révÚle un déclin plus large" », sur Europe 1, (consulté le ).
- « La justice européenne encadre strictement la chasse au loup », sur Lefigaro.fr, (consulté le ).
- Eurostat, d'aprÚs européens Transports européens ; Bulletin : Statistiques en Bref ; Réseaux régionaux de transport ferroviaire et routier; Fin de rédaction: 13.03.2008 Données extraites le: 15.11.2007 ; ISSN 1977-0332 (Copie autorisée en citant la source
- North American Transportation Statistics Database
- Source OCDE (OECD) citée par Eurostat2005
- Nabil Wakim, « La Chine finance et construit des centrales Ă charbon en Europe », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- LibĂ©ration avec AFP, « SĂ©cheresse: les pays de lâUE doivent rĂ©utiliser les eaux usĂ©es dans lâagriculture », sur www.liberation.fr, (consultĂ© le ).
- StĂ©phanie Senet, « L'Europe ne parvient pas Ă rĂ©duire la pollution chimique du milieu marin », Journal de l'environnement,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Emilie Aubry, « Le dessous des cartes - Un monde de déchets », sur www.arte.tv, (consulté le )
- (de) « Zeitbombe unter Tage » [« Bombe à retardement dans le sous-sol »], sur heise.de, .
- Félix Gouty, « Billes plastiques : le ministÚre de la Transition écologique porte également plainte », sur www.actu-environnement.com, (consulté le ).
- JĂ©rĂ©mie Baruch et Pierre Breteau, « Feux de forĂȘt et canicule : comment l'Europe du Nord a rattrapĂ© celle du Sud », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- FrĂ©dĂ©ric Mouchon, « Jour du dĂ©passement : quelles solutions pour la planĂšte ? », Le Parisien,â (lire en ligne, consultĂ© le ).