Conférence de la paix de Paris
La conférence de paix de Paris en 1919 est une conférence internationale, organisée par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. La conférence débute le [1] et se termine en , après six mois de discussions et 1 646 séances tenues par 52 commissions techniques avec entre-temps quelques interruptions. Elle prépare le traité de Versailles qui sera signé le 28 juin 1919 et d'autres traités avec les alliés allemands qui sont signés à d'autres endroits dans la banlieue parisienne.
Elle consacre la disparition de trois empires, l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman, et la création de nouveaux États en Europe : renaissance de la Pologne, création de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie.
Les colonies allemandes sont partagées entre le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l’Afrique du Sud, les États-Unis et le Japon, tandis que le Proche-Orient, anciennement possession turque, est divisé en mandats attribués par la Société des Nations à la France et à l'Angleterre.
Des réparations de guerre sont exigées de l'Allemagne, qui voit son territoire à l'est amputé, entre autres, du couloir de Dantzig, administré par la Pologne, comme d'une partie de la Haute-Silésie, tandis que le Reichsland Elsass-Lothringen redevient français, que le nord du Schleswig redevient danois et que la région d'Eupen et de Malmédy est donnée à la Belgique.
Différents conseils
Le conseil supérieur des Alliés est créé dès le début de la conférence et se déroule à huis clos. Ce conseil est composé des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et du Japon, ce conseil a été souvent désigné comme "les cinq grands" ("Big five" en anglais)[2].
Pour chacun de ces pays, le Premier ministre ainsi que celui des Affaires étrangères participent au Conseil des Dix. Ce dernier siège du au [3]. Après une quinzaine de jours, le conseil reconnut qu'il était débordé et décida de créer des commissions spéciales, 52 au total. Peu après, le Conseil des Dix est supplanté à partir du par le Conseil des Quatre, où siégeaient Woodrow Wilson, David Lloyd George, Georges Clemenceau et Vittorio Emanuele Orlando[4].
Remaniements territoriaux
Une place importante dans les travaux de la conférence a été occupée par la question de la reconnaissance des États en voie de formation. Des délégations des États baltes, de la Transcaucasie et de l'Ukraine sont venues à Paris, espérant une solution d'après-guerre équitable à la question nationale lors de la conférence des États victorieux.
État allemand et devenir de ses territoires
l'Allemagne qui n'est pas représentée au cours de la conférence, est amputée de certains territoires, privée de ses colonies, astreinte à de lourdes réparations économiques et à d'importantes restrictions de sa capacité militaire. Les pourparlers de la conférence au sujet du devenir de l'Allemagne sont entérinés par le traité de Versailles le entre les Alliés et l'Allemagne.
Les Français ont cherché à réduire et à affaiblir l'Allemagne autant que possible afin d'éliminer la menace militaire allemande. L'adversaire d'une telle politique était le Royaume-Uni, qui craignait que la position de la France en Europe ne s'accroisse trop du fait de l'affaiblissement de l'Allemagne[5].
Question de l’Alsace-Lorraine
Les Britanniques et les Américains étaient d'accord pour laisser l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, territoire cédé par la France à l'Empire allemand en application du traité de Francfort, signé le après la défaite française, prétendant que ces territoires était des terres allemandes, à mentalité allemande et de langue allemande.
Georges Clemenceau s'opposant énergiquement à cet accord, les alliés indiquèrent que l'affaire était close. Arthur Hugenschmidt communiqua au « Tigre » une lettre du roi de Prusse Guillaume Ier, datée du , dans laquelle le futur empereur d'Allemagne affirmait à l'impératrice déchue qu'il revendiquait l'Alsace et la Lorraine « non par désir d'agrandir leur patrie, mais uniquement par besoin stratégique pour reculer le point de départ des armées françaises qui à l'avenir viendraient nous attaquer »[6].
À la lecture de cette lettre, Lloyd George et Woodrow Wilson s'inclinent et l'Alsace et la Lorraine redeviennent françaises[7].
Question belge
À l'issue du traité de Versailles, la Belgique se voit attribuer en guise de compensation pour les dommages subis lors de la première Guerre mondiale les cantons d'Eupen et de Malmedy, et la ligne de chemin de fer des Fagnes dont le parcours pénètre par endroits sur le territoire allemand. Selon le traité de Versailles, la voie ferrée ainsi que ses stations et installations se trouvent entièrement sous la souveraineté de la Belgique et font donc partie de son territoire, créant ainsi cinq enclaves allemandes du côté ouest de la ligne de chemin de fer[8].
Question polonaise
La Pologne était représenté par Roman Dmowski et Ignacy Paderewski, assistés de Oskar Halecki (pl), Stanisław Kutrzeb (pl), Konstanty Skirmunt (pl), Leon Kazimierz Łubieński (pl)[9].
Question de la ville de Dantzig
Dantzig et ses environs passèrent sous le contrôle de la Société des Nations en tant que ville libre de Dantzig ; ils furent inclus dans la zone douanière polonaise et représentés par la Pologne pour sa politique étrangère.
Représentation des russes blancs
Représentation des Bolcheviks
Question finlandaise
Question estonienne
La délégation estonienne, composée de Jaan Poska, Nikolai Köstner (en), Jaan Tõnisson, Ants Piip (et), Kaarel Robert Pusta, Mihkel Martna (et), Eduard Laaman (et) et Joakim Puhk (et), souhaitait obtenir la reconnaissance internationale de l'indépendance estonienne[10] - [11].
Question lettone
Le représentant de la république de Lettonie Jānis Čakste souhaitait obtenir la reconnaissance internationale de l'indépendance lettonne[10] - [12].
Question lituanienne
La Lituanie n'a pas été invitée à la conférence. Néanmoins, la Lituanie avait envoyé ses représentants à Paris, censés représenter les intérêts lituaniens sans participer directement à la conférence de paix. La délégation de la république indépendante de Lituanie était composée de deux groupes :
- la Lituanie ethnographique était représentée par Augustinas Voldemaras (ministre des Affaires étrangères), Oskars Milašius, Martynas Yčas (lt), Tomas Naruševičius, Petras Klimas, Simonas Rozenbaums (ru), Max Soloveichik (en), Alfredas Jonas Tiškevičius ;
- Les Lituaniens américains étaient représentés par Jonas Žilius, Bronius Kazys Balutis (en) et Juozas Dabužis (lt).
Le premier ministre français a reçu une note lituanienne avec des demandes lituaniennes.
Les affaires de la Lituanie à la conférence de paix ont été décidées par la Commission des affaires baltes, qui comprenait un sous-commissaire aux affaires polonaises (la Pologne était alors en guerre avec l'armée rouge russe sur le sol lituanien).
La délégation lituanienne à Paris avait les principaux objectifs suivants :
- Reconnaissance de l'indépendance ;
- Agrandissement du territoire aux terres ethniquement proches.
La Pologne a déclaré que la Lituanie n'a pas eu son indépendance depuis longtemps et ne saura pas se gérer.
Un soutien a été recherché dans la presse parisienne, douze journaux ont été consultés pour des articles favorables à la Lituanie, un accord de 50 000 francs a été conclu avec Le Temps.
L'action conjointe des délégations baltes lituanienne, lettonne et estonienne, (bien que le chef de la délégation lituanienne, A. Voldemaras, ait cherché à montrer la singularité de la Lituanie par rapport à la Lettonie et l'Estonie), a été plus efficace.
La question de la Lituanie à Paris a été compliquée par la perspective peu claire de la Russie. L'Entente a directement lié la question balte à la question de l'avenir de la Russie.
Après la révolution d'Octobre et la chute de la République russe, l'Entente a reconnu le gouverneur suprême de la Russie Alexandre Koltchak comme le dirigeant du gouvernement russe anti-bolchevik à condition que l'indépendance de la Finlande, de la Pologne, de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie soit reconnue, Koltchak a répondu qu'il s'agissait de parties de la Russie. Et la république socialiste fédérative soviétique de Russie ayant conclu une paix séparé avec l'Allemagne n'a pas participé à la conférence[10] - [13].
Question ukrainienne
La délégation ukrainienne menée par Hryhoriy Sydorenko à la conférence était une délégation conjointe :
- de la République populaire ukrainienne représenté par Hryhoriy Sydorenko (uk) et Mykhailo Tyshkevych ;
- et de république populaire d'Ukraine occidentale représenté par Vasyl Paneiko (uk).
La délégation ukrainienne a reçu des instructions pour demander : la reconnaissance de l'indépendance de la République populaire ukrainienne, le retrait des troupes étrangères (troupes polonaises, roumaines et de l'Entente) du territoire ukrainien, la fourniture d'une assistance par l'Entente dans la lutte contre la Russie bolchevique et l'armée des volontaires du général Anton Dénikine.
La défaite des armées ukrainiennes dans la guerre contre les Polonais et les bolcheviks en 1919-1920 a conduit à un affaiblissement de la position de la délégation ukrainienne à Paris.
Lors d'une réunion des cinq grands le , Lloyd George a qualifié le dirigeant ukrainien Symon Petlioura d'aventurier et a rejeté l'Ukraine comme un bastion anti-bolchevique. Eyre Crowe (en), sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, s'est prononcé contre une union de la Galicie orientale et de la Pologne. Le cabinet britannique n'a jamais décidé de soutenir une Russie unie ou démembrée. Les États-Unis étaient favorables à une Russie forte et unie, comme contrepoids au Japon, mais la Grande-Bretagne craignait une menace pour l'Inde. L'Ukraine a donc été ignorée[14].
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Paris Peace Conference (1919–1920) » (voir la liste des auteurs).
- (uk) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en ukrainien intitulé « Паризька мирна конференція (1919—1920) » (voir la liste des auteurs).
Question biélorusse
Une délégation de la République populaire biélorusse (en français Russie blanche ou Ruthénie blanche), dirigée par le Premier ministre Anton Loutskievitch, a également participé à la conférence et a tenté sans succès d'obtenir la reconnaissance internationale de l'indépendance de la Biélorussie[15].
- (be) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en biélorusse intitulé « Парыжская мірная канферэнцыя » (voir la liste des auteurs).
Question autrichienne
Question roumaine
Les représentants du Royaume de Roumanie Ion I. C. Brătianu et Constantin Coandă étaient invités à la conférence.
la Dobroudja du Sud prise par la Bulgarie pendant la guerre redevient roumaine au traité de Neuilly[16].
Question hongroise
Question tchécoslovaque
Les représentants de la Tchécoslovaquie invités à la conférence étaient Karel Kramář et Edvard Beneš assisté de Milan Štefánik.
Question serbe
Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (future Yougoslavie) était représentée par Nikola Pašić, Ante Trumbić, Milenko Vesnić, John Zolger, Matthias Boskovic, Otokar Rybář (cs) et Josip Smodlaka (bg).
Le traité de Neuilly lui attribuera les districts bulgares de Stroumitsa, Tsaribrod, Timok et Bosilegrad[16].
Question monténégrine
Nicolas Ier, roi en exil du Monténégro, contestait l'unification de la Serbie et du Monténégro le .
Malgré le soutien de l'Italie, le Monténégro se voit refuser un siège officiel aux conférences de paix, et l'unification de la Serbie-et-Monténégro est reconnue[17].
Question Saint-Marinaise
La principauté de Saint-Marin, bien que non invitée, était représenté par M. Bucquet[18].
Question aroumaine
Le Comité National du Pinde envoya une délégation des Aroumains (ou Macédo-roumains ou Koutzo-valaques) pour présenter à la conférence une carte et un mémorandum concernant l'indépendance de la principauté du Pinde sous protectorat italien, qui avait fait l'objet, en et , à Samarine, d'un district autonome des Valaques de Grèce (région du Pinde)[19]. Cette délégation n'a réussi à recueillir aucune reconnaissance des désirs d'autonomie de leur peuple[20].
État bulgare et devenir de ses territoires
La conférence de la Paix statue sur le sort de la Bulgarie vaincue lors du traité de Neuilly.
La Bulgarie doit rendre les territoires acquis pendant la guerre, mais elle perd aussi des régions qui étaient siennes avant la guerre :
- à l'ouest, les districts de Stroumitsa, Tsaribrod, Timok et Bosilegrad sont attribués au nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes (future Yougoslavie) ;
- au nord-est, la Dobroudja du Sud — reprise par les Bulgares durant la guerre — devient à nouveau roumaine[16] ;
- enfin au sud, la Grèce reçoit la majeure partie de la Thrace occidentale[16], privant la Bulgarie de son débouché sur la mer Égée[16].
Question libanaise
Elias Hoyek, bien que non invité à la conférence, souhaitait obtenir la reconnaissance internationale de l'indépendance libanaise.
Question palestinienne
Après la décision de la conférence de séparer les anciennes provinces arabes de l'Empire ottoman et de leur appliquer le nouveau système de mandat, l'Organisation sioniste mondiale a soumis ses projets de résolution à l'examen de la conférence.
Une délégation du Comité des délégations juives (he) dirigée par Chaïm Weizmann (en) accompagnés de Nahum Sokolow, Menahem Ussishkin, Aaron Aaronsohn, et du français André Spire, a confié la carte des revendications territoriales du peuple juif à la Conférence de paix.
Dans le mémorandum joint au document, il était demandé au forum international de « reconnaître le droit historique du peuple juif sur la Terre d'Israël et le droit des Juifs de rétablir leur foyer national sur la Terre d'Israël » ; il était également proposé dans le document que la souveraineté sur la Terre d'Israël soit confiée à la Société des Nations et que le gouvernement du pays soit remis à la Grande-Bretagne en tant que « mandataire de la Ligue »[21].
La conférence donna finalement le droit aux sionistes d'acquérir la citoyenneté palestinienne.
Une émanation de la conférence s'est rendu à la conférence de San Remo en 1920, conduisant à la création de la Palestine mandataire, qui devait entrer en vigueur en 1923[22].
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Paris Peace Conference (1919–1920) » (voir la liste des auteurs).
- (ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « Парижская мирная конференция » (voir la liste des auteurs).
- (he) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en hébreu intitulé « ועידת השלום בפריז (1919) » (voir la liste des auteurs).
Question assyrienne
Jusqu'à 300 000 assyriens ont perdu la vie pendant le génocide assyrien dans les années précédant la conférence. Plusieurs délégations d' Assyriens y ont participé pour exaucer les vœux d'une Assyrie libre sous une seule puissance mandataire. Les délégations venaient de différentes parties du monde. L'évêque syriaque orthodoxe Aphrem Barsoum a souvent été décrit comme un chef de la « délégation assyro-chaldéenne ». Une délégation assyrienne des États-Unis était également présent, représentant l'«Association nationale assyrienne en Amérique». Une délégation de Constantinople représentait le « Conseil national assyro-chaldéen », formé en 1919 après que les syriaques-orthodoxes, les catholiques chaldéens et les catholiques syriaques se soient unis et aient déclaré leur unité politique et nationale fondamentale sous le nom "assyro-chaldéen". Il y avait aussi une délégation du Caucase et une autre de Perse.
Les demandes des Assyriens se résumaient en trois points :
- Libération du joug turc et persan ;
- réparations des gouvernements turc et persan en compensation des massacres ;
- Création d'un État libre assyrien indépendant sous un seul pouvoir mandataire, qu'il soit anglais ou français.
Mais les différentes délégations n'étaient pas unies, certaines parlaient du peuple assyrien, d'autre du peuple chaldéen, la plupart du peuple assyro-chaldéen, d'autre des nestoriens. Certaines délégations voulaient un mandat britannique, d'autre français, en conséquence rien n'a été mis en œuvre par la conférence et l'état assyrien (ou assyro-chaldéen) n'a pas été créé[23].
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Paris Peace Conference (1919–1920)#Assyrians » (voir la liste des auteurs).
Question montagnarde du Nord-Caucase
Malgré l'absence d'invitation, Abdulmajid Tapa Tchermoeff souhaitait représenter la république montagnarde du Caucase du Nord.
Question géorgienne
Comme pour beaucoup d'autres délégations, la délégation de la république démocratique de Géorgie conduite par Nicolas Tchkhéidzé, président de l'Assemblée constituante de Géorgie, assisté de Irakli Tsereteli et Zurab Avalishvili a rencontré à la Conférence de la paix de Paris Georges Clemenceau, David Lloyd George et Vittorio Orlando afin de faire reconnaître la restauration de l'indépendance de son pays : ce qui fut reconnu plus tard au nom des grandes puissances par un télégramme d'Aristide Briand adressé à Evguéni Guéguétchkori, ministre géorgien des Affaires étrangères.
Question arménienne
La république d'Arménie, proclamée le , n'était pas invitée à la conférence. Néanmoins, en , les deux délégations arméniennes à Paris (la délégation nationale représentant les Arméniens ottomans et les émigrés dirigée par Boghos Nubar et la délégation de la république d'Arménie dirigée par Avetis Aharonian) se sont présentées aux alliés, demandant la reconnaissance de leurs revendications. Le ministre français des Affaires étrangères Stephen Pichon a suggéré aux délégués arméniens de préparer un mémorandum.
Le le "Mémorandum des demandes arméniennes" avec le contenu suivant a été présenté à la conférence ;
- reconnaissance d'un État arménien indépendant ;
- rétablissement de la Grande-Arménie ;
- placement de l'Arménie sous mandat de l'une des puissances alliées ou de la société des Nations pour une durée de 20 ans ;
- compensation monétaire pour les dommages qu'ont subis les Arméniens ;
- jugement des responsables des pogroms ;
- retour en Arménie des populations déplacées.
Ce document n'a pas reçu un accueil totalement positif.
Une décision a été prise de donner le mandat arménien aux États-Unis. Cette décision a été approuvée par la Société des Nations. Cependant, le Sénat américain a rejeté la proposition du président Wilson de prendre le mandat de l'Arménie.
Le , Le conseil supérieur des Alliés reconnaît l'indépendance de l'Arménie, mais sans accorder d'aide militaire au peuple arménien, bien que la question arménienne ait fait l'objet de nouvelles discussions lors de la conférence de San Remo de et ait été exprimée dans le traité de Sèvres.
- (hy) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en arménien intitulé « Փարիզի խաղաղության վեհաժողով » (voir la liste des auteurs).
- (hy) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en arménien intitulé « Հայկական հարց » (voir la liste des auteurs).
Question azerbaïdjanaise
La délégation de la république démocratique d'Azerbaïdjan a présenté un mémorandum au président des États-Unis Woodrow Wilson qui a été invité à reconnaître l'indépendance de l'Azerbaïdjan, à accepter l'Azerbaïdjan dans la Société des Nations et à fournir une assistance à l'Azerbaïdjan dans le domaine de l'équipement militaire. Le 11 janvier 1920, sur proposition de Lord Curzon, le conseil suprême de la conférence de Paris décide à l'unanimité de reconnaître l'indépendance de facto de l'Azerbaïdjan en même temps que celle de la Géorgie[24].
- (az) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en azéri intitulé « Paris Sülh Konfransı » (voir la liste des auteurs).
Question du royaume du Hedjaz
Fayçal ben Hussein al-Hachimi (le futur roi du Royaume d'Irak) et Lawrence d'Arabie plaidait pour la reconnaissance du Royaume hachémite de Hejaz. Lawrence d'Arabie faisait office d'interprète[25] - [26].
La délégation, composée de Fayçal ben Hussein al-Hachimi, Rustam Haidar (en), Nouri Saïd, Lawrence d'Arabie, du Rosario Pisani (en) et du capitaine Tahsin Kadri dû faire des concessions, il consentit à l'occupation des zones côtières du Liban et de la Syrie jusqu'à Alexandrette par la France[27].
L'indépendance du royaume hachémite du Hedjaz est reconnue par le traité de Sèvres du [28].
- (tr) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en turc intitulé « I. Faysal » (voir la liste des auteurs).
Question coréenne
Après une tentative infructueuse de l'Association nationale coréenne (en) d'envoyer une délégation de trois hommes à Paris, une délégation de Coréens de Chine et d'Hawaï s'y est rendue. Il comprenait un représentant du gouvernement provisoire coréen à Shanghai, Kim Kyu-sik[29] rejoint par Homer Hulbert (en), Lee Gwan-yong (ko), Kim Bok, Kihwan Hwang (ko), Cho Yong Eun, et Wun Hong Yeo (ko). Ils ont été aidés par les Chinois, Plusieurs hauts dirigeants chinois de l'époque, dont Sun Yat-sen, ont déclaré aux diplomates américains que la conférence devrait aborder la question de l'indépendance de la Corée. Cependant, les Chinois, déjà enfermés dans une lutte contre les Japonais, ne pouvaient pas faire grand-chose d'autre pour la Corée. À part la Chine, aucune nation n'a pris les Coréens au sérieux lors de la conférence car elle avait déjà le statut de colonie japonaise[30]. L'échec des nationalistes coréens à obtenir le soutien de la conférence a mis fin à leurs espoirs de soutien étranger[31].
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Paris Peace Conference (1919–1920) » (voir la liste des auteurs).
- (ko) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en coréen intitulé « 파리 강화 회의 » (voir la liste des auteurs).
Question tongienne
La reine Sālote Tupou III désirais représenter les intérêts du Royaume des Tonga auprès des représentants de la conférence.
Question chinoise
Au moment de la Conférence de paix de Paris, deux gouvernements chinois prétendaient à la légitimité : le gouvernement de Beiyang à Pékin et le mouvement du Kuomintang (KMT) de Sun Yat-sen, basé à Guangzhou. Cependant, ils ont travaillé de concert pour former l'équipe diplomatique unie qui plaiderait la cause de la Chine à Paris. Lou Tseng-Tsiang, Wellington Koo et Cao Rulin furent donc invité à la conférence pour défendre les intérêts de la république de Chine.
Question vietnamienne
Nguyễn Ái Quốc (Hô Chi Minh) a adressé une requête à la conférence, demandant l'autodétermination et l'indépendance du peuple vietnamien[32] - [33].
Question irlandaise
La République irlandaise, proclamée à la suite de l'insurrection de Pâques de 1916 mais non reconnue, envoya des délégués menés par Seán Thomas O'Kelly dans l'espoir de changer cet état de fait et d'accéder à la reconnaissance internationale, mais cette tentative échoua[34] - [35].
Réparations
La France et la Belgique sont persuadées que l'Allemagne va payer les dégâts résultants de la guerre[36]. On légitime cette réparation par la culpabilité allemande, comme inscrit dans le traité de Versailles : cette mention n'est pas aussi limpide, elle stipule que « l'Allemagne et ses alliés des Empires centraux » sont coupables, or ceux-ci ont implosé[37].
De plus, les États-Unis avaient décidé de rompre les relations économiques avec les Alliés dès la fin de la guerre. Pour parer à ce trou financier, la Grande-Bretagne et la France demandent des réparations énormes. Les Américains demandent alors d'exclure le remboursement des frais de guerre, excepté pour la Belgique dont la neutralité a été violée. Londres riposte en soulignant que c'est cette neutralité qui l'avait fait entrer en guerre[38]. Le Conseil des Quatre publia deux rapports le et le obligeant l'Allemagne à verser 20 milliards de marks-or dans les deux ans suivant la signature du traité de paix. L'Allemagne ne possède pas cette somme[39].
En ce qui concerne le montant exact des réparations, aucune évaluation rapide ne voit le jour. Les Alliés n'arrivent d'ailleurs pas à tomber d'accord sur la somme à demander à l'Allemagne. À la suite de ces soucis, on crée une commission spéciale, la Commission des Réparations[40]. Cette commission débute le avec trois sous-commissions. La première s'occupait des catégories obligataires (A, B et C), la seconde de la capacité financière de l'Allemagne à payer ainsi que des modalités de paiement, et la dernière des sanctions et garanties envers l'Allemagne. Les Américains[41] proposèrent alors de fixer une somme mais à la suite des pressions françaises et anglaises, cette proposition avorta[42]. Le montant exact que l'Allemagne était capable de payer fut difficile à évaluer. On avança le chiffre de 30 milliards, puis de 40 milliards. C'est finalement la somme de 132 milliards de marks-or payable en dollar sur une quarantaine d'années, qui est choisie au mois de . Par la suite, germe l'idée d'une Commission permanente des réparations. Cette dernière fixe le montant des dommages matériels de la guerre, causés par l'Allemagne. Elle est composée de cinq membres, représentant le Conseil des Quatre, ainsi que la Belgique. Cependant, le Sénat américain, ayant refusé de ratifier le traité, annula par la même occasion la participation de son pays.
Société des Nations
Le , l'Assemblée plénière de la conférence de la paix ratifia la Société des Nations. Le Sénat américain s'oppose clairement à la SDN dès le . Cette dernière débute alors sans un de ses membres fondateurs. Le siège sera à Genève[43].
Négociations et frustrations
Belgique mise à part, aucun des participants ne parvient à faire valoir la totalité de ses revendications, pas même la France qui souhaitait occuper de manière permanente la rive gauche du Rhin afin d'assurer sa sécurité. Des ressentiments se manifestent pendant les négociations, par exemple en raison de la contradiction entre d'une part la proclamation solennelle du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », et d'autre part le refus signifié aux Autrichiens germanophones de se rattacher à la république de Weimar, ou le refus d'admettre à la table des négociations des délégations de nations comme l'Ukraine. Ces ressentiments perdureront assez longtemps pour favoriser le bon accueil fait en Autriche à l'Anschluss en 1938, et en Ukraine à la Wehrmacht en 1941.
Liste des traités à l'issue de la conférence de Paris
- Le traité de Versailles le entre les Alliés et l'Allemagne,
- Le traité de Saint-Germain-en-Laye le entre les Alliés et l'Autriche,
- Le traité de Neuilly le entre les Alliés et la Bulgarie,
- Le traité de Trianon le entre les Alliés et la Hongrie,
- Le traité de Sèvres le entre les Alliés et l'Empire ottoman.
Notes et références
- Jour anniversaire de la proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des Glaces du château de Versailles le . Cf. Paul Hymans, Mémoires, t. 1, Bruxelles, Institut de sociologie Solvay, 1958, p. 310.
- Fernand Baudhuin (dir.), Histoire de la Belgique contemporaine 1914-1970, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1975, p. 189.
- Colonel Edward Mandell House & Charles Seymour, Ce qui se passa réellement à Paris en 1918-1919 : histoire de la conférence de la paix par les délégués américains, Paris, Payot, 1923, p. 26.
- Ibidem, p. 32-35.
- Czubiński A., Historia Powszechna XX wieku, Poznań: Wydawnictwo Poznańskie, 2003, s. 131.
- Claude Mercier : Clemenceau… tout simplement !
- Journal de l'Union nationale des combattants No 5 page 2.
- (en) Carte des exclaves : Vennbahn (German exclaves in Belgium).
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Voir aussi
Bibliographie
- Dimitri Kitsikis, Le Rôle des experts à la conférence de la paix de 1919, Ottawa, éditions de l'université d'Ottawa, 1972.
- Dimitri Kitsikis, Propagande et pressions en politique internationale. La Grèce et ses revendications à la conférence de la paix, 1919-1920, Paris, Presses universitaires de France, 1963.
- Paul Mantoux, Les Délibérations du Conseil des Quatre, Paris, Éditions du CNRS, 1955.
- Louis-Gilles Pairault et Stéfan Crisan, Paris 1919 : à vous de gagner la paix !, jeu de société pédagogique permettant de rejouer le traité de Versailles, (éditions Astéroïd games, 2019)
- Jean-Yves Le Naour, 1919-1921 : sortir de la guerre, Perrin, 2020.
- Margaret MacMillan, Les artisans de la paix, Comment Lloyd George, Clémenceau et Wilson ont redessiné la carte du monde, JC Lattès, 2006.
Articles connexes
Liens externes
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