Conseil international pour l'exploration de la mer
Le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) - ou pour les anglophones, International Council for the Exploration of the Sea (ICES) - est, en dĂ©pit de son nom, davantage attachĂ© Ă l'exploitation des ressources halieutiques qu'Ă l'exploration ocĂ©anographique (du reste, il a aussi Ă©tĂ© appelĂ© Conseil permanent pour l'exploration de la mer puis Conseil international pour l'exploitation de la mer). FondĂ© en 1885 Ă Copenhague, bien que sa premiĂšre rĂ©union ne se tienne qu'en 1902, il Ă©tait destinĂ© Ă rĂ©pondre aux questions scientifiques et techniques posĂ©es par les pĂȘcheurs et les industriels aux scientifiques, dĂšs la fin du XIXe siĂšcle sur la plie, le hareng et la morue, et notamment sur les causes de fortes fluctuations de populations ou de captures de poisson, et pour la pĂȘche au hareng particuliĂšrement[1]. Avec la Commission internationale d'exploration scientifique de l'Atlantique, qui sera suivie en 1919 de la Commission internationale pour l'exploration scientifique de la MĂ©diterranĂ©e, il semble ĂȘtre le premier organisme scientifique international formellement constituĂ©.
Conseil international pour l'exploration de la mer International Council for the Exploration of the Sea | ||||
Situation | ||||
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Création | 1902 | |||
SiĂšge | Copenhague (Danemark) | |||
CoordonnĂ©es | 55° 40âČ 17âł N, 12° 34âČ 33âł E | |||
Langue | Français, anglais | |||
Organisation | ||||
Membres | ||||
Président | Paul Connolly | |||
Secrétaire général | Anne Christine Brusendorff | |||
Site web | http://www.ices.dk | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Copenhague
GĂ©olocalisation sur la carte : Danemark
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
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Des scientifiques scandinaves, allemands, britanniques, néerlandais et russes ont initié des conférences internationales en 1899, 1901 et 1902, respectivement en SuÚde, NorvÚge et au Danemark. Celle de 1902 a formé un « Conseil scientifique international », reconnu par les 7 gouvernements des pays fondateurs.
Histoire
La France nây a adhĂ©rĂ© qu'aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, en mars 1920.
Selon Henri Heldt (en 1923)[1] :
- « Avant l'entrĂ©e de la France, ce Conseil s'occupait d'Ă©tudes hydrographiques dans la Mer du Nord et la Baltique, de recherches sur la plie, le hareng et la morue. Depuis que nous en faisons partie, le centre des recherches du Conseil s'est trouvĂ© sensiblement dĂ©placĂ© et ses recherches s'Ă©tendent maintenant plus largement vers l'Atlantique: Un ComitĂ© spĂ©cial, le ComitĂ© du Plateau Continental Atlantique, s'occupe particuliĂšrement de tout ce qui concerne les pĂȘcheries dans cet OcĂ©an, de lâĂcosse Ă Gibraltar » et le Conseil travaille aussi sur « la biologie du merlu, du thon, de la sardine, du maquereau », avec notamment « M.le Professeur L. Roule, du Museum et M. Le Danois » qui prĂ©sident les commissions spĂ©ciales pour l'Ă©tude du thon et du merlu[1]. DĂšs 1920, les navires La Perche et La Tanche sous le commandement du Capitaine Rallier du Baty et le Pourquoi Pas ? du Commandant Charcot, ainsi que par les croisiĂšres rĂ©guliĂšres de la Marine nationale qui travaillent selon les instructions de l'Office des
PĂȘches, au large d'Ouessant sont apportĂ©s, coordonnĂ©s et Ă©ditĂ©s par M. Le Danois. Une commission prĂ©sidĂ©e par Louis Marie Adolphe Olivier Ădouard Joubin, est « chargĂ©e de l'Ă©tude internationale de toutes les questions qui concernent les coquillages, notamment les huĂźtres, leur nature et leurs maladies »[1].
Cette mĂȘme annĂ©e 1920, en septembre Ă Ottawa, est fondĂ© outre-atlantique l'international committee on marine fishery investigations, rassemblant des reprĂ©sentants des Ătats-Unis, du Canada et de Terre-Neuve, qui travailleront Ă l'Ă©tude des PĂȘches Maritimes sur la zone s'Ă©tendant devant les cĂŽtes Atlantique et Pacifique de l'AmĂ©rique du Nord. M. Le Danois, missionnĂ© Ă Terre-Neuve, au Canada et aux Ătats-Unis, de mars Ă a rĂ©ussi Ă faire en sorte que la France puisse aussi y siĂ©ger, avec comme secteur de recherche le Banc de Terre-Neuve[1]. Comme autres organismes internationaux avec des objectifs proches, il existait aussi la Commission de la MĂ©diterranĂ©e[1] et la Section d'OcĂ©anographie du Conseil International de Recherches[1] (CIR) et la Commission de biologie Ă©conomique du mĂȘme Conseil[1], soit au total 5 organismes internationaux, centrĂ©s sur l'Atlantique, la Mer du Nord et la MĂ©diterranĂ©e.
La France y est aujourdâhui encore reprĂ©sentĂ©e au CIEM, par le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres qui paye la cotisation, vote lâacceptation de nouveaux Ă©tats membres, lâapprobation de nouvelles procĂ©dures, etc. ; la France a Ă©tĂ© suivie dâautres pays dont derniĂšrement la Lituanie (1997) pour arriver Ă 20 pays membres reprĂ©sentĂ©s de plein droit (Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Estonie, Ătats-Unis d'AmĂ©rique, Finlande, France, Irlande, Islande, Lettonie, Lituanie, NorvĂšge, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Russie, SuĂšde).
Quatre pays (Afrique du Sud, Australie, GrÚce, Nouvelle-Zélande) y ont un statut d'observateur car non présents dans la zone de compétence du CIEM (l'Atlantique, principalement l'Atlantique septentrional, et les mers adjacentes).
En 1964 une Convention nouvelle a été signée par les pays membres, recadrant les missions et le fonctionnement de la CIEM, qui depuis a notamment activement participé à la « deuxiÚme Conférence internationale sur la gestion et la protection de la mer du Nord » et aux réunions interministérielles qui en ont découlé.
Fonctions
C'est le plus ancien organisme international de recherche sur l'environnement marin. Ă ce titre, sa premiĂšre fonction est de coordonner la recherche pour la zone Atlantique nord et les mers adjacentes (Mer Baltique et mer du Nord). Il contribue Ă lâĂ©tude scientifique des relations entre ressources marines (pĂȘchĂ©es et/ou cultivĂ©es), lâenvironnement naturel et activitĂ©s humaines. Il donne des avis et produit des expertises pour les Ătats membres et Commissions rĂ©glementaires de cette rĂ©gion. Il produit des bases de donnĂ©es sur les ressources halieutiques et l'environnement marin, particuliĂšrement intĂ©ressante en raison du pas de temps couvert par les donnĂ©es. Le CIEM a aussi une fonction de donneur d'alerte. Il a par exemple[2] alertĂ© lâUE et les Ă©tats-membres, et les consommateurs sur le fait que les stocks halieutiques d'atlantique nord-est ont encore et fortement rĂ©gressĂ© lors de la dĂ©cennie 1990 â 2000 : seuls 18 % des 113 stocks recensĂ©s en 2001 Ă©taient encore dans des « limites biologiques sĂ»res ». Le cabillaud a tant rĂ©gressĂ© dans cette rĂ©gion que le CIEM a demandĂ© un embargo total sur la pĂȘche de ce poisson.
Le CIEM a alertĂ© aussi sur lâaccumulation dans les graisses des poissons de polluants perturbant la reproduction (perturbateurs endocriniens ou reprotoxiques, et de polluant diminuant les taux de survie des poissons et affaiblissant leur systĂšme immunitaire (dont mercure en augmentation prĂ©occupante dans les mers du monde entier, notamment chez les poissons situĂ©s en tĂȘte de pyramide alimentaire). Le CIEM alerte aussi sur le dĂ©clin des ressources scientifiques (laboratoires fermĂ©s, dĂ©part Ă la retraite non renouvelĂ©s) dans le domaine de lâĂ©cologie marine, de l'Ă©cotoxicologie, de la taxonomie alors que les demandes dâavis scientifiques croissent rapidement.
Principaux thÚmes de compétence
- Politique commune de la pĂȘche (PCP)
- Environnement marin,
- Suivi des ressources halieutiques (passées de 26 millions de t à la fin du XIXe siÚcle à 10 millions de tonnes à la fin du XXe siÚcle selon le CIEM[3]
- pollutions marines,
- transferts d'espÚces animales ou végétales non indigÚnes, éventuellement susceptibles de devenir invasives
- efflorescences algales toxiques
- analyses multidisciplinaires des interactions Homme-Ressources halieutiques, dans une approche écosystémique.
- Prospection et exploitation industrielle durable de la mer
- gestion équilibrée des ressources halieutiques et marines vivantes.
Fonctionnement
Chaque « état-membre » y est représenté par 2 délégués participant au Conseil des Délégués qui se réunit en « Conférence scientifique annuelle ». Il y élit un Bureau (Président + 6 vice-présidents) se réunissant deux fois par an. Le conseil des délégués décide des activités scientifiques à coordonner ; et du fonctionnement interne du CIEM (dont budget) La Conférence scientifique annuelle (CSA) produit les recommandations des Comités Scientifiques (entérinées ou non par les Délégués) sur les actions conjointes urgentes et sur les projets de recherche (dont campagnes scientifiques pluriannuelles destinés à mesurer, pour les comprendre, les processus d'évolution des ressources commercialement exploitées et de leurs écosystÚmes.
Environ 100 groupes de travail, associant environ 1200 chercheurs et experts venus de tous les Ă©tats membres, se rĂ©unissent chaque annĂ©e. Pour favoriser lâapplication des conventions internationales signĂ©es dans les annĂ©es 1960 Ă 1880, le CIEM a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour fournir un avis scientifique coordonnĂ© dans les domaines des ressources halieutiques et des pĂȘcheries, ainsi que concernant l'environnement marin. Il fournit notamment une grande partie des avis qui fondent les propositions de rĂšglement soumises Ă la dĂ©cision du Conseil des ministres de l'Union europĂ©enne dans ces domaines.
Liste des Présidents
- Dr Walther Herwig, Allemagne (1902-1908)
- W.E. Archer, Royaume-Uni (1908-1912)
- F. Rose, Allemagne(1912-1915)
- Prof. Otto Pettersson, SuĂšde (1915-1920)
- Mr Henry G. Maurice, Royaume-Uni (1920-1938)
- Prof. Johan Hjort, NorvĂšge (1938-1948)
- Dr K.A. Andersson, SuĂšde(1948-1952)
- A.T.A. Dobson, Royaume-Uni (1952-1955)
- Prof. H.U. Sverdrup, NorvĂšge (1955-1957)
- Dr Ă . Vedel TĂ„ning, Danemark (1957-1958)
- Dr J. Furnestin, France (1958-1963)
- Dr J. Hult, SuĂšde (1963-1966)
- Dr A.E.J. Went, Irlande (1966-1969)
- Prof. W. Cieglewicz, Pologne (1969-1972)
- M R. Letaconnoux, France(1972-1975)
- Prof. G. Nikolsky, URSS (1975-1976)
- Mr B.B. Parrish, Royaume-Uni (1976-1979)
- Prof. Gotthilf Hempel, RFA (1979-1982)
- Prof. W.S. Wooster, Ătats-Unis (1982-1985)
- O.J. Ăstvedt, NorvĂšge(1985-1988)
- Jakob Jakobsson, Islande (1988-1991)
- D. de G. Griffith, Irlande (1991-1994)
- M A. Maucorps, France (1994-1997)
- Dr L. Scott Parsons, Canada (1997-2000)
- Prof. Pentti MĂ€lkki, Finlande (2000-2003)
- Dr M.P. Sissenwine, Ătats-Unis (2003-2006)
- Dr Joe Horwood, Royaume-Uni (2006-2009)
- Dr. Michael Sinclair, Canada(2009-2012)
Voir aussi
- Droit de la mer
- PĂȘche (halieutique), Aquaculture
- Directive cadre sur lâeau, Directive StratĂ©gie pour le milieu marin
- Littoral
- Océanographie, Océanologie
- Corridor biologique sous-marin,
- RĂ©seau Ă©cologique
- Munitions immergées
- Organisation pour la conservation du saumon de l'Atlantique Nord
- Objectif de développement durable n° 14 : vie aquatique (établi en 2015 par l'ONU pour son Agenda 2030 ).
Liens externes
Notes et références
- Henri Heldt. Le Thon commun en mer du Nord (Notes et mĂ©moires de l'Office scientifique et technique de pĂȘches maritimes), n° 22, texte de 1922 publiĂ© en 1923 (Archives d'Ifremer)
- (en) « Rapport CIEM »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)[PDF]
- Conférence scientifique annuelle du Conseil International pour l'Exploration de la Mer, Vigo (Espagne), 22 septembre 2004